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 Jeu dangereux (Andrzej)

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Sam 19 Sep 2015, 00:23

Les voilà revenu d'un séjour à Libertas pour se poser, apprendre sur eux-même et surtout faire une pause dans la quête de l'ange. Jamais une seule fois le démon ne lui avait demandé la raison qui le poussait à vouloir rencontrer chaque être, chaque race des différents royaumes, quand bien même ça le démangeait. Il le suivait, il le protégeait du mieux qu'il le pouvait, il le gardait surtout jalousement. Ses yeux aux couleurs du feu le plus ardent n'avaient de cesse de le dévorer un peu plus tous les jours. Loin de s'en cacher, le démon le montrait toujours un peu plus envers les autres, tous ces êtres qu'il ne supportait que parce que son ange leur parlait.
Ils étaient repartit tôt le matin en direction de la plage. Leur route croisait la forêt des murmures. Ce fut l'ange qui, une fois qu'ils arrivèrent à proximité, s'arrêta quelques secondes.

- Un soucis mon ange ?

Questionna alors le démon tout de noir vêtu, contrastant fort avec le blanc des habits de l'ange. Brun, vêtements noirs, yeux rouges, tout pour être un parfait démon. Blond, vêtements blanc, les yeux de la nature, tout pour être un parfait ange. C'était ce qu'ils étaient, et ni l'un ni l'autre ne s'en cachait, même si tous ceux qui les voyait trouvaient ça improbable qu'un démon voyage sans arrière pensée avec un ange. Mais il avait joué franc jeu, il lui appartenait, et il lui avait dit.
Le blond posa ses yeux sur le brun avec tendresse puis reporta son attention sur la forêt.

- Un drôle de pressentiment surtout Méphisto.

- J'ai horreur de tes pressentiments. Oh pour une fois qu'on a quelques jours de repos… pas encore, s'il te plaît Zéphiel…

Le démon avait faussement imploré son ange et ce dernier rie de bon coeur. Continuant leur marche, alors que la forêt commençait tout juste à être derrière eux, un bruit, une voix qui prononçait des paroles incompréhensibles, se fit percevoir.
Zéphiel se retourna rapidement et il remarqua une silhouette au loin sortant de la forêt. La personne titubait, et ne paraissait pas avoir toute sa tête.

Le démon se tourna à son tour et posa ses iris de flamme sur ce drôle d'oiseau qui sortait de la forêt aux murmures.

- Je sens qu'on va encore s'amuser un peu. Allons-y !

Il était rare que le démon soit enclin à aller vers les autres, mais l'idée de se battre semblait tellement l'enchanter cette fois que l'ange le laissa aller.
Quand ils furent assez proche de la personne qui finit par tomber sur ses fesses à cause de son manque d'équilibre, les deux hommes remarquèrent que plusieurs personnes venaient non loin de la forêt, certains juste pour en parler, d'autre ramassaient quelques herbes à l'orée ou champignons. L'individu qui venait de sortir de la forêt était très bien habillé, des vêtements riches et soignés. C'était une femme et cette dernière parla, ou du moins, essaya :

- Forêt, cachicache…. 'soir… d'dans… s'il vplait…

Méphisto et Zéphiel se regardèrent puis l'ange pris parole avec douceur et gentillesse, comme il savait le faire.

- Respirez lentement et racontez-nous.
- LES CHERCHEZ !!!! et… bwar… zarbres… tention… hein ?

La jeune femme n'avait visiblement pas toute sa tête, et à son souffle, les hommes comprirent qu'elle avait un peu but la veille. Tout ce qu'ils purent décoder était qu'il fallait aller chercher des personnes dans la forêt. Si elles étaient en aussi bon état que leur pauvre dame, ils auraient du soucis à se faire.
Mais la femme se releva, tituba, trébucha et sans que Zéphiel ne puisse faire quoi que se soit, elle s'agrippa aux vêtements d'un passant en lui soufflant, de son haleine hautement alcoolisée :

- amiiiiiiiiiis… vous ché… hein ?

L'ange s'approcha et secoua la tête. Il ne pouvait pas faire grand-chose contre un état d’alcoolémie, il fallait du temps et du repos.
Le démon se rapprocha de la jeune femme et de son ange, puis toisa la pauvre personne que leur alcoolique venait d'attraper et probablement déranger.

- On se charge de la pauvrette… Et de ses amis par la même quand on aura réussit à la calmer.

Assura alors Méphisto en posant ses yeux rouges dans ceux de la personne agrippée. Il fit un signe de tête vers la forêt en mentionnant qu'ils s'occuperaient des amis de cette femme.

- Or !! beaucoup….


Dit-elle soudain avec un sourire avant de commencer à s'endormir debout.
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Sam 19 Sep 2015, 12:17

C’était l’une de ces matinées fraîches et insouciantes pour le jeune homme. Après une nuit passée aux alentours d’un petit hameau, il avait décidé de faire une escale de ce dernier afin de vérifier son équipement et, si nécessaire, le réparer. La veille, il fit un inventaire rapide de ses possessions et il était venu à la conclusion qu’il devait sans plus attendre se ravitailler en corde, cuirs souples et autres objets courants, utiles à la survie en milieu sauvage. Sans se presser, il se mit à visiter les diverses échoppes et marchands. A plusieurs reprises, il trouvait son bonheur mais au moment de parler du paiement et d’aborder de futiles négociations, Andrzej trouvait sa limite. Celui-ci avait beau être un gardien de la Nature, il n’en était pas moins dépendant de notions terrestres telles que la richesse et l’argent.

De dépit, il quittait de plus en plus le centre du hameau afin de trouver un vendeur ou artisan moins reconnu mais aussi moins cher. Malheureusement, peu importe à quel point il acceptait de baisser la qualité de ses attentes en matière de matériel, rien n’y fit et c’est bredouille qu’il se retrouvait suite à son exploration marchande. Résigné à repartir sur les routes sans avoir trouvé son bonheur, il se remit en marche vers l’orée de la fameuse forêt des murmures qui, d’après ce qu’il avait pu glaner comme informations de-ci de-là, renferme quelques secrètes et horribles bêtes tapies dans l’ombre et fondant sans pitié sur les voyageurs imprudents. Andrzej ne voyait pas en cela un grand danger mais plutôt un signe que quelqu’un, ou quelque chose, remplit une mission similaire à celle qu’il s’était fixé. Avec d’autant plus de succès car il fallait être bien heureux dans son entreprise si les actions parvinrent à donner naissance à des mythes et légendes.

C’est mut par une curiosité et une envie de trouver un de ses semblables qu’il se dirigeait vers ladite forêt. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit une jeune femme arborant de riches vêtements, comme sortant d’un bal exubérant, courir hors de la forêt comme si la Mort elle-même était à ses trousses. Probablement que sa course fut exténuante et chaotique car son allure était plutôt étrange et ses vêtements, à mesure qu’elle s’approchait, révélaient de nombreux accros et branches enchevêtrées dans les ourlets et replis de ses habits. Elle avait sûrement bourlingué de manière peu préparée dans la forêt des murmures et tentait de s’en échapper désormais.

L’inconnue se dirigeait vers un couple de voyageurs. Ces derniers formaient un contraste éclatant, l’un étant sombre et impénétrable, l’autre rayonnant de clarté et de blancheur. S’ils eussent été tirés d’un roman fantastique à la morale apparente, ils purent représenter avec facilité la dichotomie entre le bien et le mal. Arrivant petit à petit à portée de voix, Andrzej pu entendre l’inconnue parler au damier humain qui semblait fort perplexe à ses propos. Ne voulant pas s’immiscer dans une affaire qui ne lui regardait pas, le Bélua se décidait à continuer son chemin tout en prêtant une légère attention à ce qui était dit. Non pas par curiosité malsaine mais pour obtenir, éventuellement, quelques explications sur son état de folie apparente afin de savoir à quoi se préparer pour visiter cette forêt légendaire.

Cependant, alors que ce petit stratagème était inutile, les paroles de la jeune femme étant incohérent et dicté par quelques substances, elle se mit à tituber dans sa direction et se laissa lourdement tomber à son cou. Un relent d’alcool et de sueur parvint aux narines du jeune garçon qui eut grande peine à retenir un haut le cœur pouvant potentiellement ajouter une fragrance supplémentaire à ce bouquet d’odeurs désagréables. Ce premier soubresaut stomacal évité, il portait son attention sur la démente et ne comprit qu’une poignée de mots lancés de manière désordonnée. C’est à ce moment que le duo, jusque-là silencieux envers lui, se décidait d’approcher d’Andrzej, sans doute pour éclairer un peu sa lanterne sur la situation présente. Le sombre prit la parole en premier et parlait d’une recherche des amis de la folle alcoolisée. Comme pour ponctuer sa phrase, cette dernière utilisait un mot si court mais ô combien puissant : or. Il retentit aux oreilles d’Andrzej qui se mit, inconsciemment, à faire l’inventaire complet de tout ce qu’il pourrait finalement obtenir auprès des marchands si, comme annoncé, l’or était à la clé de cette quête.

Comme brisant un quelconque enchantement, il prit enfin la parole pour donner son point de vue sur la situation.

« C’est plutôt tentant mais je ne connais rien à cette forêt, juste des rumeurs. On ne sait même pas combien de personnes nous devons retrouver ni même si elles sont encore en vie. »

Il regardait la fêtarde pour lui poser ces questions ô combien utiles mais il vit qu’elle était déjà en train de s’endormir sur place. A croire que la course et l’alcool avaient fini de l’achever, ou bien son indifférence profonde envers ses camarades refaisait surface. Dans les deux cas, elle était désormais inutile pour la suite des évènements.

« Il semblerait que ce soit à nous trois de nous débrouiller seuls. Je ne sais pas qui vous êtes mais vous avez l’air d’être des voyageurs, pas des villageois amateurs. C’est une bonne chose. Dans mon cas, je suis habitué à explorer les forêts et autres environnements donc si vous n’avez pas de souci avec ça, j’ouvrirais la marche d’accord ? »

Après avoir attendu quelques secondes, par politesse plutôt que d’attendre de réelles objections, Andrzej se mit en route vers l’orée de la forêt. De prime abord, elle semblait s’étendre sur des lieues à la ronde et son immensité rendrait la tâche encore plus difficile. Quand il fut arrivé auprès des premiers arbres, il put entendre une plainte, un gémissement, parvenant du cœur de ce bois lugubre et qui ne présageait rien de bon. Aussitôt passé cette lisière feuillue, une obscurité étouffante, telle une chape de plomb, tombait sur lui. Il ne savait pas où commencer et il ne devait pas perdre la face envers le duo blanc et noir. D’ailleurs, il ne s’était pas encore retourné pour voir ce qu’ils faisaient, peut-être étaient-ils en train de le suivre ou, justement, ils avaient décidé de résoudre le présent problème autrement. Dans tous les cas, le guide se devait de trouver le chemin et en regardant autour de lui, il remarquait un lapin tapi au pied d’un grand arbre. Ce dernier servait d’abri pour le rongeur apeuré par la folle saoule.

