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 ♛ Rôde, petite ombre... | ft. Mirari Shax

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Dim 18 Oct 2015, 01:43



RÔDE, PETITE OMBRE...
ft. Mirari Shax

Son errance l’avait conduit bien loin cette fois-ci. Intrigué et envoûté par les ombres menaçantes des arbres, il s’était enfoncé dans cette jungle inhospitalière aux relents de décor post-apocalyptique. Les derniers mots d’Eliott résonnaient en échos disparates dans son esprit. « Ne rentre pas là-dedans ! La dernière fois que tu t’es rendu dans un endroit aussi bizarre, tu es ressorti couvert de blessures et tu as pleuré pendant deux jours. » Lui avait-elle aimablement lancé, tandis qu’il lui exposait son projet d’entrer dans cet antre peu amen. Sa relative fierté avait été quelque peu ébranlée par l’usage du mot ‘pleurer’. Le réprouvé s’était rebellé avec véhémence et s’en était allé sans laisser son angélique compagnon répliquer. Si de prime abord, les lieux n’avaient rien de bien effrayant, ils s’étaient par la suite démontrer sombres et déroutants. Une mélopée insidieuse s’était répandue autour de lui, donnant des allures de marche funèbre à chacun de ses pas. L’exilé se sentait épié de toutes parts, gardant sagement près de lui l’arme que l’esprit du temple lui avait offerte. Le paysage s’était métamorphosé happant toute lumière et toute luxure végétale. Un désert de désolation se dressait, tandis que de façon sporadique, d’obscurs vocalises se répercutaient aux environs. Un étrange froid se répandait alentour, léchant les parcelles de peau nue que lui offrait le banni. Il frissonna. Rehaussant ses verres, d’un geste machinal, il scruta le chemin dans son dos, s’attendant à y découvrir une silhouette l’observant. Il n’y avait rien, en dehors de quelques feuilles mortes et éparses qui se battaient les dernières couleurs chatoyante. Malgré l’aplomb dont il avait toujours su faire preuve, Vadim sentait sa raison vaciller. Mêler à la moiteur des lieux, il disposait de tous les atouts pour sombrer lentement dans une douce folie. Après les tests de William, il avait trouvé un nouveau moyen de se flageller, mais aujourd’hui, il n’avait eu besoin d’aucune aide. Comme pour se rassurer, il inséra une cigarette entre ses lèvres, devenues diaphanes par la peur qui commençait à ronger son ventre, et en alluma l’extrémité. Une opaque fumée en émergea, se mêlant au brouillard déjà existant. L’endroit avait le goût de l’ineffable, de la stupeur. Des tremblements. Tirant à plein poumon sur sa dépendance, l’exilé se remit en marche, arquant un sourcil de méfiance, chaque fois qu’un buisson faisait mine de remuer.

Il aurait pu tourner pendant des heures, sans jamais trouver un sens à ce lieu. On aurait pu y entasser des prisonniers sans jamais qu’ils n’en découvrent la sortie. Un labyrinthe indéchiffrable d’arbres morts, de brouillard épaississant et de débris osseux se dressait devant lui, semblant le dévisager avec un immense sourire de contentement. Vadim se sentait à la merci de la moindre créature, de la moindre branche menaçante. D’un naturel téméraire, il se surprenait lui-même à sursauter au premier craquement de branche. S’il avait su… Eliott devait l’attente à l’orée, sagement assise sur une racine et se délectant de la lumière salvatrice du soleil. Elle avait eu raison, une fois de plus. Le réprouvé lança son mégot au sol. Au vu de l’état des bois, il s’étonnait que les braises n’aient pas démarrer une flamme. Encore un de ces endroits empli d’une étrange magie, parfaitement incompréhensible à ses yeux, de par ses piètres dons d’ensorceleur.

L’ineffable sentier disparut. Une plaine fade et sans vie s’étendait au loin, quelque peu masquée par l’opaque brouillard qui la rongeait. Quelque part, au-delà de ce qui lui était visible, se propageaient des voix. Rauques et autoritaires. Inexorablement, l’image d’une horde de sauvageons, le substantif était faible, s’imposa à lui. Le genre d’êtres qu’il valait mieux éviter, du mieux que l’on pouvait. Par sécurité, il prit à sa droite, arquant sa marche vers de hauts édifices de pierres, qui paraissaient totalement en ruine. La peur, qui avait commencé à se dissiper, était revenue, plus virulente que jamais. Il ne serait pas de taille à lutter face à de trop nombreux opposants. Malgré une carrure respectable, il n’était pas un combattant suffisamment aguerri et il ressentait encore les reliquats de ses épreuves avec le Tourmenteur. Son souffle se heurtait par intermittences. Vadim errait sans but depuis quelques heures maintenant, il devait s’arrêter un instant pour reprendre des forces. L’endroit était suffisamment dégagé pour qu’il ne se fasse pas attaquer par surprise. Le réprouvé trouva refuge sur une roche basse et s’assit dans un soupir. Par sécurité, il avait sorti l’arme du temple de son fourreau et la plaça à son côté. Il n’aimait pas cet endroit. Pire, il exécrait cet endroit. Il s’était cependant, bien trop enfoncé pour retrouver facilement son chemin. Pestant contre sa malchance, il fit un essai afin de créer un peu d’eau dans le but de se désaltérer. L’échec fut cuisant et trop éreintant pour qu’il fasse une seconde tentative. Résigné et écœuré, l’enfant parjure au regard céruléen scruta les environs, cherchant une échappatoire à son destin peu enviable.


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Dim 18 Oct 2015, 11:16


Un peu plus loin, entre les deux parois dominant le passage sur lequel il s'était engagé, Siran et Mirari émergeaient des ombres car même avec sa vision nocturne, le banjee ne pouvait pas voir ce qui les entouraient avec cette brume opaque. Alors ils avaient prit la décision de sortir des ombres pour se fier au sort de localisation de la blanche pour sortir de cet endroit maudit. Ils étaient partis du manoir Eternam le matin même et s'étaient égarés alors qu'ils partaient rejoindre Zane...

Heureusement que la nuit s'était bien passée et leur avait permit de reprendre des forces car traverser ce territoire devenait éprouvant avec le sentiment d'oppression qui régnait ici et ce n'était pas seulement du à l'ambiance sonore mais aussi à l'atmosphère lourde, pleine d'odeur de mort et de souffrance à laquelle les deux compagnons se montraient particulièrement sensibles, plus qu'habituellement d'ailleurs. La bonne humeur du matin s'était envolée pour laisser place à une inquiétude latente qu'ils s’efforçaient de maîtriser tous deux pour ne pas la faire ressentir à l'autre.

Désormais à découvert, ils étaient tous deux assez tendus dans ce passage qui ne laissait que peu d’échappatoires en cas d'attaque, surtout si elle devait s'avérer massive. Leur seule issue serait les ombres... ou les airs en dernier recours mais c'était en comptant que Siran comme Mirari parviennent à maîtriser leurs dons, pour l'un de métamorphose, pour l'autre, ses toutes récentes ailes qui paraissaient encore démesurément petites pour soutenir son poids. Autant dire que ce serait la fuite ou les ombres mais sans repères, ils pourraient foutrement bien se perdre encore davantage dans le dédale qui s'étendait devant eux.

A la faveur d'un mouvement du vent, la brume laissait apercevoir une silhouette, assise et immobile à moins d'une dizaine de mètres d'eux. Sur la défensive, le banjee se plaçait entre l'inconnu et sa protégée, lui faisant part de cette nouvelle présence par le lien télépathique qui les unissait.

- " Il y a quelqu'un mais je ne sais pas si c'est un simple voyageur ou... Autre chose. "

Mirari acquiescait en silence, à vrai dire, ils seraient assez rapidement renseigner sur le sujet car son sort de localisation ignorait radicalement les êtres éthérés ou fantomatiques. D'une poussée de pouvoir et avec un peu de concentration, elle tentait d'appréhender la forme assis plus loin et elle se dessina sans mal dans son esprit, preuve qu'il était bien réel mais ils n'avaient aucun moyen de connaître ses intentions à moins de lui parler... Dans un sens, ni le banjee ni la rehla n'appréciaient cette alternative car dans de telles situations où tout et tout le monde pouvait se montrer hostile, il était parfaitement inutile de se faire remarquer mais... Le lieu était suffisamment sordide pour en prendre le risque afin de retrouver leur chemin.

Pour Mirari, il était facile de déterminer la position d'un objet ou d'une personne, même une direction générale si le sujet était lointain mais une ville... Elle avait une direction plus que vague, sans itinéraire prenant en compte les multiples obstacles pour les y mener. Avec ce genre de considération, l'idée de solliciter l'aide de quelqu'un ne devenait plus si louffoque malgré les multiples risques que cela comportait.

D'un commun accord, les deux compagnons firent quelques pas dans la direction de Vadim pour se faire remarquer de lui. Comment entamer la conversation dans pareil endroit ? Elle se mordillait la lèvre avant de se lancer, Siran veillant sur le moindre geste de l'original qu'il discernait bien mieux à présent.

- " Nous cherchons notre chemin... Auriez vous une indication à nous communiquer pour retrouver la ville ? "

Le banjee secouait la tête, blasé par sa maladresse lorsqu'elle s'exprimait, autant elle avait de véritables facilités lorsqu'il s'agissait de jouer un rôle, autant, lorsqu'elle agissait dans un intérêt immédiat, c'était radicalement différent ! La jeune aveugle, agacée par sa réaction, lui rentrait un petit coup de coude dans l'encolure en signe de mécontentement avant d'avancer d'un pas de plus vers celui qui était encore un inconnu, se révélant en dehors de la brume et sous le faible éclat d'une lune pâle.

