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 Rencontre chez les Töh Taureaux [Illithya]

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Ven 02 Oct 2015, 18:18


« Ils sont beaucoup à te réclamer, que ce soit dans les quartiers de Dyel, des Plaines Rouges, du Port, de Sierra ou de Jeziel. Pour faire simple, disons que tu es très demandé. J’ai pris la liberté de demander aux Oracles de signifier au peuple que tu prenais quelques instants de repos. Ne me regarde pas avec ses yeux là, Caleb. Tu manques cruellement de sommeil. Si tu continues à boire autant de café, Lua Eyael ne sera plus le premier producteur de ses fèves bien longtemps. » Blanche-Lune me scrutait d’un regard sévère. Quelque chose dans son comportement stricte et protecteur me rappelait l’attitude d’une mère à l’égard de ses enfants. Dans un soupir, je fis lentement tournoyer la cuillère dans la tasse brûlante. « Nous sortons à peine d’une crise majeure. Si les terres de mon peuple n’ont pas été touchées par les secousses et les vagues, les monstres marins ont fait des ravages. Sans compter que la grande majorité des miens n’habitent pas dans le royaume et ont dû endurer des souffrances inimaginables. » Je bus une gorgée du breuvage chaud. « A présent, ils fuient en masse vers ces contrées de promesse, cette Capitale dont la plupart n’a jamais entendu parler. » Loger toutes les familles n’était pas une tâche aisée. Je passais mes journées dans les rues à accueillir les nouveaux arrivants, à leur faire visiter la Cité et les régions proches, avant de leur proposer plusieurs résidences. « Va dormir quelques heures. » murmura l’Orine dont la voix tremblante trahissait son inquiétude. Je devais avoir le teint bien blême. « Je ne peux pas. » - « Les Oracles et les Devins font un travail fabuleux. Ils arriveront à se passer de toi l'espace d'une demi journée. » - « Ce n’est pas ça. Dans leur fuite, ils sont nombreux à avoir tenté de rejoindre le Continent Mystérieux. Ceux qui n’ont pas été dévoré durant le voyage ont fui dans l’intérieur des terres. A présent que la mer s’est apaisée, il me faut les réunir pour leur permettre de retourner chez eux. » - « Hum hum. » Marmonna la jeune femme, l’air peu convaincu par mon petit discours. « N’existerait-il pas … une autre raison ? » s’enquit-elle innocemment, un petit sourire aux lèvres. Les yeux levés au ciel, je lâchais : « C’est moi qui lit les pensées et voit l’avenir, ici. » - « Mon réseau d’information interne est meilleur que le tien. » Je savais que Mélodie était très proche de Blanche-Lune. Elle lui rappelait Lily-Lune, qu’elle considérait comme sa mère. « Ce n’était qu’une invitation. J’ignore si elle viendra réellement. » - « Oh qu’il est mignon. Tu te forces à ignorer l’avenir immédiat. » Je ne tenais pas particulièrement à être au courant par avance d’un éventuel faux bond. « Je n’ai pas envie de te donner de conseils dans tes amours, Caleb, mais je pense que tu devrais être un petit peu plus sûr de toi. Tu fais tourner bien des têtes ! » Elle me tapota la tête avec ironie. « J’espère que tu as songé à lui envoyer une escorte. Te trouver ne sera pas facile, sans aide. » - « Mélodie est allée rejoindre Siahm sous forme astrale. » Elle hausse les sourcils, étonnée. « Tu l’as laissé partir. Seule. » - « Elle serait allée la rencontrer avec ou sans ma bénédiction. J’ai préféré lui donner l’autorisation. » Et une bonne centaine de recommandations. « Est-ce qu’on la verra, nous, un jour ? » - « Peut-être. » Je me souciais plutôt du présent. Le chemin était long. Du petit village, elle trouverait un guide qui lui ferait traverser les Montagnes. J’avais donné quelques instructions aux locaux. Ils la mèneraient jusqu’aux Tanières, le tout sous les yeux bienveillants de ma fille qui flotterait près d’eux.

« Elles ont été séparé sur les Glaciers. Tâchez de retrouver sa mère à la Tour de Chimaria. » J’insistais d’un geste la fillette à avancer près de quelques Rehlas. Il y avait surtout des jeunes volontaires, encore assez peu conscients de leur essence et de leur rôle. « Comment une enfant aussi jeune à pu survivre seule dans les forêts ? » - « Les Töh Taureaux ont pris soin d’elle. » Je m’approchai doucement d’un colosse aux allures de peluche qui sommeillait tranquillement sur un tas de feuilles mortes, glissant mes doigts dans son épais pelage. Les oreilles frétillantes, il ouvrit légèrement les yeux, le temps de m’accorder un regard endormi pour se tourner très légèrement, pattes tendues, pour me montrer l’endroit où il désirait être gratouillé. Une bête plus jeune, qui m’arrivait à peine à la taille, me percuta de plein fouet. Il glapit plusieurs fois, de toute évidence d’humeur joueuse, et se faufila dans la cape pourpre de ma tenue. Les Töh Taureaux n’avaient jamais été d’une grande délicatesse mais ils étaient parfaits ainsi, avec leur maladresse et leur originalité.

