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 Les enfants perdus (quête solo)

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Sam 31 Oct 2015, 17:03

Aujourd’hui, mon père et moi devions nous rendre au cœur du Continent du Matin Calme afin de rendre visite à une tante éloignée. Cela faisait longtemps que je ne m’y étais pas rendue et que je n’avais pris de nouvelles d’elle, de son mari ou même de son fils, qui était quand même mon cousin. A vrai dire, je ne me rappelais même plus son prénom.

Cette visite me mettais en joie. Bien que je du admettre que le reste de l’année je n’avais rien à faire de les fréquenter, l’idée de passer du temps avec quelqu’un de mon âge me plaisait. Et pour une fois, ça ne serait pas Maëlle ou une quelconque autre copine, ce serait un garçon. Tellement enthousiaste, j’en oubliais le motif de notre visite. « Papa, qu’est-ce qu’on va faire chez tata Rosine déjà ? » demandais-je en beurrant une tartine de pain. Il soupira : « Arwen, ça fait dix fois que je te répète la même chose… Tu m’écoutes quand je te parle ? On va fêter les cinquante ans de son mari ! ». Il avait l’air agacé. Mais comment le lui reprocher ? « Ah oui c’est ça ! » m’exclamais-je, « Cette fois, je tâcherai de m’en souvenir ». Je débarrassais la table et j’allais préparer mes derniers bagages avant le départ. Il me restait qu’une heure, mais j’avais déjà pratiquement fini. Puis de toute façon, nous partions que pour une nuit. Malgré la courte durée de notre voyage, je préférais emmener un peu plus de vêtements, ne sait-on jamais !

Une demi heure s’était écoulée lorsque je descendis au rez-de-chaussée avec ma valise et mon sac à main suivie par Crapule qui virevoltait dans les airs derrière mon épaule. Manifestement elle était aussi contente que nous de changer de paysage.
Mon père nous attendait sur le seuil de la maison, ses sacs déjà entièrement empaquetés : « Je ne pensais pas que tu serais prête si vite ! A ce niveau là, tu es une copie conforme de ta mère !», il rigolait doucement en saisissant ma valise. Il ajouta à mon attention : « On ne va pas prendre la charrette hein ? Je nous y dépose directement via téléportation ? ». J’acquiesçais, ravie de pouvoir gagner du temps. L’attente était longue ces derniers jours.
Il pose chacune de ses mains sur Crapule et moi, et nous nous téléportions directement devant chez ladite tatie Rosie. Je n’étais pas très ravie de ce genre de transport, mais au moins nous étions déjà arrivés ! Je passais ma main dans mes cheveux et repassais rapidement ma jolie robe avec ma main disponible lorsque papa sonna à la porte.

La porte s’ouvrit, je trépignais d’impatience mais j’essayais de ne pas le montrer, je ne voulais pas que tout le monde sache ce que je ressentais. Question de pudeur j’imagine.
Une dame apparut derrière la porte. Elle était vêtue d’une longue robe rose et était perchée sur deux hauts talons de la même couleur. Elle me dépassait de bien cinq centimètres : « J’aurais du mettre des talons … » pensais-je.

« Bonjour Alford ! Et à toi aussi ma nièce préférée ! » Rosie se jetait sur nous à bras ouverts et nous couvrait de baisers. Mon regard se posa sur Crapule, qui avait l’air de penser la même chose que moi. La réaction de tatie Rosie était démesurée, nous ne nous étions pas vus depuis longtemps certes, mais elle ne venait pas nous visiter non plus, et elle n’envoyait aucune missive. Cet accueil chaleureux me plut, mais il m’étonna également. « Comment tu vas tatie ? Ca fait longtemps ! » répondis-je avec un mélange de politesse et de joie mal dissimulée. « Tu aurais pu passer à la maison tu sais ? » ajoutais-je. Elle desserra son étreinte, me pris par les épaules et me répondit : « Oui nous allons bien, tout va bien ici. Le village est toujours aussi paisible. J’aurai pu venir oui, mais je n’en ai pas eu le temps. Tu sais, le travail …  Mais entrez donc ! Vous êtes les premiers arrivés ! ».

