J'étais retournée dans le village qui m'avait vue naitre, ayant ressenti un réel besoin de me retrouver ici, je me rendre a l'endroit ou ma mère reposais depuis quelque temps. C'est la première chose que j'avais faite une fois que j'avais eu fini d'aller aider au village des réprouvés. Ca m'avait bien été utile pour me changer les idées, mais malheureusement ce n'était que provisoire et du coup il n'avait pas vraiment fallu longtemps pour que je replonge dans une mélancolie qui ne voulait pas me quitter depuis que j'étais revenue a la vie. Pourtant j'avais essayé d'arriver à faire le tri dans mes pensées. Je m'étais d'ailleurs dit que venir ici était peut être la solution, revenir aux bases en quelque sorte.
Mais malheureusement ça n'avait pas vraiment marché, je n'arrivais toujours pas à savoir ce que je devais faire. Allée le voir ? En trouver un autre, non ça j'avais rapidement fait une croix dessus, temps que je n'étais pas fixée sur ce qu'il voulait, ce n'était même pas la peine d'y penser. Pourtant je savais qu'à ce niveau là, c'était plus ma raison qui parlait, vu qu'il n'avait plus rien qui me liait a lui, juste quelque souvenir, des bons a mon sens, mais malheureusement trop bref, trop rare pour celle que j'étais. Jamais je n'aurais cru que je serais en prise d'un tel casse tétée et que j'aurais autant de mal a trouvé une solution. Pourtant il devait bien en avoir une.
J'en avais profité pour revoir une amie a moi, elle avait de la rentrée au village, car son maitre était décéder il y a peu. Quelque part ça me rendait quelque peu triste pour elle, je ne m'étais encore jamais demandé ce que ça ferait de se dire qu'il nous restait moins de vingt ans à vivre. Mais en même temps, je savais que c'était l'ordre des choses, on existait pour ça quelque part, même si pour certain ça devait être compliqué a comprendre. Mais malgré ce qu'elle avait vécu, elle avait pris le temps d'essayer de m'aider, mais force est de constater qu'elle avait été bien impuissante aussi. Je commençais a me dire qu'il n'y avait peut être pas de solution toute faire, quand soudain elle me proposa une idée.

- Yuki, si ça te prend trop la tête et qu'il n'y a pas d'issue a nos yeux, pourquoi ne pas allée voir quelqu'un d'autre ? Quelqu'un de plus haute place, je suis certaine qu'ils pourront d'aider.

Je la regardais un instant stupéfaite, bon sang pourquoi est-ce que je n'y avais pas pensé plus tôt ? Aller voir les muses était une des choses les plus logiques non ? Et pourtant ça ne m'avait pas effleuré l'esprit. En même temps, peut être que je craignais leur réaction, Jun ayant agit d'une manier que je n'étais pas certaine qu'elles apprécient envers notre reine. Certes, je n'en étais pas responsable, j'avais même été mise tardivement au courant, mais vu que j'étais liée à lui, j'avais trouvé la situation assez délicate pour le coup.
Pourtant c'était vrai, de toutes les orines, mis à part la vénus elle-même que je n'oserais jamais allée déranger pour quelque chose ainsi, les muses étaient les personnes les plus aptes a me venir en aide. Je remerciais alors mon amie et je commençais a me diriger vers l'endroit le plus probable que je pourrais les trouver, en tout cas au moins une, je n’avais pas besoin de rencontrée tout le monde. J'avançais donc en me demandant si elle pourrait vraiment m'aider à trouver une solution à mon dilemme. La seule chose que j'espérais, c'est que je n'allais pas paraitre pour une parfaite idiote. Surtout que si on y réfléchissait bien, je me trouvais déjà honteuse ainsi.
C'est vrai quoi, je n’étais pas morte, enfin si, mais plus maintenant, lui non plus et pourtant je me retrouvais sans maitre, un échec a mes yeux, même si mon amie avait essayer de me faire comprendre que je n'étais en rien responsable. Enfin, on verra bien comment ça se passera.

