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 « Meurtrier » qu’ils nous ont appelés | Quête solo

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1157
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Miles Köerta
Lun 28 Déc 2015, 16:59

« Meutrier » qu’ils nous ont appelés
❧ Suite de Ton pire cauchemar
« Qui crois-tu que je sois… »

« Meurtrier » qu’ils nous ont appelés | Quête solo Meurtr10


C’est ce que j’aurai pu appeler un sommeil réparateur si seulement mon esprit ne se débattait pas encore comme un beau diable dans les méandres de ce cauchemar pourtant évaporé. Mais comme le rêve dans lequel je venais de m’éveiller, tout me semblait faux, irréel, dénudé du sens qui aurait dû rendre ce milieu si authentique et vrai à mes yeux. Mais ne vous était-il jamais arrivé de vous demander si ce que vous voyiez était vraiment réel? Depuis la fin de cette épreuve, je ne cessais de me le demander, balayant mes flancs d’un œil soupçonneux, continuellement méfiant, alors qu’autour de moi, le calme régnait doucement. Était-ce seulement la réalité ou m’attendait, au-delà de ces arbres, une tierce épreuve qui aurait tôt fait de briser définitivement mon esprit? Sous la caresse d’une main, je touchais l’herbe en-dessous de moi, m’imprégnant de toutes ces sensations que ce simple toucher immisçait dans mon corps et mon âme. Rêvais-je encore, rêvais-je toujours? Je ne saurais le dire exactement, mais une chose m’apparaissait avec netteté: c’est que cette herbe, qui fléchissait sous mon poids, était bel et bien réelle. Je pouvais en sentir la texture et la légère coriacité. L’eau de pluie se fixait contre sa surface rugueuse. C’était pourtant banal et malgré tout, j’en ressentais un apaisement significatif. Ô douce nature, me trahirais-tu encore une fois?

La pluie martelait mon visage à la manière d’une chute d’eau se jetant dans son bassin en contrebas. Le monde autour de moi était plongé dans le brouillard. Je n’aurais su distinguer le haut du bas et le bas du haut si je ne sentais pas ce gazon mouillé qui frémissait sous les coups de la brise. Je pris une inspiration, poussant sur mes muscles pour qu’ils me soulèvent de ma position. Une fois debout, je me mis à balayer les environs, cherchant de la familiarité dans cet espace étranger. Où me trouvais-je exactement? Je glissais, titubais, encore tremblant par les derniers événements. Placer un pied devant l’autre se faisait à grande peine. C’était comme si la confusion m’entravais de tout mouvement. Je ressemblais à un cadavre ambulant: éveillé dans ma tombe, j’étais livré à moi-même dans cet Univers qui m’était inhospitalier, avec cette pluie et cette brume qui personnifiait, d’une certaine manière, les parts d’ombre de mon esprit. J’essayais de comprendre comment en était-je venu à atterrir dans pareil secteur du monde, mais le foisonnement d’idées qui germa aussitôt dans mon esprit me fit grimacer. Avec un gémissement de douleur, je posais ma main sur mon crâne, plissant des yeux pour me permettre de voir à travers la pluie torrentielle et la brume épaisse: peine perdue, je distinguais à peine les arbres qui se trouvaient devant moi.

Me trainant lamentablement dans l’herbe mouillée, agressé par le torrent qui s’abattait inlassablement, je me dirigeais du mieux que je le pouvais dans cette forêt dense et sereine. Une pensée sournoise habitait mon esprit, comme l’angoisse qui me tordait l’estomac: où me trouvais-je? Cette réflexion ne cessait de se répéter dans ma tête tant la panique qui frissonnait en moi était grande. J’avais l’impression d’être un aveugle s’aventurant dans une contrée étrangère et lointaine. Je ne connaissais rien de ces bois; rien de cet air que j’inhalais; rien de ce sol boueux qui maculait l’ensemble de mes jambes. J’étais perdu; faible par mon esprit, vulnérable par ma condition. Je ne savais même plus où mettre mes pieds, les méandres de ces cauchemars émoussant, manifestement, la précision et la clarté que m’offraient d’habitude mes sens. J’errais tout simplement sans connaissance du terrain, sans certitude de mon état. Dormais-je encore? Est-ce que tout ceci n’était qu’un rêve de plus que je devrai affronter dans le cadre de cette épreuve d’Intelligence? Ce défi n’avait donc aucune fin! Jamais, en m’inscrivant à la Coupe des Nations, j’aurais pu m’imaginer qu’ils allaient ainsi malmener la force de mon mental! Je me sentais perdu, troublé; de fait, cette brume n’arrangeait rien, accentuant cet effet de mystère et de suspense qui habitait, à l’ordinaire, tous les rêves…

Je ne pouvais pas rester immobile dans ces bois. Malgré mon état et l’aspect d’abandon de cette forêt, j’avançais à petits pas lents et saccadés, m’appuyant sur le tronc des arbres lorsque je me sentais violemment tituber. Après quelques minutes, cependant, à m’enfoncer dans les mystères de ces bois, je fis une pause, essoufflé. Le poids de la pluie, la peur de l’inconnu qui pouvait m’attendre derrière chaque tronc, commençaient à me peser sur les épaules et la conscience. Mais je devais continuer, ne serait-ce que pour quitter ce rêve maudit et profiter de ces moments que j’ai tant négligés avec les êtres aimés.

Un serrement au cœur m’étreignit à cette dernière pensée et je levais les yeux vers les cieux dans l’intention de pousser un cri: qu’il se répercute dans le silence pesant des lieux, je m’en fichais un peu. Tout ce que je voulais, c’est que ce cri transperce les couches de rêves et aille se fracasser aux oreilles de ceux qui nous observaient, là-bas, tout là-haut. Puis, j’avais besoin de laisser sortir ce hurlement que je gardais confiné en moi depuis le début de cette épreuve sans fin. J’avais besoin de laisser sortir tout ce que j’avais au fond de la poitrine, de les laisser exploser à l’extérieur de mon être au lieu de les faire mijoter au fond de mes tripes. Je pris une grande inspiration et alors, je me libérais de toute cette peur qui m’enchainait:

« HÉ OH! EST-CE QU’IL Y A QUELQU’UN?! »

Et pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable pendant que j’y étais? Agréable, oui, parce que je sentis immédiatement un poids se soulever de mes épaules. Ça faisait un bien fou, une sensation de pure délivrance. Toutefois, même si l’utile n’avait pas été employé sans raison, je ne fus pas surpris de n’entendre que la pluie s’abattre dans l’environnement et les murmures du vent qui s’insinuaient dans mes oreilles. Rien de ce qui pouvait ressembler à un homme ne se manifesta. Pas même un cri, un mouvement, une preuve de présence; il n’y avait que la brise, voix de ces bois, et le torrent, pleurs du ciel, qui répondaient présent à mon appel. Pourtant, un grand sourire s’étira sur le pan de mes lèvres et je voulus aussitôt recommencer l’expérience: je gonflais ma poitrine, la remplissant d’air, avant de tout lâcher dans un grand cri de Libéré. Je recommençais, je recommençais, jusqu’à en rire, jusqu’à irriter le fond de ma gorge. Ça me faisait du bien, et j’ignorais, bien assez tôt, l’aspect inquiétant de la forêt, cette brume dense qui m’entourait, et cette pluie sans fin qui ajoutait une touche horrifique à la scène. Je me sentais bien et, pour le moment, rien d’autre ne semblait avoir d’importance.

