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 Le mystère des cercles (pv Jasper White)

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Lun 15 Juin 2015, 15:37

Cela faisait quelques temps que Lilith voyageait sur les Terres d'Emeraude afin de rejoindre Bouton d'Or. Libertas possédait ses propres productions mais parfois, les récoltes étaient mauvaises ou insuffisantes. L'Ange savait que l'endroit connaîtrait une grande expansion d'ici quelques temps, parce qu'elle en avait fait le souhait à un Djinn et, de ce fait, elle devait essayer de prévoir large, de faire connaître le lieu et les possibilités qu'il offrait. Cependant, pour le moment, si elle se rendait chez les Réprouvés, c'était avant tout pour acheter un peu de céréales. Sur un cheval de trait qui portait derrière lui une petite carriole pour le moment vide, elle se déplaçait tranquillement, sans se presser. Le territoire était plutôt sûr et Ulrik lui avait demandé de prendre son temps. Le Magicien, comme toujours, se faisait du soucis pour la santé de la jeune femme qui travaillait trop. Passer d'un statut de Génie à celui d'un Ange avait quelques inconvénients, notamment en ce qui concernait les besoins primaires. Bien sûr, Lilith était maintenant Ange depuis un certain temps, mais il lui arrivait encore régulièrement de passer une journée sans penser à manger, torturer par des maux d'estomac sans être capable de comprendre la source de ces derniers ou de tomber d'épuisement tard dans la nuit. En somme, celle qui souhaitait tellement aider les autres le faisait souvent au dépend de sa propre santé. Mais Lilith était ainsi. Néanmoins, bien qu'altruiste, elle n'en était pas pour autant naïve. Souvent, d'ailleurs, les individus maléfiques pensaient l'avoir abusé, trompé, sans pour autant qu'il n'en soit rien. Cela ne dérangeait pas l'Ange de passer pour un être faible aux yeux des autres. Elle pensait qu'on ne pouvait aider autrui sans mettre sa personne de côté, sans oublier son ego et sans être capable de concevoir de n'avoir aucun respect de la part des autres au début de la relation. Le respect, la confiance, ça se gagnait.

Arrivée, à Bouton d'Or, elle descendit de son cheval, le flattant légèrement avant de lui donner une carotte. Elle vit avec le gérant pour mettre son animal aux écuries, détachant la carriole qui serait remplie dans la journée. La jeune femme allait partir négocier sans même manger mais, finalement, les bruits insistants de son estomac la rappelèrent à l'ordre. Elle se dirigea donc vers l'intérieur de l'auberge afin de déjeuner. Ici, les habitants ne parlaient presque que Zul'Dov. Rustres, les Réprouvés ne faisaient pas vraiment d'efforts quand un étranger arrivait sur leurs terres. Néanmoins, Lilith pensait que c'était aux arrivants de s'acclimater, et non l'inverse. Elle avait donc entrepris d'apprendre quelques mots avant de partir auprès d'un résident de Libertas qui faisait partie de ce peuple. En arrivant, elle avait bien sûr remarquer l'ambiance plutôt calme, mais au sein de l'établissement, ce n'était plus la même chose. Les Réprouvés parlaient tous, certains coupant la parole à d'autres ou essayant de parler plus fort que la masse. L'Ange sut que quelque chose n'allait pas mais, malheureusement, elle ne comprenait rien à ce qu'il se disait. Elle finit par s'asseoir sans commander, attendant que les choses se calment. Quelques longues minutes plus tard, la plupart étaient partis, rentrant probablement chez eux. Alors, elle s'avança vers le comptoir. « Eave... ». La femme qui était en face d'elle se mit à sourire, un sourire qui se transforma en rire. Puis, finalement, après un petit silence, elle finit par déclarer en langage commun. « C'est bien essayé mais votre accent traduit que vous ne venez pas d'ici. ». Lilith sembla embarrassée un instant mais répondit tout de même, usant d'autodérision. « Je ne pensais pas que l'on pouvait malmener autant une langue en ne disant que bonjour. Je dois être une bien médiocre élève. » plaisanta-t-elle. « J'aimerai manger s'il vous plaît. Et... comme vous l'avez dit, je ne suis pas d'ici mais je suis étonnée de l'ambiance... Est-ce une habitude ou non ? ». La femme avait acquiescé à la première remarque. Elle soupira à la deuxième. « Des sortes de dessins sont apparus dans les champs et les hommes ont peur. Ils pensent qu'il s'agit d'une malédiction ou de la colère des Ætheri. ». « Et vous, que pensez-vous ? ». « Qu'il faudrait ne pas en tenir compte et continuer le travail. Seulement... ça fait plusieurs fois que ça recommence et nos récoltes en subissent les conséquences. Si les Dieux sont en colère, j'aimerai bien savoir pourquoi. ». Lilith réfléchit un moment avant de demander : « Est-ce que vous pensez que je pourrai aller voir après déjeuner ? ». « Oui sans doute. Personne ne vous en empêchera je pense. Mais, si vous voulez un conseil, évitez de déployer vos ailes ici. ». Elle lui fit un clin d’œil. L'Ange avait une apparence normale mais la gérante avait tout de suite deviner sa nature. Les Anges n'étaient pas bien vus des Réprouvés, même s'ils étaient toujours moins détestés que les Démons.

