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 Les femmes et les enfants d'abord [ Mission niveau III ]

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Lun 28 Sep 2015, 00:11


Quelques jours avant le drame :


Je venais de quitter l'auberge qui m'avait servi d'abri pour la nuit. Je ne pouvais pas dire que j'avais passé une nuit désagréable, puisque c'était tout le contraire. Durant une bonne partie de la soirée j'avais été tenu éveillé par une bande d'ami venu fêter je ne sais plus trop quoi … Peut-être l'avais-je su, peut être l'avais-je oublié… Le trop-plein d'alcool avait sûrement du jouer sur ma mémoire. Alors que je venais de m’attabler seule dans un coin, histoire de ne pas me faire remarquer, épuisée après une longue journée de marche, ils sont entrés. Cinq hommes de race toutes plus différente les une que les autres à n'en point douter. Leur entrée en scène n'était évidemment pas passée inaperçue, et tous les clients les regardèrent du coin de l’œil, méfiant ou envieux, je n'aurais su le dire. Pour je ne sais quelles raisons en à peine quelques pas et s'en même se mettre d'accord, voilà qu'ils se retrouvèrent à ma table. Peut-être était-ce parce que j'étais seule… Ou parce que j'étais une femme, en tout cas, c'était moi qui allais devoir me les coltiner. Au départ, je ne disais rien, je ne parlais pas, je me contentais de les observer en détails. Ce comportement ne me ressemblait clairement pas, mais je n'avais pas la force de me battre contre eux. Je ne pouvais pas dire qui ils étaient, mais ce dont j'étais sûre, c'était qu'ils n'étaient pas là pour me faire du mal. Alors qu'au départ, et même en étant fatiguée, je restais sur mes gardes, les minutes commencèrent à défiler, de plus en plus vite, et minuit arriva… C'est là que tout dégénéra. L'alcool aidant, nous avons fait connaissance, nous avons parlé de tout, de rien, de leur vie, de ce qu'ils étaient, de ce qu'ils faisaient. Nous nous sommes épanchés sur mon absence de vie sentimentale, sur leurs déboires amoureux… Nous avons ri, beaucoup ri. Plus les heures passaient et plus je perdais pied. Je n'avais pas pour habitude de boire, enfin de boire autant, j'avais dû me croire capable de tenir la distance face à des hommes faisant deux fois ma taille et clairement adeptes de la boisson. Je ne sais plus exactement à partir de quel moment ça a tourné au vinaigre, peut être au quatrième verre ? Ou alors au cinquième ? Il faut dire que prise dans l'action, je ne comptais plus les verres, et je ne regardais plus vraiment ce que je buvais. Alors le trou noir a vite fini par pointer le bout de son nez.

« Cassie… Oh Cassie… Bouge-toi… Tu prends de la place… Les gars aidaient moi mer** ... »
J'avais envie de dire à cette voix d'arrêter de hurler, ou de se taire, enfin de la fermer pour être exacte, mais je sentais que si j'ouvrais la bouche, ce ne serait clairement pas des paroles qui en sortiraient. Mes paupières étaient lourdes, mes membres étaient engourdis, j'avais chaud et froid à la fois, assez étrange. Je me collais donc contre l'amas de muscles à côté de moi comme si ce geste avait toujours été naturel. Je ne me rappelais pas du déroulement de la soirée, mais je me rappelais avec qui je l'avais passé, je n'étais donc pas étonnée d'être en compagnie de ces hommes. J'avais quitté ma maison, ma famille, le peu d'amis que j'avais pour vivre de grandes aventures, pour accomplir de grandes choses, pour la gloire… Pour ce qui était de la gloire, on pouvait clairement repasser. J'ouvris un œil, mais me ravissais aussitôt, lorsque je fus ébloui par le soleil. Je ne pouvais pas demander à ce qu'on ferme les rideaux, je risquais de vomir, et puis j'avais ce goût atroce dans la bouche… Plus jamais on ne me verrait boire à ce point. Je finis par cacher ma tête dans ce qui me servait d'oreiller et j'ouvris lentement les deux yeux. Clairement, je ne voyais rien, mais dans ma tête… À cet instant, ce geste m'était apparu comme une bonne idée, un moyen de m'adapter plus facilement à la lumière du jour. Alors que je tentais une nouvelle fois d'affronter la clarté du soleil, j'entendis à droite puis à gauche des grognements typiquement masculins. Et en à peine quelques secondes les rideaux furent tirés, pour mon plus grand bonheur. « Cassiopée, soupire pas comme ça, je viens juste de tirer un rideau pas de sauver une famille de chaton de la noyade ! » Des rires se firent entendre à l'unisson, un son bien désagréable à mes oreilles. J'avais un mal de tête horrible, j'avais l'impression de mourir un peu plus à chaque seconde, et eux… Trouvaient le moyen de rire, de parler, et même de se déplacer ! Mais comment faisaient-ils ? L'habitude sans doute… L’entraînement. Nous sommes restés allongés les uns sur les autres, pendant des heures. Cette nuit là, nous nous étions effondrés à la fois de fatigue et car beaucoup trop imbibé. À peine avions-nous franchi la porte d'une des chambres mise à la disposition des clients souhaitant passer la nuit en ces lieux, que le sommeil avait eut raison de notre volonté.