Cependant, n’exagérons rien, j’avais une folle envie de quitter cette épreuve de malheur. Gonflé à bloc, ayant puisé dans mes dernières réserves de courage et de clarté d’esprit, je poursuivis ma marche, m’avançant avec un peu plus de tonus entre les arbres, sans pour autant me départir de cette aide bien précieuse que m’offrait les arbres en me soutenant. Je passais ma main sur mon visage pour m’essuyer de la pluie qui devenait un obstacle à ma vue avant d’entendre, après plusieurs minutes à m’enfoncer dans la forêt, un hurlement. Je m’arrêtais net, mon cœur sortant de ma poitrine dans un bond extraordinaire. Aussitôt, même en ayant les sens légèrement émoussés, je me mis en alerte, continuant d’avancer, mais avec plus de prudence. Je ne saurais dire si cela était un cri d’animal ou celui d’un homme, mais à tous les coups, il avait fait courir sur ma colonne vertébrale un frisson intense de terreur. Envolée douce euphorie et jubilation! Le retour à la… hum… réalité – si je pouvais m’exprimer ainsi – n’en était que plus brutal. Marchant sans bruit, croyant que ce cri représentait mon troisième défi dans cette épreuve, je laissais mon instinct guider mes pas: en effet, je croyais bien que c’était dans cette direction que le cri avait été poussé. Lorsque je ne sus où me diriger, je m’arrêtais momentanément pour balayer les environs. Où pouvait se cacher ce défi, quoi qu’il soit? Contre quoi je devrais encore me battre? Mes démons, je les avais déjà vaincus; mes espoirs perdus, je les avais déjà acceptés. Alors que me restait-il à affronter? Que cachait ces bois sur ma personne que même moi je ne connaissais pas? Doucement, d’une voix plus faible, je soufflais:

« Hé… Répondez. Est-ce qu’il y a quelqu’un? »

Ce hurlement n’était pas le fruit de mon imagination. Je n’étais pas fou quand même. Mais depuis qu’il avait été poussé, plus rien n’avait transpercé la barrière sauvage et épaisse de la forêt. C’était de nouveau le silence, entrecoupé du battement de la pluie et du souffle du vent, devenus familiers à mon ouïe qui ne les percevait pratiquement plus dans mon environnement. Je repris alors ma marche, conscient que je m’éloignerais peut-être de mon objectif, mais croyant à un rêve, j’étais persuadé que celui-ci allait bien vite me rattraper si je tendais à m’éloigner. Alors pas de soucis à se faire de ce côté-là. L’unique inquiétude qui taraudait mon âme, c’était de connaître, justement, la nature de ce nouveau cauchemar…

Réconforté à moitié par ces réflexions, je me forçais à continuer mon exploration, inconscient du danger dans lequel, par conséquent, j’allais me jeter…

Effectivement, cela ne prit qu’une minute, maximum deux, avant que je ne perçoive un bruit distinct de celui de la nature sauvage. C’était un son guttural, entrecoupé d’hoquets et de gémissements de douleur. Je me figeais, net, tendant l’oreille pour mieux entendre à travers tout cet orchestre de bruits vibrants. Oui, je ne me trompais pas: il y avait bien quelque chose sur ma droite. Aussitôt, je portais mon regard dans cette direction, hésitant quelques secondes avant de prendre mon courage à deux mains et de m’engager dans les bois. Contre le feuillage, contre les branches dans les airs et les racines au sol, je me frayais un passage dans la végétation dense avant de buter maladroitement contre un obstacle que je n’avais pas aperçu plus tôt. Je me relevais prestement, ignorant l’amas de boue qui tâchait tout mon ventre et mes mains, et poursuivis sans m’arrêter. Je savais que mon épreuve se trouverait quelque part dans cette direction. Elle m’attendait, et, d’une part, je l’attendais aussi, pour me permettre de me développer et d’évoluer en l’homme que j’avais toujours voulu devenir et incarner. Frappant, jurant, je me mis à regretter mon épée à double lame: elle m’aurait été bien utile en cet instant pour couper les branchages qui me bloquaient et me fouettaient au passage.

Soudainement, je sentis comme un pouvoir s’activer et je n’eus même pas le temps de cligner des yeux que l’arme songée apparut dans la paume de ma main. Mon front se plissa et, doucement, mon attention glissa jusqu’à mon flanc. J’avais ma besace magique qui entourait ma taille. Alors que, depuis le début de cette épreuve, effectivement, je ne l’avais jamais possédé pour combattre les visions qui avaient été mis sur mon chemin. Pendant une seconde, je crus vraiment être sorti de ce cycle vicieux, mais tout de suite après, je me fie à cette idée: ils voulaient me faire croire que j’étais parvenu à sortir, mais j’étais convaincu que ce n’était pas le cas. Au contraire, un nouveau défi m’attendait, je le pressentais… Du moins, je n’allais pas être celui qui allait se plaindre de ce nouvel atout. Maintenant, grâce à ma besace, j’avais accès à un éventail de bagatelles et d’armes qui me serviront certainement au cours de cette épreuve, autrement, je voyais mal pourquoi ils m’auraient permis d’y avoir accès maintenant et non pas avant.


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Petite note du joueur: Miles croit toujours être dans les rêves de l’épreuve d’Intelligence de la Coupe des Nations alors qu’il vient tout juste d’en sortir. En somme, il est de nouveau dans la réalité (il y a juste un gros brouillard et une pluie torrentielle qui s’abat dans cette région cette journée-là. Que de chance! o/)



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Miles Köerta
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Miles Köerta
Lun 28 Déc 2015, 17:06

« Meutrier » qu’ils nous ont appelés
« Qui crois-tu que je sois… »

Commençant à balayer mes flancs avec mes lames, je coupais la végétation qui me ralentissait. La progression, de là, se fit beaucoup plus aisément, et je parvins rapidement à déboucher dans une petite clairière. Non loin, j’étais en mesure de voir des habitations de campagne. Cette épreuve ne me disait rien qui vaille, mais je continuais d’avancer quand même, conscient que je ne pourrais l’échapper bien longtemps.

