-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Rencontre sur un pont [ PV Soma ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Lun 8 Fév 2016 - 21:04

Les yeux de Logan étaient fermés, il appréciait la brise marine qui venait caresser son visage. S'il était sortit ce n'était pas par hasard, c'était le moment préféré du Chaman. Le coucher de soleil, et depuis qu'il était monté sur ce navire il n'en avait pas raté un seul. Penché à tribord, les bras croisés comme à chaque fois il regardait l'Horizon de ses yeux verts appuyé sur la rambarde. Ce spectacle lui réchauffait le cœur, les rayons du soleils venaient mourir dans des teintes pourpres en se reflétant contre la mer. C'était un tableau des plus beaux, mais il était en train de s'avouer une chose. Un pareil spectacle ne pourrait jamais être retranscrit. Jamais comme il se devrait de l'être en tout cas. Il manquerait la fraîcheur de la brise, le gout salé sur ses lèvres un peu asséchée par le vent marin. Alors en effet, tout de suite c'était un spectacle qui se devait d'être vécu.

Ses cheveux grisonnant volaient au gré du vent revenant dans des positions bâtardes lors des accalmies puis s'envolaient à nouveaux quand ce dernier repointait le bout de son nez. Logan était vêtu de bleu et gris avec un tel soleil il ne portait pas de noir. A son âge ce serait le meilleur moyen de mourir d'une insolation. Son teint était plus bronzé que d'habitude et s'il n'avait pas sa mèche blanche sur la tempe on ne l'aurait pas reconnu comme un Chaman. Cependant, peut-être était-ce le côté vieux grizzli ou son air sec et ronchon mais personne n'était venu lui parler jusqu'ici. La compagnie commençait à lui manquer, Shana était partie peu après lui pour régler quelques affaires et il faisait le voyage seul. Le vieux Loup avait bien tenté une discussion avec deux trois types, mais ça c'était plutôt mal passé. Le sexisme n'était pas son truc, plus un truc de marins. Lui, il était plus du genre à lire des livres et c'est surement ce qu'il ferait à la tombée de la nuit. S'allumer une bougie et lire seul sur le pont. La lecture et le coucher de soleil étaient devenus ses petites habitudes sur le navire.

Deux marins faisaient un peu de bruits à déplacer des caisses, ce qui le tira hors de sa contemplation et le ramena où il se trouvait, un navire. Le bateau était plutôt grand, c'était un navire de transport de marchandises. Comme souvent, ils arrondissaient le voyage en prenant plusieurs passagers. Pour les voyageurs, ils gagnaient un voyage inconfortable peu cher et les marins pouvaient se faire un peu de sous et de compagnie. Le pont, bien que vieux avait le mérite d'être bien entretenu. Les voiles autrefois certainement grises commençaient à se déteindre. Le Chaman était d'ailleurs plutôt étonné de voir si peu de passage sur le pont. Lui qui était un amateur d'air frais.

Il se tournait et c'est alors qu'il vit une femme qu'il avait déjà remarquée plus tôt lors de la croisière. Contrairement à d'autre, Logan se fichait des couleurs d'épidermes cependant il tiquait plus sur sa corpulence. Elle était maigre et son visage lui donnait l'air d'être en peine. Le vieux Loup serra la mâchoire, il eut envie de faire quelque chose pour elle et alors que leurs regards se croisèrent, il lui esquissa un hochement de tête et un sourire poli. Aucun son ne sortit de sa bouche, mais ses lèvres laissaient échapper un " bonsoir " facile à comprendre même pour ceux n'ayant pas l'habitude de lire sur les lèvres. Le geste était simple, Logan donnait tout simplement de la considération à cette femme, certes il ne s'était pas montré loquace jusqu'ici mais ce voyage lui semblait trop silencieux. Que ce soit vis à vis de lui ou des autres, peu des navigants s'étaient vraiment croisés pour discuter. Et s'il n'avait pas eut peur de passer pour un vieux pervers il serait sûrement venu à elle pour discuter. Mais voilà, cette dame aussi charmante fût-elle, peu importe comment sa maigreur attisait l'empathie du Chaman. Il avait le mérite de ne vouloir importuner personne. Une fois son hochement de tête, son respect et toute sa considération offerte il se tourna à nouveau vers le spectacle marin. Quelque part, il espérait qu'elle viendrait discuter. Il eut un rictus, amusé Logan se frottait sa barbe. Le voilà comme un gamin de treize années pas foutu d'aller parler avec une Dame.

Il se mit alors à siffloter un vieux chant qu'il avait apprit dans le désert. Un chant dépeignant le Désert comme une forme entière, un seul être formé de milliards d'autres. Une personnification de l'entité du Désert formée par une infinité de grains de sable. Le vieux Loup jouait avec une pièce de cuivre qu'il avait gardé de son passage dans le désert se demandant comment se passerait ce voyage.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 24 Fév 2016 - 1:11

    « Bel, tu vas devoir rester avec mes tantes. » Le chat tiqua. « Quoi ? Mais pourrrrrquoi ? Elles sont horrrrrrribles ! »
    Bel sauta sur le lit de Soma et s’approcha d’elle. L’arrière de sa croupe était hérissé. La sorcière le calma avec quelques caresses.
    « Je préfère encore te savoir ici qu’auprès de lui. Il t’a menacé. » Soma le prit dans ses bras et le serra contre lui. « « Mais je ne t’oublierai pas mon cher ami. » Il se mit à ronronner, la jeune sorcière le cala sur son épaule. Le chat ronronnant dit « Prrrrrr, tu m’as eu sorcière prrrrrrr, je n’irrrrrrais pas avec toi prrrrrrum mais prrrrrromets-moi de fairrrrrre prrrrrr attention à toi. »
    « Je te le promets. » Elle lui embrassa le haut du crâne, laissant une marque mouillée sur les poils courts du matou. « Je viendrais te chercher dès que je le pourrais. » Bel le Grand releva son petit museau. Il sentait mauvais. Soma l’aurait normalement chassé, mais les adieux étaient loin d’être des choses habituelles par ici. « Prrrrrrrrum, ne prrrrromets pas des choses que tu ne peux pas tenirrrrum sorrrrcière. »


Le lendemain, Bel Le Grand put observer Soma partir à travers l’une des fenêtres de la maison. Le pauvre chat était enfermé dans le salon des invités jusqu’à temps que les vilaines tantes reviennent. Quant à Somazéline, elle allait rejoindre son mari qui était déjà arrivé, depuis quelques semaines, sur le continent du Matin Calme. La jeune épouse quittait sa maison natale, le lieu de vie de toujours, escortée sous le regard malveillant de Chiara et Kyrie. Le père de la jeune mariée n’était pas présent ; ceci était peu étonnant, il n’assistait jamais à un au revoir. Il avait confié cette tâche à ses sœurs aînées, qui assuraient sans doute mieux que lui ce devoir envers la famille. Soma était donc assise face à ses tantes, toutes aussi ennuyées qu’elle, car le voyage était long jusqu’à Sceptilnôst.

    « Somazéline, épargne-nous ta tête d’enterrée. On t’évite déjà d’y aller à pied. » La nièce acquiesça. En plus d’avoir mis sa capuche, elle recouvra la moitié de son visage à l’aide de sa grande écharpe.


Elle partait léger ; Chiara et Kyrie n’avaient pas autorisé au couple d’emporter plus que les habits de la jeune mariée. L’époux n’avait rien dit ; il avait de toute façon reçu la dot des fiançailles, qui représentait assez pour s’acheter un appartement, de nouveaux meubles et de quoi survivre le temps de quelques mois sans travailler. Dans le doute, Somazéline avait ‘emprunté’ une petite bourse de jeu du père, qu’elle avait trouvé dans sa veste la veille. Elle ne faisait pas confiance ni en sa famille, ni en son époux : les deux parties représentaient une sorte d’ennemi que Somazéline se devait de craindre jusqu’au jour où elle réunirait assez d’argent pour devenir indépendante.

