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 ♛ La Voie du Tigre | II | Solo

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Mar 26 Jan 2016, 12:40



LA VOIE DU TIGRE
Solo

Ce rp a lieu avant l'intervention de Delta et la mort de Hans.

Il était accoudé au comptoir de l’auberge, comme chaque jour depuis leur arrivée. Marianne l’avait accueilli avec un grand sourire, heureuse de retrouver l’homme qui avait endigué les débordements de quelques malandrins pilleurs. Certes, ils étaient bien plus nombreux qu’à la première venue, mais elle consentie à lui offrir le logis pour une semaine, en récompense de ses actions. Il avait apprécié ce présent et les quatre hères s’étaient installés. Leurs péripéties avaient laissé quelques stigmates sur leurs corps. Malgré la magie d’Eliott et le recours à un médecin de fortune, Vadim arboré une balafre à l’horizontal du haut de son nez. Il n’était pas bon de combattre des statues de plusieurs mètres de haut. Il l’avait appris à ses dépends. La crasse s’était accumulée, des plaies s’étaient rouvertes. Il était temps pour le groupe de faire une halte bien méritée dans leur fief habituel. Le réprouvé avait pu se laver, changer ses vêtements pleins de terre et de sang séché et avait entrepris de vider les futs de leur hôte, dés lors que son coude avait épousé le bois du comptoir. Une impressionnante chope débordée d’une écume blanchâtre, tandis que les lippes de l’avide frémissait d’impatience à l’idée de l’ingurgiter. « Arrête de boire. » Les prunelles carmines de l’apostrophé se tournèrent vers l’inquisitrice avec animosité. « Ma mère est décédée, j’aimerais assez qu’elle ne se réincarne pas chaque fois que j’entreprends quelque chose. Merci Eliott. » La bouche de l’ange s’ouvrit, outrée par les propos que tenait son ami. « Quel respect ! Je dis ça pour ton bien, tu t’étais calmé sur la boisson jusqu’à présent. Pourquoi ne pas continuer en si bon chemin ? » D’une grande lampée, le proscrit happa une partie de sa bière, grognant aux paroles de la jeune femme. « Tu gâches mes moments de plaisir. Tu le sais ça ? Va jouer avec Mussel, au lieu de m’ennuyer ainsi. » Levant les yeux au ciel, Eliott quitta les lieux, énervée par le comportement de l’exilé. Elle ne supportait plus la présence du démon aux mires cinabres. De son fiel irritant et de ses diatribes complaisantes. Il devait revenir. Vadim devait reprendre le dessus sur l’incube qui sévissait dans son esprit et l’affaire ne serait pas mince.

« Tu as reçu une lettre Vadim. » Marianne déposa un parchemin soigneusement plié aux côtés du réprouvé, qui se désintéressa de son précieux liquide. Ses phalanges se refermèrent sur le vélin et l’ouvrir délicatement. Une ineffable écriture manuscrite se dessinait dessus, empreinte d’une plume de qualité aux mots soigneusement choisi. ‘Il est temps de te montrer digne – William.’ Les lippes de l’exilé s’érigèrent en un sourire. Il avait oublié l’esprit du temple, pourtant l’arme qu’il lui avait offert, ainsi que le pouvoir qu’elle renfermait, lui avaient bien servi depuis tout ce temps. Froissant la feuille, il acheva sa bière d’une traite et la fit taper sur le comptoir. « Marianne, je pense que mon départ sera plus tôt que prévu ! »

Vadim rejoignit ses compagnons, qui se prélassaient dans l’arrière cour au gré d’un rayon de soleil salvateur. « Il est temps que je parte. J’ai reçu une missive qui ne saurait me faire attendre d’avantage. Vous n’êtes pas obligés de venir avec moi cependant. Je dois accomplir tout cela seul. » Tous se tournèrent vers lui, même Eliott qui lui en voulait encore pour son emportement, s’avança jusqu’au réprouvé. Ses doigts se posèrent sur son bras nu et encré. « Où vas-tu ? » Vadim les observa longuement avant de répondre. Son timbre était assuré, sa voix forte et puissante. Il n’y avait aucun doute sur sa résolution. « Je retourne au temple des esprits. Il me faut rejoindre celui qui m’a offert l’arme que je porte. » L’ange ouvrit des yeux ronds et ses sourcils se froncèrent d’indignation. « Tu retournes là-bas alors que la dernière fois tu t’es fais ruer de coups ? Depuis quand es-tu aussi suicidaire Vadim ? » Le proscrit inspira profondément. Il comprenait la détresse de la jeune femme. Elle était logique au vu de l’état dans lequel elle l’avait récupéré la dernière fois. Couvert de blessures et esseulé. Vadim se souvenait des larmes qu’il avait versées. De la souffrance aussi bien physique, que morale, qu’il avait vécue. Tout son être vibrait d’excitation malgré tout. En dépit de tout, il n’avait qu’un désir, retourner là-bas et devenir plus fort encore. « Tu ne me feras pas changer d’avis tu sais ? J’irais, quoiqu’il m’en coûte. » La messe était dite. Nul ne s’opposerait à lui. Ils ne le faisaient plus depuis que ses prunelles avaient pris cette indicible teinte carmine. Depuis qu’il n’était plus lui-même.


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Mar 26 Jan 2016, 12:53



LA VOIE DU TIGRE
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Depuis quand n’était-il pas venu en ces lieux ? Un immense champ de coquelicots rouges vifs s’étendait devant ses yeux. Le spectacle était incroyable, majestueux. Il avait oublié toute cette couleur, tout ce lyrisme qui émergeait dans la colline à l’herbe verdoyante. Tout ceci n’était qu’un masque. Un masque dissimulant le vrai trésor des lieux. La caverne ouvrait sa gueule béante aux hères avisés qui avaient su la découvrir contre mauvaise fortune bon cœur. Le réprouvé s’y engouffra sans se faire prier, goûtant les premières aspérités de la roche, du bout de ses phalanges. Les choses étaient bien différentes à l’époque où il était venu pour la première fois en compagnie d’Eliott. Frêle, perdu et sans but, il avait erré et s’était retrouvé ici par hasard, sans savoir ce qui pourrait bien l’attendre au bout du chemin. Il n’avait pas été déçu du voyage. Trouvant un maître aux appétences sadiques, un mentor qui lui avait enseigné à voir plus loin que le rejet. Il avait suivi sa voie, la voie qu’il lui avait tracé implicitement, rompant les liens ténus qui l’empêchaient d’avancer, de progresser, de s’épanouir. Aujourd’hui, il était tout autre. Le proscrit avait changé, tant moralement, que physiquement. Toute son âme hurlait sa nouvelle force, sa nouvelle rage. Des reliquats de ses pensées morbides demeuraient ancrés en lui malgré tout. S’acharnant à le faire basculer de nouveau, à le pousser à se haïr. L’exilé tourna à une intersection, sachant parfaitement où il devait aller et où ses pas le mèneraient. L’atmosphère s’alourdissait, la chaleur devenait plus pesante. Il était sur la bonne voie, il n’y avait aucun doute. Qu’allait-il subir cette fois-ci ? Il redoutait, autant qu’il s’impatientait. La dernière fois, il avait affronté le souvenir brûlant de son géniteur, la morsure de sa lame sur ses ailes déchues. Le proscrit avait affronté le fantôme de sa mère, la mort de celle-ci. Il n’avait pas oublié la douleur. Il n’oublierait jamais le visage doux et délicat. Jamais.

Enfin, il émergea. La chaleur était suffocante, pesante au possible. Dix astres solaires brillaient dans la voûte céleste, étendant des rayons incandescents sur une prairie luxuriante. Tout était différent, ineffable de beauté et de lyrisme. Il eut été aisé de se croire dans un autre monde, tant le contraste était saisissant. Souriant à cet espace retrouvé, le réprouvé s’élança dans cette herbe brillante, aux mille fleurs inénarrables. Dans son dos, Zul’dov, l’arme du temple captait la lumière solaire sur les dorures de sa garde. Le temps ne semblait pas avoir d’emprise ici. Ce lieu était une bulle hors des terres du yin et du yang, loin de la bêtise des conquêtes et du rejet des autres. Ici, il était libre, vivant, prêt à bondir pour goûter un vent de poésie. Dehors, il n’y avait que le dégoût et la haine qui l’attendaient.
Il parvint à la fontaine, son eau s’écoulant dans le vide, sans support visible. La magie était partout autour de lui, agitant le liquide, permettant aux plantes de s’épanouir. Ses doigts caressèrent la surface de l’eau, hésitant à franchir l’espace infime qui le séparait de sa nouvelle mise à l’épreuve. Pourtant, il laissa son bras traverser le fluide, goûtant l’air bien plus frais qui sévissait de l’autre côté. Si quelqu’un le voyait au loin, il le verrait manchot. La pensée était cocasse. Inspirant longuement et après une ultime réflexion, Vadim avança vers son destin.