C’est alors qu’en écho à ces pensées, j’aperçus comme un corps étendu au sol. Il tremblait. De quoi? Je ne saurais le dire précisément. Si c’était le vent, le froid ou un quelconque malaise qui l’aurait pris. Mais sachant que cette personne devait être celle qui avait poussé le cri, d’autres hypothèses firent apparition dans ma tête, toutes plus horribles, angoissantes et inquiétantes les unes des autres. Lentement, avec précaution, je m’approchais de l’être, l’arme au poing. Peut-être feignait-il la mort pour me berner? Un peu de prudence ne me ferait aucun mal. Seulement, ma garde se brisa totalement lorsque je constatais l’état dans lequel se trouvait la personne. Aussitôt, j’accourus dans sa direction avant de me laisser tomber à genoux une fois arrivé à sa hauteur, lâchant mon arme à côté.

« Monsieur! Monsieur! Par Antarès! Monsieur, est-ce que vous m’entendez?! »

La scène était morbide. Du sang maculait la totalité de son corps et déjà, je ne percevais plus aucune chaleur émanant de son corps. Je le secouais doucement, cherchant à trouver la porte de sortie à tant de sang, mais ne la trouvant point, je me mis simplement à crier  aux oreilles du mourant.

« M’entendez-vous! Monsieur, que s’est-il passé?! »

Et moi qui n’avais aucun moyen de le soigner… m*rde à la fin! À quoi cela me servait-il d’avoir en ma possession ma besace s’il ne contenait même pas un petit bandage ou une trousse de soin?! Les yeux de l’homme s’ouvrirent doucement et il m’observa quelques secondes, les yeux aussi écarquillés que la circonférence d’une assiette. Il m’agrippa fermement l’épaule et referma solidement sa poigne sur moi, m’obligeant à me pencher au-dessus de lui pour l’entendre parler. Ses lèvres frémissaient et des mots, que je parvenais difficilement à entendre, franchirent la barrière de ses lèvres, ruisselantes du liquide rouge qui le maculait entièrement. Le corps de l’homme ressemblait à une véritable boucherie.

« La nuit… C’était… elle! Elle… Elle… La nuit…

- Monsieur, je ne vous comprends pas! »

Ses paupières se refermaient déjà. Je l’agrippais avec plus de force, le forçant à garder les yeux ouverts.

« Restez éveillé!

- La nuit… C’est elle qui m’a tué… »

Et il expira une dernière fois, avant que son corps ne se raidisse et que son regard se fige sur un point inexistant. Cela me prit quelques secondes avant de comprendre ce qui venait de se produire et que je lâche le cadavre dans l’herbe, contre le sol qui s’imbibait de son sang avec avidité.
Il venait de mourir.

Battant des cils, je tentais de comprendre ce qui venait de se produire. Le sang de l’homme tâchait à présent mes vêtements. La pluie lavait en partie le liquide écarlate, mais les traces, elles, restaient gravées sur ma chair, indélébiles, comme de l’encre. Le sang tâchait, s’étendait, mais jamais ne partait. J’avais beau frotter mes vêtements, essuyer mes mains sur le gazon, rien à faire, il restait collé à ma peau.

« Le cri venait de là-bas!

- J’espère qu’il n’est rien arrivé à Lanceole! Est-ce que quelqu’un sait où il se trouve?

- Non! Il n’était nulle part dans le village!

- Et m*rde! »

Mon cœur rata un battement alors que j’entendais, distinctement, la voix des hommes qui se rapprochaient à un rythme effarant de ma position. J’étais rempli de sang! S’il me voyait comme ça, je ne payerais pas cher de ma peau! Je me redressais avec maladresse, les répercussions de l’épreuve d’Intelligence se faisant encore sentir à travers tout mon corps, et lorsque je voulus fuir la scène de crime, emportant mon épée à double lame avec moi, je me pris misérablement les pieds dans le cadavre du défunt. La chute fut rude et brutale, laissant entendre un Boum! qui se répercuta dans les quatre coins de la petite clairière. Ce ne fut pas long avant que le concert de voix ne reprenne de plus belle, se faisant de plus en plus forte, en chœur avec le son de leurs pas qui se fracassaient contre le sol de boue et d’herbe. Je voulus me redresser, fuir au plus vite, mais il était trop tard: déjà, je pouvais entendre leur marche qui s’était accéléré et le fracas de leurs armes.

« Regardez! C’est Lanceole!

- Et il y a quelqu’un avec lui! »

J’eus à peine le temps de jeter un coup d’œil par-dessus mon épaule pour croiser leurs regards de fauve, furieux et haineux. Ils s’approchaient dangereusement de moi, avec leurs fourches et leurs faux. p*tain, Miles! Ils vont vouloir t’embrocher! Mais peut-être était-ce ça, mon défi… Rapidement, dans des gestes désordonnés, je fourrais mon épée dans ma besace. Même si ma conscience me criait de fuir, je me levais lentement, me tournant dans leur direction en levant les mains dans les airs pour leur prouver que je n’étais pas armé.

« Laissez-moi m’expliquer!

- Tu ne mérites absolument rien, chien! Tu n’as cessé de tuer les hommes de notre village depuis deux lunes! Il est temps d’éliminer les ennuis à la source!

- Non, attendez! Vous ne saisissez pas! Je suis innocent! Ce n’est pas moi qui aie tué votre camarade! Je l’ai trouvé, agonisant. Il saignait tellement, mon Dieu! Je ne sais pas ce qui s’est passé! Croyez-moi! »

La pointe acérée de leurs armes se dirigèrent sans ménagement vers moi et je reculais d’un pas face à tant d’animosité. Je déglutis, les observant avec un regard de pitié. Je n’avais rien fait. Il fallait que je leur fasse comprendre ce dernier fait!

« Tu es rempli de son sang! Et tu comptes vraiment nous faire croire que tu n’as rien à voir dans sa mort?!

- On devrait te brûler au bûcher pour ce que tu as fait. Lanceole et tous les autres, ils seraient enfin vengé…

- Écoutez-moi, je vous en prie! C’est vrai, ce n’est pas par hasard que le sang de votre compagnon se retrouve sur mes vêtements… »

Les hommes s’avancèrent d’un pas, la menace qui planait autour de leur pointe s’agrandissant. Je levais mes mains encore plus haut, tentant de leur prouver que je n’étais en rien venu ici pour leur causer des problèmes. Je voulais seulement me sortir de ce cauchemar, par tous les Dieux! D’une voix un peu plus pressante et grave, je leur intimidais de me laisser poursuivre.

« … ce n’est effectivement pas par hasard que je me retrouve avec son sang: j’ai voulu lui venir en aide! Mais il a succombé et… et… »

Cette vision de la mort, si proche de moi, m’avait quelque peu ébranlé. Même mon père, je n’avais pu le voir mourir. Alors la voir apparaître dans le regard vitreux d’un homme, sentir tout son corps se raidir et se refroidir… Rapidement, je baissais mes bras pour les serrer contre moi, pour les empêcher de trembler à ce souvenir.

