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 △ La rose a des épines qui s'adoucissent avec le temps △ [Haly]

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Ven 19 Juin 2015, 16:39


Morgana brossa ses boucles brunes, se regardant devant le miroir. Derrière elle, la porte s'ouvrit. Elle poussa un soupir, et posa son outils « Tu sais où est Hasnna ? », « Surement dans le jardin. Depuis qu'il n'y a plus Viktorya, j'évite de rester avec elle. », « Tu vas quelque part ? », « Pas spécialement. » Elle se leva de son tabouret, s'approchant de son père. Tendant le bras elle toucha ses cheveux blancs « Ils ne te gênent pas ? Ils commencent à être longs. », « Non, ça va. Je les couperai plus tard. » La petite aux yeux clairs sourit « Ca fait négligé, Lucrezia doit apprécier. », « Autrement dit : je ressemble à un clochard et elle aime les clochards. Sache qu'elle sera ravie de l'apprendre. » La petite fille se mit à rire « Non ! Ahahah, je n'ai pas dit ça ! C'était un compliment ! », « Ah eh bien je te suggère de les travailler ma fille. Bon, je vais voir ta soeur. » La brunette acquiesça et laissa son père partir. Repartant à sa commode, elle fit glisser un tiroir, et en retira un parchemin. On l'invitait à Aeden. Du moins, un homme l'avait reconnu à Drosera et l'invitait à Aeden, mais elle refusait de paraitre sous l'apparence de sa mère, préférant y aller telle quelle. Et puis elle n'avait pas de vêtement d'adulte.

Le voyage ne fut pas très long, à peine quelques heures à cheval, pour arriver au portail de la ville d'Aeden. Morgana se demanda si ne pas avoir prévenu son père était une si bonne solution, mais elle oublia de suite ses pensées lorsqu'elle passa le portail dans le berceau cristallin. Ainsi, elle atterrit en ville, sur une place forte. Ce que sa mère se souvenait d'Aeden ne ressemblait absolument pas à cela...
Depuis quelques temps, la terre subissait des tremblements, de légères secousses à laquelle Mégido résistait bien. Et la jeune fille pensait que c'était pareil pour les autres cités. Que aucune n'en n'était affectée. Visiblement non. Beaucoup de choses étaient différentes. Si le Palais était toujours debout, elle devait se rendre à l'évidence que ce n'était pas le cas du reste de la ville. L'homme lui avait vraiment donné rendez-vous dans un carnage pareil ?
Arpentant les rues, elle découvrit l'horreur qui submergeait les habitants : des maisons effondrées, des débris partout, des cris, des pleurs... Rien ne laissait penser que l'atmosphère était paisible...
La jeune fille se permis d'ignorer la plupart des interpellations, focalisant uniquement sur son objectif, n'ayant cure du reste. Elle se rendit alors -comme elle put- à l'adresse indiquée sur la lettre, et s'aperçu que la maison était en feu, et que des gens essayaient d'en sortir et d'éteindre les flammes. Ce n'était pas du tout la demeure d'un riche marchand, bien au contraire. Regardant autour, elle ne vit rien de tel dans le quartier. Quelqu'un la bousculant, et elle chuta « Vous pourriez nous aider au lieu de rester planter là ! », « Je... » J'ai envie de vous arracher la gorge ou encore Si mon père était là, il s'occuperait de votre cas étaient clairement des phrases qu'elle aurait pu sortir en temps normal. Mais ici, rien n'était normal. Tout allait mal, et il avait raison. Elle ne savait rien faire, mais essayer d'apporter son aide ne serait peut être pas de trop. Et puis, si elle avait la confiance de certains, elle pourrait surement leur en demander plus sur l'identité de l'homme qu'elle cherchait.

Ce fut sur cette pensée qu'elle se redressa, seule, pour essayer de sortir les gens de l'incendie. Sa robe était tachée de boue, et elle regrettait amèrement d'être venue. Elle voulait appeler son père, mais beaucoup de choses l'en empêchaient, notamment l'une d'entre elle : la fierté.
Dans la cohue elle fit un peu attention à ce qui l'entourait. Plusieurs famille étaient là, avec des enfants. Voulant créer du dialogue, elle s'approcha d'une jeune fille qui avait sensiblement le même âge qu'elle « Bonjour... » Elle observa la réaction de l'adolescente « Vous allez bien ? Je m'appelle Morgana, je suis... venue aider. Je viens d'arriver et je vois qu'ici, les tremblements ont causé beaucoup plus de dégâts qu'à Mégido. Vous avez de la famille quelque part ? » Les habitants près de l'incendie durent se décaler, vu la hauteur des flammes et les agents de maintenance qui n'arrivaient pas à tout contenir « Allons ailleurs... Nous allons brûler vive sous cette chaleur. » Elle doutait que la jeune fille ait de la famille dans cette immeuble. Si c'était le cas, elle aurait pleuré, hurlé, crié, et ce n'était pas le cas.
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Sam 20 Juin 2015, 11:24