Comme l’autre fois, il ne fut pas mouiller par sa traversée. Il se trouvait au milieu d’une immense salle circulaire, face à de nombreuses portes dans l’une était plus abimée que ses consœurs. Il ne se souvenait plus laquelle il avait franchi la première fois, il ne doutait pas cependant qu’il serait accueilli de la même manière. Peu importait celui qui le testerait. Vadim se rendit à la porte qui attirait le plus son regard, ses phalanges se refermèrent sur la poignée et la tournèrent vivement. Elle claqua au moment où sa botte toucha le sol de l’autre côté. Tout était noir. Abyssal. D’un coup, d’un seul, une vive clarté tomba du plafond et illumina le centre des lieux. Un trône doré aux renfoncements pourpres se tenait là. Un homme y était assis, se tenant bien droit, une coupe de vin reposant sur son accoudoir, il applaudissait de ses mains aux longs doigts blafards. William souriait à son invité, visiblement heureux de retrouver son souffre douleur. « Sois le bienvenue, de nouveau, mon cher disciple. »


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Mar 26 Jan 2016, 12:53



LA VOIE DU TIGRE
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L’atmosphère était différente. Un silence s’était installé entre les deux hères, qui s’observaient longuement, sans mot dire. Le regard de l’Aether passait sur le disciple du temple, sans qu’il ne mette de mots sur ses pensées. William était parfaitement identique, engoncé dans ses vêtements à la teinte très claire qui se confondaient avec sa longue chevelure bleutée. « Comme tu as changé, jeune réprouvé. Si ton aura est reconnaissable, ton corps l’est beaucoup moins. » Il n’y avait aucun doute là-dessus, Vadim n’était plus le même qu’à sa première venue. Loin du rouquin frêle, à lunettes aux intenses prunelles céruléennes, aux gestes hésitants et à la force bien moindre. Il s’était endurci, ses traits s’étaient affinés, il s’était musclé au cours de ses pérégrinations. Sa flamboyante chevelure n’était qu’un vaste souvenir, les filins épais qui s’éparpillaient de chaque côté de son visage avaient pris une teinte châtain, se parsemant de notes ébène à certains endroits. Une balafre encore rouge traversée son nez, une barbe plus fournie agressait son visage buriné par le soleil. Les épaules de l’exilé étaient plus larges, il avait légèrement grandi, sa démarche était plus assurée, plus souple. Ses iris cinabres rejoignirent ceux de l’esprit, qui haussa deux sourcils d’un étonnement poli. « Je vois. Il semblerait que tu es résolu quelques petits soucis psychologiques qui te taraudaient. Il est bien triste cependant, que tu laisses uniquement parler ta part la plus sombre. Ton cœur est loin d’être pur jeune exilé. Des morts jalonnent ta route. Pourquoi tant de colère ? Tant de haine ? Tu as soif de revanche, de conquête. C’est pour cela que ton regard parle ainsi. Tu t’es abandonné à tes instincts. C’est regrettable. Tu dois te dominer, dominer cette partie de toi, aussi bien que tu as rompu le lien que tu entretenais avec celui que tu penses être ton père. » ; « Que je pense être mon père ? » Les lèvres de l’Aether tressaillirent. Ses yeux l’observèrent un long moment. Un moment figé dans le temps. Un rire échappa de sa bouche avant qu’il ne reprenne le flot de ses paroles. « Cette histoire attendra, ce n’est pas à moi de te la délivrer, petite créature. Si tu veux apprendre de moi, devenir plus fort, tu dois dominer ce démon qui sévit en toi. Tu ne peux lui accorder autant d’importance qu’à l’heure actuelle. » Vadim approcha de l’esprit à pas lents. Ses prunelles incandescentes fusillaient William de toute son ire. « Et bien… Je ne m’attendais à un tel accueil. A peine un ‘bienvenu’ et vous voilà affairé à des leçons de morale ? Je me sens parfaitement bien. Totalement moi-même. Je vous remercie de votre sollicitude. Cependant… Je suis venu en ces lieux pour parfaire mon enseignement. Pas pour écouter vos simagrées abscons. » Le verre aux côtés de William disparut. La pièce devint noire, à l’instant même où ce dernier se leva. Une voix résonna dans l’esprit de Vadim, vrillant chaque mot comme un coup de marteau en lui. Une douleur lancinante se répandit soudain, l’accablant de mille tourments. « Tu vas apprendre le respect Vadim Howl. Crois bien, que je vais te l’enseigner. »

La salle s’illumina de nouveau. L’esprit avait repris sa place, comme si rien ne s’était produit. La douleur s’en était allée, à l’instant même où la voix s’était tue. Le réprouvé était au sol, ses mains de part et d’autre de ses tempes endolories. Grognant, il se releva avec peine, essuyant les fragments salés qui s’étaient écoulés de son regard flamboyant. « Je vois que vos méthodes sont toujours les mêmes. Je suis enchanté de constater que vous me voyez toujours comme un objet à manipuler à votre guise. » A nouveau l’Aether s’esclaffa. « Petite créature, je ne suis pas ici pour te torturer, mais si tu n’apprends pas vite à m’écouter, il est possible que je t’emmène voir ton père pour une séance de rattrapage concernant tes ailes perdues. » La mâchoire de l’exilé se contracta. Il était hors de question de revivre pareil fléau. Ses épaules se détendirent et il hocha la tête de manière affirmative. L’esprit leva une main et un siège apparu, fait d’un bois sombre et inconfortable. Vadim défit son arme de son dos et prit place face à son bourreau. Un sourire satisfait éclaira le visage de ce dernier et sa bouche s’ouvrit. « Bien. Alors commençons, jeune disciple. »


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Mar 26 Jan 2016, 12:53



LA VOIE DU TIGRE
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Le fauteuil était agaçant, ne permettant aucune position confortable pour celui qui y prenait place. Vadim soupçonnait l’esprit de s’amuser de sa facétie. William avait fait reparaître son verre de vin et l’avait avidement porté à ses lèvres avant de le poser doucement dans un tintement de verre. « Bien. Je ne pensais pas te revoir. Bon nombre d’hères viennent en ces lieux en quête de pouvoir, mais se contentent de ravir l’arme qui leurs ait destiné et s’évanouissent dans la nature. Un entrainement à peine débutait, n’a aucune valeur. T’es-tu montré digne de ton bien, comme je te l’ai demandé ? » Le réprouvé haussa un sourcil, ses doigts se refermèrent sur le fourreau de cuir et il tira sa lame de l’écrin. « Sans aucun doute. Zul’dov m’a bien servi après tout. J’ai pris soin de votre présent. Je ne pensais pas m’en servir autant. » William observa le disciple du temple, un sourire énigmatique sur ses lèvres blêmes. « Zul’dov ? Un nom intéressant. N’est-ce pas celui du dialecte de ta race ? » Vadim affirma d’un signe de tête, passant son regard sur le fil de l’épée. Il ne montrait aucune trace du temps, aucune rayure, ni crevasse sur ses bords. Elle paraissait neuve. « La voix des réprouvés. Tu rends la justice qui t’es propre par cette voix. C’est presque noble. Ce sont des armes bien différentes de celles que tu peux rencontrer, elles ne s’abiment pas. Seul un Aether ou un être doté d’une force démesuré pourrait en venir à bout. Cependant, tu ne réponds pas à mon interrogation. Certes, tu as pris soin de mon présent, mais rien ne me prouve que tu sois digne de lui. » Un sourire énigmatique se dessina sur les lèvres de l’esprit, qui acheva de boire son verre et frappa une fois dans ses mains. « Il est temps de voir si tu sais user consciencieusement du pouvoir que je t’ai offert. Trêve de bavardages inutiles. Nous ne sommes pas ici pour débattre, j’en sais suffisamment pour l’heure. » Le siège de Vadim disparut à l’instant où il le quitta. Il posa doucement son fourreau au sol et avança vers une nouvelle source de lumière qui venait d’apparaître. « Vous faîtes dans le vieux. Pourquoi ne pas m’enseigner quelque chose de nouveau ? » L’Aether s’approcha tout près de lui et prit son visage entre ses longs doigts diaphanes. D’un pouce, il traça le cerne qui auréolait son œil droit. « Pas tant que j’aurais pour seul réponse, le carmin de tes iris impudents. » L’esprit le relâcha et s’éloigna de lui. Le réprouvé lâcha un grognement. Il ne comprenait pas en quoi tout ceci était important. De quel droit devait-il se défaire de cette partie de lui ? Elle lui avait permis d’avancer, de se lier, de devenir plus fort. Il n’en doutait pas un instant. Peu importait. Il répondrait aux attentes du maître des lieux. Pour le moment.