S’approchant très lentement puis mettant genou à terre, Andrzej se mit à fixer le lapin pour tenter de l’apaiser par sa présence bienveillante. Il en profitait pour que son être résonne de l’état d’agitation de l’animal pour ressentir, brièvement ses émotions.

Une suite d’images, brouillées, vivaces, se succédèrent dans l’esprit du Bélua et il put apercevoir la jeune femme courant depuis l’intérieur de la forêt. L’instant d’après, un sentier, peu emprunté mais bien présent, menant vers une grande demeure. Du bruit, beaucoup de bruit, et de cris, et de grognements, tout autour de lui. La peur, une course rapide et épuisante. Le jour se levant, la peur revenant et enfin le calme. Puis enfin Andrzej vit sa propre image, agenouillée en face de lui-même. Il venait d’arriver à la dernière pensée du lapin.

Sortant de cette brève transe, le guide se remit debout et comprit la situation de manière plus précise. Le lapin était témoin de la bande de gens ivres courant et hurlant dans la forêt pour quelque raison. Ils avaient effrayé toute la faune des environs, c’était d’ailleurs la raison pour laquelle le rongeur était si loin du cœur de la forêt et avait couru pour sa vie, de peur. De plus, il put voir un sentier menant à une grande bâtisse, cela constituait un bon point de départ.

« Une maison un peu plus loin dans la forêt, plusieurs personnes ivres et un sentier. Voilà le début de quelque chose. Allons-y »

Parlant autant pour lui-même que pour ses compagnons d’aventure, il se mit à avancer lentement vers le fameux sentier fraichement découvert en espérant qu’en son bout puisse se trouver la bâtisse annoncée.

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Dim 20 Sep 2015, 11:08

Zéphiel en premier, puis son démon, laissèrent leur regard posé sur l'homme auquel leur ivrogne s'était retenue. Il semblait à part, et sa tenue parfaitement pour se fondre dans la forêt laissait l'ange rêveur. Alors que la femme avait continuer à balbutier quelques mots tirés de sa tête ensuquée, un fut retenu et allécha le démon : or. Si elle promettait de l'or à quiconque ramènerait ses amis perdus dans la forêt, ça pouvait devenir une chasse fort plaisante, et si en plus il y avait quelques phénomènes dans la forêt, ça rendrait le jeu attrayant.
Ecoutant leur nouveau compagnon, le blond sourit de plus belle. Voyant la pauvre femme endormit, il vint la saisir contre lui et la poser sur le sol avec délicatesse puis redressa son corps en étirant chacun de ses muscles.

- Je ne connais pas la forêt non plus, mais à plusieurs, si l'aventure vous tente à ce point, on aura plus de chance de s'en sortir et de ne pas se perdre.

L'explication que lui fournit alors leur interlocuteur tiqua à son oreille. Il connaissait bien la nature. C'était la sensation qu'il avait eu de lui sans avoir pu l'expliquer. Le regard perdu dans la végétation qui leur ouvrait presque les bras, il laissa l'homme de la nature s'avancer le premier comme proposé et posa une main sur l'épaule de Méphisto, lequel était resté stoïque bien qu'agacé par cet allié improbable.
Ses pas suivirent ceux de son ange mais ses yeux restèrent figé sur le bélua. Il n'avait pas bien vue ses iris, il n'avait pas pu tenter de percer à jour sa personnalité et il n'aimait pas. Il lui avait paru trop avenant, trop sûr de lui dans ce qu'il proposait.

Un pas dans la forêt et les murmures chatouillèrent les oreilles du duo dont l'un eu, le long de son échine, un frisson désagréable. Puis leur compagnon s'approcha d'un petit animal aux longues oreilles et apeuré. Les yeux verts brillèrent d'une paix insondable alors qu'ils étaient posé sur l'un des maîtres de cette forêt, un chêne un peu plus loin. A ses yeux il irradiait d'une sagesse et d'un savoir que peu pourrait se venter d'avoir.
Laissant leur ami s'occuper du lapin, l'ange avança jusqu'à l'arbre qui l'attirait et posa une main dessus, effleurant son écorce, faisant frémir ses feuilles sous un vent qui l'entoura, chaleureux et protecteur. Il ne s'en rendait pas compte, sa magie avait agit d'elle même et comme un doux murmure, il cru entendre des voix appelant à l'aide au loin. La paume complètement contre le tronc du végétal, ses yeux se fermèrent et son ouïe s'affina.

Le démon restait à bonne distance, écoutant ce qu'aurait à dire leur homme tout en surveillant avec incertitude son ange. C'était la première fois qu'il le voyait ainsi, il était comme en communion avec la nature et le vent qui l'entourait, à peine perceptible, rassura Méphisto. Il était en mesure de se défendre, il devrait le savoir, à force de combattre à ses côtés.
Un petit sourire, presque invisible, se traça au coin de ses lèvres avant que la voix du bélua ne le sorte de sa contemplation.

- Une maison tu dis ? Qui l'aurait cru dans une forêt si sauvage… Enfin, c'est une première piste, si tu sais où elle se trouve, on te suis enfin, s'il veut bien se décoller de son arbre…

Il l'avait dit comme pour se moquer et pourtant, la peur pour lui avait pu se ressentir dans son timbre de voix qui d'ordinaire est si froid. Faisant quelques pas vers Zéphiel, le vent lui chauffa la main et le détendit de tout son être. Il faillit se laisser aller mais repris pieds et posa ses deux mains sur les épaules de son ange tout en lui parlant pour le faire revenir sur la terre ferme.

- Zéphiel, on y va. Écoute-moi s'il te plaît.

Il n'eut aucune réponse mais le vent s'estompa, les feuilles s'immobilisèrent une à une et les émeraudes brillèrent de nouveau, emplie d'un bien être communicatif. Les mains sur ses épaules lui firent comprendre qu'il était temps. Retirant lentement sa paume contre l'écorce du chêne, il se recula d'un pas de l'arbre et se retrouva contre Méphisto.

- Allons-y alors. Ils ont besoin de nous.

Il se retourna et en lui offrant un sourire digne d'un ange, le repoussa gentiment pour avancer et rejoindre Andrzej.

- Excusez-moi, je m'étais perdu dans la beauté de la nature. Vous avez trouvé quelque chose ?

- Il a parlé avec le lapin je crois, et on y va…

Coupa court le démon en lançant un regard peu amicale à leur ami du jour.
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Lun 21 Sep 2015, 22:05

Alors qu’il commençait doucement à avancer, Andrzej put voir l’homme en blanc toucher un grand chêne et il dégageait de cet acte une extrême douceur. Impossible pour lui de savoir si c’était de la curiosité d’examiner l’arbre ou une action sciemment entreprise pour dégager des informations du témoin immobile. Peut-être avait-il quelque sorte de connexion avec la Nature lui aussi. Cela surprendrait guères le Bélua qui se dit qu’un duo de ce genre devait forcément cacher des secrets. Le plus sombre des deux, qui reflétait son caractère par son accoutrement, fit une blague de mauvais goût sur le lien qui avait été créé, quelques instants, entre l’homme et la bête. Et le manque de déférence face à ce genre de création sublime dénotait une grande aversion pour la vie, ou peut-être était-ce de la peur. Tout jour est-il que le guide avançait d’un pas lent vers le sentier qu’il apercevait avec difficulté à quelques mètres de là.

« On devrait avancer doucement pour ne pas détruire de traces ou pistes. Nous sommes ici en intrus, ne fâchons pas nos hôtes. »

Tout en disant cela, le jeune homme regardait tout autour de lui la forêt luxuriante qui s’épaississait de seconde en seconde et qui bientôt, de sa cime, cachait les derniers rayons de soleil qui tentait vainement de pénétrer la fronde pour gratifier les voyageurs de ses douces caresses revigorantes. Car c’était bien un froid presque sépulcral qui fit son apparition avec l’obscurité et si des gens ivres avaient pu se perdre ici pendant la nuit, ils seraient fort probablement mort de froid. Pour se protéger un tant soit peu, Andrzej mettait ses bras et moi dans un repli de son long manteau et se recroquevillait légèrement pour garder la chaleur au plus près de lui.

Pendant de longue minute, la petite troupe marchait, tous les sens à l’affût du moindre indice pouvant les aider dans leur recherche. Andrzej jetait de temps à autre un œil derrière lui pour veiller à ce que ses camarades le suivent à un bon rythme. Au fond de lui, il voulait aussi garder un œil sur eux. Le noireaud semblait plutôt problématique d’un point de vue social mais le forestier était intrigué par la deuxième partie du damier. Un être si calme, si bienveillant en apparence doit surement cacher un certain danger, tel la rose si belle mais pourtant couverte d’épines.

Bientôt, plusieurs pistes se mirent à converger. La première était constituée d’un triangle assez fin sur le haut suivi d’un point de forme carrée et profond dans le sol, des talons de bal sans doute. Tout proche de là, des traces d’une paire de bottes assez simple mais assez enfoncée dans la boue bordant le sentier indiquait un homme assez bedonnant, gros. Des empreintes de pieds nus aussi furent visibles et formaient un chemin zigzaguant sur le sentier, allant de gauche et de droite, faisant parfois un détour derrière un talus ou dans un renfoncement. Pas de doutes, des humains désorientés étaient passés par là et semblaient aller dans la même direction. Augmentant légèrement l’allure, Andrzej voulait indiquer à ses compagnons qu’il tenait une piste plus solide qu’une « conversation avec un lapin » et c’est par défi qu’il adressait un sourire au démon en jetant un regard derrière lui.

Jeu dangereux (Andrzej) Old-st10

En quelques minutes de marche soutenue, tous arrivèrent aux abords de la bâtisse vue dans les souvenirs et émotions du rongeur. Il s’agissait d’une grande maison à deux étages entièrement faite en pierre. C’était une très vieille baraque délabrée, recouvertes de mousse par pans entiers et le temps avait déjà récolté son tribut d’usure naturelle. Le lierre sauvage grimpait le long des murs faisant presque huit mètres de haut. Les quelques ouvertures, ressemblant à des meurtrières, faisaient office de fenêtres et le bois des portes avait fort probablement pourri, si bien que l’entrée était dorénavant libre pour tous. Quelques marches constituaient un escalier menant à un petit porche cerclé de rebords en pierre, lui-même étant situé au devant de l’entrée principale. Sur la droite de cette porte, on pouvait distinguer une ouverture plus sombre que le reste. Il s’agissait des fondations. En effet, des piliers robustes soutenaient l’ensemble de la construction et créaient un espace entre le sol meuble et le dur de la pierre. De nombreux animaux venaient se réfugier là mais à en croire par le silence régnant en ces lieux, il n’y avait pas d’âme qui vive. Le corps principal de cette petite maison était rectangulaire et s’étendait de part et d’autre de la porte d’entrée. Et sur le haut, un second étage était posé là, de manière peu gracieuse, au milieu de la première partie. Le tout ressemblait à la lettre « T » inversée.