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Mar 23 Juin 2015, 01:35

Tapis dans l'ombre, j'attends. Enfin, dans les fourrés plutôt. Mais bientôt il fera nuit, le soleil commence à se coucher à l'horizon. J'hésite à me cacher sous forme de fennec, bien plus discrète, mais finalement je garde apparence humaine. Je ne suis pas en train de fuir, j'attends juste patiemment qu'une occasion se présente. Toutefois, il est sûrement plus douteux de trouver un garçon qui se terre dans des feuillages plutôt qu'un petit animal inoffensif. Mais bon tant pis, de toute façon personne ne me voit pour l'instant. En attendant, j'ai une vue un peu plus haute sous cette forme. Puisqu'il y a une barrière juste devant moi, c'est mieux ainsi. De cette manière, je peux voir l'auberge au loin, surveiller les allers et venues afin d'attendre le moment opportun pour m'y engouffrer à mon tour.
Evidemment, cette simple idée me répugne. A choisir, je préférerais tenter ma chance ailleurs. Mais j'ai vraiment trop faim et je ne trouve rien à manger par mes propres moyens. Il y a bien les récoltes tout autour de Bouton d'Or, mais je ne suis pas un voleur. Même si je venais à mourir de faim, je n'arriverais jamais à me résigner à me servir en toute impunité. Alors j'ai décidé d'aller acheter honnêtement mon dîner avec les maigres économies que j'ai dans un établissement proposant ce genre de services. Un endroit bondé de monde en somme... Et me voila à me dissimuler dans un buisson.

Pourquoi ? Pour attendre que l'auberge soit sur le point de fermer bien sûr. Ce sera à ce moment précis qu'il y aura le moins de monde possible dans le bâtiment. Oui, la foule me terrorise vraiment. Plus je suis isolé, mieux c'est. En plus de ce que j'ai entendu auparavant, les habitants de cette ville ne semblent pas parler un dialecte que je connais, ce qui n'est en rien pour arranger les choses. Cependant, je sais tout de même prendre sur moi et supporter la présence de quelques individus. Je saurai m'accommoder des quelques clients encore présents et des aubergistes. Mais je préfère limiter au mieux les relations, donc j'attends que les lieux se vident.
Ce qui, pour le moment, est loin d'arriver. L'endroit ne désemplit pas, bien au contraire. Une femme arrive et s'apprête à pénétrer dans l'auberge à son tour. Elle est à cheval et donne une carotte à ce dernier lorsqu'elle en descend. Une carotte... Je referme prestement la bouche avant qu'un filet de bave ne s'en échappe tandis que mon ventre pousse un long gémissement finissant sur un pitoyable gargouillis. Il faut vraiment que je mange... L'attente est si longue et si dure, chaque seconde devient un supplice et je manque de sortir de ma cachette pour me ruer à l'intérieur de l'édifice afin de soulager mon estomac. Mais je tiens bon, la peur est encore plus forte que la faim pour l'instant.