Halynor courrait aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Elle avait le souffle court, sa respiration était saccadée et ses poumons la brûlait. Elle ne savait trop si c'était dû à la fumée ou parce que cela faisait bien un quart d'heure qu'elle courrait et déambulait à toute vitesse dans les rues d'Aeden. Son coeur battait la chamade, elle avait peur et se demandait encore pourquoi elle était venue ici. Ses parents et sa sœur s'étaient éloignée de la ville lorsque les première secousses se firent sentir. Mais Halynor n'avait pas envie de laisser les gens d'ici mourir sous les décombres de leur maison qui n'étaient désormais plus qu'un tas de cendre et de briques carbonisées. Des larmes perlaient aux coins de ses yeux, lui brouillaient la vue. Elle cogna plusieurs personnes en arrivant là où il y avait le plus d'agitation. Elle se retournait à chaque fois pour s'excuser, et elle voyait toujours la même expression sur le visage des gens : la peur. Son rythme de course ralentissait petit à petit, elle n'en pouvait plus, puis il y avait trop de badauds entassés à cet endroit. Elle regardait sans vraiment la voir une maison en flamme qui bientôt allait s'écrouler sur le reste des carcasses de battisses carbonisée. Halynor se sentait vide à cet instant là, toutes ses émotions l'avaient quittées, laissant seulement une enveloppe charnelle perdu au milieu de la foule qui s'agitait. C'était comme une ellipse temporelle. Tout bougeait, sauf elle.  Elle avait envie de pleurer, d'hurler de toute ses forces et de sauver ces pauvres gens qui voyaient leur vie partir en fumée devant leurs yeux. Les enfants étaient accrochés aux jupons de leur mère, la figure sale et noircit par les cendres qui virevoltaient en formant un ballet sinistre. Elle voulait les aider, mais son corps était trop engourdit pour bouger quoi que ce soit. Elle aussi avait la figure noircie de cendre, ses cheveux normalement d'un blanc éclatant viraient au gris à cause de la fumée noire qui s'élevait et qu'elle respirait depuis qu'elle était venue ici. Sa robe était déchirée, on aurait dit une mendiante. De toute façon, ce n'était plus le physique qui comptait dans ce genre de situation, elle le savait et c'est pourquoi elle s'en contre fichait totalement de paraître comme une souillon aux yeux des autres.

Une jeune fille, plutôt bien apprêtée et d'un calme déconcertant s'avança près d'elle. Visiblement, elle voulait créer un contact, peut-être que l'âge d'Halynor l'avait amené à lui parler. Puis comme elle était plantée là à ne rien faire, elle devait sembler plutôt calme vue de l'extérieur. Remarque, en elle aussi, tout était calme. Elle était comme anesthésiée de ses propres émotions, plus rien ne semblait l'atteindre, pas même lorsque la jeune fille lui dit bonjour. Halynor la regardait, les yeux vides de toute émotion, le regard hagard. La petite brune commença alors à déblatérer des phrases, et Halynor revint à elle à ce moment là. Elle percevait de nouveau le bruit autour d'elle, et le sifflement qu'elle entendait auparavant laissait place à un brouhaha, mélange de cris, de craquements, puis cette voix douce qui s'adressait à elle. Elle cligna plusieurs fois des yeux pour être sûre de ne pas rêver. Tout semblait si irréel ici. Elle comprit que la jeune fille lui demandait si elle allait bien. Drôle de question quand on voit la situation. Halynor acquiesça d'un signe de tête en guise de réponse et ne retourna pas la question, de toute façon la fille continuait de parler. Cette dernière avait fait mention d'une ville… Mégido ? Sur le moment, cela ne lui disait absolument rien et elle n'était pas vraiment disposée à réfléchir maintenant. Mais elle avait raison, ici, les tremblements de terre avaient fait d'énormes dégâts. Tout était désormais en ruine, rares étaient les édifices qui tenaient encore debout. Et même s'ils étaient encore intactes vus de l'extérieur, les fondations devaient être abîmées et elle ne tarderaient pas à céder. De la famille ? Oui, mais ils étaient en sécurité, et heureusement.

Lorsque la jeune fille lui intima de se décaler pour éviter la chaleur des flammes qui commençaient à dangereusement s'approcher, Halynor tourna les talons. Elle ne voulait plus voir tout cela, s'en était trop pour elle. Si son interlocutrice n'étais pas venue vers elle, qui sait, peut-être qu'elle serait restée là à continuer de regarder les flammes lécher les dernières poutres qui tentaient de résister encore un peu. Elle s'assura que la jolie brune la suivait. Halynor marchait droit devant elle sans vraiment savoir où cela les mèneraient, mais tant que c'était loin d'ici, c'était bon à prendre. Étonnamment, la jeune fille restait plutôt sereine face au silence d'Halynor. Cette dernière décida de rompre la glace, ce n'était pas très agréable comme climat. « Je m'appelle Halynor White. Pour répondre à votre question de toute à l'heure, non, je n'ai pas de famille ici, ils se sont éloignés quand les premières secousses se sont fait sentir. » Elle se racla légèrement la gorge asséchée par la fumée et nouée par la tristesse. « Et vous, comment vous appelez vous ? » Quand elle furent assez loin de toute l'agitation, Halynor s'arrêta et toisa la jeune fille. Elle avait bien dit qu'elle venait aider, non ? Depuis quand on vient aider aussi bien apprêtée et coiffée ? La boue collée sur ses vêtements étaient fraîche, elle venait d'arriver et Halynor se doutait qu'elle ne devait pas être venue dans le but premier d'aider. Ou alors elle aimait être jolie en toutes circonstances. Peu importe, elle était là maintenant, dans cet enfer. La jeune élémentale aurait pu partir et la laisser planter là dans les décombres de la ville, les relations sociales n'étaient pas vraiment son fort. Mais quelque chose la retint. Les deux jeunes filles avaient presque le même âge, et la laisser ici serait un cruel abandon. « Vous voulez aider ? » elle était assez polie pour ne pas faire de remarque sur la tenue de cette fille venue de Médigo. Elle reprit sa phrase en se tournant face au désastre qui se jouait devant ses yeux. « Moi aussi. Je ne sais pas encore comment, mais je veux aider. » Halynor savait que rien n'arrivait au hasard. Elle croyait au destin et il s'était engagé dans une partie d'échec avec les habitants d'Aeden. De plus, le fait que cette fille soit arrivée ici le jour où tout s'écroulait, au sens propre comme au figuré, n'était pas anodin. A deux, elles seraient peut-être plus utiles et plus fortes. Dans tous les cas, Aeden devait survivre à cela, et elle ne laisserait pas le destin les admonester d'un Échec et Mat.