« Saleté! Tu penses que nous croirons un mot de tes vils mensonges? Tu es fait comme un rat. Nous allons te ramener à notre village et tu vas payer pour les fautes que tu as commises. »

D’un même mouvement, ils s’élancèrent vers moi.

Mon cerveau n’eut pas le temps d’analyser la situation. Poussé par un saut d’adrénaline, je me tournais d’un bloc, mes jambes s’étirant déjà pour me permettre de m’enfuir à toute vitesse dans les bois.

« Raah! Non! Il s’enfuit! Il faut le rattraper!

- Tu fuis toujours, pauvre lâche! Pourquoi tu t’en prends comme ça à notre village! »

Mon sang ne fit qu’un tour alors que je retournais à l’intérieur de l’épais couvert arborescent. Distinctement, je pouvais entendre la poursuite qu’ils me menaient, inlassablement, leurs cris et leurs injures s’étendant à tous les recoins de la forêt. J’enjambais les troncs renversés et les racines trop proéminentes;  je me protégeais le visage des branches avec mon bras, mais cela ne les empêcha pas de me fouetter ici et là, m’écorchant à plusieurs endroits. Je faisais fi de la douleur, de la panique et de l’épreuve. Fuir, fuir, fuir. C’est tout ce qui importait à compter de maintenant.

La chasse se poursuivit sur plus d’une trentaine de minutes. Ma respiration commençait à se coincer dans ma gorge. En fait, je ne respirais plus; j’haletais comme un buffle. Me cachant derrière un arbre, je me permis de prendre quelques secondes de pause, n’en pouvant plus de ressentir cette chaleur et ce serrement au creux de ma poitrine, qui me comprimait les poumons. Au loin, je savais mes poursuivants sur mes traces et cette seule pensée me donna le courage de continuer. Je ne voulais pas mourir. J’avais traversé trop d’épreuves ces dernières heures – ces derniers jours? Je ne savais même plus si la notion elle-même de temps avait sa place dans ce que je vivais présentement – pour que tout se termine comme ça, dans une misérable chasse à l’homme. Mais ils ne vont pas s’arrêter tant et aussi longtemps que je ne leur appartiendrais pas. Pour le moment, j’avais répugné à lever la main sur ces braves hommes, mais maintenant que je ne voyais plus aucune alternative à ma situation, je me demandais sérieusement s’il ne voudrait pas mieux que j’en vienne aux mains pour qu’ils me laissent tranquille. Enfin, pas le temps de songer à tout ça. En temps voulu, j’attaquerai si la situation le nécessitait. Pour l’instant, je pouvais encore courir. Mais jusqu’à quel point mes jambes pouvaient maintenir cette cadence? Mais jusqu’à quel point mon corps, lui, pouvait se garder d’employer autant d’efforts? Si un jour, j’avais déjà songer à connaître les limites de mon être, c’était un moment inespéré pour le tester dès maintenant. Je faisais un peu d’humour, mais je n’étais pas apte à rigoler. Vraiment, je ne désirais qu’une seule chose, fuir jusqu’à trouver un coin paisible, isolé, où je pourrais me reposer.

Seulement, la bonne Providence ne semblait pas être de mon côté dans cette situation aussi. Après ma première pause, je commençais à faiblir de plus en plus. Ce court instant de calme, de reprise de souffle, avait troublé mon rythme et à présent, je ne parvenais plus à le retrouver. J’enlignais les pauses sans me rendre moi-même compte de la dangerosité de mon acte. Mais je n’en pouvais décemment plus. Mon cœur allait être sur le point de m’abandonner. J’avais l’impression que mon sang ne montait plus jusqu’à mon cerveau. Une communauté de points blancs et noirs se mettaient à envahir ma vue, me déstabilisant. J’essayais d’avancer à grande peine, mes jambes menaçant de me lâcher à tout instant. Arrête Miles… Assis toi, arrête… Tu ne peux plus continuer… Même ma conscience me priait pour une énième pause. Je l’écoutais, me laissant choir au sol, laissant la pluie laver ma sueur, laver ma fatigue, laver ma peur. S’ils me découvraient maintenant, je ne savais pas si j’aurai la force de me défendre. Je me sentais si faible, à la limite de l’évanouissement que même s’ils me tranchaient la gorge, je ne m’en rendrais même pas compte.


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Miles Köerta
Lun 28 Déc 2015, 17:15

« Meutrier » qu’ils nous ont appelés
« Qui crois-tu que je sois… »

« Où est-il?!

- Il est passé par là! Vite, avant qu’il ne nous sème! »

Oh non… Ils s’approchaient… Dans une dernière tentative, j’essayais de me traîner pitoyablement dans la boue pour me trouver une cachette plus appropriée. Mais j’étais lent, tellement lent, que j’étais le premier à m’en exaspérer! Un dernier effort, cependant, eu raison de moi et je laissais tomber mon visage dans la boue, soufflant contre la terre humide et visqueuse. J’allais mourir. J’allais vraiment mourir.

Est-ce donc ainsi que tout allait se terminer? Que tout ce que j’avais appris, que tout ce que j’avais assimilé allait disparaître sous la fourche de la colère? Je pouvais entendre leur progression, le rythme de leur pas précipités taper sur le sol. Ils étaient de plus en plus proches. Ce n’était qu’une question de secondes avant qu’ils ne me découvrent, mort d’épuisement, au milieu du chemin. Je fermais les yeux, laissant la douce caresse de la pluie glisser sur mon visage.

« AAAAAAH! »

À ce cri, j’ouvris brusquement les yeux.

« Attention Gaël! Il fonce sur toi!

- Ah! Maudit volatile!

- CROUAW! CROUAW! CROUAW!

- Tu vas nous laisser tranquille à la fin!

- Partons! Les mecs, p*tain! On s’en va!

- Mais… Et cet assassin!!

- N’en parlons plus pour le moment! Ça ne sert à rien de revenir au village bredouille avec un œil en moins! Nous amènerons plus de gars avec nous dans quelques heures! »

La dispute ne s’éternisa pas, car j’entendais déjà leurs jurons s’éloigner de ma position. Qu’est-ce qui s’était passé?

« CROUAW! »

Une silhouette me fit de l’ombre et, lentement, je redressais la tête, apercevant un oiseau au plumage lustré et noir. L’or qui coulait de ses iris me fixait intensément. Je battais des cils avant de laisser ma tête s’enfoncer de nouveau dans le sol de boue.

« Ha…kiel? »

Il eut une courte pause et une voix, une voix que je connaissais que trop bien, me répondit.

« Une chance que nous nous sommes croisés, imbécile de Miles… »

Ce fut les derniers mots que j’entendis avant de m’évanouir.


Je ne saurais dire combien de temps s’était écoulé entre ma perte de connaissance et le moment où je m’éveillais à nouveau. Lentement, j’ouvris les yeux. La première chose que je vis fut cet étrange plafond de feuilles qui se trouvaient juste au-dessus de moi. Je clignais des yeux, me redressant lentement.