Je ne sais pas combien de temps il me fallu pour me remettre de cette soirée, peut être des heures, des jours ? … Je n'étais clairement pas faite pour ce genre de chose, enfin s'amuser de temps en temps ne pouvais pas me faire autant de mal, si ? Puis le temps des adieux arriva, alors que je pensais devoir me séparer de mes nouveaux comparses, quitter l'auberge, et partir chacun de notre côté, il en fut autrement. Les garçons étaient un peu comme moi, ils rêvaient d'action, d'aventures, ils souhaitaient découvrir le monde, s'aventuraient dans des contrées lointaines et dangereuses à la recherche de je ne sais quel trésor, de je ne sais quel mystère… D'une certaine manière, nous nous ressemblions beaucoup. Devant la façade de ce qui nous avait servis de refuge pour la nuit, nous décidèrent de voyager ensemble, pour un temps tout du moins. Nous voulions profiter du fait de cette amitié nouvelle pour vivre des choses ensembles. Et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés sur ce bateau si beau et majestueux, promesse de nouvelles aventures.


Le jour du drame :


Cela devait bien faire deux jours que nous étions en mer. Nous n'avions plus vu de terre depuis bien longtemps, mais cela ne nous inquiétait pas, enfin ne les inquiétaient pas ... Nous étions, c'est vrai bien occupé à parcourir l'immense navire qui nous servait de moyen de transport. Au regard des autres passagers je pouvais comprendre que nous puissions passer pour de grands enfants… Une femme entourée de cinq hommes, à l'air tous plus étrange, les uns que les autres. Et puis, c'est vrai que je ne passais pas non plus inaperçu habillée comme je l'étais. L'inconvénient de voyager par la mer, était que je ne parvenais pas à dormir. Pour diverses raisons, j'avais l'impression d'être enfermé. Je me sentais comme prise au piège, je n'avais pas d'échappatoire, je n'étais pas libre de mes mouvements… Je ne pouvais pas faire ce que je voulais, parler de ce que je voulais, sans sentir une dizaine de regards se braquer sur moi, prêt à m'emprisonner, peut être était-ce encore un tour de ma paranoïa…. Je ne savais plus. J'avais envie de monter tout en haut du mat, mais l'équipage me l'avait interdit plusieurs fois. Je ne comptais plus le nombre de tentatives, ou à peine avais-je posé un pied sur le filet, afin de monter, que des mains me tiraient vers l'arrière… Ce sentiment d'entrave commençait réellement à me peser. Je m'amusais certes le reste du temps, je parlais, je rigolais et pas seulement avec les individus que j'avais rencontrés à l'auberge, avec une bonne partie des passagers et de l'équipage aussi. Je doutais même avoir rencontré à maintes reprises le capitaine, mais ça ne me suffisait pas. Je n'attendais alors plus qu'une seule chose… Arriver sur la terre ferme. Je manquais d'action, de surprises, de quêtes en tous genre. Je n'étais pas de ces gens, patients et calmes. Combien de gens souffraient alors que moi, je m'amusais ? Combien de gens étaient prisonniers alors que j'étais libre ? Combien d'enfants attendaient désespérément le retour de leurs parents ? Combien de pères, de fils, de femmes étaient morts aujourd'hui ? Ces derniers temps, il m'arrivait beaucoup de me questionner, sur ce que j'étais, sur ce que je pensais être. Plus j'avançais et plus je me demandais ou commencer ma liberté et ou celle-ci se terminait.