En prévision de leur arrivée en ville, la rehla avait prit le temps de se parer comme il convenait pour une femme d'une certaine éducation et comme le lui avait apprit Zane et Monsieur Hoop. Coiffée, légèrement maquillée et portant l'une des robes confectionnées par le démon tailleur, son apparence était en dissonance complète avec le lieu mais aussi avec son compagnon car il était aussi sombre que l'ensemble de sa personne et de sa tenue était pâle.

- " Ne t'approche pas trop Mirari... Il est possible qu'il ne soit pas des plus recommendable et dois je te rappeler qu'une femme seule ici est une proie facile pour la plupart des mâles du coin ? "

- " Tais toi un peu Siran ! " Elle s'était emportée, agacée par ces recommandations qu'elle même se répétait sans cesse, en ayant plus que parfaitement conscience. Mais dans cette réponse, c'était comme si elle parlait seule devant Vadim, la voix de Siran ne résonnant que dans son seul esprit.
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Dim 18 Oct 2015, 17:26



RÔDE, PETITE OMBRE...
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Absorbé par sa contemplation, il agrippa avec ferveur le long sabre du temple, lorsqu’un craquement à peine audible se propagea. Vadim s’était levé, l’esprit aux aguets et l’arme bien en évidence, démontrant sa résolution à survivre quoiqu’il lui en coûterait. Deux silhouettes émergèrent de la brume, en totale désaccord l’une envers l’autre. Immense et la croupe d’ébène, un étrange animal accompagnée une frêle jeune femme à l’ineffable éclat blanc. Si l’une paraissait douce et délicate, l’autre se fondait parfaitement dans ce décor hostile et mortuaire. Le réprouvé avait pourtant appris depuis bien longtemps, à ne pas se fier aux apparences. Une crainte latente se distillait en lui, au regard de l’étrangeté sombre qui accompagnait l’inconnue. Une voix résonna, hésitante et déroulant des mots bien vains en ces lieux. Arquant un sourcil dubitatif, Vadim fit quelques pas vers les hères qui se dressaient devant lui. Le banjee semblait se dressait en barrière devant ce qui devait être sa maîtresse. Il ne manifestait pas d’hostilité réelle, outre son apparence peu commune. L’exilé baissa légèrement son épée, ne décelant aucune animosité, pour l’heure. « Vous avez choisi un curieux endroit pour vous promenez, mademoiselle. » Le réprouvé la dévisagea attifement, de la tête aux pieds. « Et une bien étrange tenue d’ailleurs… »

Vêtue d’une élégante robe, les yeux fardés de noir et les lèvres délicieusement carmines, elle faisait inexorablement tâche dans le décor lugubre qui l’entourait. Vadim ne sentit pas le poids de son arme faiblir, jusqu’à ce qu’elle touche le sol de sa pointe. Il venait de remarquer un détail qui ne l’avait pas interloqué de prime abord. De part son visage ciselé et la courbe de sa chevelure ivoire, de sa peau marmoréenne et de ses traits juvéniles, il ne l’avait pas remarqué. D’intenses pupilles voilées fixaient le vide, une faiblarde lueur rouge brillant sous la couche laiteuse qui l’emprisonnait. Elle ne pouvait le voir, comment pourrait-elle lui faire du mal ? Gêné, Vadim posa sa lame contre la pierre et la laissa de côté. Mais, avant d’avoir pu évoquer l’infirmité de la demoiselle, il fut surpris par une stance aux abords d’incohérence. Elle parlait seule. Cherchant une explication rationnelle, le réprouvé nota le mouvement du bras et l’échange physique discret entre la jeune femme et son garde du corps. L’exilé se racla bruyamment la gorge et adressa un sourire à l’inconnue. Avant de se rappeler qu’elle ne le distinguerait pas. « J’en déduis que ‘Siran’, est le nom de votre… Compagnon ? » Par soucis de compréhension, il tenta de transmettre l’esquisse, qui s’était dessinée sur ses lèvres, dans le son de sa voix. « J’ai cru que vous faisiez parti des bannis que j’ai pu entendre plus loin… »

Vadim s’était encore un peu approché des deux quidams, adressant un signe de paix au banjee qui se méfiait sans doute de lui et de ses intentions. « Je me nomme Vadim et je crains de ne pas être en mesure de vous aidez. Je me suis moi-même égaré, il a de cela quelques heures déjà. Ma curiosité m’a joué un mauvais tour il semblerait. » Le handicape de la jeune femme lui offrait l’avantage d’un anonymat relatif, vis-à-vis de ses traits raciaux. Pour une fois, il ne serait pas rabroué sans même que l’on ne s’intéresse en tant soit peu à sa personne. Il n’était plus qu’à un mètre d’eux, mais conserva cette distance de sécurité afin de ne pas provoquer l’animal, qui demeurait proche de sa maitresse. Vadim tendit la main avec douceur, expliquant son geste à la bête, qui pourrait certainement traduire ses intentions à l’ineffable immaculée. « J’en déduis que vous ne voyez pas. Si vous voulez faire une pause, je peux vous conduire jusqu’à un rocher où vous pourrez vous assoir. C’est malheureusement tout ce que je suis à même de vous proposer. Mon sixième sens me permettant de retrouver mon chemin, quoiqu’il arrive, s’est apparemment tiré avec mon courage, lorsque je suis entré ici. » Il marqua une pause, avant de reprendre. « Vous n’avez pas grand-chose à craindre de moi. J’ai beau être armé, je n’ai malheureusement rien d’un guerrier. Mais si vous êtes d’attaque, nous pourrions nous entraider afin de sortir de cet endroit… » Il mourrait d’envie de quitter les lieux au pas de course, malgré la curiosité qui brûlait son être d’en savoir plus sur les recoins obscurs qu’ils lui offraient. Avec un peu de chance et de bonne fortune, en compagnie de l’étrangère et son funeste compagnon, il parviendrait à mettre les voiles.


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Lun 19 Oct 2015, 10:01


Sa tenue ? Oui effectivement, ce n'était pas la plus adéquate mais en raison de la proximité de la ville, elle avait jugé bon de se vêtir en vue de se rendre à celle ci.

Elle le laissait conclure du nom du banjee qui l'accompagnait sans démentir, le destrier sombre soufflait, agacé mais se tenait tout de même sur ses gardes bien qu'ayant saisit que l'homme en face d'eux venait de comprendre que Mirari était aveugle. Il déposait les armes et se présentait avant d'approcher, justifiant sa méfiance par la fréquentation des lieux où ils se trouvaient. Ce qui était plutôt évident, tout le monde dans cette situation en aurait fait autant. Il était toujours surprit de l'image que les gens semblaient avoir de sa compagne, parfois ils se montraient plein d'une pitié méprisante, parfois et comme c'était le cas à présent, d'une gentillesse polie à l'égard de son apparente fragilité... S'ils avaient su, cela aurait été sans doute bien différent. Mais c'était là l'une des grandes forces de la blanche, une apparente faiblesse qui dissimulait une grande force et une volonté encore supérieure qui lui avait valu bien des succès.

Un soupire répondit à Vadim qui annonçait s'être perdu lui aussi et la jeune femme remit ses cheveux en arrière, signe d'agacement qu'elle s'efforçait de contrôler face à l'autre égaré.

- " Nul besoin de faire une pause, au contraire, nous devrions bouger. Vadim, si tu souhaite nous accompagner, je me nomme Mirari et lui c'est bien Siran. Il comprend tout ce que tu dis et n'a pas bon caractère, méfie toi. Sinon je te souhaite bonne chance. "

La proposition était faites mais il était évident que l'aveugle n'avait nullement l'intention de perdre son temps en discussions qui pourraient tout aussi bien avoir lieu durant le trajet ou à se reposer alors que sa seule envie était de rejoindre la ville au plus vite. Non pas que la crainte guide ses pas mais plutôt sa vive volonté d'arriver à destination ! La route, elle ne l'avait que trop connue et espérait mettre un terme rapide à son errance, avec ou sans l'aide du roux.

Peut être que sa détermination et le fait qu'elle se tournait déjà vers le passage sombre entouré de ses gigantesques parois peu rassurantes trahissait sa véritable force mais l'effet de surprise n'était pas sa première priorité. Nulle confiance trop hâtive à l'encontre de Vadim, juste une certaine connaissance de ses propres capacités et de celles de son compagnon qui lui permettait de s'engager sur cette voie et l'y invitant sans craindre de ne pouvoir se défaire d'un éventuel poursuivant. Ce n'était pas une confiance abusive en leurs capacités non plus, juste.. Tant qu'ombres il y avait, une issue ils trouveraient. Qu'il soit amical comme il l'annonçait ou non, ça ne faisait aucune différence à ses yeux tant qu'ils sortaient d'ici rapidement.

Siran tardait à emboiter le pas à sa protégée, observant le nouveau venu avec une attention toute particulière pour son arme... Il n'aimait pas le fait que Mirari lui propose de les suivre mais un éventuel allié de plus ne serait pas de trop à entendre les cris qui résonnaient entre les parois qui se dressaient devant eux. Impossible de déterminer à quelle distance se trouvait celui ou ceux qui les émettait mais ils n'avaient guère le choix que d'avancer et il finit par suivre la blanche.

Revenu à ses côtés, il ne fallut pas longtemps pour qu'il lui demande de s'arrêter. Devant eux mais encore dissimulé par la brume, un amas, de quoi ? Dur à déterminer mais une main ensanglantée sortant du nuage opaque qui envelopait tout le décor le renseigna assez bien. Il avançait de quelques pas supplémentaires assez prudement et du museau, touchait l'un des cadavres.