Sa maison était, à l’instar de ma tante, très chaleureuse. Les murs étaient couverts de photos de famille comme je les aime, et les couleurs du mobilier étaient de bon goût. Assis sur le canapé, je reconnu mon cousin, après toutes les années sans contact visuel. « Arwen, tu te rappelle de ton cousin Arthür ? » questionna tatie, d’un air de prétendre que c’est une évidence. Je mentis habilement «  Evidemment ! Ca va Arthür ? Je suis contente de te voir ». Arthür se leva. Il était grand, bien plus grand que ce à quoi je m’attendais. Il avait de beaux cheveux bruns mi-longs, qui encadraient joliment son visage fin. Ses yeux verts se posèrent sur moi, il sourit : « Salut Arwen ! Je vais bien, et toi ? En effet cela fait longtemps, mais tu n’as pas tant changé, tu es toujours aussi mignonne ! ». Je rougissais, ravie du compliment. Il m’attrapa par l’épaule et m’embrassa sur les deux joues.

Tout avait l’air parfait chez eux. Les deux membres de la famille présents, la maison, le village. Un peu trop parfait même. On aurait dit qu’ils avaient répété la scène d’arrivée comme un numéro de théâtre. Cette constatation me mettait mal à l’aise, aucune vie ne peut être si rose, il devait y avoir quelque chose de dissimulé là dessous.
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Dim 01 Nov 2015, 11:36

Egarée dans mes pensées, je ne notais pas l’arrivée de mon oncle. « Ben alors gamine, on ignore son tonton chéri ?! ». Je me retournais et reconnu la star du jour. « Salut tonton ! Tu vas bien ? Joyeux anniversaire ! ». En m’approchant pour l’embrasser, je remarquais à quel point il avait vieilli, bien plus que ma tante. « Ma foi, je vais bien ! On ne peut pas en dire autant de tout le monde dans cette ville », son regard s’arrêta sur le visage de sa femme, qui devenait rouge d’embarra. Mon intérêt me poussait à poser plus de questions : « Comment ça ? Rosie nous disait justement que tout allait bien dans le village. Il y a eu un événement récent particulier ? ». Mon oncle ouvrit la bouche pour répondre quand Rosie prit brusquement la parole : « Non divine enfant, tout va bien ! Tu sais, tonton prend de l’âge, il ne sait plus tellement ce qu’il dit ». Le principal intéressé n’ajoutait rien de plus. Cependant, mon père eu la bienveillance de riposter que tonton n’était pas si vieux que cela : « Cinquante ans, ce n’est pas soixante-dix ans non plus ! Il comprend très bien ce qui l’entours, n’est-ce pas ? ». Il tentait de détendre l'atmosphère, mais il était évident qu’il attendait une réponse de la part de son beau frère. « Evidemment, mais il est vrai que je raconte parfois des sottises, ne faites pas attention à tout ce que je dis », il pouffait d’un rire qui résonnait d’embarra. Je remarquais que mon cousin ne disait rien, bien qu’il observait scrupuleusement tout ce qui se passait. Je percevais dans ses yeux un air de consternation.

« Ce soir, il y aura du monde pour la fête ! » s’enthousiasmait Rosie. « Tous nos amis ont répondus présent, c’est magnifique. Qui plus est, nous avons la chance d’accueillir une partie de notre famille ! ». Ce changement de sujet plutôt brutal me faisait comprendre qu’il ne servait plus à rien d’insister sur cette histoire, du moins pour le moment.
« Arthür, va monter à Arwen où elle dort ce soir, tu veux bien ? » s’enquit la propriétaire des lieux.

Souriant, il portait ma valise, me laissant que mon petit sac à main, et me conduisit à l’étage. « Bon je suis désolé, nous n’avons qu’une chambre d’amis que ma mère a voulu laisser à ton père. Du coup, il ne reste que le canapé, ou ma chambre. Le canapé, je ne te le recommande pas, peut être ne vois-tu pas d’inconvénients à dormir dans la même pièce que moi ? », l’air embarrassé, il attendait ma réponse. « Non bien évidemment ! », nous étions de la même famille, je ne voyais pas en quoi cela pouvait me déranger, surtout qu’ils avaient eu l’amabilité de nous recevoir de nuit afin de nous préserver du retour de nuit.