L’Aether claqua des doigts. Le décor changea tout autour de Vadim. Il était revenu dans l’ineffable colline aux coquelicots. Le cinabre de leurs pétales faisant écho à ses mires défiantes. Il ne voyait William nulle part. « C’est quoi tout ça ? Quelle est la signification de tout ceci ? WILLIAM ! » Aucune voix ne lui répondit. Rageur, il planta sa lame dans le sol. Il était perdu. Perdu sur ce qu’il devait faire et comment il devait le réaliser. Son regard se perdit dans sa contemplation. Il n’y avait rien, aucune indication, pourtant, il sentait que tout ceci n’était qu’une illusion, qu’un test. Ce n’était pas la première fois que l’esprit avait recours à pareil stratagème. Vadim se souvenait avec férocité de sa rencontre fictive avec son paternel et du retour éphémère de ses ailes. Délivrant son épée de la terre, il se mit en marche, errant dans les paysages oniriques et chatoyants qui lui offraient William. C’était là sa seule fortune. Il était agacé, ses sentiments exacerbés par l’incube qui l’étreignait. Son ire ne semblait vouloir s’apaiser. Il n’aimait pas ce flou, cette incertitude. L’esprit était trop évasif, trop provocateur. Il devait le tester, pas l’emmener courir dans une colline sans fin. Irrité, Vadim finit par s’arrêter, prenant place sur l’herbe éclatante. Son regard voyagea sur les arbres aux longues branches, sur le ciel azuré dépourvu du moindre nuage. C’est là qu’il la vit. La statue des alfars. Celle qu’il avait déjà affronté, quelques semaines auparavant. Sa mâchoire se serra. Le test commençait et William s’en délectait d’avance.


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Mar 26 Jan 2016, 13:07



LA VOIE DU TIGRE
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L’engeance était identique à celle qu’il avait jadis affrontée. De taille moyenne, armée d’une imposante épée, tout son être était fait d’un granit dur et insondable. Vadim se releva, happant son arme avec fermeté. La dernière fois, le combat ne s’était pas bien terminé pour lui, la balafre qui trônait sur son nez en était l’attestation signée. Les lippes du réprouvé se retroussèrent, son sang bouillonnait d’une appétence farouche. Celle de la revanche, d’en découdre avec la créature qui l’avait tenu en échec. Il vaincrait. Il connaissait désormais sa manœuvre et savait qu’il devait se tenir éloigné. Encaisser les coups serait une erreur, il en avait fait l’amère expérience autrefois. Le proscrit s’élança alors, poussant un cri déchirant pour endiguer sa crainte. Il bondit avant même d’arriver à l’engeance et abattit Zul’dov sur la statue de marbre. Sa lame en bouclier, elle para l’assaut et Vadim rejoignit le sol dans un bruit sourd. L’arme de son ennemi le manqua de peu alors qu’il glissait sur le côté, la regardant se planter dans le sol. Il se leva d’un bond et prit le dessus en contournant la créature. Son regard vide s’illumina, mais le réprouvé était déjà parti lorsque les rayons s’échappèrent de ses mires. L’épée du damné rejoignit sa jumelle de pierre et le duel commença réellement. Parade et estoc, sans trouver de réelle brèche chez son adversaire, l’entreprise était ardue. Il esquiva un coup, en para un autre, la statue le faucha au niveau des jambes et il tomba à terre, à la merci de l’engeance qui leva bien haut sa justice, prête à l’achever. Il devait faire appel au pouvoir de son arme, il n’y avait aucune place pour le choix et l’hésitation. Le coup fut dévié par une force ineffable et impalpable. Vadim profita de la surprise de la statue pour lui sectionnait les deux pieds et l’entendit tomber dans un fracas assourdissant et satisfaisant. Elle n’irait pas bien loin désormais. Plantant la lame dans le sol, il se releva de nouveau et s’approcha de sa victime, un sourire frémissant sur ses lippes charnues. L’abysse de ses prunelles s’éclaira, mais déjà son bourreau lui enjoignait de rejoindre les limbes d’un coup implacable. Le marbre fut rompu et la lueur s’estompa sans trouver de fin. La victoire était sienne. Le décor disparut, ramenant le réprouvé dans la pénombre austère de la salle de l’Aether. Il se tenait sur son trône et comme à son arrivée, il applaudissait de ses deux mains.

« J’espère que tu as apprécié ce nouvel affrontement face à cet adversaire. Tu tiens là ta revanche tant désirée. Es-tu satisfait ? Ton ego vibre-t-il ? Exulte-t-il d’avoir défait pareil monstre ? » Vadim approcha de l’esprit, quelque peu agacé par ses propos. Il prit soin de ramasser son fourreau et d’y insérer Zul’dov, avant de daigner accorder la moindre attention au maître des lieux. Il se recala la gorge, croisa les bras et ses prunelles cinabres le défièrent de toute leur impétuosité. « Alors ? Suis-je digne de porter cette arme, ‘maître’ ? » Les paupières de William se fermèrent à moitié, jaugeant l’impérieux avec déférence. « Mesure tes paroles petite créature ou je te ferais subir les mille tourments que je t’ai promis. » Il s’interrompit et se redressa légèrement sur son trône. Toute la lumière était dirigée sur lui, le désignant comme supérieur au damné. Tout en lui évoquait sa noblesse, son statut de dieu. « Non, Vadim Howl. Tu n’es pas digne du présent que je t’ai confié. Tu l’agites comme une épée bâtarde, comme un bâton de berger. Il n’y a aucune réflexion dans tes gestes, tu fonces tête baissée. Ah les réprouvés… Vous pourriez être l’avenir mais vous persistez à être de simples barbares. Je ne peux enseigner à quelqu’un qui ne respecte pas la noblesse du combat. » ; « Vous plaisantez ? J’ai défait mon ennemi. Je l’ai vaincu, j’ai même fais usage de la puissance de l’arme pour en venir à bout. Que vous faut-il de plus ? » William se leva et vint à la rencontre de Vadim et posa un index sur son menton pour le relever. Malgré la grande taille du réprouvé, l’Aether paraissait immense. « Que tu délaisses le barbare pour revêtir l’armure d’un chevalier. » L’esprit soupira péniblement. « Il est temps de chasser ces yeux de provocateurs et de redevenir un homme entier. Tant que tu seras sous l’emprise de pulsions, tu ne sauras te montrer digne de ton héritage. »


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Mar 26 Jan 2016, 13:08



LA VOIE DU TIGRE
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« Oh, je vois. Donc vous allez claquer des doigts et je vais devenir un gentil petit réprouvé généreux et docile ? Non, merci. Mon peuple a suffisamment subi le rejet de toute une nation pour que je devienne un parangon de la bonne action. Gardez votre arme et vos enseignements, je refuse d’être changer alors qu’enfin je vis. » D’un geste, l’exilé jeta Zul’dov aux pieds de l’Aether, ses prunelles cinabres défiant toute l’autorité qu’il représentait. D’un mouvement, il se détourna et avança vers la sortie, bien décidé à quitter l’esprit et ses sombres manigances. « Qui a parlé de te rendre gentil et docile petite créature ? Pas moi en tout cas. Tu n’étais peut être pas si colérique et effronté lors de ta première venue, mais tu n’étais pas non plus doux et docile. Je veux que tu retrouves ton essence. Ton identité, celle que tu as perdue dés lors que le lien entre Jilano et toi s’est brisé, par le vœu de ton génie. Tu es devenu acerbe, empli de haine et de souffrance, en pensant être libéré. Si tu veux être digne de ta lame et de son pouvoir, alors reprend tes esprits. Là, je t’enseignerais ce qui fera de toi un homme plus grand. Un homme plus fort. » L’homme se retourna, piqué au vif par la tirade de son enseignant et revint vers lui, en proie à une confusion qu’il n’aurait pu soupçonner. « Soit. Alors apprenez-moi. Comment vais-je parvenir à cet état d’esprit ? A calmer cette folie qui me guette ? Je me sens mieux depuis quelques temps et vous voulez m’enlever tout cela ? » ; « Tu dois te contrôler, pas enlever. Les réprouvés sont par nature instable, rongés par les instincts et par leur dualité. Tu dois trouver le juste milieu. Celui qui te caractérisera comme individu à part entière et non comme un serviteur de tes pulsions. Tu dois combattre cette ardente colère, ce démon que tu représentes sans cesse dans ton esprit. Tu ne fais qu’un avec lui, autant que tu ne fais qu’un avec ta part angélique. Tu es un tout. La fusion de deux opposés. Tu es une antinomie à toi tout seul, mais pas pour autant une erreur. Ni bon, ni mauvais. Un ensemble complexe. Vois par toi-même ! » L’Aether leva une main et deux silhouettes se dessinèrent dans l’ombre.