« Ah! Tu te réveilles enfin! »

Je me retournais prestement sur ma gauche, et y aperçut le jeune garçon qui, ayant repris son apparence humaine, me dévisageait avec un sourire moqueur sur le coin des lèvres. Accroupi à mes côtés, il attendait patiemment sous la pluie que je me réveille.

« Content que je t’ai sauvé la vie?

- Hakiel, tu vas geler! »

Le jeune garçon secoua la tête.

« Ça va. Ce n’est pas moi qui a un groupe de villageois en colère à mes trousses.

- Ce n’est pas la même chose! Raah! J’ai dormi pendant combien de temps?

- Trois heures. D’ailleurs, j’avais vraiment hâte que tu te réveilles. Les villageois sont en chemin. Ils reviennent, avec plus que trois personnes cette fois, pour te prendre en chasse.

- Comment?

- La dernière fois que je suis allé les surveiller, il n’était plus très loin. J’aurais peut-être recommencé à les agresser à coups de bec et de serre, mais je ne suis pas encore suffisamment fort pour maintenir ma transformation aussi longtemps.

- Ce n’est pas grave, Hakiel, maintenant que je suis réveillé. Nous devons partir, et vite.

- C’est ce que j’allais te proposer. »

Prestement, je sortis du petit abri de fortune que m’avait confectionné Hakiel pour me protéger de la pluie. Puis, à nous deux, nous le détruisîmes à grands coups de pied. Les villageois ne devaient pas retrouver nos traces. Après avoir détruit l’abri, nous nous élançâmes sans plus tarder dans les profondeurs des bois.

« Hakiel… Merci de m’avoir sauvé. Sans toi, je serais sûrement déjà mort.

- Pas besoin de me remercier. J’ai seulement sauvé un ami… »

Brusquement, je m’arrêtais de courir et, n’ayant pas prévu que je freine aussi brutalement ma course, le jeune Bélua termina sa propre course dans mon dos.

- Aïe, ducon! Pourquoi t’être arrêté aussi brusquement? »

Je mis fin à ses ronchonnements en l’attirant subitement à moi, le serrant très fort dans mes bras. Surpris, Hakiel ne bougea pas les premières secondes et, le plus surprenant, il ne prononça aucun mot tant il était sous le choc. Seulement, après quelques secondes, il murmura doucement:
 
« Miles?

- C’est la première fois que tu me considères comme tel. Désolé, les émotions m’ont emporté. »

Perturbé, Hakiel finit néanmoins par me tapoter doucement le dos avant que je recule, un léger sourire flottant sur la commissure de mes lèvres. Le Corbeau me dévisageait encore plus étrangement, comme si j’étais devenu fou.

« Mais qu’est-ce qui s’est passé avec toi?

- Tellement de choses! Tu ne peux même pas t’imaginer… »


La nuit descendait progressivement sur les bois, si vite qu’il ne fallut qu’une heure avant que les Lunes nous soient visibles dans le ciel. Le ciel, à cette heure, avait finalement arrêté de déverser son soul sur nos têtes, à notre plus grand bonheur. Continuant de nous enfoncer dans la forêt, dans l’espoir d’y voir une fin, nous nous étions que rarement arrêtés, entretenant méticuleusement l’avance que nous possédions sur mes poursuivants. D’ailleurs, je ne cessais de penser à l’homme qui fut mort dans mes bras, ce fameux Lanceole. Je me savais innocent de ce crime de sang, mais qui alors, qui lui avait enlevé la vie d’une manière aussi horrible?

« Miles? Est-ce qu’on peut se reposer un peu? »

La voix de mon jeune compagnon me sortit de mes pensées et immédiatement, je m’arrêtais de marcher. Comprenant le signe, Hakiel s’effondra au sol, bien heureux de reposer ses jambes.

« Aaah! Quelle galère! J’ai l’impression que cette forêt n’a pas de fin!

- Elle est très grande et je ne sais absolument pas où nous sommes. Tu ne pourrais pas te transformer en Corbeau pour nous guider hors de ces bois en dépassant le couvert arborescent?

- Je ne sais pas si j’en aurais encore la force… Ma Magie est encore si faible et en plus, je tiens à peine debout maintenant. »

Je comprenais, bien trop tard, à quel point je l’avais surmené. Surveiller son tuteur évanoui, surveiller les villageois qui progressaient dans la forêt, changer son apparence, alternant l’homme et la bête; à la longue, ça avait épuisé les maigres forces qu’il avait en réserve. M’agenouillant  face à lui, alors qu’il reprenait un peu de souffle, je me mis à lui ébouriffer les cheveux. Il me jeta à nouveau ce regard étrange qu’il m’avait gratifié quelque heure plus tôt.

« Tu veux que je te raconte ce qui m’est arrivé? »

Le Bélua hocha lentement de la tête et je m’assis face à lui, sur une roche qui me semblait plus ou moins sèche – au contraire du sol qui était complètement détrempé. Je lui racontais alors mon retour sur le Continent Dévasté, après ma tentative de fuite sur le nouveau continent de Tælora, comment j’en étais venu à devenir, pour une deuxième année successive, représentant des Orishas lors de la Coupe des Nations. À ce mot, je crus que l’attention d’Hakiel m’était alors complètement destinée. Je poursuivis, expliquant mes épreuves et la manière dont j’étais atterri mystérieusement ici, dans le fin fond de ces bois par un temps de pluie de vent léger.

« Même encore maintenant, je ne sais pas si je rêve ou si c’est bien la réalité. Ce que je suis en train de vivre est-il le fruit de mon imagination, une nouvelle épreuve que je dois parvenir à accomplir pour me sortir de ce cycle viscéral? Ou alors, ses sensations que je ressens, ces choses que je touche, sont bien réels? »

Hakiel garda le silence quelque instant, assimilant toute l’information que je venais de lui communiquer et, durant une microseconde, je crus apercevoir un sourire sur le pan de ses lèvres. C’est alors qu’il se leva doucement et se mit à avancer dans ma direction. Je ne bougeais pas, même si l’intrigue volait aux quatre coins de ma tête. Qu’allait-il se passer? Avais-je bien eu raison de lui raconter tout ceci? Étais-je toujours dans ces maudits rêves? Hakiel s’arrêta lorsqu’il fut à ma hauteur. Les premières secondes, il ne fit rien. La panique, quant à elle, attrapait l’opportunité pour s’immiscer dans mes pensées.

« Qu’est-ce… qu’est-ce qui se passe, Hakiel? »

Le Corbeau tendit alors sa main pour la poser sur mon bras. Je restais immobile, mais non sans être alerte. Puis, je lâchais un hoquet de surprise avant de me reculer vivement, mais dans mon mouvement, je perdis l’équilibre et tombais de ma pierre. Le rire d’Hakiel se mit à résonner dans mes oreilles alors que je me redressais vivement.

« Tu t’en es vraiment pris plein la face, pas vrai?