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Mar 23 Juin 2015, 12:23


A peine était-elle arrivée, et à peine s'était-elle approchée d'une jeune fille, qu'elle regretta son geste. L'inconnu lui fit sentir plus que de la méfiance, et un goût amer remonta la gorge de Morgana. Elle voyait sans ses yeux la différente qu'elle inspirait. Ayant peut être prit trop les devants pour une première fois -mais ne voulant pas se faire brûler par les flammes abjectes- elle se rendit compte que le mutisme de l'inconnu n'était que temporaire. Cependant, son regard la troublait. Ne pouvait-elle pas détourner poliment les yeux plutôt que de la dévisager sans cesse ? Etait-ce trop demandé ? On lui avait dit que les Elementals était un peuple sans vraiment de manière, sans noblesse, et elle s'en rendait finalement compte à chaque fois qu'elle mettait les pieds dans leur cité. Morgana ne parla pas plus de toute façon, préférant patienter, jusqu'au moment où elle partirait, lasser d'une telle attitude. Entendre, finalement, la voix claire de la jeune fille la surprit. Les mots qui sortirent de sa bouche étaient.. Plutôt étranges. L'Alfar osa alors « Votre famille s'est éloignée ? Sans vous ? C'est... Particulier. » Façon polie et courtoise de dire bizarre, étrange, voir même glauque. Une famille, des parents, peut être une fraternité, partie loin de la ville en laissant leur petite fille derrière. Jamais son père n'aurait laissé faire ça, à elle. C'était même insensé. Cependant, comme elle le pensait plus tôt, l'éducation de chacun différait avec les peuples. Peut être étaient-ils des sortes de lions et atteint un certain âge, la famille n'existait plus et c'était chacun pour soi... ? Même les Alfars étaient un peu plus unis. Cette fille devait donc être la représentation même de l'étrangeté de sa famille, et son mutisme précédent, ou ses attitudes brusques n'étonnaient alors plus la jeune elfe noire.

Ainsi, lorsque celle-ci lui demanda son prénom -prénom qu'elle avait donné- elle recensa un énième point de caractère de la blonde. Les filles de son âge n'étaient pas toutes aussi évoluées qu'elles, il fallait qu'elle s'en rende compte. Dans un sourire entendeur, elle répéta « Morgana. » et s'empêcha de lui faire la réflexion comme quoi elle lui avait déjà énoncé. C'était le chaos, ils n'étaient pas à une soirée mondaine, ça ne devrait pas avoir autant d'importance que ça, pour une fois. Cependant... Morgana se fit à nouveau toisé du regard par cette femme, comme si elle n'avait pas sa place ici, à nouveau. Lorsqu'elle parla, se furent des mots presque crachés, lui faisant nettement comprendre combien si elle voulait aider, elle était assez mal placé, et peut être mal vêtue. Elle avait de la boue sur sa robe, elle ne présentait pas forcément bien mais l'Alfar avait au moins eu l'obligeance de ne pas souiller du regard cette petite servante en haillon. Elle était comme elle était, et avec les catastrophes en court, il était plutôt mal vu d'arborrer cette attitude. Passant une main dans ses cheveux pour remettre le pli de ses  boucles en place elle dit alors « C'est de coutume ici d'insister sur les étrangers ? Je trouve qu'il n'y a rien de plus désagréable que les personnes qui nous font nous sentir exclu et différent par ce que l'on est, ou comment on est. » Elle croisa son regard. Bien que plus petite qu'elle, Morgana ne faillit pas, ses yeux clairs perçants ceux de la jeune fille « Je suis venue rencontrer un ami, mais prise dans l'action du chaos dont je n'étais pas informée, j'ai préféré changer mes intentions et apporter mon aide. Mais un homme m'a déjà marché dessus, et il s'avère que vous n'êtes pas plus accueillante que lui. Finalement, peut être était-ce mieux que je reste chez moi... » Outre sa petit fierté, elle était triste. Déçue plutôt. Elle avait en elle, le sentiment que certaines personnes pouvaient avancer main dans la main, pouvait s'allier. Si Mégido était en flamme, si Drosera s'écroulait, qu'elle se voyait abandonné par sa famille, et que quelqu'un  de bien apprêté venait aider en s'adressant poliment à elle... La fille n'aurait eu aucune envie, ni même de naturel à la repousser. Bien qu'elle ne soit pas rustre de nature, elle avait un caractère assez sélectif. Mais jouer clairement les racistes n'était, pour le moment du moins, certainement pas dans ses prérogatives. Contrairement à d'autres qui avaient l'air de s'y prendre plus tôt. Etait-ce le fait d'avoir les souvenirs de sa mère qui l'avait ouverte à ce point dans un si jeune âge ? Une première mort aussi ? Elle ne savait pas. Ce qu'elle savait, c'est qu'elle n'aurait jamais du venir ici, et écouter son père. Une fois de plus « J'estime que les valeurs des gens ne sont pas gravées sur leur visage. Mais si ma présence vous incommode, n'hésitez pas à faire route. » Après tout, ce sont les gênés qui s'en vont, non les gêneurs.
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Mar 23 Juin 2015, 20:19