- " Il y a des dizaines de morts ici... et celui ci est encore tiède. "

La rehla se tendait imperceptiblement, comprenant très bien que ce détail était l'avertissement que celui qui avait ôté la vie à ceux qui gisaient ici était tout proche. Les cris se faisaient d'ailleurs plus rapprochés en temps mais aussi en force...

- " Vadim, je crois que ton arme ne nous sera pas de trop, garde la à portée de main. "

Inutile, du moins pour le moment de lui révéler ses propres dons pour combattre, il devait bien se douter qu'une jeune femme aveugle, même accompagnée d'un banjee, n'était pas parvenue jusqu'ici en étant si faible que son apparence le laissait deviner, si ?

D'un geste qu'elle voulait discret, elle retirait le gant qui dissimulait l'un de ses avant bras couvert de plusieurs profondes entailles d'un rouge encore vivace, preuve qu'elles étaient toutes récentes. Son autre main se refermait sur l'un de ses couteaux, juste au cas où alors qu'elle donnait le signal au banjee d'avancer d'un signe de tête entendu, Il fallait avancer et l'affrontement semblait bien inévitable dans ce couloir alors autant être préparé.
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Lun 19 Oct 2015, 18:31



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Là-bas, ce n’était que mort et désolation, expiant une fragrance pestilentielle qui s’insinuait partout autour d’eux. Des cris inhumains se répercutaient contre les parois rocheuses, emplis d’une douleur atroce et insoutenable. Sans mot dire, il avait suivi le ‘cortège’ en emboîtant le pas de la blanche colombe. Malgré son statut de bête, Siran faisait aisément transparaître ses émotions par ses prunelles carmines. Il ne lui accordait pas sa confiance et garder un œil sur lui. Rejetant les mèches vénitiennes qui tombaient sur son visage buriné, le réprouvé avait préparé ses affaires, rangé son arme dans son dos et après un rehaussement de lunettes, s’était mis en route, fermant la marche de façon entendue. Ils n’avaient que peu marché avant de rencontrer l’amas insalubre de corps purulents qui se tenait à présent devant eux. Vadim acquiesça vers Siran, à la dernière stance de sa maîtresse et sortit l’épée fraîchement compartimentée. La lame teinta et il s’approcha de Mirari, parlant avec douceur pour ne pas attirer l’attention. « Je vais vérifier s’il y a des survivants. Reste sur tes gardes, bien que je ne te sous-estime pas, je n’ai pas souvent l’occasion de rencontrer de jeunes… Aveugles. » Le dernier mot fut un murmure, dans sa voix fléchissait une intonation d’excuses courtoises. « Je ne sais pas quelles sont tes limites et ce dont tu es capable, même si je doute que tu soies aussi frêle qu’il n’y parait. Siran ne t’aurais pas laissé venir autrement, je suppose. » Un tutoiement poli s’était instauré de lui-même entre eux, faisant fis des règles habituelles de bienséance. « Pas vrai mon grand. » La phrase était à l’intention du banjee, à l’allure peu amen, qui se méfiait très certainement encore de lui.

L’exilé approcha à pas de loup du tas informe et s’agenouilla près du corps le plus proche. Sa curiosité avait pris le dessus sur sa récente absence de courage. Vadim exécrait ce qu’il ne voyait pas et fuyait les dangers tapis dans l’ombre. Le concret, le palpable et cette masse sanglante ne l’effrayaient pas. Bien au contraire. Les nombreuses expériences auxquelles il avait assisté en étant de si bas lignage, l’avait suffisamment endurci pour supporter la vue de chaires sanguinolentes. Plantant l’arme du temple dans le sol poussiéreux, il prit appui dessus avec sa main gauche et tendit la droite pour chercher un pouls. Répétant l’opération sur les silhouettes qui auraient pu être vivantes, il s’interrompit à l’écoute d’un nouvel hurlement. Ils semblaient se répéter de façon sporadique, changeant en permanence de distance. Celui-ci paraissait assez éloigné d’eux pour qu’il ne soit pas trop inquiétant. Vadim se releva, autant la lame de la terre. Il détailla les tenues des victimes pendant un court instant. « Ils sont habillés de haillons et de pièces d’armures rouillées pour la plupart. Les armes sont soit faites main, soit ne semblent même pas leur appartenir. » Il détaillait du mieux possible afin d’informer Mirari de ce qui l’entourait. C’était sa façon de lui offrir un ‘regard’ sur la situation. « Il y a une dizaine de corps. Je pense qu’ils font parti d’une horde qui vit habituellement ici. Ils me font penser à des sauvages… » Un autre cri. Plus proche cette fois-ci. Vadim revint près de la jeune immaculée, pressant fermement la poignée de son sabre. Siran avait avancé, Mirari avait discrètement sorti quelque chose, que le réprouvé ne parvenait pas à discerner. Tous deux semblaient résolus à un affrontement prochain, tandis que Vadim scrutait les environs. De ses phalanges il caressa la roche, goutant ses aspérités et cherchant vainement un moyen de grimper. Aucune prise n’était possible. Les flancs étaient trop abrupts. Les deux parois de part et d’autres du petit groupe ressemblaient à un piège acéré destiné à se refermer sur eux, d’un moment à l’autre. Le banni ne savait quel comportement adopté, présentement. « On a trop progressé pour faire machine arrière et trouver un endroit sûr. Impossible de grimper les parois et se mettre dans les hauteurs. Que penses-tu que nous devrions faire ? » Certes, ils auraient pu rebrousser chemin malgré tout, mais son intuition le menait à penser que la sortie était dans le sens des cris. Sa curiosité maladive était piquée au vif et il désirait dés lors, connaître la source de ce carnage. Un ineffable spectacle, accompagné d’une inconnue aux yeux voilés et d’une bête. La suite promettait d’être distrayante au possible.



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Mar 20 Oct 2015, 12:36


Si Mirari s'amusait de la légère maladresse de Vadim dans ses paroles lorsqu'il parlait de son handicap mais de ses capacités également, Siran fut litteralement offusqué du "mon grand" employé à son égard. Il n'était ni enfant ni un chien bon sang !

- " Mon grand ?! Mais tu vas voir sale rouquin décoloré.... "

La blanche posait une main sur l'encolure du banjee pour l'apaiser, un léger sourire aux lèvres, bien difficile à retenir malgré la vexation de son compagnon de route.

- " Et ça t'amuse toi... "

Il soupirait lourdement, la jeune aveugle devant se mordiller la lèvre pour ne pas partir dans un fou rire qu'il n'aurait pas apprécié mais il était tellement rare de voir Siran se retrouver dans pareille position ! En règle générale, déjà, les gens ne lui adressaient pas la parole à moins que Mirari les ait informé de la capacité de son compagnon à les comprendre, par peur du ridicule mais surtout, il était loin de dégager la sympathie naturelle d'un chien ou d'un chat à qui on parlait en gagatisant sans la moindre gêne si tant est que l'on apprécie leur compagnie. Et pour ceux qui étaient informés de ses capacités, aucun d'eux ne se serait risqué à tenter pareille familiarité avec lui en voyant son allure, exprimant son caractère de... de cochon et sa vive intelligence.

Ils attendaient cependant tous les deux les conclusions de l'examen des cadavres par leur nouveau compagnon et la blanche reprit tout son sérieux en arrivant sans doute aux mêmes conclusions que ceux avec qui elle faisait route. S'il s'agissait bien d'une troupe vivant en ces lieux, donc habituée à ce terrain angoissant et connaissant sans doute ses moindres recoins, leur ou leurs assassins devaient disposer d'une force, magique ou physique impressionnante pour les vaincre malgré leur connaissance du terrain et un certain équipement, certes disparate mais suffisant pour survivre ici...

Mirari retrouvait, en plus de son sérieux, une concentration que partageait Siran sur les options qui s'offraient à eux... Sans compter Vadim qui leur faisait un récapitulatif simple et clair. Dans tous les cas, à moins d'opter pour une errance sans fin dans ce labyrinthe, il fallait avancer et combattre ce qui leur barrerait sans doute la route. Quoique avec un peu de chance, la cause de ce massacre était peut être un simple conflit territorial qui ne les atteindrait pas à condition de montrer patte blanche et de déguerpir le plus vite possible ? Même si c'était une option possible, l'instinct de la blanche lui disait que ce ne serait pas le cas. Il valait mieux toujours envisager le pire pour y être préparé correctement et se satisfaire du meilleur.

Au moins, ce serait l'occasion d'exercer son tout nouveau don et avec la nuit et les bons repas qu'ils avaient prit depuis la veille, elle pouvait se le permettre, au moins un peu. Siran aussi devait disposer de presque toutes ses capacités, ce qui était plutôt rassurant, le seul soucis serait l'orientation... Ils ne pouvaient QUE suivre ce défilé sans possibilité de s'y soustraire pour trouver un autre itinéraire.

- " On avance et on avise. Simplement, si tu vois Siran s'approcher de toi, fais lui confiance, reste calme et immobilise toi. Ce sera peut être notre seule chance de survie si ce qui s'amène s'avère trop délicat à combattre. "

Elle taisait la véritable teneur des pouvoirs du banjee mais si ils en venaient à utiliser les ombres, Vadim devait être prêt à se soumettre à cette force surprenante. S'il s'avisait de se débattre, son compagnon s'épuiserait inutilement et risquait de les relâcher en plein jour au mauvais moment, ce qui n'était pas dans leur intérêt en cas de fuite ou de dissimulation.