- Ouch! Mais voyons! Pourquoi tu m’as pincé comme ça?!

- Tu voulais savoir si tu rêvais toujours, et bien voilà: tu as désormais ta réponse!

- Petit vaurien! »

Je me mis à lui courir après et le garçon s’éloigna en courant, riant joyeusement, non sans se départir de cet air moqueur qui le caractérisait si bien.

« Cours toujours si tu penses que tu vas pouvoir me rattraper!

- Tu vas voir, toi! »

Mais cet instant insouciant n’était pas destiné à durer. Sorti d’entre les entrelacs de la forêt, j’aperçus un carreau filer dans la nuit, la pointe de celui-ci scintillant d’un éclat menaçant. Mes yeux s’écarquillèrent quand je la vis filer dans la direction d’Hakiel. Je voulus courir plus vite; me propulser jusqu’à lui, mais seul un cri parvint à sortir de ma gorge. Un cri qui m’arracha des frissons, qui glaça subitement mon cœur.

« HAKIEEEL!! »

Slash!
C’était comme si, durant ces quelques secondes, le temps s’était brusquement allongé. J’avais vu le carreau voler, s’en aller, partir, droit vers le jeune Bélua qui courait, inconscient du danger acéré qui filait droit sur lui à une vitesse effarante. Il n’avait même pas eu le temps de réagir à mon appel paniqué que le carreau s’était déjà logé dans… le tronc de l’arbre qui se trouvait à deux pas à peine de lui.

Dans ma course folle pour le rejoindre, le temps reprit alors une vitesse normale, voire même accélérée, et, sans pouvoir m’arrêter, m’accrocher à quoi que ce soit pour ralentir ma course, je fonçais dans le petit bonhomme et nous tombâmes à la renverse.

« AAAAAAAAAA!! »

Nous roulâmes pendant un long mètre, moi tentant de le protéger de la chute alors que nos bras, nos pieds, partaient dans toutes les directions, désordonnés. Nous finassâmes par nous arrêter dans une vilaine chute qui me tira une grimace. Paniqué, Hakiel sortit sa tête de mon étreinte et se mit à vociférer violemment.

« Bon sang, Miles! Qu’est-ce qui t’es arrivé!

- Pas le temps de discuter! Ils sont déjà à nos trousses! »


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« Meurtrier » qu’ils nous ont appelés | Quête solo Signat16
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Miles Köerta
Lun 28 Déc 2015, 17:32

« Meutrier » qu’ils nous ont appelés
« Qui crois-tu que je sois… »

Nous levâmes, d’un même geste, nos regards vers le petit plateau que nous venions de quitter dans de belles roulades. En effet, comme je l’avais craint, j’y aperçus des lueurs folles s’élever dans les airs alors qu’une masse conséquente de citoyens en colère convergeait à toute vitesse dans notre direction, hurlant comme des guerriers prêts à engager une guerre.

« QUE LE COUPABLE SOIT PUNI! QU’IL BRÛLE, QU’IL MEURT, QUE SON ÂME ERRE POUR L’ÉTERNITÉ DANS LES ABYSSES DE L’ENFER! » Criaient, à s’en brûler la gorge, les villageois en brandissant leur fourche et leur pelle alors qu’ils descendaient le plateau.

Il n’y avait plus une minute à perdre.

Je me levais précipitamment, prenant Hakiel par le poignet pour l’inciter à courir. Mais le gamin, tétanisé par tant de violence dans ces voix, par tant de haine dans ces battements de pied, peinait à conserver un bon rythme de course. Il nous ralentissait. Brusquement, je le tirais vers le haut avant de l’attraper dans mes bras. Le Corbeau poussa un petit cri mais je lui fis un clin d’œil complice.

« S’ils osent faire de toi leur cible à nouveau, ils vont avoir une bonne raison de me pourchasser cette fois. »

Le petit garçon tremblait de tout son corps et, sans prendre garde, il se changea inconsciemment en corbeau, ses vêtements me tombant entre les bras. Je ne pris pas la peine de lui jeter un coup d’œil lorsque je sentis son poids s’alléger, sa forme se rapetisser. Tout ce que je devais faire, c’était courir et courir. Pas seulement pour sauver ma peau, comme les autres fois; cette fois-ci, je devais le faire pour sauver Hakiel et le protéger, comme je me l’étais promis.

La course sembla durer une éternité. Même si je n’avais pas l’avantage du nombre, j’étais tout de même plus apte à me cacher dans ces bois que leur groupe tout entier avec leurs outils de ferme. Hakiel, toujours dans le creux de mes bras, emmitouflé dans ses vêtements, était constamment parcouru de frissons, que je remarquais à l’intense activité qui agitait son plumage obscur. J’essayais de le calmer, d’être un peu drôle malgré la situation, mais rien n’y faisait: il restait muet, son regard fixant l’horizon au-devant.

« Ne… Ne t’en fais pas Hakiel. Tout va bien aller. Nous allons les distancer et bientôt, nous serons de nouveau au calme. »

Les pupilles dorés de l’animal se tournèrent vers moi et je crus apercevoir son bec s’ouvrir quand, pris de malchance, je trébuchais de nouveau et continuais ma course dans un nouveau roulé-boulé infernal à travers les bois. Mais cette fois-ci, l’arrêt fut plus brutal que le précédent, mon dos venant se fracasser contre le tronc d’un arbre. Sans que je puisse me contrôler, un cri de douleur s’échappa de ma bouche et je me repliais sur moi-même, tentant de refréner la souffrance que je sentais brûler chaque parcelle de ma peau. Ouvrant un œil, j’aperçus Hakiel dans mes bras, toujours sous son apparence animale. Ses yeux étaient clos. Je craignis le pire, secouant doucement le petit animal du bout du doigt.

« Hakiel? Ha… Hakiel?

- Cr…crouaw… »

Un soulagement indescriptible m’envahit à l’instant où je vis l’or de ses yeux apparaître en légère fente derrière ses paupières. Je souris, caressant le plumage de l’oiseau, secouant la tête pour enlever toutes ces visions d’horreur qui ont traversé mon esprit durant cette fraction de seconde.

« Merci, Antarès… Tu es en vie… »

Je le serrais doucement dans mes bras, remarquant qu’un léger filet de sang coulait sur son plumage. Je passais vaguement une main sur mon visage et y découvrit une fente plus ou moins profonde sur mon front. Mais je m’en fichais. Tout ce qui importait présentement, c’était l’état d’Hakiel.

Quand soudainement, j’entendis des feuilles craquer tout près.

« Je sens une bonne odeur… Une si douce odeur…. »

Mon sang se glaça à l’entente de cette voix, suave et mielleuse. Aussitôt, je me levais à l’aide du tronc, grimaçant, le Corbeau dans mes bras, faisant face à la silhouette qui se découpait du paysage.

« C’est toi qui dégage ce parfum? »

Je ne répondis pas, déglutissant plutôt, la défiant du regard.