En écoutant les paroles de cette jeune fille, Halynor haussa les sourcils, un air blasé sur le visage. Non mais pour qui elle se prenait ? Ce n'était pas dans son caractère de s'énerver rapidement, et à sa communion son élément avait accentué son caractère froid et réfléchi. Elle serra les dents pour ne pas faire de remarque désobligeante. Après tout, c'est elle qui avait commencé à lui lancer la pierre. Son geste partait d'une bonne intention, elle avait envie de l'aider. La jeune élémentale refoula cette pensée. Elle n'aimait pas qu'on l'aide, elle était indépendante, forte, bien que dans ce cas présent, Morgana ne serait pas de trop autant en soutient moral qu'en aidant de ses petites mains. Elle prit sur elle, ferma les yeux un instant pour reprendre son sang froid. Elle était fatiguée, la ville qu'elle avait toujours connue était en train de partir en fumée devant ses yeux, et tout ce qu'elle trouvait à faire c'était de se crêper le chignon avec une autre fille.

Elle avait ouvert la bouche pour présenter ses excuses, mais comme elle ne faisait pas complètement face à Morgana, la petite brune continua de faire ses remarques désobligeantes, ne voyant pas qu'Halynor avait envie de parler. Lorsqu'elle parla de l'amabilité de cette dernière, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, s'en était trop. Elle se retourna pour la regarder en face et elle siffla entre ses dents : « Cet homme a peut-être perdu sa femme et ses enfants, sa maison, ses affaires. Ce n'est pas qu'il est mal élevé, il a juste autre chose à faire que d'exécuter une révérence. » Elle n'avait jamais parlé comme cela, encore moins à une inconnue. Elle avait tellement de rage en elle et de tristesse, que son flot de paroles continua : « Si vous vous offusquez parce que je vous ai mal reçu ou parce que la personne qui vous a bousculé ne s'est pas excusée, c'est que vous feriez mieux de retourner d'où vous venez. Regardez un peu autour de vous. Si vous proposez vos services pour qu'on vous offre quelques amabilités en retour, sachez qu'Aeden et son peuple se dispenseront de votre aide. » Sa colère était froide, mais son sang bouillonnait. Ce n'était pas entièrement contre Morgana qu'elle était en colère. Au contraire, elle pouvait concevoir qu'elle avait n'avait pas apprécié la manière dont la jeune élémentale l'avait reçu, Halynor aurait certainement réagi comme elle. Sa famille lui manquait, elle n'aurait jamais dû retourner ici, surtout pas sans les prévenir. A l'heure qu'il est ils devaient se faire un sang d'encre, tout spécialement sa sœur.

Elle pesa le pour et le contre des dernière paroles de Morgana. C'est vrai qu'elle l'avait peut-être un peu trop détaillée du regard, la discrétion n'était pas son fort cela avait dû se remarquer. Elle était de ceux qui se remettent en question assez souvent, et qui admettent que leur premier jugement pouvaient être revu. Elle laissait toujours les gens lui faire une deuxième impression pour ensuite réviser ce qu'elle pensait d'eux au premier abord. La petite brune était là pour voir quelqu'un, il est donc normal qu'elle soit joliment habillée, après tout. De plus, si elle lui avait répondu sur un ton cynique et aussi tranchant, c'est aussi parce qu'Halynor avait ouvert les hostilités la première. Elle décida donc de lui laisser le bénéfice du doute.

Elle regarda ses mains. La colère ayant pris le dessus, son élément commençait à se manifester physiquement. Une fine pellicule de glace recouvrait lentement le dessus de ses mains et remontait le long de ses phalanges. Il était temps pour elle de se calmer, elle ne voulait surtout pas que sa maladresse puisse blesser quelqu'un, encore moins celle qui lui avait tendu la main la première en voulant s'assurer qu'elle allait bien. Elle se sentit soudain lourde, toute animosité l'avait quitté, et elle s'en voulait presque d'avoir parlé comme cela à Morgana. Elle leva ses yeux de ses mains pour planter son regard dans les prunelles clairs de son interlocutrice. Son regard s'était radoucit, la tempête s'était calmée. « Je suis désolée. Je n'aurais pas dû vous accueillir comme ça. C'était déplacé et mal élevé. C'est juste que… » Elle se tut un instant, ravalant ses larmes. Elle reprit ensuite ses mots, faisant attention à ce que ses émotions ne prennent pas le dessus une seconde fois. « C'est juste que ma ville part en fumée. Je suis revenue ici dès que j'ai su que tout était détruit. Je ne pouvais pas rester dans mon coin à attendre qu'ils meurent tous pendant que ma famille et moi sommes à l'abri. C'est injuste, et je ne supporte pas l'injustice. » Elle avait insisté sur ses dernière paroles, espérant que Morgana les prennent comme excuses. Elle avait été injuste envers cette fille et elle s'en voulait un peu.

