« Diana, il faut se bouger si on ne veut pas rester dehors pendant la nuit. J’ai bien envie de dormir dans une auberge pour se reposer correctement. » - « Orchidée, calme toi, nous avons tout le temps d’y aller dans une grande ville. » - « Hum, si tu le dis ! Mais tu sais bien que je ne suis pas très tranquille lorsque je suis dehors alors que le soleil se couche. » - « Ori, tu es restée trop longtemps dans le village, il faut que tu apprennes à vivre comme tout le monde dans ces terres, sinon tu ne pourras jamais trouver un maitre. » Je déglutinais rapidement, chaque fois que je disais quelque chose qui était peu sérieux aux yeux de Diana, elle me rappelait que ce n’était pas comme cela que j’allais trouver un maitre qui voudrait bien m’avoir comme Orine. Je savais bien que c’était mon objectif premier, mais j’avais envie découvrir le monde, les paysages, les autres personnes, ainsi que des personnes de ma race, savoir comment elles ont pu s’intégrer dans ce monde. J’avais tellement de questions à leur poser. Cependant, il y avait un Hic, je ne savais pas où se trouvait ces autres Orines, aucune idée, j’avais bien envie d’envoyer une lettre mais je ne connaissais pas leur prénom. Je me sentais très nulle pour le coup, mais les filles de mon âge nous étions un peu en compétition, car nous devions être les plus belles, les plus instruites pour avoir le plus de chance d’avoir un maitre à la fin. Je n’avais pas envie de sombrer dans la folie lorsque nous n’avions pas de maitre. C’était ça, ce qu’il me faisait le plus peur dans ma vie. Je fermais les yeux et je respirais un bon coup, mais je ne devais pas penser à cela, j’avais d’autres personnes à réaliser et non pas me focaliser uniquement la dessus. Mais, à ce que j’avais compris, je ne pourrais pas retrouver dans le village si je ne l’avais pas trouvé. Et le fait de revenir là-bas était important pour ma part, ma mère était morte à mon départ du village et j’avais envie de la retrouver.

Une larme coulait sur mon visage, elle me manquait beaucoup. Mais je ne pouvais pas c’était comme cela, je devais subir ce problème ainsi que cette tristesse. Je souris rapidement avant de reprendre le chemin pour trouver une grande ville, mais finalement, ce n’était pas le bon chemin et nous dûmes faire demi-tour. Cependant le chemin était très long, plus long que je ne l’avais cru. Je soupirais car j’avais mal aux pieds à force de marcher dans ces chemins avec pleins de cailloux. Mais je ne râlais pas, je restais forte et je devais subir cette épreuve. La lune était apparue au-dessus de nos têtes et je la regardais rapidement avant de continuer de marcher. « Doucement Ori, il y a de la lumière là-bas » - « Ou ça ? Je ne vois rien d’ici ! » Diana s’approcha lentement et se cachait derrière un petit buisson. « Oh non, pas encore un buisson, la dernière fois que je me suis fait avoir comme cela ! ». J’avais rencontré un homme où je l’avais vu tout nue en me cachant derrière un buisson. Je n’avais pas envie que cela recommence encore une fois. Donc, je sortis du buisson pour aller vers la tante, mais je bousculais quelque chose et cela réveilla une personne qui sortit de la tante. Encore un homme ! Mais il était bien différent, il avait les cheveux noir comme l’ébène et assez court et ses yeux … Compliqué à les critiquer dans la nuit. L’homme prit la parole en me disant que je voulais lui voler ces bottes. Je me sentais gênée, je pris du temps à lui répondre, mais avant cela, je fis comme lui, je m’assis par terre et je regardais dans ces yeux inexplicable : « Ah Ah, non, c’est que j’ai vu de la lumière dans ce coin et je voulais savoir qui c’était au juste. Enfin, je cherchais un endroit pour dormir cette nuit et donc j’ai cru que c’était une auberge, mais finalement non. Je suis désolée de vous avoir gênée dans votre sommeil. » Je lui présentais mes excuses comme ma mère me l’avait enseigné. Je ne savais pas quoi lui dire d’autres, je me sentais extrêmement gênée et embarrassé …

J’avais présenté mes excuses auprès du jeune homme que j’avais rencontré dans ce bel endroit. J’étais vraiment mal à l’aise pour le coup, je n’aurais pas dû déranger cette personne, tout était de ma faute. Et à cause de mes paroles, il avait pris la fuite, lui avais-je fait peur à cause de moi ? Mon cœur battait comme une furie, je n’avais pas envie d’être seule dans cet endroit sans lumière et sans personne autour de moi. Ma mère m’avait dit que je ne devais jamais rester dans un endroit glauque et toute seule durant la nuit. Sauf que je n’avais pas trouvé d’auberge pour ce soir, et je saurais obliger de dormir à la belle étoile. C’était bien ma veine, j’aurais dû marcher dans la bonne direction.