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Dim 18 Oct 2015, 22:40

Illithya était installée dans l'un des fauteuils du salon de la maison d'Erza. La Taiji vivait à Bouton d'Or afin d'aider sa petite fille à prendre soin d'Azaël. Lentement, elle reposa les deux missives sur la petite table basse, prenant délicatement la hanse de la tasse de thé fumante d'une main, la soucoupe allant avec de l'autre. La Magicienne soupira, se demandant comment les choses allaient évoluer. La première lettre venait de sa mère, Elizabeth, qui se serait sans doute abstenue s'il n'y avait pas urgence. « Quelles sont les nouvelles du monde ? » demanda Alicia qui observait la blonde depuis quelques temps. « Aria a vendu le Manoir Taiji. Elle a mis toute la famille hors des murs sans aucune explication et un homme l'aurait acheté il y a quelques temps pour s'y installer avec sa fille. ». « Hum... » fit la Réprouvée. « Oui c'est très étrange. La connaissant elle n'aurait pas légué la propriété à un individu qui ne serait pas de notre famille. Déjà qu'elle consente à sortir du lieu... le Manoir était le seul endroit sur ces terres où elle pouvait sauvegarder l'illusion de sa puissance absolue... ». « Elle a dû trouver un filon à exploiter. ». « Oui mais lequel ? ». Illithya cherchait. Elle savait parfaitement qu'Aria ne se serait pas contentée de prendre le trône des Démons. Son ascendante ne pouvait se contenter d'une seule race à placer sous son joug. « Aucune idée mais je peux faire des recherches peut-être ? ». « Oui bonne idée. ». La Magicienne n'avait pas besoin de savoir ce que trafiquait la première Taiji pour savoir qu'il allait falloir être prudent à l'avenir. « Mais fais attention à toi. Il y a des individus en ce monde qu'il vaut mieux ne point avoir à dos. ». « Certes. ». Alicia avait eu l'habitude par le passé de valser entre les grands monarques mais sa mort avait entraîné son déclin. « Et cette autre lettre ? » demanda-t-elle alors, ayant toujours un bon flair. La blonde fixa son mouvement une fraction de seconde avant de verser le liquide chaud entre ses lèvres. Elle sourit. « Une lettre de Caleb qui m'invite à visiter une terre qui lui est chère. ». « Et vous n'avez pas l'intention de vous y rendre ? ». « Hé bien... ». Ce n'était pas qu'elle ne souhaitait pas, mais elle avait cette impression étrange de côtoyer un mystère bien plus grand que ceux qu'elle avait déjà résolu jusqu'ici. Elle se demandait si c'était une bonne chose de continuer dans cette voie. Cet homme avait une facilité déconcertante pour apparaître dans ses rêves et ses pensées. La Mage redoutait la fin de cette histoire. Et puis, elle avait appris pour le mariage qui aurait dû être célébré entre la Venus et ce roi dont elle ignorait toujours la race. Jun lui avait volé l'amour de sa vie. « Vous devriez cesser de vous poser des questions et simplement accepter. Vous n'avez rien à perdre à visiter une ville. ». « Sans doute. ». « Je garderai un œil sur Erza et Azaël en votre absence. ». La Réprouvée s'avança pour poser sa main sur l'épaule d'Illithya. « Vous avez le droit d'être heureuse. ».

Finalement, la dernière phrase d'Alicia finit par convaincre la Magicienne. Après les événements récents, elle pouvait bien faire une escale à Lua Eyael et s'occuper ensuite de ce qui touchait la famille Taiji. De toute façon, elle était le vilain petit canard, la seule bénéfique du lot. Sa mère, elle, était la Sorcière que tous jugeaient ratée puisqu'elle n'avait rien accompli de concret dans son existence. Elle s'était surtout bien gardée de dire qu'elle avait choisi de dominer le monde des contes. Saluant le guide, elle marcha à ses côtés, observant l'étrange sphère lumineuse qui les suivait. Elle ne posa pas de questions, admirant les paysages jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'endroit même où se trouvait Caleb. Illithya le regarda un instant avant de rire face au comportement de l'étrange créature qui se trouvait à ses côtés. Elle s'approcha, demandant alors : « Hé bien, est-ce ce lieu qui vous fait office de Royaume ? Ne me dîtes pas que vous régnez sur ces animaux ? ». Elle rit doucement, sachant pertinemment que non. Néanmoins, elle avait besoin de plaisanter afin de se changer les idées. « Je suis heureuse de voir que vous allez bien depuis la dernière fois. ». A vrai dire, l'homme avait l'air fatigué mais elle se garda de lui faire la remarque.