Elles avancèrent dans la clarté et leurs visages s’éclairèrent. Vadim fit face à deux représentations de lui-même. L’une vénitienne, arborant des lunettes rondes d’où brillaient deux iris turquoise. La silhouette était frêle, identique à ce qu’il avait jadis été. Dans son dos, deux immenses ailes immaculées battaient. Il était entièrement vêtu de couleurs claires et portait une épée brisée dans sa main droite. Vadim reconnut la garde de Zul’dov. Il ne comprenait pas. Ses mires se tournèrent vers le second. La chevelure ébène et les prunelles cinabres et étincelantes. Il était tout de noir vêtu, à l’instar de ses ailes rachitiques qui pendaient derrière lui. Son poing gauche serrait une lame sans poignée, faisant affluer le sang de sa peau écorchée. « Que suis-je censé comprendre à tout cela ? En dehors du fait que c’est… Inquiétant ? » William posa une main sur l’épaule de son disciple et désigna d’un geste ample les deux clones opposés. « Voici ce que tu étais jusqu’alors, à quelques détails près. » Il désigna l’ange d’un doigt. « Proche de la neutralité, mais avec un soupçon de bienveillance. Ni bon, ni neutre. Entre les deux. Tu étais faible. Supportant le poids de tes maux, combattant tes chimères avec une épée brisée. Aussi vain qu’inutile. Puis tu as changé. Tu t’es repris en main. Tu as combattu tes démons, pour en approcher les écueils. Car te voici aujourd’hui. Tu en es proche, sans encore en être le sosie. » Le maître des lieux désigna la seconde incarnation d’un index long et blafard. « Tu t’es libéré des carcans de ton mal-être, au prix de ton âme. Dans un sens figuré, certes, mais te voici proche des démons que tu exècres tant. Et pourquoi ? Parce que tu refuses d’affronter ta dualité. Tu as vaincu certaines de tes chimères, mais aujourd’hui, tu empoignes ta douleur à t’en saigner la peau. Tu fuis en prenant pour couverture ta part la plus sombre. Crois-tu que c’est ainsi que tu deviendras homme ? » Vadim hocha la tête, sans dire un mot. « Pour avancer, tu dois être l’un et l’autre, et aucun des deux à la fois. Soit Vadim, le réprouvé. Ne sois pas l’ange ou le démon. Deviens l’un et l’autre. Et ni l’un, ni l’autre. » Doucement, les lippes de l’exilé s’étirèrent. Enfin, il comprenait.


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Mar 26 Jan 2016, 13:08



LA VOIE DU TIGRE
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« Je comprends, mais ça ne me dit pas comment parvenir à mes fins. J’appréhende ce retour à la souffrance. J’apprécie cette liberté, cette légèreté que m’apporte ma part sombre. Mais, si je comprends convenablement vos dires… Je ne pourrais évoluer en étant qu’une seule part de moi-même. Ce serait renié ce que je suis. Renier ma race et tout ce qu’elle a enduré depuis tout ce temps. Je m’y refuse. » William émit un sourire satisfait. Il retira sa main de l’épaule de son protégé et se dirigea vers les deux engeances qu’il avait créées. Il prit place entre les deux et écarta ses bras en grand. « Reprend ton arme. Il est temps de te montrer digne de ton fardeau. Réprouvé. » Vadim acquiesça et reprit Zul’dov en main, honteux de l’avoir lancé ainsi comme un objet impersonnel qu’il aurait pu mépriser. « Affronte ta dualité, accepte ce que tu es, une bonne fois pour toute ! » Le damné fit face à ses doubles et se prépara, il savait ce qui allait l’attendre et se mit en garde. L’ange s’envola et fondit sur lui tel un oiseau de proie, tandis que le démon levait la lame écarlate dans le but de le pourfendre. Vadim bondit sur la droite et para l’épée du plat de son arme. Sous la douleur de la vibration, l’incube lâcha son bien et cracha son venin. Le séraphin revint dans la bataille, mais fut cueilli par le pied vengeur de son opposant. Le regard du réprouvé s’éclaira un éphémère instant. Un éclat azuré avait percé dans un espace insignifiant. Les deux clones se rejoignirent et William claqua des doigts. « Que réunion soit faite. Affronte celui que tu devras être. » Un éclair jaillit et une vape de poussière en émergea. Vadim plissa les yeux et observa jusqu’à la dissipation totale de la pernicieuse. Il se fit face. Identique en presque tous points, l’épée brisée était reformée, formant une jumelle pour Zul’dov. Seuls ses yeux étaient différents, brillants d’une teinte céruléenne qui avait depuis longtemps déserté le regard du réprouvé. Sa mâchoire se resserra et il affirma son emprise sur le présent de William. Le vrai combat commençait.

Son opposé l’attaqua de front, avec plus de fluidité que lui. Chacun de ses gestes était étudié minutieusement, il portait ses coups avec attention, prenant soin de s’économiser et ne pas parader inutilement. Là où Vadim faisait trois mouvements, lui n’en faisait qu’un. Proche d’un danseur tant son balai était millimétré, le réprouvé se retrouva rapidement en position de faiblesse. Acculé contre le mur de la salle. Il para vaguement un coup puissant et plongea sur le côté. Il se releva avec peine et reprit contenance aussi bien que possible. Ses prunelles se concentrèrent, étudiant chaque geste avec précision. Ses paupières se scellèrent un instant, dans une longue expiration, et s’ouvrirent brusquement. Il singea son opposant, comprenant enfin ses démarches, apprenant la science de son combat avec simplicité. Il était lui, il connaissait ses manœuvres. C’était aisé. Peu à peu, il délaissait sa rage, son indicible colère qui le poussait à des mouvements inutiles. Ses iris s’illuminèrent, mues par une compréhension nouvelle. Un flot de sentiment s’engouffra en lui. Des sentiments contraires, bienveillants, destructeurs, emplis de souffrances et de bonheur. Des sentiments à son image. Opposés. En pleine dualité. Mais aujourd’hui, il comprenait. Aujourd’hui, il acceptait. Malgré la douleur, malgré les envies d’en finir, de quitter ce monde pour y effacer l’empreinte de son existence. Malgré tout cela, il était. Réprouvé. Ses yeux éclatèrent d’une lueur nouvelle, chassant le cinabre qui n’avait que trop sévi. Le céruléen reprit ses droits, imposant sa domination à ce territoire jadis conquis. Vadim avait retrouvé son essence, et il en souffrait. Pourtant, ses lippes s’esquissèrent vaguement en un sourire. Il n’était plus prisonnier de sa part démoniaque, mais n’était pas non plus redevenu le gentil garçon d’autrefois. Il était plus et moins à la fois. Un tout invraisemblable et destructeur, aussi bien que salvateur. Un rire exhala de sa bouche entrouverte. La lame de son opposant rencontra la sienne et il attaqua avec vigueur. D’un geste, il fit appelle au pouvoir de son arme et détourna le sabre de son adversaire, enfonçant d’un trait, jusqu’à la garde, l’étendue de Zul’dov, dans ce corps qui était en tout point identique au sien. « Je suis libre. » La dépouille disparut sans prévenir et William avança vers son disciple. Il était satisfait. Ses lèvres en témoignaient.


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Mar 26 Jan 2016, 13:08



LA VOIE DU TIGRE
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« Enfin. Ni ange, ni démon. Réprouvé. Tu as franchi une étape cruciale. Tu es un individu à part entière, loin du joug des incubes ou des séraphins. Ca ne chassera pas tes sombres pensées, il te faudra te renforcer plus encore pour cela, mais tu n’es plus un exilé. Te voilà être complet avec tes tares et tes vertus. » Vadim expira longuement. Il se sentait différent. Il était différent. Tout son être le criait à présent, malgré ses muscles endoloris et la sudation qui perlait de son front. Il chassa cette dernière d’un revers de manche et avança vers le trône du maître des lieux. « Dorénavant, tu es digne, petite créature. Digne de porter cette arme. Digne de venir en ce temple, d’y être en sécurité et sous la protection avisée des esprits. Soit fier d’être un disciple de ces lieux. Mais, je t’ai amené ici pour que tu puisses t’élever. J’ai pu tester ta capacité à utiliser le don que je t’ai offert. Il est temps d’arpenter la voie du tigre avec plus de rigueur à présent. Un pouvoir de détournement d’arme, n’est rien quand tu peux utiliser la force du félin. La défense sauve des vies. L’attaque en prend. Je vais te donner la force. A toi d’apprendre à t’en servir. » Enigmatique, William reprit place sur son trône et tourna son regard vers son élève. « Cependant, je crains de ne pas être suffisamment zélé pour enseigner avec parcimonie les arts du combat. Aussi… Je vais faire appel à l’un de mes semblables. Un esprit affûté, un maître d’armes qui saura t’enseigner, sous son égide, la technique du tigre. Hans, si tu te joignais à nous ? » Les lippes de l’Aether s’étirèrent de part et d’autre de son visage diaphane et la porte derrière Vadim, par laquelle il était entré, s’ouvrit lentement.