Ainsi, la jeune sorcière embarqua au petit matin du jour qui suivit. Ses tantes étaient reparties aussitôt arriver, laissant à Soma le loisir de visiter Scelptinôst seule la nuit. Elle resta néanmoins sur les quais non loin de son transport, ayant peur de se perdre dans l’étendue citadine. Le navire partit quand le soleil fut au zénith ; cela faisait déjà quelques heures que Soma s’était installée dans l’une des nombreuses cales, du côté des femmes. Ils n’étaient pas beaucoup de voyageurs en plus des matelots. Toutefois ils étaient assez pour que Soma ne retienne pas tous les visages. Toutes les personnes présentes lui parurent hostiles ; elles étaient inconnues, peu communes. Somazéline n’était pas souvent sortie de chez elle et le monde ne venait pas à elle non plus. Elle resta ainsi éloigner des marins et des autres. La seule portée des voix masculines l’effrayait comme une souris ; elle n’avait pour sûr pas l’habitude de fréquenter des lieux aussi étrangers.

Au fil du temps, les quelques femmes présentes sur le bateau de marchandise, vinrent à sa rencontre. Elles étaient toutes voisines de couchage, c’était quasiment impossible que Soma loupe leur passage. Ainsi, la jeune sorcière s’ouvrit doucement à la conversation. Elle échangea d’abord des mimiques discrètes, puis des mots simples. Certaines ne parlaient pas la langue commune ; ce qui rassura d’une part la sorcière qui avait peur de mal s’exprimer. Doucement, elle se mit à parler avec les gestes puis les expressions du visage pour finir avec des intonations de voix.

Au bout d’un demi-cycle lunaire, elles avaient inventé une langue manuelle, pour échanger des formalités ou des brèves discussions comme « ton mari va bien ? et ton enfant ? tu n’es pas malade j’espère ? » Cela leur suffisait. Certaines avaient embarqué en famille, d’autres avec leur compagnon. Rares, comme Soma, étaient vraiment seules sur le navire.

Accompagnée par l’assurance née des nombreuses conversations, Somazéline décida de sortir plus fréquemment sur le pont, où se tenait les mâles dont les cris l’effrayaient. Au départ, elle sursautait à chaque mouvement ou cri brusque ; ce qui était très fréquent. Les muscles de son dos et de ses épaules n’avaient de cesse de se crisper. Ses expressions faisaient sourire certaines femmes qui percevaient très bien sa peur passagère. A force de se tenir de la sorte à chaque « surprises », Soma eut incessamment des courbatures.

A la tombée du soleil, alors que l’un des mousses au service des cuisines donnaient à manger aux passagers, Somazéline entre-aperçut les yeux d’un öhm posés sur elle. Il était rare qu’elle remarque un visage aussi expressif ; elle ne savait pas réellement lire les expressions du visage mais elle aurait juré qu’il était bienveillant. Il la salua. Sentant son pouls battre à la chamade, la sorcière se contenta d’être servie et disparut aussitôt dans la foule de passagers. Elle alla s’asseoir par la suite dans un coin où certaines personnes familières étaient et dîna rapidement. Avant de rentrer dans le ventre du navire, pour aller se caller contre le balluchon qui lui servait de dossier, Somazéline rechercha discrètement le visage expressif aperçu plus tôt. Elle ne le vit pas. L’öhm était sans doute descendu comme la plupart des voyageurs. De nombreux marins étaient bien sûr présents sur le pont. Ils remarquèrent à peine la présence de Soma, restée pour profiter de l’air frais et salin.

Le soleil embrassa l’horizon ; l’océan devint aussi sombre que la pierre de jais et le soleil pourpre. De multiples couleurs chaudes se succédèrent avant qu’un violet pâle n’intervienne pour laisse place à des couleurs plus sombres encore. Il faisait nuit noire ; les marins aguerris avaient d’ores et déjà allumées les lanternes sur le pont. Somazéline se releva, engourdie par le vent et se dirigea vers la cale quand elle entendit un sourd chant venu de l’autre côté du pont. Une silhouette se distinguait à peine et le clapotement des vagues contre la coque empêcha une bonne écoute. Elle s’attarda, hésita et s’y dirigea. La souris s’avançait prudemment, elle craignait qu’on ne l’entende.

    D’une toute petite voix, elle dit « Bonsoir, le froid … mord ce soir, faites attention… au vent. » Elle se sentit trè stupide quand elle comprit que le vent assourdissait sa voix. Ce pourquoi, elle fit demi-tour.



Mots = 1 150
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 24 Fév 2016 - 14:00

La nuit était tombée et le ciel dégagé laissait place à une nuit étoilée des plus magnifiques. A tel point que Logan conclut que ce ciel était le plus beau depuis le début de son voyage. Une once de nostalgie venue de nulle part venait s'emparer de son cœur et allait qu'il continuait à chanter derrière lui une petite voix hésitante et tremblante se fit entendre. Mécaniquement la voix mûre de Logan s'arrêtait de chanter puis il se tournait alors vers celle qu'il avait aperçu tout à l'heure. Logan la détaillait encore un peu cependant elle était de dos. Partait-elle déjà ? Il n'avait pas tout compris mais l'essentiel était là. Un sourire se dessinait sur le visage de Logan, c'était une gentille attention que de braver le froid.

Logan était un homme à faire des erreurs certes, mais une fois, pas deux. Puis un peu de compagnie sous un ciel comme celui-ci ne lui ferait pas de mal. D'un pas agile il se dirigea vers cette inconnue alors qu'il enlevait sa veste de fourrure puis se mit à côté d'elle pour lui tendre. La capuche la protégerait du vent et la fourrure intérieure réchauffée par la chaleur corporelle de Logan ne serait pas désagréable pour une nuit en mer. Son ton se voulait conciliant, sinon même réconfortant. A l'image de cette nostalgie inconnue procurée par la nuit. Mais la façon dont il lui tendait sa veste semblait tout de même sans appel, elle ne pouvait pas refuser sans offusquer.

- Ne m'abandonnez pas déjà, j'ai à peine pu entendre votre timbre.

La chemise qu'il avait pour l'habiller était entre ouverte au niveau du coup laissant voir son tatouage mais aussi les quelques cicatrices en forme de morsure qui remontait vers son coup. Le Loup Gris ne semblait pas du tout avoir froid, ou même avoir peur d'avoir froid. En tout cas, il saurait accepter un peu de fraîcheur physique pour récupérer un peu de chaleur humaine. Il reprenait, le ton se voulait doux et les mots semblaient s'échapper facilement de ses lèvres, comme s'il était à l'aise avec la rencontre d'autrui.

- La compagnie se fait rare ces derniers temps pour ma part. Alors si vous me faisiez l'honneur de converser quelque peu avec moi j'en serai ravi.

Son côté gentleman ressortait et au fond de lui était content d'avoir réussi à formuler les choses ainsi. Le Loup Gris n'avait pas l'impression de passer pour un vieux prédateur ou même d'importuner d'une quelconque manière. Et alors qu'il allait presque en oublier les manière, il se présenta alors.

- Logan Torth'en, enchanté.

Et il l'était, cela se ressentait dans sa façon de sourire. Sa voix mûre gardait cet air calme et reposé, mais son sourire chaleureux semblait vouloir signifier que la compagnie lui ferait un grand plaisir. Il est vrai que la lune et les étoiles sont des spectacles qui sont de tailles, mais rien de mieux pour apprécier un spectacle comme celui-ci qu'une rencontre ou sinon même une discussion. Il pourrait parler de tout, que ce soit du reflet de la lune blanchâtre contre les vague, ou des gens présents sur la bateau. Le Chaman aimait échanger de toute les manières.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 24 Fév 2016 - 15:45

Le vent était levé et les voiles du mât de misaine et du grand mât étaient gonflés. Le bateau voguait rapidement vers les terres inconnues ; Soma sentait l’air du renouveau presser son visage et balancer ses vêtements. Elle ne savait pas réellement si elle avait hâte ou non de mettre un pied à terre sur ce territoire si mystérieux. Elle en avait déjà entendu parler via son père et son mari et on lui avait expliqué brièvement que c’étaient des lieux neutres, où toutes sortes de populations cohabitaient. D’une part, la jeune sorcière éprouvait une curiosité d’enfant à découvrir un nouveau paysage mais d’une autre part, un sentiment angoissant naissait en son sein. Elle redoutait la cohabition avec l’époux ; le sorcier lui avait paru fragile face aux parents mais l’instinct de Somazéline lui indiquait qu’il était tout sauf un bel agneau blanc et frêle.