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Lun 19 Oct 2015, 01:35


Accroupi près d’une demi-douzaine de jeunes Töh Taureaux qui me scrutaient de leurs grands yeux curieux, je contais l’une des légendes de ces géants pelucheux dans la langue des miens, l’Oraédera, pour passer le temps et me reposer un peu. L’un d’entre eux dut considérer que la tâche était trop facile puisqu’il décida de me grimper sur le dos, manquant de me faire basculer en arrière sous son poids. L’occasion était inespérée pour ses congénères qui se joignirent à l’assaut général et dans un rire, je chutai, avant de me rendre compte de l’éclat de voix qui s’était joint au mieux. C’était une voix que je connaissais bien, à présent. Une si jolie voix que j’avais espéré entendre. Illithya était venue. Péniblement puisqu’on ne me laissait pas faire, je me relevai dans un sourire. La plupart des Töh Taureaux s’éloignèrent, retournant près des aînés qui sommeillaient, mais le plus joueur préféra se glisser sous ma cape et s’asseoir tranquillement. « Tout à fait. » clamais-je sur un ton volontairement théâtral mais infiniment sérieux. « Ce sont mes terres et voici mes sujets. Un peu poilu mais très volontaires et fidèles. » continuais-je en frôlant le pelage de l’étrange panda qui était près de moi. D’un petit geste du menton, je désignai la sphère bleutée qui voletait près d’elle. « Quant à cette orbe, c’est ma fille. » Quelqu’un qui ne maîtriserait ni l’humour ni le sarcasme me prendrait certainement pour un fou furieux persuadé d’être le Grand Maître d’une bande d’ours fainéants, prenant une espèce de lumière colorée pour un membre de sa famille. D’un ton plus doux, je repris après quelques secondes de silence : « Ce sont des Töh Taureaux, les animaux emblématiques de mon peuple et nous sommes dans les Tanières : leur sanctuaire. C'est un lieu sacré, en somme. » Je serai un piètre guide si je ne livrai pas les informations de base à mon invitée. « Nous sommes … assez loin de la Cité. » avouais-je dans un pauvre sourire. « Pour autant, tout ce qui est au sud des Montagnes Blanches appartient aux … gens comme moi. Je recherchais les rescapés des mers et des bêtes qui auraient fui dans ces contrées. Il est temps qu’ils rentrent. » Après m’être étiré brièvement les bras, je secouai mes cheveux bruns. « Merci d’être venue. » répondis-je simplement. Mélodie, toujours sous forme astrale, s’agita. Quel mauvais père. Illithya m’avait tellement troublé que je l’avais presque oublié. « Par contre, c’est vraiment ma fille. » J’espérai qu’elle n’allait pas me demander si moi aussi je pouvais me changer ainsi. Le secret des origines de Mélodie devait en rester un, jusqu’au jour où la vérité ne me ferait pas passer pour un dégénéré. La Luhminary voleta doucement près de moi, restant à quelques centimètres des mains que je venais de tendre. « Elle voulait vous rencontrer. Elle est très curieuse. » Elle tournoya plusieurs fois. « Rentre. » lui soufflais-je. « Plus tard. Tu ne serais pas présentable. » Lui rappelais-je, puisque les vêtements n’étaient pas intégrés à ces changements de forme. A contrecœur et après une hésitation notable, elle obtempéra.  

« Je suis navré. Je risque de vous faire marcher plus que je ne l’aurai voulu. » Il était de mon devoir de continuer à rechercher les citoyens évadés. « Si … vous le voulez bien, nous descendrons par les plateaux. » Je ne tenais guère à lui faire traverser les Glaciers, inhospitaliers et sauvages. « Je nous téléporterai à moment opportun. » Au plus vite, en d’autres termes. Je ne tenais pas particulièrement à faire passer mes prérogatives avant elle. Cette journée, je pouvais bien lui accorder, au moins en partie. J’en avais réellement envie. Je souris. « J’ai hâte de vous faire visiter la ville. » Il y avait tant de choses que j’avais envie de lui montrer. Par contre, je comptai éviter le Palais avec le plus grand des soins et j’espérai qu’elle ne m’en fasse pas la demande. Les filles ne sauraient pas tenir leur langue et feraient tout pour me mettre dans l’embarras. De plus, je n’avais pas envie de me justifier sur la présence de Blanche-Lune, que j’avais recueilli il y a des années de cela. Pour peu qu’elle soit au courant de mon union ratée avec la Vénus, la Magicienne douterait de la santé de mon esprit. Je savais que j’avais tendance à me dénigrer mais moi-même je devais avouer que, puisque l’existence de la jumelle de Lily-Lune était inconnue, je donnais l’impression de me trimballer avec le clone de mon ex-fiancée. Après un instant où je jouai les indécis, je lui tendis la main. « Désolé de vous imposer mes obligations. Les paysages sont merveilleux et inédits. J’espère qu’ils vous plairont. » Je clignais les yeux, le temps de voir. « Des Magiciens, des Vampires et des Anges ont besoin de moi. » Je devais faire attention à ne pas être trop Rehla. C’était étrange : lorsque l’on devait être prudent, on se rendait compte à quel point son essence même était improbable. « Majesté, je … » l’interpella une jeune femme qui déboula des arbres. Elle s’interrompit en voyant Illithya, avant de me regarder. D’un petit geste de la tête agrémenté d’une moue, je lui incitais discrètement de s’en aller. Dans un petit rire, elle acquiesça. De toute manière, elle savait que j’avais lu ses pensées et avais pris connaissance de ce qu’elle voulait me dire. Elle aussi avait vu les trois races du Plateaux de Nymer. Les infants de la nuit avaient soif.