Ma patience est finalement récompensée. L'auberge parait se vider d'un seul coup. De nombreux clients en sortent tour à tour. Depuis le temps que je fais le guet ici et si mes comptes sont bons, je suis à peu près sûr qu'il ne reste plus grand monde à l'intérieur. Pitoyable d'en arriver jusque là n'est-ce pas ? Tant pis, je suis ainsi c'est comme ça. Inspirant profondément pour me donner un courage vain, je sors de mon buisson après quelques longues secondes, puis je me dirige droit vers le terrifiant bâtiment. Au moins vais-je droit au but, certains prétendent qu'il s'agit d'une qualité. D'un autre côté, je ne me vois pas faire une visite des lieux au risque de tomber sur des rencontres imprévues alors que je veux seulement soulager mon appétit.
A l'intérieur, il ne reste en effet plus grand monde. Néanmoins, je ne regarde personne. Je me dirige directement vers le comptoir où se trouvent l'aubergiste ainsi qu'une autre cliente. Il s'agit de la femme à la carotte. Elles sont en pleine discussion et je n'ose donc pas les interrompre. Outre que ce n'est pas dans mes habitudes d'ennuyer les gens, cela attirerait aussi l'attention sur moi. Alors j'attends patiemment, légèrement en recul pour ne pas déranger. Je ne suis plus à ça près de toute façon, une minute de plus ou de moins... Je pense qu'il est déjà trop tard et que mon estomac ne s'en remettra jamais.

N'ayant rien de mieux à faire, j'écoute leur conversation. C'est mal, quelque peu indiscret. Mais je suis curieux, puis ai-je un autre choix que d'entendre involontairement ? De toute façon, je ne comprends pas tout. Enfin disons plutôt que les mots "malédiction" ou "colère des Aetheri" calment grandement ma curiosité, tout à coup je ne veux pas en entendre davantage et encore moins comprendre. Je n'entends finalement que la fin, comme quoi elle ne devrait pas déployer ses ailes ici. Je rougis aussitôt à ces mots, comme si je n'aurais pas dû entendre ça et que je m'étais introduit dans l'intimité de la femme en devinant la race à laquelle elle appartient, quoi que je n'en suis même pas certain en réalité.
Tout à coup un terrible bruit se fait entendre, bien peu discret et fort peu agréable. Sentant le silence s'installer, je regarde autour de moi pour en comprendre la source. Puis je réalise soudain : c'est encore mon ventre qui fait des siennes. Oups. Je dois tant rougir qu'on va croire que la couleur naturelle de mon épiderme est écarlate. Je ne sais plus où me mettre pour avoir, peut-être, interrompu leur conversation de la sorte.
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Mer 24 Juin 2015, 22:21

Un bruit vint interrompre la conversation entre la gérante de l'auberge et Lilith. L'Ange regarda l'inconnu qui se trouvait un peu à l'écart. Elle n'avait pas remarqué sa présence auparavant, sans doute trop absorbée par la discussion. Il ne semblait pas bien vieux et, instinctivement, elle se sentit un peu mal à l'aise pour lui. Le visage du garçon avait viré cramoisi, le propriétaire de ce dernier dans un état de gêne quasiment palpable. Après un moment de silence, la jeune femme finit par en rire. « Hé bien, je crois que personne au monde ne peut avoir autant faim que toi vu les bruits de ton estomac. ». L'Ange lui fit un clin d’œil avant de poser les yeux sur la gérante qui continua, semblant elle aussi d'humeur à minimiser l'impact de ce bruit. « Oh ce n'est rien ça. Vous verrez les hommes quand ils viennent pour déjeuner après une matinée aux champs. Non seulement leur ventre gargouille avant mais les bruits qui sortent de leur gosier ensuite ne sont pas bien gracieux. ». Cela n'étonna pas trop Lilith en réalité. Les Réprouvés n'étaient pas réputés pour être bien élevé, du moins, comme on l'entendait chez les Anges. Un Ange qui rotait à table devait se faire observer comme le dernier des impolis. Ici, là où la bière coulait à flot, ce ne devait pas être une préoccupation première. En regardant un peu le garçon, Lilith remarqua quelques petits détails. Il était très fin, voire maigre. Cet état ne lui plaisait pas. L'Ange côtoyait souvent le malheur et elle souhaitait toujours aider autrui. Parfois, elle aidait même ceux qui n'en avaient pas besoin. Néanmoins, elle préférait faire trop d'efforts que pas assez. L'autre particularité était ses oreilles. Peau blanche, oreilles pointues, elle en déduisit qu'il était un Elfe. Un autre étranger à Bouton d'Or.