« Votre aide nous sera précieuse. Et c'est tout à votre honneur de ne pas être repartie en voyant le désastre se jouer sous vos yeux. » Elle le pensait. Beaucoup de personnes avaient dû se présenter à Aeden. Des marchands, des voyageurs, même des curieux, et à sa connaissance, très peu étaient restés ici pour aider les survivants. « Je ne sais pas par où commencer… Il faudrait construire une sorte d'abris, un camps pour les blessés, faire venir le ravitaillement d'autres villes et sécuriser les habitations. » Elle était courageuse, mais ce qu'elle énonçait là étaient des tâches titanesques pour des enfants et est-ce qu'elles seraient au moins prises au sérieux par les autres ? C'était déjà une chose bien moins certaine.

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Mar 23 Juin 2015, 21:12


Elle croisa les bras, se recevant une tempête dans le visage. Morgana commençait à perdre patience. A son venin elle répondit « La mort de certains ne justifie pas l'irrespect des autres. Je suis empathique envers ceux qui le sont et ça, ce n'est pas une question de justice. » L'Alfar se détendit. En fait, elle allait partir. Elle venait d'arriver, elle s'était faite piétinée, et enguirlandée. Si la ville voulait d'elle, ses habitants non, aussi rustres soient-ils. Même les Réprouvés étaient mieux éduqués. Lorsqu'elle baissa ses yeux clairs, elle aperçut, autour des mains de la blonde, de la glace. La matérialisation de ses sentiments à travers son élément. Les gens d'ici étaient tous si... Impulsifs ? La brune détourna le visage, peu concernée par ce spectacle. Si son opposante maitrisait la glace, elle maitrisait la mort. Ce ne sera pas très difficile de lever les cadavres qui gisaient sur le sol, pour les faire attaquer ce qui bougeait. Puis elle haussa les épaules, faisant volte-face. Dans son dos, elle entendit comme un souffle, peut être un soupir, n'y faisant pas attention. Cette fille n'existait déjà plus pour elle.
Sauf que, tout hasard était mérité. De la bouche de la vipère s'envola des mots beaucoup plus doux, beaucoup plus à même de caresser sa douce peau. Tournant le visage, la regardant par dessus son épaule, elle se retourna complètement, lui donnant une seconde chance.

L'Alfar écoutait, sans ciller. La petite fille ne la remercia pas, et ne pipa mot quant à ses excuses « Mon père aussi déteste l'injustice. » Elle se tut complètement. Se connaissant, elle savait qu'elle allait lui envoyer d'autres mots à la figure, mais vu le drapeau blanc, elle préféra également calmer ses ardeurs, repartant sur un meilleurs pied « Aeden va mourir, comme ses habitants. Même si nous aidons, nous ne sauverons pas tout le monde. Les vérités sont dures, mais les vérités se doivent d'être connues et reconnues. Faisons ce que nous pouvons, et avisons. » Morgana avait beaucoup de cartes en main pour influer dans un peu toutes les capitales. Elle n'était pas 'personne' et n'était pas la fille de 'personne'.
« N'en parlons plus, considérons cela comme du passé. Pour ma présence ici, c'est fortuit. Cependant, je me demande ce qu'il secoue la ville de la sorte. Mégido, tremble également, mais pour le moment, rien ne s'est écroulé ou détruit... Mon père aurait surement fait quelque chose sinon... » Elle posa un doigt sur son menton, comme pensive « J'espère qu'il va bien... » murmura-t-elle. Relevant la tête, elle s'adressa alors à la blonde « Bien, Halynor. Allons au Palais. Nous n'allons peut être pas monter une infirmerie, ou une annexe d'hôpital, mais nous pourrons toujours essayer de trouver des pistes pour aider là où il manquerait des hommes et des femmes. » Sans se proclamer infirmière, meneuse, ou soldat, Morgana avait une idée quant à la place de leur rôle dans cette affaire. Sur le chemin elle dit « Normalement, lors de grandes catastrophes... » Elle bondit évitant un homme courant à vive allure « ...il y a plusieurs fléaux. Notamment la mort, et les pilleurs. Je doute que nous soyons à même de nous battre contre une armée d'opportunistes. En revanche, nous pourrions emmener des blessés, et effectuer des premiers soins. Vu l'ampleur de la catastrophe, je pense que personne ne nous a attendu pour monter une aile de soin. » Et effectivement...