Le soleil n'allait pas tarder à se lever, bons nombres de passagers passaient leur nuit dehors, berçaient par l'océan. J'observais chacun de leur visage, envieuse de ne pouvoir me reposer ainsi. L'air frais, cette odeur si particulière, tout était propice à un sommeil réparateur… Mais pas pour moi. Plusieurs minutes passèrent… J'avais quitté la compagnie de mes nouveaux camarades afin de me ressourcer à l'avant du bateau, mais je me doutais que je n'allasse pas tarder à recroiser leur chemin d'ici quelques instants. Je les entendis bien avant de les voir. Sortant de je ne sais quelle cachette, hurlant mon nom, m'appelant par des surnoms tous plus débiles les uns que les autres. Un léger rire s'échappa de mes lèvres avant de se transformer en un véritable fou rire. Ces hommes que je ne connaissais que depuis quelques jours avaient réussi à me prouver que le monde n'était pas aussi monstrueux que je l'avais imaginé. Je pouvais entendre leur rire, leurs voix encore enrouées par le sommeil. Je m'appuyais sur le bord, dos contre le bois du navire, et les attendis. Ils vinrent rapidement à ma rencontre, se postèrent de part et d'autre afin de me raconter leur nuit. Selon leur dire, il ne serait pas impossible qu'un des matelots ait eu une relation avec une des passagère. Je les regardais incrédule, un petit sourire sur le visage. Ils devaient avoir la trentaine physiquement et sûrement réellement aussi, mais en les regardant, je ne voyais qu'une bande d'amis un peu trop enfantins et blagueurs. Je les écoutais parler, de tout de rien, par moment, je m'imposais dans la conversation, mais ce manque d'espace et de liberté m'empêchait d'être moi-même. L'agitation sur le pont se fit de plus en plus présente, les gens commencèrent à venir se poser par-ci par-là, ils observaient la mer, les vagues, le soleil, ils respiraient l'air marin, prenait le temps de profiter de ce voyage.

Chaque matin se ressemblait… Jusqu'à ce matin-là. Ce fut d'abord comme une ombre. Moi qui avais le soleil en plein visage, je crus d'abord qu'un nuage était venu bloquer ses rayons. Je posais ma main droite au-dessus de mes yeux cherchant à me protéger afin de regarder plus en détail le ciel. J'eus beau chercher, il n'y avait rien, pas un nuage à l'horizon. Peut-être était-ce un oiseau ? Un très gros oiseau ? Pourquoi pas. Je ne cherchai pas à en savoir plus, et me concentrais à nouveau sur le fil de la conversation. Les garçons cherchaient à savoir combien de temps nous restaient-ils encore avant de parvenir jusqu'au prochain continent. Puis de la même manière que la première fois, une ombre, puis une deuxième et ainsi de suite vinrent bloquer les rayons jusqu'à ce que le soleil ne soit plus du tout visible. Levant les yeux vers le ciel, je ne vis d'abord qu'une épaisse couche de plume noire. Rien de plus. Des corbeaux, en pleine mer ? Et sans même pouvoir réagir ou même voir l'attaque venir, j'entendis des cris d'horreur, et de terreurs. Ce que j'avais d'abord pris pour des corbeaux n'étaient ni plus ni moins que des hommes et femmes volants, aux ailes aussi noires et sombres que la mort. Ils foncèrent dans un même mouvement vers le bateau. Planches de bois, tissus, et même des passagers, tout ce qui se trouvait sur le navire subi le même sort. Je pouvais entendre le bois craquer. Je pouvais voir des bouts tissus voler au vent, couvert de sang… Du sang humain. Les cris de désespoir se firent plus fort. Mes compagnons de voyage furent plus rapides que moi et se lancèrent dans cette bataille que je ne comprenais pas. Il me fallut un moment avant de vraiment réaliser ce qui se passait. Nous étions attaqués, ici, au beau milieu de nul part. Ces êtres ailés, détruisaient l'embarcation avec une facilité déconcertante. Ils brisaient bois et os, je pouvais entendre les femmes hurlaient de terreur, les enfants pleuraient sur le corps inanimé de leurs parents. Je n'avais pas peur, mais j'étais comme paralysée par ce qui se déroulait à présent. Nous étions passés en à peine quelques secondes de la croisière de rêve au véritable cauchemar. Pourquoi nous attaquaient-ils ? Pourquoi ? Cette question tournait encore et encore dans ma tête… Qu'avions nous fais ? Tout ce sang, cette souffrance… Je ne repris pied à la réalité que lorsque mon corps entra en contact avec le sol. Un homme venait de me foncer dessus. Pas n'importe quel homme… Un de mes camarades. Je tentais alors de me rapprocher de lui, mais ce que je vis une fois à ses côtés… M'horrifia. Ses yeux étaient grands ouvert, du sang coulait le long de son cou, sa tête n'était plus accrochée au reste de son corps. Ma respiration se fit plus rapide, je crus même manquer de souffle… L'horreur peinte sur son visage resta graver dans ma mémoire. Je ne pouvais pas rester ainsi sans rien faire, je devais agir. Je me relevais rapidement après avoir fermé les yeux de mon ancien ami, et sorti mes couteaux de ma petite sacoche. Je pouvais sentir la tension dans chacun de mes muscles, et comme transporté par une folle vengeance, je fonçais tête baissée dans le combat. Je tirais des griffes de nos assaillants une femme, aidais un homme blessé à se relever, donnais quelques coups afin de repousser, voir, tuer mes ennemis. Je n'étais pas de taille, j'avais l'impression qu'ils revenaient sans cesse, toujours plus nombreux, toujours plus fort. Malgré mes efforts, j'entendis toujours des cris, des bruits de craquement, de déchirures. Je pus voir du coin de l’œil des corps tomber à l'eau, propulsaient par ces êtres malveillants. « ARRETER !! » J'avais beau hurler à m'en déchirer les poumons, ses anges aux ailes noires comme celles des corbeaux ne voulaient rien entendre.