Andrzej en était sûr, c’était là-bas qu’il fallait commencer les recherches. Les pistes pointaient cette direction et la présence d’un tel endroit dans ces bois peu accueillants attirait sûrement les voyageurs égarés. Les instincts de survie primaires nous dictaient d’avoir un toit au-dessus de la tête pour augmenter ses chances, et tout ivres qu’ils puissent l’être, les fêtards étaient eux aussi régis par ces instincts. En se précipitant jusqu’au porche, le Bélua pouvait entendre un vrombissement qui remplaçait peu à peu le murmure ambiant de ces lieux. Lorsqu’il arrivait près de l’entrée, il fut consterné par le spectacle qui s’offrait à lui. Un jeune homme, dans la trentaine, était allongé sur le dos en travers des marches. Il tenait à la main une bouteille dont le bas était cassé. Ses habits étaient couverts de boue et ce qui était autrefois une chemise blanche et fine était maintenant un amas de feuilles et branchages collés à lui. Son pantalon était en lambeaux, dévoilant ainsi ses pieds totalement nus et dégoutants. Ses longs cheveux, eux aussi entremêlés par des brindilles et autres saletés, encadraient son visage déformé par la douleur de la position inconfortable dans laquelle il dormait et … ronflait. Pendant quelques secondes, Andrzej étudiait la situation et la forêt des murmures devint le bois des ronflements pour lui. A en croire par son état et l’absence de chaussure, il était sûrement le propriétaire des traces de pieds nus qu’ils avaient suivi. Et vu le chemin emprunté et les nombreux détours, il a dû arriver là en dernier. Peut-être donc il savait ce qu’il était advenu de ses camarades.

Afin de consulter ses camarades et pour recueillir leurs avis. Andrzej ne dit pas un mot, leur laissant le loisir d’admirer le spectacle et émettre leurs hypothèses sur la suite des aventures. Peut-être même ils allaient prendre les devants et entreprendre quelques actions. Cela lui permettrait de découvrir un peu plus de choses sur cet étrange duo.

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Jeu 01 Oct 2015, 10:36

Le démon n'avait qu'une envie couper court à cette aventure avec cet homme qu'il n'arrivait décemment pas à comprendre ni même à supporter. Ses mains, il ne savait quoi en faire et tantôt croisait les bras contre lui, tantôt venait poser la paume de l'une d'elle contre le fourreau de son épée. Quand ils eurent la demande d'avancer doucement, il savait qu'il allait finalement détester cette chasse à l'homme. La furtivité était loin d'être ce qu'il maniait le mieux, encore plus dans un environnement qu'il détestait ou ne connaissait pas. Pestant intérieurement, Méphisto suivit son ange tout de même, guettant le moindre danger auquel ils pouvaient faire face pour réagir le plus promptement possible.

Zéphiel fut enchanté à l'idée de trouver des indices et ses yeux posés sur le sol il écoutait la nature et les murmures. Le vent se durcit et le froid engourdit les mains à nues de l'ange. Pourtant, on jurerait qu'il n'avait pas froid. Sa tunique blanche voletait sous les brises fraîches, et le vent n'était pour lui qu'une source d'information et de magie. Il avait peur cependant qu'avec cette fraîcheur ambiante, la nuit ai été plus que froide pour les malheureux, et qu'ils n'aient pas pu y survivre. Cela mettrait un terme brutale à leur recherche cependant, l'ange croyait et priait. Il priait la gardienne des voyageurs, espérant qu'elle aurait veiller un minimum sur eux, il priait les protecteurs, de leur venir en aide s'ils étaient en danger.

Ils suivirent d'un bon pas leur guide jusqu'à ce que celui-ci se stoppe et observe le sol. L'ange s'approcha et remarqua quelque trace au sol à son tour. Relevant les yeux droits devant eux, il eu un sourire soulager. S'il y avait des traces fraîches, les personnes étaient probablement encore en vie.
Le démon quant à lui resta en retrait et sourit froidement au regard de l'homme guide. Il se promettait que s'il était en danger il ne viendrait pas l'aider, à moins d'en avoir la demande explicite de « sa propriété ».

Doucement, l'ange invita son ami à avancer d'un bon pas pour trouver la fin de leur piste au sol. Quelle surprise quand ils tombèrent nez à nez avec une maison dans les bois. Celle-ci semblait possédait par la nature tant elle en était recouverte. Zéphiel s'avança un peu pour mieux la voir lorsqu'il s'arrêta aux côtés d'Andrzej et observa le malheureux. S'avançant un peu plus, le blond vint poser une main sur la joue de l'homme endormit pour savoir son état de santé. Sa magie passa mais il n'eut rien à soigner. Le pauvre homme était simplement en train de cuver.
Tournant une seconde ses yeux sur ses camarades, il eu un petit signe de tête de la part du démon qui l'encouragea à faire ce qu'il voulait. Secouant doucement l'homme, il fit naître un petit vent chaud tout autour d'eux pour le réveiller.

- Monsieur, monsieur réveillez-vous. On nous envoi vous aider vous et vos amis.
- Hm… gnnn…

Visiblement peu désireux de se sortir de son rêve, Zéphiel ne baissa pas les bras pour autant. Au contraire, il en vint même à lui donner une belle gifle qui raisonna un instant dans les bois.
Après ce bruit sec, Méphisto entendit des bruissements peu naturel de feuille et se rapprocha d'Andrzej et de Zéphiel.

- Méfiez-vous, quelque chose nous observe et je doute que se soit amical.

Il tira au clair son épée et se mit en garde, laissant ses yeux lécher le moindre recoin de la zone où ils se trouvaient.

Après la claque l'homme encore sous l'effet de l'alcool se réveilla en sursaut et agrippa la tunique de l'ange.

- Quoi, encore la bête ?! Faut s'cacher… vite !

Sans comprendre un traître mot de ce qu'il pouvait bien dire, les quatre hommes pouvaient entendre un grognement puissant et roque au loin. Un frisson saisit l'ange qui se releva et soutint l'homme qu'ils avaient trouver pour le protéger.

- Méphisto… ?
- On va à l'intérieur, se sera peut-être pas mieux, mais au moins la bestiole qui rugit, si elle est assez grosse, pourra pas nous suivre dedans.
- Bien…

Portant l'homme poisseux contre lui, Zéphiel approcha de la lourde porte et laissa son vent faire sa force, comme toujours pour l'ouvrir. Une odeur de mort se dégagea de l'intérieur de la maison et dès que leurs yeux purent s'habituer à l'obscurité, des cadavres se dessinèrent ça et là, décorant murs et sols, escaliers et fenêtres.
Retenant un haut-le-cœur, le blond porta une main à ses lèvres.
Le démon ferma la marche, invitant l'homme guide à avancer à la suite de son ange, guettant que le prédateur ne fonce pas sur eux. Quand il passa en dernier la porte, sans laisser le choix au Bélua de résister, quitte à le bousculer un peu, il vit deux yeux jaunes immenses au loin entre les feuilles des arbres et des crocs luisant aussi grand que son bras. Refermant la lourde porte derrière eux, l'odeur le fit sourire.

- Oh, on se croirait chez les carnivores…

Des étranges murmures se laissait percevoir dans la demeure aux nombreuses portes. Une ombre furtive passa même de l'une à l'autre et un petit rire scénique fut entendu.

- On va s'amuser. Zéphiel, reste près de moi, je voudrais pas qu'ils puissent te croquer une jambe ou un bras. Et protège bien l'autre gugusse que tu porte.
- Fais attention…

Quémanda avec douceur l'ange à son ami démon qui semblait s'amuser de la situation. Le brun avait rêver de combat, il allait être gâté.

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hrp:
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Sam 03 Oct 2015, 10:01

L’obscurité régnait à l’intérieur de l’édifice et le hall d’entrée était macabrement décoré. Des cadavres jonchaient le sol et les murs portaient encore des traces de sang et de lutte. Les éclaboussures étaient chaotiques et dénotaient une incroyable violence. Des morts brutales. L’odeur nauséabonde envahit les narines d’Andrzej qui eut un léger toussotement. L’odeur de la putréfaction n’était pas rare au sein de la Nature, le cycle de la vie étant étroitement lié à celui de la mort, mais en ces lieux, quelque chose d’impie et de malsain flottait dans l’air. Une sensation de malaise planait sur les vivants et après avoir vu la féroce bête à l’extérieur, le Bélua ne pouvait que se préoccuper de l’intérieur. En inspectant un peu plus longuement les corps, il constatait qu’ils étaient là depuis longtemps, leur mort n’était pas récente. Ce fut un soulagement car cela voulait dire que les ivrognes perdus avaient encore une chance d’être en vie.

Le hall d’entrée renforçait l’impression de grandeur du petit manoir. C’était une immense zone ouverte menant, à droite et à gauche, sur deux couleurs longeant probablement les murs extérieurs de la bâtisse. Juste en face de la porte d’entrée se situait un escalier de bois vermoulu donnant accès à l’étage supérieur. Il y avait des tapisseries, des tableaux anciens et quelques meubles de décorations mais tout était recouvert de sang séché et de poussière. Il semblerait que le garde animal ait bien fait son travail durant de nombreuses années. Andrzej se demandait par contre à qui appartenait ces corps et qui pouvait leur avoir fait cela. Comme pour répondre à ses interrogations, une ombre furtive semblait passer d’une porte à l’autre dans le couloir de gauche. Décidé à tirer cela au clair, il fit un signe à ses compagnons pour indiquer qu’il allait inspecter la partie gauche du manoir. Peut-être allaient-ils décider de garder le hall et leur unique point de sortie ou alors allaient-ils le suivre, ou encore inspecter la partie droite. Il n’en savait rien. Il les avait prévenus pour ne pas paraître trop grossier, ils avaient eux aussi acceptés d’aider ces pauvres gens après tout.

En quelques pas rapides, il se rapprochait de la dernière position connue de cette ombre entraperçue. Il se retrouvait dans le couloir et put noter plusieurs portes fermées sauf une seule qui était légèrement ouverte sur une pièce noire et froide. Doucement, il entreprit d’ouvrir la porte pour inspecter la pièce mais quelque chose le devançait et le bousculer violemment pour continuer à s’échapper. Au moins, qui que ce soit ou quoi que ce soit, la peur était l’émotion principale ressentie par l’ombre. En faisant plusieurs bonds, Andrzej parvint à bloquer sa proie dans un recoin d’une pièce adjacente. La chose s’était réfugiée entre un vieux lit à baldaquins dont les draps jaunirent avec le temps et une grande garde-robe, massive, en bois plein. Un sanglot. Il tentait d’avoir la voix la plus douce possible car lors de la bousculade, il eut une petite idée de l’identité de l’ombre.