« Que vais-je faire de ma vie ? » murmura avec une pointe angoisse la douce Honoka. De ses longs doigts, elle tapotait le marbre du meuble sur lequel elle s'appuyait, sans oser relever les yeux sur son reflet. Elle peinait à se contempler dans un miroir. L'image renvoyée ne lui paraissait pas être sienne, elle avait l'impression d'être une voleuse, une usurpatrice sans droit. «Je … Je ne suis pas ingrate. Tous ici, vous avez été très gentils avec moi mais au final je ne suis qu'une étrangère que vous êtes contraints d'accepter. Je me suis moi-même inconnue. Comment voulez-vous que je parvienne à trouver un sens à mon existence ? » - « Ne te réduis pas à elle. » conseilla Lilas, embarrassée par la détresse de la nouvelle venue. La Sirène eut un hoquet dédaigneux. « Il me suffit de croiser mon ombre pour me souvenir que, partout où je passerai, je ne serai que le clone, que la fille qui ressemble étrangement à la Vénus. » Honoka fit volte-face pour rejoindre en quelques pas Lilas et s'asseoir à ses côtés sur le rebord du lit. « Nous sommes très différentes. » Les clones sursautèrent. Lily-Lune souriait, patientant près de la porte ouverte. « Nous n'avons ni la même voix, ni la même façon de nous tenir ou de parler. Nos visages se ressemblent mais je ne me reconnais pas dans vos expression. Nous avons de longs cheveux noirs mais nous ne les coiffons pas identiquement. » Lentement, elle s'approcha des demoiselles qu'elle dévisageait avec tendresse. «  Soyons des sœurs. Je vous ai permis de porter mon nom, ce n'est pas un choix anodin. » Elle s'accroupit en face des jeunes femmes et prit une main de chacune. « Si ce fardeau que l'on vous a imposé vous pèse trop, je tâcherai de vous trouver un pis-aller, une manière pour vous d'obtenir une apparence propre. » Lilas haussa les épaules. « Cela ne me dérange pas de te ressembler. Je ne me considère pas comme une vulgaire copie. Personne, en me voyant, n'oserait me comparer à toi. » Elle réfléchit un instant. « Je pense que nous avons des traits communs … comme des sœurs. » souffla-t-elle en reprenant les termes de la Souveraine. « Je ne suis toi que comme subterfuge, quand je perd ma personnalité pour être toi. »Lily-Lune serra doucement les doigts de l'Orine, avant de tourner la tête vers la Sirène. « Ne te sens pas obligée de refuser mon offre en mimétisme de Lilas. » - « Je … ne sais pas encore. » - « Prend ton temps pour réfléchir. Rien ne presse, Honoka. Sache seulement que je serai là pour toi. Je ne te laisserai jamais tomber.»

Par delà les apparences, la vie n'était pas aisée pour tous dans la belle Cité des Orines. Lily-Lune quitta prestement son manoir pour regagner le Palais où elle savait qu'elle était attendue par les Muses. A peine poussa-t-elle les grandes portes qu'Aédé l'interpella. « Alors ? Est-ce que tu as parlé à ton grand-père ? » La Vénus secoua la tête en fermant brièvement les yeux. Marcus Araé était un véritable problème dont elle n'avait pas vraiment envie de s'occuper. « J'ai fais appeler les Anciennes Muses qui ne sont pas à la Capitale. Elles devraient arriver avant la fin de la semaine. » - « Bien. » Elle avait deux mots à toucher aux anciens membres de son gouvernement. La discussion risquait d'être houleuse, maintenant que la jeune femme savait qu'on l'avait privé de son enfant à la naissance et qu'on avait manipulé son esprit pour qu'elle oublie sa grossesse et l'accouchement. « Comment vont tes répliques ? » - « Ne les appelle pas ainsi. La situation est suffisamment délicate. Peu savent qu'elles existent et pour l'instant, mieux vaut que cela ne s'ébruite pas.» - « Pardon. Tes filles s'occupent d'Adam. Elles prennent leur rôle de grandes sœurs très au sérieux. Je crois que Vl … Jack traîne avec Lorelei et Mégumi. » Cela signifiait qu'elle avait le temps de s'occuper de ses prérogatives. Lily-Lune sourit, en réajustant doucement son kimono pâle. « Où en est le programme ? » - « J'ai reçu plusieurs inscriptions. Tu les étudieras quand tu auras le temps. » Le projet était encore relativement mystérieux.Elles discutèrent encore quelques instants dans le hall du Palais avant qu'une nouvelle arrivée attire leur attention. La Vénus sourit. Elle connaissait bien ses cheveux roses là. « Bonjour Yûki. Comment te portes-tu ? » Elle avait été l'Orine de Jun avant de mourir durant l'effondrement de la magie. La Reine ne pouvait pas l'ignorer : son époux n'avait aucun secret pour elle, pas plus qu'elle en avait pour lui.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