Il déposa ma valise au pied du petit lit sur lequel j’étais destinée à dormir. En m’asseyant dessus, je ne pouvais repousser ma curiosité plus longtemps : « C’était quoi ça tout à l’heure ? ». Il n’eut pas l’air de saisir la portée de mes mots : «  Quoi  ça ? ». Soit il était un peu idiot, soit je tenais la preuve qu’ils nous cachaient tous quelque chose. « Ta mère qui nous assure que tout va bien dans vos vies, que tout le village est calme et paisible, et ton père qui débarque comme un cheveu sur la soupe, et qui annonce de but en blanc que tout le monde n’a pas la chance d’être aussi biens lotis que vous ? », en prononçant ces derniers mots, je réalisais que j’étais un peu trop virulente dans mes propos, et qu’en plus de me mêler de ce qui ne me regardait pas, je mis mon interlocuteur très mal à l’aise.
En tripotant nerveusement tout ce qui lui tombait sous la main, je sentais à qu’il réfléchissait. « Ben allez, tu peux me dire, je suis ta cousine quand même ! » peut être qu’en précipitant un peu les choses, il allait craquer et me dire ce qui le tracassait ?

Il prit une grande bouffée d’air, avant de me demander d’un air des plus solennels : « Tu me promet que tout ce que je peux te dire restera entre nous ? Tu ne diras rien à ton père ? ». Je tournais la tête vers Crapule, m’apprêtant à lui demander de sortir lorsque le garçon ajouta : « Non, elle peut rester, je sais à quel point vous êtes liées toutes les deux, et puis, elle ne parle pas, pas vrai ? » il rigolait nerveusement. Je lui menti volontairement : « Bien sur que non elle ne parle pas ! », je lançais dans le doute un petit regard furtif à la principale concerne, qui ne bronchait pas.

« Alors d’accord… Tu vas me prendre pour un fou, mais je t’assure que je te dis la vérité ». Il prit alors une grande inspiration et ouvrit la bouche :

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Dim 01 Nov 2015, 20:12

« Il y a de ça quelques mois, des disparitions étranges ont débutées. Toutes sur des nourrissons ou des enfants en très bas âge, et toujours pendant la nuit. Le soir, les parents les mettent au lit comme d’habitude, et le matin les enfants se sont volatilisés. Il n’y a aucune trace d’effraction dans aucun des domiciles en questions. Et tout se passe sans un bruit. Les parents le matin font signaler les faits aux milices en charges, mais ça fait des mois que ça dure, et personne ne trouve de coupable. Les enfants ne sont d’ailleurs jamais retrouvés ». Il marqua une pause, analysant mes réactions. « Tu ne me crois pas, c’est ça ? ». Embêtée, j’exposais le plus honnêtement le fond de ma pensée : « Comment cela est-il possible que personne n’ai été retrouvé alors que des milices spécialisées sont envoyées pour enquêter ? Comment c’est possible de constater des séries d’enlèvements alors qu’il n’y a aucune trace d’effraction ? Et pire encore, pourquoi ta mère se tais à ce sujet ? ».

Il me semblait l’avoir blessé. Je m’empressais d’ajouter : « Si, je te crois. Mais je trouve ça vraiment étrange. Si ça dure depuis plusieurs mois, pourquoi vouloir le cacher ? Tout le monde doit le savoir ». Arthür se redressa, droit comme un i sur son lit. Il me regardait, ou plutôt il me dévisageait : « J’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est ce que mon père a bien voulu me dire là dessus, et dans le dos de ma mère bien sur. Elle refuse d’en parler, pour elle, ce n’est pas possible. Elle évite soigneusement toutes les familles à qui cela est arrivé, et refuse qu’on en parle à qui que ce soit. Mais moi, je suis allée voir une des familles concernées… Leur garçonnet de quatre ans et sa petite sœur de trois mois se sont envolés dans les mêmes circonstances que celles dont je t’ai parlé. Si tu ne me crois pas, je t’emmènerai ce soir sous la fenêtre de la chambre des deux petits, rien n’a bougé. Ils n’ont pas retiré leur affaires, persuadés qu’ils vont réapparaitre comme ils se sont évanouis ». J’acquiesçais. Je préférais vérifier ses dires par mes propres yeux, bien que je commençais à y croire. « Et pas un mot aux parents, n’oublie pas. On s’éclipsera ce soir pendant la fête, personne ne remarquera ».