Arrivées sur la place du Palais, elles purent voir beaucoup de monde. Des soldats en masse, se dispersant à travers les rues, des soigneurs, donnant des ordres pour emmener les corps meurtris derrière le palais, et d'autres unités tels que des agents de maintenances pour les incendies, et des gardes pour les pilleurs. Se dirigeant vers une femme qui avait l'air d'être une dirigeante, Morgana l'interpella « Bonjour, excusez-moi. Nous ne sommes pas blessées, et désirions aider. Seulement nous ne savons pas nous battre... Savez vous où nous pourrions nous rendre utile ? », « Ah ! Quelle poisse... Oui oui... Aller à l'infirmerie ils ont besoin de bras. », « Nous ne savons pas vraiment soigner... », « Pas besoin de savoir soigner pour aider des gens qualifiés. Pardon. » La femme les poussa presque, interpelant un homme pour lui donner des directives « Bien... Allons faire un tour là-bas... » Derrière le palais, un énorme camps de fortune fut monté. Des draps recouvraient le sol, et des gens étaient déposés à même le sol. Il y avait des blessés plus ou moins grave, ainsi que des morts. Morgana mit sa main sur sa bouche, choquée de voir le nombre de victimes attendant des soins « Je... » Mais que faire... ?
Une femme s'approcha d'elles « Vous êtes de l'unité de soin ? », « Si on veut... », « Vous me paraissez bien jeunes. M'enfin... Nous avons besoin de vous à la nursery. Dépassez ce mur, et rejoignez les aides déjà présentes. Ce sont tous les enfants perdus que nous avons recueillit, et d'autres arrivent. Certains sont déjà orphelins alors que d'autres cherchent encore leur mère. Ne perdez pas de temps. » Morgana regarda Halynor, et se remit en route, légèrement essoufflée.

Comme prévu, elle dépassa le mur. Devant elle plusieurs petit lit étaient disposés, et trois personnes seulement s'occupaient des enfants. Il y en avait qui criaient, qui appelaient leur mère, qui gémissaient... La cacophonie était infernale, et c'était pour cette raison qu'ils les avaient éloignés des malades « Quel boucan ! » Morgana grimaça, lorsque quelqu'un s'approcha d'eux. Un homme, dans l'âge adulte, et même en âge d'être père « Ah, merci de votre soutient, nous attendions votre aide. Il faut calmer les enfants. Certains ont faim, et beaucoup ont peur. » L'Alfar acquiesça, balayant du regard la cour infantile. Elle se tourna vers la blonde « Je vais essayer de calmer des nouveaux-nés... Mais je doute rester ici. Je vais devenir sourde avant la fin de la journée ! Notre aide serait plus utile ailleurs et... », « Non non ! Restez ici les filles, votre aide nous ait précieuse. Si nous ne nous occupons pas d'eux, ils vont également mourir. Votre présence est importante. » Une femme avait entendu sa conversation. Un peu abattue, soupirant, Morgana se dirigea vers des landaus, attrapant un des bébés rougis par les pleurs et les efforts pour crier.

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Ven 03 Juil 2015, 23:08


Halynor aussi s'inquiétait pour sa famille. Elle se demandait s'ils allaient bien lorsque Morgana s'interrogea au sujet de son père, se murmurant une question à elle même. D'ailleurs, cela avait interloqué la jeune fille pendant de brèves secondes : qui était donc son père ? Quelqu'un d'important, sans doute, s'il pouvait agir pour Mégido. Peu importe, ce n'était pas le sujet pour l'instant. Elle écoutait attentivement la petite brune et acquiesça lorsqu'elle pris la décision de se rendre au palais. C'était la meilleure chose à faire et elles seraient peut-être plus en sécurité qu'entre les décombres fumants de la citée. Elle emboîta le pas à Morgana en puisant dans les réserves de son énergie. Elle était épuisée mentalement et physiquement, mais elle ne tenait pas à se montrer faible, il fallait garder la tête haute, au moins par respect pour ceux qui n'avaient plus rien et comptaient sur l'aide qu'elle pouvait apporter, même si c'était peu.

En marchant, elle évitait les pierres, morceaux de bois, et autres objets calcinés qui jonchaient le sol. En même temps que Morgana, elle évita l'homme qui courait, complètement affolé. Encore un qui avait dû voir sa vie se briser sous ses yeux. Halynor senti une boule se former dans sa gorge, elle était émotive mais ne le montrait pas, sauf quand le trop plein d'émotions se faisait ressentir. Elle se concentra sur la voix de sa compagne pour comprendre ce qu'elle disait au lieu de s'occuper l'esprit à plaindre les civils. La petite brune avait raison, il fallait se rendre à l'évidence, elles ne pourraient pas combattre, même à deux. « Vous avez raison, on pourra peut-être se rendre utile dans une infirmerie. » Quand elle prononça ces paroles, elle eut l'étrange réflexe de la vouvoyer encore alors qu'elle connaissait maintenant son prénom. C'était une fille qui devait avoir son âge, un peu moins peut-être. Chez les élémentals, il est plutôt commun de tutoyer quelqu'un une fois qu'on lui a parlé, mais il émanait une certaine prestance de Morgana et Halynor ne voulait pas prendre le risque de l'offusquer une seconde fois. Elle était peut-être froide et rustre, mais lorsqu'elle parlait à quelqu'un elle essayait de s'adapter à cette personne, alors elle s'adapterait à Morgana, au moins pour la politesse.

Une fois qu'elles étaient sur la place du palais, elle put constater qu'ici aussi il y avait eu des dégats, mais peut-être moins que dans le reste de la citée. Néanmoins, tout le monde était venu se réfugier ici, il y avait de tout, des enfants, des vieillards, des parents qui appelaient leurs progénitures avec inquiétudes parce qu'ils ne les trouvaient pas. Elle obtempéra lorsque la dirigeante les envoya derrière le palais. Halynor était stupéfaite en découvrant le camps qui avait été installé à la va vite. Aeden n'avait vraiment rien vu venir et l'infirmerie, si on peut appeler cela comme ça, qui était installée n'était qu'un mouroir où une odeur de mort régnait en maître. Elle pris une bouffée de cet air putride pour se calmer un peu et ne pas céder à la panique. Morgana était également choquée de voir les victimes presque empilées les une sur les autres, c'était une vision d'épouvante que garderaient en mémoire les deux jeunes filles pour un long moment, certainement.