Dans l’encadrement, une silhouette apparue. De taille moyenne, la chevelure longue et de jais, les prunelles mordorées, vêtu d’habits tout aussi sombres, l’individu avait tout de l’être maléfique par excellence. Il avança dans la salle et se plaça non loin du réprouvé, qui l’observait avec attention. Hans posa ses yeux dorés sur lui, le sondant jusqu’aux tréfonds de son âme. « Je vois. Tu as donc déjà débuté le travail William. Pourquoi faire appelle à moi ? Aurais-tu perdu la main ? » De son trône, William émit un rire sardonique. « Sois assuré que non. Je me suis simplement dis que ce jeune disciple serait éclairé de profiter de tes lumières. Tu es le plus à même de lui insuffler la force du tigre. Je ne suis pas un duelliste, j’affectionne bien plus les illusions et la magie. C’est pourquoi je te le confie. Ne l’abime pas trop. » Dans un ultime rire, l’Aether se volatilisa, ne laissant derrière lui qu’une coupe et un trône, tous deux vides.

Hans se tourna vers le disciple du temple. « Bien. » Il l’approcha lentement et tourna autour de lui en le scrutant de haut en bas avec un grand intérêt. « Je suis Hans. Si William incarne la part la plus sombre des Aetheri, j’en suis le pendant. Ne te fie pas aux apparences, je lis ton esprit. Tu te fourvoies si tu me voies comme diabolique. » Il s’interrompit et se posta devant le réprouvé. Tout en lui était charismatique, étudié pour imposer le respect à quiconque l’observait. « Sache que ce que je vais t’enseigner n’est pas aisé. Une grande force implique, de grands dommages. Le mot qui doit te guider est ‘maîtrise’. Si tu ne contrôles pas cette force, tu détruiras plutôt que d’atteindre ton but. Les armes du temple renferment bien des pouvoirs, en fonction de la voie que tu arpentes. Tu incarnes la force et tu t’es montré digne de porter une lame sacrée. Tu dois en découvrir un nouvel échelon que je vais dés à présent débrider. » Sa main passa devant Vadim sans rien toucher. « Pour l’instant, tu miaules comme un enfant apeuré. Tu es un nourrisson. Je vais t’apprendre à rugir comme le tigre. A bouleverser le cours d’un combat. A écraser tes ennemis de ta volonté. Oh oui, tu vas rugir, mais avant… Tu vas souffrir jeune disciple. » Du néant, apparu un fouet à la lanière ébène. Hans l’agrippa avec un sourire, caressant le cuir avec contentement. Et, d’un geste, il l’abattit sur le réprouvé de toute la force de sa poigne.


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Mar 26 Jan 2016, 13:22



LA VOIE DU TIGRE
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Vadim plongea sur le côté, ses yeux s’exorbitant à la vue du fouet qui tombait sur lui. Il s’écrasa au sol mollement et grogna péniblement. « Bonne esquive. Mais malheureusement… » Le fouet lévita, n’étant porté par aucune force cohérente et explicable, il se mit à poursuivre le réprouvé qui finit malgré lui par recevoir sa punition. « Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez les esprits du temple ? » Hans éclata de rire et le fouet disparu. « Tout va bien, je voulais simplement voir si William t’avait éduqué convenablement. Il semblerait que ce soit le cas. Je n’ai pas eu le loisir d’apercevoir le spectre de l’incube dans tes prunelles. Nous allons donc pouvoir passer à la suite. » L’esprit claqua des doigts et le trône de William fut remplacé par un autre, plus discret, fait d’argent et de broderies délicates et dorées. Il y prit place avec un sourire et enjoignit Vadim de lui faire face. Un tabouret apparut et ce dernier s’installa devant son nouveau mentor. Hans le jaugea durant un long moment, sans qu’aucun mot ne soit dit. Le silence s’était installé, presque religieux. L’Aether caressait ses cheveux distraitement, puis finit par émerger de son songe. Sa voix calme et sage rompit le mutisme et Vadim fut instantanément capté par ses dires. « Tu as appris à détourner l’assaut de ton adversaire, mais nul ne triomphe en passant sa vie à fuir le combat. Je ne dis cependant pas, qu’il faut foncer tête baissée. Lorsqu’un ennemi te résiste, il te faut plus de puissance, de bestialité, mais conserve toujours à l’esprit qu’une force démesurée est inutile si elle est mal employée. Il existe un juste milieu entre l’idiotie et la réflexion. Ce que tu vas apprendre va accroître grandement ta force, tant physique, que mentale. Abattre un opposant récalcitrant est bien, résister à ses assauts, qu’ils soient externes ou dirigés vers ton esprit, c’est bien mieux. » Le réprouvé acquiesça lentement. Les paroles de l’Aether faisaient sens. Il avait hâte de découvrir ce nouveau pouvoir et de le conquérir.

Hans se leva et tapa dans ses mains. Il était amusant de constater un certain mimétisme entre ses deux maîtres. Une silhouette apparut, dépourvue de visage et de vêtements. Tout son corps était lisse, sans relief et pourtant, la vie était présente en lui. « Perturbant n’est-ce pas ? » L’esprit émit un rire et claqua des doigts. Une armure complète vint recouvrir le pantin, l’humanisant bien plus que précédemment. Il portait une épée semblable à Zul’dov dans sa main, ainsi qu’un bouclier de taille standard. « J’ai calqué sa force sur la tienne. Son style sera similaire au tien, peut être moins inventif. Tu devrais avoir l’avantage. Cependant… Il dispose d’une arme du temple, ainsi que du pouvoir que je t’ai évoqué. Vois par toi-même cette nouvelle capacité. Sois juge de ce que j’ai à t’enseigner. » Vadim se leva de son siège et exhuma son arme de son fourreau, dans un faible chuintement. Il était prêt. En lui vibrait une confiance bien plus grande qu’auparavant. Le bleu de ses prunelles en était témoin. Il avança vers le pantin en armure et se mit en garde. Il n’avait pas de protection, ni de bouclier. Le tout ralentirait son assaillant. Vadim avait suffisamment de recul pour reconnaître qu’une armure, pour l’heure, l’handicaperait. Il manquait encore de force et d’endurance pour ne pas être gênait durant un combat. Le jour viendra où il en sera capable. Il n’en doutait pas. Le premier coup fut porté par la créature et le réprouvé esquiva aussi souplement qu’il le put. La force de l’engeance était proche de la sienne, alourdie par le poids de son armure, elle lui offrait cependant plus de vigueur lors des chocs. Les dents de l’ancien exilé se serrèrent. Il devait se méfier du chevalier.

Sa lame para un coup, mais il n’eut d’autre choix que d’user de son pouvoir pour détourner un angle trop meurtrier qui aurait eu raison de lui. Il ouvrit alors une brèche, qu’il exploita du tranchant de son épée. Son ennemi usa de la même stratégie que lui et une force inconnue dévia Zul’dov. La pointe du sabre de l’engeance mordit sa chair au niveau du plexus et le réprouvé lâcha un cri de douleur. Une longue et sinueuse balafre suintait des perles écarlates sur ses vêtements désormais en lambeaux. La tâche serait encore plus ardue qu’il ne l’avait pensée.