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Sam 24 Oct 2015, 04:15

Illithya souriait. Elle trouvait ces animaux totalement adorable et cet homme totalement... étonnant. Ses commentaires la firent rire. Elle n'avait pas l'habitude de le voir ainsi et lorsque son sérieux s'éclipsait au profit d'un ton plus léger, il n'en devenait que plus séduisant. « Les gens comme vous ont de la chance de vivre dans un endroit aussi beau. Y a-t-il des maisons de disponibles ? ». Elle l'avait dit d'un ton amusé mais elle était tout à fait sérieuse. Bouton d'Or ne correspondait pas réellement à l'idée qu'elle se faisait d'un environnement convenable. Les Réprouvés étaient sans doute un peuple adorable mais ils étaient bruyants, surtout le soir où l'alcool tombait à flot. Pourtant, les hommes et les femmes se levaient aux aurores afin de travailler les champs. Néanmoins, ce qui dérangeait le plus la Magicienne, c'était le manque d'hygiène ambiant. Si elle voulait se laver, elle devait soit marcher jusqu'à la Rivière Eternité soit puiser de l'eau glaciale dans l'un des puits. Il y avait toujours moyen de la faire chauffer mais cela prenait un temps considérable et l'eau chaude était souvent utilisée pour les besoins d'Azaël. La jeune femme devait donc trouver un endroit plus... approprié. Illithya sortit de ses pensées lorsque Caleb s'étira. Elle ne put s'empêcher de l'admirer, détournant les yeux la seconde d'après, légèrement embarrassée de sa propre faiblesse. Elle aurait pensé qu'avec les années, elle aurait pu échapper à ces instants gênants où son cœur se serait retrouvé en émoi à la vue d'un homme séduisant. Visiblement, les siècles ne l'avaient pas guéri. Seulement, une petite originalité vint requérir son attention. Elle avait pensé qu'il jouait lorsqu'il lui avait avouer que l'orbe lumineuse n'était autre que sa fille. Cela dit, en le voyant communiquer avec celle-ci, elle ne put que se rendre à l'évidence d'une vérité bien étrange. Peut-être était-ce une mutation ? Après tout, les Béluas étaient capables de se changer en animaux divers et variés, certains individus arrivaient même à se transformer en objets. L'énigme devrait néanmoins rester entière pour le cas de la fille du Souverain.

Illithya acquiesça aux dires de l'homme. Elle ne cessait de l'observer derrière ses yeux céruléens. Quand il lui tendit la main, elle hésita. Était-ce ce qu'elle avait compris ou commettrait-elle un impaire en lui confiant la sienne ? Le temps qu'elle réfléchisse, une jeune femme venait d'arriver. Une fois celle-ci éloignée, la Magicienne sourit. « Hé bien, je vous pensais peu bavard mais, finalement, peut-être est-ce les gens comme vous qui le sont ? ». Elle rit, amusée. L'échange avait été tellement bref. La femme seule avait parlé et elle avait su comment réagir sans que Caleb ne prononce le moindre mot. Le petit rire qu'elle avait émis, par contre, eut le don d'éveiller la curiosité de la blonde. Elle ne dit pourtant rien à ce sujet pour le moment. « Écoutez, je serai très heureuse de faire un bout de chemin avec vous d'autant plus si je peux vous aider à sauver des individus. ». Elle laissa quelques secondes passer avant de poser sa main dans le creux du bras de l'homme pour lui faire comprendre qu'elle était prête à avancer. Elle n'avait pas osé prendre sa main après l'intervention de l'inconnue. C'était comme si... C'était étrange pour tout avouer. Illithya avait le pressentiment que l'homme à qui elle tenait compagnie était soit un solitaire, soit un séducteur multipliant les conquêtes. Elle ne savait qu'en penser. Caleb était quelqu'un qui paraissait bien sous tous les aspects mais elle le connaissait peu. Se forçant à ne point y songer, elle continua : « Les temps ont été durs pour tout le monde. Vous me semblez un peu fatigué. Nous avancerons bien plus vite à deux et puis, si vous souhaitez vous reposer, vous pourrez me faire visiter un autre jour. Peut-être pourrai-je séjourner dans une auberge le temps pour vous de vous occuper de votre peuple ? Qu'en dîtes-vous ? ». La Magicienne aurait aimé poser mille questions : sur le rire de cette femme, sur la fille de l'homme, sur le nombre d'enfants qu'il avait, sur leurs races respectives, sur son passé. Elle aurait aimé en savoir tellement plus. Cela dit, il ne semblait pas être homme à se livrer facilement. Elle attendrait, peut-être qu'un jour un moment d'intimité se créerait entre eux. Elle s'imaginait tellement discuter avec lui dans un endroit chaud et calme, où l'odeur des livres et du bois crépitant dans une cheminée viendrait embaumer la pièce. « J'aimerai tellement vous connaître davantage. » murmura-t-elle doucement. « Cependant, ne faisons pas attendre ces gens. ».

