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 C'est la fête ! [Concours ~ PV Mitsuko]

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Mar 25 Aoû 2015, 13:23





C'est la fête !

Il avait faim…Tellement faim. Là, dans la semi-obscurité de sa chambre, la lune par la fenêtre guettant chacun de ses mouvements, le calme le prenait à la gorge, l’oppressait. L’appétit lui tiraillait l’estomac, il n’en pouvait plus. De la lumière et du bruit s’infiltrait par l’interstice de la porte, fermée à clé, accompagnés d’odeurs fumantes et alléchantes, et de senteurs rôties et parfumées. L’heure du repas serait bientôt passée. S’il voulait manger, il fallait qu’il se dépêche. Mais comment descendre sans se faire voir ? C’était lui, de son plein gré, qui avait décidé de ne pas prendre de repas, lui qui avait laissé la colère l’emporter. Mais en cet instant, alors qu’il écoutait les clameurs de fête et de joie du rez-de-chaussée, il n’avait jamais regretté autant une décision. Il n’avait pas voulu manger avec cette horreur, ce monstre sans cœur, méchant et lâche. Mais maintenant, il l’enviait, lui qui, à cette heure devait avoir le ventre plein, la gorge apaisée.

« -Vas-y…descends… »

Turik sursauta brusquement. Sa chambre était déserte…Qui avait parlé ? Son regard balaya la pièce, cherchant le moindre changement, la moindre petite chose suspecte. Tout semblait parfaitement normal.

« - Je suis ici, hey, petite. »

Encore une fois, la voix le fit sursauter. Il vérifia une deuxième fois, mais rien n’avait changé. Il se demanda si cette voix n’était pas simplement dans sa tête.

« - Zut alors ! Ouvres les yeux, je suis là ! C’est pas possible d’être aussi cruche, non mais ho ! Sous l’étagère ! »

Une cruche remplie d’eau, posée justement sur cette même étagère, s’indigna de la remarque tandis que Turik ruminait. S’en était assez ! Qui donc le dérangeait ainsi, alors qu’il ruminait de sombres pensées dépressives et glauques au possible ? De nos jours, les gens étaient vraiment sans gêne. Dans quel monde vivions-nous ? Des chasseurs pervers qui vous courtisent toutes les vierges du village, des patrons d’auberges poilus qui vous enlèvent de chez vous et vous séquestrent dans leur établissement…Et des gens malpolis qui ne peuvent s’empêcher de fourrer leur nez partout ! Turik sauta du lit, avec toute la grâce et l’élégance dont il était capable, et s’agenouilla près du meuble, en faisant bien attention de ne pas salir sa belle robe jaune. Il aimait particulièrement cette robe, que son père lui avait offerte pour son anniversaire.

« - A quoi vous jouez ? Vous voyez bien que je suis en pleine séance de pleurs et de plaintes non ? Ne pouvez-vous pas me laisser tranquille pour une fois, où est-ce trop demander ?

- A vrai dire ma belle dame, je ne voulais point interrompre vos tourments passionnés, mais je tenais simplement à vous faire part d’une simple information concernant le dîner qui se déroule en ce moment sous vos pieds… »

Turik regarda un moment le pot de chambre auquel il s’adressait. Il avait encore un peu de mal à se faire à l’idée que tout le mobilier de cette auberge était doté de vie, d’esprit et de parole. Les ornements gravés qui le recouvraient s’agitaient au même rythme que les paroles étaient versées, donnant l’impression d’une sorte de bouche métallique.

« - Et bien, reprit Turik, un peu agité, je vous écoute, qu’avez-vous à me dire de si important ?

- Y’a des pommes sautées !

- Quoiii ?! »

Avec hâte, Turik se releva, ne laissant pas le temps au pot de chambre de continuer son explication. Il voulait manger, il avait trop faim pour pouvoir résister, et les dernières paroles de l’objet vivant avaient fini de le convaincre. Il s’apprêta, se coiffa et se maquilla, afin de descendre. Il se regarda longtemps dans la glace, admirant son délicat visage, son teint rosé, ses douces lèvres légèrement humides, ses yeux de biche aux fines paupières élégantes. Il admirait sa chevelure brune, tombant en cascade sur ses frêles épaules, et son sourire éblouissant de gentillesse et de sincérité.

« - J’suis vachement Belle, quand-même, la vache ! »

En effet, il était Belle. Sa féminité ressortait plus que jamais, là, dans cette magnifique robe comme le soleil, et il resplendissait d’une lueur de grâce et de lumière. Il enfila ses talons, puis, doucement, à pas de loups, ouvrit la porte et amorça la descente des marches vers l’étage inférieur. En bas, la fête s’était calmée. Il entendait toujours le mobilier qui parlait, mais à voix basse, désormais. Les odeurs étaient presque toutes parties, et il eut peur que la table n’ait été débarrassée. Quand il arriva dans la grande pièce principale, la lumière était faible. Seul un chandelier, posé au milieu d’une grande table, brûlait toujours ses trois bougies, dont les flammes vacillaient légèrement, luttant contre un courant d’air persistant. Une grande affiche était posée sur le comptoir, et on pouvait difficilement lire dessus :

«  C’est avec une profonde fierté, et un immense plaisir, que nous vous invitons, ce soir. Détendez-vous, ne pensez plus à rien, prenez place, et laissez la haute gastronomie vous présenter…Votre dîner. »