L'Ange se tourna de nouveau vers l'aubergiste. « Finalement nous serons deux à manger. ». Elle l'avait décidé de façon unilatérale mais si le garçon ne voulait pas se joindre à elle, il aurait le loisir de le lui faire savoir. Elle lui sourit, avant de lui expliquer ce qu'elle entendait par là. « Je dois rester un peu ici donc si c'est ton cas aussi, tu pourras me payer mon repas un autre jour si tu veux. Comme nous sommes tous les deux étrangers et que je ne parle pas très bien le Zul'Dov, on pourra parler ensembles en langage commun, qu'en dis-tu ? ». Elle fit une petite pause, argumentant dans l'autre sens : « Ou si tu parles toi-même le Zul'Dov, tu pourras m'apprendre quelques mots, ou nous pourrons converser un peu avec quelques Réprouvés. ». Les deux lui allaient. Lilith pensait que c'était au contact des autres que l'on apprenait. Elle était très loin de se douter que son interlocuteur ne parlait pas. Mais bon, son Humain non plus ne prononçait pas un mot. Kumiko Akira était muet et écrivait sur une ardoise afin de pouvoir communiquer avec autrui. Le procédé était long mais c'était le seul moyen pour lui. Elle avait appris à être patiente, à deviner parfois ce qu'il voulait dire. Cela faisait tellement longtemps qu'elle ne l'avait pas vu maintenant... Enfin, elle ne devait pas y penser. Lilith reporta son attention sur l'homme, enfin, il n'en était pas encore un. Il avait l'air tellement fragile, apeuré, peu sûr de lui. Se fier aux apparences étaient parfois trompeur mais, pour le moment, l'Ange ne le considérerait pour rien au monde comme un danger potentiel. « Tu es un Elfe c'est ça ? » demanda-t-elle avant de se reprendre. « Excuse-moi. J'en perds mes bonnes manières. ». Elle ne côtoyait pas souvent les Elfes en réalité. Très peu venaient à Libertas parce que la plupart d'entre eux étaient sages, trop pour perdre le chemin de leur existence. « Je m'appelle Lilith. Je suis venue ici pour faire du commerce. » « Et pour résoudre le mystère des cercles aussi ! » intervint l'aubergiste en ramenant deux plateaux avec des bol de bois remplies de victuailles. Au menue : soupe à la viande de bicorne et céréales ramollies dans du lait. « Oui c'est vrai, mais après dîner. » sourit l'Ange. Elle attrapa son plateau puis indiqua à l'inconnu : « Je vais m'asseoir là bas. Si tu veux me rejoindre, tu es le bienvenue. ».