Nos occupions le reste de l’après-midi à nous rappeler de souvenirs communs, et à faire plus ample connaissance. Au bout de quelques dizaines de minutes, il se détendait. Il finissait même par rigoler de bon cœur lorsque l’on se remémorait des anecdotes d’enfances. Les heures passèrent et les invités se massaient dans le salon, au rez-de-chaussée. Le moment fatidique tant attendu allait arriver : Nous allions bientôt pouvoir faire le mur. Nous avions d’ores et déjà tout prévu. Personne n’allait monter vérifier que nous soyons bien présents, il nous suffisait seulement de rentrer avant vingt-trois heures afin de prendre part au dessert et à une partie de la soirée.

J’attrapais un sac à dos, avec une de quoi noter, et de quoi manger, ne savait-on jamais. J’emboitais le pas à Arthür, qui ouvrit la fenêtre : « Sérieusement ? Comme lorsque nous étions petits ? » m’exclamais-je, ravie de pouvoir faire quelque chose qui sorte de l’ordinaire, et pour laquelle nous partagions un souvenir commun. Il me répondit par un sourire malicieux et enjamba la fenêtre. Légèrement à gauche se trouvait un arbre qui paraissait solide. Il s’agrippait à une branche et, forçant sur ses bras, opérait un mouvement d’avant en arrière afin de pouvoir poser les pieds sur la branche située un peu plus loin du rebord de la fenêtre. « A toi. Tu fais bien attention à ne pas poser le pied sur la branche sous la fenêtre, elle n’est pas assez solide et tu risques de chuter comme quand nous avions fais le mur, il y a quelques années, tu te rappelle ? » Il souriait toujours : «  Envoie moi ton sac, ça te fera ça en moins à te préoccuper ». Je m’exécutais, puis je procédais de la même façon que lui afin de le rejoindre. J’évitais soigneusement la branche en question : « C’était plus facile que ça en avais l’air ! » commentais-je, soulagée de ne pas m’être montrée ridicule une nouvelle fois.

Une fois au sol, nous nous dirigeâmes vers ladite maison, de l’autre côté du village. « On ne rentre pas en contact avec eux, d’accord ? On se contente de regarder par la fenêtre de la chambre des enfants, et c’est tout » précisait pour la énième fois mon guide.
La maison était en meulière, et heureusement pour nous, en pied à terre. Arthür me fit signe d’avancer discrètement, ce que je fis, et je me penchais vers la fenêtre. Il avait raison. La chambre comportait un lit d’enfant ainsi qu’un berceau. « Tu vois, je t’avais bien dit qu’elle était restée en état » déclarait-il, manifestement soulagée qu’elle le soit toujours. Cependant cela ne prouvait pas que les enfants ne soient plus là.

La lumière de la pièce par laquelle nous espionnions s’allumait. Et je n’eu pas le temps de me reculer que la mère de famille m’aperçue.

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Dim 01 Nov 2015, 20:17

Elle couru à la fenêtre. Arthür n’avait pas eu le temps de me tirer vers l’arrière que la femme ouvrait déjà le carreaux : « Qui êtes vous ? C’est vous qui espionniez mes enfants et qui les aviez kidnappés ?! », les larmes aux yeux elle se tordait les doigts dans tous les sens. Je me doutais que mon compagnon n’appréciait pas du tout la situation. Mais je ne m’en importais peu, je voulais comprendre : « Non ! On venait justement pour avoir des renseignements à propos de cette histoire. Peut être que vous accepteriez qu’on en discute tous les trois ? » questionnais-je en lançant un regard vers mon cousin.
Elle reniflait, sécha une larme sur sa joue et nous ouvrit la porte d’entrée. Elle nous installait dans le salon, mais ne nous proposait rien de plus. « Veuillez pardonner la curiosité de ma cousine, elle ne se rend pas compte de ce qu’elle fait » s’excusait Arthür, « elle n’habite pas ici, elle ne sait rien de ce village. A ce propos, où est votre mari ? ». Soudain, une pensée me percuta : Ils se connaissaient.