Les cris se rapprochaient, quoique passant parfois d'un extrême opposé à l'autre mais il semblait à l'aveugle que ce n'était que des leurres bien employés pour les effrayer et les désorienter... A force de les entendre, elle parvenait même à déceler une seule et même voix mais déformée par les différentes intonations et échos... Ce qui s'amenait savait parfaitement bien jouer de son environnement pour instaurer une ambiance qui lui serait favorable, peut être n'était-il pas si fort que ça... simplement bien équipé et assez intelligent pour utiliser la brume et les déformations acoustiques provoquées par la topographie du lieu pour surprendre et faire naître la crainte dans l'esprit de ses adversaires. Une fois cela fait, il avait déjà fait la moitié de sa victoire...

Forte de cette constatation, la jeune femme avançait, ralentie alors qu'elle enjambait les cadavres avec soins pour ne pas choir dans l’enchevêtrement des corps, attentive au moindre au bruit, elle demandait à ses compagnons de rester quelques pas en arrière pour profiter de son oreille sensible et étendait son sort de localisation aux quelques mètres devant eux et au dessus d'eux. La possibilité d'une attaque aérienne n'était pas à exclure.
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Mar 20 Oct 2015, 18:25



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« Rester calme et immobile ? Voilà qui annonce un sérieux programme. Soit, si c’est notre seule chance de survie, je m’y soumettrais, bien que ça ne m’enchante pas réellement. » Pause. « Je comprends mieux pourquoi Siran t’accompagne. Il a l’ai plus féroce encore que je ne le pensais. Bref. Comme tu le dis si bien, avançons et avisons pour la suite des évènements. J’espère juste que ce sur quoi nous tomberons, ne sera pas trop gros pour ce brave Siran. » L’épée au poing, il repartit, laissant Mirari en tête, l’oreille aux aguets. Le réprouvé se doutait que son infirmité avait été compensée par le développement de ses autres sens. Elle percevait sans aucun doute, des sons qu’il était incapable de saisir. Vadim, à contrario de sa compagne d’infortune, n’entrevit pas le cri unique. Pour lui, chacun était différent, appartenant à une nouvelle personne. Malgré tout, il s’étonnait petit à petit du nombre incroyable de quidams qui erraient dans ces monts escarpés. Il rejoignit l’immaculée demoiselle et se plaça à ses côtés, se gardant bien de surveiller derrière eux, au cas où. « Tu ne trouves pas ça bizarre qu’il y ait autant de monde dans un endroit si désert ? A croire que la chose qui cause tous ces cris a débusqué la totalité des habitants de ces contrées… » Ne souhaitant pas la perturbée outre mesure, l’exilé reprit sa place en fin de plotons. Il n’aimait pas cette sensation de ne rien contrôler. Tentant de se raccrocher au moindre indicible espoir qui aurait pu leur éviter tous désagréments.

Ils heurtaient de nouveau un monceau de cadavres puants, moins nombreux qu’auparavant cependant. « Attend. » Vadim avait rejoint les deux hères et s’avança de nouveau. Vérifiant les corps. « Ils ressemblent à ceux qu’on a déjà rencontré tout à l’heure. Il n’y a que quatre corps cette fois. Il y a pourtant eu beaucoup plus de cris que ça… » Songeur, les prunelles céruléennes du banni virevoltèrent sur les plaies des victimes. Rien n’indiquait réellement leur provenance, mais il ne s’agissait vraisemblablement pas d’un animal. Les blessures étaient magiques ou faites avec une précision chirurgicale à l’aide de lames très fines. « Je ne crois pas qu’on ait affaire à une bête. Les incisions sont trop nettes. Une créature déchirerait les chaires. Elle tuerait pour se nourrir, pas pour… » Une main agrippa le col de Vadim, qui bascula sous son poids.

L’un des cadavres n’était finalement pas mort. Le réprouvé avait lâché son arme, forcé par la pression que le rescapé avait effectuée sur lui. Les yeux injectés de sang et rendu fous par la douleur, il gardait une expression rongée par la terreur. « Il est… Partout. Vous ne… » Les mots se percutaient, peinant à trouver un sens et un ordre déchiffrables. Vadim avait levé une main en direction de Siran, dans l’hypothèse où il désirerait intervenir. Les maux du condamné étaient trop grands pour qu’il soit dangereux, sa seule main valide tenait le col du réprouvé et sa pression faiblissait à mesure qu’il bredouillait. L’exilé n’avait pas prononcé un mot, laissant le torturé remettre ses esprits en place. « Faites demi-tour, sinon… Vous finirez comme nous. » Ce fut la seule phrase cohérente qui sortit du flot indistinct qu’il prononçait. Après quelques minutes et un ultime soubresaut, le souffrant rendit les armes et expira son salut.

Vadim arracha ses vêtements à la rigidité cadavérique et se releva, reprenant en main son arme délaissée. Il rehaussa ses lunettes et reprit contenance. « J’ai connu des journées plus agréables que celle-ci, je te l’avoue. » Il s’approcha de Mirari doucement. La scène l’avait un peu secoué. Il avait beau être courageux, il n’appréciait que peu la compagnie des cadavres encore vivants. « A en juger par ce qu’il a essayé de nous dire… Il n’y a qu’une seule personne. Et on devrait retourner d’où l’on vient. » Il marqua une pause, se plaçant finalement tout proche de la colombe au regard vide. « Sauf que… J’ai l’impression qu’on ne trouvera pas grand-chose là d’où nous venons, et je suppose que toi, comme moi, nous voulons en savoir un peu plus sur ce qui se passe ici… » Vadim observait les alentours, scrutant les falaises, le ciel, la brume de ses iris bleutées. Il était bien loin d’être confiant. Mais son appétence de nouvelles découvertes était désormais mise à rude épreuve. Il reprit doucement, d’un timbre plus bas qu’auparavant. « As-tu entendu quelque chose ? Le moindre petit détail qui indiquerait à quoi nous avons affaire ? »



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Mer 21 Oct 2015, 13:40


Quand il acceptait, la blanche lui octroyait un petit sourire, il n'aurait pas le choix s'il voulait vivre de toutes façons mais elle n'était pas moins satisfaite qu'il accepte de se soumettre à ses directives pour pouvoir s'adjoindre les services de Siran le plus efficacement possible. Mais quand ils trouvaient un nouveau monceau de cadavres, il s'effaca bien vite et accueillie la description que lui faisait le roux avec la plus grande attention. Certes, elle se fiait à son oreille mais recueillir ce genre de détails concernant les blessures, le type de victime... Ils pouvaient dresser un portrait de l'assassin qui rôdait ici.

Les deux compagnons furent aussi surpris que Vadim lorsqu'il fut saisit par le seul et unique survivant dont la voix s'élevait péniblement, confirmant les conclusions auxquelles étaient arrivée Mirari. Il était seul mais se déplaçait très vite, de manière plus ou moins aléatoire, ce n'était pas seulement sa voix. Ce serait un adversaire de taille à moins de parvenir à l'immobiliser... Avec un peu de chance, Siran pourrait le bloquer en partie dans les ombres, lui empêchant toute retraite et tous mouvements offensif vers eux...

Quand leur nouveau camarade les rejoignait, plus troublé qu'il ne voulait bien le montrer mais pour des raisons qu'elle comprenait fort bien, elle hochait lentement la tête et posait un doigt sur ses lèvres, le nez levé en l'air. Les cris avaient brusquement cessés à quelques mètres d'eux, comme si en les voyant, l'assassin s'était stoppé pour les observer et juger du sort qu'il allait leur réserver, ou bien mesurer leur force et leur faiblesse. Dans tous les cas, ce qu'avait entendu la jeune fille c'était des ailes, à peu de choses prêt au dessus d'eux, légèrement décalé, sur une paroi, et elle sentait très distinctement toute l'attention de l'être qui se cachait dans la brume portée sur eux.

- " Je crois que je vais appeler l'un de mes amis... Il n'est pas loin." Elle avait parlé très bas pour que sa voix ne soit pas portée vers la menace qui les surplombait par la forme d'entonnoir des murs qui les entouraient.

Lentement, la jeune femme portait un petit sifflet d'argent à ses lèvres, inaudibles pour le commun des mortels, Doppler lui, ne raterait pas cette occasion de les rejoindre. Il n'était pas très loin, elle le savait pour l'avoir laisser aller à sa guise la veille au soir lors de leur arrivée au manoir. Il mettrait tout de même quelques minutes à arriver mais serait un allié de taille contre un adversaire ailé. Si elle même en possédait, elle était loin de les maîtriser ou même de pouvoir les invoquer à volonté ! Inutile à part en effet de surprise ou pour amortir une chute et encore, c'était sans compter les éventuelles blessures engendrées par un atterrissage catastrophique.

- " C'est un ailé, et je pense qu'il doit pouvoir augmenter sa vitesse d'une manière ou d'une autre, c'est ce qui donnait l'impression qu'ils étaient plusieurs... Peut être le vent... Utilisé pour le porter et peut être même en lames... ce serait cohérent avec la description des blessures que tu m'as faite. "

Siran se crispait malgré lui, pour l'immobiliser afin de le mettre hors d'état de nuire, il fallait déjà pouvoir le toucher ! Et pour ça, il devait se dissimuler dans les ombres mais sans surfaces en contact, il ne pourrait suivre les ombres pour l'atteindre, s'il ne posait pas le pied à terre, il n'avait aucune chance. Et avant tout, il fallait pouvoir s'y glisser sans se faire voir afin de le surprendre...