Lorsque la femme s'approcha des deux jeunes filles et leur intima l'ordre d'aller aider au secteur des enfants perdus, Halynor se demanda comment est-ce qu'elles pourraient aider des enfants alors qu'elles étaient elles même à peine entrées dans l'adolescence. Certes, l'élémentale faisait plus que son âge et Morgana semblait être plutôt intelligente également, mais tout de même. Toutes deux se rendirent tout de même à l'endroit où les enfants étaient placées. A cet instant, son coeur se brisa sous le coup de la tristesse. Il y avait plus d'enfants qu'elles n'imaginaient et seulement quelques personnes pour s'en occuper, mais bien trop peu à son goût. Les petits visages étaient tous couverts de poussières et les larmes marquaient leur visage. Ils appelaient tous quelqu'un, leur mère, leur père ou des noms presque incompréhensibles. A la remarque de la petite brune, un léger sourire se glissa sur les lèvres d'Halynor. Elle ne se moquait pas, c'était plutôt une approbation, c'est vrai qu'il régnait ici une cacophonie assez impressionnante.

Après l'intervention de la femme, elle laissa Morgana se rendre vers les nouveaux nés, et elle se dirigea vers les enfants un peu plus grands, entre deux ans et cinq ans. Elle s'approcha d'eux, un peu timide, les grands yeux des enfants la fixaient. Elle leur sourit et s'accroupit au milieu d'eux. Un enfant vraissemblablement moins timide qu'elle s'approcha de sa personne. Malgré son jeune âge, il avait le visage marqué par l'inquiétude. Il la sonda de ses yeux noisettes et bredouilla quelques mots qu'elle ne comprit pas. Il s'accrocha alors à sa robe et aux coins de ses yeux on pouvait voir perler des larmes. Il reprit sa phrase plus clairement en voyant qu'Halynor n'avait eu aucune réaction : « Elle est où ma maman ? ». Elle lui prit doucement sa petite main entre les siennes. Ce petit bonhomme ne devait pas avoir plus de quatre ans et ça allait être difficile de dire à cet enfant qu'elle ne savait pas où était sa maman. « Elle va venir, pour l'instant il faut que tu attendes sagement avec les autres. Comment tu t'appelles ? » La jeune fille lui sourit tendrement, essayant de ne rien montrer de son émotion à l'enfant. Si elle craquait maintenant, il allait paniquer. Il hésita d'abord à répondre, triturant la robe qu'il avait entre ses doigts, puis il se décida à répondre au bout de quelques secondes : « Eliot. », « Bien, Eliot. Je m'appelle Halynor. Et tu vois l'autre jeune fille là bas ? Elle s'appelle Morgana. Nous sommes venus pour aider les enfants comme toi à retrouver leur maman. » Eliot semblait interloqué. Il regarda dans la direction que lui avait indiqué Halynor afin de voir qui était Morgana. Cette dernière était toujours affairée à essayer de calmer un bébé qui était inconsolable.

« Allez, viens, je vais te la présenter. » Elle n'était pas sûre que ce soit une bonne idée, mais il fallait bien qu'elle occupe l'enfant. Elle se redressa donc, sans mâcher la main du petit garçon et s'approcha de Morgana. Elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche pour faire les présentations qu'un brancard passa à toute vitesse en leur barrant la route. Une femme était allongée dessus, inconsciente. Eliot lui lâcha la main en voyant la personne qui était dessus : « Maman ! ». Ce cri glaça le sang d'Halynor qui regarda Morgana. Elle eut le réflexe d'attraper le petit avant qu'il se lance à la poursuite de sa mère. Elle espérait qu'une chose, c'est qu'elle soit seulement inconsciente.
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Dim 09 Aoû 2015, 11:45


Morgana se sentait dépassée par les évènements. Elle n'était pas faite pour être nurse, ni même aider des gens aussi malades et souffrants. Elle était venu visiter un ami à elle, particulièrement aimant et avec qui elle voulait s'entretenir, mais elle était arriver dans un chaos sans nom, et voilà qu'après présent elle berçait tendrement un nouveau-né pour le calmer.
Le front transpirant, elle reposa le petit, à nouveau calme, dans la couche prévue à cet effet, et se retourna vers le reste. Il y en avait tellement à nourrir et à s'occuper, sans compter des grands enfants devenu dépressifs en voyant leur ville et leur parents mourir. Halynor arriva avec un petit garçon un peu perdu. Alors qu'elles se faisaient face, l'une de chaque côté de la voie principale, un brancard passa à toute vitesse, porté par des gens encore valides, pour être directement emmené à l'infirmerie derrière  le Palais. Visiblement mère de l'enfant que l'Elementale tenait, cette dernière le rattrapa rapidement pour ne pas qu'il rejoigne cette mère complètement détruite et peut être déjà en état de décomposition.
Morgana s'essuya les mains sur sa robe déjà bien salie, et attendit que la blonde la rejoigne. L'Alfar s'occupa du garçon qui pleurait « Viens, tu ne dois pas rester là, c'est dangeureux. », « Mais... Maman... Maman... » Elle soupira, lasse. Dans la nursery, elle trouva une personne à qui refiler le gosse, de manière à s'en débarrasser proprement.
Une fois près d'Halynor, elle lui dit « Nous ne sommes clairement pas qualifiées pour aider cette ville. Je suis déjà épuisée. Nous avons couru, marché, bercé, cherché... Ca m'a épuisé. Et je ne veux pas faire un tour à l'infirmerie. Le sang... Très peu pour moi, surtout que je le sens d'ici. » Elle n'avait pas de force pour déplacer les décombres, pas assez de magie effective pour aider les blessés, et pas assez d'énergie morale et physique pour s'occuper des mômes. Décidément...