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Mer 09 Déc 2015, 16:47


« Les mystères et les secrets de ces terres m’ont poussé à le choisir comme repère et havre pour les miens. Ces originalités sont parfois déroutantes mais jamais décevantes. La Cité est flambant neuve et j’ai tendance à voir les choses en grand, un peu comme je cuisine pour mes proches. J’en fais toujours trop. Alors si vous désirez une résidence, la place n’est pas ce qui manque. Mon peuple n’arrive qu’au compte-goutte et nous ne sommes pas si nombreux. Sans compter que je suis bien meilleur architecte que cuisinier. »  Dans un rire, je secouais mes cheveux de ma main libre, tandis que nous marchions, Illithya et moi, parmi les bois enchanteurs de la Forêt Bleue. Dans un sourire gêné, j’ajoutais : « Les autres sont plus loquaces que moi. C’est juste qu’en plus des dons naturels de mes semblables qui rendent chaque conversation expéditive, je possède quelques … talents supplémentaires qui me permettent d’abréger encore les conversations, pour ne pas perdre une minute. » Je faisais l’effort d’être plus appliqué avec la Magicienne. Je ne tenais pas à ce qu’elle me prenne pour un rustre qui restait indéfiniment silencieux, quitte à parler plus que jamais, même si l’exercice m’était difficile. « Je mentirai si je n’ajoutais pas que ma vie d’antan ne m’avait pas rendu discret. » J’avais vagabondé durant des décennies, avec Alice pour seule compagnie. Nous passions de villes en villages et, la plupart du temps, je n’adressais la parole à personne. A certaines périodes, j’avais frôlé la misanthropie et étais devenu taciturne. Mine de rien, j’avais fait un bout de chemin depuis cette époque.  « Ne vous inquiétez pas pour moi. Je … dors peu. » Plus depuis quelques jours, en réalité. « C’est entièrement de ma faute. Un choix en somme. » J’aurai préféré piquer un somme avant qu’Illithya n’arrive. Le mieux aurait été que j’ai une tête présentable devant elle, au lieu d’avoir les traits fatigués et les yeux cernés. « Ça ira. » Mon désir de passer du temps en sa compagnie m’empêchait de repousser la visite. « Je vous mènerai néanmoins dans un endroit où vous pourrez passer quelques jours, si vous le souhaitez. » Elle pouvait très bien se promener sans moi, faire sa vie. J’avais été volontairement vague sur la dénomination de ce lieu. Les auberges et les hôtels n’étaient pas ce qu’il y avait de plus courant à Lua Eyael. Cependant, je ne manquais pas de ressources. « Moi aussi. » soufflais-je, un brin rêveur. « Ne vous souciez pas pour nos égarés. » Elle avait dû se demander pourquoi je marchais à un rythme aussi tranquille, balançant peut-être entre une volonté de faire traîner les choses ou un épuisement notable. La réalité était ailleurs. « Ce n’est pas réellement nous qui allons les trouver. » Disons qu’ils allaient plutôt nous tomber dessus sans crier gare. « Bienvenue sur les Plateaux de Nymer. » Nous venions de franchir la lisière de la forêt, pour rejoindre des étendues interminables d’herbes folles, à l’étrange couleur rouge. Les eaux de Dyel serpentaient à travers les terres dans un bruissement serein et des grands lacs calmes se reposaient. Les paysages étaient magnifiques. Toutefois, je devais la prévenir. « Prenez garde, ils sont capricieux. » En guise de démonstration, quelques morceaux au loin se détachèrent, révélant une sorte de mer en dessous du tapis mousseux. Les rivières se jetaient dans ces océans salés, avant de choisir une nouvelle disposition qui changeaient le cours du fleuve, mais conservaient sa continuité. Le tout, dans un fracas sourd et grondant. Je souriais, haussant les épaules.

« Par Suris ! » s’écria la voix d’un jeune homme, sur qui je n’avais même pas besoin d’utiliser mes pouvoirs pour savoir qu’il était un Magicien. « Êtes-vous venus nous aider ? Merci ! » s’époumonait-il. « Il y a des … » - « Vampires assoiffés, oui je sais. » Il cligna des yeux, surpris. A vrai dire, je devais tourner court à ce petit échange pour le bien des autres. « Oui. Nous sommes … » - « Sept Magiciens sans vous compter et cinq Anges. Je sais.» Ah, cet éclat dans le regard qui me faisait bien comprendre que j’avais l’air d’un fou furieux. Après une seconde d’hésitation, il bredouilla : « Qu’est-ce que je suis censé faire ? » - « Rester ici. Vous serez en sécurité. Les Vampires ne viendront pas dans les parages. » - « Mais … » - « Croyez-moi. Restez ici. » Je me remis en route. Il y avait des enfants. J’étais soulagé de pouvoir les sauver, d’en avoir l’autorisation.