Un cri aigu, inhumain derrière eux fit sourire Mirari. Doppler, le grand drac' arrivait... Elle saisissait alors la main de Vadim, lui accordant ce sourire confiant qui avait pour but de le rassurer sur la suite des événements et elle partait en courant en le traînant à sa suite, immédiatement suivis par Siran... Quelques mètres derrière eux, l'immense chauve souris les suivait accélérant pour passer au dessus de leurs têtes, provoquant une énorme bourrasque.

- " Vas y Siran ! "

Le banjee bifurquait subitement et s'enfonçait d'un bond, dans la paroi pourtant solide. L'ombre qui baignait son pied s'était brusquement agrandie pour l'accueillir tout entier, à couvert du regard de l'assassin grâce à l'envergure gigantesque de Doppler. Heureusement qu'ils avaient été réactifs car quelques secondes après, une rafale de vent très violente envoyait le drac' à terre, coupant nette leur course alors que la chauve souris se redressait, au sol et poussait un cri à l'encontre de ce qui se trouvait juste derrière eux désormais, les surplombant de deux bons mètres en vol stationnaire...

- " Mes proies... "

Doppler avançait vers lui, poussant un nouveau cri, agressif et dominant. Il est vrai que sans harnachement, il paraissait sauvage si on avait pas aperçut le sifflet et les drac', réputés pour leurs voracités, étaient friands de sang et de chair fraîche de préférence, aimant les lieux sombres, sa présence ici n'aurait rien eu de surprenant à l'état sauvage... Avant de se tourner vers l'assassin, l'aveugle glissait un dernier conseil à peine audible au roux.

- " Ais confiance. "
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Jeu 22 Oct 2015, 00:01



RÔDE, PETITE OMBRE...
ft. Mirari Shax

Tout s’était accéléré depuis l’incident du mort-vivant. Les cris s’étaient tus, plongeant les environs dans un silence macabre et glaçant. Mirari n’avait pas dis un mot non plus, observant les parois escarpées de la falaise, ou plutôt écoutant les sons qui y provenaient. Vadim n’était, dés lors, qu’un spectateur, attendant les conclusions de sa nouvelle compagne. Le banjee était agité lui aussi. Dans ce mutisme étouffant, le réprouvé réfléchissait à un moyen de se tirer d’une telle situation. Si la créature à laquelle ils avaient affaire, disposait d’une paire d’ailes, ils risquaient d’avoir de grandes difficultés à l’affronter. Les cicatrices dans le dos du banni résumaient parfaitement sa condition : il était cloué au sol, incapable de s’élever du moindre centimètre. Utile lorsque votre ennemi est perché quinze mètres plus haut. Enfin, elle rompit le silence pesant et sortit un curieux instrument qui n’émit pas le moindre son. Pour autant, elle parut satisfaite. « Décidément, tu ne manques pas d’amis. J’aurais bien aimé être là le jour de la distribution, ça me serait utile parfois… » Une pointe de jalousie teintait dans sa voix, mais il doutait que Mirari ne s’en soit rendu compte. De part son appartenance raciale, il pouvait aisément compter ses amis sur les doigts d’une main. Sur un seul doigt, d’ailleurs. L’ange qui l’accompagnait, était la seule et il pouvait se féliciter d’en avoir au moins une. Il n’accordait que difficilement et partiellement sa confiance aux autres. Son tempérament était trop instable, trop méfiant pour cela. Néanmoins, il savait que dans de pareilles situations, il n’avait d’autre choix que de suivre les conseils de ces inconnus qu’il venait à peine de rencontrer. Leur survie en dépendait très certainement.

Vadim poussa un juron en écoutant la demoiselle immaculée. Ce qu’il redoutait, se produisait. Une créature volante était de toute évidence à l’origine de toutes ces atrocités. Il serait démuni face à elle et la suite des évènements demeurerait sous le joug de Siran et du nouvel ami de Mirari. Un pari risqué, pour le réprouvé qui n’appréciait que moyennement de ne pas pouvoir défendre sa propre vie. « Je comprends mieux. Mais, s’il est réellement ailé, alors je risque d’être totalement inutile. La magie et moi sommes fâchés depuis le jour de ma naissance et je ne peux pas… Enfin, je suis incapable de voler. » Ces derniers mots déchirés son être, plus qu’il n’aurait su le reconnaître. Un cri résonna dans l’espace et Vadim se figea net. Etait-ce la créature ? Une main à la peau marmoréenne se glissa dans la sienne. Le réprouvé observa un instant la jeune femme qui lui souriait et, hochant la tête, il s’élança avec elle, sous les sabots du banjee qui les talonnait. Une masse imposante passa au-dessus d’eux. Le banni resserra sa main autour de son arme, guettant un plongeon de la part du volatile. Il était massif, doté d’un corps rigide et d’une paire d’ailes faite d’une membrane presque opaque. L’étrangeté ressemblait à une immense chauve-souris et provoqua quelques frissons dans l’échine de l’exilé. A ses côtés, Mirari n’avait pas bronché. La bête ailée devait être l’ami qu’elle avait évoqué et appelé précédemment. Après Siran, il n’était plus réellement surpris par les races si singulières auxquelles appartenaient ses compagnons.

Tout était devenu flou après ça. Le banjee s’était mu dans la roche, s’étendant en une immense ombre dans la paroi rocheuse. Une rafale écrasante de vent avait mis à terre l’étrangeté. Une voix pernicieuse s’était élevée dans le ciel, glaçant d’effroi le jeune réprouvé. Il semblait qu’ils approchaient du point de non retour. Que leur jugement allait s’abattre. Siran avait disparu et la chauve-souris peinait à se relever et à faire front. La dernière stance de Mirari tira un sourire navré sur les lèvres du banni. Avoir confiance était une chose, mais au rythme où les évènements arrivaient, ils risquaient surtout de tous y passer. Ses doigts toujours agrippés aux phalanges de l’amblyope, Vadim reprit les rennes de leur course et entraîna l’immaculée avec lui. Une cavité se dessina sur son flanc gauche, il profita de la confusion du moment et s’y engouffra en compagnie de Mirari. L’alcôve était minuscule, mais les tenait à l’écart du grabuge. « Je veux bien avoir confiance, mais je ne suis pas suicidaire, ma belle. » Il allait poursuivre mais un battement d’aile l’interrompit. Le réprouvé s’attendait à voir le compagnon de la jeune femme, mais ce fut une tout autre silhouette qui se dessina sous son regard céruléen. Tout de noir vêtue, les prunelles écarlates et le visage figé en une expression de dégout, un homme dans la force de l’âge les dévisageait. Dans son dos, battait une imposante paire d’ailes sombres et semblables à celle de la chauve-souris. « Mirari. » La tessiture était la même que celle qu’ils avaient pu entendre plus tôt. Posant une main sur l’épaule de l’immaculée, Vadim se plaça en bouclier devant elle, levant l’arme du temple pour faire face au démon. « Je suppose que lui, ne figure pas sur ta liste d’amis ? »



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Ven 23 Oct 2015, 02:36


- " Il faut savoir se mettre en danger pour s'assurer la fidélité de ses amis... "

Ce n'était pas un conseil, simplement un constatation par rapport à son vécu. Il lui avait fallut faire confiance la première pour trouver ces amis... C'était ça, se mettre en danger. Et ses prochaines paroles ne firent que tirer un autre sourire à Mirari avant que la situation ne s'accélère brutalement. Elle lui avait même répondu, aussi désabusée que lui.

- " Rassures-toi, je suis tout autant incapable de décoller du sol... " Sans élan ou plateforme élevée... Inutile de le préciser pour le moment. La suite se passait assez bien... Jusqu'à ce que Doppler soit cloué au sol par l'assassin, c'est le moment que choisit Vadim pour prendre les devants, repérant la seule cachette qui pouvait se présenter à eux comme un potentiel refuge, il l'y trainait avec une fermeté qui ne souffrait aucune objection. A l'abri et, s'il en est besoin, rassurée par la vivacité du roux à réagir, elle lui fit un petit sourire sincèrement reconnaissante.

- " Plutôt judicieux comme ligne de conduite, du moins jusqu'à présent de ce que je peux en voir. "

La blanche sursautait, sans doute au point que son nouveau compagnon puisse le sentir vu comme ils étaient serrés dans leur étroite lézarde lorsque la voix de l'autre retentit, prononçant son prénom...  Ca la tétanisait une seconde que mit à profit le roux pour faire barage de son corps et de son arme.

- " Non. De la famille... "

Elle était sûre qu'il souriait.. Son "oncle", mystérieusement disparu à l'aube de l'attaque de leur camp... Tout comme un autre démon qu'elle avait revu quelques semaines auparavant... Le souvenir n'était pas des plus agréables, elle avait manqué perdre son humanité en le revoyant mais désormais, plus forte de ses convictions et de quelques révélations, sa haine en devenait presque palpable.

- " Je ne pensais pas te trouver ici... Si tôt. "

- " Je ne suis plus une enfant Rafiel.... "

Elle posait une main sur l'épaule de Vadim pour qu'il la laisse passer pour faire face au démon qui semblait perplexe.

- " Amal... "

La blanche l'interrompait pour finir sa phrase d'une voix glaciale, à la hauteur de celui qui avait été le frère de sang de son père.

- " ...Est mort. Par ma faute. "

- " J'ai toujours dit à Shax qu'il y avait mieux à faire de toi qu'une voleuse. Fort heureusement, les événements t'ont forgée telle que tu devais être. "

User de force physique était idiot lorsqu'on avait le gabarit de l'aveugle, encore plus face à un démon, surtout lorsqu'il s'agissait de Rafiel, presque l'égal de son père adoptif pourtant reconnu pour sa puissance... Mais ce qu'il venait de dire... Ce qu'il évoquait, c'était l'attaque, la fuite, le meurtre de sa mère, celui de Zélus, son propre mépris alors qu'elle ôtait l'esprit d'Amal de son corps et la simple haine, semblable à celle qu'elle ressentait en cet instant, lorsqu'elle avait abattu Erbia...