Un frisson traversa la colonne vertébrale de la jeune femme, ses muscles un à un se contractèrent devant l’effet du froid. Elle était repartie pour rentrer dans les cales, là où la chaleur humaine se faisait le plus ressentir d’un pas pressé, mais sa marche fut stoppée par une ombre souriante. Malgré le vent, il avait haussé la voix pour se faire comprendre. Somazéline regarda un bref instant le manteau, elle voulut décliner la demande mais, face à la faiblesse éprouvée à cause du froid, elle se résolut et, timidement, remercia l’individu.

    « Merci… » Elle regarda un bref instant autour d’elle, craignant d’être observé par une force invisible et fut soulagée quand elle sentit le poids du manteau peser sur ses épaules.

Ils parlaient la même langue, ce qui rassura la jeune femme qui se sentait inapte à converser d’une quelconque autre manière, de peur d’être ridicule. On ne l’avait pas préparé au grand froid de l’Océan, ses tantes avaient sans doute peu pris le bateau depuis qu’elles étaient nées. Somazéline attendit un instant, le temps de reprendre son souffle et posa ses prunelles bronzites sur le Logan Torith’en. Il ne s’agitait pas face au vent de la mer bien que la couleur de sa peau faisait penser à Soma au cuir de daim que les artisans tannent. Il résistait mieux qu’elle
    « Vous êtes sûr… Logan Torzen ? Je veux dire, tomber malade en mer n’est peut-être pas très agréable… Vous êtes sûr ? » se risqua-t-elle à demander plusieurs fois, maintenant qu’il lui avait prêté son habit. Subitement elle se dit que l’öhm n’aurait pas fait cet effort si les cales l’intéressaient. Après tout, Logan Torith’en ne semblait pas être pressé par le temps. « Je me nomme… » Fallait-il donner son nom, le vrai ? « Soma. » abréger son prénom était sans doute plus simple à faire que de mentir directement à une personne aussi gentiment intentionnée.

Elle releva la tête, car son cou fatigué par le temps s’était légèrement abaissé. De là, elle paraissait beaucoup moins petite que lorsqu’elle se recroquevillait sur elle-même.

Elle releva la capuche du manteau lourd et s’emmitoufla entièrement en-dessous, faisant ainsi disparaître à moitié son visage d’ébène. Ses yeux, rendus brillants par le vent froid, rencontrèrent à de nombreuses reprises le regard émeraude de Logan.
    « Vous voyagez accompagné ? » Elle dut articuler pour se faire entendre.

Une odeur musquée vint caresser le nez de la jeune femme qui ne l’avait pas remarqué plus tôt. C’était agréable à sentir. Elle ne s’attarda pas à regarder l’homme plus longtemps, ne souhaitant pas se montrer impolie plus qu’elle ne l’était déjà.

Mots = 580
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 24 Fév 2016 - 20:39

Elle acceptait les vêtements qu'il lui prêtait, Logan était satisfait. Il était très empathique et encore plus avec ces dames. Tomber malade en mer, c'est un phénomène étrange mais Logan était depuis toujours tellement persuadé de ne pas pouvoir tomber malade que finalement cela ne lui arrivait que très peu. Il rassurait celle qui se nommait Soma en faisant un non de la tête amusé. Logan s'en tirerai très bien sans sa veste. Après tout elle semblait en avoir plus besoin que lui, et alors qu'elle acceptait de se joindre à lui il se tournait vers la rambarde pour s'y accouder en l'invitant à venir par la même occasion. Ils étaient non loin de deux lanterne qui éclairaient doucement le visage de Logan, sa peau ne donnait pas la sensation d'être celle d'un Chaman. Pour quelqu'un à même de communique et vivre avec les morts, tout semblait bien vivant chez lui. De la couleur de sa peau, en passant par sa chaleur corporelle jusqu'à son odeur. La flamme de la lanterne semblait vouloir hypnotiser Logan mais il se concentrait à regarder sa nouvelle compagnie.

Soma semblait se redresser et se tenir plus droite ce qui plaisait déjà plus à Logan. La voiture recroquevillée et la tête penchée lui donnait un air soumis. Le Chaman ne connaissait rien d'elle, rien de sa vie ni même de son caractère. Mais sa nouvelle posture lui parlait déjà plus. A ses yeux, une belle femme était une femme sans peur. C'était la règle numéro une, et ce n'était pas une critique envers les femmes qu'il se faisait, loin de là mais plus envers les hommes.

- Malheureusement non, ma seule compagnie pour ce voyage sont quelques livres et une pipe. Maiiis je ne m'en plains pas, les livres sont gorgés d'histoire et quelque part de compagnie. Mais c'est sûr que les histoires contées par un livre ne sont pas toujours aussi stimulante que celles contées par des êtres en chair et en os.

Penché en avant, ses cheveux volaient avec force au gré du vents, ses avant bras appuyés sur la rambarde et ses doigts entre croisés. Logan avait le corps durci par le temps. Ses doigts montraient qu'il savait tenir une épée ou tirer à l'arc du fait qu'ils n'étaient pas exempts de défauts ou même de traces liées à des blessures. Son allure athlétique allait dans ce sens, mais le fait que ce ne soit pas un gros tas de muscle allait aussi dans un autre sens. Celui de son Esprit, un Esprit qui se veut compréhensif, ouvert aux choses qui l'entourent. Même un certain raffinement, Logan était un fervent adorateur de Cultures en général. A tel point qu'il était curieux de connaître plus Soma, avait-elle un histoire ? Que connaissait-elle d'original ? Ce n'était pas de la curiosité mal placée, juste son âme d'enfant avide de découvrir le monde qui voulait parler.

- Alors Soma, que vous vaut l'honneur de prendre un navire et rencontrer pareil spectacle ?


Il désignait alors les étoiles et la Lune se reflétant contre la mer. C'était plutôt beau et ce n'était pas un spectacle que tout le monde s'était déjà offert. Outre cela, Logan glissait doucement une petite question pour ouvrir la conversation. Ses yeux émeraudes se posaient alors sur la jeune femme. Qu'est-ce qui pouvait la pousser à se rendre sur le continent du matin calme ? Son ton laissait entendre qu'il était enclin à répondre qu questions et non pas seulement les poser.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 25 Fév 2016 - 0:37

L’air marin avait asséché la peau de la jeune femme, ce qui la rendait plus ou moins intolérante au vent qui grondait de plus en plus. Elle plissa les yeux pour observer Logan, quelques instants bien sûr, jamais très longtemps pour ne pas se montrer insistante, puis elle les fermait. Malgré le temps, l’öhm était rassurant ; toutefois il devait sentir un froid de canard.

    « Vous lisez des aventures ? » demanda-t-elle intéressée. « Je ne lis pas beaucoup. » La bibliothèque de son père était fournie mais la jeune femme en était interdite du fait de sa position dans la maison.

De ce fait, elle n’avait pas vraiment d’avis. Les seuls livres qu’elle avait lus étaient des grimoires d’antan, et encore, elle n’en connaissait pas tous les secrets. Leur lecture lui avait paru longue et incompréhensible ; la magie noire ne se lit pas facilement pour des novices.

Soma s’approcha de la rambarde. De l’autre côté, l’océan tranquille clapotait contre la coque. Le relief impressionnait Soma ; elle n’arrivait pas à s’imaginer l’horizon étendu devant elle. La demi-lune était présente et éclairait une partie de la vision de la jeune femme. Le scintillement des vagues rendait le tout majestueux ; Somazéline aurait pu penser voguer sur des étoiles du firmament. La voix de celui qui s’appelait Logan coïncidait avec le paysage ; tranquille et dynamique à la fois.

    « J’ai quitté ma terre natale pour rejoindre une personne. » Elle mit un temps avant de trouver le mot. Elle n’arrivait pas à le dire, pour la simple et bonne raison que les évènements étaient très récents. « Mon époux. » Quelque chose vint gratter son nez. Elle prépara ses mains devant la moitié de son visage. C’était sans doute l’un des nombreux poils de la fourrure qui la maintenait au chaud. Elle finit par éternuer. Le son fut très bref et très aigu. « Excusez-moi… Vous voulez votre manteau ? Vous devez avoir froid ! »

Elle n’arrivait pas à profiter du paysage, elle n’arrivait tout bonnement pas à rester en place très longtemps contrairement à Logan. Elle se força toutefois à rester contre le bastingage. Un bruit attira son attention. L’eau auparavant tranquille se mit à grouiller. Des poissons volaient !
    « Oh d’une lune ! Mais c’est quoi ? » Certains petits poissons argentés volaient si haut qu’ils vinrent se prendre contre le bastingage. Soma se mit à tendre une main, pour en choper quelques-uns. Elle prit ça comme un jeu qu’elle perdit évidemment. Elle sourit à Logan. Elle releva sa main et trouva dessus quelques écailles d’argent. La jeune femme en examina une et dit « Ça brille ! Vous voyez ? » Elle lui tendit.