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Mar 26 Jan 2016, 13:22



LA VOIE DU TIGRE
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Sa blessure lui faisait mal. Ses phalanges s’y portèrent, s’imbibant de son sang qui s’écoulait avec bien trop d’abondance à son goût. Hans n’était pas intervenu, il aurait pu perdre la vie à quelques centimètres près, mais l’esprit ne semblait pas paniqué outre mesure. Les tests de ces Aetheri étaient définitivement bien étranges. Vadim se remit en garde tant bien que mal, peu désireux de subir une nouvelle balafre à sa collection. Le guerrier reprit son assaut et le réprouvé para du mieux qu’il le put. Jusqu’au moment où la pression s’intensifia. Une force démesurée s’échappait du chevalier, qui écrasait son sabre avec une véhémence terrifiante. Chaque coup propageait une onde de douleur et de vibrations qui menaçaient l’équilibre de l’ancien exilé. Aculé contre un pilier, il fut fauché aux jambes et s’écrasa à terre, une nouvelle fois. Désarmé, endolori, il ressentit le piquant de la pointe de la lame de son ennemi. Ses prunelles se rehaussèrent, observant leur bourreau à l’armure étincelante. Il était vaincu. Il était défait. Il en paierait le prix. Un fouet claqua et l’engeance disparut. Le réprouvé cracha un filet de sang sur la pierre blanche de la pièce et s’adossa au promontoire contre lequel il avait lutté. « Je ne dois pas être si digne que cela finalement. C’est ce qui s’appelle prendre une dérouillée, il me semble. » Hans avança vers lui et ricana doucement. Il ne se baissa pas pour venir à la hauteur de la victime, se contentant de l’observer de toute sa hauteur. Il était plus impressionnant encore qu’auparavant. Malgré son sourire sardonique, une lueur bienfaisante luisait dans ses prunelles mordorées. « On peut dire ça ainsi, oui. Cependant… Le but n’était pas de te voir triompher de ton opposant. Je voulais que tu constates les changements qui s’instaureront une fois que tu auras appris à user du rugissement. » Vadim toussota et se redressa légèrement, dans une grimace de douleur. « Vous voulez dire que j’aurais la même force que lui ? J’ai cru qu’il avait doublé de puissance tant la différence était saisissante. Comment peut-on pousser à ce point ses limites naturelles ? » Hans plissa les paupières et finit par s’agenouiller près du réprouvé. Ses mires rencontrèrent celle de son élève et il prit son temps avant de répondre. « Parce que tu connais tes limites naturelles ? N’étais-tu pas totalement différent lors de ta première venue en ces lieux Vadim ? Il me semble que si. Nous sommes dans une terre de magie, entourés de mutations et de phénomènes inexplicables. Chaque individu est capable de grandes choses s’il s’en donne les capacités. Vois le verre à moitié plein, jamais à moitié vide. Ta lignée t’offre un confort plus grand que le commun des êtres qui peuplent ce monde. » Le réprouvé se tourna vivement, s’arrachant une nouvelle grimace. « Ma lignée ? Je suis fils d’une ange décédée qui n’avait que peu de reconnaissance, hormis une beauté dont je n’ai pas hérité naturellement. Fils d’un démon qui m’a rejeté, mais qui n’a rien d’un grand de ce monde. Que viendrait faire ma lignée dans ma puissance ? Je suis fils de deux anonymes qui n’auront laissé aucune trace dans l’histoire de ce monde. » Hans éluda la remarque. Quelque chose était étrange dans la phrase qu’il avait prononcée. Il caressa distraitement son fouet, puis se releva.

« Je ne peux te dire plus que je ne sais sur ton héritage. Ce n’est d’ailleurs pas l’objet de ta présence. Sache juste que tu sous-estimes ta force et son potentiel. Ne sois pas biaisé par le commun des mortels. La majorité d’entre eux ne se préoccupent pas des affres de ce monde, ils ne font que vivre une vie tranquille, sans chercher à améliorer leurs capacités. Ce n’est pas ton cas, autrement, jamais tu ne serais devenu un porteur d’une arme du temple. Vadim. Il est temps de te libérer des carcans qui t’empêchent de voir au-delà du possible. Tous les grands ont commencé en bas de l’échelle. Tous ont gravi les marches de leur grandeur et aujourd’hui, certains sont aussi célèbres que nous, les Aetheri. » L’esprit fit quelques pas dans la salle, les bras grands ouverts, en signe de félicité. « Relève-toi disciple du temple. Relève-toi et découvre ta force. Je vais t’offrir le pouvoir de transcender tes capacités. D’aller au-delà de ce que tu croyais possible. Debout, réprouvé. Fais honneur à ton peuple et à ton héritage. » Et d’un mouvement lent et calamiteux, le damné se releva. Il était prêt.


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Mar 26 Jan 2016, 13:22



LA VOIE DU TIGRE
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Il n’avait pas ramassé sa lame, trop occupé à maintenir sa plaie qui le torturait. Hans approcha de lui et plaqua une main illuminée sur sa peau déchirée. La douleur s’évapora, ses ecchymoses disparurent, les courbatures s’estompèrent. Il se sentait beaucoup mieux à présent. La magie n’avait de cesse de le surprendre et de l’ébahir. S’il avait été capable d’en user… Le réprouvé s’étira longuement, goûtant le plaisir retrouvé d’être en pleine forme. « Là. Tu seras plus à même d’apprendre en étant réparé. Reprend ton arme. Nous passons aux choses sérieuses dorénavant. » Vadim agrippa la poignée de son épée qui gisait au sol et se tourna vers Hans, non sans faire quelques moulinets avec. « Fanfaron. » Les lippes de l’ancien exilé s’étirèrent doucement. « Le terme rugissement est peut être surestimé. Tu n’auras pas à crier pour développer ce pouvoir, tout se passera intérieurement. Tu dois ressentir ton arme. T’investir de son aura, de la puissance qu’elle dégage. Ne faire qu’un avec elle. Vois-tu, les dons du temple sont emplis de magie, mais il ne t’est pas nécessaire d’être mage pour l’utiliser. Dans ton cas, c’est une bonne chose. Sens ton arme, sens son pouvoir et sa force. Fais corps avec ce don et tu pourras te libérer des chaines qui t’entravent. » ; « Ca décuplera ma force ? » Hans sourit. « Oui. Mais si tu n’y crois pas, si tu doutes de cette possibilité, alors tu échoueras. Force toi à écouter ta lame. »

Les paupières du réprouvé se scellèrent. Il fit le vide en lui, n’écoutant que le silence immobile autour de lui et sa respiration lancinante. Il sentait le battement ténu de Zul’dov, au sein de son esprit. Hans se déplaça dans l’espace et Vadim ouvrit brusquement les yeux. « Je ressens quelque chose, mais j’ignore comment faire corps avec ça. Tout ça parait… Impossible. » L’esprit s’immobilisa. Tout à coup, trois sabres apparurent dans les airs, maintenus par la seule volonté de Hans. Ils approchèrent du réprouvé, qui leva son épée, prêt à se défendre. « C’est normal. User du rugissement la première fois est pratiquement impossible sans la moindre pression, mais… Si je pousse un peu le destin, tu devrais y parvenir. » L’une des lames s’élança vers lui, il fit un pas de côté et la détourna du plat de Zul’dov. Une autre lui parvint, puis la dernière. Une danse se mit en place, harcelante et accaparant toute son attention. La tâche était ardue, les assauts répétés et multiples compliquaient sa réflexion. Vadim serra les dents. Il devait comprendre le mécanisme. Son bras gauche fut entaillé par le fil d’une épée. Il bondit en arrière, jaugeant cet ennemi sans consistance d’un regard acerbe. Oui, il sentait le poids de sa lame. Il ressentait son énergie chimérique. Il s’abandonna à elle, tentant de l’accepter en lui. Une lueur dorée passa dans ses iris et un cri bestial monta en lui. Ses muscles se contractèrent et il s’élança vers son adversaire aux multiples facettes, abattant avec brutalité Zul’dov sur chaque sabre en lévitation. Il eut un bruit de métal brisé et les armes s’abattirent au sol, pour finir par disparaître chacune leur tour dans une vape de poussière. Enragé, Vadim peinait à se calmer, il palpitait d’une force nouvelle, ineffable et destructrice. Il se sentait prêt à anéantir le monde, à défaire les Aetheri d’un coup de bras. « Ne sois pas si présomptueux jeune disciple. Ta force, bien qu’intéressante, n’est qu’un soupçon du pouvoir d’un Aether. Tu as utilisé, en partie, le rugissement, mais sans le canaliser. En d’autres termes… C’est plutôt lui qui t’as utilisé. Tu n’as fais qu’être l’hôte de sa bestialité. Tu dois maîtriser ta force et ta colère. La colère et la haine aveuglent tes mouvements, perturbent ta précision et conduisent à l’échec. Tu as frappé sans réfléchir, sans évaluer la situation et sans jauger si ta vie ne serait pas en danger, en agissant ainsi. » Vadim se calmait peu à peu, ses muscles se déliaient et il parvenait à reprendre sa respiration, malgré un halètement persistant. Les mains sur les genoux, il fixait le sol, son poing fermement serré sur l’arme du temple. Il se redressa et se tourna vers Hans. « C’était… Intense. J’ai ressenti une rage sans limite. J’ai cru que je ne saurais pas m’arrêter. Que s’est-il passé ? Pourquoi étais-je si peu capable de redevenir rationnel ? » Hans l’observa longuement et sourit, comme à son habitude. Le test paraissait sans fin.