Elle s'était jetée sur lui, sa lame déjà teintée de carmin alors qu'elle n'avait pas encore atteint la gorge de son cher oncle... Un instant plus tard, elle était immobilisée contre lui, souriant de toutes ses dents à l'idée de ce qu'il pourrait gagner à l'avoir à sa merci.

- " Et dire que je ne voulais même pas te courir après, l'argent et le pouvoirs des anciens ennemis de ton père ne m'intéressent pas... "

- " Alors... Pourquoi l'avoir trahit ?! "

- " Gâcher tant de talent est un crime petite fille. Que ce soit celui de ton père, le tien ou celui de tous les autres. Nous aurions pu faire régner notre loi et vivre comme des rois mais au lieu de ça, il nous forçait à nous terrer dans les bois, comme des rats... Mais maintenant... La situation a changée, mes besoins ont quelque peu... Évolués. Et tu vas m'aider à retrouver une place de marque. "

- " Il n'a jamais forcé qui que ce soit ! "

- " Comment crois tu qu'il a eu ta mère ? La si jolie magicienne ? "

C'était faux. Elle le savait. Manipulateur... Mirari ne l'était pas moins, sa colère, simulée. Sa haine, plus puissante que jamais mais elle n'avait plus le feu qu'elle avait eut autrefois, désormais elle était froide et calculatrice, toute tournée vers l'être abjecte qui la tenait, pensant éliminer tous risques en l'immobilisant... Sauf qu'elle avait bien grandit depuis leur dernière rencontre. La trace de sang sur la joue du démon, ce sang qui venait du poignet de l'aveugle, il s'animait subitement, et s'enfonçait dans son visage comme des milliers de pics acérés, le faisant crier sans lâcher prise... Ce fut le sang s'écoulant le long du bras de la jeune femme qui s'en chargeait, sectionnant net les phalanges qui l'avaient précédemment retenues alors qu'elle reculait vers Vadim, faisant front avec lui cette fois.

- " Et si on le privait lui aussi de ses ailes ? " Rhétorique, elle n'attendait aucune approbation pour lancer deux jets de sang vers lui, les transformant avant qu'ils ne l'atteignent en lances solides qui traversèrent les ailes membraneuses de Rafiel, l'une d'elle percutant un os alvéolé qu'elle brisa net.

Non, ce ne serait pas de l'efficace, ce serait douloureux.  
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Sam 24 Oct 2015, 00:58



RÔDE, PETITE OMBRE...
ft. Mirari Shax

« Oh. Génial. » Les ennuis s’amoncelaient. De mal en pis, tandis que les révélations allaient bon train, au rythme des claquements acerbes de voix, des deux liés. La situation était fortuite, prompt à la plaisanterie, tant elle était cocasse. D’aucun disent que le hasard fait bien les choses, la stance n’avait jamais été aussi emplie de vérité qu’en cet instant. Dans l’air immobile, le duo se scrutait, guettant une garde baissée ou le papillonnement d’une paupière. Le discours était abscons, plein de futilités qui échappaient, sans commune mesure, au proscrit. Déversant leur flot, mêlé de haine et d’adulation réciproques, les hères étaient sur le point d’imploser, guidés par la tension immobile et grandissante. En retrait, la mine torve et le poing serré sur son bien le plus précieux, Vadim, enfoui dans un mutisme de circonstance, préparait l’assaut qui arriverait dans les minutes à venir. La clepsydre du temps battait la chamade pour ce maudit à l’allure revêche. Dans les prunelles amblyopes de sa compagne, s’amplifiait une lueur écarlate aux relents de menaces mortuaires. Ils n’avaient que trop parlé. Le temps était venu. Le temps d’accomplir une vengeance au goût amer. De trahison, en disgrâce, les accusations s’étiolaient sous le nez de l’accusé, dont les mirettes carmines se voilaient à mesure qu’il prenait conscience de son infortune. Non, elle ne le suivrait pas. Bercé de douces illusions, le méphistophélique se dressa de toute sa hauteur, gavant son orgueil de certitudes déraisonnables. Le ton dur, froid et manipulateur, tel un chef, il orchestrait son avènement, mais l’immaculée se tourna vers son acolyte, ignorant le bourreau. Elle ne sera pas le pion sur son échiquier. Elle sera la reine, qui viendra cueillir le roi. Sous l’étreinte, un gémissement plaintif s’évada, mu par une douleur déchirante. Les phalanges de l’incube se dissocièrent de son corps, comme las de lui appartenir. Une traînée impie, rouge du sang de son maître, se glissait sur son être ténébreux. C’était enfin à lui d’intervenir. La fin d’un songe. De spectateur, il deviendrait bourreau, armant son bras de l’épée de la vengeance. La vengeance d’une femme. La vengeance d’une potentielle amie. Le banni avançait vers le téméraire, qui se débattait comme un beau diable, tentant vainement de s’extirper des filins qui retenaient ses protubérances rachitiques.

La part d’ombre avait pris le dessus sur l’ingénu réprouvé au cœur hypocoristique. L’allure altière et les iris sombres, il s’apprêtait à rendre une monnaie trop longtemps conservée. Que d’ironie dans les événements à venir. Lui qui avait tant souffert de l’absence de ses attributs célestes. Loin de toutes autorités étatiques, il reproduirait le schéma, jadis inspiré par un géniteur peu scrupuleux. « Tu as pris la gauche, je lui ravirais la droite. » La tessiture était voilée, emplie d’un savoureux mélange de félicité et d’appétences malsaines. Au travers de ses gestes, c’était l’incube gisant en lui qui vibrait d’un désir inextricable. Vadim était près de sa victime, souffrant de milles maux à la terminaison hachurée. Du bout des doigts, il caressa la membrane rescapée et agrippa fermement la cale osseuse qui la retenait. « Vois ce que j’ai subi lorsque je n’étais qu’un enfant, foutue créature de l’enfer. » Et dans un dernier geste, il abattit le couperet de sa justice. Un hurlement déchira les cieux, tandis qu’un corps tombait au sol dans une vape de poussière grisâtre. Sous les prunelles céruléennes du tortionnaire, une silhouette tremblante et prostrée se dessinait, haletante sous le poids de la perte. Le proscrit porta son attention sur sa blanche compagne, béat qu'il était de cette catharsis sans commune mesure.

Viens le temps où il réalise ce qu’il s’est passé. L’exilé tombe à genou, lâchant son arme à terre. Ce n’était pas lui tout ça. Jamais il n’aurait agi ainsi, pas même envers les pairs de son créateur. Immobile, la gorge rendue sèche par le dégoût, il contemple sans ciller l’attribut déchu et sanguinolent qu’il vient d’arracher, tel un trophée à sa victime. Péniblement, Rafiel se relève, hoquetant à chacun de ses gestes. D’un ample mouvement, il fit s’élever une bourrasque qui mit à terre les deux quidams. Vadim sortit de son introspection, cessant de se flageller pour ses crimes. Il était un réprouvé, son fardeau était celui-ci. Jamais il ne serait une seule et même personne. A jamais il serait partagé entre les deux faces de son héritage. Avec difficulté et chassant les affres de son ignominie, il s’approcha de Mirari et l’aida à se relever. « Je me suis emporté… Je n’aurais pas dû agir comme je l’ai fais. C’est contraire à ce que je suis. A ce que je voudrais être. » Il prit doucement la main de l’amblyope, reprenant peu à peu contenance et trait avec la réalité. « Il s’est enfui. Il ne risque pas d’aller bien loin avec ses blessures et… Il ne peut plus voler désormais. » Le proscrit marqua une pause de convenance, avant de reprendre. « Siran et ton autre ami ont peut être pu l’intercepter, nous devrions sortir d’ici et voir si c’est le cas. » Dans sa voix, tremblaient les doutes qui étreignaient son être tout entier. L’ineffable peur de sombrer de nouveau et de succomber à ses plus basiques appétences. L’indescriptible satisfaction qu’il avait éprouvé en destituant l’incube de ses apparats. Qu’était-il sinon un ersatz de son géniteur, en cet instant ? Plus tard, il se poserait les bonnes questions. L’heure était au dénouement et à la fin d’une intrigue familiale ayant pour théâtre ce décor de désolation et pour protagoniste la belle aveugle aux longs filins argentés.



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Ven 30 Oct 2015, 09:46



Lorsqu'il l'avertissait concernant l'autre aile de celui qu'elle avait considéré comme son oncle pendant longtemps, mue par une colère glaciale, elle ne s'apercevait pas des signes indiquant que le gentil Vadim, jusqu'à présent si charmant et dévoué se muait en quelqu'un d'autre, plus sombre, plein d'une haine qui semblait faire écho à la sienne. Au point qu'elle jubilait d'entendre le traître de sa famille se répandre en gémissements dans le tourment qui lui était infligé... Avec un plaisir non dissimulé par aucun des deux plus jeunes qui se tenaient face à lui. La seule chose qui percutait l'esprit tourmenté de la blanche furent les paroles du roux, pleine de cette rancœur enfantine, injuste, propre à l'essence de son être, la trahissant également mais il n'y avait aucune ségrégation dans le cœur de l'aveugle, se sentant bizarrement très proche de celui qui se joignait à sa vengeance pour accomplir la sienne par procuration.