Je croyais que le jeune homme m’avait abandonné, mais finalement, il revint vers moi avec deux bons repas. Il prit le sien et me tendit l’autre vers moi que j’acceptais poliment. Je souris face à ce repas minuscule, mai satisfaisant pour moi, pour ce soir. Je n’avais pas le droit de demander plus que je ne le voulais. J’étais une personne bien éduquée, une personne faite pour charmer un homme, une personne faite pour trouver un maitre et être avec lui jusqu’à la fin de ma vie. Je mangeais tranquillement, puis il se présenta ainsi que son compagnon de voyage, qui était si mignon. « Je te remercie pour ta bonté, mon bon monsieur. Cela faisait bien longtemps que je n’ai pas mangé un si bon repas. J’ai quitté mon village, et nous allons dire que je ne connais absolument pas le monde extérieur. Je ne veux pas te priver de ta tente, je n’ai pas envie que tu dormes dans le froid intense de cette nuit sombre. »

J’attendis une réponse mais l’homme mangea son repas avec un petit sourire en coin. Une fois que j’avais terminé mon repas, il était temps que je me présente aussi : « Hum, je suis désolée, je dois me présenter à mon tour ! Je m’appelle Orchidée Black, ravie de vous rencontre Lucian. J’aime beaucoup votre prénom, cela me fait penser à un personnage que j’ai lu dans un livre. Mais je ne me rappelle plus ce que c’était exactement … Moi, je viens de … » Non, je n’avais pas le droit de dire que je venais d’un village caché, où se trouvait toutes les Orines en préparation avant qu’elles ne sortent du village. Ma mère m’avait bien fait comprendre que je ne devais pas parler de mon village ! Je grattais ma gorge avant de reprendre la parole avec une voix plus douce : « Je viens de Bouton d’Or, pas très loin d’ici, c’était un très beau village… » C’était la ville ou territoire que je connaissais bien et qui était dans les parages. Il fallait que Lucian me croie la dessus … Soudain, Lucian me prit la main pour me montrer derrière son étrange machine, les étoiles de plus près. « Oh par les Aetheri, que c’est beau ! Je n’ai rien vu de tel depuis longtemps, absolument magique de voir cela ! Je t’en remercie ! »

Je continuais de regarder le ciel, soudain, je vis le bras de Lucain, où il avait des cailloux dans le bras de celui-ci. L’homme s’allongea doucement avant de remettre sa manche correctement. J’étais curieuse et je ne pus m’empêcher de poser la question concernant son bras : « Lucian … Qu’as-tu sur le bras ? » je m’approchais de son bras, doucement pour ne pas l’effrayer et je la soulevais doucement pour ne pas lui faire de mal. Mon regard se posa sur son bras où des pics de terres étaient incorporée : « Wouah, j’adore ! Tu es un élémental ? Un élémental de terre ? » Je caressais son bras légèrement, je crois que c’était la première fois que je rencontrais un élémental, j’avais lu dans un livre que les élémentals étaient dangereux car ils ne savaient pas maitriser leur élément. Je continuais à observer son bras, j’étais réellement fascinée par cela…

Je regardais son bras et je pus voir réellement qu’il y avait de petits morceaux incrustés à l’intérieur. Je caressais doucement ces petits pics de terres, sous mes doigts, son bras était rocailleux, mais si doux au toucher. Cela fut bête venant de ma part, mais je n’avais pas vraiment peur de cet homme. J’ai su que c’était un élémental, car je l’avais lu dans un livre que ma mère m’avait donné lorsque j’étais plus jeune. J’aimais beaucoup lire et apprendre sur le monde, puisque je ne pouvais pas sortir de mon village. J’avais beaucoup de préjugés sur les autres races de notre monde, donc je pouvais facilement tromper et juger trop rapidement les personnes qui m’entouraient. Il fallait bien que je m’adapte à ce tout nouveau monde pour moi. A partir de maintenant, je me sentais vraiment libre, plus libre que jamais, et cela faisait bien longtemps que je n’avais pas ressenti cela au plus profond de mon cœur. Un sentiment assez rare, que je n’avais pas réellement connu jusqu’à mes dix-huit ans. Il me disait que je devais m’y connaitre et que c’est le prix à payer pour vivre dans notre monde. Je ne disais rien de spécial, car je n’avais rien à dire de spécial et que je ne comprenais pas sa phrase par rapport à cela, donc je me tus. Puis il continua de me parler en disant que je ne devais pas être une humaine car ce n’était pas le cas dans ce coin du monde. Oups ! Je n’avais pas réellement envie de lui dire qui j’étais, mais bon, il m’avait dit qu’il était et m’avait donné à manger pour la soirée et même proposer de dormir dans sa tante, donc je pouvais quand même répondre à l’une de ses questions.