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Mar 26 Jan 2016, 13:23



LA VOIE DU TIGRE
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« Tu étais sous l’emprise de tes pulsions, voilà ce qui s’est passé. Une trop grande force, une trop grande adrénaline, ça fait bien trop d’informations pour un réprouvé aussi jeune que toi. Ton corps et ton esprit n’ont pas su s’accorder, tu t’es donc retrouvé sous l’emprise de tes instincts. Tu viens d’un peuple souvent considéré, à raison, comme barbare, il est donc logique que tes actions t’aient conduit à taper à l’aveugle sur tout ce qui croisait ton chemin. » Le fouet de Hans claqua frénétiquement. « Ceci étant… Tu es tout de même parvenu à user du pouvoir, il te faut maintenant apprendre à le canaliser suffisamment pour endiguer tout débordement. Face à un réel ennemi, tu auras été défait en ayant ce comportement ci. »

Vadim se morigéna et reprit contenance. Ses muscles finirent par se détendre et il se posta devant Hans. « Affrontez-moi. » Un rire lui répondit. Un rire puissant et incontrôlable. « Es-tu fou jeune disciple ? Nous ne sommes pas du même acabit. Tu y laisserais ta vie. » Le réprouvé grogna. « Alors faîtes revenir William, lui n’hésiterait pas à me mettre une raclée. J’ai besoin de me défouler. Me défouler contre quelque chose que je ne peux vaincre. Alors, si vous ne voulez pas me faire ce plaisir, demandez à William de s’en charger. » L’esprit l’observa un long moment, humectant ses lèvres avec déférence. Son fouet claqua de nouveau et fut remplacé par une longue et sinueuse rapière en argent ouvragé. « Soit. Je ne ferais que me défendre, mais si j’entrevois la moindre ouverture, crois bien que ta peau s’en souviendra. » Les lippes du damné se retroussèrent. Sa prise sur Zul’dov se raffermit et il s’élança à la rencontre de son nouvel adversaire.

Rien n’aurait pu le préparer à cela. L’élégance, la souplesse, l’agilité et la volupté de chaque geste. Tout était dans l’économie. Aucun mouvement superflu, aucun geste en trop ni d’hésitation. Hans aurait pu fermer les yeux tant le combat lui paraissait aisé. Vadim n’entrevoyait aucune faille dans sa garde, appuyant de ses deux mains chacune de ses attaques, tandis que son opposant se contenter de se décaler ou de passer nonchalamment le fil de son sabre sur le plat de sa lame pour le repousser d’une main. Le réprouvé rageait de ne pouvoir se targuer d’une pareille maitrise. Hans attaqua, vif et invisible comme un serpent, majestueux comme un phénix, féroce comme un tigre, la lame s’inséra dans l’épaule du combattant qui lâcha son arme de surprise et passa un cri de douleur. Il tomba à genou devant l’Aether, levant son regard embué de larmes vers son conquérant. « Te voilà satisfait j’espère ? Une nouvelle blessure et tu n’as même pas usé du rugissement. C’en est presque décevant tu sais ? Ne compte pas sur moi pour t’affronter de nouveau. » D’un coup sec, il extirpa sa lame perfide et la fit disparaître. « J’hésite même à soigner ta blessure. Pour l’heure, tu vas la conserver et réfléchir à ce que tu veux réellement. Tu ne sais pas te canaliser. Tu veux conquérir des territoires indomptables. Pourquoi ne peux-tu pas suivre ce que je te demande ? Est-ce si compliqué que cela d’agir de manière rationnelle ? » Vadim compressait la plaie d’où son sang s’évadait de manière continue. Honteux d’avoir échoué et de décevoir. « Ah Vadim… Tu manques de motivation alors tu t’en crées. Je ne peux aider là où tu ne veux pas l’être. Ce n’est pas face à moi que tu dois développer ta force. Tu m’as combattu dans l’espoir de vaincre, en sachant que tu ne pouvais le faire. C’est de la stupidité. Ressaisis-toi. Ton corps est prêt, ton corps ne demande qu’à développer son potentiel, mais ton esprit s’y refuse. Il rejette l’apprentissage en se dressant des barrières. Tu as besoin d’un déclencheur. D’une véritable motivation. » L’Aether se tut. Ses lèvres s’esquissèrent doucement en un ineffable sourire entendu. « Peut être as-tu raison. Peut être que William te comprend d’avantage. Je t’ai inculqué la base stricte du pouvoir, mais il est possible que ce soit à lui de t’y ouvrir totalement. Alors… » Il murmura de manière inaudible. La porte s’ouvrit au loin et un rire si caractéristique, que Vadim n’aurait pu se fourvoyer sur son propriétaire, en émergea. « Alors ? Je manquais tant ça à ta formation pour que l’on fasse déjà appelle à mes lumières avisées ? »


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Mar 26 Jan 2016, 13:42



LA VOIE DU TIGRE
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William s’avança dans la lumière, visiblement ravi d’être de retour de son fief. Il lorgna avec curiosité son trône remplacé et la blessure qui suintait de l’épaule de son disciple. « Tu as abîmé cette petite créature Hans. Tu peux disposer. Si tu ne te sens pas capable de te charger de ce malandrin, je le ferais. » Hans ne dit rien et rejoignit son siège, y prenant place et croisant ses bras sur sa poitrine. « Je ne souhaiterais pas manquer l’enseignement que tu vas lui prodiguer. Ebloui moi William. Réussi là où j’ai échoué. » L’esprit à la chevelure bleutée jeta son regard carmin sur le maître d’arme et décida de ne pas lui répondre. Il avança vers l’agonisant et empoigna son épaule, distillant sa magie en lui. « J’ai besoin de toi en entier, réprouvé. » Il se tourna finalement vers le bateleur et lui sourit calmement. « Mon cher Hans, tu n’as pas lu suffisamment en ce garçon. Tu as pourtant compris qu’il avait besoin de motivation. Maintenant… » Il claqua des doigts. « Il faut lui offrir la bonne. » De nouveau, une silhouette se dessina au loin. Des contours familiers qui approchèrent jusqu’à la clarté. Jilano. Son père lui faisait face dévoilant son visage hautain agrémenté d’un bouc finement taillé. Ses prunelles cinabres se fichèrent dans celles de Vadim qui serra les dents. « Encore une de vos ridicules illusions… » Un ricanement lui répondit, bien trop authentique pour être artificiel. « Je crains que tu ne te leurres. Vois par toi-même Vadim Howl, je t’offre ta revanche sur celui que tu voies comme ton père. Vas-tu la saisir ? »

L’incube lui faisait face, le regard mauvais, teinté d’une pointe de surprise. « Pourquoi suis-je en ces lieux ? » ; « Tu es l’objet d’une expérience Jilano Graves. Une expérience qui vise à vaincre ou non celui que tu penses être ton fils. » Jilano se tourna vers l’Aether et sa langue passa sur ses lèvres. Un éclat farouche dansait dans ses prunelles. Un éclat bestial. « Ce n’est pas mon fils. Ce n’est qu’un bâtard. Une erreur de la nature qui n’aurait jamais dû voir le jour, j’exècre sa naissance, sa filiation et tout ce qu’il ait. Il n’a pour nom que celui de son rejet. » Le démon cracha au sol, vrillant ses iris vers son fils indigne qu’il ne reconnaissait pas. « Qu’importe vos dires, vos paroles et vos actes. Jamais je ne considèrerais cette engeance comme de ma famille, il n’est pas ma chaire, il n’est pas mon sang. Rien d’autre qu’un résidu infecte, un parasite sans intérêt. Les dieux m’en soient témoins, aujourd’hui, je mettrais fin à l’affront que ce bâtard me fait. Je laverais la honte qu’il a jetée sur moi. » ; « Tout cela tombe bien… Nous sommes les Aetheri témoins. Prenez acte, cher Jilano Graves. »

Vadim se tourna vers les deux esprits qui se tenaient côte à côte. Il fit quelques pas hésitants, ignorant son géniteur qui l’observait au loin. « C’est donc bien réel ? » William acquiesça doucement. Les lippes du réprouvé se retroussèrent. Il tenait là l’exutoire de ses années de souffrance. La fin de mille chimères. Aujourd’hui, il trancherait la tête de celui qui l’avait conçu. Il se délivrerait définitivement de toute son emprise. Son poing se ferma avec vigueur sur Zul’dov et il approcha vers l’incube. « Nous avons tous deux quelque chose à résoudre en ce jour. L’un de nous trouvera sa fortune, l’autre… » ; « Ne m’adresse pas la parole immonde bâtard ! Garde ton venin pour tes abjects semblables. Je ne veux entendre de toi que le cri de ton agonie. » Il extirpa une longue dague de son ample manteau noir. « Je veux goûter à nouveau à ta douleur, à ta lente supplique, quel dommage que tu n’es plus d’ailes pour parfaire le tableau. Je m’en vais corriger ce sourire narquois qui mange ton visage de bâtard. Fruit d’une union interdite, engeance de l’ineffable. Toi et ta race ignoble, je vous ferais souffrir jusqu’à l’aube du chaos. » Jilano avança un plus vers son fils. Sa langue épouse le fil de son épée, éclairant ses prunelles carmines. Le démon était prêt à en découdre. De l’affrontement, ne ressortirait qu’un conquérant. Sous l’œil avide des Aetheri, père et fils prétendus allaient mettre fin à des années de haine.