Les pleurs d'un enfant, attirèrent mon attention. Je tentais de m'approcher de lui, passant par-dessus des corps, par-dessus des membres, le sang venait s'infiltrer entre mes doigts de pied, l'air ambiant n'avait plus rien de marin et de calme… Il régnait à présent un parfum à la fois métallique et enivrant, si particulier du sang. J'eus beaucoup de mal à m'approcher du petit garçon, je me pris bon nombres de coups, je pouvais sentir le sang couler le long de ma peau par certaines entailles. Mais je tenais bon, je devais tenir bon. Je ne savais pas où étaient mes compagnons à présent, je ne savais plus rien … Si ce n'est que je devais aider le plus de monde possible. Je pris l'enfant par la main et l'entraînais vers un abri de fortune. Je m'abaissais à sa hauteur, et tentais de le calme d'une voix qui je l'espérais, était douce et rassurante. « Petit, hey. Regarde moi, d'accord ? Voilà, c'est ça. Ne me quitte pas du regard, d'accord ? Tu vas bien m'écouter et surtout obéir, d'accord ? Ok, c'est bien mon bonhomme, tu es très courageux. Je veux que tu restes là, d'accord ? Tu ne bouges surtout pas, tu ne te montres à personne. Tu attends que je revienne te chercher, tu peux faire ça pour moi ? Tu peux m'attendre et te cacher ? Oui ? Ok. Si jamais un de ces méchants messieurs vient te chercher, tu hurles Cassiopée, ok ? C'est mon prénom. Dés que je l'entendrais, peu importe la façon dont tu le dis, peu importe si tu le cries ou non, je viendrais quoi qu'il arrive. Tu me fais confiance ? » Je ne savais pas si je prenais la bonne décision, mais le prendre avec moi aurait été pure folie… Le laisser l'était tout autant. Je me savais capable d'aider plus de monde, capable de sauver des vies, j'en étais capable ! Je sortis de notre cachette et m'aventurais sur le pont en lambeau. Peu importe ou se posait mon regard, je ne voyais que sang et corps. Les seuls personnes encore présente sur le pont… N'étaient que cadavres. Je jetais un rapide coup d’œil par-dessus bord… J'y vis des corps flotter encore et encore, puis couler… La mer se teintait de rouge, le bateau n'allait pas tarder à couler, je devais réagir…« CASSIOPEEEEEEEEEE ! » Mon sang ne fit qu'un tour, je m'élançais là ou j'avais laissé le petit garçon quelques instants plutôt. Une de ces créatures ailées tentait de le sortir de sa cachette, je pouvais voir ses griffes s'enfonçaient dans la chair de son mollet, je pouvais voir de là où j'étais les larmes sur son visage. Comme je lui avais promis, je me jetais sur le dos du monstre, entourais sa tête de mes bras afin de lui couper la respiration. L'homme se débattit, il me griffa les jambes, tenta même de me mordre, mais je tins bon. Au bout d'un moment, je sentis ses forces le quitter, et son corps perdre de sa vigueur. Je relâchais ma prise, et il s'écroula sur le sol dans un bruit assourdissant. Je tendis la main vers l'enfant… Et dans un même mouvement, nous fûmes emportés et jetés à l'eau. L'impact me coupa le souffle, j'avais déjà perdu beaucoup de sang, mes forces me quittaient au fur et à mesure que l'eau s'infiltrait dans mes poumons. J'avais beaucoup de peine à garder mes yeux ouverts, je ne parvenais pas à discerner grand chose… Il n'y avait qu'une infâme masse sombre… Un amas de corps humain dont mes coéquipiers faisaient partie. Sous la surprise, j'ouvris la bouche en grand. Grave erreur de ma part… Je ne voyais plus le petit garçon, le bateau n'avait plus rien de sa splendeur d’antan… Je perdais peu à peu pied avec la réalité. Dans un dernier élan de lucidité, je crus voir de nouveaux corps venir s'abattre sur la surface de l'océan et rejoindre les profondeurs. Je crus même voir des ailes noires complètement brûlaient… Était-ce la réalité ? Ou alors le fruit de mon imagination ? Étais-je en train de devenir folle ? Le manque d'oxygène me faisait-il voir des choses insensées ? Ces hommes et femmes volant perdaient-ils la vie eux aussi ? Non pas par la main de l'homme, mais par celle des dieux ? Les éclairs voilà, la dernière chose à laquelle je pensa avant de m'évanouir, ou de mourir. Alors que je me sentis fondre dans l'obscurité de l'océan, deux bras puissants viennent s'enrouler autour de ma taille. L'air continua toujours de me manquer, mon corps me sembla lourd, mais je n'avais plus cette impression de dérive.