Plusieurs marins s’étaient penchés par-dessus le bastingage. Ils n’étaient pas nombreux ; assez pour surveiller un navire. Un öhm cria. Soma releva la tête. Il était invisible aux yeux de tous. Soma se retourna pour voir le Capitaine apparaître sur le pont. Le marin perché au-dessus du navire cria plusieurs fois sans que Soma ne comprenne quelque chose. Intriguée, elle resta penaude, sur place à côté de Logan. Le Capitaine se retourna et les vit. Ils ne portaient pas les habits usés des matelots.
    « Vous, rentrez ! » Soma regarda Logan et n’attendit pas une seconde pour quitter le pont.
    L’agréable surprise se transformait en un questionnement. « Je vous remercie Logan. »

Elle enleva le manteau et lui tendit. Il était lourd à porter d’une main. Elle lui sourit, des fossettes se creusèrent dans le peu de joues qu’elle avait et disparut dans les cales voisines.

Mots = 600
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 25 Fév 2016 - 9:26

Le froid et le vent commençaient à procurer à Logan un sentiment de fraîcheur puis de froid. Cela n'était pas désagréable il connaissait ces sensation avec le désert. Les grains de sable étaient juste remplacés par un air iodé qui semblait déposer sur les lèvres des grains de sels totalement imperceptibles au toucher. Le Loup gris sentait sur lui le regard hésitant de sa compagnie, quelque part il avait envie de lui faire comprendre qu'elle pouvait le regarder dans les yeux. Sans peur quelconque d'être prise pour une mal polie ou quoi qu'elle puisse imaginer d'autre.

- Hmm hmm. J'aime lire.

Soma allait donc rejoindre son époux. Curieux, il essayait de s'imaginer quel genre de couple ils pouvaient bien former. Quelle genre de vie menaient-ils ? Une vie simple et anodine comme le Chaman en avait quelque part toujours rêvé ? Cependant le ton hésitant de Soma lui laissa à penser qu'il n'était pas bond de relever ou même de pousser le sujet en question un peu plus loin. Le Chaman se tournait alors vers Soma qui se préparait à éternuer. Ce calme avant la tempête, le corps se prépare et se raidit. Les poumons s'arrêtent de fonctionner. Alors que le corps et l'esprit tout entier attendent la délivrance ce n'est qu'un éternuement qui sort. Chacun le sien. Tous différents. Logan était amusé par celui de Soma, très représentatif de l'image d'elle qui se diffusait jusqu'à lui. Une petite femme, frêle sinon même fragile. Il rigolait amusé.

- Non ne vous en faites pas, vous en ferez bien meilleur usage que moi.

Le calme revînt et quelques secondes après un spectacle insolite se présenta à eux. Des poissons volaient, certains s'écrasaient contre la coque. D'autre arrivaient à se jeter sur le pont d'une manière étrange. Curieux Logan observait la troupe de poissons argentés mais rien ne semblait anormal. C'était d'ailleurs la première fois qu'il voyait ce phénomène, il en avait déjà entendu parler mais il était content de l'apprécier de ses yeux. Soma, semblait avoir envie d'en attraper. Mais les poissons étaient plus vifs et plus habiles qu'elle. Ce qui amusa encore plus le Chaman qui lui restait statique jusqu'à ce qu'un poisson vienne frapper sa tête avant de reprendre son envol de travers. Amusé Logan ne faisait quelque part pas le fier. Mais voilà que Soma lui présentait quelque chose sur sa main. Des écailles, écailles qu'il devait avoir reçu dans ses cheveux avec ce pilote poisson douteux.

- C'est plutôt joli, vous devriez garder cela en souvenir.

Alors que la soirée commençait enfin à être intéressante et que les secondes filaient plus vite qu'il n'y croyait. Logan et Soma étaient interrompus par le Capitaine en personne. Son ton était sans appel, quelque part désagréable mais cela devait présager du caractère urgent de la chose. mais voilà le Loup gris était encore sauvage et très désobéissant. Alors qu'il récupérait son manteau il hochait de la tête avec un sourire agréable. Son regard profond s'était plongé dans celui de Soma. Ceux-ci pétillaient, comme une étincelle de complicité venait de s'y former.

- Merci à vous Soma.

Alors que Soma rentrait dans les cales Logan se tournait vers l'horizon. Curieux. Pourquoi une telle réaction, jamais jusqu'ici on ne l'avait sommé de rentrer dans les cales. Alors que pouvait-il y avoir de différent aujourd'hui? Le ciel était clair et dégagé, la tempête semblait être peu probable. Mais après tout il n'était pas marin pour en juger et sa vue n'allait pas aussi loin que celle d'un Capitaine équipé d'une longue vue. D'ailleurs ce dernier commençait à s'écrier répétant son appel à rentrer. Cette fois, et à contre cœur Logan prit le chemin des cales. Il ne courait pas mais son pas avait au moins le mérite d'être pressé. Avant de rentrer dans la cale il mit un temps d'arrêt. Sur le pont il n'y avait que le Capitaine... Logan se retournait pour vérifier mais rien n'attirait son attention. Puis un choc contre le bateau le fit chanceler et tomber en arrière. Il roula dans les escaliers en proférant des insultes avant d'arriver en bas de la cale endolori à souhait. Au loin on entendait un cri d'un marin qui disait à tout le monde de se rendre dans les cales. Il mit quelques secondes avant de se relever et à peine s'était-il relevé une autre secousse se fit sentir. Pour ne pas tomber il se rattrapa contre le mur. Mais il jura qu'il ne pleuvait pas, qu'aucune tempête ne s'était montrée. Logan passait la première porte qu'il trouvait se tenant son dos endolori. Puis comme le hasard fait bien les choses il se trouvait dans la pièce où se trouvait Soma. Uniquement des femmes étaient présentes ici,. Une autre secousse plus forte se fit sentir. Logan se demandait ce que ce pouvait être.

- Rebonsoir..
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 25 Fév 2016 - 17:56

Quelques petites écailles de poissons argentés, récupérés plus tôt, se tenaient dans un bout de tissu. Elle avait récupéré ce qu’elle avait trouvé et les tenait précieusement dans ce tissu cousu à son ample robe, faisant office de poche. Ainsi, elle avait rejoint le côté où les femmes de tout horizon se réunissaient. Certaines quittaient même leur compagnon de route pour venir, histoire de s’amuser. Soma en informa certaines sur les conditions météo : vent, froid, le capitaine sorti du pavois. Au-dessus d’elles, le bruit des pas des marins qui se précipitent en inquiétaient certaines. Soma n’était pas spécialement bonne pour rassurer les gens, elle préféra ainsi se taire et admettre par des haussements d’épaules son ignorance. Personne n’était au courant de ce qu’il se passait, jusqu’à ce que le bateau tangue sévèrement. Des cris surgirent de toutes parts : la plupart entendirent clairement le bruit des planches qui se brisent. La coque allait-elle se fendre ? Plusieurs femmes se mirent à pleurer. Soma se serra à certaines de ses connaissances. Elle avait aussi peur qu’elles ; elle ne souhaitait en aucun cas mourir aujourd’hui.