« Il est parti. Depuis que les enfants ont disparu, il est parti et n’est jamais revenu, je ne sais pas où il s’en est allé. Cela fait maintenant pratiquement un mois complet… ». Elle pleurait lorsqu’elle évoquait ses enfants, mais aucun sentiment lorsqu’il s’agissait du mari. Interloquée, je décidais de poursuivre les questions dans ce sens. « Il est parti les chercher ? ». Elle se mouchait avant de répondre : « Non, il est parti suite à une dispute entre lui et moi, au sujet de cette disparition… » sa phrase se suspendit. Elle réfléchissait. « Je lui ai dit, ce soir là, que   c’était de sa faute si les enfants avaient disparus. Je ne devrais surement pas vous dire ça, mais il était alcoolique. Il n’était pratiquement jamais à la maison. Mais quelques jours avant la nuit de leur enlèvement, mon garçon m’a dit que son père l’avait frappé alors qu’il essayait de le raisonner. Il m’a dit que mon mari, épuisé par les pleurs de la cadette, la secouait pour qu’elle se taise. Ce soir là, j’étais chez ma mère, c’était lui qui s’occupait de les coucher. Et du coup, il aurait frappé mon ainé à plusieurs reprises, si bien qu’il est venu s’en plaindre auprès de moi le lendemain. Enervée et profondément choquée, je me suis fâchée avec leur père. Et c’est le soir même de cette première dispute qu’ils ont tous les deux disparus ».

Ses pleurs redoublèrent, je devinais aisément sa culpabilité. Je m’asseyais près d’elle, lui tendant un mouchoir propre. « Partez ! Je ne veux plus parler, je veux rester seule et attendre le retour de mes petits. Allez vous en ! ». J’allais prononcer des paroles de réconfort quand Arthür m’attrapait le bras et me forçait à sortir du domicile.
« Je t’avais bien dit qu’il ne fallait pas lui parler ! Regarde dans quel état elle est maintenant ». Honteuse, je m’excusais. Sur le chemin du retour, je ne parlais pas. Je réfléchissais à ce qui avait bien pu se passer. « Quand est-ce que le dernier bateau de plaisance a quitter le continent ? » demandais-je, ayant une idée en tête. Mon interlocuteur mit quelques longues secondes à me répondre : « Je crois qu’il n’y en a pas eu depuis 3 semaines, justement depuis l’enlèvement des derniers enfants. Il n’y a eu que des arrivées, mais aucun départ. Tous les allers et retours du village sont rigoureusement contrôlés depuis. Il faut que les personnes souhaitant venir ici soient signalées et attendues par des locaux. C’est pour ça que vous, vous avez pu venir ». Nous nous dévisageâmes, la même idée nous traversait l’esprit : « Ils sont peut être encore dans le village ! ». Mes pensées se bousculèrent dans ma tête : « Il y a un registre d’entrées et de sorties du village ? Quelque chose dans lequel on peut regarder qui entre et qui sort les jours des enlèvements ? » demandais-je en prenant conscience que malheureusement cela avait déjà du être fait et que ça n’avait probablement mené à rien.

En rentrant à la maison, nous décidions de ne plus en parler avant le lendemain, et de faire acte de présence à l’anniversaire de mon oncle. La soirée battait son plein, et tous les invités semblaient heureux. Comment imaginer qu'un tel drame avait eu lieu parmi plusieurs foyers sans que cela n'affecte la population ?

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Dim 01 Nov 2015, 20:21

Le lendemain matin, je décidais de me réveiller avant tout le monde et d’aller faire un tour dans le port du village. J’avais besoin de me retrouver seule avec Crapule afin que l’on discute de tous les derniers évènements. Je lui expliquais en chemin notre escapade d’hier soir, car je ne lui avais pas permis de nous joindre. Je préférais qu’elle fasse le guet dans la chambre dans le cas où quelqu’un décidait quand même de monter.
Elle semblait perplexe à la fin de mon récit, et me dit : « S’ils ne peuvent pas entrer et sortir de la ville librement, mais que les enfants ne sont vraiment plus là, ils doivent utiliser des voies plus discrètes pour s’échapper, comme par la magie ou par les flots ». Cette idée ne m’avait pas encore traversée l’esprit, et pourtant elle me paraissait tellement évidente. Je me dirigeais vers le poste de la milice afin de partager mes pensées avec eux.