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Mer 01 Juil 2015, 01:56

Espoir vain, ils m'ont entendu, bien évidemment. Celle qui a soi-disant des ailes se retourne vers moi et me fixe quelques instants. Puis elle se moque de moi, ou du moins elle se met à rire. Elle ajoute une petite réflexion sur mon estomac, achevant définitivement de me prouver qu'elle a tout compris du mal qui me ronge actuellement. Ce n'est pas bien compliqué d'un autre côté... Elle agrémente le tout d'un petit clin d'oeil, signe qui se veut complice. Pourtant nous ne nous connaissons pas, comment peut-elle penser que nous pouvons partager la moindre complicité ? Elle est rapidement imitée par l'aubergiste, qui en rajoute une couche en parlant des hommes de la région, qui font autant de bruit avant qu'après manger. Je n'ai pas vraiment envie d'assister à ça à vrai dire, je n'ose même pas l'imaginer tant ça me répugne à cette simple idée.
Finalement, la première femme annonce qu'ils mangeront à deux. Parle-t-elle de moi ? Visiblement oui, puisqu'elle se tourne juste après vers moi avec un grand sourire, avant de plus ou moins m'inviter officiellement. Sa proposition est alléchante je l'avoue, d'autant plus quand je baisse la tête pour jeter un coup d'oeil furtif à ma maigre bourse. Toutefois, si je n'ai pas beaucoup de moyens aujourd'hui, en aurai-je davantage demain pour lui payer à mon tour son repas ? Ce n'est peut-être pas une si bonne idée du coup... Mais j'ai vraiment faim dans l'immédiat, j'aimerais manger au plus vite sans m'attirer d'ennuis. Puis j'ai peut-être des difficultés à communiquer avec autrui, mais je ne suis pas un goujat pour autant. J'aurais encore moins de facilités à refuser maintenant qu'elle m'a proposé. Au pire, je lui paierai son repas sans en prendre pour moi-même, je devrais avoir assez pour ça.

En revanche, elle est plutôt mal tombée si elle espère que je sois de bonne compagnie durant le dîner. Elle ne parle peut-être pas le Zul'Dov comme elle dit, mais moi je ne parle pas tout court. D'ailleurs, même si je venais à hésiter à communiquer avec ma flûte, je ne pourrai rien en faire une fois à table. Difficile de souffler dans un instrument la bouche pleine sans en mettre partout. Si je veux éviter de donner raison à l'aubergiste sur le sujet des hommes qui mangent salement, il vaut mieux s'en passer. Ce détail mis de côté, j'accepte tout de même son offre en lui faisant un oui de la tête. Elle comprendra bien assez vite que je suis "muet" et pourra se raviser si cela ne l'intéresse plus. Ce n'est pas moi que ça dérangera ! Evidemment, je peux toujours écrire également. Cependant, les gens ont rarement la patience d'attendre les écrits dans une conversation. On verra bien.
Pour le moment, on se contente d'une discussion à sens unique en termes de dialogues. Pour ma part, je ne fais que hocher la tête. Ainsi, je lui confirme que je suis un Elfe. Bien sûr, je mens. Parfois, ne pas pouvoir parler a ses avantages, cela se voit beaucoup moins quand je ne dis pas la vérité. Au pire, je rougis ? Cela doit m'arriver tellement souvent qu'il est sûrement difficile de faire la différence entre le mensonge et une énième gêne. Finalement, elle se présente et je peux enfin mettre un nom sur son visage. Lilith. Ca n'inspire pas vraiment la méfiance, mais ça ne m'empêche pas d'y céder tout de même depuis le début, et ça ne changera pas juste avec son prénom. Elle est là pour faire du commerce, et aussi pour résoudre un mystère de cercles d'après l'aubergiste. C'est ce dont elles parlaient plus tôt il me semble, mais je n'en suis pas sûr puisque je n'ai rien écouté. Je ne suis toujours pas certain de vouloir en savoir plus d'ailleurs.

Entre temps, on nous amène de la nourriture. Lilith accepte la sienne et part s'asseoir à une table non loin tout en m'y invitant. Je n'hésite pas longtemps, ma décision est déjà prise depuis quelques secondes. Je me saisis de mon plateau à mon tour avec un bref mouvement de tête pour l'aubergiste, signifiant "merci", puis je me dirige vers la créature ailée. Au passage, j'en profite pour ramasser sur le comptoir quelques supports permettant d'écrire dessus. J'ai généralement de quoi le faire sur moi, mais pas toujours des feuilles. Je pose mon plateau en face de celui de Lilith, puis je m'assoie. Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Il est bien rare que je me montre "tant sociable" avec des inconnus. Pourtant, me voila à prendre l'un des papiers ramassés un peu plus tôt puis à écrire dessus d'une main tremblante. Afin d'éviter que cela se voit, j'appuie celle-ci contre la table pour en limiter les tremblements. Rapidement, je griffonne quelques mots dans le but de me présenter à mon tour.


"Je m'appelle Jasper. Je suis muet. Je suis juste de passage. Quelle histoire de cercles ?"