C'est lorsqu'il tombe à genoux qu'elle comprend... Sa propre animosité n'avait été que le prétexte pour libérer toute la fureur de son compagnon de route qui avait, semble-t-il, un passé des plus lourds, resurgissant à la faveur des émotions violentes et des situations pouvant, un tant soit peu, la justifier. La blanche éprouva, pour l'une des premières fois depuis longtemps de réels remords mais ce n'était vraiment pas le moment pour s'en excuser...

Balayée par le vent de Rafiel, elle heurtait la paroi derrière elle pour retomber au sol aux côtés du roux qui semblait sortir d'un mauvais rêve. Il se relevait et l'aidait à en faire autant malgré le choc qui les avait secoués sans ménagement. Lorsqu'il expliquait son trouble, la blanche l'écouta avec une attention toute particulière pour s'assurer que son malaise était bien du à ce qu'elle considérait comme un combat quotidien contre soi même, qu'elle connaissait bien, qu'elle portait en admiration pour le vivre et affronter la défaite régulièrement. Alors qu'il finissait, un sourire se dessinait sur ses lèvres et elle glissait sa main libre sur la joue de son acolyte avec une douceur qu'elle employait peu.

- " Tu t'es fait emporter par ma propre colère, j'en suis désolée... Ne t'en veux pas, il n'aurait pas hésité un seul instant à me désosser sous tes yeux s'il n'avait pas eu d'autres projets en tête... Je te remercie de ton aide. "

C'était un peu conventionnel et entendu mais entre la situation délicate, sans doute tout autant que leurs états psychologiques respectifs, la légère méfiance qui se devait d'être entretenue, par sécurité et malgré toute l'aide qu'il avait pu lui apporter jusque là, à l'égard de celui qui était encore un inconnu quelques minutes plus tôt et le tempérament naturellement malhabile de Mirari à exprimer ce qu'elle ressentait sans jouer un rôle, c'était le mieux qu'elle pouvait lui offrir pour soulager sa conscience et lui apporter ses remerciements.

Quand il parlait de ses compagnons, la parenthèse pleine de compassion et de compréhension se refermait assez brutalement. Depuis combien de temps le banjee ne s'était il pas manifesté ? Elle redoutait subitement qu'il n'ait subit quelconque malheur qui l'aurait privé de sa possibilité à lui exprimer ses pensées. Sans attendre que le roux ait fini sa phrase, l'aveugle était sortie de la grotte sans lâcher sa main, empressée et inquiète alors qu'ils retrouvaient l'air lourd et nauséabond de l'extérieur. Assez loin d'elle, elle entendait Doppler l'appeler de son cri aigu parfaitement reconnaissable, aucune trace de Rafiel et de Siran jusqu'à ce qu'elle entende le cri du démon entre eux et l'animal ailé, suivi de très prêt par les chocs successifs et caractéristiques d'un éboulement conséquent.

- " Siran ! Doppler ! "

Encore une fois, seul le drac' lui répondait alors qu'elle réalisait qu'elle courait dans sa direction, sans même savoir à quel moment son corps en avait décidé ainsi, entre la poussière soulevée par l'éboulement et le brouillard qui régnait dans l'étroit corridor, Vadim était aussi aveugle que lui. C'est la chauve souris qui stoppait sa course d'une légère onde de choc, juste avant qu'elle ne bute sur les roches qui le séparait du couple incongrus. A leurs pieds, Rafiel, ce qu'il en restait, corps agonisant qui n'avait plus rien de la vivacité dont il avait pu faire preuve jusque là, émettait de douloureux sifflements en guise de respiration et dans un dernier élan, saisissait la cheville de sa nièce d'une main déjà glacée.

- " Si tu t'entête, tu mourras Mirari... Les forces auxquelles tu t'exposent te surpassent de loin... "

- " C'est ce qui nous différencie Rafiel, je n'ai pas peur d'eux et je ne veux que protéger ceux que j'aime. Tu aurais pu le comprendre par le passé, désormais... Souhaite que ton agonie soit brève car je ne t'aiderais pas à quitter ce monde. "

Non sans un mépris considérable, elle l'enjambait, escaladant les monceaux de roches accumulés pour rejoindre Dop', passant ses mains sur le corps de la chauve souris gigantesque, couverte des mêmes traces acérées que les cadavres qu'ils avaient rencontrés sur les cadavres... Mais même s'il semblait clouer au sol, aucune des entailles n'étaient létales, fort heureusement...

- " Où est Siran ... ? " Elle avait murmuré à l'oreille de l'ailé après son inspection mais c'est un bruit rocailleux qui lui répondit, ça bougeait et assez loin de Rafiel pour qu'il ne s'agisse pas de lui... Sans attendre, elle commençait à déblayer à mains nues ce qu'elle espérait être son banjee...

Les événements étaient assez simples à deviner, à la sortie de Rafiel, Doppler avait combattu et s'était retrouvé privé de la portance de ses ailes abîmées par les lames de vents, il avait utilisé ses ondes de choc pour ensevelir le démon mais... Pour peu que Siran se fut trouvé dans les ombres de la paroi en partie effondrée, celui ci s'était retrouvé prisonnier de l'éboulement...
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Mar 03 Nov 2015, 15:20



RÔDE, PETITE OMBRE...
ft. Mirari Shax

« Ce n’est pas de ta faute. J’ai des prédispositions à l’emportement et… » Il se tut, goûtant la fraîcheur marmoréenne des doigts de l’immaculée sur sa joue. Nulle appétence en lui, mais son regard put trahir sa reconnaissance. Lui, si peu accoutumé aux gestes affectifs et chaleureux. Ses lippes s’esquissèrent vaguement en un sourire, il appréciait la jeune femme. Puis, elle s’élança au-dehors, quittant la sécurité relative de l’alcôve.

Un cri aigu perça les cieux. La créature ailée appelait à elle sa maîtresse aveugle. Mirari avait pris de l’avance sur l’exilé, mu par la peur de retrouver ses compagnons blessés par l’incube. L’immense bête surplombait la fosse, lorgnant un amoncellement de gravats et le corps tremblant du damné. Le dos ruisselant et écarlate, cerné de deux immenses balafres, il gémissait faiblement, maudissant les deux hères qui l’avaient conduit à son infortune. Tandis qu’il happait la cheville de sa filleule, Vadim scrutait les alentours, cherchant vainement Siran de ses céruléennes prunelles. Nulles traces. Gargantuesque roussette, bardée de plaies analogues à celles des victimes antérieures, Doppler était dans un piètre état. L’amblyope enjamba le bourreau déchu, l’abandonnant à son sort funeste. Le proscrit approcha, agrippant avec fermeté le haut du parjure pour qu’il l’affronte du regard. « Est-ce que tu connais un dénommé Salim ? Un de tes congénères. » ; « Qu’est-ce que..? » ; « Répond ! » L’œil fou, le condamné glapissait des paroles incompréhensibles avant de hocher la tête de gauche à droite. « Alors tu es inutile. » La bête avait repris ses droits, étendant ses tentacules à travers les sens du réprouvé. Il n’était plus lui-même. Redevenu tortionnaire, le proscrit éleva sa justice et l’abattit férocement sur l’incube. Puis, les gémissements se turent. Un silence éloquent avait pris place, ne se brisant que lorsque Mirari commença à farfouiller dans l’amas rocheux.

Le corps tremblant, Vadim rangea l’arme du temple dans son fourreau, scrutant un moment l’immaculée qui se débattait avec les blocs. Un monstre gisait en lui, réclamant plus de violence. De sombres appétences naissaient, exhumant les plus noirs aspects de son être. Exécrant son part d’ombre, il enserra sa tête entre ses mains. Il devait chasser ce démon qui accablait son esprit. Pourquoi était-il si torturé à présent ? Les pupilles dilatées, rendues folles par sa démence et animées d’une lueur cinabre, le réprouvé se contrôlait avec peine, sentant jaillir en lui l’ombre de son géniteur. Un meurtre. Il avait tué un être désarmé, prostré au sol et incapable de se défendre. Il ne valait pas mieux que ces incubes qu’il méprisait.

Une particule de pierre roula jusqu’à lui, le sortant de sa torpeur. L’éclat carmin disparu. L’exilé reprit contenance et leva la tête vers l’amblyope. Il se devait de l’aider. Siran les avait sorti d’un mauvais pas tout à l’heure. Il songerait à ses méfaits plus tard. A ses actes impardonnables. Il ne s’était jamais envisagé comme quelqu’un de bienveillant, mais il exécrait les tueries inutiles. S’approchant à pas de loup, il rejoignit l’immaculée et commença à déblayer l’amas avec elle. Pierre après pierre, bercé par les grognements plaintifs du banjee qui paraissaient de plus en plus proches. Les traits déchirés par l’inquiétude, Mirari n’avait plus prononcé un mot. Après plusieurs minutes, un indicible espoir se dessina, une croupe ébène apparue. Siran était là, la respiration heurtée et laborieuse. Mais vivant. Ils durent redoubler d’efforts pour dégager totalement le banjee, qui s’ébroua lorsque ses naseaux purent de nouveau goûter l’air nauséabond de l’antre.

« Et maintenant ? » Certes, ils s’étaient débarrassés du maraudeur, qui gisait péniblement dans son propre sang quelques mètres plus loin, mais ils demeuraient égarés au sein de l’endroit. « Tout cela était bien éprouvant, mais il nous faut malgré tout retrouver notre chemin… Est-ce que Siran va bien malgré tout ? Est-ce que tu vas bien ? » Vadim avait doucement pris la main de l’immaculée, inquiet des derniers évènements qui avaient eu lieu. De ce qu’il avait fait. De ce qu’elle pourrait penser de lui après ça.