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Mer 06 Avr 2016, 04:41

Un petit sourire vint illuminer les traits d'Illithya. La Magicienne avançait dans la forêt bleue en compagnie de l'homme, l'observant discrètement entre deux paroles. Elle l'imaginait volontiers entouré de divers plats destinés aux êtres qu'il aimait. Elle ne lui avait jamais demandé s'il vivait avec quelqu'un, s'il avait des liens particuliers avec des individus. Celle qui ne semblait qu'être une jeune femme avait pourtant bien vécu, assez pour savoir que chacun pouvait avoir des blessures profondes, des douleurs perdues dans le temps que personne ne souhaitait voir se rouvrir. « Hé bien, j'espère que vous cuisinerez pour moi. J'aimerai beaucoup vous voir à l’œuvre. Et puis, entre nous, je suis certaine de pouvoir réussir à tout manger. ». Elle rit, plaisantant légèrement. En réalité, elle mangeait très peu, ce qui ne l'empêchait pas d'apprécier chaque aliment à sa juste valeur. « Pour la résidence, peut-être que, si vous êtes aussi bon agent immobilier qu'architecte, j'accepterai votre offre avec plaisir. ». Elle le taquinait légèrement mais puisqu'il semblait détendu, bien que fatigué, elle souhaitait en profiter un peu. Il lui semblait qu'il n'avait jamais été aussi « souple » par le passé. Peut-être était-ce parce qu'il était ici chez lui ? Peut-être est-ce que cela venait simplement d'elle, que les événements passés l'avaient angoissé au point de ne pas voir cet élément en lui qui semblait soudain lui donner un nouvel éclat ? Quel être mystérieux. Doucement, elle commençait à entrevoir ce qu'il était. Elle n'avait pas de mot pour le désigner mais elle sentait qu'il avait des dons particuliers, de ceux qui laissaient peu de place au hasard. Illithya était une élue du temps et bien qu'elle l'ait suspecté, au début, d'être l'un de ses maîtres, elle pensait s'être trompée. Un Maître du Temps ne régnait pas sur un peuple, il n'avait pas de terres véritables. L'énigme qui l'entourait demeurait, rendant la compagnie de cet homme encore plus fascinante. La Magicienne n'échappait pas à cette qualité, somme toute également un défaut, qui trônait en maîtresse dans la personnalité de toutes les Taiji : la curiosité. Attirez leur attention et le lien se créera de lui-même.

Une fois qu'ils furent arrivés aux plateaux de Nymer, Illithya fut surprise par la texture de l'herbe qui se trouvait sous ses pieds. Elle semblait étrangement moelleuse. Lua Eyael était un endroit fascinant, comme il en existait peu dans le monde. La Magicienne n'en comptait que quatre autres : Somnium, la Porte des Songes, le Monument Religieux et le Cœur Bleu. Il s'agissait là d'endroits qui semblaient hors du temps et de l'espace, qui avaient ce je ne sais quoi qui transportait bien au delà de la matérialité. C'était comme une ode à l'élévation de l'esprit, comme si le merveilleux apparaissait pour cueillir le cœur de ceux qui sauraient l'apprécier. « Vos terres sont à votre image il me semble... » dit-elle songeuse, avant de se rappeler des dernières paroles de Caleb. Elle le regarda avant de rectifier doucement ses propos. « Ce n'était pas du côté capricieux que je parlais. ». Quelque chose lui disait qu'il le savait et la suite des événements saurait la conforter dans son idée.

Quand le Magicien apparut, le sentiment qui s'était emparé de la jeune femme s'atténua. Elle l'observa un instant puis suivit attentivement le dialogue qu'il échangea avec Caleb. Elle sourit, se demandant s'il n'était pas, en réalité, un Æther qui se serait ennuyé de sa toute puissance et qui aurait décidé, finalement, de s'auto-proclamé roi d'une terre qu'il aurait lui-même construit à son image. Le voyant partir, elle le rattrapa, prenant et tirant doucement sa main pour le forcer à se retourner. Là, elle le fixa, étonnement proche de son corps. Elle se mordit la lèvre inférieure, hésitant un instant avant de lui demander : « Vous saviez que j'allais faire ça n'est-ce pas ? Et vous connaissez le sort de ces Vampires également... ». Si la première phrase avait semblé être une question, la seconde, par contre, ressemblait plus à une affirmation. Elle laissa s'installer un petit silence entre eux avant de sourire. Ce n'était pas le sourire d'une femme qui souhaite apaiser, bien au contraire, il semblait qu'elle était sur le point de jouer à pile ou face. « Dîtes-moi, à votre avis, que vais-je faire maintenant ? » demanda-t-elle dans un murmure. La vérité c'est qu'elle n'avait pas d'idée fixe. Plusieurs possibilités défilaient dans son esprit, bien qu'une revienne souvent. Ça la hantait depuis qu'elle l'avait rencontré et elle s'en voulait d'une telle envie. Puisqu'il semblait si doué pour deviner le futur, alors, peut-être pourrait-il l'aider ?