Mes écrits sont assez courts et brefs, mais je ne vais pas écrire un roman non plus. Ca prend assez de temps comme ça, je dois aller au plus direct. Je pense l'avoir été tout en restant compréhensible. Je fais même un énorme effort en posant une question et en "m'intéressant". Ce n'est pas dans mes habitudes, mais la situation veut que je fasse ce premier pas. Je suis invité après tout, je ne peux pas me conduire comme un profiteur en restant dans mon coin sans communiquer le moins du monde. Malheureusement, je n'ai rien trouvé d'autre que ce sujet auquel je ne voulais pas m'intéresser davantage. Mais je me dis qu'il n'y a pas de raison de craindre une simple discussion, que ça ne peut pas être si terrible d'en apprendre plus sur cette histoire de cercles.
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Sam 15 Aoû 2015, 14:38

Lilith s'assit, attendant de voir si le garçon viendrait la rejoindre. Quel âge pouvait-il avoir ? Il paraissait jeune, mais peut-être n'était-ce qu'une idée ? Elle avait vu des enfants angéliques qui, en réalité, avaient bien quelques siècles. Et puis, n'avait-il pas hoché la tête quant à son appartenance à la race elfique ? La jeune femme ne s'y connaissait pas beaucoup mais il lui semblait qu'eux aussi pouvaient vivre extrêmement longtemps. Disons qu'elle s'intéressait bien plus au bien être de ceux qu'elle rencontrait qu'à leurs particularités raciales. Certains pouvaient penser qu'elle était complètement folle mais elle aurait sauvé un Démon à l'agonie, peu importe l'hostilité naturelle que les deux peuples se portaient. Mais, après tout, peut-être était-ce parce qu'elle n'était pas née Ange ? Elle n'avait aucune idée du véritable mode de pensée des gens de sa race, se contentant de vivre à l'écart de la Citadelle Blanche pour le moment.

L'ancienne Djinn leva les yeux lorsque le jeune homme la rejoint. Elle sourit, visiblement ravie d'avoir un peu de compagnie pour le dîner. Elle n'avait pas encore compris qu'il était muet à vrai dire, se contentant de penser qu'il était certainement timide. Lilith pensait que dans ce genre de cas, il valait sans doute mieux laisser la personne disposer d'une pleine liberté d'action plutôt que de l'étouffer sous des obligations. C'est ce qu'elle faisait à Libertas, toujours proposer mais laisser la pleine décision d'accepter ou de refuser à son interlocuteur. Elle ne prétendait pas avoir trouvé une méthode révolutionnaire mais, pour le moment, cela marchait plutôt bien. Néanmoins, quand elle le vit écrire, elle prit conscience qu'elle avait sans doute tord sur son cas. Il n'était peut-être pas timide... Peut-être ne parlait-il simplement pas couramment le langage commun ? Écrire lui serait sans doute plus pratique. A vrai dire, Lilith ne savait pas que les Elfes parlaient aisément toutes les langues des Terres du Yin et du Yang. Alors, elle attendit patiemment qu'il eut finit, avalant quelques bouchées de la mixture de céréales ramollies pour ne pas le gêner d'un regard trop insistant. Elle n'aimait pas vraiment la texture mais n'avait pas l'intention de gâcher la nourriture. Trop d'individus mourraient de faim dans le monde pour qu'elle puisse ne serait-ce que penser à jeter son assiette. Et puis, cela venait aussi du fait qu'avant elle n'avait pas besoin de manger : son palais n'était pas habitué et tous les goûts lui paraissaient bien trop forts.