Je ne savais pas encore comment j'allais pouvoir expliquer le problème, même moi je ne savais pas encore mettre des mots sur ceux ci. Mais j'arrivais devant le palais en me disant que de toute façon, il y avait beaucoup de chance pour que les muses savent déjà ce qui m’était arriver. Mais alors que j'attendais devant le palais, cependant j'étais en train de me demander si elles auraient le temps pour ça. Je devais avouer que j’étais quelque peu mal a l'aise de devoir prendre de leur temps pour quelque chose ainsi, alors que la réponse était peut être évidente. Enfin bon, je supposais que si elle ne pourrait pas m'aider, elle me le feront rapidement savoir de toute façon et je ne perdais rien a essayer.
Je rentrais alors dans le palais, c'était la premier fois et si je le trouvais déjà magnifique de l’extérieur, je le trouvais encore plus somptueux de l’intérieur. On voyaient bien dans l'architecture toute la grâce qui nous caractérisait. Je restais a l'entrée admirant tout cela, j'en oubliais presque pourquoi j’étais venue jusqu'ici. Mon regard vaguant un peut partout, j'avais l'impression que je n'aurais jamais assez d'yeux pour tout voir. Ce n'était peut être pas normal, après tout c'était mon village et pourtant j’étais malgré tout en admiration. Enfin, je fini par me sortir de mes penser et commençait a chercher du regard quelqu'un qui pourrait me dire ou je trouverais une muse.
Cependant ce n'est pas sur l'une d'entre elle que mon regard se posa, mais sur la vénus elle même. Je n’étais cas moitie surprise, je me doutais que je pourrais tomber sur elle en venant ici, mais j'aurais pourtant aimée que ce ne soit pas si tôt. Je n'avais jamais su comment elle avait prit le mariage, je n'avais jamais su si elle m'en tenait rigueur. Je n'avais pas été mise totalement au courant avant que ça ce passe, même si j'avais sentit que quelque chose de lourd se préparait. Est ce qu'elle me considérait comme une traîtresse? Elle qui nous gouvernait, qu'est ce qu'elle jugeait plus important? Notre fidélités a notre maître, ou a notre reine? J'avais fait mon choix, mais est ce qu'elle le comprendrait?
Je voulais ressortir car je me sentais mal a l'aise, mais elle m'avait vu et saluer. Ne j'avais pas sentit de reproche dans sa voix, ce qui me permis de me détendre un peu. De plus elle me demandait comment je me portais et je ne savais pas vraiment comment lui répondre.

-Mes hommages cher Vénus, je me porte bien, enfin... physiquement en tout cas.

Je la regardais un instant, est ce que je pouvais la déranger avec mes soucis? Mais peut être serait mieux placer pour m'aider finalement. Je pris alors une inspiration et commençais a lui expliquer.

-Je dois avouer que psychologique je ne vais pas très bien. Depuis que je suis morte, depuis que j'ai perdu celui qui m’était cher, je suis perdue. J'ai honte car pour moi j'ai failli, je n’étais pas assez forte. Même si nous ne somme plus liée, j'ai encore envie de le suivre, a mes yeux, ca en va de mon honneur en tant qu'orine, je ne me voie pas en choisir un autre, oubliant simplement l'ancien. Seulement j'ai peu qu'il me rejette, ne me trouvant plus utile a ses yeux... Je suis désolée, je voulais expliquer cela rapidement et j'en fais un discoure alors que vous avez certainement beaucoup mieux a faire.

je baissais les yeux quelque peu honteuse de lui avoir tout dit, sans penser qu'elle avait sans doute beaucoup mieux a faire pour le moment.

-Enfin, il s'agit là de mes problèmes personnelles et je ne voudrais pas importuner quelqu'un de votre rang avec mes histoire. Je vais donc vous laisser et vous prie de m'excuser.

Je comptais maintenant prendre congés, tant pis pour les muses et mes soucis, je trouverais bien un solution a un moment donner. Je m'en voulais assez de l'avoir importuner pour commencer a allée en importuner d'autre. Je la saluais alors une nouvelle fois respectueusement et commencés a faire demi-tour.