Le calme revint, quand ce fut le cas, Soma remarqua la présence de Logan qui, comme tous les malheureux qui se tenaient encore debout quelques minutes plus tôt, était tombé. Il la salua à nouveau, Soma lui répondit par un hochement de tête. Certaines femmes se relevèrent, encore étourdies, pour aller rejoindre leurs compagnons ou enfants. Soma n’osait pas spécialement se lever. Elle eut plutôt raison ; de nouvelles secousses se firent ressentir. Certaines caisses se mirent à bouger ; le bateau tangua dangereusement sur un côté. Soma s’accrocha à ce qu’elle pouvait. Violemment, tout s’aplatit ; les caisses s’arrêtèrent dans leur mouvement et tout fut subitement silencieux. Soma releva la tête, elle regardait le plafond. Personne n’y comprenait rien. Soudain, plusieurs marins montèrent et descendirent. Certains étaient trempés jusqu’à l’os, d’autres affolés. Ils échangeaient des paroles que la sorcière n’entendait pas. Le fait de ne rien comprendre, ni de rien savoir, laissa à l’imagination vaste de la jeune femme le loisir de penser de quelle façon allait-elle mourir. Mais quand son regard croisa le vert émeraude de Logan, elle se releva et aida ses compagnes de route. Elles s’installèrent loin des caisses, de peur qu’au prochain mouvement brut, que les caisses ne leur tombent directement dessus. Certaines étaient lourdement chargées, il fallait plusieurs hommes pour les relever. Brusquement, il y eut plusieurs voix ; et un pleur d’enfant anormal, qui venait de l’autre côté des cales. Ils entendirent un bruit de caisse qui se faisait déplacer par plusieurs hommes : un enfant avait eu la jambe drôlement coincé entre deux lourdes caisses. La mère pleurait et tenait son enfant dans les bras. Soma les observait. Un marin vint parler aux quelques passagers.

    « Asseyez-vous, ne prenez pas de risques. » Il n’était pas neuf dans son métier, sa voix imposait l’ordre et le respect. Soma alla s’asseoir à l’endroit qu’elle avait jugé sauf pour sa personne.
    « Que se passe-t-il ? » demandèrent plusieurs voyageurs.
    « Rien de grave, la météo. » acheva le marin qui remonta aussitôt.


Plusieurs rumeurs, nées de l’angoisse et de l’incompréhension se propagèrent, ce qui éleva le niveau d’inquiétude. Soma invita les gens à s’assoir, elle ne souhaitait en aucun cas être seule. Elle en profita pour dire à Logan.
    « Logan, j’ai cru savoir que vous aviez des histoires à raconter…. » Elle l’invitait ouvertement à narrer une aventure, pour que les personnes oublient la peur.

D’une main, elle demanda à quelques personnes de se déplacer. Elle-même attendit quelque chose de la part de Logan ; jusque-là, il avait réussi à lui faire oublier la misère dans laquelle sa vie de jeune épouse la préparait.
Les gémissements de l’enfant meurtri par l’accident des caisses faisaient parti de l’atmosphère ; à la même échelle que le bruit inquiétant du bois qui craque ou encore le sifflement de l’air marin. Certaines personnes se serrèrent. La peur avait créé un grand froid ; tout le monde redoutait pour sa vie. Soma releva ses jambes, où elle put poser sa tête, ses yeux bronzites toujours dirigées vers l’homme qui plus tôt, lui avait généreusement offert son manteau.


Mots = 700
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 25 Fév 2016 - 22:49

La météo ? Quel genre de météo pouvait paraitre si calme et frapper aussi fort un navire de marchandise. Mais si les marins le disait, ils devaient bien leur faire confiance car après tout ils étaient leur référence en la matière. Quelques secondes passaient encore et il se trouvait assit là avec un auditoire. Le Chaman qui était endolori et qui lui aussi avait peur se sentit responsable. N'était-ce pas son devoir que de prendre soin d'autrui si cela lui était possible ? Tranquillement, le Chaman s'asseyait par terre en tailleurs puis commençait alors à parler.

- Je connais une histoire...

Logan hésitait quelques secondes. L'histoire qu'il s'apprêtait à raconter devait être bien tournée. Alors jouant le jeu du narrateur il se penchait en avant faisant mine de réfléchir. Puis de sa voix la plus douce il racontait une histoire, celle d'un enfant du Désert. Cet enfant, Logan le connaissait plutôt bien et alors que cette histoire seule n'avait peut-être aucun intérêt pour l'assemblée. Il se décida à la personnifier. La salle malgré les secousse était alors silencieuse et réceptive à l'histoire du Chaman.

" Il y avait un homme… mais peut-être était-ce une femme ou un enfant, qui traversait le désert. Oui, le désert, à pied. Et il pleurait, il pleurait, sans cesse, régulièrement, parfois doucement et parfois fort mais sans jamais s'arrêter, il pleurait au rythme de ses pas dans le sable.

Un jour, dans le grand désert qui s'étendait à perte de vue, il croise un oiseau qui lui demande :
-Que fais-tu seul dans le désert ?
-Je ne sais pas…Je marche et je pleure...

Et une grosse larme tombe de son oeil qu'il ramasse aussitôt.
-Pourquoi es-tu si triste ?
-Je ne suis pas triste.
-Alors, pourquoi pleures-tu ?
-Regarde. Mes larmes deviennent des perles, dit-il en saisissant la larme lisse et brillante, j'en ai des milliers dans les poches. Veux-tu les voir ?
-Oui, oui !

L'homme plonge la main dans sa poche gonflée et en ressort une poignée scintillante.

-Comme elles sont belles !
-Choisis-en une si tu veux.
-C' est pour cela que tu ne t'arrêtes jamais de pleurer, pour avoir de plus en plus de perles ?
-Exactement. Allez, choisis !
-Je veux bien : celle-ci ! Ce n'est pas la plus grosse mais c'est la plus brillante.
-Tu as bien choisi. Adieu !
-Adieu !

L'oiseau saisit dans son bec la perle devenue trésor et s'éloigne, léger, rapide, tandis que celui qui pleure reprend de plus belle ses gémissements et sa marche lente. Plus loin, l'oiseau se pose et contemple la larme précieuse. Il se dit qu'il aimerait en avoir d'autres, oh, pas énormément, juste quelques unes comme cadeaux, pour d'autres voyageurs ailés. Alors il rebrousse chemin vers celui qu'il a laissé, "l'homme qui pleure", et le voit de loin peiner, alourdi par ses deux énormes poches emplies de perles. Bientôt, il ne peut plus mettre un pied devant l'autre, il tombe à genoux, se traîne encore et pourtant, malgré tout, il continue à pleurer, à pleurer et à recueillir ces "larmes perles" qu'il met dans ses poches.

-Mais arrête de pleurer, ce sont tes larmes qui t'empêchent d'avancer !
-Je ne peux pas m'arrêter, je ne peux pas. Ces larmes sont mon histoire, mon fardeau.

Et deux grosses larmes tombent qu'il ramasse, car l'homme ne peut pas s'en séparer.
-Pourtant je suis épuisé mais j'ai trop pris l'habitude… Je ne peux pas m'arrêter, non…

Soudain, l'oiseau d'un coup de bec vif et acéré, fait une petite entaille dans la poche de l'homme qui pleure, puis dans l'autre poche "crac", une autre entaille. Il aide l'homme à se relever, à marcher à nouveau, debout. Il le délivre du poids de son chagrin qui l'empêche d'avancer. De son chant et de ses ailes, il l'encourage. Alors, des poches trouées, une perle tombe, puis une autre; deux filets de perles sur le sable brûlant dessinent un chemin. Au fur et à mesure qu'il avance, l'homme est de plus en plus léger. Au fur et à mesure que ses poches se vident, traçant une route lumineuse, la source de ses larmes s'apaise et se tarit. Et quand ses poches sont enfin vides, alors, ses yeux sont enfin secs, son cœur à nouveau au bonheur et son pied si léger, si léger qu'il s'envole avec l'oiseau. Parfois, dans le grand désert, on peut voir un chemin de perles qui ne mène nulle part et si on lève le regard, on peut voir, auprès d'un oiseau, planer un homme… mais peut-être est-ce une femme, ou un enfant, qui sait ? "


- Un sage m'a raconté que cet oiseau se nomme Persévérance.

Logan mimait certains geste avec ses mains, faisant des mimiques de temps à autre ou changeant le ton de sa voix pour les besoins de son histoire. L'histoire d'un petit enfant nommé Logan dans le Désert. Son air assagi laissait entendre qu'il avait beaucoup de recul vis à vis de cette histoire. Cette morale, ne pas se laisser enliser par le poids du chagrin. Quelque part, ne pas rester victime de soi-même et avancer encore et toujours le plus possible. Il ne savait pas si cela plairait à l'auditoire, et quelque part il n'avait rien prévu. Mais le message était passé, ne jamais abandonner.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 26 Fév 2016 - 21:35

Ce fut avec plaisir que Soma et les voyageurs se laissèrent emporter dans le conte de Logan. Il s’arrêtait parfois, pour reprendre sa respiration, ou bien mettre un temps de pause. Certaines personnes ne comprenaient pas tout ; ils se laissaient alors avoir par le ton de Logan. C’était rassurant de penser à autre chose que le présent ; Logan leur permettait de se projeter dans ce conte issu d’une aventure. Soma se surprit à somnoler, la voix de Logan berçait. Le bateau n’eut pas d’autres basculements inquiétants. La jeune femme vit un voyageur se lever et disparaître dans les escaliers. Elle cessa d’écouter un instant l’histoire de Logan pour s’éprendre de Morphée. Quand il eut terminé son histoire, ceux qui l’avaient compris lui sourirent et un enfant ajouta :
    « Mais, pourquoi il n’a pas vendu ses perles ? » Cette phrase tira Soma de sa léthargie. Elle était fatiguée, des cernes s’étaient creusés sous ses yeux depuis quelques jours. Le sommeil sur un navire n’était pas de tout repos. « Pourquoi ? » demanda l’enfant.