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Dim 21 Aoû 2016, 19:19


Quelques longues secondes s’étaient écoulées, autant d’instants suspendus dans le temps où seules de belles rêveries silencieuses effleuraient mon esprit si brumeux. Je m’étais accordé un regard, et scrutais sans rien dire le visage et les grands yeux de ce petit bout de femme aux cheveux blonds, qui m’avait agrippé la main dans l’éclat d’un sourire radieux. Je peinais à trouver une réponse satisfaisante à ses questions. Bien que peu talentueux dans l’art des relations humaines, je me doutais qu’elle n’attendait pas un long discours de ma part sur ce que je m’autorisais ou pas avec les membres de mon entourage. Peu importe ce que je désirais : je voyais. Cette fois-ci, je craignais de voir ce que je désirais. Distrait, je ne me préoccupais même plus de l’urgence de la situation, des Vampires, de leurs proies et de l’éventuel bain de sang. A vrai dire, je n’avais simplement plus envie de me charger d’eux. Ce n’était pas mon rôle, après tout. Je croyais me souvenir d’une Armée, bien qu’elle ne fût pas traditionnelle, dont je payais les soldats. Ils seraient parfaits pour la mission. A peine eus-je le temps de relever les yeux que je voyais les silhouettes argentées des armures d’un détachement qui filaient à travers les Plateaux de Nymer. Mon Chef des Armées était un puissant Rehla. Il savait qu’il devait être là, tout comme le fait que je ne voulais pas être dérangé. Parfait. Doucement, je reportais mon attention sur la Magicienne, à qui je n’avais toujours pas décroché un mot. Qu’allait-elle faire ? Je le savais. J’aurai été un piètre Sin Luxinreïs, dans le cas contraire. Cela ne m’empêchait pas d’appréhender la suite, en véritable handicapé des sentiments que j’étais. Après une brève hésitation, que je passais à me noyer dans le bleu de ses orbes pâles, je resserrais mes doigts sur les siens tandis que de mon autre main, j’encerclais sa taille et effleurais sa hanche. Cette proximité était plaisante, j’aurai eu grand mal à le nier. Je demeurais muet, à savourer ce moment rien qu’une petite minute, avant de me pencher sur ses lèvres, pour l’embrasser.

J’eus grande peine à me détacher d’elle. Cependant, mon malaise l’emporta sur mes envies et je finis par reculer d’un pas, défaisant mon étreinte par la même. Je lui tenais cependant toujours la main. « Je pense qu’il est temps que je vous fasse visiter ma Cité. » J’en venais à espérer qu’elle ait entraperçu les soldats de la Garde, pour éviter qu’elle me prenne pour une personne instable changeant d’avis toutes les cinq secondes, et sans cœur de surcroit.  Je jetais un coup d’œil à nos paumes, encore jointes. « Ce sera rapide. » Je souris. La téléportation restait le moyen de transport le plus pratique, à mes yeux. Je maîtrisais le don assez bien pour me permettre de l’emmener avec moi. J’avais déjà testé mes capacités sur Alice. Elle n’eut même pas le temps de regarder à gauche et à droite. Nous n’étions plus sur les plaines enchanteresses et capricieuses de Nymer, mais au beau milieu de la Cité des Astres, presque aux pieds des cascades qui se jetaient de tous les côtés du Palais de Desidera. « Bienvenue à Lua Eyael. » lui murmurais-je, dans l’attente de ses premières réactions. J’étais agité sur mes pieds, à presque faire les cent pas sur les pavés blancs des grandes allées. Je voulais lui faire visiter, lui montrer les merveilles du Lagon, le calme de la Baie, les senteurs du Marché ou la magnificence de la Jetée. Pourtant, je me taisais. Je me considérais comme quelqu’un d’assez étouffant et envahissant comme ça et préférais la laisser agir à sa guise. D’autant que ma réaction – un poil exagéré – n’était pas sans lien avec le rapprochement que j’avais amorcé et qui m’embarrassais pour des raisons aussi stupides que ridicules. Fichu Rehla. Cette vie n’était pas facile tous les jours. Dire que je me demandais encore pourquoi je buvais autant de vin et de café. Mélangé, parfois.