Arrivée, je leur explique notre mésaventure hier soir, ainsi que tout ce que la dame nous a confié. Il était à peine sept heure du matin lorsqu’un villageois fit irruption dans le bâtiment. Il était affolé et il prétendait avoir vu une femme et un homme trainer dans les rues du village la veille, et le matin même sur la plage avec sept enfants. Or dans ce village, personne n’avait sept enfants.
Mon cœur s’affolait, peut être que la milice allait enfin coincer les responsables des enlèvements, et que je pourrai assister au dénouement de l’histoire. J’attendais que l’un d’eux se précipite pour courir sur la plage. Mais personne ne bougea. Je ne comprenais pas. Le chef de la milice répondit au villageois qu’il ne fallait pas s’en inquiéter, et qu’ils allaient intervenir rapidement, mais personne ne bougeait.

Je me précipitais hors du bâtiment sans rien dire à personne, et je couru vers la plage. Je ne vis pas d’enfants, ni d’homme, mais bien une femme qui sortait de l’eau. Je décidais de m’approcher d’elle et de la questionner, elle devait forcément avoir vu la même chose que le villageois.
J’avançais à grands pas vers elle, je ne comptais pas la laisser partir sans explications. Quelle ne fût ma surprise lorsque je reconnu tante Rosie !
« Tante Rosie ! Qu’est ce que tu fais là ? Tu as vu les deux adultes qui étaient avec sept enfants sur la plage il y a moins de dix minutes ? ». Sa tête virait au rouge : «  Non, j’étais seule sur la plage » qu’elle affirmait.

La situation était vraiment étrange. Je ne croyais pas un mot de ce qu’elle avançait : « Ouais c’est ça, et tu vas me dire qu’il n’y a jamais eu d’enlèvements d’enfants ces derniers mois ? Je suis au courant de tout, j’ai rencontré des personnes pouvant attester de ces disparitions. Ca suffit maintenant », j’étais énervée, j’avais l’impression qu’elle me prenait pour une idiote. « C’est toi qui les enlève ou quoi ? A tellement vouloir cacher les faits, c’est à se demander si tu n’en es pas responsable » l’accusais-je innocemment en pensant qu’elle allait me dire que je fabulais.

Elle ne répondait rien, elle paniquait. J’avais mis le doigt sur quelque chose de sensible. Choquée, en espérant qu’une deuxième accusation la ferait réagir, je répétais : « Hein, à croire que c’est toi qui es responsable de tout ça ! ». Je n’eu pas besoin de réponse, je comprenais, j’avais visé juste. Je ne dis rien, j’attendais tout bonnement une tentative de défense, une explication, n’importe quoi provenant d’elle. De longues secondes s’écoulèrent, puis elle finit par reprendre ses esprits : « Ecoute moi bien. Tu n’as pas idée de ce qui se passait chez ces gens. Dans chacune des familles que j’ai signalé à mon collègue, les enfants subissaient des violences physiques et psychologiques. Nous les sauvons. Tu peux aller demander à la milice de la ville, ils sont au courant de tout. Ils m’ont suspecté très tôt dans l’enquête, mais lorsqu’ils ont ouvert les yeux sur nos agissements ainsi que ceux des familles en questions, ils ont décidé de mettre de fausses surveillances en place fin de berner les habitants, et de nous permettre de continuer nos actions ». Les bras m’en tombaient. Comment pouvait-on laisser faire ça ? « Ils sont où les enfants maintenant ? J’ai parlé à une dame hier soir et figure toi que ses deux petits lui ont été enlevés il y a trois semaines alors qu’elle ne leur a jamais fais de mal. Elle survit à peine depuis. C’était son mari qui avait brutalisés les enfants, et elle s’en est séparé depuis. Et pour cette mère, tu fais quoi ? Tu dois lui rendre ses enfants » m’exclamais-je hors de moi.