Lassée par avance d’une conversation qui ne l’intéressait guère et qui ne la concernait pas, la Muse chercha discrètement le regard de sa Reine, et par la même son approbation pour continuer son chemin et vaquer à ses propres occupations. Lily-Lune hocha doucement la tête et Aédé, après un petit geste de la main, s’éloigna. « J’ai eu vent de tes tourments, Yuki. » murmura-t-elle. « Il s’agit d’une épreuve douloureuse, qui affecte la psyché mais pour un temps seulement. Pardonne-moi d’être aussi crue et directe, mais ses sentiments s’atténueront jusqu’à complétement disparaitre, à mesure que le Lien brisé perdra de son emprise sur ton esprit. Ce sont des sensations fictives, des résidus, qui ne t’appartiennent pas vraiment. » La Vénus était assez bien placée pour discuter d’un sujet aussi sensible pour le village. Par deux fois, son Lien avait été cassé. Aujourd’hui, la créature la plus désirable de Maëlith, la femme que l’on disait la plus belle du monde, était sans Maître. Une situation qui, si elle ne faisait pas jaser, attisait bien des envieux. « Laisse-toi le temps de voir plus clair. Mieux vaut s’accorder du répit pour éviter les décisions précipitées. En as-tu discuté avec mon époux, depuis ton retour ? » Son époux … Il lui était toujours aussi étrange de qualifier Jun de la sorte. Malgré tout, elle s’était faite à l’idée. Guidée par la panoplie de pouvoirs que la jeune femme avait en sa possession, elle observa Yuki, avec davantage de minutie. « Est-ce qu’il y aurait d’autres choses, dont tu voudrais ou il faudrait me parler ? » demanda-t-elle doucement. « N’aies craintes, tu ne m’importunes nullement. J’ai la chance d’être Reine d’un peuple aux effectifs légers, qui me permettent d’être assez proche de toutes celles et ceux qui le demandent. » Il était rare qu’elle ne connaisse pas une Orine, ne serait-ce que de nom ou de visage. Elle n’avait d’ailleurs pas le souvenir d’avoir déjà été confrontée au cas depuis Haziel Taiji. « Ne restons pas là. Ce n’est pas un cadre réellement chaleureux pour discuter. » Il faisait tellement beau à la Capitale. Le climat était éternellement merveilleux. Autant profiter du grand soleil et des brises pour aller dans les jardins ou les allées. Dans un sourire, elle incita Yuki à lui emboiter le pas tandis qu’elle sortait du Palais. Le soleil était à son zénith. Les plus jeunes étaient en pause entre deux cours et mangeaient, jouaient et riaient. Les mères discutaient entre elles, certains cousaient, d’autres parlaient arts ou histoire. Une belle journée, une journée ordinaire, pour les Orines.

Lily-Lune ne voyait pas vraiment l’utilité de se tenir à l’écart. La conversation n’avait rien de sensible. Elle choisit de s’asseoir sur le rebord marbré de l’immense fontaine qui surplombait la place principale de Maëlith, devant le Palais. C’était l’un de ses endroits favoris, où il n’était pas rare de la croiser. Elle attendit que Yuki l’imite, bercée par le bruissement délicat de l’eau. « Qu’es-tu venue faire à Maëlith ? Qu’espère-tu trouver ? » Il était plutôt rare que les filles reviennent sans raison. Elles cherchaient quelque chose, une réponse, même inconsciemment. Yuki devait être plus que déroutée par l’expérience qu’elle avait vécue. Ce n’était pas banal, bien que plusieurs Orines aient subi le même sort durant les sombres évènements. Les pensées de la Vénus volèrent un instant vers Juri. Elle était, elle-aussi, une Orine et bientôt, chercherait à accomplir son Destin en trouvant un Maître à servir. Cela avait quelque chose de terrifiant pour la jeune mère, qui redoutait un mauvais choix, un départ précipité, un retour pour mieux mourir. Les Orines avaient toujours eu un sort tragique, que par deux fois on avait tout fait pour lui éviter. En quelque sorte, Lily-Lune était réellement la pire des Orines. Elle aurait dû mourir il y a plusieurs années, emportée par la mort de son premier Maître. Les choses s’étaient déroulées autrement, ce qu’elle ne regrettait pas. C’était simplement ironique, drôle quand on y pensait. Patiente, elle ne bouscula pas son interlocutrice, qui se livrait plus en détail en temps et en heure, pourvu qu’elle le décide et le veuille bien. La Souveraine n’était pas du genre à brusquer vainement, surtout pas les membres de sa propre race. D’autant plus qu’elle n’avait pas d’obligation particulière à remplir, pour l’instant. Elle avait tout son temps.