« Je ne vous veux pas de mal. »

Une jeune femme, en pleurs, était accroupie à même le sol. Elle reniflait de manière régulière. Son visage était crispé en une grimace de tristesse, son maquillage avait coulé le long de ses joues et lui donnait un air lugubre. Un petit cri sortit de ses lèvres tordues lorsqu’elle posait les yeux sur le nouvel arrivant. Elle portait une longue robe blanc cassé surmontée d’un corset de couleur similaire et des bas blancs étaient apparents. Mais tout était parsemé de trou, de petites taches de sang et l’une de ses bretelles avait cédé dans sa fuite. Ses habits étaient en piteux état et elle se retrouvait presque entièrement nue. On pouvait même voir sur ses cuisses trois longues coupures parallèles, probablement des griffures de quelque bête. Elle ne cessait de fixer le Bélua du regard et attendait la moindre occasion pour fuir. Andrzej fit lentement un pas vers elle et tendit la main, paume vers le bas, pour l’inciter à se calmer. Il tentait tout son possible pour avoir une voix calme et mélodieuse.

« Je suis là pour vous aider. Vous vous êtes perdue hier dans la forêt et on va vous ramener saine et sauve au premier village venu. »

Le regard de l’inconnue était perplexe, un mélange de crainte et de joie se mêlait en elle sans prendre de dominante et elle se contentait de rester assise sur le sol. Il ne savait pas trop si elle était encore sous l’influence de l’alcool ou si c’était simplement le choc.

« Je m’appelle Andrzej. Je suis votre ami. Pouvez-vous me dire combien de personnes étaient présentes à votre fête ? Pourquoi vous essayiez de me fuir ? »

Un long reniflement se fit entendre et comme pour signifier qu’elle reprenait doucement ses esprits, elle rougit en voyant son accoutrement et se mit à cacher sa gorge qui était prête à se dévoiler entière au moindre mouvement brusque.

« L-Léah… Nous étions six au total hier et … Je crois qu’on est venu ici pour s’amuser, je ne m’en souviens plus vraiment. Mais pitié, emmené moi loin d’ici, il a des choses étranges ici, qui chassent, et aussi la bête dehors et … cet homme. Il ... ATTENTION. »


Ce dernier cri alertait tous les sens du jeune homme qui sentit deux mains puissantes l’agripper par derrière. Elles le serraient avec une poigne presque surnaturelle. Il put voir deux bras à la peau grise et couvertes de plaies et autres coupures. D’instinct, il se propulsait en arrière de toutes ses forces à l’aide de ses jambes pour se libérer de l’étreinte mortelle. Son parasite dorsal et lui-même percutèrent le chambranle de la porte dans un craquement sourd et il sentit les mains se desserrer légèrement. Il profitait de cet instant de faiblesse pour ouvrir grand les bras de l’assaillant et se sauver. Dans un mouvement rapide, il se retournait pour saisir par le col, la veste ou par quoi que ce soit ce qui l’avait attaqué et le menacerait de sa dague. Peut-être était-ce un homme ivre, rendu fou par l’alcool et qui attaquait ses camarades. Ou alors l’une de ces choses dont Léah parlait. Dans tous les cas, il tenterait de l’immobiliser pour obtenir des informations.

Son plant tombait bien vite à l’eau quand il vit que ce qu’il avait capturé avait une peau grise, son corps était en lambeaux, des morceaux de chair tombait de-ci de-là et ses yeux étaient laiteux. Le maxillaire inférieur était absent et seule une longue langue séchée pendait mollement le long de son cou. Il tentait de gratter le visage du Bélua de ses mains décharnées et aux ongles cassés. Un mugissement, une plainte, s’échappait sans discontinuer de sa bouche et si Andrzej n’avait pas eu une meilleure prise, la force brute de cette chose aurait pu lui donner l’avantage à nouveau.

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Sam 03 Oct 2015, 16:01

C'était sans faire d'histoire que chacun était arrivé à l'intérieur, laissant dégoût et peur se lire sur les visages, sauf le sien. Le démon, épée dans sa main, la faisant raisonner un peu sur le sol, souriait d'une manière peu rassurante. Il avait vue le regard du Belua qui souhaitait suivre une ombre. S'il s'imaginait qu'ils se sépareraient ainsi, il avait tord, c'était bien trop risqué, surtout au vue de la décoration. Il y avait juste un hic, ils avaient un boulet encore ivre à traîner avec eux.
Les yeux rouges se posèrent sur l'homme pieds nu agrippé à son ange. Il s'approcha, laissant Andrzej prendre de l'avance et vint saisir le col du pauvre homme.

- Écoute moi sale cloporte, tu vas nous suivre, mais tu vas le lâcher, car si on se fait attaquer, bougre d'imbécile, il faut qu'il puisse se servir de sa magie pour te protéger les miches, c'est bien compris ?
- Euh...ou...oui m'sieur…

Articula avec beaucoup de mal l'homme sale. Il lâcha l'ange avec regret mais ne s'éloigna que de quelques centimètre, sursautant à chaque bruit et se collant au blond dès que quelque chose l'effrayé. Au moins ils avaient gagné un peu de mobilité.

- Ecoute moi, je vais retrouver l'autre et…

Il n’eut le temps de finir sa phrase qu'un cri aigu attira son attention. C'était vers où était partit leur acolyte. Serrant son épée, le démon posa son regard sur l'ange qui le gracia d'un sourire. Ils se faisaient confiance depuis ce jour là, aussi, Méphisto déploya ses ailes pour se donner de la vitesse. Un bruit de craquement le fit reculer d'un pas de la porte où il se doutait qu'était non seulement Andrzej mais aussi une jeune femme.

L'ange resta sur ses gardes alors qu'un petit grognement se fit percevoir dans son dos. L'homme à ses côtés transpirait et sa nervosité empêchait Zéphiel d'ouvrir tous ses sens, préoccupé par celui-ci. Il laissa sa magie passer lentement pour détendre l'homme, pour le calmer et lui montrer le bonheur de la vie, malgré les dangers.

- Faites moi confiance…

Lui murmura-t-il en prenant sa lance, se tournant vivement et la pointant au nez d'un homme décharné. Il ne manquait pas seulement de nourriture, il manquait de peau.

- Qu… qu'est… HAAAAAAAAAAAAaa !!!


Le cri tendit l'ange mais la lance décrivit une courbe devant eux pour empêcher la créature d'avancer. Du sang coulait de sa bouche et un râle rauque sortit du fond de sa gorge. Un des bras de Zéphiel fut serré par deux mains tremblantes et il se rendit compte que la tâche serait plus ardu qu'il ne l'aurait pensé. La chose n'était pas bien grande, mais semblait suffisamment affamée pour les dévorer tous les deux.

- Calmez-vous, s'il vous plaît… Je vous protégerais quoi qu'il m'en coûte.

Ses yeux brillèrent et le vent s'engouffra dans les vêtements des deux hommes, distillant le parfum de la sueur de son ivrogne et homme à protéger. Il se fit d'abord chaud puis extrêmement froid. Avec beaucoup de volonté, le vent vint se concentrer sur la pointe de sa lance.

- Agrippez vous à moi, devant moi.

D'un regard étonné, l'homme obéit pourtant très promptement. Dès qu'il l'eut contre lui, il relâcha une main de sa lance et enserra la taille de l'homme d'un bras.

- Tenez-vous bien si vous tenez à la vie.

Un murmure et il relâcha sa magie qui vint entourer la créature et la déchiqueter petit à petit dans un cri d'agonie. Un bruit sur l'escalier, un autre vers une porte. Des plumes blanches tombèrent sur le sol et Zéphiel et l'homme survolèrent la scène, venant s'accrocher au lustre. Tout ce qu'espérait l'ange était que ces créatures ne rampaient pas sur les murs.

Méphisto poussa bientôt la porte et vit une truc bizarre. Le bélua aux prises avec un mort… un mort qui respirait. Un sourire carnassier traversa le visage du démon.

- Créatures des abysses, que faites-vous si loin de votre domicile…

Ses yeux de feu se posèrent sur la femme dans le recoin de la pièce apeurée puis sur Andrzej. Il n'avait pas le coeur de l'aider pourtant, le cri dans le hall le fit plisser les yeux. Si l'autre boulet criait, alors son ange était en danger. Serrant sa lame, il s'élança vers la créature et le Bélua et du bout de ses ailes, piqua les épaules de la bête. De ses mains, il vint saisir les os de la taille du mort et le tira en arrière de tout son poids, lâchant son épée au sol pour avoir une meilleure prise.

- Protège la femme, il doit pas être le seul. Tu as des armes ?

Il n'avait pas eu envie de faire dans la dentelle et tirant un peu plus pour forcer la bête à lâcher son compagnon de voyage, Méphisto entendit les articulations sèches craquer un peu. Il n'était pas le plus fort, mais en s'aidant de son poids pour basculer, il avait un certain avantage, surtout avec ses quatre prises.

- Tu vas crever oui !!

Sa colère le gagna et, retirant l'extrémité de ses ailes des muscles de la créature humaine, il donna un grand coup d'aile pour le pousser contre l'un des murs et le tenir ainsi. Son épée au sol, il n'avait aucun moyen d'achever cette bête de mort. Jetant un regard par dessus son épaule, elle était trop loin pour faire une acrobatie. Soit il se faisait aider, soit il devrait relâcher la créature.

- Sors la de là… Magne-toi !!

Il ne voulait pas de pitié, pas de compassion, pas d'aide sauf de ces yeux verts, sauf de ces ailes blanches immaculées encore.

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Mar 06 Oct 2015, 21:54

Deux ailes de cuir. Un mouvement flou devant ses yeux. Instinctivement, il relâchait le monstre et fit un bond en arrière en se protégeant le visage avec son avant-bras qui tenait la dague rouillée. Il se retrouvait presque collé dos contre la grande garde-robe qui émit un bruit ténu en cognant le mur derrière elle. Quelques petites gerbes de sang noir jaillirent là où ses ailes, soudainement apparues, s’étaient plantées. Elles retenaient le zombie par les épaules, déchiquetant les muscles et os avoisinants. Andrzej était complétement hébété, surpris. Il était en train de regarder cette chose suintant le mal et l’instant d’après, quelque chose de plus vif, plus puissant, plus mystérieux, venait de se ranger de son côté. Une poignée de secondes plus tard, il vit la partie brune du duo l’accompagnant accourir et, en lâchant l’épée qu’il tenait à la main, saisit par la taille la créature. Le démon tentait de communiquer, le Bélua voyait distinctement ses lèvres bouger, mais il n’entendit pas le moindre son. Aucune des paroles du démon, aucun grognement du monstre, aucun bruit des os broyés frottant les uns aux autres, pas même les cris de panique de Léah qui était toujours au sol et se réfugiait de plus en plus sous le lit. Il ne voyait que ce démon et l’épée au sol. Son regard se posait alternativement sur l’un et l’autre de manière lente, stupéfaite.