Une fois le papier entre les mains, elle comprit définitivement. Il était muet. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle se mit à penser à Kumiko, l'Humain qu'elle protégeait. Lui aussi était muet. C'était sans doute le seul point commun qui les liait. Physiquement, ils n'étaient pas semblables, c'était certain. Psychiquement, elle ne pouvait le savoir, ne connaissant pas encore Jasper. Même Kumiko, elle ne le connaissait pas si bien que cela. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle l'aimait énormément. « Je vois. » finit-elle par murmurer. « Je ne sais pas si tu le sais mais les Anges, comme moi, peuvent protéger des Humains. Je ne sais pas si nous y sommes obligés en réalité mais j'ai moi-même un Humain que j'aime beaucoup. Il est muet, comme toi. ». Elle fit une courte pause, se rappelant de la dernière conversation qu'elle avait eu avec Kumiko. « Sauf que lui écrit sur une ardoise qu'il doit effacer à chaque fois. ». Il se mettait toujours de la craie partout. Lilith sourit de nouveau, avant de déclarer. « En tout cas, je te souhaite un bon appétit, Jasper ! ». Elle avait bien envie de continuer son plat avant de parler des cercles, surtout qu'il risquait de refroidir. Puisqu'elle n'aimait pas la bouillie, l'Ange opta pour la manger en premier, pensant que la soupe à la viande de bicorne serait plus à son goût. Elle avait raison, le plat lui convenait bien mieux.

Après quelques minutes, elle finit par parler des cercles. « Je n'en sais pas beaucoup mais visiblement des cercles se dessinent dans les champs, détruisant en grande partie les récoltes. Personne ne sait ce dont il s'agit. ». L'aubergiste les rejoint, voyant qu'ils parlaient d'un sujet qui tenait à cœur à tout le village. Elle questionna Jasper : « Toi aussi tu veux t'attaquer au mystère ? Si jamais vous réussissez à régler le problème, je vous inviterai quelques jours à manger gratuitement ici ! » dit-elle en envoyant le torchon qui lui servait probablement à essuyer la vaisselle sur son épaule. « On perd beaucoup avec ce soucis... rien qu'en main d’œuvre parce que certains sont superstitieux ! Pas possible ça, des hommes si solides qui ont peur de cercles tracés dans les champs ! Si les Sorciers les voyaient, ils n'hésiteraient plus à nous attaquer ! ». « Les Sorciers ? » demanda Lilith un peu vite avant de se rappeler que les deux peuples se haïssaient cordialement depuis que les Mages Noirs avaient brûlé Bouton d'Or. L'aubergiste acquiesça. « Un Sorcier ici a une espérance de vie proche de zéro. Les hommes se servent souvent de leur corps pour attirer les oiseaux, qui mangent leur chair au lieu des récoltes. A quoi d'autre peut servir un Sorcier après tout ? ». Lilith pinça ses lèvres. Ce que les Réprouvés avaient vécu était, certes, terrible mais elle n'était pas d'accord avec ce mode de pensée. « Peut-être que cela s'arrangera. Mais dîtes nous en plus à propos de ces cercles. ». Il valait mieux changer de sujet. L'Ange aimait vivre en paix mais elle ne supportait pas le racisme. Par le passé elle aurait volontiers remis cette femme à sa place, elle en avait eu le pouvoir, mais aujourd'hui, elle ne pouvait se le permettre. Et puis, à quoi bon, hormis déclencher un conflit inutile ? « C'est la nuit que tout se passe ! Le matin, quand les agriculteurs se réveillent, il y a ces cercles dans un nouveau champs... ». Lilith termina son bouillon. « Sans doute un procédé magique... » murmura-t-elle. L'Ange voyait mal des gens saccager toutes les nuits des champs sans faire le moindre bruit. Elle allait s'y rendre cette nuit afin d'observer. La jeune femme n'était pas superstitieuse mais, parfois, un peu trop téméraire pour son propre bien.

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Lun 28 Déc 2015, 23:49

La femme sourit tandis qu'elle lit mon message. Se moque-t-elle de mon handicap ? Je n'ai jamais trouvé ça drôle pourtant... Elle finit par me dire qu'elle voit. C'est bien, elle n'est donc pas aveugle. C'est une comparaison d'handicaps possibles ? En fait je comprends rapidement que non, quand elle se met à détailler davantage son histoire. Hm... je vois. Elle connait quelqu'un d'autre qui souffre de mutisme lui aussi. Ca explique pourquoi elle a souri un peu plus tôt je suppose. Elle me confie aussi que son Humain, un certain Kumiko, écrit sur une ardoise. C'est une bonne idée, il me faudrait quelque chose comme ça aussi. Ca serait plus simple que de devoir trouver du papier à chaque fois. Enfin techniquement, j'ai ma flûte pour compenser. Je ne me sers des écrits que dans certains cas. Mais comme ils peuvent être assez nombreux parfois, ça serait bien tout de même si je pouvais me procurer une ardoise moi aussi.
Puis elle me souhaite un bon appétit, me rappelant par la même occasion que j'ai également à manger dans mon assiette. Avant de dévorer son contenu, je lui écris quelques autres mots.


