Quand Sven rencontre Olaf …

Ah que j’aime me promener avec Kristoff, il est tellement mignon, un peu bizarre certes, mais on oublie vite ces défauts. Vous vous rendez compte qu’il marche sur deux pattes et qu’il n’a pas de poil sur le corps ? … c’est comment dire … beurg. Et puis il me comprend pas … enfin quand je lui parle il raconte n’importe quoi … au bout d’un moment j’ai arrêté d’essayer de me faire comprendre, et je l’ai laissé croire ce qu’il voulait. Il est gentil, ce n’est pas le problème … il est juste un peu con, on ne va pas se mentir. C’est une espèce de renne particulière … on m’a toujours appris à être tolérant, mais ce n’est pas toujours facile avec un spécimen comme celui-ci. Donc que voulez-vous je m’adapte. Alors depuis que je suis petit je l’accompagne partout, je ne voudrais pas qu’il se perde, il se ferait manger par les loups le petit. En plus maintenant il nous a ramené une fille aussi dingue que lui … je ne sais pas ce que c’est comme espèce, mais je comprends pourquoi elle est en train de disparaître … Bon après il y a quelques avantages à rester avec eux … j’ai des gratouilles à volonté. Ils aiment bien m’en faire et j’aime bien en recevoir, je ne vais pas me plaindre sur ce coup-là. Alors que je marche derrière eux, pour surveiller leur arrière …  je vois des choses bien étranges, comme descendu du ciel. Wouha, on dirait des grandes langues illuminées … Tient ça fait du bruit ? Hey Kristoff regarde ! Kristoff regarde ! J’en ai partout sur moi, ça fait tout un tas de joli bruit, comme ding, ding. C’est cool non ? Kristoff ? Ahhhh ! Kristoff ? Pourquoi il ne m’entend jamais celui-là ? Alors qu’en monsieur est dans le pétrin je suis là, mais une fois qu’une petite minette pointe le bout de son nez, son ami et seul ami n’existe plus … Et en plus il ne m’attend pas … un jour je vais lui bouffer le c** il ne va pas falloir se demander d’où ça provient. Bon autant la jouer un peu andouille ça marche à tous les coups avec eux. Eh dites, dites, il se passe quoi ? Qui parle ? C’est qui ? Dites, dites ? Mais qu’est-ce que c’est que cette étrange créature faîtes de glace ? Le monde est vraiment peuplé d’être immonde. Et il parle en plus !

« Bonjour à tous, je m’appelle Olaf et j’aime les gros câlins. »

Il ne manquait plus que cela ! Mais qu’est-ce qu’il raconte encore celui-là ? Je suis vraiment tombé chez les fous … entre la rouquine surexcitée, le grand avec ses chaussures en pointe parfait pour … non je ne vais pas finir ma pensée, et maintenant voilà qu’une petite boule blanche rejoint notre belle bande de dégénérée ! Ce n’est pas possible d’être aussi c… Carotte ! Oh une carotte ! Je sens son odeur remplir mes narines, je peux voir chacun de ces petits plis si délicats … et cette couleur ! Oh cette couleur, ce petit orangé avec une petite pointe de je ne sais quoi ! Juste un petit croc … une toute petite bouchée … pour goûter ! Croc !

« Oh, oh, il a voulu m’embrasser sur le nez … Moi aussi je t’aime ! »

Et mince, revient ! Petit, petit, petit, viens voir tonton Sven. Il ne te veut pas de mal. Et zut ! Arrêtez de lui parler, bande de monstre ! Laissez le moi  … ou je vais … je vais me mettre à pleurer ! Attends, je rêve ou il vient de lui retirer sa patte ? Mais quel genre de bizarrerie es-tu donc ? Fait attention Kristoff, je te dis de faire attention. Bam ! Hihihi, et voilà il ne m’écoute jamais ! Ah ah ! L’imbécile il s’est pris un coup de patte sur le museau.

« Arrête Sven ! »

Et voilà, que l’autre bonhomme reprend sa patte, mais je suis entouré par une belle brochette d’imbécile. C’est moi Sven, l’autre rouquin a côté de moi, c’est Kristoff. Ce n’est pas bien compliqué à retenir ! Kristoff ! K.R.I.S. et … toff, Kristoff ! Et voilà, maintenant il se met à chanter ! Mais en été, mon petit père en été tu vas fondre ! Une petite flaque ! Voilà ce que tu deviendras ! Une toute petite flaque ! Et vous deux, que vous êtes niés à le regarder comme ça ! Dites-lui ! Mais dites-lui ! S’il se pointe sous le soleil, je ne donne pas cher de sa peau au petit. Je vais lui dire ! Je vous jure que je vais lui dire ! TU VAS FONDRE OLAF, TU VAS FONDRE !

Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Ce panorama immaculé de blanc… De la neige ? Des arbres ? Zane ne se souvenait pas d’avoir pris une cuite d’enfer, et pourtant il se retrouvait dans les montagnes et se sentait un peu… nu. Quand il marchait, il avait quelques complications à ajuster les pieds devant l’autre, une sensation curieuse lui sillonnant le corps. Par ailleurs, il n’avait pas si froid que ça, même pas du tout. Au contraire, il se sentait parfaitement à l’aise comme s’il se trouvait près d’un bon petit feu de cheminée. Le démon leva ses mains pour se démanger le haut du crâne et… hey, mais qu’est ce que c’était que ça ? Il replaça prématurément sa main devant ses yeux, clignant des paupières à plusieurs reprises pour établir la vérité vraie. Ses pieds aussi ? Son organisme également ? Il se toucha de partout, pelotant les moindres recoins de sa sculpture ordinairement parfaite pour finir par constater qu’il était façonné de substances cristallisées. Il était devenu un bonhomme de neige ! Quel maléfice saugrenu lui avait été lancé pour le maudire à ce point ? S’il retrouvait le sorcier qui s’amusait de son malheur, il lui ficherait sa branche en guise de bras dans le… et ça même s’il devait le poursuivre jusque dans les îles, quitte à fondre sur place.

Bon, à part ça il fallait admettre que ça ne lui était pas si désagréable que ça d’être un petit bonhomme blanc. Ça avait son charme, il se sentait même étrangement chez lui, dans un beau monde où ses soucis n’existaient plus. L’ambiance qui régnait autour de lui était assez féerique, et… Ah, qu’est-ce que c’était que ces gens ? Sans s’en rendre compte, il avait atterri au milieu de deux personnes, deux humains ; l’un avec les cheveux courts et blonds et l’autre une femelle rouquine. Une belle brochette d’étonnants personnages selon lui. Alors qu’il n’avait rien fait de mal pour mériter ça, les deux jeunes gens se divertirent avec sa tête en se l’expédiant mutuellement. Hey, oh ! Sa tête n’était pas une balle. Ils étaient quand même gentils puisqu’ils avaient replacé sa tête sur son buste. Mais qu’est ce qu’ils faisaient encore ? « Pourquoi vous marchez sur un plafond qui n’existe pas ? » Ils avaient des pouvoirs magiques ! Il le savait, ce monde était tout sauf normal ! Bon, il révisa son jugement lorsqu’il se rendit compte que sa tête était juste à l’envers, par conséquent c’est lui qui voyait n’importe quoi. Hihi, c’était drôle, mais qu’est-ce qu’il se sentait stupide depuis qu’il était ici, à l’intérieur d’une autre personne. Tant pis, la création de neiges se présenta sous le nom d’Olaf. Il ne savait pas du tout d’où lui venait ce nom, par contre il était sûr que c’était bien le sien. La fille s’appelait Anna, l’espèce d’âne Sven et le renne Sven aussi. Bah, chacun fait ce qu’il veut hein, s’ils avaient envie de s’appeler pareils, ça facilitait la reconnaissance.

La rouquine trifouilla dans sa besace de laquelle elle évacua une belle carotte qu’elle lui enfonça dans le… visage. Il ne savait pas pourquoi, mais il adorait ce nouvel appendice, ça lui faisait un si beau nez, si élégant, si mimi, si petit, le bonheur ! Elle le fit dépasser davantage et c’était encore plus beau comme ça. Il vénérait sa grosse carotte, bien large, bien longue et dure… ne vous méprenez pas. Il aimait ça, point barre. Il semblait ne pas être le seul à chérir son nouvel artifice. Va savoir s’il avait gagné en charisme où s’il était devenu tout à coup plus séduisant, mais le renne essaya de lui faire un énorme baiser baveux. « Moi aussi je t’aime Sven. Faisons-nous un gros câlin. » Il s’avança subitement vers l’animal et l’entoura de ses deux bras en bois, après quoi il lui fit un bisou sur la truffe. Quelle gentille bête, il en raffolait déjà.

La fille lui demanda plusieurs informations. Elles étaient nombreuses, cependant Zane dans la peau d’Olaf lui rétorqua toujours avec un « Oui, pourquoi ? » susceptible de lui faire comprendre qu’il pouvait l’aider quel que soit la manière. Pendant ce temps, le blondinet s’amusait avec son bras qui s’articula de lui-même pour lui foutre une bonne gifle. « Arrête ça Sven ! Ce n’est pas un jouet ! » Entre le Sven qui voulait lui rouler une pelle et le Sven qui le démembrait, il avait là deux beaux modèles bien à part, très différents. Physiologiquement, ils étaient quasiment similaires cependant. Bref, assurément, toutes ces questions avaient pour but de faire revenir l’été. Oh l’été ! Il en rêvait ! Il glorifiait, adulait, idolâtrait, vouait un culte à l’été. Il serait ravi de vivre un jour sous le soleil sans avoir l’impératif de fondre. Rien que d’y penser, il avait cette envie irrépressible de faire une cajolerie à tout le monde ! Oh et puis zut ! Il prit tout le monde dans ses bras et les serra très fort contre lui. Il avait de nouveaux amis et il était très heureux, presque ému. Ils allaient vivre de belles aventures tous ensemble.