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Dim 01 Nov 2015, 20:25



« Les enfants sont pour la plupart, sur une île à quelques kilomètres de la côte. Mais une partie d’entre eux ont déjà été confiés à d’autres familles sur d’autres continents. J’ai gardé une trace écrite de tous les placements que nous avons effectués, aussi, peut être que je peux faire quelque chose pour ces deux enfants là. Mais je ne peux rien faire pour les autres, il ne faut pas éveiller les soupçons et toi tu dois garder le silence sur cette affaire ».

Que devais-je faire ? Laisser faire ma tante ? Ou la signaler à tout le village pour mettre fin à ses agissements ?
Ma raison me poussait vers la seconde idée, cependant, je n’habitais pas ici, personne ne me croirait, et puis si elle agit vraiment pour le bien des enfants, peut être que je ne devrais pas m’en mêler…

Nous nous rendîmes sur l’ile à la façon des sirènes, puis elle me présenta les deux enfants en question. Je m’apprêtais à me présenter quand le plus grand poussa un cri et pointa quelque chose du doigt qui se trouvait derrière moi. D’un bond, je me retournait et réalisais que l’on n’était pas les deux seules adultes sur l’île. Un homme se tenait derrière nous, une bouteille d’alcool à la main. « C’est leur père… » murmurait doucement Rosie. « Quoi ?! Comment c’est possible ? Je croyais que tu n’avais mis personne au courant ? Me voilà complice dans cette affaire ! » grognais-je énervée. « C’est pas ce que tu crois, il a été renvoyé des forces de la milice à cause de son addiction à la bouteille. Il a du montrer sa plaque aux vigiles et atteindre l’île à la barque. Il a du nous suivre ! ». Il titubait vers nous, en poussant de petits grognements incompréhensibles. Il allait vouloir récupérer ses enfants, mais j’imagine que Rosie ne le laissera pas faire, elle ne rendrait jamais des enfants à un père qui les bat. Il s’approchait de son ainé et l’attrapait par le bras, le tirant de force jusqu’à la barque. Le pauvre petit qui portait sa sœur dans ses bras, arrivait à peine à poursuivre la cadence. « Mais fais quelque chose ! » hurlais-je à ma tante à mon plus grand étonnement.
Cette dernière appela l’homme ivre. Il se retournait, et sans que je ne réalise quoi que ce soit, tante Rosine l’avait coincé sous son hypnose. Elle lui ordonna de libérer son emprise sur le petit, et me poussait dans sa direction afin que je le récupère. Je courais vers lui, je prenais sa sœur dans mes bras et lui demandait de me suivre.

Je décidais de récupérer la barque afin de ramener tout le monde à bon port. J’eu le temps de compter le nombre d’enfants sur l’ile. Ils étaient onze, et avaient tous l’air d’être heureux, à mon plus grand étonnement. Le commençais à ramer jusqu’au continent, laissant Rosine se dépatouiller avec l’ivrogne. Après tout, c’était son problème à elle !

En cours de route, je décidais de ne pas intervenir dans cette histoire, mais juste de vérifier les dires de Rosie en allant poser les questions qui me tracassaient au chef de la milice. Une fois tous ses dires confirmés, je me résolu définitivement à fermer les yeux là dessus une fois pour toutes.

C’est d’ailleurs la milice qui conduisit les deux petits à leur mère, en s’assurant qu’ils déménagent loin d’ici et surtout, qu’elle ne révèle à personne que ses enfants ont été retrouvé. Il ne fallait pas créer de faux espoirs aux familles maltraitant leurs enfants mais qui souhaitaient quand même les revoir. Pour toute réponse aux questionnements de la mère, on lui dit que ses enfants avaient été retrouvés dans la forêt près du village et qu’ils avaient attrapés les kidnappeurs.

Il était midi lorsque je réintégrais la maison, accompagnée de ma tante. Elle se décidait à dire la vérité à son fils, puisqu’il avait été témoin de mon agitation la veille, et qu’il ne croirait pas à un simple désintérêt de ma part. Je n'étais plus fâchée contre Rosine, je comprenais quelque part son geste. Puis de toute façon, elle avait l'appuis de la justice, personne ne pouvait rien pour elle. C'était comme une sorte de protection à l'enfance.
Juste avant de renter, je fis promettre à mon cousin et à ma tante de nous contacter plus souvent, voir même de venir tout simplement nous visiter. Puis après le repas familial, Crapule, mon père et moi rentrions à la maison.


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