Une femme ajouta « Mon homme est aussi cupide ! Il garde tout ce qui lui passe dans les mains. » Certains rirent gentiment. Soma sourit. Elle n’avait pas tout écouté.
    « Vous êtes du Désert ? » demanda un homme, assis à côté de Soma.

L’öhm plus tôt disparut dans les escaliers revint avec des nouvelles.
    « Ils parlent de vagues scélérates en haut. » La plupart des personnes se tournèrent vers lui.
    « Des quoi ? »
    « Des vagues scélérates. Ce sont … des vagues qui apparaissent brusquement. »

Soma n’avait pas une connaissance infiniment grande de l’océan pour acquiescer ou rétorquer. Elle continua toutefois à regarder l’individu, la tête dans le creux de ses bras.
    « Ils ne se moquent pas de nous j’espère ? » insista une femme près de Logan.
    L’homme haussa les épaules et vint s’asseoir près de sa femme et de son enfant, qui eut la jambe coincée lorsqu’une des vagues scélérates, comme il le disait, avait frappé le navire.
    « Des vagues scélérates et pourquoi pas des vagues volantes ou magiques ? »
    « Ce sont leurs mots. »

Le doute de la femme s’incrusta dans le cœur de quelques voyageurs. Soma était tout simplement heureuse d’être encore vivante. Elle ne demandait rien de plus, rien de moins. La jeune femme avait entendu parler des pirates à Scelptilnôst et pour l’instant, si la cause de leurs inquiétudes était des vague, elle s’en réjouissait. De nombreuses rumeurs courraient sur l’impitoyabilité des pirates en haute mer.
    « Merci Logan pour votre histoire. »
    La femme à ses côtés se rappela qu’il lui avait fait oublier quelques tourments inutiles.
    « Merci. Ca rassure les enfants. »

    Soma se releva. « Sur ce, je vous souhaite bonne soirée. » Elle salua du chef. « Logan. » Et lui sourit avant de sauter quelques jambes pour sortir du cercle des voyageurs. La fatigue se faisait désormais bien ressentir sur les épaules de la jeune femme.


Mots = 470
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 25 Mar 2016 - 12:23

Logan répondait aux questions qu'on lui posait mais celle qui sortait du lot était bien celle de ce petit. Pourquoi n'avait-il pas vendu ses perles ? La question était somme toute légitime et comme Logan ne voulait pas laisser le petit dans l'ombre alors il cherchait un moyen de lui faire mieux comprendre. Evidemment tout ici n'était qu'une image et il était parfois facile de se perdre et rester confus avec ce genre de récits.

- C'est une image. Vois tu, le personnage principal ne peut avancer à cause de ses larmes. Quelque part on peut imaginer que ces larmes sont des souvenirs, des regrets peut-être. On peut se demander s'il ne s'en sépare pas parce qu'il pense en avoir besoin. Comme des souvenirs on peut les confier mais ce ne sont pas des choses que l'on marchande. Au final, l'oiseau est comme un sauveur car persévérance lui permet de s'affranchir de ses poids et d'avancer. Je pense que ce que cette histoire veut dire, c'est que des fois il faut s'alléger le cœur si on veut avancer, décoller.

Le Chaman faisait un grand sourire au petit espérant que cette réponse lui suffirait. Après tout les petits étaient toujours pleins de questions et ce n'était pas toujours facile de les contenter. Il répondait à l'affirmative à celle qui lui demandait s'il venait du Désert. Autrefois Logan avait été un homme et il avait grandit dans le désert. Remarque, sa condition actuelle de Chaman était discrète au point qu'il fallait être vraiment avertit sur la condition des Chamans pour le distinguer.

Les troubles semblaient passés, son corps endolori par sa chute lui rappelait que bien que ce fût bref, ce fût aussi bien réel. Le Loup Gris se relevait et saluait ces Dames, Soma le saluait et quittait la pièce. Ce qu'il trouvait bien dommage mais ils auraient l'occasion de se revoir plus tard. Logan rejoignait le pont où il reprendrait son petit train train habituel et ce pendant quelques jours. Le Navire serait calme et ce n'est qu'un soir de pluie où Logan eut l'occasion de recroiser Soma. Dans ce qui semblait être un petit réfectoire improvisé où l'on venait se nourrir des quelques maigres repas offerts. Un morceau de pain avec du jambon dans une main ainsi qu'un couteau dans l'autre il s'asseyait face à elle. Il faisait partie des chanceux du soir, de ceux qui avaient le droit d'avoir un peu de jambon au lieu des gâteaux secs à moitié moisis. Évidemment ce n'était pas toujours les mêmes qui y avaient droits, et depuis le début du voyage ce devait être la deuxième fois qu'il pouvait en profiter.

Il commençait alors la conversation avec sa connaissance de quelques jours.

- Bonsoir. Un sourire décorait ses lèvres. Je peux vous proposer un peu de de mon butin de fortune ma chère Soma ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 18 Avr 2016 - 2:09

La vie à bord d’un bateau était terriblement longue et répétitive. Il fallait se trouver une activité pour ne pas dépérir d’ennui : c’est ainsi que Soma et le groupe de femmes se rejoignaient à chaque veillée pour discuter du temps, de leur vie respective et de leurs enfants. Soma n’en avait pas, mais étant récemment mariée, l’idée d’en avoir ne semblait pas lui poser grand problème.
    « Tu sais, le plus dur est de leur donner naissance. Après, ça coule de source, on a ça en nous. » dit une compagne de voyage.

Soma acquiesça, bien qu’en réalité, elle ne savait pas vraiment ce qu’être maternelle voulait dire. Elle n’avait pas spécialement un souvenir de sa mère et elle doutait sérieusement du sentiment de maternité que pouvaient ressentir ses tantes à son égard. Ainsi, durant ces discussions, elle ne pouvait pas réellement donner son avis, puisqu’elle n’en possédait pas. Autant dire que la jeune sorcière se retrouvait souvent sans rien dire, les écouter parler ne la dérangeait pas plus que ça. Elle songea un instant à Logan, homme solitaire et curieux, et s’imagina lui parler. Il avait un accent lointain. A vrai dire, Soma était déjà allée dans le Désert pour rejoindre Utopia, mais Logan n’avait pas souligné cette ville pourtant si réputée. Elle se demandait alors comment les gens là-bas y vivaient. Elle se risqua à couper la conversation qui avait lieu entre plusieurs femmes, celles-ci discutant des bons mets de chaque nation. L’idée de manger un cuissot de bicorne au miel et aux épices paraissait être une bonne idée.
    « Le désert, beaucoup de gens y vivent ? » demanda Soma à une voisine. Celle-ci haussa les épaules et questionna une autre compagne de route. La discussion s’articula bientôt autour de ce lieu, très éloigné semblait-il.
    « Peu d’hominidés y survivent longtemps, à moins d’avoir les compétences des humains qui on apprit à y faire leur nid. »
    « Ah oui, les humains font des nids ? »
    « Biensûr que non nigaute, mais ils ont des familles et des caravanes. Maintenant, ils vivent la plupart à Uto… »
    « Utopia, j’y suis déjà allée. C’était accueillant. »
    « Le désert un peu moins n’est-ce pas ?
»
Soma se souvenait avoir franchi ces immenses terres arides et dépourvues de végétations à dos de Bicorne. Le voyage n’avait en effet pas été très agréable. La conversation se répandit ; et bien que la plupart des femmes n’eurent pas vraiment l’occasion d’y aller, toutes avaient un avis défini quant à la possibilité ou non d’y loger. L’ombre était rare et extrêmement importante ; les falaises et grottes étaient donc à privilégier. Toutefois, certaines compagnes de route eurent bientôt envie de savoir d’où la conversation était née et le fil conducteur remonta bientôt à Soma qui ne put échapper aux questions.
    « Pourquoi, le Désert t’intéresse ? »
    « Ce n’est pas le… le vieil Homme, vous savez l’homme aux cheveux grisés, barbe longue et un peu bizarre, qui en vient ? »
    « Il t’intéresse Soma ? » dit en riant la voisine.
    « Mais… Tu n’es pas mariée ? » rajouta une autre.
    « C’était juste une question. » répondit Soma sans chercher à définir pourquoi elle s’intéressait particulièrement à cet homme, Logan.