Andrzej se saisit de l’épée laissée au sol d’une main ferme, une rage froide coulant dans ses veines. Il lançait un regard colérique, vindicatif, vers ce tango de violence auquel s’offraient deux âmes souillées. Du sang noir et huileux coulait des plaies nouvellement créées et la langue du monstre pendait de manière grotesque donnant un air presque misérable pour ces deux êtres. Dans un grand mouvement ample et précis, il décapitait le monstre le plus décomposé des deux et ce dernier poussait un gargouillis répugnant alors que son crâne rebondit à deux reprises dans un bruit sourd avant de s’immobiliser devant la jeune femme qui aurait cru qu’un des yeux laiteux du monstre la fixait. Andrzej regardait la lame souillée par cette huile vitale propre aux monstres en tout genre puis reportait toute son attention, tout son être, toute son âme vers son ironique compagnon. Une lueur inquiétant luisait au fond de son regard.

« Je ne l’ai pas frappé car je voulais savoir à qui j’avais à faire. J’ai retenu mon geste, mais ne pense pas que c’était de l’hésitation. Je n’hésite jamais lorsqu’il s’agit de détruire une créature impie… »

Et alors qu’il finissait sa phrase, sa voix glaciale fut accompagnée du sifflement métallique de la lame qui se pointait lentement en direction du démon. La tension était presque palpable et il ne fallait pas être devin pour savoir qu’une telle rencontre ne pouvait rien amener de bon. Andrzej, qui était surpris quelques secondes auparavant en voyant son camarade révéler sa nature, reprit sa déclaration de juste haine.

« Je frapperais les impurs et les détruirais. Mais dans certains cas, je pourrais sans doute attendre … un peu… »

Et il tendit la poignée de la lame pour la rendre à son propriétaire. L'animosité ambiante avait laissé son empreinte et malgré les efforts du Bélua, sa voix trahissait toujours le trouble qu'il venait de vivre en voyant cet individu semblable à celui ayant apporté la mort et la haine dans son coeur.

« Cet endroit n'est pas sûr, restez près de nous ... de moi. »

Une main souple et amicale l'invitait à se relever et la jeune Léah ne se fit pas prier. Elle préférait de loin être près de quelqu'un qui apparemment savait utiliser une arme que rester seule, assise par terre, une tête décapitée la fixant de manière malsaine. Toujours restant à ses côtés, à portée de bras, il l'incitait à sortir de la pièce tout en regardant le démon de manière peu agréable mais quand on choisit la voix du mal, on laisse de côté celle de la popularité.

En veillant à être aux aguets du moindre mouvement suspect autour d’eux, Andrzej entreprit de revenir vers le hall d’entrée afin que les compagnons se regroupent pour décider de la suite des opérations. Durant tout le chemin, il tentait de retenir cette froide vengeance qui bouillonnait dans ses veines. Finalement, pour lui, le meilleur moyen restait de se concentrer sur leur mission actuelle et il entreprit d’obtenir encore un peu plus d’informations de la part de Léah mais aussi de la rassurer.

« Avec nous, vous n’avez rien à craindre. D’ailleurs, ce monstre qui nous a attaqué n’est déjà plus et … »

Elle le coupait avec une voix emplie de tristesse et de peur. Presque de la terreur. Le regard au loin, elle balbutiait.

« Mais le seul monstre ici, c’est lui, dans la cave. Je me souviens des cages. Je revois mes amis ivres ou assommés. Les barreaux de métal rouillés et son rire. Ce rire … »

Jamais elle ne finit sa phrase, les sanglots avaient envahi sa gorge et les seuls sons qui pouvaient en sortir étaient un mélange de bruits et de grognements extirpés entre deux reniflements bruyants et une manchette venant essuyer ses larmes. Andrzej ne pouvait rien faire pour cela, il ne connaissait pas une formule magique ou même avait de l’expérience dans le domaine. Lui qui était toujours seul ne pouvait être utile socialement. Il était désarme alors qu’il pouvait survivre des mois dans la forêt. Il était impuissant alors qu’il pouvait plier à sa volonté des bêtes féroces. Il était amadoué par les larmes de peur d’une jeune femme à moitié nue et totalement choquée.

Quiconque était ce « lui », cette personne était un véritable monstre comparé aux zombies décérébrés qui hantaient ces couloirs.

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Mer 07 Oct 2015, 19:06

Poussant un grognement de douleur, ses muscles commençaient à lâcher. S'il ne choisissait pas entre relâcher ce monstre, attraper son épée pour le découper, ou de le finir avec ses ailes, il se ferait mettre dans une fâcheuse posture. Mais, quelque chose changea. D'abord il entendit la lame glisser sur le sol. Il ne lui avait donc pas obéit le fou ! Puis la lame coupa la tête du monstre et une mèche de ses cheveux par la même occasion. Détendant ses muscles, lorsqu'il croisa le regard noir du Bélua, son sourire se fit presque mauvais.

- Je me fou de ce que tu voulais faire ou pas. J'ai pas envie de moisir ici et si tu veux tout savoir, j'avais pas envie de t'aider, mais l'autre abrutit que j'ai laissé avec Zéphiel a hurlé de tout son souffle alors ça ne me dit rien de propre, et j'aime pas manquer les fêtes. Maintenant…

Ecoutant le chant de la lame sur le sol et observant la brillance feutré de la lame recouverte du sang noir de la bête, il laissa ses yeux briller de sa soif de sang inassouvie depuis plusieurs lunes. Puis lorsque la poignée lui fut tendu, il la saisit lentement, sans le quitter une seule seconde des yeux.

- Maintenant, n'oublie jamais une chose, jamais il te croira à mon sujet, alors méfie toi.

Sa voix avait été sombre, dure même et pourtant il ne montrait aucun signe de sa volonté de le tuer, juste, il s'amusait à répondre à sa peur, à son envie de le détruire. Puis il le laissa s'occuper de la jeune femme à moitié nu et dont les courbes auraient pu être gracieuses si elles n'étaient pas recouvertes de poussière et de quelques hématomes. Levant un sourcil en dévorant sans retenue le corps de la jeune femme, il les laissa avancer en premier et ferma la marche sans rien ajouter. Ce fut lorsqu'elle parla qu'il se stoppa et entendit un grognement dans son dos. Vrai, il restait une pièce plus loin qu'il avait entraperçue en pénétrant cette chambre pour récupérer Andrzej et la femme. Se retournant, sans faire dans la dentelle, il demanda :

- C'est quoi ce « il » dont vous parlez ma dame ? Un comme ça ? Ou un plus vivant ?

Ses ailes furent sa protection une fois encore, retenant l'approche de la bête. Un sourire mauvais déforma les traits du visage pourtant gracieux du démon alors que son épée qu'il avait récupéré grâce à la bonté du Bélua vint heurter le crâne de ce mort-vivant.

- Sale déchet…

Cracha Méphisto entre ses dents avant de relever ses ailes et de redonner un coup d'épée qui, cette fois, eu raison de la créature. La tête tomba lourdement sur le sol accompagné du corps une seconde après.

Zéphiel tenait fermement l'homme contre lui, et ce dernier se cramponnait de toutes ses forces à l'ange, était mort de peur à l'idée de tomber de si haut et nez-à-nez avec ces étranges monstres. L'ange analysa rapidement leur situation. Impossible pour lui de tous les tuer sans y laisser des plumes ou risquer que l'homme se fasse blesser. Pourtant il devait faire vite, il ne serait pas en mesure de le porter longtemps ainsi, le bougre pesait son poids.
Alors qu'il commençait à rappeler sa magie à venir l'aider, une langue rappeuse vint le cueillir au cou et l'entraîna vers son propriétaire à l'oeil pendant. Se retenant de crier, quand il fut proche du sol, il repoussa doucement son protéger qui tomba net sur les fesses sur le plancher de l'étage. Sa lance fut tendu droit devant lui, maintenant qu'il avait ses deux bras de libre et se figea profondément dans le corps du monstre qui n'avait pour rien au monde ralentit son action. La langue autour de son cou se resserra davantage et coupa presque entièrement la respiration de Zéphiel. Il ne su pas faire appel à sa magie pas plus qu'il ne pu bouger ses bras qui furent agrippés par un autre zombi intéressait par un peu de chair fraîche.
Son esprit s'embruma par le manque d'oxygène, mais quelque chose le tira d'affaire, quelque chose qu'il n'aurait jamais cru possible.

Le petit homme avait ramassé un bout de bois sur le sol et tapait aussi vigoureusement que son état le lui permettait la langue du monstre. Il n’eut pas grand succès, mais ça eu pour effet de desserrer l'étreinte autour du coup de l'ange qui se dégagea des deux morts vivants par son vent, venant attraper au passage l'humain. Sa magie les propulsa contre le mur non loin. Affaiblit, l'ange avait du mal à garder ses deux yeux ouverts, mais il murmura un discret :

- Merci…

A son protéger. Ce dernier fit un mini signe de tête avant de s'affoler en regardant les monstres arriver. Il cria de toutes ses forces :

- A L'AIIIIIIIIDEEEEEEEEEEEEEEE !!!!!!!!

Avant de paniquer et de secouer l'ange pour ne pas qu'il tombe dans les vapes.
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Dim 11 Oct 2015, 18:02

La jeune femme, momentanément choquée, à jamais traumatisée, balbutiait en répondant à l’homme qui avait des ailes. Entre les monstres, leur chef et ceci, sans compter sur le jeune homme qui semblait prendre tout ça avec un certain détachement, elle était servie.

« Il n’est pas comme ça, il est tout à fait normal à l’extérieur mais il est totalement fou. J’étais réveillée mais je faisais semblant de dormir quand on était dans ces cages. Il racontait tout ce qu’il allait nous faire, nous transformer en quelque chose de plus beau. Il répétait sans cesse un nom. Le pire, c’est qu’il semblait heureux. Il riait tout le temps, il riait … »


Et à contrario, elle se remit à pleurer. Il aurait voulu reprendre le contrôle de la situation et des émotions qu’il était en train de vivre. Il se retrouvait muet, totalement incapable de répondre quoi que ce soit pour réconforter Léah. Comme si cela avait été un gong salvateur brisant un silence tendu, un cri retentit provenant du hall d’entrée. Il devait sûrement y avoir du grabuge là où l’ange était resté pour garder le seul point connu de sortie. Il lançait un regard au démon qui avait sans doute ses propres raisons de protéger son compagnon. Le Bélua aussi avait les siennes. Non seulement cet homme étrange aurait pu être utile pour détruire cet individu maléfique qui expérimentait sur les hommes, mais de plus une des personnes à sauver était sous sa garde. Il ne voulait pas remettre en cause ses capacités mais au vu de la force de ces choses et, surtout, de leur manque d’instinct de survie, n’importe qui pouvait avori du fil à retordre si ils se présentaient en nombre.

Il prit vivement la main de Léah et lui lançait un regard plein de confiance en soi. Il commençait déjà à l’entraîner avec lui vers la source de ce cri quand il ajoutait une dernière parole qui finit de la convaincre.