D'un souffle, je sentis mon cœur rebattre à vitesse normale, je sentis mes forces revenir, l'oxygène parcourir à nouveau mes veines, mon sang se réchauffer, je sentis ma respiration se calmer… Je ne savais pas comment, ni même pourquoi, mais je respirais à nouveau… Lorsque j'ouvris les yeux, non sans une certaine difficulté, je m'attendis à découvrir le sable sous mon corps, mais je fus surprise d'y voir bien autre chose. Devant mes yeux, le décor n'avait pas changé… J'étais toujours engloutie sous les eaux, les corps de mes camarades, des voyageurs, de l'équipage flottaient tout autour de moi. Cette vision d'horreur aurait facilement pu m'effrayer, mais bien vite mon attention se porta sur l'homme en face de moi. Non, pas un homme… Une sirène. J'avais déjà entendu parler de ce peuple, je ne connaissais que peu de chose sur eux, et ce qui m'était étranger était la façon dont on nommait un homme sirène… Il me restait encore tant de choses à découvrir. J'avais cru, non, j'avais même espérais que la personne qui m'avait sauvé n'était ni plus ni moins qu'un de mes compagnons de voyage rencontrés quelques jours plus tôt à l'auberge et dont je m'étais prise d'affection. J'étais à la fois triste et heureuse… Deux émotions bien contradictoires en somme. Triste de constater qu'ils étaient tous morts, chaque corps flottant tentaient de me ramener à la dure réalité, et heureuse d'être encore de ce monde. Cet individu si particulier à la nageoire aussi belle qu’envoûtante, c'était approché de moi, m'avais saisi par la main et m'avais emmené, je ne sais ou. À vrai dire à cet instant, plus rien ne comptait que sa main dans la mienne. J'étais hypnotisée par son contact, par la couleur de sa queue, par ses cheveux ondulant au fil de l'eau. Il était… Captivant. C'était sans doute ce qui le caractérisé le plus. Non, en vérité, lorsque je le regardais, rien d'autre ne me venait à l'esprit. Combien de temps, étions-nous restés ainsi ? Nous ne parlions pas, il n'y avait pas besoin de parole. Par moment, il me regardait, souriait et reportait son attention sur le chemin qu'il empruntait. Où allions-nous ? Que faisions-nous ? Pourquoi parvenais-je à respirer sous l'eau ? Toutes ses questions me semblaient bien futiles, bien inutiles. Nous ne faisions que nager, tout ce qui se passait autour de moi n'avait pas d'importance. Je ne pensais à rien, je ne voyais rien d'autre que cet être si charmant, si ensorcelant. Puis notre voyage toucha à sa fin. Encore une fois sans un mot, il m'amena jusqu'à la plage. Le soleil commençait à se coucher. L'air frais balaya mes cheveux. Il me fallut un moment avant de pouvoir me redresser, avant de pouvoir marcher de nouveau correctement. Allongée sur le sable, des gouttes d'eau tombaient de mon corps et venaient se répandre sur le sable chaud, je voulus prendre ma première bouffée d'air frais cependant une chose étrange obstruait ma gorge, m'empêchant totalement de respirer. Je dus m'y reprendre à deux fois avant de faire sortir ce qui me gêner. Je venais de cracher quelque chose de vert, qui en à peine quelques secondes s'évapora dans la nature. Lorsque je posai de nouveau, mon regard sur l'homme sirène, il me salua gracieusement de sa main, un sourire toujours peint sur son visage et il disparut. Ce fut à ce moment précis que je pris conscience de tout ce qui venait de se passer.

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