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Mar 26 Jan 2016, 13:43



LA VOIE DU TIGRE
Solo

Calme, serein et décidé, Vadim empoigna avec habileté Zul’dov et s’élança vers son destin. Son arme s’abattit sur son père qui contra le coup et infiltra sa lame au travers de sa garde. Le réprouvé n’eut d’autre choix que d’user du pouvoir de repoussement et la dague ne fit que l’effleurer. Il lâcha un soupire et recula de quelques pas, évaluant du mieux qu’il le pouvait la situation. « Corsons un peu les choses ! » William claqua des doigts et le décor se transforma. Ils se retrouvèrent au sommet d’une immense montagne où la neige s’abattait en flocons éparses. Elle lui rappelait une aventure bien lointaine, en compagnie de… Il esquiva la lame qui avait tenté de le faucher et lança son pied dans le tibia de son géniteur qui s’écrasa au sol, faute d’équilibre convenable. Les deux Aetheri les contemplaient, tous deux assis sur un trône au milieu de ce décor onirique et enneigé. Vadim avait froid. William était parvenu aussi à modifier le climat et il en frissonnait. « Pourquoi suis-je incapable d’user de ma magie ? Ce combat n’est pas loyal si je suis désavantagé ! » Hans et William rirent à l’éclat en même temps. « Mon cher Jilano Graves, votre magie serait déloyale aussi… l’ai-je modifiée et ajoutée à votre force. Considérez que vos coups sont portés avec l’empreinte de votre magie. » Jilano lâcha un chapelet d’injure, qui se perdit dans une bourrasque de vent. « Foutaises ! J’en aurais déjà fini avec lui si c’était le cas. Ce n’est qu’un croisement raté, il ne peut être fort et encore moins m’égaler. Rendez-moi ma magie que je mette un terme à son existence misérable ! » ; « Petit démon, vous vous méprenez. Celui que vous voyez comme votre progéniture ne vous égale pas. Il vous surpasse. Vous n’êtes à son niveau que parce que j’ai ajouté votre potentiel magique à votre force brute. Maintenant… Si vous pouviez reprendre je vous prie. Vous ne voudriez pas geler avant la fin de votre duel je présume ? »

Jilano grogna, mais ses paroles furent endiguées par le vent plus persistant. Vadim soupçonnait William d’en être la cause. L’affrontement reprit. Plus violent et plus contraignant qu’auparavant. Jilano et Vadim s’équivalaient, mais le démon avait une intelligence plus aiguisée. Là où le réprouvé attaquait, lui cherchait une brèche à exploiter. Là où l’ancien exilé faisait un pas, lui en faisait deux, gagnant du terrain sur son fils et l’amenant inexorablement vers le bord de la falaise. Chaque fois, Vadim se retrouvait aculé par ses adversaires, mais aujourd’hui, tout était différent. Les lames se rencontrèrent et se collèrent, l’une contre l’autre. Le froid maintenait les deux armes collées sans qu’aucun des deux hères ne parviennent à extraire la sienne. Les paupières du réprouvé se scellèrent. Il ressentait tout. Le froid, la neige sur sa peau, les frissons qui parcouraient son corps, le regard des deux Aetheri sur lui, celui de Jilano couvert de rage et Zul’dov. L’épée brillait d’une aura nouvelle, d’un pouvoir dévastateur qu’il ne lui restait plus qu’à saisir. Il s’abandonna à lui, inspirant longuement. Ses muscles se contractèrent et il ne résista pas à cette pression. A contrario de la dernière fois, il fit le vide en lui, ne se laissant pas submerger par la crainte et des pensées contraires. Il fit corps avec son arme, qui devint l’extension de sa volonté. Ses bras se tendirent et la poigne de la dague de Jilano n’eut tout à coup plus aucun poids. Pire, il se sentait capable de la repousser d’une seule main. Ses prunelles s’ouvrirent soudain, dévoilant leur céruléen éclatant. Vadim était sûr de lui et les deux esprits du temple avaient ressenti son changement. William avait souri, Hans avait hoché la tête. D’un mouvement le proscrit rejeta la lame de son opposant, sans la moindre difficulté. Les iris carmin de son père se dilatèrent de surprise et il laissa s’échapper la dague qui se planta au sol. « Non ! » Le pied de Vadim l’atteignit en plein ventre et la force de l’impact le propulsa au loin dans une gerbe écarlate. Le bourreau retroussa ses lippes et avança vers sa victime qui respirait de manière saccadée. Il était victorieux. A bien des niveaux, il avait vaincu. Il avait conquis Zul’dov et faisait corps avec la voix des réprouvés. Ses yeux se posèrent sur l’agonisant au sol. Il tenait à sa merci l’objet de tous ses tourments. La justice s’abattrait aujourd’hui. Aujourd’hui signait le renouveau.


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Mar 26 Jan 2016, 13:43



LA VOIE DU TIGRE
Solo

L’azur lorgna le cinabre avec véhémence. L’heure était venue. Il sentait en lui la force indicible et effroyable qui vibrait au travers de ses veines. Il n’avait qu’à lever le bras et lancer son épée pour mettre fin à l’existence désormais éphémère de son géniteur, la main de Hans lui agrippa le poignet, l’empêchant de mettre à exécution son avide projet. « Es-tu sûr de vouloir faire cela ? J’en doute jeune disciple. Tuer n’est pas un acte sans conséquence, bien que tu en connaisses la teneur. Il s’agit de celui que tu voies comme ton père. Es-tu prêt à mettre fin à sa vie ? Réellement prêt ? » Un sourire sardonique s’insinua sur les lippes de Vadim, qui finit par tourner son regard vers le magnanime Aether. « Oh oui, c’est ce que je désire le plus ardemment. N’avez-vous donc jamais eu vent du calvaire vécu par nous autres réprouvés ? Je mettrais fin à l’existence de centaines d’individus comme lui s’il le fallait. Je suis la voix de mon peuple, une voix qui crie vengeance pour tout ce qu’on a osé lui infliger. Alors oui… Je vais ôter la tête de cet homme. Il n’est pas mon père. Il ne le sera jamais. » Hans lâcha son étreinte et la lame s’abattit sur la gorge au moment où Jilano ouvrait la bouche pour supplier que l’on épargne sa vie. Il y eut une éclaboussure, une gerbe carmine qui faisait écho aux prunelles désormais voilées et inertes du démon. La neige s’imbiba d’écarlate et Vadim lâcha sa dernière stance. « Il ne s’en est jamais montré digne. »

Le décor disparut, mais le corps demeura, disloqué et sans vie. Hans s’était placé dans l’ombre, laissant à William le soin de poursuivre. Ce dernier s’était finalement levé et approchait son élève, le visage inexpressif. « Un haut disciple se révèle, tandis qu’un père se dissipe. Tu as usé du don sans te laisser dominer par la pression et les émotions. Tu as accompli et t’es montré digne du présent que je t’avais confié. Tu arpentes la voie, plus loin que bon nombre de tes confrères. Aujourd’hui tu prends ton envol. Beaucoup de choses ont changé. Oui… Beaucoup de choses. Tu t’es révélé Vadim Howl, mais le chemin est encore long avant que ta voie ne s’achève. » Le regard du proscrit restait figé sur le corps gisant de son défunt géniteur. « Vous ne m’avez pas menti. Il est réellement mort ? » William ne dit rien, se contentant d’hocher la tête affirmativement. Vadim soupira longuement. Un poids s’ôtait de son âme. Tant de choses s’étaient modifiées en lui en ce jour.

Quand il reviendra vers ses compagnons, il ne sera pas le même être. Il le sait et en ce moment, son sourire trahi son contentement. Vadim Howl est libre.

Ses doigts relâchèrent son étreinte sur Zul’dov et il rompit le lien qui le maintenait à elle. Ses muscles s’affaissèrent en se détendant peu à peu. La force le quittait et il n’avait plus à réprimer ses émotions. Un long rire exhala de ses lippes entrouvertes et il finit par se détourner du spectacle morbide de son père au sol. « C’est donc ainsi que s’achève mon test ? Que devrais-je subir la prochaine fois ? Vous finirez par avoir ma mort à force de m’imposer des combats si intenses. » William soupira et prit place sur son trône, faisant apparaître un calice empli de vin rouge qu’il porta à ses lèvres diaphanes. « Petite créature, s’il faut que tu meurs pour apprendre, alors nous te mènerons au trépas, sois en sûr. Pour l’heure, tu as répondu à mes attentes. Tu es libre de repartir. Mais avant… » Il claqua une dernière fois des doigts et les plaies de Vadim disparurent. « Qu’on ne te dise pas de nouveau que tu as été maltraité par les Aetheri, j’en serais… Désappointé. Va petite créature. Je t’ai suffisamment vu pour aujourd’hui, nous reverrons en des temps plus lointains. » Le coin des lèvres de Vadim tressaillit. « Au revoir, William. » Il se détourna  et rejoignit Hans, avec qui il passa la porte de la salle de l’esprit tortionnaire. Ils se retrouvèrent dans la pièce aux multiples portes. Chacune donnant sur un Aether différent. Au centre, il n’y avait rien, mais le réprouvé savait pertinemment qu’un passage le conduirait vers le monde extérieur.


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