Alors qu’il s’asseyait, une légère musique commença à lui titiller les oreilles, faisant frémir sa pâle peau. Il lui sembla, sans grand étonnement, que le chandelier s’agita quelque peu, lorsque les premières notes retentirent…

« C’est…la…fête… »

Nombre de mots:

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 29 Aoû 2015, 21:49

« Je ne comprend pas ! ». « C'est un affront qu'elle lui a fait... si elle doit rester enfermée ici pour toujours, il faudrait qu'elle y mette du sien. ». Le mobilier allait bon train. L'horloge, elle, soutenait le maître de l'auberge, elle le connaissait bien et ne voyait en cette étrangère que la fin de la paix qu'ils avaient entretenus jusqu'ici. Mitsuko, elle, réfléchissait, dans son habit de lumière. La jeune femme se sentait étrange, comme si cet endroit, ce décor, ne lui appartenait pas vraiment. Sans doute se doutait-elle qu'elle était en train de dormir. Néanmoins, puisque sa vie était d'un ennui à faire peur, elle préféra arrêter de penser à la frontière entre le rêve et la réalité et à ce qui appartenait à l'un ou à l'autre. Son existence était décousue, instable et puisque le songe lui offrait une opportunité d'oublier la monotonie de ses journées, alors soit, elle ne l'empêcherait guère d'agir. En plus de cela, elle trouvait que son rôle lui allait plutôt bien, même si elle jugeait le décor un peu grand et son corps un peu petit. Qu'était-elle au juste, ici ?

La « jeune femme » se mit à rire quand elle comprit, admirant le chandelier qu'elle était dans un chaudron étincelant. A ce moment précis, elle endossa le rôle, prenant conscience de la situation, fusionnant avec celle-ci et ce qu'un autre rêveur, sans doute, était en train de construire. « Le maître est un peu exigeant. Un homme effrayant, il faut bien dire ce qui est. Et cette jeune femme est trop pure, trop naïve et trop faible pour l'affronter. Nous sommes malheureusement les seuls à savoir que sous ses airs de monstre se cache un cœur sensible qui cherche à acquérir le pardon. ». Le chandelier soupira. « Il n'est pas facile ! Personne en ce monde ne pourra se tenir à côté de lui bien longtemps ! ». Ses paroles étaient amusantes car elle lui rappelait quelqu'un. « Mais nous devons essayer de convaincre la jeune demoiselle que l'auberge est agréable. Si par magie elle pouvait rompre le charme alors... nous serions tous libérés de la malédiction ! ». C'était étrange : plus elle parlait, plus elle prenait une sorte d'accent qui lui faisait rouler les « r ». D'ailleurs, à peine avait-elle dit cela qu'un bruit de porte grinça. « Prenez place ! » dit-elle au mobilier qui, étrangement, sans explication, lui obéit. Était-elle le maître de la vaisselle ? Quel rang flatteur pour un chandelier de sa trempe ! « Ne fais pas trop de bruit ! Le maître risque de revenir ! » chuchota tout de même l'horloge, inquiète. « Oh bien sûr, tu me connais, je ne fais jamais dans la démesure. » dit-elle en tapotant le dos de son acolyte d'un de ses bras en forme de bougie. Il commença à s'inquiéter en apercevant le sourire malicieux qui trônait sur son visage de cire. Et lorsque la musique commença, l'horloge se tapota le front plusieurs fois, montrant son impuissance et son mécontentement. Mitsuko tendit le bras en direction d'un point et de la mèche de sa bougie sortit un rayon de magie étincelante, créant plats et boissons à foison. Le mobilier tournoyait en rythme alors que l'horloge luttait, essayant d'annihiler la magie créatrice du chandelier. La jeune demoiselle était à l'honneur, menu entre les mains, plats froids, plats chauds à disposition. Les desserts se succédaient encore et encore dans une ribambelle de couleurs. Cependant, en prenant du recul...

« Hum... » fit-elle pour elle-même en s'éloignant de la scène. Et si un message se cachait dans tout ceci ? Il ne s'agissait pas que de son songe mais... C'était comme si elle souhaitait impressionner cette jeune femme en utilisant sa magie, en lui démontrant qu'elle aussi savait créer le rêve... et pourtant, il y avait ce deuxième protagoniste, l'horloge, qui refusait de prendre part aux festivités. Et si elle était deux ? Une partie de rêve : le chandelier, et une partie de réalité : l'horloge. Qui était le maître de l'auberge, cette bête effrayante que tous ici semblait craindre comme si à lui seul il avait le pouvoir d'éteindre la magie ? Cette dualité entre Immortalité et Mortalité était le seul problème de son existence. Pourtant, le Destin de cette jeune femme n'était-il pas d'apprivoiser la bête ? La rivalité entre la Bête et la Belle à ce moment précis de l'histoire... Le chandelier changea la couleur de la robe de la demoiselle, la rendant d'un bleu océan ravissant, le bleu du rêve. Quant au Maître de l'auberge, présenté comme viril, effrayant, il lui semblait savoir de qui il s'agissait...

Mitsuko se réveilla. Dehors, la lune éclairait le paysage de mille feux. Elle se leva doucement, s'approchant de la fenêtre. Il n'y avait qu'un moyen de concilier rêve et réalité. Elle sourit. Son époux la haïrait, son prince aussi sans doute, mais n'était-ce pas là la seule solution à ses tourments ? Il ne faisait aucun doute que ses prochaines nuits seraient hantées par les ombres de sa résolution...

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