« Avant d'aller aider des inconnus, j'aimerai retrouver mon ami. Tu n'es pas obligée de m'accompagner si ça te dérange. Enfin, c'est comme tu le souhaites. » La fille haussa les épaules, avant de partir. Dans la garderie d'enfants, une femme l'interpella « Ne partez pas ! Nous avons besoin de vous ! », « Excusez nous, nous ne pouvons pas rester. Lâchez mon bras s'il vous plait. », « Oh... » Dans l'action, l'inconnue n'avait pas vu qu'elle lui avait attrapé le bras dans l'espoir de la retenir. Morgana jeta un coup d'oeil à sa collègue, avant de se voir libérer de l'emprise de la gardienne. Reprenant sa route, elle s'engouffra dans une rue principale.
Les obstacles étaient certains, et il était difficile pour elle d'évoluer dans cette direction avec tous les décombres et les incendies « Cette ville est sur le point de rendre définitivement l'âme... » Elle l'avait dit un peu plus tôt également, mais ce constat s'avérait de plus en plus vrai, et de plus en plus proche... Il ne servait même presque à rien de tenter de sauver le reste des gens.
S'aidant comme elle pu, elle finit par arriver dans un coin de ville assez touché par les effondrements. Peu de personnes aidaient de ce côté là, et elle pressa le pas pour trouver l'habitation exacte de son ami. Si au début elle ne voulait pas paraitre sous les traits de sa mère, en somme une elle plus adulte, elle n'avait plus vraiment le choix cette fois-ci « Sa maison doit être par ici... Lester ? Lester ?! » Elle l'appela, scandant son nom, avant de tourner à une rue, là où, effectivement, il y avait sa maison. Répartie partout sur le sol et la chaussée, dans des millions de gravats « L... LESTER ! » Elle s'étouffa en voyant ce tableau macabre.

Se dépêchant, ne prenant pas cas de sa collègue pour l'instant, elle monta sur les premiers débris en criant le nom de l'homme. Décalant des pierres, elle finit par voir une main « Halynor ! Ici ! Viens m'aider s'il-te-plait ! » La petite fille était au bord des larmes, ses yeux brûlants, et s'arrachant les ongles en grattant la pierre froide. Dégageant alors ce corps petit à petit, elle vit l'homme ouvrir les yeux. S'il vit une jeune fille, la seconde d'après ce fut une magnifique femme. Comme pour justifier son apparence à sa collègue, elle la regarda « Il me reconnaitra mieux de la sorte. Lester ? Lester tu m'entends ? », « Sv... Oh... Morgana, tu es finalement venue... » Le type se mit à sourire, essayant de toucher sa joue, mais ne touchant que sa cuisse, posée près de son visage « On va te sortir de là, ne bouge pas ! » Se levant complètement, elle chercha atour d'elle quelque chose qui pourrait l'accueillir, tel qu'un matelas. Dans l'euphorie elle ne vit rien, ses yeux devenant aveugles de tout, imbibés d'eau plus qu'ils n'auraient dû l'être. A ses pieds, sa robe fut tirée. L'homme s'accrochait à ses pans, et Morgana n'eut d'autres choix que de se baisser, le relevant pour prendre sa tête dans ses bras « Lester, Lester écoutes moi, restes avec moi, je vais te sortir de là... ! » Affolée elle se tourna vers son amie « Je... Je ne sais pas quoi faire. Il compte pour moi et je... » Elle ne pouvait parler, et se refusait de pleurer. Seulement, l'homme était trop lourd pour le soulever. Cherchant dans une petite sacoche qu'elle avait sur elle, elle en sortit une petite gourde, où elle força son ami à s'abreuver malgré sa semi-conscience « Je ne sais pas si... Est-ce judicieux pour moi de rentrer chez moi, avec lui ? Je ne sais pas... J'ai l'impression que ma tête va exploser. » Elle chuchotait à la blonde et, pourtant, elle avait l'impression de hurler. Morgana gérait mal le stress et vivait encore plus mal cette situation qui la touchait de près.

Le temps qu'une décision soit prise, l'Alfar caressait doucement la joue du malade. Elle lui apporta de l'affection, presque de l'amour, nettoyant son front de la poussière, et n'hésitant pas à le coller à elle pour lui donner de sa chaleur. Avec ses blessures, il se refroidissait, commençant à s'engourdir. Même si elle l'emmenait à l'infirmerie, est-ce que quelqu'un s'occuperait de lui avant qu'il ne meure... ? Pas sur, surtout qu'il n'était même pas élémental, alors pourquoi s'en occuperaient-ils ?

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