Il s’était montré prévenant et amical et cela avait suffisant plu à la jeune sorcière pour qu’elle se souvienne de ses mots. Elles finirent par se quitter pour aller manger ; c’était un soir de pluie, un soir d’orage prétendait certaines femmes. Soma n’était pas une faiseuse de temps ; elle préférait laisser cette gestion aux Aetheri plutôt qu’à de simples mortelles.
Il y avait suffisant de rations pour les marins et les voyageurs, grâce aux chats du navire, les rats avaient plus ou moins tous disparus selon le Capitaine. Ils n’avaient toutefois pas assez de chaque portion pour équitablement les distribuer. Soma devrait se contenter cette fois d’un grand verre de potage froid et de quelques biscuits. Elle alla s’asseoir à une table et rapidement fut rejoint par Logan. Elle le salua d’un bref sourire et commença la conversation par le rituel du temps.
    « Le ciel n’est pas très clément aujourd’hui, vous allez bien ? » Quelques cas de rhumes s’étaient déclarés parmi les voyageurs, le froid pensait-elle.
    « Vous êtes agréable Sire Logan, je vous remercie pour cela mais je dois décliner ; vous en avez sans doute plus besoin que moi. Un homme doit bien manger. »

Et elle pointa du bout de sa cuillère en bois le bol de son actuel compagnon de table comme pour barrer une éventuelle tentative de partage. Elle ne s’attarda pas à faire barrage et commença à souper, doucement. Pour que son estomac se remplisse, il fallait qu’elle prenne son temps ; sinon la faim persistait ce qui n’était pas une sensation facile à supporter. Bien que timide, Soma s’aventura à poser des questions pour que le dîner ne paraisse pas ennuyant. D’autres personnes vinrent s’asseoir à côté d’eux dans un silence respectueux.
    « Quand vous avez dit que vous aviez vécu dans le désert, suite à votre histoire, vous avez vécu à Utopia ? »

Soma ne voulait pas paraître volubile, mais si les mots ne parvenaient pas à sa bouche, elle avait peur que son repas se finisse vite.
    « J’y suis déjà allée, c’est un endroit charmant mais… terriblement privé de magie. Je ne pourrais pas y vivre longtemps.
» Elle commença par engloutir une petite cuillerée, puis une autre entre deux bouchées de biscuit sec. Ceux-là avaient du mal à fondre sur sa langue en contact du liquide ; elle devait croquer. Soma s’arrêta un instant de discuter, elle essayait de briser un morceau de biscuit sans que celui-ci ne lui casse les dents.
    « Et puis le soleil est tellement fort que l’ébène de mon épiderme noircirait. C’est pour cela que vous êtes aussi tanné par le temps ? » Peut-être était-ce la question de trop, elle se sentit bête et s’excusa aussitôt. Des femmes la regardaient de loin, Soma les vit et détourna le regard. « Si mes questionnements vous gênent, n’hésitez pas à me le dire. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 20 Avr 2016 - 14:33

Soma semblait être une personne somme toute gentille. Elle refusait la proposition de Logan à partager le repas, il ne s'en offusquait pas. A tel point qu'il ne put même refréner un sourire chaleureux à son égard. Le Loup Gris n'était pas ce que l'on pouvait qualifier d'homme âgé, il avait encore de la force à revendre, mais soit. Son cuir chevelu grisonnant et ses rides le trahissait. Acceptant son sort avec un certain amusement, Logan gardait alors son repas pour lui. Prêt à le partager s'il entendait le ventre de sa compagne de table gargouiller. Cette fois-ci, le Chaman trouva Soma un peu plus bavarde qu'auparavant. Peut-être avait-elle eut le temps de digérer cette première rencontre et que de là était née une certaine curiosité ? En tout cas, Logan se mit à répondre avec franchise.

- Non je n'ai pas du tout grandit à Utopia. J'ai grandit dans une troupe de Nomades, nous nous arrêtions ci et là dans certains villages ou camps pour nous ravitailler. Utopia était juste un arrêt parmi tant d'autres. Il est vrai que je n'affectionne pas outre mesure cette ville non plus.

Logan découpait un morceau de son repas avec un couteau qu'il possédait depuis longtemps. La lame était plutôt bien aiguisée et le manche travaillé à la main, le bois en question pour le manche était du Koa. Le couteau avait servit et devait avoir quelques années à son actif. On arrivait à se demander si c'était un cadeau ou même une conception du porteur lui même. Quand Soma lui parlait de sa peau, Logan eut un petit rire discret, mais son regard était plein d'attention. Il n'était pas fâché, juste amusé.

- Je ne suis pas un vieux débris pour autant. Vous allez me vexer, moi qui croyait que les cheveux grisonnants et le teint halé étaient un plus à mon charme.

Pour sûr, le Chaman ne manquait pas d'humour. Et c'est peut-être aussi en ça qu'il était à l'aise avec la conversation. Logan n'avait pas besoin qu'autrui lui fasse des compliments ou s'expriment particulièrement bien. Il essayait de faciliter les choses à son partenaire de conversation. Et en l'occurrence Logan sentait une certaine gêne et il ne voulait pas que Soma ait la sensation d'avoir fauté. après tout, il ne se sentait pas vieux débris lui et c'est bien ce qui pouvait compter le plus. Ce qui le faisait rire au fond, c'est qu'il savait que le propos n'était pas du tout là, elle ne le prenait pas pour un vieux gâteux. Mais il se décidait à la taquiner un peu.

- Le désert à tendance à bronzer le teint et sécher la peau oui. Remarque, si cela peut vous aider à me situer Soma, je ne fais qu'approcher de la cinquantaine quand bien même je puisse ressembler à un chêne tricentenaire.

Il riait amusé puis reprenait.

- Non, vous ne me gênez pas du tout. Après tout, c'est bien moi qui suis venu à votre table. Mais j'aimerais quand même vous dire une chose. La magie n'est pas la seule chose à voir en ce monde. Pour peu que vous y soyez familière, ou que vos yeux vous rendent le service. Il y a bien des choses à voir et à découvrir qui quelque part sont comparables à la magie tant elles sont fascinantes.

Logan parlait du fait de voir des esprits mais la façon d'amorcer la chose était assez ouverte pour parler de choses plus générales. Comma la beauté du paysage, ou encore le cœur des gens. Le Loup Gris se plaisait à emmener les gens sur des multitudes de chemins. amener à la réflexion. Ce devait être son côté Vieux Loup. Et cette fois ci il avait usé d'un petit jeu de mot : " voir ". Car oui, ici on parlait bien du trait particulier des chamans.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 20 Juil 2016 - 12:27


Logan Torith’en était sans nulle doute une rencontre dès plus atypique. Ils ne venaient pas du même pays, pourtant, les deux semblaient s’entendre cordialement. L’homme était ainsi donc un nomade. Soma ne connaissait que trop peu de peuples pour avoir un avis ou une histoire à se remémorer. Sa vie de jeune femme mariée venait à peine de commencer, son aventure aussi. Donc elle écouta Logan raconter son histoire alors qu’elle tentait de faire fondre le morceau de biscuit sur la langue. Elle le regarda manier le couteau : la lame découpa aisément le pain, comme dans du beurre fondu. Logan devait ainsi dire manier avec prudence son outil d’une grande qualité, au risque de se couper un bout de doigt. L’objet en question semblait avoir, lui aussi, une histoire à raconter.

« Ce couteau vous appartient depuis longtemps ? » questionna-t-elle, par pure curiosité.