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Mer 04 Nov 2015, 13:08



Ce qui se passa entre Vadim et son oncle passa au second plan pour la blanche, toute dévouée à son inquiétude pour Siran, sans parler de Doppler derrière elle qui souffrait en silence et dont elle entendait la respiration laborieuse. Ses blessures n'étaient pas profondes mais suffisantes pour qu'il laisse entendre sa douleur et qu'il soit incapable de reprendre son envol ce qui en soi, serait un gros problème pour reprendre la route par la suite, il en serait de même si elle ne parvenait pas à tirer Siran de là sans blessures... Ce qui la faisait espérer c'est qu'elle n'avait pas pu communiquer avec lui malgré le fait qu'il ait bougé sous les gravats. Avec beaucoup de chance, il se serait protégé en se fondant au moins partiellement dans les ombres... Ce qui expliquerait son silence et sa difficulté à en sortir seul.

Elle se raccrochait à cette idée en déplaçant frénétiquement les pierres qui encombraient son compagnon, ne remarquant même pas le trouble de Vadim. Depuis longtemps, elle avait apprit à enfouir ses sentiments mais à cet instant, elle reconnaissait fort bien cet horrible angoisse qui l'étreignait de la tête au ventre, glaçant tout son corps. C'était celle qui l'avait tétanisée lors de la mort de sa mère, elle s'était promit de ne plus jamais perdre quelqu'un de sa famille par sa faute et le banjee faisait définitivement partie de celle-ci, aussi bizarre soit-elle.

Les minutes qu'il leur fallut pour dégager son compagnon, Mirari eut l'impression de les passer en apnée, la tête bourdonnant de milles inquiétudes. Le sentir remuer sous les décombres la rassurait à peine, il lui fallait plus que ça, le savoir en bonne santé, pas mutilé... C'est lorsqu'il put enfin se redresser et se tenir debout que l'aveugle parvint enfin à pousser un soupire de soulagement en étreignant Siran, en profitant pour tenter de trouver la moindre blessure.

- " Ca va petite fille. Plus de peur que de mal. "

- " J'ai eu peur pour toi... " Elle posait son front contre celui du destrier d'ébène, encore tremblante du flot d'émotions qui l'avait traversé.

- " On repart, il va bien, heureusement..." Elle ne répondait pas en ce qui la concernait et serrait simplement la main du roux avec un petit sourire reconnaissant. Au final, le rencontrer et avoir son soutien, sans jugement par rapport à toutes les casseroles qu'elle traînait derrière elle sans parler de ses actes plein d'une froide vengeance... Oui, rencontrer Vadim, particulièrement dans cete situation, l'aidait grandement et poussée par un élan de tendresse qu'elle n'aurait su expliquer sur le moment, elle l'enlaçait. Peut être parce qu'elle le comprenait, ou qu'elle le sentait plus proche d'elle que quiconque, le plus à même à la comprendre....

- " Merci. " C'était un murmure à son oreille avant qu'elle ne le libère, cachant sa gêne derrière une subite volonté. Ces trois compagnons avaient tout donnés mais, elle, il lui restait encore quelques ressources à exploiter.

- " Je ne peux pas localiser la ville assez précisément d'ici mais si j'arrive à avoir un point de vue qui ne serait pas obstrué par ces parois, je devrais pouvoir trouver un itinéraire. "

Siran soufflait, pas très enclin à la laisser faire mais ils n'avaient guère d'autres solutions. Il frappait le sol de sa patte, frustré.

- " Je m'occupe d'aider Doppler à avancer. Il lui faudra du sang pour se remettre... "

- " ... Mène le à ce qui reste de Rafiel. Il est encore chaud en attendant de trouver mieux. Vadim, désolée mais Doppler a des habitudes alimentaires qui pourraient... te déplaire mais nous n'avons pas le choix. "

Le banjee se mettait en oeuvre pour aider le drac' alors que Mirari se reculait de plusieurs pas, se concentrant visiblement. Il lui fallut quelques minutes avant de parvenir à faire apparaître ses ailes, toujours si frêle faute de les utiliser mais c'était la seule solution qu'elle avait trouvé pour mieux employer son sort de localisation, il fallait juste qu'elle parvienne à voler suffisamment haut et rester stable quelques minutes.

L'aveugle s'élançait vers le ciel parvenant non sans mal à se maintenir, ressentant la douleur des muscles de ses appendices dorsaux face à la résistance du vent mais parvint à lancer son sort, obtenant une direction et surtout un itinéraire dans le dédale de pierre. Maintenant, il fallait rejoindre la terre ferme...

Maladroitement et sans la moindre notion de vol, ce fut davantage une chute qu'un atterrissage qui l'envoya heurter le roux de plein fouet, elle espérait simplement ne pas l'avoir blessé alors qu'elle même s'était sans doute épargné un douloureux choc avec le sol.

- " Désolée... " L'aveugle était gênée, un peu ailleurs aussi alors qu'elle tentait de faire disparaître ses ailes, presque, mais pas tout à fait inutiles.
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Sam 07 Nov 2015, 23:33



RÔDE, PETITE OMBRE...
ft. Mirari Shax

De frêles et minces bras blancs s’étaient enroulés autour de lui. Un corps se serra avec légèreté, diffusant une agréable chaleur en son être. Le proscrit baissa ses prunelles céruléennes, observant longuement son interlocutrice, aux gestes si énigmatiques. Finalement, il déposa les armes, passant ses phalanges dans le dos de l’amblyope, dessinant du bout des doigts le tracé de ses omoplates. Il humait à plein poumons la fragrance douce et subtile qui exhalait de son petit corps gracile. L’échange fut bref, mais le souffle de Mirari avait laissé un frisson de bien-être sur sa nuque. Les lippes dessinées en un doux sourire, il murmura à son tour son remerciement. Elle s’était éloignée, gênée. Puis, le banjee s’était manifesté, l’immaculée se chargeant de ses compagnons, il s’était reculé, lorgnant un instant la dépouille inerte de l’incube.

Hélé par Mirari, il se retourna. « Ses habitudes alimentaires sont si… » Le drac s’était approché du cadavre et avait entrepris de l’ingurgiter. « Oh. Je vois. » Le spectacle n’avait rien de bien réjouissant. « Je devrais survivre à cette vision. » L’amblyope se déplaça, s’immobilisant finalement, les traits tirés par la concentration. Les minutes s’étiolèrent, tandis que le réprouvé attendait la suite des évènements. Dans le dos de l’immaculée, des protubérances couvertes de plumes s’étirèrent, formant l’eldorado tant convoité du proscrit. Les lèvres entrouvertes, il observait sa compagne de route, dévoilant la beauté inénarrable de ses ailes. « Comment… » Le timbre heurté, la tessiture absente, il serra les dents, détournant ses iris de la vision angélique. « Décidément, tu ne cesses de me surprendre. Des amis fidèles, une paire d’ailes. Tu n’aurais pas une mère et un père aimants sinon ? » Sa voix était calme, teinté d’une envie indissimulable. Une ineffable jalousie s’était emparée de lui obombrant ses pensées et ses sentiments. Une part de lui aurait voulu arracher les ailes de Mirari et se les greffer. Une autre, béate d’admiration, était subjuguée par la beauté qu’elle dégageait. La poitrine serrée, le cœur pincé, il reporta son regard sur la jeune femme. « Pardon. Je… Je ne voulais pas dire ça. J’ai juste été… Dépassé par les évènements de ces dernières heures. »

Mirari s’envola dans la nitescence opaque des nuages, en équilibre précaire. Elle semblait peu à l’aise avec l’altitude, voguant de droite à gauche sans parvenir à être stable. Si peu à l’aise, qu’elle dériva à vive allure vers la terre ferme et s’écrasa lourdement sur Vadim. Le souffle coupé, le dos plaqué au sol, le réprouvé avait vue sur le ciel ombragé. Sur lui, l’amblyope reposait, amortie par la chute. Ses prunelles dérivèrent, captant quelques bâillements dans le tissu de la robe de l’immaculée. Il rehaussa son regard dans les prunelles voilées de la jeune femme. « Je te remercie pour la vue que tu m’offres, mais je ne savais pas que tu voulais te servir de moi comme coussin d’atterrissage. » Ses mains folâtrèrent jusque dans le dos de l’immaculée. « Tu es pardonnée Mirari. Heureusement que tu es légère comme une plume. » Ses lippes s’étirèrent vaguement en un sourire. La position des deux hères était cocasse. Lui, dominé par l’amblyope, dont chaque jambe se situait de part et d’autre de son corps. Les apparats de Mirari, quelques peu effilochés par les affres de leur duel avec l’incube et sa chute récente. Des apparitions diaphanes de peau se laissaient entrevoir derrière les subtiles déchirures. Le souffle, presque capiteux de sa compagne de route, enveloppait le proscrit, dont les iris papillonnaient sur la jeune demoiselle.

Ses phalanges descendirent jusqu’aux hanches menues de Mirari. Etrangement, il n’éprouvait aucune gêne de cette proximité. Les ailes avaient disparu, calmant le prequel de son ire. L’exilé n’avait amorcé aucun geste pour se défaire de l’emprise et de sa fâcheuse position de faiblesse. L’immaculée ne pouvait entrevoir le sourire qui esquissait ses lèvres. « Tu as trouvé un chemin pour que l’on sorte de ce trou ? » Le visage aux traits fins et ciselés de la demoiselle semblait proche, trop proche. Elle ne pouvait se rendre compte de la faible distance qui les séparait. Elle se dégagerait tôt ou tard du semblant d’étreinte que le réprouvé exerçait sur ses hanches. « Et maintenant Mirari ? » La stance faisait écho à des mots lancés plus récemment, se perdant dans les méandres du couloir rocailleux.


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