« Comment trouvez-vous la Cité ? » lui demandais-je dans un sourire. Mon choix avait été peu judicieux. Je ne tenais pas à ce qu’elle demande à voir le Palais, pas tout de suite. Certaines choses étaient plutôt difficiles à expliquer et je préférais m’épargner des discussions éprouvantes. Pourtant, je ferais ce qu’elle désirait. Aujourd’hui, et plus encore. Qu’on soit paysan, bourgeois ou Roi, il suffisait que la femme que l’on aime sourit pour être désemparé.
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Mer 14 Sep 2016, 14:39

Il y eut comme une seconde d'éternité. Illithya se demandait si elle avait bien fait de poser la question, son hésitation se couplant étrangement à son excitation. Son sentiment était étrange, comme si elle venait de prendre une inspiration qui ne voulait plus se relâcher. L'attente, quoi qu'infime, plongea son corps dans un état semblable à ceux qu'elle avait éprouvé adolescente, face au premier homme qu'elle avait aimé. Éprouver pareille émotion à son âge la rendait perplexe, bien que rien n'aurait pu être plus puissant que son appréhension et le sentiment, paradoxalement présent, que tout se passerait comme elle l'espérait. C'était comme si quelque chose au plus profond de son être lui soufflait la suite évidente. Elle n'en savait rien, elle ne pouvait appréhender le futur – du moins, pas dans ce présent – mais il y avait quelque chose qui voulait qu'ils se lient. Les fils d'un Destin qu'elle ne pouvait observer, sans doute. Le moment de flottement dura encore un peu avant que la caresse d'une main placée là où elle devait se trouver ne vienne faire frisonner la Magicienne. Ouvrant légèrement la bouche, elle ne quittait plus le Roi de ces terres mystérieuses des yeux. Le baiser fut à l'image de celui qui l'initia. Illithya sourit lorsqu'il se retira, ses lèvres s'étirant davantage lorsqu'il lui proposa de nouveau de visiter sa cité. Elle ne dit rien, se contentant de remarquer qu'une envie nouvelle s’immisçait en son esprit. Elle souhaitait découvrir les secrets de cet homme. Il lui semblait si différent de tous les visages qu'elle croisait chaque jour. Il lui semblait Beau. Ce n'était pas d'une préoccupation esthétique dont il était question mais bien des rouages mystérieux de son être. Il semblait porter le poids du monde sur ses épaules mais était capable de faire preuve de légèreté et de se retrouver troublé par ses propres actes. De plus, il avait réussi à lui prouver qu'il savait parfaitement ce que pouvaient être ses actions futures. Avait-il le pouvoir de lire ses pensées, également ? Alors qu'ils étaient téléportés dans un autre endroit, elle pensa que, quoi qu'il en soit, elle n'avait rien à cacher. Elle n'avait jamais été le genre de femmes à manipuler autrui. Elle était simple, ce qui en faisait une honte à sa lignée.

« Lua Eyael » répéta-t-elle dans un souffle tout en admirant les paysages qui l'entouraient. L'eau qui ruisselait maintint un instant son regard avant que celui-ci ne parcourt les tours du palais qui s'élevaient vers le ciel d'une façon des plus majestueuses. Elle n'avait jamais entendu parlé auparavant d'un tel monument et, à vrai dire, la cité semblait aussi cachée aux yeux du Monde que ce dernier. Autour d'elle demeurait sans aucun doute un véritable trésor que peu avaient pu admirer. L'architecture des constructions qu'elle pouvait apercevoir semblait bien différentes mais  ces dernières formaient une parfaite harmonie. Ses yeux se perdirent quelques secondes sur le matériau qui composait l'une des allées. Elle l'avait déjà repéré dans les fondements du palais mais n'avait aucune idée de ce dont il s'agissait, n'en ayant jamais vu par le passé. Ce Monde dissimulé et une partie de ses mystères s'offraient à elle et elle prendrait à cœur de les sauvegarder. Aussi, elle sortit de ses pensées lorsqu'il parla de nouveau. Elle l'observa un instant puis sourit. « Je la trouve à l'image de son architecte. » murmura-t-elle doucement, avec comme objectif de l'embêter un peu. L'énigme de ses paroles trouverait sans doute réponse soit dans l'estime qu'il avait de lui-même, soit en ce qu'il pensait qu'elle pensait de lui. Illithya se perdit de nouveau sur les courbes des bâtiments. « Vous êtes un homme étonnant, Caleb. Vous semblez posséder bien des talents et bien des facilités pour lire le cœur de ceux qui vous entourent. ». Son visage fut sérieux quelques secondes avant qu'elle ne tourne les yeux vers lui. « Cela dit, vous vous êtes trompé sur ce que j'allais faire... ». Elle sourit avec un air malicieux. Bien entendu, il avait deviné juste, mais outre le fait qu'elle souhaitait encore l'enquiquiner, elle souhaitait aussi essayer de percer à jour son degré de certitude. Comment avait-il fait ? Lisait-il l'avenir ? Certains étaient pourvus de ce don mais il n'avait pas fait que deviner ces actions futurs ; il lui avait déjà prouvée qu'il possédait une pleine maîtrise de ce dernier. Était-il un Maître du Temps ? Elle aurait volontiers posé la question si elle ne risquait pas de trahir la présence d'êtres dont beaucoup ignoraient l'existence. Elle n'était qu'une apprentie mais se devait de garder le silence. « Mais je vous pardonne. » fit-elle en plaçant ses mains derrière son dos. « Seulement si vous me faites visiter vos endroits préférés. ». Elle rit doucement.

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Rencontre chez les Töh Taureaux [Illithya]

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