Beaucoup de voyageurs se faisaient voler leurs affaires durant les longs voyages. Elle-même avait perdu un bijou sans appartenance dans la calle collective. Elle pourrait comprendre sa méfiance s’il préférait se taire. Soma continua de l’écouter en mangeant tranquillement. L’orage n’avait pas encore éclaté, le vent n’était pas encore brusque. C’était en somme, une bonne soirée pour l’instant. La jeune femme s’amusa à faire naviguer les quelques morceaux de légumes qui flottaient dans le potage. Le bateau tanguait. D’habitude, elle se serait sentie mal, néanmoins, elle commençait à ne plus rien ressentir. Les semaines étaient passées et son anxiété aussi.

« Au contraire, ce n’est pas ce que je souhaitais dire. Vous avez du charme. Votre visage reflète simplement ce que vous avez vécu et pour sûr, vous avez certainement plus vécu que moi. Et je vous envie pour cela, on ne sait pas de quoi est fait notre lendemain. »

Il souriait et étrangement, cela fit plaisir à Soma. Sa bonne humeur était contagieuse et elle en oublia les commérages qui l’avaient plus tôt vexés. Après tout, leur voyage allait un jour ou l’autre se terminer et il faudrait dire au revoir à chacun et continuer sa vie respectivement comme cela devait être le cas pour tous. Logan avoua son âge. Il était très âgé ! s’étonna-t-elle à penser. Elle se demanda subitement quel âge avait son père car cinquante ans devait être un âge considérable. La jeune femme le regarda curieusement.

« Vous avez vraiment vécu, je vous envie de plus en plus. Pourquoi avez-vous décidé de quitter votre pays ? Vous êtes resté un nomade ? Vous en avez du voir du monde ! Ce pourquoi vous avez des histoires à raconter. »

Un sentiment d’envie, une certaine jalousie, naquit dans la poitrine de Soma. Logan avait eu de la chance d’avoir eu une vie longue : elle en rêvait. Elle s’imaginait être un de ces personnages quinquagénaires, elle s’émerveillait à l’idée d’avoir plusieurs vies en une seule.

« Et vous avez eu raison de venir. Sans vous Logan, je ne sais pas si j’aurai passé un si bon moment. Merci, en tout cas. Cela me fait plaisir de converser avec vous même si j’ai l’impression de ne rien vous apprendre à mon tour. »

Depuis qu’elle discutait avec lui, Soma avait pu, comme dans un livre, découvrir plusieurs paysages et plusieurs histoires. Logan semblait être une source intarissable ce qui avait attiré la jeune femme à continuer de le fréquenter. Il était une personne tout à fait abordable et agréable avec qui converser. Contrairement à beaucoup de personnes, il n’avait pas cherché à savoir d’où Soma venait et d’une certaine façon, n’avait pas gêné la jeune femme.

A la fin du repas, lorsque tout le monde eut terminé et débarrassé leur bol, Soma demanda :
« Logan, est-ce que je peux vous demander quelque chose ? Vous êtes en droit, bien sûr de le refuser mais… Cela fait plusieurs soirs que je vous entends siffler un air de musique qui ne m’est pas du tout familier et je me demandais si…. Vous pouviez me la chanter s’il vous plaît ? Le vent fait un bel orchestre et les vagues un boucan, ensemble mes oreilles sont devenues sensibles. »

Certaine qu’une belle mélodie lui donnerait du baume au cœur, elle continua.
« Je ne sais pas quoi vous offrir en échange, normalement on monnaie les bardes mais… Je n’ai pas grand-chose sur moi. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 29 Juil 2016 - 17:08

Logan regardait là lame entre ses doigts. Se demandant lui même depuis quand il l'avait, comme pour se rappeler il répéta à voix basse la question de Soma puis commençait alors à expliquer d'où venait se couteau. Il n'est pas de chose qui n'a pas d'histoire aux yeux de Logan, alors tout simplement il racontait:

- Je l'ai depuis l'adolescence en fait. J'en avait un tout petit mais je l'ai perdu et pour l'histoire... Il appartenait à un homme à qui je l'ai dérobé. * Il laissait un silence s'installer, puis reprit amusé * Mais je n'étais qu'un piètre voleur et je me suis fait rattraper bien vite. Et je ne sais pourquoi, mais l'homme à qui je l'avais dérobé me le laissa comme présent de notre rencontre. Il avait été bienveillant et indulgent, je me rappelle juste de quelques détails de lui. Ses yeux bleus et surtout ses mains. Il avait de la corne dans la paume de ses mains. A l'époque je ne savais pas ce que cela voulait dire sur lui. Je ne l'apprit que plus tard. Quoiqu'il en fût je m'en sortait avec un présent et non un larcin, ce qui était plus plaisant. Je vous rassure, c'est la dernière chose que j'ai dérobé.

Le vieux Loup Gris n'apprit que plus tard que la corne sur les paumes des mains étaient dues à un usage assez intensif de l'épée. Le Shaman ne dérogeait pas à la règle non plus. Ses paumes de mains portaient quelque stigmates de ce type d'utilisation.

- Je compris qu'il maniait l'épée, en grandissant je fut plutôt ravi de nous découvrir un point commun. Qui sait, peut-être m'aura-t-il influencé sur certains point dont j'ignore tout. C'est cela qui me plait avec les rencontres, on ne peut rester indifférent. Jamais. Qu'on le veuille ou non.

Son regard se posait dans celui de Soma, l'écoutant avec attention. Une jeune femme envier un vieil homme ? Quelle étrange chose, si elle savait à quel point il se considérait encore comme un bébé aux yeux de ce monde.

- Oh vous savez, il existe plus jeune et plus sage que moi. Mes rides cachent habilement un caractère parfois fougueux. Cependant j'ai quitté mon pays pour la simple et bonne raison que j'avais besoin de voir et d'apprendre des choses. J'ai bien rencontre quelques personnes oui. J'étais dans une armée, dans laquelle je me suis fait des amis. Aaaaah mon jeune âge, quelles bêtises n'ai-je pas fait...

Disait-il amusé. Le Shaman était ainsi, il préférait dévoiler un peu de sa personne que de demander à autrui de se révéler. Ses yeux vers avaient bien vus que dans son monde, tout le monde traine sa charge d'horreur. Il n'est pas bon de chercher à remuer chez autrui. Quand les gens veulent offrir un peu de leur histoire et de leur vie, ils le font.

- Mais si je puis vous donner un conseil de trèèèèèèès vieil homme... N'enviez pas autrui. J'ai appris avec le temps que la vie qu'on se construit s'enrichit d'elle même à partir du moment où ne lui demande pas de devenir complètement théâtrale. Une bonne histoire, est une histoire faite de naturel. Et je ne doute pas que vous aurez bien des choses à raconter plus tard. Vous avez le regard vif et curieux.

Par moment le vieux Loup ponctuait ses phrases par de petits gestes des mains. Comme pour appuyer ce qu'il avait à dire. Il rangeait sa lame puis s'étirait. Tout deux quittaient alors la sale des repas puis se postèrent dans une pièce éclairée par une bougie où on lui demanda de chanter. Amusé Logan engageait alors sa répartie à toute épreuve.

- Vous n'avez pas froid aux oreilles vous, c'est le moins qu'on puisse dire.

Puis, comme quelqu'un qui n'avait rien à cacher Logan se mit à chanter. Ce chant se voulait à la fois joyeux et mélancolique, quand à la voix de Logan elle se voulait grave et mature. Sûrement avait-il une voix plus aigüe lorsqu'il était plus jeune, mais maintenant sa voix avait détonner quelque peu depuis sa jeunesse. Cependant il chantait assez juste, hormis quelques comas de la personne qui ne pratique pas. La voix de Logan avait tendance à saturer naturellement, cela était lié à son timbre de voix et non pas à l'usure de cette dernière.

il ne savait pas quand ils se séparaient, peut-être bientôt mais au moins cela illustrait son propos. Personne ne reste vraiment indifférent à une rencontre, et pour Logan c'était le cas. Soma quelque part l'avait touchée, d'une certaine manière il l'appréciait déjà. Alors, autant dire qu'ils se quitteraient sur des notes joyeuses.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Rencontre sur un pont [ PV Soma ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» A l'aube d'une auberge (Soma)
» Le poulpe divin [Event PV Soma]
» Sur le Pont des Anges [Lily_Lune]
» Le pont des câlins | Inscriptions jusqu'au 30 avril
» Pierre: L'opale au pont des soupirs [pv: Dante] FINI
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest-