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 [LDG GEISHAS] Première Leçon

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Sam 07 Nov 2015, 16:10

Première leçon


[LDG GEISHAS] Première Leçon  Esrhs10

« Il est temps. Tournons la page. » - « Certaines d’entre elles ne reviendront plus, emportées par les flots ou par la lame d’un fanatique ou d’un apeuré. » - « Je sais, mais l’Ordre a besoin de cela, de cette stabilité rassurante. » Durant les sombres moments qui secouèrent la terre et firent frémir la mer, il était du devoir de chacun de revoir ses priorités et d’agir dans l’intérêt le plus commun. La Vénus n’avait pas échappé à cette règle, d’autant qu’elle avait toujours été particulièrement touchée par les maux et la misère. Maëlith avait été un refuge pour de nombreuses femmes et des dizaines d’enfants, d’orphelins. Les Geishas, si elles avaient continué à jouer leur rôle, avaient mis entre parenthèses leur obligation de préceptrices pour s’attarder davantage sur des considérations plus urgentes. A présent que le monde reprenait allure, l’Académie pouvait reprendre ses enseignements. « Shizuka, Yutsuki et Hiromi sont-elles prêtes ? » Rira sourit, enchantée d’apprendre la bonne nouvelle, sous-entendue par cette simple question. « Elles n’attendent qu’un signe de votre part. » - « Bien. Qu’il en soit ainsi. Fais prévenir les Riya et les Rinda. » La jeune femme acquiesça doucement, avant de prendre congé de la Vénus et aller rédiger quelques lettres. Lily-Lune demeura pensive quelques instants. Elle peinait à oublier tout ce qui s’était passé, non pas que récemment mais aussi ces dernières années. Elle aspirait simplement à la paix. Les Arts étaient un magnifique moyen de s’évader et d’échapper un tant soit peu au réel, l’espace d’un chant ou d’une danse, d’un sourire ou d’une révérence. « Dois-je aussi annoncer la réouverture des candidatures ? » s’enquit Rira, qui était revenue sur ses pas. Lily-Lune sourit. « Oui. Oui, ce serait une bonne idée. » Malgré la fatigue qu’éprouvait la jeune femme, elle était toujours aussi patiente et appliquée lorsqu’il s’agissait de transmettre ses connaissances dans les domaines chers à son cœur. Les Arts méritaient cette attention et Lily-Lune veillerait toujours à ce qu’ils aient la place qui leur était due.

Maëlith, Capitale des Arts et des Beautés, Cité secrète aux mille et un trésors des Orines et repère des Geishas. La ville excellait dans les charmes et l’éclat. Un peu à l’écart du cœur battant des grandes allées fleuries, posée comme un bijou dans son écrin, l’Académie s’érigeait au beau milieu d’un grand jardin et de ses cerisiers en fleurs. C’était en ces lieux que l’apprentissage débutait, que les Riya devenaient des Rinda, qui elles-mêmes espéraient être assez remarquées pour attirer l’attention d’une Geisha qui ferait d’elle une Rengu. Assise sur un divan pourpre près d’une grande fenêtre, Lily-Lune admirait la voûte et ses nuages, d’un air rêveur. Vêtue d’un grand kimono aux teintes claires et tendres qui laissaient ses épaules nues, elle était simplement belle et prouvait une fois encore qu’elle était digne d’être appelée la femme la plus belle de ces terres. Elle attendit que les membres de son organisation arrive et, lorsqu’elles furent en nombre suffisant, elle expliqua le déroulement de la journée : « Bonjour à toutes, mesdemoiselles. Comme le courrier vous l’indiquait, l’Académie rouvre ses portes et avec elles, vous offre la possibilité de reprendre vos études pour devenir Geishas. Celles qui n’auraient pas encore leur place parmi nous n’ont qu’à me prouver leur valeur tandis que les Rinda … » Il n’y avait plus de Riya, dans la pièce, puisqu’elles commençaient aujourd’hui l’apprentissage. « … suivront l’un des cours proposés. Rira s’occupera d’enseigner le Niseis. Il s’agit de la langue de mon peuple et ce sera certainement le plus éprouvant pour celles qui ne sont pas natives de Maëlith. Shizuka vous inculpera les premières notions de musique. Ne vous obstinez pas sur un seul instrument car ce n’est pas aujourd’hui que vous trouverez celui qui vous conviendra le mieux. Ecoutez, apprenez, testez. Yutsuki s’occupera de la danse et là encore, elle ira au plus simple pour les novices : ne vous encombrez pas d’accessoires. Il est inutile de vouloir aller trop vite. Enfin, Hiromi se chargera du chant et cernera votre voix pour vous guider. » Elle marqua une légère pause. « Pour ma part, je m’occuperai aujourd’hui de vous parler de l’histoire des arts et de quelques œuvres majeurs. »

C’était un aspect qui plaisait particulièrement à la Vénus et qui, souvent, était mis de côté par les jeunes Rinda, dont les rêves encore déraisonnables ne voyaient l’intérêt que dans le concret. Pourtant, pour être une Geisha accomplie, il était évident et nécessaire de connaître les mouvements artistiques, de savoir apprécier la beauté d’un tableau, de comprendre ce qu’un sculpteur avait voulu dire dans un mouvement. En tant que Conservateur du Musée, c’était d’autant plus primordial à ses yeux.


Explications



Il y a deux possibilités. Soit vous n’êtes pas membre du groupe et vous voulez l’être et alors vous avez entendu parler de la reprise des candidatures et venez tenter votre chance auprès de Lily-Lune, qu’il faut convaincre en prouvant votre implication, votre potentiel. Vous pouvez échouer donc ne prenez pas d’avance sur le résultat mais si vous avez compris l’esprit du groupe et que vous jouez bien vos spécialités, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. En cas d’échec, merci d’avoir participé, en cas de réussite, vous devenez une Riya.

Soit vous êtes déjà membre du groupe et jusque-là, vous étiez une Riya [C'est le nom qu'on donne à celles choisis par la Ran pour recevoir l'éducation mais qui n'ont pas encore commencé les cours.]. En vous présentant à ce LDG, vous devenez automatiquement une Rinda [Ce sont les filles qui reçoivent l'éducation primaire des Arts et des Beautés pour prétendre devenir une Rengu.]. Vous avez alors le choix entre plusieurs cours qui, évidemment, se passent dans des pièces différentes. Allez-vous référencer au sujet du groupe pour voir les différents PNJ’s.

- Lily-Lune : histoire des arts et discussions sur des œuvres majeures. Vous pouvez donc dire que vous suivez son cours mais évidemment, ne jouez pas mon personnage. Vous pouvez faire un débat sur un artiste, une œuvre, où Lily-Lune ne ferait que vous écoutez pour juger de votre niveau, par exemple.
- Rira : le Niseis. C’est la langue des Orines. Elle est très compliquée, autant à apprendre qu’à prononcer et surtout à écrire. Ainsi donc, vous n’allez certainement pas la maitriser en un mois (encore moins en un cours) en claquant des doigts, c’est un apprentissage assez douloureux, très long et fastidieux. A mettre en lien avec vos points de spécialité, surtout l’intelligence.
- Shizuka : la musique. Ne choisissez pas – encore – un instrument de prédilection.
- Yutsuki : la danse. Les bases, pas de fioriture donc pas d’accessoire.
- Hiromi : le chant. Suivant votre voix (soprano, alto, etc) vous aurez un cours un peu différent, avec les filles qui ont le même timbre que vous seulement (après qu’elle ait pu le discerner)

De manière générale, respectez bien vos spés mes chéries. Ah oui, n'oubliez pas qu'on sort d'évent, pour le contexte.



Nombre de mots : 900 mots minimum

Gains

■ Pour 900 mots :
  • 1 point de spécialité au choix.
■ Pour 1800 mots ::
  • 2 points de spécialité au choix

Attention : Seuls les membres du groupe des Geishas ou les individus espérant devenir membre du groupe peuvent participer. Vous avez jusqu'au 07 décembre.

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Dim 15 Nov 2015, 23:03

Agenouillée sur le porche de la maison de mon enfance, une tasse de thé encore fumant sur les genoux, je tournai les yeux vers l’aînée qui faisait son chemin vers moi. Je la reconnaissais : c’était Sërhra, une Orine plus âgée que moi d’environ une dizaine  d’années. Sërhra vivait toujours à Maëlith, par choix ou par lassitude de ne s’être toujours pas trouvé de Maître. Elle et ma mère avaient toujours été amies et elle fut une de mes principales confidentes lors de sa mort, avant mon départ. C’était d’ailleurs ce qui m’avait rapproché d’elle : avant le funeste évènement, je la prenais un peu en pitié, me demandant pourquoi elle ne posait pas les pieds en dehors de la cité Orine. Désormais, je comprenais mieux ses raisons et savait apprécier sa sagesse ainsi que ses conseils précieux. Posant ma tasse de thé à mes côtés, je m’inclinai très bas sur le bois laqué, mon front frôlant le sol. Puis, je me redressai et sourit de toutes mes dents à Sërhra, l’invitant à s’asseoir à mes côtés.

« Aina! Tu es belle comme un cœur. Ta beauté n’a fait que décupler, ces derniers mois .»*
«Merci, Sërhra, souris-je, mais pour être franche, il y a longtemps que je n’ai pas été aussi bien apprêtée. »** Je soufflai sur mon thé afin de disperser la vapeur puis en avalai une menue gorgée.
«Foutaises ***, me rassura-t-elle, tu es la digne fille de Lÿlea. Jamais tu ne sortirais sans au moins un ornement planté dans ta coiffure!» Nous éclatâmes toutes deux d’un rire complice et joueur.

Pourtant, je disais la vérité. Il y avait longtemps que j m’étais parée ainsi. Un kimono ocre à l’encolure évasée embrassait mes épaules, donnant à ma peau basanée un aspect doux et resplendissant. De retour chez moi, j’avais pu avoir accès à ma collection de kimonos. J’avais donc choisi de me parer de celui-ci, qui était sans conteste mon préféré. Il était une véritable œuvre d’art. Orné d’un magnifique motif de vigne vierge, depuis l’ourlet du bas jusqu’à la taille, où la vigne s’enroulait gracieusement, formant une ceinture de lierre sous mon obi. C’était un motif en fils brillants, tressés en tout petits cordonnets, cousus sur le tissu délicat. Cette vigne paraissait tellement réelle qu’il me semblait pouvoir la détacher du tissu comme on déracine une plante du sol. Les feuilles semblaient avoir perdu de leur couleur et même de s’être un peu recroquevillées, telles de véritables feuilles d’automne : elles avaient même un aspect un peu jauni. Je portais un obi en traîne discret dans les mêmes tons du kimono, qui venait caresser mes omoplates avant de se perdre dans le creux de mon dos. L’encolure du kimono étant assez évasée, on pouvait aisément apercevoir ma nuque ainsi que mes premières épines dorsales, caressées par la soie ocre de mon habit. Mes cheveux étaient relevés en une coiffure travaillée, piquée de plusieurs ornements simples rappelant le thème du kimono, dont une longue aiguille au manche boisé. Mon maquillage était simple, cherchant à mettre mes traits en valeur plutôt qu’à les recouvrir.

Il faisait bon d’avoir eu le chance de me dorloter comme cela. Oh! Il faut dire qu’avec les récents évènements, je n’avais pas pu prendre soin de moi-même comme je l’aurais souhaité. Le monde entier avait été en crise. Chaque jour, une nouvelle catastrophe, chaque lever du soleil apportant aléas et problèmes. Je pouvais respirer, désormais. Les continents n’étaient plus en constante décadence, les Masques d’Or avaient été pour la plupart éradiqués et l’instigatrice des maux qui avaient envahi les Terres, disparue. Depuis que j’avais fait mes adieux à Maëlith et aux femmes qui la peuplaient, j’avais l’impression de ne pas avoir eu le temps de souffler. Cette arrivée dans la Capitale Orine était pour moi un retour aux sources, une façon de reprendre contact avec les miens.

«Je suis désolée, j’ai été si impolie. Voudrais-tu une tasse de thé?» m’enquéris-je, faisant mine de me relever.
«Non, ça ira Aina, merci. Parle-moi plutôt de toi. Tu es revenue ici pour poursuivre ton apprentissage au sein des Risa’xy, si?»

J’hochai la tête, me rasseyant. Je lui adressai un timide sourire, mon index droit caressant le rebord de ma tasse de thé avant d’y enserrer mes lèvres.

«Es-tu nerveuse?»
«Un peu, avouai-je en déglutissant, mais je suis surtout très excitée. Comment les cours se déroulent-ils? Tu as déjà été Rinda, non?»

Le visage de Sërha se referma soudainement. Je portai prestement la main devant ma bouche, regrettant mes paroles. Sërha était une Rinda qui n’avait jamais été considérée assez douée pour être adoptée par une grande sœur; dans mon excitation, j’avais oublié qu’elle considérait toujours son incapacité à devenir Rengu comme un échec. «Veuillez m’excuser, Sërha****. Je n’ai pas pensé avant de parler.» Elle soupira, me lançant un regard que je ne savais pas comment interpréter. «Peu importe, soupira-t-elle, c’était il y a bien longtemps.» Son regard redevint bienveillant alors qu’elle avança la main vers mon visage, arrangeant une mèche de cheveux rebelle. «Tout se passera bien, Aina. Deimu t’accompagne et les esprits de tes Mères veillent sur toi. Tu feras bonne impression, j’en suis certaine. »*****

Alors qu’elle prononçait ces dernières paroles, un flot de jeunes Orines vêtues de kimonos se firent entendre. Elles se dirigeaient toutes vers l’Académie, le Manoir vertueux s’élevant en l’honneur de l’Ordre des Geishas. Nul doute que plusieurs allaient tenter d’impressionner les Geishas actuelles afin de devenir Riya. D’autres, comme moi, parlaient vivement du début de l’apprentissage ainsi que de leur nouveau statut de Rinda, échangeant leurs prédictions sur le déroulement de la journée  Je croisai le regard de certaines et, nous reconnaissant mutuellement, nous nous adressâmes un bref hochement de tête. Apercevant Sërha à mes côtés, certaines ralentirent le pas et s’inclinèrent pour la saluer, sans toutefois s’arrêter.  Je suivis le groupe des yeux jusqu’à ce qu’elles empruntent un sentier menant vers le Manoir, les dissimulant à ma vue.

«C’est l’heure, je le crois bien, dis-je en reportant mon attention vers Sërhra. Il serait sage de me joindre à elles, je ne voudrais pas être en retard.»

«Bien sûr, bien sûr,» fit-elle en se relevant.

Comme le voulait la bienséance, j’attendis que mon aînée se relève en premier, puis je l’imitai, abandonnant ma tasse de thé sur les marches, que je descendis prestement. Nous nous donnâmes une dernière accolade et j’entamai ma marche vers l’Académie, qui était située à l’écart du centre de Maëlith. Je rencontrai un deuxième groupe d’Orines, toutes plus jeunes que moi, qui se rendaient à l’Académie dans l’espoir d’être choisies en tant que Riya. Nous marchâmes toutes prestement vers l’édifice, de peur d’être en retard, alors que je leur donnais des conseils, me basant sur ma propre sélection. Il me faisait mal de toutes les voir si excitées, car le monde les Geishas se voulait un ordre restreint, acceptant peu de membres. La plupart d’entre elles ne parviendraient probablement pas à devenir Riya, mais touchée par leur bonne volonté, j’adressai tout de même une brève prière silencieuse à Deimu pour leur qu’elles parviennent à voler sur les ailes de la chance.

Notre petit groupe arriva finalement à l’entrée du Manoir, qui était bondée de gens. Les prétendantes à l’Ordre bavardaient tranquillement, s’échangeant quelques informations ou papotant de choses et d’autres. Bien que toutes ne fussent pas Orines, un certain sens de camaraderie régnait. Apercevant une connaissance au loin, j’esquissai un pas en sa direction avant d’être interrompue par la douce voix de Deimu Vanya, Lily-Lune. Elle nous salua et expliqua le déroulement de la journée. Des signes d’ébahissement gagnaient la plupart des visages présents, y compris le mien : elle était si belle! La Ran n’avait point volé son surnom d’Ensorceleuse, car sa voix et son image me donnaient l’impression d’être transportée autre part. Je me sentais privilégiée d’avoir été choisie pour faire partie du même Ordre que cette créature gracieuse et raffinée. Alors qu’elle listait les cours qui allaient être donnés durant la journée, j’éliminai mentalement ceux que je ne comptais pas prendre. Le Niseis étant la langue de mon peuple, il ne me serait d’aucune utilité de suivre ce cours en compagnie de débutantes. La même chose allait pour les cours de danse. Bien sûr, je n’étais pas la meilleure danseuse dans la pièce, loin de là; mais un cours de danse pour débutantes était tout simplement d’un niveau trop bas pour moi. J’étais ici pour apprendre et non pour me complaire dans mes connaissances. Le cours de chant était une autre option. Ma mère ayant été bénie d’une voix d’or, je me suis toujours sentie obligée de marcher dans ses pas et de tenter d’améliorer mes performances vocales.

Cependant, le cours de l’histoire des Arts était celui qui m’intéressait le plus. Enfant, je pouvais passer des heures à la Grande Bibliothèque, lisant les œuvres des plus grands écrivains de l’ère moderne, ou analysant les différents livres traitant de sculpture, de peinture, de dessin. J’étais d’avis que, afin de devenir une Geisha, de personnifier l’Art sous tous ses angles, il fallait d’abord connaître ce qu’était cet Art, savoir le disséquer et l’étudier sous toutes ses coutures. Lorsque Lily-Lune finit son exposé, la pièce s’évacua assez rapidement, les Rindas se dirigeant vers la salle de leur cours et les Riyas s’empressant de trouver une Geisha auprès de qui faire valoir leur portfolio. Pour ma part, je suivis le courant pour me retrouver dans une salle au sud du manoir, bien éclairée et au milieu de laquelle trônait une sculpture dorée. J’avais choisi le cours donné par la Vénus, celui sur l’essence des Arts et de la Beauté.

J’entrai donc dans la pièce et refermai la porte coulissant derrière moi. Je saluai celles qui avaient déjà pris place et scrutai le lieu du regard. De somptueux tableaux colorés ornaient les murs de la pièce ainsi que quelques rouleaux de calligraphie, écrits en un Niseis impeccable. Plusieurs coussins blancs étaient disposés en cercle autour de la statue d’or, notre petit cercle présidé par le regard de la femme qu’elle représentait ainsi que par Lily-Lune qui, légèrement à l’écart, semblait nous observer.

«C’est une statue exprimant la liberté,» commença l’une de mes camarades. L’exercice devait se constituer d’une simple discussion sur l’essence de l’œuvre présentée. Je m’agenouillai sur l’un des coussins libres, puis lissai mon kimono du plat de la main. Levant les yeux vers la statue, je dus m’admettre avec honte que je ne reconnaissais pas l’œuvre en question. Elle représentait une femme tenant négligemment un arc baissé au bout de sa main gauche, dans l’élan suspendu de la course, se cassant le poignet s’avançant dans son dos, tendu vers le carquois. Une femme en pleine chasse, les cheveux volant dans le vent, son cou et son visage tendus vers ce qu’elle allait bientôt abattre. Les mains sagement posées sur mon habit ocre, j’écoutai les autres Rindas échanger leurs impressions sur l’œuvre.

«Elle a été sculptée par le Grand Pôtêles, non?» «Mais non, celle-ci est d’un sculpteur anonyme, retrouvée dans les ruines de quelque cité, avant notre ère courante.»« Ah.» «Admirez le savant mouvement de la tunique du modèle : on la croirait réellement sur le point de s’envoler.» «Ce qui me choque, c’est le choix du matériau : pourquoi l’or?» «Je ne crois pas que la statue soit sculptée dans l’or, mais bien simplement recouverte d’une pellicule du matériau; regardez, on peut voir le marbre au travers, juste en dessous de la poitrine.» «Que sait-on du modèle?» «Je ne sais guère, mis à part qu’elle est représentée en Chasseresse. Un hommage à Phoebe, peut-être?»

J’étais incapable de donner mon avis sur leur discussion. Pour être très honnête, la conversation me désappointait un tantinet. Était-ce réellement tout? Elles ne faisaient que discuter de l’aspect pratique de la chose, elles ne faisaient qu’étaler leurs connaissances sur l’Art plutôt que de chercher à comprendre, plutôt que de chercher à ressentir. Elles avaient beau parler de l’artiste ainsi que de sa technique avec déférence, elles auraient tout aussi bien pu parler d’une fleur, ou d’un joli kimono. Je posai de nouveau mes yeux sur la statue, tentant de l’apprécier toute entière, de la faire vivre de par mon regard. Lorsqu’un silence appréciatif retomba brièvement sur l’assemblée, je pris la parole.

«Ses yeux sont fascinants, à mon avis.» Je m’assurai d’avoir l’attention de toutes, puis je repris, «Sa tête est tournée vers le côté droit, le visage un peu incliné, négligemment orienté sur ce qui n’aura détourné son attention qu’une seconde à peine avant d’être abattu. La beauté de son mouvement réside dans sa brièveté. Cette seconde où la Chasseresse nous regarde, c’est la seconde qui sonne le glas de la mort. Ses yeux sont perçants,  se veulent intenses, luisant. Le sculpteur a fait vivre l’amande délicatement fendue des paupières et… et a insufflé la vie en sa statue qui s’apprête à l'enlever.» Une courte pause, puis, «La Chasseresse semble avoir fait un écart sur le côté. Un écart dû à la surprise, à la peur? Qu’importe; elle semble se reposer d’autant plus fermement sur ce bref changement de direction pour se relancer sans dévier. La jeune femme ne brandit pas encore l’arc, non, mais son poignet va s’égarer entre ses omoplates, vers le carquois, à la recherche d’une flèche dans le début gracieux du geste de mort

La bouche sèche, je continuai fiévreusement.  «On peut tourner autour d’elle, mais l’on revient toujours à ce geste de la main. Ce geste impitoyable, presque émouvant. La femme tient son arc d’une main et, de l’autre, désigne une flèche qu’elle exhibe d’un mouvement cruel. Ou bien elle la cache. Ou les deux. Mais pas les deux en même temps, non, l’un après l’autre. Le sculpteur a montré l’instant exact où la femme cesse d’être proie et ose, du bout de son doigt, effleurer ses flèches. L’instant exact où la femme ose être une – une prédatrice, où elle ose enfin être…déesse.»

Je poussai un soupir, puis, dévorant l’œuvre des yeux, je conclus. «La statue ne tient pas à l‘équilibre de ses proportions mais à leur oubli dans la pure présence, dans le grain si délicat de la pierre qu’il donne envie de donner raison à la Chasseresse, de capituler, de laisser tomber les bras pour s’allonger à ses pieds en son mouvement même. 

«L’abandon de la perfection.» J’esquissai un sourire en la direction de Lily-Lune. «Un choix ironique, pour un Ordre qui la poursuit sans relâche



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Dim 06 Déc 2015, 20:40


L'heure avait sonné pour moi, il fallait que je me prépare pour aller à Maëlith pour commencer mes études pour devenir une Geisha. Cela allait être compliqué pour moi puisque je ne suis pas une Orine, mais une élémentale. Mais je donnerais tout ce que j'ai pour pouvoir arriver au rang de Geisha. Ne précipitons pas les choses, il fallait d'abord que je commence les cours pour devenir une Rinda puisque je n'étais qu'une Riya pour l'instant. Assez bavardé, je commençais d'abord par me lever de mon lit. Je me mis à regarder ma chambre, toute vêtue de blanc. Le sol totalement gelé, les murs semblable aux parois des grottes de glaces avec de nombreuses stalactites. Les meubles aussi étaient complètement fait de glace. Mon cher élément que je chérissais tant. Je me sentais en parfaite harmonie avec lui. L'avantage d'avoir la glace en tant qu'élément c'est que je n'avais jamais froid. Je me dirigeais vers le grand miroir de glace pour pouvoir me voir m'habiller. Je pris ma longue jupe blanche ayant un fin voile bleu cristallin au dessus et un simple haut blanc avec des bretelles qui recouvrait ma généreuse poitrine. Je détachais mes longs cheveux blancs que j'avais tressés pour la nuit afin de faire une coiffure digne de ce nom. Je les brossais un bon coup, puis prit la partie haute de mes cheveux pour les regrouper en un chignon organisé en laissant des cheveux plus ou moins longs dépasser avant de les attacher avec des bâtons de glace éternelle. J'ajoutais quelques petites fleurs de pivoine en glace éternelle également. J'adorais les pivoines, d'ailleurs je me souviens que j'avais créer une pivoine de glace lors de mon test d'entrée pour devenir une Riya. J'en ai fais mon porte bonheur.

Je sortis de ma chambre, dévalant tranquillement les escaliers du château de Draguial, Ardir. Je finis par passé les portes du château pour me rendre dans Panem, le village économique pour y retrouver ma dragonne Laïka. Au départ c'était la dragonne d'Alyska, mais cette dernière m'a confié Laïka pour me féliciter d'avoir réussit le test d'entrée et d'être devenue une Riya. Je la vis non loin de moi, je m'arrêtais et vit qu'elle arriva vers moi. Elle était sous sa forme de tigresse blanche, elle mesurait bien un mètre cinquante sous cette forme. Elle se frotta doucement contre moi avant qu'elle ne me laisse monter sur son dos. Elle l'avait bien comprit, il fallait que j'aille à Maëlith. Nous partîmes du domaine Draguial qui venait tout juste d'être reconstruit après les violentes intempéries qui avaient touchés une grande majorité des terres du yin et du yang.

Après un long et éprouvant voyage, nous fîmes enfin arrivé à Maëlith. J'adorais cet endroit, rien que le fait de me retrouver ici m'emplissait de joie et me motivait davantage pour commencer mes études pour espérer devenir une Geisha. Je descendis du dos de Laïka qui restait sous sa forme de tigresse. Je regardais tout autour de moi, cette ville très coloré et pétillante de beauté. Je finis par m'approcher d'un groupe de jeunes filles, certainement des Riyas. Un court instant après, une femme apparut, sans doute l'une des plus belles du monde. Je ne pus que l'écouter attentivement, sans faire le moindre bruit. Elle imposait sa présence rien qu'avec sa beauté. Elle nous annonça que l'on était d'or et déjà des Rinda puisque l'on commençait l'apprentissage maintenant. Elle nous présenta également les professeures ainsi que leur matière pour que l'on assiste au premier cours. Mon choix s'est fait lorsqu'elle annonça qu'il y aurait un cours de musique. Je regardais ma compagne draconique sous sa forme de félin. Je caressais sa grande et fine tête délicate en lui disant. « Je suis désolée ma belle, mais je vais devoir te laisser ici. Je ne pense pas que tu puisse venir avec moi dans les cours. » Je la caressais encore avant de partir vers mon premier cours qui sera l'art de la musique.

Je rejoignis le groupe des Rindas allant au cours de musique. Elles semblaient excitées à l'idée de commencer le premier cours, mais elles restèrent tout de même calme. Moi aussi j'étais heureuse rien qu'à l'idée de commencer les cours, mais je restais impassible comme la glace. Nous entâmes dans une grande pièce avec de nombreux instruments de musique des plus simples d'utilisation aux plus complexes, passant par ceux qui demandaient beaucoup de technique et d'agilité pour pouvoir en jouer convenablement. Mais cela me plaisait, j'aimais tout ce qui s'apparentait à l'art en général. Par moment, je sculptais dans la glace à l'aide de ma maîtrise de cet élément puisque j'étais une élémentale de la glace. Mon regard bleu glacé se posait sur la Geisha Shizuka, elle se présentait à nous. « Bonjour jeunes demoiselles, vous allez donc commencer votre apprentissage aujourd'hui par l'art de la musique. » Elle fit une petite pose avant de continuer. « Différents instruments sont à votre disposition pour trouver quel est votre instrument de prédilection. Vous ne trouverez pas l'instrument qui vous convient le mieux dès maintenant, il vous faudra en essayer une grande majorité pour vous en apercevoir. » Elle montra les instruments avant de ce diriger vers un pour le présenter et en jouer pour voir quel son il pouvait produire. Elle nous annonça ensuite que c'était à nous de jouer. Je me dirigeais donc vers le premier instrument qui s'offrait à moi, une harpe. Je ne savais pas trop comment m'y prendre pour en jouer, la Geisha Shizuka s'approcha de moi et mon montra comment il fallait se positionner. Elle me laissa donc la place, je m'asseyais timidement là où elle était avant de commencer à toucher les cordes de la harpe. Quelques sons mélodieux, mais mal accordés se firent entendre. Je pense qu'il va me falloir un certain moment avant de savoir bien jouer de la harpe. Une chose était certain c'est que la harpe ne sera pas mon instrument de prédilection, mais au moins j'aurai essayer. Mais je continuais tout de même à en jouer, à m'exercer pour bien me rendre compte du fait que ce ne soit pas mon instrument de prédilection.





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Lun 07 Déc 2015, 16:24


« Ne sois pas idiote. Tu ne peux pas te permettre d’angoisser à chaque fois que tu côtois les Geishas. » maugréa Mégumi, avant de croquer dans une pomme. Les joues roses, la Rehla baissa les yeux. Elle n’avait pas touché à son assiette, la faim coupée d’inquiétude. « Je crains toujours d’être ridicule, de faire honte à ma mère, ou de ne devoir ma place qu’à ma naissance. » - « Des bêtises. Tu es jolie comme un cœur et faite pour cet ordre. Arrête de te sous-estimer. » - « Mais … » - « Je te comprends. Tu redoutes les reproches, les regards, les médisances. Seulement, personne ne rétorque quoique ce soit à ta présence. Au contraire, j’aurai trouvé étrange que la si ravissante fille de la Vénus ne fasse pas partie des femmes les plus renommées. Ne t’en veux pas pour tes facilités. Ce sont les mêmes que les Orines. » La jeune femme réfléchit quelques instants à ce petit discours, avant de consentir tout bas : « Tu as raison. » Mégumi sourit. « Evidemment. J'ai toujours raison. Tâche de le répéter à ta mère. Maintenant ... Mange un morceau. Prépare-toi. Fais tout pour rayonner. » Elle hocha la tête avant de se mettre à grignoter quelques grains de raison. Mégumi l’observa, sans rien dire. Elle pensait que jamais Lily-Lune ou Caleb n’auraient fait en sorte qu’elle soit dans l’ordre si Risa n’en avait pas eu terriblement envie. La perspective d’un lien fictif enchaînant la demoiselle à un étranger ne devait pas enchanter les parents. « Je … Ça va ? La tenue, je veux dire. » s’enquit la Rehla en glissant ses mains sur ses longues nattes noires. « Mais oui ! » Risa avait toujours eu un style particulier, reconnaissable et élégant. Souvent vêtue de rouge ou de nuances orangées, ses robes étaient aériennes et délicates. Elle aimait sublimer ses vêtements et sa silhouette de bijoux, une bague avec une petite pierre, des colliers de perle ou de grosses boucles aux oreilles. La plupart du temps, elle portait un voile transparent rehaussé de chaîne et de pierres. Avec son teint de porcelaine et ses cheveux d’ébène, elle était comme une petite poupée. Mégumi était certaine qu’elle ne ferait que s’embellir avec l’âge, qu’elle ne ferait que gagner en grâce et en esprit. Elle lui esquissa un petit geste de la main, tout en sirotant son café, quand la jeune femme, qui malgré ses peurs devait trépigner d’impatience, fila à du Manoir pour rejoindre l’Académie.

Ce fut avec un petit sourire aux lèvres que Risa comprit qu’elle devenait une Rinda, qu’elle commençait réellement sa folle aventure au sein des Geishas. Après une maigre hésitation, elle décida de suivre les enseignements de Hiromi pour se perfectionner en chant. Elle n’avait pas besoin des cours de Rira, car même si elle n’était pas une Orine, elle avait vécu une majeure partie de sa vie à Maëlith, parmi les Orines, et parlait le Niseis comme s’il s’agissait de sa langue natale. Quant à l’apprentissage donné par sa propre mère, il ne lui était pas plus nécessaire. Ses connaissances en matière d’histoires des arts étaient honorables, au point qu’elle occupe le poste de Directrice de Collection à Hebeny. « Risa. » la salua Hiromi en voyant la jeune femme, qu’elle connaissait forcément bien, arriver. « Je n’ai pas besoin de t’écouter. » Elle l’avait déjà entendu chanter. « File chez les sopranes. » Elle obtempéra sans broncher. Risa avait une voix plus puissante qu’il n’y paraissait, une fois la timidité envolée. Elle était capable d’une agilité surprenante dans les aigus, atteignant des notes étonnantes, tout en étant à l’aise dans des tons plus graves, où elle dévoilait un timbre chaleureux et séduisant. Risa appréciait de chanter en cœur avec les autres. Entendre les voix se mêler et s’accorder était merveilleux. Aussi, elle était plus à l’aise qu’en solo, même si elle savait que Hiromi ne les laisserait guère longtemps se conforter dans le groupe. Après quelques exercices et le déchiffrage de quelques partitions, Hiromi apprit aux Rinda une mélodie basse d’accompagnement. Puis il fallut passer, seule, les unes après les autres. Risa blêmit, quand bien même une autre fille chantait seule. C’était bientôt son tour. C’était bête, mais elle avait peur des moqueries, des fausses-notes, des railleries. Pourtant, le maître mot était l’apprentissage. Se tromper était courant. Les erreurs, parfois nécessaire. Les femmes qui riaient des autres passaient un sale quart d’heure avec les Geishas. Néanmoins … Risa frissonnait.

« A toi. » dit la Geisha en souriant. D’un pas tremblant, Risa s’avança légèrement, les feuilles avec les notes et les paroles dans ses petites mains. Hiromi dévisagea quelques instants la demoiselle avant de commencer à battre la mesure et indiquer les différentes tonalités de ces gestes. Risa chantait, en essayant d’oublier qu’elle n’était pas seule avec son professeur. Elle faisait de son mieux pour occulter son monde. D’une voix faible et fragile d’angoisse, elle s’affirma peu à peu. Elle était encore loin de prendre plaisir à l’exercice. C’était bien trop troublant, oppressant. Ceux qui pensaient que les chanteuses et les danseuses ne faisaient rien d’exceptionnel ne se doutaient pas de la pression des regards. Risa trouvait soudainement un courage exceptionnel à sa mère, qui, qu’elle le veuille ou non, était toujours sur le devant des scènes artistiques, à devoir parler, sourire, être belle et parfaite. Etre Geisha, c’était être aduler comme une véritable œuvre d’art. Risa voyait bien qu’elle n’était encore qu’aux préparatifs de l’apprentissage. Elle était loin d’avoir l’aisance nécessaire.  

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Lun 07 Déc 2015, 17:00


Etait-ce un caprice ? La réponse paraissait difficile, néanmoins le comportement en avait toutes les apparences. Megæra elle-même aurait eu bien du mal à désavouer ses vérités cinglantes. Elle était une femme faite d’orgueil et de suffisance, qui se complaisait dans les regards affamés des hommes qui croisaient son chemin et ne pouvaient s’empêcher de la déshabiller des yeux. Parfois, elle jouait les prudes et laissait ses joues se colorer de teintes rosées. Cela plaisait à ses messieurs et elle le savait, en jouait. Mieux valait ne pas se laisser leurrer : elle adorait être aduler et ne ressentait pas la moindre gêne, pas la plus petite once de remord, à user et abuser de ses charmes et de son sourire pour parvenir à ses fins. Le paraître était primordial, dans le monde enchanté et morbide de la délicieuse Fleur du Mal. Elle n’avait pas volé son titre, et ne dirigeait pas plusieurs cabarets sans raison. Alors, sur les bons conseils de la Khæleesi, elle avait fait de son mieux pour intégrer les rangs d’un Ordre au renom resplendissant, que l’on disait uniquement composé des plus belles femmes de ce monde : les Geishas. Elle voulait faire partie de ses perles rares, choyées et appréciées. Elle devait en faire partie. La Lapine était à des lieues de la morale sage et épurée, des mœurs fragiles et fébriles des Orines et de la plupart des membres qui l’entouraient. Pourtant, elle se plaisait assez, dans le décor somptueux de l’Académie, qu’elle contemplait, rêveuse, depuis de longues minutes. Elle ne tenait guère à s’excuser d’être une jolie panthère parmi les petits chatons. Elle était ce qu’elle était. Etait-ce un mal d’être une créature qui allait la grâce et la force ? Elle ne le pensait pas. Elle pouvait être belle sans se laisser marcher sur les pieds, être élégante sans rougir aux compliments, être sensuelle et l’assumer. Pour l’heure, malheureusement, il n’était guère question d’être érigée en œuvre d’art. Elle ne faisait que recevoir l’éducation primaire, les bases que devait assimiler et manier la moindre postulante qui cherchait à devenir apprentie. Megæra ne réfléchit pas longuement avant de rejoindre la salle tenue par Rira. Elle voulait commencer par apprendre le Niseis, la langue des Orines et des Geishas.

Megæra parlait déjà plusieurs langues. En plus du dialecte commun, elle maîtrisait parfaitement l’Arshalà pour avoir vécu toute sa vie dans un foyer orisha, le Valærian après avoir suivie le cursus entier à la Cité Engloutie sous la coupe éprouvante de Lady Vanille caël Deslyce, et l’Anatæma par fascination pour le peuple des déchus. Elle s’en sortait aussi honorablement en Elfique et possédait des rudiments de Zul’Dov. A vrai dire, elle connaissait surtout des insultes du langage réprouvé, du temps où elle fréquentait les tavernes et les auberges. Elle espérait avoir quelques facilités pour apprendre le Niseis. Après la logique décalée et surprenante du Murmures des écumes, tout devrait être facile. Du moins, elle voulait le croire.

A l’instar du Valærian ou de l’Anatæma, le Niseis était une langue douce, chantante, sensuelle et mélodieuse. Ils partageaient une autre caractéristique commune : leur alphabet était un cauchemar à apprendre. Depuis plusieurs longues et interminables heures, Megæra traçait à l’encre noire, à l’aide d’une plume fine, les symboles sur un morceau de parchemin, en essayant de retenir la signification de chacun. Avait-elle eut autant de difficulté avec la langue des Sirènes et des Ailes-Noirs ? Elle ne s’en souvenait pas vraiment tout en conservant un sourire douloureux. Les lèvres pincées, la Bélua prit un nouveau morceau de parchemin. Certaines lettres étaient une véritable torture à exécuter. Le « d », ainsi que le « h », « s », « u », « v », « w » et « z » étaient les plus difficiles. Chaque trait, chaque courbe avaient son importance et devaient être placé avec soin. « Tu t’améliores, Megæra. » lui glissa Rira qui s’était penchée sur son travail. « Continue à persévérer. » Elle la regardera faire un instant. « Ceci dit, essaie de trouver la logique dans l’écriture. » Elle se glissa auprès de la Lapine, saisissant une plume pour une petite démonstration. « Il y a un ordre à respecter. Plus qu’une règle, c’est un souci de facilité et d’esthétique. Regarde. » Elle fit son « z » à une vitesse impressionnante. « Essaie. » Megæra obtempéra. Elle était étrangement silencieuse, depuis le début. Elle ne voulait pas risquer d’articuler un mot qu’elle regretterait. « Mieux. Bien mieux. Continue. Je ne conseillerai pas de se lancer dans l’apprentissage pur et simple de la langue sans une connaissance pointue son alphabet. Cela facilitera beaucoup de chose, pour la suite. » La Lapine, un petit sourire aux lèvres, acquiesça. Malgré son mauvais caractère, elle était une élève appliquée et consciencieuse. Elle n’était jamais contre se perfectionner, devenir encore plus belle et désirable. Lorsqu’il s’agissait de parvenir à ses fins, elle pouvait faire preuve d’une infinie patience et d’une retenue qu’elle ne possédait pas en d’autres occasions. Elle voulait vraiment réussir, être remarquée, et briller. Oh oui, elle le désirait.

Après les longs exercices de recopiage, les heures passées à reconnaître chaque lettre au premier coup d’œil, Rira entreprit l’enseignement des bases de la conjugaison à sa classe. Megæra devait reconnaitre que son professeur avait eu raison. Si elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle était en train de lire et d’écrire, elle n’avait plus de souci avec les symboles. C'était déjà un pas de fait ; et la jeune femme ne comptait pas s'arrêter là.

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Lun 07 Déc 2015, 20:44


Tournant et tournant la lettre dans tous les sens j’examinais encore ce qu’il y avait écrit. « Les Geishas ? Qu’est-ce que c’est ? » Je regardais Samuel comme s’il était la sagesse incarnée. « Je ne sais pas trop. Ce n’est pas un groupe d’orines ? » Disait-il en haussant les épaules. De mon côté je fronçais les sourcils. Pourquoi avais-je reçu une lettre m’invitant à rejoindre le groupe si ce groupe était exclusif aux Orines ? « Quelle est l’activité de ce groupe ? » Encore une fois Samuel haussait ses épaules. «  Aucune idée. Je n’avais jamais entendu parler de ce groupe auparavant. Peut-être qu’il vient d’être créé. » Je hochais la tête, enregistrant ces faibles informations. J’avais besoin d’en savoir plus. Ma nature curieuse me poussait à en savoir plus. « Maëlith ? N’est-ce pas une ville légendaire et imaginaire ? » Je regardais une nouvelle fois Samuel qui avait cette fois décidé d’ignorer ma question en levant les yeux au ciel. Cela l’énervait peut être que je lui posais des questions dont il ignorait la réponse mais ce n’était pas une raison d’être aussi impoli. Après quelques instants de réflexion j’ajoutais : « Je vais partir découvrir Maëlith, Sam. » Samuel souriait. « Tu m’emmènes avec toi ?! »  Je secouais la tête et il prit l’air déçu. «  Tu as école. Et puis quand tu apprendras à ne pas manquer de politesse à ta mère on en reparlera. » Il ne rajoutait rien, se contentant de croiser les bras et de prendre une mine boudeuse comme s’il avait six ans et non douze ans. Ca me faisait mal au cœur de le voir comme cela mais je ne pouvais pas revenir sur mes paroles. De plus je ne pouvais pas l’emmener avec moi pour partir à la recherche d’une ville qui n’existait peut-être pas. C’était trop risqué.

Samuel s’asseyait sur son lit. Depuis près de deux mois nous habitions dans l’auberge d’un petit village bien commode. Il était plus que tant que je nous achète une véritable habitation mais j’avais encore besoin d’un peu plus d’argent. Je devais pour cela effectué quelques quêtes et donc laisser Samuel de temps en temps. L’aubergiste s’en occupait pendant mon absence en échange d’une petite somme d’argent ou de deux ou trois services que je pouvais lui offrir. J’espérais que rejoindre ce groupe de Geishas pouvait me rapporter quelques pièces.

Je commençais à remplir une petite besace joliment brodée. Elle m’avait couté une petite fortune mais j’adorais son apparence. Cela me donnait envie d’apprendre à coudre pour créer de jolie chose mais je n’avais décidément pas le temps. J’emportais le strict nécessaire et après avoir dit au revoir à un Sam toujours boudeur, je descendis pour annoncer mon départ à l’aubergiste. Je lui offris un petite somme d’argent en lui demandant de veiller sur Sam pendant mon voyage et j’en profitais pour lui demander quelques renseignement sur la ville prénommé Maëlith. Elle n’en savait pas vraiment plus : d’après elle Maëlith se trouvait quelque part au beau milieu des Terres d’Emeraude. Il s’agissait d’une ville très secrète que très peu de visiteurs avaient pu découvrir. Cependant, le peu qui avait découvert la ville disait que c’était l’une de plus magnifique ville au monde. Peut-être même la plus magnifique. Personnellement j’en doutais, aucune capitale ne pouvait rivaliser avec la cité Engloutie. Cependant, je n’avais vu jusqu’à présent que peu de grandes villes et donc je ne pouvais pas me fermer à l’éventualité que Maëlith était la plus belle ville de ce monde.

Après avoir obtenu ces faibles renseignements je partis. Le voyage allait surement être long alors je ne devais pas tarder. Sur le chemin vers les Terres d’Emeraude, je regardais une nouvelle fois la lettre que j’avais reçue. Il ne s’agissait que d’une publicité ayant pour but de recruter des jeunes femmes dans le groupe des Geishas mais peut être donnait-elle la position de la ville ou du moins quelques indices pour nous aider à découvrir son emplacement. Au bout d’un court moment je renonçais. Même si la lettre contenait des indices j’aurais surement était dans l’incapacité d’en découvrir le sens. Je continuais donc à marcher sur mes faibles jambes, m’autorisant à faire des pauses un peu trop souvent. Si je continuais ainsi, je ne serais jamais à Maëlith à temps. Je m’obligeais donc à faire moins de pause pendant les jours suivants.

Bien vite, j’arrivais sur les terres d’Emeraude et après avoir continuais à marchais, je tombais sur un groupe de quatre voyageuses toutes vêtues de kimono. Je regardais une nouvelle fois la lettre qui était magnifiquement ornée d’illustration faite main. Sur l’une d’elle on voyait une femme avec un kimono. Je déglutissais. Fallait-il avoir un kimono pour intégrer le groupe ? Je baissais les yeux sur mon habituelle robe blanche. J’espérais qu’elle ferait l’affaire. Je m’approchais du groupe pour leur demandait si elles allaient à Maëlith ou si au moins elles savaient où se trouvait l’endroit. « Excusez-moi ! » Une fille se tournait vers moi, un sourire émerveillé et légèrement béat sur le visage. « Vous ne trouvez pas cet endroit merveilleux ?! » Prise de court, je fis un pas en arrière avant de me ressaisir. « Il est tellement coloré ! » J’examinais l’environnement à mon tour. Oui. L’endroit devait être magnifiquement coloré mais je ne voyais qu’en noir et blanc. Je pouvais aussi voir quelques points bleus qui devaient être de magnifiques fleurs mais ma vision « colorée » s’arrêtait là. « Oui, c’est très colorés ! » Mentais-je pour ne pas paraître bizarre. Cependant, le chant des oiseaux et le souffle doux du vent me suffisait à trouver l’endroit magnifique. « Excusez-moi mais allez-vous à Maëlith ? » « Oui ! Mon amie, Elisa, est une orine elle nous amène là bas. » Je haussais un sourcil interrogateur. « Puis-je vous accompagner s’il vous plait ? » L’amie de la fille enjouée eu alors une expression froide sur le visage qui disparut aussi vite qu’elle était apparue que je me demandais si je n’avais pas rêvé. Peut-être que les orines étaient comme les Næphina et n’appréciaient pas que des étrangers s’incrustent dans leur villes. Mais alors pourquoi avoir envoyé cette publicité ? Comme l’orine ne répondait pas à ma requête que décidait de l’ignorer et de me concentrer sur l’autre fille. « Si ce n’est pas trop indiscret, qu’allez-vous faire à Maëlith ? » « N’est-ce pas évident, (elle désigna son kimono) nous nous rendons à Maëlith dans le dessein de devenir des Geisha ! » A mon tour je désignais son kimono. « Est-ce obligatoire pour intégrer le groupe ? » Elle secouait la tête et cela me soulageait par la même occasion de mon inquiétude. De plus je savais officiellement que le groupe n’était pas fermé aux femmes qui n’étaient pas orine. Soudain l’orine fit claquer sa langue sur son palais pour capter mon attention. Ce qu’elle réussit à faire. « Tu peux venir. A présent, continuons ou nous manqueront les présentations. » Aussitôt qu’elle avait prononcé cela, elle se détourna de nous et poursuivit son chemin à travers les terres nous obligeant à la suivre. Cette orine était bizarre et étrangement froide. Je me demandais si toute les orines étaient comme cela ou c’était parce que je ne lui revenais pas. Je me demandais même si c’était parce qu’elle avait découvert ma nature de Næphina qu’elle ne m’appréciait pas. Après tout, nos deux peuples ne s’appréciaient pas vraiment mais je pensais que cette relation allait s’améliorer depuis que la Khaeleesi nous avait trahis, nous les ondins, en s’affranchissant.

Nous marchions depuis un bon moment quand, enfin, nous vîmes la cité. Toute en courbe blanche, l’architecture était d’une réelle beauté. Encore une fois j’entendis la plupart des filles du groupe s’extasier sur les couleurs qui régnaient mais je me concentrais une nouvelle fois sur le son. J’entendais des personnes parler joyeusement et des rires d’enfants. Cette énergie qu’insufflaient ces sons était réellement plaisante. La mélodie d’un instrument me parvenait et je fermais les yeux. Maëlith, capitale de l’art et de la beauté portait bien son nom. Cette réputation était alors pour moi une vérité. Je me concentrais sur la douce mélodie, en oubliant presque les bruits environnants. Mon audition fine me permettait d’entendre chaque note, d’entendre le son brute de l’instrument. « C’est tellement beau, tu ne trouves pas ? » Entendais-je alors Marina, la fille avec laquelle j’avais quelque peu sympathisé. Sa voix, bien qu’elle n’ait pas parlé si fortement, m’avait presque assassiné le tympan. Heureusement, avec la capacité de mon corps à s’auto-régénérer rapidement, je pouvais être sûre que je n’avais rien perdu de mon audition. Cependant, l’expérience n’en était pas moins douloureuse et avait dû m’arracher une grimace de souffrance car Marina me regardait bizarrement. « Est-ce que tu vas bien ? » Je hochais la tête tout en essayant de retrouver une expression neutre sur mon visage. « Juste un mal de crâne soudain mais je vais mieux maintenant. » Le visage de la fille se changeait alors en une expression de soulagement. L’orine à la tête du groupe se retournait soudainement. « Ne traînons pas. C’est bientôt le moment de se réunir à l’Académie. Ne faisons pas attendre la Vénus » Elle accélérait alors le pas et je crus presque voir de la nervosité sur son visage. Etait-ce donc pour cela qu’elle avait rechigné à m’accepter dans le groupe ? Avait-elle eu peur que je les ralentirais ? Cette orine avait juste un sens aigu de la ponctualité et nourrissait une certaine angoisse à être en retard. Elle n’était pas méchante en réalité.

Après avoir écouté ses paroles, tout le petit groupe se remettait en marche. Plus nous avancions et plus la civilisation disparaissait. Nous étions alors rentrées dans un immense jardin aux odeurs fleuris. Au loin se dressait un manoir aux pierres blanches et à l’allure majestueuse. Beaucoup de filles poussèrent des soupirs d’admiration et je devais bien avouais qu’elles n’avaient pas tort. Après avoir continuais à marcher pendant un moment qui m’avait presque parut trop court tellement j’avais aimé l’endroit, nous étions enfin arrivé dans l’entrée du manoir. A peine reprenions-nous notre souffle pour avoir marché à si vive allure qu’une douce voix s’élevait. Alors que je cherchais des yeux l’origine de ce son ensorcelant, mes yeux furent éblouis par une femme d’une beauté surprenant. Lily-Lune pensais-je automatiquement. D’après les rumeurs, nulle femme n’était plus belle et délicate que la Vénus. Quelque part dans mon être, un sentiment de jalousie commençait à fleurir mais c’était le respect pour cette magnifique créature qui remplissait mon esprit. La Vénus avait été bénie par Belhyäm, Æther de la Beauté et de la Grâce.

La magnifique femme expliquait doucement le déroulement de la journée et bien vite la majorité des femmes ici présentes se séparait en plusieurs groupes et quittait les lieux pour commencer leur activité. Je commençais à me diriger moi-même vers l’une des salles dans laquelle chacune des filles ne faisant pas encore parti du groupe aller devoir prouver qu’elle était digne de devenir une Riya. Soudain, une main moite saisit la mienne et je tournais ma tête vers Marina qui avait un air de lapin apeuré. « Que ce passe-t-il ? » « J’ai peur de ne pas être à la hauteur. » Je fronçais les sourcils, déroutée. Les Gælyan avaient peur d’une si petite chose qu’une simple « évaluation » ? Décidément, les Gælyan étaient vraiment très étranges. « Ne crains rien et ait confiance en toi.» Suite à ces mots je rentrais dans une pièce où des différentes œuvres d’art étaient entreposées. Pendant plusieurs minutes, Marina ne me lâchait pas la main et j’avais l’impression d’avoir à faire à un nouveau Samuel. Cette pensée me faisait chaud au cœur et me faisait sourire. Bien que je n’aimais que Samuel chez le peuple de la Terre, je trouvais leur faculté à se lier aux autres si rapidement toute à fait fascinante. Presque touchante.

Lorsque enfin Marina me lâchait la main, je me séparais d’elle pour examiner les œuvres d’art et je fus bien vite perplexe en m’intéressant aux tableaux. Je n’en connaissais aucun. Je n’avais jamais vraiment étudié d’œuvre terrestre à l’école car nous, les Næphina, n’avions jamais apprécié que des choses étrangères s’incrustent dans nos villes mystérieuses. J’essayais tout de même d’étudier les tableaux mais les œuvres terrestre étaient tellement emplies de couleurs qu’avec ma vision, j’avais beaucoup de mal à voir de quoi il s’agissait. Je renonçais à les observer plus en détails. Cependant, j’avais toujours l’envie de découvrir à quoi faisait référence ces tableaux. J’optais donc pour une autre solution. Je me rapprochais d’un groupe d’orines qui avaient l’air particulièrement enthousiasmées par l’un des tableaux. Le tableau représentait un océan que je voyais distinctement d’un côté alors que de l’autre je pouvais voir les falaises bordant la terre des Gælyan. Elles décrivaient à tout de rôle ce qu’elles voyaient. Apparemment un arc-en-ciel était visible à l’horizon. Chacun de ses bouts rejoignant soit l’océan, soit le continent. Lorsque je demandais ce qu’était un arc-en-ciel, elles me regardaient avec un air étrange mais elles eurent la politesse de me répondre. Un arc-en-ciel était, de ce que j’avais cru comprendre, un arc de cercle qui possédait une infinité de couleur mais qui était, assez peu visible lorsque le temps était quelque peu maussade, ce qui était le cas sur le tableau. Aussi, d’après les orines, un arc en ciel était souvent annonciateur de beau temps.

Après qu’elles aient toute décrite l’image, elles commencèrent à analyser le tableau plus en profondeur. Plusieurs analyses étaient proposées. Certaines orines disaient que l’arc-en-ciel annonçait un avenir meilleur après les évènements tragiques qui s’était produit il y a peu. D’autres expliquaient qu’il s’agissait d’une promesse de bonheur et que l’arc-en-ciel était réalité un message des Ætheri pour le peuple de la Terre. C’est alors que les orines posèrent leurs regards sur moi qui les avaient jusqu’à présent écouté avec tant d’attention. Je savais que je devais donner mon avis mais je pris quelques secondes de réflexion afin d’affiner mon analyse qui était bien trop vague. « Vos analyses sont peut-être correctes. Cependant vous avez oublié une part essentielle du tableau : l’Océan. » Bien que mon peuple cultivait le secret, je me sentais quelque peu offensé que les orines nous avaient complètement oublié. Après m’être assurée que la colère ne transpercerait pas trop dans ma voix je continuais. « Le peuple l’Océan et les Gæl… je veux dire, le peuple de la Terre sont complètement étrangers. Les falaises peuvent très bien représenter la ligne fracture entre ces peuples. De plus, ce temps maussade peut désigner les relations qu’ils entretiennent et qui ne sont pour ainsi dire, pas très favorable. Ou bien, comme vous l’avez dit, il peut représenter les affreux évènements qui viennent de se produire. Cependant le plus flagrant dans le tableau et cela vous l’avez toutes relevé, et ainsi vous m’avez mis sur la piste, c’est l’arc-en-ciel. » Elles me regardaient avec un regard perplexe et pendant une seconde j’hésitais à continuais de peur de paraître ridicule. Mais j’avais déjà commencé mon analyse, je ne pouvais pas m’arrêter en cours de route. De plus, j’aimais capter leur attention. « Vous m’avez dit qu’un arc-en-ciel était un arc de cercle et que les bouts de celui présent dans le tableau touchait l’océan et le continent. On peut donc en déduire qu’il s’agit d’une sorte de pont entre les peuples et que, peut-être, ce qui relie les deux peuples se sont les Ætheri. » Finissais-je par dire en mélangeant les différentes analyses qui avaient déjà était faite. « Ou alors ce pont représente les relations qui renouent entre les peuples et donc qui écarte le « mauvais temps » et donc les mauvaises relations. » Je marquais une courte pause avant de sourire aux autres filles qui m’observait encore. « Voilà c’est ce que je pense de ce tableau mais… l’art est censé être libre donc je crois aussi que vous n’avez pas tords dans ce que vous avez dit. » annonçais-je enfin avec mon petit accent chantant propre au Næphina.

La Vénus qui avait peut-être écouté discrètement les différentes conversations, débuta son cours et toute les filles qui était présentes dans la salle se regroupèrent autour d’elle. Elle nous parlait de l’histoire de l’art, des principaux mouvements ainsi que des principaux artistes. J’écoutais avec ardeur. Nourrissant mon esprit de ces nouvelles connaissance car tout ce qu’elle disait était nouveaux pour moi. Il s’agissait ici de l’histoire de l’art Gælyan. Certaines filles commentèrent son cours mais je restais silencieuse car mon esprit était trop occupé à enregistrer les nouvelles informations. Une chose était certaine : Je ne serais peut-être pas choisie pour intégrer le groupe des Geishas mais je repartirais la tête remplie de nouvelles connaissances.

Mots et gains:
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11263
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Lun 07 Déc 2015, 23:00

Sur les Terres d'Émeraude se dessinaient d'immenses plaines verdoyantes, qui ravissaient le regard de quiconque accepterait de l'observer. Comment pourrait-on être insensible à un tel endroit ? Tout invitait à la flânerie et ce, malgré des forêts alentours qui n'étaient guère engageantes. Érina n'aurait pas cru qu'une telle beauté naturelle puisse exister en ce monde et elle ne cessait d'être surprise quant à son ignorance, elle avait tant à découvrir qu'elle se demandait si elle en aurait le temps. Ces dernières semaines avaient été effrayantes suite aux actions de celle que l'on appelait la Dévoreuse, celle qui était responsable des récentes destructions et du malheur s'étant abattu sur les populations démunies. Alors, l'Ange se questionnait sur cet endroit qui semblait évoluer hors du temps, hors des désastres qui s'étaient déroulés récemment. Ou bien s'évertuait-il à se reconstruire à sa manière ? Comment le saurait-elle ? Chassant ses pensées, elle se remémora ne pas avoir un instant à perdre. On ne lui pardonnerait certainement pas un retard après avoir été mise si longtemps au courant. Son aventure aussi loin dans les terres n'était due qu'à sa curiosité. De nombreuses rumeurs circulaient, comme il y en avait une quantité en ces temps troubles, mais Érina tenait dans ses mains le parchemin qui mettait un terme aux spéculations.

Intriguée de ce qu'il se disait, on lui avait remis l'enveloppe concernant la réouverture des candidatures concernant un groupement élitique, sous demande de la Vénus, Lily-Lune Araé, les Geishas. Ces dernières étaient empreinte de savoir et s'évertuer à préserver l'Art, dont elles incarnaient la perfection physique au terme de leur apprentissage. Peu importait à l'Ange d'être la plus sublime, tant sa beauté imparfaite lui plaisait amplement. Mais la préservation de l'Art en lui-même ne pouvait qu'intéresser son esprit candide ; la protection était sa vocation. L'Art l'intriguait tout autant. Découvrir de nouvelles choses lui plaisait, mais elle n'était qu'une novice incapable d'effleurer les sentiments qu'un peintre pouvait transmettre à son oeuvre. C'était un concept qui lui échappait et parfois, la jeune fille se trouvait minable de ne pas savoir différencier les grands artistes des plus médiocres. Bien entendu, Érina ne pouvait pas avoir ce genre de raisonnement, aussi tranchant qu'une lame. Quiconque faisait l'effort de mettre sur toile ses sentiments ne pouvait pas être mauvais dans son travail, n'est-ce pas ? Peut-être que si elle parvenait à intégrer un tel rassemblement en tant qu'apprentie, elle en apprendrait plus ? Faire partie de celles que l'on disait d'une beauté absolue, capables de ravir les coeurs d'un unique regard, lui donnait aussi des frissons. Serait-elle à la hauteur ?

Pouvait-elle rivalisée avec le peuple des Orines, que l'on disait d'une magnificence absolue ? Qui était-elle pour se prétendre plus belle et agréable qu'une enfant née au sein de ce peuple mystérieux ? Pourtant, ne rien faire face à ses appréhensions, c'était reconnaître la défaite. Ce n'était pas ce que Mancinia lui avait montré. Persévérante malgré les épreuves, son amie l'était assurément. Érina, même armée de sa bonne volonté, ne pouvait que se demander si le fait de tourner en rond depuis des heures était chose normal. Elle relu le parchemin une nouvelle fois, essayant d'y trouver le moindre indice sur où elle devait se rendre ; Maëlith, certes, mais où se trouvait cette ville ? Rien n'était inscrit à ce propos. L'écriture gracieuse n'indiquait rien d'autre que le strict nécessaire ; chaque candidates désireuses de démontrer ses talents étaient attendus à la Capitale des Orines, pour y faire leur meilleure prestation devant une assemblée de Geishas, ainsi que la Ran. L'Ange ignorait quel était la différence entre ses deux rangs, mais elle ne manquerait pas de s'interroger plus longuement lorsque le moment serait venu. Ses priorités étaient tout autre et son coeur commençait à s'agiter sous la panique. Comment allait-elle faire pour parvenir en ce lieu si aucune carte ne le mentionnait ? Peut-être était-ce là une mauvaise plaisanterie et qu'elle avait couru au travers ?

Érina s'arrêta dans sa progression. A cet instant, venait-elle bien d'entendre un chant ? Cherchant à droite ou à gauche d'où cela pouvait provenir, la jeune fille se mit à chercher son origine en marchant un peu. C'est là qu'elle trouva une sorte de réponse venue des cieux. En contrebas se trouvait quelqu'un, une personne assise dans l'herbe qui chantait au vent d'une voix mélodieuse à souhait dans une langue qui lui était étrangère. Sa nature féminine ne laissait aucun doute vu l'intonation de sa voix et de la longue chevelure noire qui cascadait dans le dos de l'inconnue. S'approchant avec douceur, l'Ange éleva la voix pour l'interpeller. Qui sait ? Elle connaissait sans doute mieux la région qu'une étrangère...

Excusez-moi, mademoiselle... ?

D'un geste parfait, presqu'irréel, la femme se retourna en sa direction en cessant son chant. Surprise uniquement dans son regard de la présence de l'inconnue, mais Érina n'était désormais que béatitude devant les traits d'une beauté si délicate.

Êtes-vous perdue ?

Devant son mutisme, la voix enchanteresse poursuivit ;

Je décèle en vous une aura angélique. Il est rare de faire la rencontre d'une Ange en ces lieux...

Revenant parmi les êtres vivants dans un sursaut de conscience, Érina finit par lui répondre en bégayant ;

Je...Je suis à la recherche de...Heu...Attendez !

Érina avait mis sa lucidité en veille pour ne pas se rendre compte que son papier était dans sa main et plus dans son sac. Tout en se flagellant mentalement, elle tendit ce dernier à son interlocutrice.

Je vois. Vous êtes une candidate au titre de Riya.
Je...Oui, c'est cela ! ...Je crois.
Vous avez de la chance. Je connais le chemin.

L'Ange remercia chaleureusement cette femme qui se redressait avec une grâce innée, elle était sans conteste l'une de ses créatures de rêve que l'on appelait Orine. C'était une chance d'avoir fait cette rencontre. Peut-être même était-ce un signe ? Suivant cette inconnue qui avançait d'un pas rapide, mais tout aussi aéré, la jeune fille avait bien du mal à prendre conscience de ce qui l'entourait tant elle était fascinée. Petit à petit, le paysage changea et dans l'air se mit à flotter de délicats arômes, plus pénétrant encore que ceux survolant les plaines qu'elle venait de traversés. Ces chemins fleuris étaient tous d'une beauté raffinée et, tandis qu'elle progressait, l'Ange vit apparaître une architecture composée de pierres blanches, se mêlant à la nature environnante, comme une prolongation de cette dernière. Au fur et à mesure, elles parvinrent sur une place immense où coulait l'eau au sein d'une immense fontaine. Érina prit alors conscience qu'elle était à Maëlith. Cet endroit ne pouvait être que celui appartenant aux Arts tant la beauté faisait partie du décor. Tout était merveilleux. Cet endroit respirait la tranquillité et les Orines semblaient y mener une vie paisible, même elle se surprenait à rêvasser. Laissant l'Ange dans sa contemplation durant quelques instants, l'Orine qui l'avait accompagné lui dit alors qu'il fallait se presser ; le début de sa prestation serait pour bientôt, ce qui la crispa quelque peu.

N'ayez aucune inquiétude. Soyez vous-même et dévoilez vos capacités.

Érina la suivit alors en pressant le pas tout en écoutant cette recommandation, faisant attention de la route pour s'en souvenir ensuite, lors de son retour. L'Orine la déposa devant l'un des plus beaux bâtiments qu'elle n'eut jamais vu, l'Académie, avant de lui souhaiter la réussite et de disparaître comme elle était apparue. Comme un songe. Grimpant les marches d'un pas hésitant, elle n'eut aucun mal à trouver le lieu qui lui était réservé quant à sa prestation. On lui indiqua par politesse un lieu où se changer avant de revenir au plus vite à sa place. Toutes les femmes qui l'entouraient étaient d'une élégance sans nul autre pareil. Existaient-elles seulement ? Est-ce que l'Ange n'avait pas sombré dans un songe magnifique ? Étrangement, elle avait l'impression que ce serait sa personne, l'oeuvre qui serait jugée aujourd'hui. Pour cela, Érina avait mis toutes les chances de son côté ; elle avait eu le temps nécessaire pour mettre une magnifique robe blanche scintillante qui lui descendait jusqu'aux chevilles, simple et légère, dont les bords étaient en dentelle. Elle avait également une ceinture de soie et une paire de manches à liserés gris. Érina y croyait vraiment. Avant que son regard ne se pose sur celle à qui elle devait se présenter. Celle qui lui enleva l'usage de la parole, trônant en hauteur sur un divan carmin, où elle était assise élégamment au point qu'Érina cru qu'elle flottait à quelques millimètres du tissu, elle était la beauté la plus pure qui puisse exister.

Cette femme n'était autre que Lily-Lune Araé, la Vénus. La plus belle femme du monde. On aurait dit une peinture enchanteresse dans un monde souillé. Tout n'était qu'harmonie dans ses traits, sa pâleur allait de pair avec l'innocence la plus pure. Son aura n'était que mystère et Érina aurait pu la confondre avec un membre de sa propre race. L'Ange n'était pas seulement sous le charme ; elle était subjuguée par la perfection qui lui faisait face. Elle avait beau être une femme, elle ne pouvait s'empêcher de la trouver d'une magnificence à faire rougir l'éclat du Soleil. Sa voix la ramenait à peine à la réalité, tant tout en cette personne incarnait le rêve. Un idéal à atteindre. Bien que présente par curiosité et envie de progresser, les paroles de la Vénus touchèrent son coeur. Érina donnerait le meilleur d'elle-même, elle se le promettait ! Réfléchissant à ce qu'elle ferait, elle n'accordait que distraitement son attention aux autres candidates. Certaines défilaient d'une démarche gracieuse, d'autres dansaient, d'autres encore démontraient leurs talents musicaux à l'aide des instruments ou de leur propre voix. Et puis, lentement, vint son tour. Érina avait envie de prouver sa valeur en cet instant, mais elle ignorait seulement comment y parvenir. Si Mancinia était là, peut-être qu'elle pourrait la guider ? Sans doute lui dirait-elle d'écouter son instinct.

Souriante, l'Ange était calme en apparence, malgré une certaine pression au creux de son ventre, tant elle ne prenait pas conscience de ce que cela impliquait. Être choisie pour un cursus, certes, mais sans savoir à quel point il pouvait être d'une dureté implacable. Réussir lui offrirait de la satisfaction, étanchant sa soif de découvertes, mais échouer serait synonyme de...Rien. Elle repartirait d'où elle était venue et se débrouillerait autrement. Son seul risque d'inquiétude résidait dans une seule chose ; savoir que la Vénus verrait sa prestation en personne. De quoi faire battre son coeur à la chamade en s'avançant. Que dire ? Que faire ? Toutes ces femmes autour d'elle était d'une beauté indéfinissable, toutes vêtues d'une tenue qui mettait en valeur leurs corps et démontrant des talents qu'elle ne posséderait sans doute jamais. Qui était-elle au milieu de toutes ces merveilles ? Était-elle une tâche ? Si c'était le cas, elle veillerait à être la plus visible possible ! Érina s'inclina devant la Vénus, lui donnant le respect qui lui était dû, mais cette révérence s'adressait aussi à toutes celles présentes et qui observerait sa prestation.

Bonjour.

Désormais, elle était seule debout et tous attendaient.

Je suis Érina. Érina Aldini. Je viens de la Citadelle Blanche pour me présenter à vous.

C'était un demi-mensonge. A la base, elle ne s'attendait pas à voir la Vénus pour de vrai. Érina se sentait scruter de toute part. On lui demanda d'une voix douce, mais néanmoins remplie de fermeté de faire sa prestation comme il lui saurait gré.

J'ai...Hum. Un modeste talent pour la danse.

Prenant une légère inspiration, Érina conserva ses pieds joints, se tenant bien droite, s'assurant que sa tête, ses épaules, sa poitrine et ses hanches sont alignés le long d'un axe imaginaire. Ses bras étaient relâchés de chaque côté du corps. La posture revêt une grande importance, car meilleure elle est et mieux on favorise son équilibre. Enfin, c'est ce qu'on lui avait dit. Érina fit quelques pas dans la pièce en bougeant ses bras de la manière la plus douce possible, s'inclinant légèrement vers la gauche, avec la tête tournée, mais toujours en prolongement de manière à pouvoir porter son regard au-dessus de son poignet. Ces gestes ne devaient normalement comporter aucun mouvement d'épaules, mais elle s'en rendit compte qu'au bout de quelques fois, corrigeant son erreur en la constatant. Son maintien dépendait de la position de ses pieds, où son poids ne reposait pas uniquement sur le talon. Inclinant simplement son corps vers la droite pour mettre une touche dramatique. Peut-être en faisait-elle trop ? Sans en prendre conscience, elle eut le réflexe de bouger plus vite avant de reprendre une allure normale. Ses longs cheveux blonds cascadant dans son dos suivaient ses mouvements, volant de manière négligents aux alentours lorsque ses mouvements étaient trop brusques. Sa prestation dura moins de quelques minutes. Dans un dernier mouvement des jambes, elle se retourna vers celles qui l'observaient un peu plus en hauteur. Avent de se remettre bien droite et de s'incliner à nouveau, de la manière la plus respectueuse possible.

Je vous remercie de votre attention, en espérant pouvoir m'améliorer auprès de vous.

Se redressant avec douceur, le regard encore rêveur de cet instant magique, Érina tourna les talons et vint se rasseoir près des autres candidates.

C'était amusant ! souffla-telle en souriant.

2 200 mots
Gains
; 2 Points d'Agilité + 2 Points de Charisme pour Érina [Compagnon - Niveau 0]

HRP:


[LDG GEISHAS] Première Leçon  Chriss10
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Lun 07 Déc 2015, 23:09


Curieuse, Victoire s’était approchée à pas de loup de la table basse, le temps de jeter un coup d’œil au courrier entassé. Plusieurs fois, elle jeta de petits coups d’œil dans son dos, s’assurant que personne – et surtout Belle – ne revenait dans les parages. Elle ne démordit pas de ses lectures pour autant, plus intéressée par les informations qu’elle pourrait dénicher qu’inquiète à l’idée de se faire prendre la main dans le sac. « Je le savais. » marmonna-t-elle sur un air de triomphe. Elle soupira, contrariée par ce qu’elle avait vu. D’une démarche toujours aussi discrète, elle changea de pièce, bondissant d’une mine victorieuse près de Belle qui épluchait quelques légumes. « Vicky … » souffla-t-elle après avoir sursauté. « T’aurais-je fait peur ? » s’enquit-elle sur un ton innocent. « Qu’est-ce que tu veux ? » Elle haussa les épaules, répondant sur le ton de la conversation : « Rien de spécial. Je venais discuter un peu. Tu as quelque chose de prévu, aujourd’hui ou dans les jours à venir ? » La jolie blonde gratifia son amie d’un regard suspicieux. « Non, pas vraiment. Qu’est-ce que tu mijotes ? » Victoire, feignant la pureté de l’âme, osa lever les yeux au ciel. « Tu es une femme méfiante et soupçonneuse. » Doucement, elle posa le couteau sur le plan de cuisine, murmurant dans un sourire : « Ne m’oblige pas à me servir de mes dons de télépathe. » La brune recula d’un pas. « Tu ne t’y risquerai pas. » - « Plutôt deux fois qu’une. Je n’en ai néanmoins pas besoin pour savoir que tu es allée lire mes lettres. » - « Pardon, je plaide coupable. » - « Victoire … Cela ne te regarde pas. » - « Pourquoi ne vas-tu pas à Maëlith ? Tu as tant rêvé des Geishas, de faire partie de leur monde. La Vénus ouvre tout juste les cours à l’Académie, et tu ne comptes pas y aller ? Excuse-moi de me questionner. » - « J’ai d’autres priorités. » - « Ah quoi ? Comme quoi, par exemple ? » - « J’essaie de me faire une place plus importante et éclatante parmi les miens. Je tente de percer dans la politique et la diplomatie. Je ne peux pas me permettre de m’évader de la sorte. » - « Tu as dansé avec le Roi et il t’apprécie. Arrête de te soucier de tout et de rien. Tu es suffisamment acharnée pour Avalon. » Elle prit le menton de Belle entre ses doigts. « Je suis certaine qu’il serait ravi de voir une perle comme toi, consacrée par une femme aussi belle et élégante que la Vénus. » Les joues rouges, l’Ange Noire se dégagea. « Lady Araé est la plus belle femme du monde. » - « Serait-ce une pointe d’Envie et de jalousie que j’entends ? Ma petite Belle est envieuse de la Reine des Orines ! » Elle réfléchit un instant. « Tu m’étonnes. Je ne suis pas portée sur les femmes mais celle-là me ferait changer de convictions assez rapidement. » - « Tu coucherais avec n’importe quel Souverain, peu importe qu’il soit un homme ou une femme. » Elle rit. « Pas faux. File à la Capitale des Arts et des Beautés, Belle. Tu le veux. Tu reviendras vite. Ce n’est pas si loin. » - « Je ne suis pas certaine que ce soit … raisonnable. J’ai des projets, Victoire. Des ambitions. » - « Qui ne t’obligent pas à sacrifier tout le reste. » Belle hésitait. « Tu serais une Geisha si parfaite. Donne-toi les moyens de parvenir à tes fins. » - « Je vais y songer. » - « Non, fais tes affaires. Je veillerai sur Grâce et Arabella en ton absence. » - « La dernière fois que je suis partie, tu as enfermé Arabella dans un placard. » - « C’était juste une punition temporaire ! » - « Tu l’as oublié ! » - « Bah oui, c’était si calme sans elle. » Elles se dévisagèrent un instant, avant de partir dans des éclats de rire. « Bon. Je suppose que tu n’as pas tort. »

Eblouie par l’architecture de la Cité des Orines, Belle contemplait les édifices et les parcs, les allées blanches et fleuries. L’Académie était un endroit merveilleux, raffiné et charmant. Intimidée par les Geishas, toutes plus belles les unes que les autres, la jeune femme se faisait calme et discrète. Elle écoutait sans rien dire le petit discours de la Vénus, accrochée à ses lèvres et à ses mots. Ainsi donc, il fallait choisir le cours que l’on souhaitait suivre en cette journée. Une nouvelle qui aurait pu en ravir plus d’un mais qui angoissa la jeune femme, incapable de savoir quel était le meilleur choix pour elle. Elle ne se sentait pas capable d’être dans la même pièce que Lily-Lune plus que quelques minutes, sans laisser son esprit fabuler et rêver. Apprendre le Niseis, la langue des Orines, lui paraissait être une épreuve encore trop grande et éprouvante. Elle avait déjà quelques rudiments en musique, maniait quelques instruments, de façon plus ou moins correcte. Elle se débrouillait plutôt bien en chant, pour avoir toujours adoré marmonner un air à toute heure de la journée. Elle avait même une jolie voix, un petit timbre clair et doux. La danse ? Belle connaissait quelques pas, ceux de la valse et du tango entre autre. Seulement, sa pudeur l’empêchait de se donner pleinement à ce genre d’exercice. Elle n’aimait pas spécialement entre le centre d’une attention quelconque, encore moins risquer d’être ridicule devant des yeux, étrangers ou familiers. Elle n’avait pas vraiment envie d’aller danser avec les autres filles. Il y avait beaucoup d’Orines. Elles, elles savaient danser. Pourtant, elle devait se forcer et, à un moment ou à un autre, elle n’aurait plus le choix et devrait se perfectionner dans la manière. Prenant son courage à deux mains, Belle suivit la Geisha prénommée Yutsuki, qui enseignait cet art si terrifiait à ses yeux. Comble de l’horreur, il fallut changer de vêtements. C’était pourtant évidant. Les différentes étudiantes étaient habillées de façon très diverses, souvent encombrantes, avec de grandes et longues robes. Belle ne dérogeait pas à la règle. Elle avait voulu faire bonne impression, s’habillant d’une robe légère et voilée aux teintes pastels. Elle dût la quitter pour le cours, pour une tenue plus adaptée. Anxieuse, Belle se mêla aux autres, occupée à réunir les longues boucles de ses cheveux blonds, qu’elle essayait de dompter par un ruban. Pour passer inaperçue, c’était raté. Les yeux bas, elle faisait en sorte de rester dans son petit monde. Elle se faisait l’effet d’être une parfaite idiote. D’ordinaire tellement sociale et ouverte aux autres, elle passait son temps à éviter tout contact. « Mesdemoiselles. » interpella la Geisha, sans même bouger ou ciller. Elle n’avait besoin de rien d’autre pour obtenir le silence. « Nous allons commencer. En rang, s’il vous plait. » L’objectif de la séance était d’inculper les pas de base, quelques automatismes, et de vérifier que toutes avaient un certain niveau pour s’en sortir, et choyer les plus fragiles pour leur permettre d’atteindre des sommets. Il était impossible de se cacher, de se dissimuler. Yutsuki voyait tout, les plus infimes détails qu’elle s’évertuait à régler, un pied mal placé, un bras un peu ballant, un port de tête insuffisant. Belle, dans une volonté de trop bien faire, se tenait raide, crispée et tendue. Souvent, Yutsuki passait près d’elle, lui soufflait de se relâcher et de se détendre. La Déchue faisait son possible pour paraître moins inquiète. Elle avait bien du mal. L’ambiance était studieuse, assez pesante.

Alors, lorsqu’il fut temps de partir, ce fut presque un soulagement. Tremblante, Belle alla se changer à nouveau. Pourtant, tout s’était bien passé. Elle était simplement très nerveuse.

1225 mots. 1 point d'intelligence, merci pour ce lieu !
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Mar 08 Déc 2015, 00:46



[LDG GEISHAS] Première Leçon  Ocyan10

Devenir Rinda
feat. le groupe

Il n'était pas question d'abandonner ni même de rester en arrière. Les yeux incandescents de la vampire scrutaient l'horizon alors que le soleil se couchait lentement, paresseusement derrière de nombreux nuages. Les derniers rayons s'étouffèrent sans aucun bruit, comme s'il ne reviendrait jamais le lendemain. Plus aucun oiseau ne chantonnait proche de sa fenêtre. Aucune mélodie ne s'élevait de la pénombre qui s'installait. Une nouvelle soirée débutait. Tout semblait se bousculer dans sa tête. Elle leva les yeux en direction du ciel, plus haut. Elle savait que la lune pointerait bientôt son nez grisonnant. La vampire pouvait maintenant sortir et se rendre à la terre des Orines afin de poursuivre son apprentissage. La blonde se retourna et sursauta légèrement en voyant le visage de Shaan si proche du sien. Elle posa son index contre son nez afin de l'obliger à reculer. Elle haussa un sourcil, surprise de l'avoir vu aussi près de son visage. « - Tu peux m'expliquer pourquoi tu étais aussi près de moi? Un peu plus et j'aurai juré que tu souhaitais m'embrasser » dit-elle avec une mine accusatrice. L'orine mâle fit une petite moue de tristesse. « - Je suis désolé, ce n'était pas dans mes intentions. Seulement... je sais où tu te rends et je ne peux m'empêcher d'être jaloux. Tu vas dans les terres de ma naissance. J'aurai aimé t'accompagner là où tu vas » dit-il avec une voix pincée par le regret. Kailyn s'approcha alors de son ami et déposa une main douce sur son épaule, voulant se faire réconfortante. Elle essayait de scruter son visage afin d'en savoir un peu plus. Elle savait que c'était parfois difficile pour lui de ne pas retourner sur les terres de sa naissance. « - Un jour je vais t'y amener et c'est une promesse. » Il leva les yeux vers elle et un sourire vint éclairer son visage. « - Tu sais ce qu'elles vont t'apprendre? » demanda-t-il, toujours aussi curieux. La vampire secoua doucement la tête. « - Non, je l'ignore. Toutefois, je suis curieuse et je suis prête à tout pour prouver ma valeur, alors je n'ai pas vraiment peur de ce qui peut m'attendre » dit-elle avec conviction. L'orine mâle pencha la tête sur le côté, la regardant dans les yeux. Était-elle seulement confiante envers ses capacités ou alors était-ce autre chose? La vampire haussa de nouveau un sourcil, se demandant pourquoi il la regardait de cette manière. Shaan et Kailyn se connaissaient maintenant depuis quelque temps. Ils savaient tous les deux lorsque quelque chose n'allait pas, clochait ou qui allait simplement très bien. En ce moment, Shaan sentait que quelque chose la tracassait. « - Celui que j'aime me manque et je ne l'ai pas vu depuis longtemps. Ceci te convient comme réponse? » L'orine lui dit que oui et recula calmement afin de lui laisser de l'espace.

Elle soupira et se dirigea vers la glace afin de voir ce à quoi elle ressemblait avant de partir en direction de la terre des Orines. Kailyn se regarda quelques secondes dans la glace de son miroir. Elle avait enfilé une combinaison plutôt facile aux mouvements. Elle avait opté pour des bottes souples d'un noir de jais avec de simples cordons qui étaient parfaitement bien ficelés. Ses pantalons étaient de couleur noir, tout aussi sombre que ses bottes. Son haut, quant à lui, était un chandail léger, volatile et de couleur rouge vermeille. Ce chandail ressemblait presque à une robe puisqu'il était long. Quelques voiles semblaient pendrent le long de ses bras. La vampire avait décidé de laisser ses longs cheveux pâles en cascade contre ses hanches. Shaan arriva calmement derrière elle et scruta son reflet dans la glace. Il sourit. « - Tu es bien comme ca. Tu peux partir, je veille sur la maison jusqu'à ton retour. Ne te précipite surtout pas. Apprend à bien écouter et à être attentive aux détails. Je suis sûr que ca fera toute la différence. » Kailyn sourit et se dirigea vers la sortie. Elle grimpa sur le dos de son dragon. Khôr se mit à battre des ailes fortement et décolla du sol pour s'envoler dans les airs. Kailyn s'était rendue environs deux fois au village des Orines. Son sens de l'orientation ne pourrait pas la tromper sur son emplacement. Le voyage dura deux ou trois heures, elle ignorait l'exactitude du temps. Elle se laissa glisser en bas de son dragon dès que ses pieds furent posés sur le sol. Elle lui fit signe qu'il pouvait partir et le dragon se remit à battre des ailes afin de se rendre dans les airs et de partir. Elle le regarda partir en se disant qu'elle faisait le bon choix. Elle désirait continuer son apprentissage et s'épanouir au sein d'un groupe différent de ceux qu'elle avait entendu parlé.

La vampire s'était avancée. Elle marcha un petit bout de temps avant d'arriver. Elle regarda autour d'elle pendant quelques secondes avant de voir une belle femme s'approcher d'elle. L'inconnue lui offrit son sourire. « - Vous êtes perdue? » demanda-t-elle poliment. La vampire devait bien avouer qu'elle ignorait où elle se trouvait en ce moment précis. Elle était dans Maëlith, mais rien de plus. Elle ne l'avait pas vraiment visité la dernière fois. « - Je suis à la recherche du lieu de rendez-vous pour les Riya. » L'orine semblait un peu surprise de sa réponse. Elle s'était peut-être étonnée de voir une vampire dans la ville et qui recherchait l'endroit où se présentait les membres du groupe. « - Vous en êtes une? » demanda-t-elle en pure innocence. Kailyn hocha doucement la tête, ne comprenant pas pourquoi elle lui demandait cela. L'orine lui fit signe de la suivre et la vampire la suivit dans l'ombre de la pénombre. Elles avaient marché pendant de longues minutes avant de pénétrer dans un magnifique jardin aux fleurs de cerisiers. Kai' remercia l'orine de sa gentillesse et celle-ci parti. La créature de la nuit s'approcha des autres candidates et elle leva les yeux vers l'interlocutrice. C'était Lily-Lune en personne qui leur adressait la parole, ce qui surprit un peu la vampire. Elle pensait que la reine serait sûrement trop occupée. Qui plus est, elle se mit à annoncer les différentes branches de l'éducation des Riya. Elles allaient devoir choisir. Qui plus est, la Vénus enseignait elle-même l'une des matières, ce qui surprit une fois de plus la vampire, mais sans qu cela ne transgresse dans les marques de son visage. Certains souverains étaient trop occupés par leur poste pour s'intéresser davantage à leurs groupes et surtout en administrer un en personne. La Vénus était une femme d'exception qui semblait vraiment se soucier des siens ainsi que des autres appartenant à sa culture ou qui s'y intéressait. Elle était d'ailleurs d'une grande beauté. Kailyn se doutait que les hommes pouvaient réellement lui résister ou garder tous leurs moyens en sa présence. Elle n'était pas comme les femmes qu'elle avait déjà rencontré. Plusieurs d'entre elles possédaient un charisme plutôt grand, mais pas comme elle. Son kimono lui rendait d'ailleurs justice, laissant ses épaules dénudées sans paraître vulgaire aux yeux de celles qui la regardait.

Chacunes des branches plaisaient à la demoiselle. Cette créature au teint si pâle se tourna vers chacune des femmes qui présentaient les différentes matières. Elle devait se décider envers laquelle elle souhaitait davantage se tourner, en savoir plus, plus profondément. Elle réfléchit à ses forces et elle avait repensé à son défi afin d'intégrer les Geishas. Elle avait dansé en même temps qu'appliquer le pouvoir de la pierre mystérieuse. Kailyn se tourna donc vers Yutsuki et sut que c'était avec elle qu'elle devait partir pour approfondir l'art de la danse. Elle souhaitait être davantage fluide dans ses mouvements, ressentir chacun d'entre eux. La vampire voulait être en parfaite harmonie avec chacun de ses mouvements, comme si elle n'était qu'un seul fluide qui suivait les mouvements du vent, se courbant sous certains soufflent, virevoltant dans les bourrasques. Kailyn n'était pas la plus charismatique des candidates, mais elle était une bonne candidate au niveau de l'agilité. La danse était alors un choix des plus sensé pour commencer son apprentissage. Elle se mit donc en chemin pour s'approcher de Yutsuki et lui sourit, lui disant qu'elle était prête à suivre son enseignement pour la danse. Celle-ci semblait retourner son sourire, en tout simplicité et toutes celles qui avaient choisis la danse se mirent à avancer en même temps dès que ce fut le temps.

Kailyn s'arrêta à sa place et observa Yutsuki pendant plusieurs secondes. Ses paroles, douces et raffinées, s'élevèrent dans l'air pour parvenir jusqu'à ses oreilles. La vampire écouta chacun des mots qu'elle prononça et hocha la tête quelques fois, innocemment, en signe qu'elle comprenait ce qu'elle disait. Elle ne démarra pas tout de suite avec des démonstrations. Ses paroles se penchèrent davantage sur la base, à apprendre d'où elle venait, les fondements, ses secrets, sa beauté. La danse était un art qu'il ne fallait pas prendre à la légère. Certaines personnes étaient naturellement faites pour danser et d'autres l'apprenaient au fil du temps avec des personnes compétentes. Dans les deux cas, le résultat pouvait être des plus époustouflant. Chacune des Riya ayant choisi la danse avaient une compétence propre à elle. Une force rien qu'à elle. C'était surtout cela qui faisait la différence entre toutes. Il fallait se démarquer des autres. Kailyn ne souhaitait pas rester dans l'ombre de l'une d'entre elles. La créature de la nuit souhaitait prouver sa valeur aux yeux de ses supérieurs dans le groupe des Geishas et elle fera tout afin d'y parvenir. Ce n'était jamais bien de se penser au-dessus des autres lorsque l'on commençait quelque chose que l'on avait jamais vraiment fait ou approfondie dans le passé. Kailyn n'était pas ainsi. Elle se pensait un peu au-dessus dans certaines situations de sa vie par son expérience passée. Toutefois, la danse n'était pas son domaine professionnel. Elle le faisait à temps perdu et elle avait donc de nombreuses choses à apprendre. Ce n'était pas la tête pleine d'orgueil ni même de préjugés qu'elle était entrée dans cet endroit afin d'apprendre d'une femme qui pratiquait cet art avec excellence depuis un bout de temps.



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[LDG GEISHAS] Première Leçon

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