Soudain, il mit sa main sur mon tête et commença à caresser mes cheveux. Je le regardais avec un air de pétillant, je n’avais jamais reçu une preuve d’amitié ou bien de tendresse venant d’un homme. Je le regardais avec de grands yeux et je ne pus m’empêcher de rougir instantanément. Je lui souris avec un beau sourire, le plus beau que je n’avais jamais donné depuis ma sortie. « Tu viens d’entrer dans le monde sous une nouvelle race ? Tu étais quoi comme race, sans indiscrétion ? Alors tu dois être comme moi, je suis un peu perdue dans ce monde qui n’est pas réellement le mien. » Je fis une pause dans mes paroles, car je ne devais pas être trop curieuse non plus. Je devais faire attention aux mots que j’employais pour parler à un homme. Ma mère m’avait dit que je devais rester très polie et gentille avec les hommes, tout en faire attention à leur acte. « Je ne suis pas une Humaine, je suis une Orine … Très peu de gens savent ce que c’est une Orine, nous ne sommes pas nombreuses à vivre au grand jour… Moi aussi, je ne sais pas contrôler mes pouvoirs que j’ai reçu à ma naissance, je n’ai jamais pu utiliser la magie jusqu’à aujourd’hui… » Je restais assise en train de le regarder bouger dans tous les sens. « Dis-moi … Que penses-tu faire plus tard dans ta vie ? Je veux dire, est ce que tu as des projets bien précis ou bien te laisses-tu vivre comme la plupart des personnes dans ce monde ? » J’avais posé cette question pour savoir si je devais me dépêcher de prendre un maitre ou bien de laisser le temps de trouver cette personne au lieu de chercher désespérément. De plus, j’avais envie de faire plus en connaissance avec Lucain, et donc peut-être de me faire un ami.

Je lui avais dit que je n’étais pas encore prête à vivre dans un monde qui n’était pas le mien, car je ne me sentais pas à l’aise avec ce dernier. Je venais à peine de sortir du village, je ne connaissais personne et rien en rapport à ce monde, donc je me sentais vraiment exclue pour le coup. L’homme me dit que c’était quand même mon monde, car je riais, marchais, parlais avec des personnes appartenait à ce monde. A vrai dire, il avait parfaitement raison de cela, mais je ne savais pas comment faire pour être plus intégrée. Cela me fit sourire, car il essayait de me faire comprendre ce quoi que je n’arrivais pas à me faire une idée. Il continua à me parler en me disant qu’il avait un humain, un simple paysan et ces parents avaient tué par des brigands. Il avait survécu mais pas ces parents. En racontant cela, sa voix tremblait un peu et ses yeux semblaient réellement tristes de cette grande perte. Cela me faisait penser à ma mère, dont j’avais perdu il y avait seulement quelques jours et à ce père dont je ne connaissais pas du tout. Alors perdue dans mes pensées, il continua dans sa lancée en me posant des questions sur ce que j’étais : « Je suis désolée pour tes parents, j’ai perdu ma mère moi aussi et en plus, je ne connais pas mon père. Ma mère ne me l’avait jamais révélé et donc je ne connais rien de lui et de ce qu’il était avant. Oui, je suis bien une Orine, ce sont des femmes très rares et nous sommes peu dans ce monde. Il est un peu compliqué à expliquer ce que nous sommes réellement. Comment dire ? … Nous sommes nées pour servir un homme, un maitre durant toute sa vie. Nous arrêtons de vieillir lorsque nous avons vingt-cinq ans. J’ai toujours été une Orine, toujours été de la même race. Je voulais dire que je suis un peu comme un nouveau née, je ne connais rien à ce monde ! » Je baissais la tête car je me sentais réellement comme une idiote au fond de moi-même.