« Qui es-tu?

- Est-ce toi, jeune homme, qui dégage ce parfum? »

Je me collais le plus possible au tronc de l’arbre, cherchant une sortie des yeux. Cet individu, qui qu’il soit, était dangereux. Je n’avais pas besoin de voir l’étincelle qui brillait dans ses yeux ni même de noter le sourire sadique qui défigurait ses traits. Délicats et fins, pourtant, ceux-ci avaient été creusés dans l’obscurité, dans les ténèbres et dans la pire des démences. S’approchant toujours plus de ces proies, la silhouette se mit à se pourlécher les lèvres et j’y aperçus, dans un soudain éclat lunaire, du sang briller au coin de sa bouche.

« Ou bien alors, est-ce ce petit oiseau, là, que tu tiens dans tes bras? »

Son regard gourmand descendit aussitôt sur Hakiel qui peinait encore à se remettre de la vilaine chute. J’écarquillais les yeux et y aperçut le sang que j’avais remarqué tout à l’heure sur le plumage de mon compagnon. Je crus au début que c’était de ma plaie au visage qu’il coulait, mais en fait, c’était d’une vilaine coupure dans l’épaule du corbeau. Immédiatement, empêchant la créature affamée de l’observer avec tant d’appétit, je serrais le Bélua contre ma poitrine, le cachant dans ses vêtements.

« Ne vous approchez pas…

- Oh…! Si chevaleresque… » Murmura la voix d’un ton malicieux, toujours teintée d’une douceur venimeuse.

C’est alors que les nuages cachant les Lunes s’estompèrent et, dans un brillant éclat argenté, je pus finalement voir la personne devant nous. Et cette vision me choqua terriblement.

C’était une belle femme, tout en grâce et en finesse, simplement vêtue d’une longue robe rouge qui descendait jusqu’à ses chevilles. Son visage, d’une délicatesse infinie, était d’une époustouflante beauté. Malgré la situation, je me surpris à la contempler, tant j’étais fasciné par la beauté qui se dégageait de cet être. De ses longs et soyeux cheveux d’ébène, qui ondulaient légèrement aux pointes, de son nez aquilin, un peu pointu vers la fin, jusqu’à la finesse de cette bouche aux lèvres écarlates, tout en elle était d’une incroyable langueur, sensualité, qui me fit frissonner autant que la noirceur qui semblait l’habiter. Consciente de son charme, elle continua de s’avancer d’une démarche provocatrice, s’approchant toujours plus, toujours trop. De là où elle se trouvait maintenant, j’étais en mesure de sentir son délicat parfum, aussi excitant que les promesses de son corps. Bientôt, elle allait être à notre hauteur. Bientôt, je ne sais ce qu’elle fera de nous. Dans un geste protecteur, je voulus cacher le plus possible Hakiel de son regard sauvage. Je ne pouvais la laisser lui faire du mal. S’il le fallait, je la tuerai…

« Est-ce de la peur que je sens en toi?

- De la peur? Oui, sûrement… Je suis terrorisé. »

Et ce n’était pas des mensonges. Mon corps en entier tremblait au contact des ténèbres de la jeune femme.

« J’adore cette odeur…

- Et vous adorez manger des gens aussi?

- Je préfère dire que je m’en régale le temps d’un intense plaisir » Susurra-t-elle en approchant ses longs doigts fins de mon visage.

Je me crispais à ce toucher glacial, mais je préférais ça au fait qu’elle touche Hakiel de cette même main de diable. Je pouvais sentir ses yeux me considérer, traçant la courbe de mon visage avec son ongle. Mon cœur battait à vive allure. Qu’est-ce que je devais faire? La bousculer? Lui envoyer une décharge électrique? D’un geste sec, elle érafla mon visage et une fine ligne apparut. Ce ne fut pas bien long avant que du rouge ne s’en échappe, doucement, à petites gouttes.

« Hum… Quel délice… »

Son visage s’approcha brusquement du mien et je pus, à une telle distance, avoir une vue d’ensemble de l’intérieur de sa bouche, où deux canines s’amusaient avec mes nerfs. Sans que je n’ose faire quoi que ce soit pour me sortir de son aura charismatique, sa langue vint se poser sur ma joue, joueuse, léchant doucement le sang qui s’échappait de la plaie. Ce contact finit par m’électriser et, sans que je le veuille, un éclair courut sur tout mon corps.

À ce constat, la Vampire recula vivement en sifflant, tel un serpent, abandonnant quelques secondes son masque d’Ange pour montrer son véritable visage. De mon côté, la Foudre se calma instantanément et je me redressais doucement, essuyant rapidement ma joue, là où sa langue s’était amusée à me marquer.

« Tsk! Alors vous, les Vampires!

- Jeune homme, j’aimerai beaucoup m’amuser avec toi. Ton sang ne me satisfera pas – je suis une créature insatiable – mais il reste néanmoins une denrée que je me réjouirais de consommer avec avidité.

- N’y pense même pas… »

Nous nous défîmes du regard. Quand, soudainement, un grand bruit interrompit ce silence pesant. Les villageois.

Dès qu’ils arrivèrent, ils remarquèrent instantanément la présence de la Vampire et leur regard s’attardèrent plusieurs minutes sur son corps, sur ses vêtements, avant de glisser vers quelque chose que je n’avais pas remarqué plus tôt, et qui se trouvait à un mètre à peine de la créature de la nuit.

« Mais c’est Ied… »

Maintenant qu’elle était loin, qu’elle n’exerçait plus ses charmes sur moi, je constatais, effectivement, que sa robe, qui m’était aperçu d’un rouge raffiné et délicat, était en fait le sang qui tâchait un vêtement d’une couleur beaucoup plus pâle, originellement. Les villageois, aussitôt, se mirent à nous dévisager tous les deux. Je criais à leur intention, frustré:

« C’est cette femme que vous devriez pourchasser! Regardez ce qu’elle fait à vos camarades!

- Hum… Je ne penserai pas que tu mettrais tout ça sur le dos d’une lady, jeune homme.

- Sur le dos d’une meurtrière, tu veux dire! »

Un rire cristallin s’échappa de ses lèvres, qu’elle couvrit avec sa main.

« Une meurtrière? »

Son rire s’intensifia avant de s’éteindre dramatiquement, laissant place à une voix plus sombre et dangereuse.

« C’est moi, que tu oses traiter de meurtrière? »

Son regard se braqua instantanément sur le groupe de villageois qui, à ce contact, recula d’un pas. Aussitôt, je songeais à mon épée à double lame, toujours dans ma besace magique, et elle apparut aussitôt dans ma paume.

« Éloignes-toi!

- Et qu’est-ce que tu crois vouloir faire avec cette arme?

- T’arrêter une bonne fois pour toute.

- Tiens! La bonne blague! »

Son bras se tendit alors vers le groupe de villageois, figé dans une expression d’horreur.

« C’est plutôt contre eux que tu devrais tourner ton arme!

- À ce que je sache, ce ne sont pas eux qui ont tué des hommes! »

Je tentais d’oublier le moment où le carreau d’une arbalète avait failli atteindre Hakiel…

« Tu es bien ignorant… Pauvre créature… »

Que voulait-elle dire par-là? Je m’approchais d’elle avec mon arme, la menaçant.

« Arrêtes de jouer aux devinettes avec moi!

- C’est vrai. Tu n’es pas suffisamment vif d’esprit pour comprendre que tu te bats dans le mauvais camp.

- Qu’est-ce que tu veux dire?! »

Son regard vermeil continuait de toiser l’ensemble des hommes avec leurs outils de ferme.

« Va leur demander. Va poser la question à ces hommes qui m’ont presque laissé pour morte dans ces bois! Va leur demander, alors, qui est le véritable meurtrier! »

Je m’arrêtais aussitôt d’avancer dans sa direction et, lentement, je me tournais vers le groupe composé d’hommes. Que des hommes…

« Ils m’ont recueilli alors que je n’étais qu’une petite fille. Ils m’avaient promis protection et logis… Mais ce qu’ils avaient oublié de préciser, c’était à quel prix… Ils m’ont violé, battu lorsque je me rebellais. Une fois, j’ai tué un homme et ils m’ont tabassé jusqu’à l’évanouissement. Et même évanoui, je sentais encore  les coups pleuvoir sur mon corps! »

Une tension palpable, gorgée de haine et de colère, se sentait entre les hommes et la jeune Vampire.

« Ensuite, ils m’ont abandonné comme ça, sans soin, ensanglantée, en plein cœur de cette forêt sauvage et sombre. Maintenant, dis-moi. Dis-moi qui est le meurtrier. Ils ont tué l’enfant que j’étais, ils ont tué mon enfance…

- Est-ce que c’est vrai? »

Ils ne répondirent pas, leur regard cherchant le soutien de tous et chacun, sans en trouver un seul capable de leur souffler un semblant de courage. Une rage difforme naquit au fond de ma poitrine et, cette fois-ci, je me tournais pour faire face aux hommes.

«  Je répète: ce qu’elle vient de raconter, est-ce vrai? »

Leur silence répondait de lui-même.

Ce souvenir qu’ils avaient voulu oublier, qu’ils avaient voulu enfouir profondément dans les croûtes de la Terre, avait finalement ressurgi, laissant voir à tous le fruit de leurs erreurs, leur propre création. Les hommes avaient lâché leurs armes et, s’agenouillant tous au sol, ils avaient réclamé le pardon de la belle Sylva. Elle les avait regardés avec mépris, et je pouvais sentir la colère bouillir en elle. Après tant d’années à avoir souffert, à sentir son esprit se briser petit à petit, ils s’en allaient avec de simples excuses?

« Vous plaisantez… »

La Vampire les fusillait du regard. Elle était devenue une créature de haine et de fureur par leur faute. Leur faute. Pendant quelques secondes, je la regardais du coin de l’œil avant de baisser mon arme et de la rentrer dans ma besace magique.

« Quel acte ignoble… »

Je ne pris même pas la peine de les regarder, tous aussi misérables qu’ils étaient. Plutôt, gardant soigneusement Hakiel dans mes bras, ce dernier ne semblant pas conscient de ce qui se déroulait autour de lui, je leur tournais le dos, m’adressant directement à la Vampire.

« Je m’en vais, lui dis-je dans un souffle.

- Pardon?

- Je m’en vais. Alors je ne t’arrêterais pas… »

Doucement, son visage se tourna vers moi et je notais le petit sourire qui s’était profilé sur les lèvres de la créature de la nuit.

« Tu es donc ce genre d’homme… Intéressant.

- Je me dis simplement qu’un crime ne peut être impuni aussi effrontément. »

Nous gardâmes le silence, tandis que les hommes devant nous commençaient à paniquer, à sentir leurs pouls s’accélérer. Avaient-ils compris mon sous-entendu?

« … Merci.

- Pas de problème. »

Et sans me retourner, je m’éclipsais dans la nuit, sous le faisceau lunaire, prenant bien soin d’user de mon pouvoir de privation de l’ouïe sur Hakiel, alors que le chant du vent emportait le hurlement des condamnés.


J’étais couché dans le lit de notre cabine, à Miles et à moi. Je ne saurais dire combien de temps avais-je dormi, mais dès que je m’étais réveillé, je me trouvais dans cette même pièce, Miles veillant sur moi. Dès que j’avais ouvert les yeux, il m’avait souri, me demandant immédiatement si je me sentais mieux. J’ai dû lui avouer que j’avais un peu la nausée, mais il me rassura aussitôt en affirmant que cela était peut-être dû au navire.

« Le navire?

- Oui. Je nous ramène à Médigo. Ou aurais-tu préféré que je te laisse chez ta mère? »

Vivement, je secouais la tête.

« Non, absolument pas. Je croyais pouvoir lui faire confiance, l’aimer comme un fils aimerait sa mère, mais ça m’est impossible. Je… Je ne suis pas capable de lui pardonner. »

J’avais fermé les yeux quelques secondes, sentant un drôle de resserrement au niveau de mon épaule et en jetant un coup d’œil, j’y aperçus un solide bandage. Ah… oui, ça me revenait. Notre dernière chute ne m’avait pas épargné, même en ayant été dans les bras de Miles.

« Puis, j’ai compris que ma place n’était pas au sein des Béluas. Je veux vraiment retourner à Médigo, Miles. Je veux qu’on rentre à la maison… »

Me souriant avec bonheur, l’Orisha m’ébouriffa vigoureusement la tignasse.

« Nous rentrons, Hakiel. Pour ça, tu n’as pas à t’en faire. Bon, je vais aller te chercher quelque chose à manger. Tu dois être affamé.

- Euh! Miles, attends un peu! Est-ce que je peux te poser une question?

- Bien sûr. Quelle est-elle?

- Je me souviens de l’étrange femme dans les bois, mais après, c’est le vide complet. Qu’est-ce qui s’est passé? Est-ce que tu… tu l’as tué? »

Il eut un silence pesant et je crus, durant un instant, qu’il lui avait vraiment enlevé la vie.

« Si je l’ai tué? Non, pas du tout. D’une certaine façon, elle était déjà morte à l’intérieur et je n’ai rien fait pour. Au moins, j’espère qu’aujourd’hui, elle se sent un peu mieux…

- Qu’est-ce que tu veux dire? »

Il prenait un air trop évasif à mon goût.

« Je dis simplement que justice, il me semble, a été faite. Maintenant, repose-toi. Tu en as besoin. Je reviens rapidement! »

Je gardais le silence, m’étendant plus confortablement dans mon lit. Qu’est-ce que Miles sous-entendait en disant que la justice avait été faite?


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