« Tout ira bien maintenant, tout ira bien. »

Ils se mirent à courir, comme prévu, vers la source de ce cri de détresse et Andrzej put voir l’ange au prise avec plusieurs de ces monstres assoiffés de sang. Il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte que l’homme, en pleine gueule de bois, serait inutile et que son protecteur attitré avait eu quelques soucis lors d’une précédente rencontre. Ils étaient presque hors de combat. Il fallait agir et vite. L’homme de la Nature sortit un couteau de lancer qu’il envoyait de toutes ses forces dans la poitrine du monstre le plus proche. Il choisissait toujours cet endroit car malgré son manque d’habilité, il avait de grandes chances de toucher une zone si pas mortelle, au moins handicapante. Poumons, cœur, gorge, cou, autant d’endroits qui, touchés volontairement ou par erreur, entraineraient la mise hors de combat du monstre. Ce dernier accusait le coup et reculait d’un pas puis, comme si de rien n’était, continuait d’avancer vivement comme si de rien n’était. Retenant un juron et sortant un second couteau, Andrzej décidait de viser une zone bien plus précieuse et mortelle, peu importe la race ou l’état de la cible : la tête.

Il prit le temps d’ajuster la trajectoire et la force de son mouvement pour lancer le couteau avec précision en plein milieu du front. La chose qui venait de recevoir ce cadeau fatal renversait sa tête en arrière et se penchait légèrement sur le côté. Ensuite, il se redressait très lentement en poussant un long râle guttural, comme un raclement de bois sur bois. Il fixait ses yeux livides sur le tireur. Celui-ci était effrayé. Il était sûr d’avoir touché deux zones mortelles mais le monstre l’ignorait. Il s’apprêtait à sortir un troisième projectile lorsque sa proie défiante titubait avant de s’effondrer lourdement au sol, face contre terre, enfonçant pour de bon l’arme fichée dans son crâne. Un soupir, une information.

« Il faut viser la tête ! »

Dit-il au démon qui sûrement, pour protéger son camarade de route, voire plus, participerait au combat à un moment ou un autre. Ou pas, il n’était pas digne de confiance après tout, il était l’enfant d’une engeance maléfique, descendant d’une lignée impie, héritier d’un sang impur.

Voyant que les monstres s’étaient maintenant rapprochés beaucoup trop que pour être efficaces avec des armes de lancer, il dégainait sa dague rouillée et, entraînant avec lui Léah, allait se réfugier auprès de l’ange pour former un dernier carré défensif. Il pouvait très bien s’occuper de lui, mais il devait absolument prendre soin des personnes égarées. Auprès de Zéphiel, ils l’étaient et sans vraiment savoir pourquoi, il voyait en lui quelque chose de foncièrement bienveillant. Il savait qu’en lui laissant la jeune femme, elle serait en sécurité. Andrzej s’assurait de l’état de santé du sanctuaire vivant et de son habilité à assurer son rôle avant de transformer tout le bas de son corps en pattes de bélier et son crâne aussi, lui donnant un air de créature mythologique, tels les faunes des légendes. Mais il n’était pas là pour jouer de la flûte et séduire des nymphes, il était là pour détruire des créations immondes.

Il s’élançait, sans un bruit, sans un avertissement, vers le plus proche des ennemis pour le charger de toutes ses forces. Grâce à ses jambes, il avait une grande force et vitesse en peu d’élan. Il visait la tête du monstre avec ses cornes pour tester la solidité de leurs os respectifs. Il espérait que son entraînement personnel lui garantissait de survivre au choc. Il fut accueilli par un grand craquement mais il fut heureux de se rendre compte que cela ne venait pas de lui car il ne ressentait aucune douleur. Il pouvait par contre sentir couler le long de son crâne et entre ses yeux le sang noir, froid et huileux. Il reculait son visage et, légèrement aveuglé par le liquide goudronneux, saisit la chose à la gorge pour enfoncer sa dague dans la plaie qu’il venait d’ouvrir. Il visait l’endroit où l’os se serait briser pour faire sauter un morceau de chair, d’os ou autre et atteindre le cerveau.

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Lun 12 Oct 2015, 16:19

La révélation le choqua. Il était donc normal, c'était donc une personne douée d'intelligence, machiavélique. Son envie de le rencontrer se fit plus grande encore. Il voulait voir ce que mijotait ce fou. Rangeant son arme dans son fourreau après avoir essuyé la lame sur sa manche, il vit Andrzej tirer la jeune femme derrière lui pour qu'elle court à sa suite, les larmes au corps. Un nom mystérieux, un fou qui voulait rendre des humains plus beaux. Voilà quelque chose qui titillait la curiosité du démon qui suivit les deux autres lentement. Tant qu'il n'entendrait pas le cri de l'ange, il pouvait être sûr que la situation était encore viable. Sa main passa sur les murs de la demeure et son sourire se fit plus que carnassier.

- Tu vas me payer en sang l'affreux, crois moi. Et j'en ai bien besoin.

En regardant au travers de ses yeux, on pouvait y voir les flammes des enfers en mouvement, tant il voulait son dû en sang.

- Montre-moi ce que tu vaux, mon ange…

Souffla Méphisto en restant dans l'ombre du couloir, les yeux levés sur la scène de combat. Il le voyait, au sol, presque étourdit, et l'autre ivrogne à ses côtés, gesticulant dans tous les sens sans savoir se calmer. Il vit aussi le Bélua en train de chercher une solution rapide, la pauvre femme qui était tenu proche de l'ange et derrière Andrzej. Il s'amusait vraiment et promettait que si ça devenait trop dangereux pour Zéphiel, il interviendrait, car il le voulait vivant.

L'ange eu grand peine à retrouver ses esprits, et le cri de son protégé ne l'aida pas à se sentir mieux, bien au contraire. Ses muscles se raidirent un peu plus alors que les assoiffés de chair et de sang avançaient vers eux, ou plutôt, déambulaient comme des pantins.
Ses yeux voyaient la scène floue et pourtant il chercha à se relever en sentant la présence d'une femme à ses côtés et d'Andrzej devant lui. Venant saisir le poignet de son ivrogne de protégé, il le tira jusqu'à lui pour qu'il entende ses mots.

- Aidez-moi… à me relever… S'il vous plaît.

Sa tête bourdonnait encore un peu et il avait grand peine à savoir reprendre sa concentration suite à son manque d'oxygène. L'homme comprit cependant et, passant une main autour des côtes de l'ange, l'aida à se remettre sur pieds.
Zéphiel debout, il poussa derrière lui, contre le mur, l'homme et la femme et prit la seule arme qui lui restait à portée de main alors qu'il aperçu la transformation partielle du corps de leur ami de la nature. Il murmura :

- Un Bélua… Magnifique.

Puis un sourire se posta, faible, sur ses lèvres alors qu'il encocha la première flèche. Son vent commençait à tourbillonnait autour de ses mains. Il prit le temps d'ajuster, il lui fallait du temps pour recouvrer totalement sa bonne vision, mais même flou, il pourrait tirer dans la tête.
Une flèche vibra dans l'air, propulser par une volonté de mettre fin à ce combat inébranlable, un vent violent la poussait et elle fendit le crâne de part en part du mort-vivant qui s'approchait trop près d'Andrzej.
A celui qui venait de s'approcher d'un peu trop près de leur deux protégés, il planta la flèche dans son œil encore incrusté, poussant son poing avec sa magie, la retira de la même manière, l'encocha, et tua un autre mort un peu plus loin.
Sa tête vrilla un instant et il du faire un pas en arrière pour retrouver une certaine stabilité. Ses yeux verts cherchèrent le démon malgré lui, peut-être pour le savoir vivant, peut-être pour avoir un peu de soutiens ou un défi.

- Montre moi que je ne me suis pas trompé Zéphiel, montre-moi ce dont tu es capable !

Le démon sortit à peine de l'ombre, mais ses yeux rouges furent parfaitement visible. Quelques créatures venaient vers lui et son épée chuinta de son fourreau, venant les cueillir une à une, leur tête roulant lentement sur le sol après quelques coups d'épée.

Les yeux rouges, les yeux de la colère, les yeux du courage. Les appuis de l'ange furent plus sûr, et pour éviter que les deux derrière lui ne soit touché, il déploya de nouveau ses ailes blanches, les cachant derrière.

- Tout ira bien…

Assura-t-il chaudement alors à leurs fêtards avant de prendre une autre flèche et de tuer un nouvel ennemi.
Mais, une nouvelle fois, une langue se déroula pour attraper le cou de l'ange. Le vent vibra, le vent changea et il le perçu. Se retournant vivement, la langue de la bête s'enroula autour de son bras. Elle était rappeuse, elle était brûlante, comme un poison qui se répandait sur les chairs, les dévorait rien que part un contact. Il sentit la créature tirer pour l'amener à sa gueule mais Zéphiel résista et son vent se mua en une lame plus tranchante que l'acier. Il n'avait pas besoin de ses mains pour la tenir, seul son esprit lui donna la direction, et la langue tomba, coupée en deux sur le sol.
Se dépêchant de retirer ce qui restait sur son bras, il jeta un œil à l'étendu de la brûlure sur sa peau et serra les dents. Il aurait des difficultés à viser juste comme ça.

- Méphisto, ma lance, s'il te plaît !
- Je suis occupé là !

Le démon était aux prises avec deux bêtes aux bras étrangement longs et griffus, dont les doigts faisaient plus penser à des crocs qu'autre chose.
Voyant la scène, mais remarquant qu'il se battait bien, sans retenue, Zéphiel serra la main sur son arc. Il ferait l'effort de tirer, si Andrzej était encore en danger, ou si un mort-vivant se trouvait trop proche de lui et des protégés.

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Dim 18 Oct 2015, 18:27

Sa petite perte de contrôle sanguinaire touchait à sa fin et Andrzej balayait du regard la pièce dans laquelle une lutte acharnée venait de se déclencher. D’un côté, il pouvait voir l’ange protégeant les rescapés de ses ailes alors qu’il décochait flèche sur flèche pour éliminer les menaces qui tentaient de se faufiler vers eux. Cet appui à distance était le bienvenu et avait permis de tuer dans l’œuf plusieurs embuscades improvisées. De l’autre, dans le couloir par lequel ils venaient d’arriver dans le hall, le démon lacérait à grands renforts de mouvements amples les monstres venant à lui. Les têtes volaient et malgré sa haine pour son engeance, le Bélua pensait qu’il était au moins utile. Le couloir opposé vomissait littéralement des nuées de zombies qui semblaient avoir des caractéristiques plus ou moins différentes selon les individus.

Il se souvenait du premier qu’il avait tué, il était classique et ne présentait pas de traits particuliers. Par contre, il venait d’apercevoir une longue langue attraper le bras de l’ange qui l’avait habilement esquivée et émincée. Le propriétaire de cet appendice, perché à la balustrade du premier étage, poussait un cri rauque de douleur en rappelant à lui le moignon. Il avait pu apercevoir, dans l’ombre, plusieurs d’entre eux avec des griffes longues comme des épées et à la vivacité accrue. Il ne s’étonnerait guère d’en voir avec une peau plus dure que l’acier ou des tentacules. Cependant, il n’avait pas le temps de tergiverser sur la question car le flot continu s’écoulant dans le hall d’entrée risquait de les submerger.

Le monstre qu’il avait matraqué à plusieurs reprises avec sa dague avait enfin rendu l’âme, s’il en possédait une, et Andrzej, au milieu de la pièce, put prendre le temps de se concentrer en regardant la fenêtre. Il fermait les yeux et s’abandonnait totalement à sa concentration. Persuadé qu’il était que l’archer le couvrirait, il se mit à envoyer tout autour des lui des ondes d’énergie, du moins il se le représentait comme cela. La végétation à l’extérieur du manoir frémit, les branches se plièrent en craquant et un faible hululement était murmuré au loin. Andrzej ne bougeait toujours pas. Les bruits à l’extérieur s’intensifiaient et devenaient de plus en plus forts. Tout à coup, il ouvrit les yeux et, en tendant le bras, décrit un arc de cercle partant de la fenêtre et couvrant tout le couloir qui déversait encore et toujours des monstres aussi divers que variés.

L’instant d’après, un énorme bras constitué de branches et de feuilles vint fracasser le mur, perçant tout bonnement un trou béant de la largeur d’un tronc et bloquait totalement le couloir. Certains des monstres étaient broyés dans l’opération et le flot discontinu touchait enfin à sa fin. Des lierres vivaces et autres lianes fouettaient les airs à la recherche d’une proie et les malheureux qui se trouvaient à portée se voyaient happés manu militari. Ils étaient enchevêtrés à cette énorme construction de bois qui bouchait désormais tout le trou nouvellement créé.

Maintenant cette concentration, Andrzej luttait contre la fatigue mentale et continuait de manipuler la végétation pour consolider cette digue brisant le flot des monstres qui étaient désormais coincés d’un côté. Il fallait juste éliminer ceux déjà présents dans la salle. De longues racines effilées parcouraient le sol à une vitesse folle et, une fois aux pieds des cibles, sursautaient d’un coup pour les empaler par le bas. Le sang noir et goudronneux coulait à flots et s’écoulaient lentement le long de ces pieux de fortune qui ne cessaient de transpercer ces créatures impies. Tel un couturier liant des morceaux de tissus répugnants en un patchwork maudit, Andrzej agitait ses mains dans tous les sens pour que les racines, après avoir empalé une cible, se rapprochent les unes des autres pour dégager le hall d’entrée en rassemblant tous les cadavres près du tronc principal. Cela avait pour but de dégager totalement la pièce et permettre à l’ange de décocher ses flèches mortelles sans entraves.

Cependant, il y avait un monstre, plus grand et vif d’esprit que les autres, qui sautaient sur les murs et évitaient astucieusement les racines et lianes. Il semblait animé par une intelligence prédatrice et l’éclat dans ses yeux révélait une soif de sang immense. Il se dirigeait vers l’ange et les humains, proies faciles et paniquées. Le Bélua ne pouvait laisser cela arriver. La créature avait l’air d’être plus éveillée que les autres et même si il pouvait avoir un certain niveau de confiance dans les compétences du protecteur angélique, il ne voulait pas laisser la réussite de cette mission de sauvetage à la chance. D’un bon, il s’interposait entre le chasseur et sa proie et assénait un coup de poing en plein dans la mâchoire. Sans doute surpris, la bête fit un pas sur le côté et perdit l’équilibre mais en effectuant une stupéfiante cabriole, il se rétablit et fonçait désormais sur le jeune garçon.

Ce dernier engageait alors une lutte âpre avec lui et les coups pleuvaient. Directs rapides pour déstabiliser l’ennemi et mettre la pression, crochets violents pour briser la garde et atteindre le visage, uppercuts assassins pour tenter de mettre hors d’état de nuire la cible. La vitesse d’exécution était rapide et les forces étaient à priori égales mais de quoi pouvait avoir peur une créature déjà morte ? Absente de tout instinct de conversation, elle frappait toujours plus vite et plus fort. Par moments, ses os se brisaient sous le choc du blocage effectué par le Bélua qui souffrait tout de même de ces coups. Du sang noir giclait tout autour du monstre à mesure qu’il se détruisait en voulant anéantir sa proie. Andrzej n’allait pas pouvoir tenir longtemps. Un coup de griffe vint l’atteindre au cou et un peu de sang chaud vint couler dans ses vêtements. La bête était enragée. Andrzej devait réagir vite car il n’était pas de poids à tuer cette chose enragée par lui-même. Il eut alors une idée et décidait d’utiliser la force de l’ennemi contre lui. Alors qu’il se contentait de bloquer chaque coup, il attendait que le monstre donne un coup puissant pour l’esquiver et se poster sur le côté.

Il fit un mouvement de hanche qui le mettait sur le côté droit du monstre et, profitant de l’absence de souplesse de ce dernier, Andrzej pivotait rapidement pour se retrouver derrière lui. Il était désarmé mais il pouvait toujours faire quelque chose. En passant ses bras sous les aisselles du monstre, il vint le saisir à la nuque de ses deux mains pour l’immobiliser. Les membres de la créature étaient écartés, il ne pourrait donc plus se protéger le visage, et sa tête bougeait moins grâce à la pression exercée par le Bélua. Celui-ci refermait son étreinte de manière autoritaire et il jetait un regard envers Zéphiel par-dessus l’épaule du zombie qui constituait une cible idéale pour l’archer. Andrzej avait foi en ses capacités après avoir vu les flèches se planter, immanquablement, dans les crânes de leurs assaillants.

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Mar 20 Oct 2015, 16:22

Zéphiel recula d'un pas et l'homme encore un peu trop tenu par l'alcool, vint poser ses deux mains à plat dans son dos, pour le soutenir. Il tremblait de peur, mais au moins l'ange restait sur ses deux pieds. Un souffle léger et un sourire passèrent sur son visage. Ses yeux perçurent les mouvements et une nouvelle flèche passa entre les rangs, venant cueillir un zombi qui voulait goûter de trop près à Méphisto. La flèche en plein milieu du crâne, la chose vacilla quelques secondes avant de tomber aux pieds du démon qui, relevant deux pupilles rouges, inclina faiblement son visage. Il était de retour, son esprit était présent dans le combat malgré la fatigue de son corps. Il le reconnaissait enfin.

En bas, le démon entamait une lutte frénétique contre les deux mort-vivant aux longues griffes
plus acérées les unes que les autres. Il arrivait à esquiver quant il le fallait, mais ils étaient deux, et leurs membres longs leur donnait un certain avantage sur lui, même s'il pouvait voler. Ses ailes s'étendirent de part en part invitant les deux grosses créatures à lui sauter dessus. Un sourire mauvais se posta à ses lèvres alors que d'un bon il s'envola. Gagnant une ligne de feu sur sa jambe gauche, Méphisto rugit pour se donner du courage et alors qu'il piquait vers son ennemi, une sorte de liane le transperça en premier. S'arrêtant avec beaucoup de mal en plein vol, il lança un regard circulaire dans la pièce et comprit qui en était à l'origine. Il ne l'aimait pas, vraiment pas, mais il avait son utilité dans le combat et ça, il ne pouvait pas le nier.

- Protège le !

Lança-t-il à Zéphiel qui était un peu distrait et affaiblit.

L'ange observa, longuement, guettant les mouvements d'Andrzej pour le protéger de toutes attaques. Mais lorsqu'il prit la dernière flèche dans son carquois, son bras trembla et elle se planta dans le mur à côté du zombis. L'homme le soutenait, certes, mais il tremblait et il l'avait fait bouger sans qu'il ne s'en rende compte.

- Asseyez-vous au sol, que je puisse vous cacher encore.

Sa voix, toujours aussi paisible, sonna pourtant comme un ordre et la jeune femme ainsi que l'ivrogne s'assirent docilement. Zéphiel plia les genoux, l'un fut l'appui de son coude, l'autre de son corps. Se calant avec calme, il inspira aussi lentement et profondément qu'il le pouvait encore avant d'en appeler à sa magie.
Entre ses doigts, faiblement, une flèche d'une lueur verte apparue. De l'air modelé pour être plus tranchante que l'acier. L'ange n'avait jamais du être aussi concentré, pourtant, il le fallait, leur survit à tous en dépendait.

Observant le bélua, il le vit se stopper en plein milieu. Ses traits partirent avec plus de précisions que lorsqu'il tirait de véritables flèches. Le vent trancha les têtes qui se trouvaient les unes derrières les autres, s'essoufflant lorsque l'étendue de sa magie ne parvenait plus à lui donner de consistance.
Un autre souffle, calme, et un autre trait.
Zéphiel ne se stoppa que lorsque la nature même décida de prendre part au combat. Non, pas d'elle même, il en était la maître ordonnateur. Les zombis continuaient et voulaient d'autant plus s'en prendre à leur ami.
Serrant les dents, un venait trop prêt d'Andrzej, mais il risquait de le blesser. Pourtant, les mots du démon lui donnèrent la force. Un peu plus de magie, plus fine la flèche, encore plus fine. Avant que les doigts griffus ne touchent la peau du bélua, la flèche s'était fiché dans le crâne du monstre et une autre dans sa main, pour la décaler.

De la sueur perlait doucement du front de l'ange, les ailes toujours déployées pour entourer les deux protégés. Quant les plantes eurent raison des troupes zombies, il souffla quelques secondes avant que ses muscles ne se tendent en voyant la scène. Un plus grand encore, les yeux plus vifs, les réactions plus réfléchis. Zéphiel serra les dents mais alors qu'il accourait vers lui et les deux êtres à protéger, une ombre passa devant lui. Les yeux verts suivirent la trajectoire et la lutte au corps à corps.
La scène fut sanglante mais surtout intense. Il n'en manqua pas une miette, cherchant le bon angle, le bon moment. Il lui fut donner. Mais quelque chose le bloqua, il ne devait pas bouger, pas faiblir sinon il tuerait Andrzej en même temps, ils étaient si près l'un de l'autre, un seul faux pas et c'était la fin.
Serrant les dents, il replia ses ailes, les fit disparaître, et se cala davantage pour ne pas trembler. Ce fut la main du démon sous la sienne, pour soutenir l'arc, qui fit partir son hésitation. Ils allaient tirer tous les deux, et même si le démon n'aimait pas du tout leur allié de fortune, il n'avait pas le mord de le tuer maintenant. Le noir et le blanc s'unir une seule fois, l'un pour l'envie de sauver son prochain, l'autre pour tuer et faire souffrir. La flèche de vent brilla, vibra et se planta net dans l'oeil de la créature prisonnière. Une deuxième suivit, toute aussi précise, et si le monstre ne succombait pas, il ne verrait plus rien. Une troisième aurait du suivre, mais l'ange perdit conscience. Le démon le laissa sur le sol et observa la créature se débattre entre la vie et la mort. Comment cette chose faisait-elle pour rester encore vivante après ça.
Les yeux rouges se portèrent une seconde sur l'ange, son bras, il avait viré bleu, ce n'était pas bon signe du tout.