"C'est une bonne idée, il me faudrait une ardoise aussi. Bon appétit !"

Je mange sans retenue, tant pis si je dois paraître pour un sauvage. J'ai vraiment trop faim, le goût n'a même pas d'importance tant que je peux me remplir le ventre. Pendant que je m'empiffre, Lilith me parle des fameux cercles. Elle n'a pas grand chose à dire toutefois, n'en sachant finalement pas beaucoup plus que moi. C'est à ce moment que l'aubergiste revient et s'adresse à moi. Elle me demande si je veux résoudre ce mystère. Certainement pas ! Pourtant l'idée de se nourrir gratuitement ici pendant quelques jours est très alléchante. Alors j'hésite, et je me contente de hausser les épaules en attendant de savoir quoi répondre exactement. Puis j'entends le mot "Sorcier", et mon appétit me dit qu'il se passera de nourriture gratuite. Finalement je crois comprendre que les Sorciers ne font pas long feu ici, et mon appétit me dit qu'en fait il aimerait bien manger sans payer. Quoi que l'image d'un homme mort dont le corps se fait becter par les oiseaux le soulève un peu, me faisant stopper net dans mon mouvement. Je préfère reposer ma cuillère et attendre un peu avant d'avaler quoi que ce soit d'autre, je ne suis pas certain que ça ne ressorte pas aussitôt sinon.
Du coup je me montre plus attentif à la suite de la conversation. Il y a deux choses qui ne me plaisent pas vraiment dans toute cette histoire. La première, c'est que d'après Lilith il y aurait un procédé magique là-dessous. Autrement dit ça ne présage rien de bon, si quelqu'un doit résoudre ce mystère il risque de se frotter à quelques problèmes. La deuxième, c'est qu'il faudrait enquêter de nuit puisque selon l'aubergiste c'est toujours une fois le soleil couché que les récoltes viennent à être détruites. En résumé, celui ou ceux chargés d'élucider cette énigme devront s'y prendre de nuit et affronter de la magie. Deux excellentes raisons pour que je n'y prenne pas part.
Il y a des avantages à être muet, enfin à ne pas pouvoir parler publiquement pour être plus exact. Je peux prétexter ne pas beaucoup participer à là discussion à cause de ce mutisme. Ca me permet de ne pas prendre partie, et surtout de ne pas me retrouver mêler là-dedans si je n'en ai pas envie. Or si la promesse de repas offerts est très tentante, j'hésite encore grandement à me lancer dans une telle aventure qui n'est pas sans me faire peur. J'ai bien une question qui me vient en tête, qui pourrait peut-être m'aider à me décider. D'un autre côté, je ne suis pas très sûr de vouloir connaître la réponse... Allez je me lance, je reprends mon crayon et j'écris un nouveau message.


"D'autres ont déjà essayé de résoudre ce mystère ?"

Ai-je bien fait ? Si elle me dit non, alors j'aurai peur de l'inconnu. Si elle me dit oui, ça veut dire que ça a sûrement mal fini pour eux... En fait j'ai bien plus de questions en tête, mais chaque chose en son temps. Quoi que l'une d'elles est de savoir si quelqu'un m'accompagnerait si je décidais de me lancer. Si la réponse doit être négative, ça couperait court à la discussion tout de suite. Il est hors de question que j'y aille en solitaire. Certes je le suis grandement en temps normal, mais pour fuir le danger. Pas pour foncer droit dedans. Si une telle chose doit arriver, alors je préfère être accompagné pour augmenter mes chances de survie. Je rédige donc une nouvelle question rapidement avant qu'on ne réponde à ma précédente.

"Quelqu'un a prévu de vous aider en ce moment ?"
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Le mystère des cercles (pv Jasper White)

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