Puis, je levais le nez vers le ciel et j’admirais les étoiles comme je le faisais avec ma mère tous les soirs. Elle me manquait réellement et j’avais besoin de sa présence, besoin de son aide pour devenir une personne exemplaire. Je n’étais pas prête, je n’avais pas d’expérience et j’avais peur de dépérir sans avoir eu un maitre à servir. Il me demandait ce que je voulais faire, si j’avais un projet dans ma vie future après m’avoir caressé les cheveux. J’aimais bien sentir sa main sur ma tête, une sorte de chaleur et cela me fit beaucoup de bien. « Mon projet ? Moi et comme toutes les autres Orines, il faut que me trouve un maitre qui voudrait bien de moi et qui saurait répondre à mon énigme que j’ai inventé. Ensuite, peut-être j’évoluerais dans les Muses, ces très grandes dames, à la beauté exceptionnelle. Mais le plus important pour l’instant est de trouver mon maitre afin de pouvoir rentrer dans mon village. Je sais que c’est un peu débile comme projet mais cela vaut pour toutes les autres Orines. De plus, j’aimerais bien revoir ma mère, enfin, prier pour elle et me recueillir ! » Je commençais à avoir froid et la fatigue vint à moi comme si c’était une chanson, quelque chose qui me pénétra pour ne plus pour partir. Je me frottais les yeux et je posais ma tête contre l’épaule du jeune homme. J’aimais beaucoup sa présence chaude et sympathique. Je frottais ma tête contre lui pour me trouver une place confortable. J’avais fait cela sans le vouloir, mais la fatigue me fit perdre la tête rapidement.

Je commençais bien à m’endormir et je me sentais bien sur l’épaule de cet homme. C’était la première fois que je rencontrais un homme qui me laissait dormir sur son épaule et je ressentais une sensation inconnue montée en moi. Mon cœur se laissait aller doucement et je me détendis alors que j’étais encore près du feu de camp. Je n’avais pas l’habitude de dormir à la belle étoile, mais ce sera ma première fois. Mes yeux se fermèrent aussitôt et le sommeil vint à moi aussi vite que la lumière. Ma mère m’avait dit des millions de fois que ce n’était pas bien de dormir à côté d’un homme, car il pourrait profiter de toi. Il fallait que je sois vigilante tous les jours et toutes les nuits… Pour cet homme, je ne pensais pas qu’il soit comme cela, je le ressentais, c’était un homme bien, doux et parfois un peu rude avec les gens. Ses yeux me disaient qu’il avait ressenti beaucoup de choses et qu’il avait vécu beaucoup de moments difficiles ou non dans sa vie passée. Non, même si je ne le connaissais que de cette journée, je savais qu’il n’allait rien me faire de mal. J’en étais sur même.

Puis, je me sentis soulever puis reposer dans un autre endroit qui était aussi chaud que tout à l’heure. Je me sentis bien mais je ne pus m’empêcher d’ouvrir les yeux quelques minutes plus tard pour savoir où j’étais réellement. Je les ouvris doucement et je pus voir que j’étais allongée dans une tente avec une grosse couverture bien chaude. Je tournais la tête vers le côté et je vis le jeune homme en train de dormir très loin de moi et avec un simple manteau pour se protéger du froid. Je regardais et je me sentis mal de le voir comme cela, par ma faute. Ma mère me disait que les hommes avaient un bon fond parfois, mais il fallait quand même se méfier d’eux par principe. Je souris mais je me disais que cet homme n’était pas si méchant que cela. Alors je me relevais doucement et je me plaçais à côté de lui puis, je lui donnais la moitié de ma couverture pour qu’il ait un peu plus chaud. Je mis ma tête contre son dos et je m’endormis avec un grand sourire en me disant que j’avais fait une bonne action pour une fois, et depuis que j’avais quitté le village.

Le lendemain matin, je me réveillais doucement mais je m’aperçus que le jeune homme n’était plus près de moi et qu’il avait disparu de la tente. Je me relevais doucement en demandant ce qu’il s’était passé depuis que je m’étais endormie. Je vérifiais si j’avais toujours mes vêtements sur moi. Une fois que j’avais vérifié cela, je pus souffler un bon coup pour me détendre de la situation. Je coiffais rapidement mes cheveux avant de sortir de la tente pour connaitre le temps d’aujourd’hui. Il faisait très beau et je sentais les rayons du soleil sur ma peau douce et cela me réchauffait. Soudain, mon ventre gargouillait et j’espérais que personne ne m’avait entendu cri comme cela. Je regardais autour de moi mais je ne vis personne. Ou était-il passé au juste ?