Méphisto avait perçu le prénom de son compagnon d'armes qui avait parlé à la jeune femme.

- Vous, les boulets, restez prêt de l'ange. Andrzej !!

Hurla-t-il en l'observant discrètement.

- Soit c'est lui le plus fort d'ici, soit y'en a encore un qui tire les ficelles, et on est mal barré. Faut qu'on se repose ! Son bras va mal.

Serrant son arme, le démon se prépara à toute éventualité, même à cueillir la bête qui ne voulait décidément pas mourir.
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Mer 21 Oct 2015, 21:13

Ils reprenaient tout doucement le contrôle de la situation. Le risque pris par Andrzej avait payé car l’ange parvenait à ficher plusieurs traits dans le crâne du monstre qu’il tenait temporairement en respect mais il eut une exclamation de surprise quand il vit l’ange tomber de fatigue. Il semblerait qu’il ait une grande force mentale et magique mais que son corps soit faible. La cible avait toutefois été mise à mal et gisait au sol, prises de convulsions. Un moment de calme, un instant de repos et déjà à nouveau le danger revenait. La bête au sol se relevait lentement. Le démon hurlait quelque chose. Ils avaient besoin de repos. Andrzej était d’accord et ne serait pas contre un instant de répit mais il fallait faire vite. Il les rejoignit en sprintant pour éviter les ennemis qui revenaient doucement mais surement inspectait rapidement le tireur. Il ne semblait pas mourant, juste exténué, cela le rassurait. Mesurant rapidement la situation, il se rendit compte qu’il n’y avait pas beaucoup de choix et il se mit à dire au démon, avec dégoût certes mais il était le seul en état de mener l’opération.

« Il faut retourner dans l’autre couloir et se barricader. Ce sera plus étroit et on pourra les contenir, le nombre sera moins imposant. »

Il couvrirait leur retraite. Le flot de zombies semblait venir du couloir de droite alors que celui de gauche était désert. Il en était de même pour l’étage supérieur mais il était risqué de s’aventurer là-haut et se retrouver coincé. Les lianes fouettaient toujours ce qui pouvait l’être alors que les monstres martelaient sans relâche l’énorme tronc qui les entravait. La pression était à son comble de par la supériorité numérique de l’ennemi, mais aussi pour la nature implacable de ces créatures et de leur chef de meute qui venait de se relever. En l’observant pendant un instant, Andrzej put voir des volutes de fumées noires s’échapper des orifices créés par les flèches de vent. Son essence vitale corrompue avait l’air de s’échapper de partout et à mesure qu’il avançait, des lambeaux entiers de chair tombaient au sol. Bientôt, il révélait sa véritable nature quand la fumée hors de son corps venait remplacer les membres et parties manquantes. Tout le côté droit de son crâne était sur le sol et c’était une face noire, brumeuse, qui se trouvait en lieu et place. Un sourire malsain fendait cette partie du visage. Un esprit maléfique habitait ce corps qui avait sans doute été humain un jour. Ils n’étaient pas des monstres normaux, ils avaient été possédés et les corps, telles des marionnettes, étaient manipulées par des êtres malfaisants.

D’autres esprits furent visibles à mesure que les créatures se libéraient du tronc principal en arrachant leurs membres et parfois même des morceaux entiers de leur abdomen et poitrine. L’un d’eux était composé entièrement de fumée pour le bas et le haut de son corps était encore fait de chair et d’os et du sang coulait sur le sol. Cette vision de cauchemar vint ébranler le calme du Bélua qui ne savait plus quoi faire. Il se rendait compte que même si ils réduisaient en charpie leurs ennemis, les esprits de ces derniers seraient encore en marche et il ne savait pas comment lutter contre ce genre de manifestations. Peut-être l’ange connaissait un moyen mais dans son état actuel, il ne pourrait rien faire, encore moins exorciser une armée aux intentions hostiles. Il leur fallait trouver cet étrange homme au rire horrible. Il semblait tirer les ficelles dans ce cirque des horreurs. En regardant derrière lui, il aperçut Léah qui suivait sans broncher les ordres, la peur ne lui faisait plus rien, elle avait passé ce stade et semblait être entrée dans un état d’apathie complète.

Il la voyait et se rappelait ce qu’elle avait dit. Elle avait mentionné cet homme dans la cave et qu’elle et ses amis étaient enfermés dans des cages. Puis il reportait son attention envers les monstres en partie intangibles qui se dirigeaient vers eux. Il comprit. Du moins, il avait une théorie solide. Cette personne devait avoir un moyen quelconque d’appeler à lui des esprits maléfiques et les lier à des corps de personnes perdues dans les bois pour se faire une armée loyale et invincible. Andrzej trouvait cela affreusement mal barré mais au moins ils avaient une chance. S’ils parvenaient à éliminer cet invocateur, les esprits seraient sans but. Cependant, il n’était sûr de rien. L’autre démon en savait sûrement plus, c’était son domaine après tout. Manipuler, invoquer les esprits, détruire les âmes des hôtes.

Une idée. Un risque insensé.

« Trouvez celui qui mène tout ça ! Il doit être dans une cave, essayez de descendre au plus vite et occupez-vous de lui ! »

Sans jeter un regard de plus, il ressortait sa dague, saisit un couteau de lancer de son autre main et s’apprêtait à accueillir la nouvelle vague d’ennemis. Il donnerait tout ce qu’il aurait en lui pour leur permettre de mener à bien la mission. Il ne s’agissait désormais plus de sauver des ivrognes perdus mais bien d’enrayer les préparations d’invasion d’un esprit malade jouant avec les forces du mal.

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Jeu 22 Oct 2015, 14:44

L'ombre du maître des lianes arrivait sur lui et ses yeux ne manquèrent rien. Il voulait son du et ferait tout pour le garder en vie jusqu'à le faire succomber. Posant le revers de sa main sur le front de Zéphiel, une grimace s'afficha sur son visage. Sans doute la langue contenait-elle un certain poison et que son corps lutte contre en même temps qu'il demandait tant à sa magie l'avait fait succomber. Il n'y arriverait pas, et le démon était piètre magicien.
Le couloir, sûrement la meilleure option. Mais visiblement ça ne serait pas sans risque. Il tendit l'épée vers le plafond lentement.

- Oh, les deux boulets, prenait l'ange avec vous. Vous le portez, je vous protège.

Puis en laissant retomber lentement son bras, ses iris se bloquèrent sur le monstre qui avait reçu les deux flèches dans les yeux.

- Oh des âmes… mais alors…

Faisant un rapide tour d'horizon de la scène, il serra un peu plus la poignée de son épée avant de voir les créatures qu'il avait tuée se relever lentement. Leur corps mort, peut importait, puisque, tant que l'âme y serait associé, celle-ci arriverait à faire bouger le cadavre ambulant. Serrant les dents, il finit par hausser les épaules.

- Oh eh, les fêtards, venez là. Andrzej, reste pas là, soit pas idiot, te fais pas tuer ici, sinon il va mourir de remord. Viens.

Rare était les fois où il prenait la peine de se préparer à ses réactions futurs. Saisissant les épaules de la jeune femme et de l'ivrogne qui tenaient Zéphiel dans leurs bras mal assurés, le démon vint les entourer de ses ailes noires, comme l'avait fait l'ange.

- Si un de vous deux le lâche, il connaîtra les affres de le torture et me suppliera de l'achever, c'est clair ?

Ses yeux brillaient d'une rage à toute épreuve. Il n'avait jamais rien eu contre les âmes qui réclamaient vengeance ou qui se faisait manipuler, ce n'était que juste châtiment à ceux qui n'étaient pas assez fort pour s'éviter un tel supplice. Mais que ces âmes là attente à sa vie et à celle de la personne dont il réclame l'âme et la servitude, ça c'était hors de question.

- Ramène tes fesses !

Gardant caché les faibles derrière lui, il tira Andrzej devant lui et le poussa s'il le fallait jusqu'au couloir d'où ils avaient trouvé Léah.

A l'intérieur, Méphisto regarda l'ange du coin de l'oeil. Il luttait, c'était sûr, mais il reprendrait bientôt conscience. Pour avancer, il avait du jouer de l'épée, laisser les griffes s'acharner sur ses ailes. Du sang en coulait, la douleur était lancinante mais ça ne le handicaperait pas pour la suite. Malgré lui, il murmura :

- Zéphiel…


Et les yeux vert répondirent en s'ouvrant faiblement. Il fut poser au sol et il observa. Tout ce qu'il se rappelait était la magie noire en réponse à sa magie de vent fusant dans son bras. Ses yeux se portèrent sur la blessure faite par la langue du mort et la couleur et l'odeur le donnèrent envie de mourir. Néanmoins, observant Andrzej, il assura.

- On va les avoir, je te le promet. Mon bras tiendra. Temps que la magie noire n'atteint pas mon coeur, ça devrait aller. Faudra juste trouver un magicien bon en guérison après. Pour ce qui est du chef, une idée ?
- Ouai, l'homme vert à proposer d'aller le cueillir au sous sol. On devrait trouver tout là bas.
- Méphisto ?
- Je reste et je m'occupe de ça, ça me donnera l'occasion de me défouler. Toi, je te laisse jouer les bon samaritain, comme tu sais si bien le faire. Et toi Andrzej… Si par ta négligence il a un cheveux de travers, tu tâteras de ma lame. Quand à vous les bons à rien, restez dans mes pattes, ils ont tout sauf besoin de boulets.

Secouant lentement sa tête, l'ange attendit l'approbation de leur compagnon avant de se relever pour partir en quête du passage vers les sous-sols. Sa magie intérieure, son être entier, luttait contre le poison et la magie noire qui cherchait à se répandre en lui. Sans doute le vent ne lui obéirait pas aussi bien, mais en trouvant le moyen de contourner la magie noire, il était sûr de pouvoir y arriver. Il n'avait pas d'arme, il ne pouvait donc compter que sur ses pouvoirs. Son arc et sa lance était resté dans le hall mais peu importait. A deux, il avait confiance, et savait s'appuyer sur la présence de ses amis pour aller toujours de l'avant tout en veillant sur eux.
Tout proche de lui, Zéphiel confia au bélua, doucement, qu'il soit le seul à l'entendre, mais peut-être pour lui redonner un brin d'espoir :

- Je te fais confiance.

Un sourire passa sur les traits fins de l'ange alors qu'il regardait au loin, dans l'obscurité. Il faudrait faire vite, Méphisto était peut-être endurant, mais tenir une armée à lui tout seul serait très rude, même avant l'avantage du terrain étroit.
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Jeu dangereux (Andrzej)

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