Syarine avait reçu une bien étrange lettre dernièrement. Déjà qu'il y avait de l'agitation avec les tremblements récents, voila qu'en plus il recevait un courrier de l'ultimage en personne. Ou plutôt, deux. Le premier fut en réponse à son investissement en tant que coffrien. Il avait reçu des remerciements de la part d'Edwina Nilsson, chose qu'il n'appréciait pas comme à son habitude mais à laquelle il s'était préparé en acceptant un tel poste. Elle lui avait même offert des terres, certes petites selon elle mais déjà bien assez grandes pour quelqu'un comme l'adolescent, qui se considérait bien trop comme un vagabond pour imaginer un jour posséder quelque chose du genre. Il n'était d'ailleurs pas encore certain d'accepter ce cadeau. Puisqu'il avait la possibilité de refuser non ? L'ultimage avait bien dit "possibilité d'acquérir". Au pire, il les lèguerait à un autre Magicien dans le besoin, ça ne serait pas perdu. Mais certainement pas à ses enfants en tous cas contrairement à ce qu'insinuait Edwina. Il  n'imaginait pas un seul instant en avoir un jour. Pour ça, il faudrait déjà s'intéresser à une relation de couple...
Mais ce n'était pas cette lettre qui bouleversait ses projets aujourd'hui. Peu de temps après cette première, il en avait reçu une seconde. Dans un premier temps, le garçon avait cru que l'ultimage, dans une grande impatience, lui réclamait une réponse quant aux terres qu'elle lui proposait. Mais en lisant le contenu du pli, il y avait découvert tout autre chose. Il devait retrouver l'archimage Kirak dans le quartier résidentiel du Continent du Matin Calme le lendemain de la nouvelle lune. C'était... très précis. S'il avait été convenu avec de dernier qu'il s'y trouve, cela n'aurait pas été si étonnant. Mais vu le reste de la lettre, il n'était pas si certain que ce cher Kirak soit au courant qu'on le cherchait, et donc peut-être n'avait-il pas révélé à qui que ce soit l'endroit où il se trouverait à ce moment là.

Effectivement, la suite des directives était assez étranges et particulières. Syarine allait devoir prétexter que la reine courrait un grave danger, s'étant aventurée dans le Chemin de Lyre alors que Lord l'y attendait, la faisant alors prisonnière. Ce dernier aurait alors demandé à Kirak en personne de venir les rejoindre et... c'était tout. Un peu léger selon le Magicien, qui n'était vraiment pas adepte du mensonge. Disons plutôt qu'il dissimulait bien, mais quand il s'agissait de mentir ouvertement en détournant totalement la vérité... c'était une toute autre paire de manches. Evidemment, pour achever d'en faire définitivement une "bonne nouvelle", le garçon se trouvait sur le Continent Dévasté lorsqu'il reçu la lettre, or il devait se rendre sur le Continent du Matin Calme. Autrement dit, il s'agissait des deux continents touchés par les séismes, et il allait devoir traverser l'océan pour atteindre sa destination alors que les flots étaient de plus en plus agités. Puis, bien sûr, il leur faudrait les reprendre de nouveau pour atteindre le Continent Naturel où se situait le Lac de la Transparence, qui leur permettrait d'atteindre finalement le Coeur Bleu. Ca faisait beaucoup de détours tout ça, et tout autant de dangers éventuels...
Pourtant, malgré les risques et le fait qu'il se voyait mal mentir, Syarine n'hésita pas un seul instant avant d'accepter. Il ne remit même pas en cause la véracité de la lettre. Il y aurait eu de quoi en plus, la demande étant assez originale et douteuse tout de même et la raison inexistante, ou tout du moins n''était-elle pas expliquée à l'exécutant qu'était l'adolescent. Mais il faisait confiance à l'ultimage, aussi se lança-t-il sans tarder dans sa quête.

Le voyage fut mouvementé, mais une accalmie passagère nous permit d'arriver sans encombres à bon port. Syarine avait profité du trajet pour tenter de monter un plan digne de ce nom. Il avait eu une idée plutôt intéressante et sûrement efficace, chose à vérifier auprès d'un archimage cependant. Habitué à dissimuler les choses avec aisance, le garçon avait développé un certain charisme malgré sa repoussante apparence. Les gens, quand ils parvenaient à le comprendre à travers ses propos bien souvent incohérents, lui faisaient tout de même confiance, même s'ils espéraient secrètement ne plus le revoir par la suite et qu'il s'en irait le plus vite possible pour ne plus avoir à supporter son étrangeté et sa laideur. Restait à savoir si cela fonctionnerait auprès de Kirak. Là était toute son idée : il ne lui parlerait pas, se servant de moi comme intermédiaire pour communiquer par télépathie. De cette façon, les intentions disparaîtraient et le mensonge serait bien plus difficile à percevoir, seuls les signes physiques pouvant le trahir. Pour ça, son énorme chapeau cachant grandement son visage et une habitude à la nonchalance allaient l'aider à parfaire son jeu.
Comme convenu, l'archimage était à l'endroit désigné. Syarine était du genre direct dans ses relations avec autrui et il ne se fit donc pas attendre pour aller au vif du sujet, attendant cependant que je prenne place à côté de Kirak, qui ne pouvait ni me voir ni m'entendre. Je plaçai ma main sur son front, puis je levai mon pendule pour que le lien psychique avec le Magicien se fasse avec le moins d'interférence possible.

"Bonjour. Syarine. Enchanté. Ultimage. Lyre. Piège. Prisonnière. Lord. Kirak demandé. Me suivre."

"Je ne suis pas certain de tout comprendre jeune homme. Est-ce une plaisanterie ? Je n'ai pas de temps à perdre, alors venez-en au fait voulez-vous ?"

Peut-être un peu trop bref et résumé comme discours. Syarine se mit à ralentir son débit et reprit en développant un peu plus afin d'être totalement compris par l'archimage. En revanche, ce dernier ne sembla pas surpris qu'on lui parle par télépathie, comme si c'était monnaie courante dans son milieu.

"L'ultimage Edwina a été faite prisonnière alors qu'elle se rendait au Chemin de Lyre par un piège de Lord qui la retient contre son gré et qui a demandé qu'un archimage vous en l’occurrence vienne le rejoindre, Kirak pour être précis il a dit je ne sais pas pourquoi, j'étais juste là il m'a dit de vous chercher que c'était important, une question de vie ou de mort c'est ça !"

Heureusement qu'il s'exprimait par télépathie, nul doute qu'il se serait trahi sinon. Il avait bien fait de porter son chapeau aussi, car son visage pouvait tout autant révéler la supercherie actuellement. Mais la chose semblait passer, ou du moins Kirak le laissait-il croire. Ou bien peut-être avait-il eu un petit coup de chance vu la réponse que lui fit l'archimage.

"Un chapeau démesuré et une façon très particulière de s'exprimer... Je crois bien savoir qui tu es jeune homme, Virial m'a parlé de toi. L'un de nos tout derniers coffriens n'est-ce pas ? Il m'a aussi dit que tu étais digne de confiance et méritant. Je suppose que je peux te suivre, mais j'espère que tu ne vas pas me faire perdre mon temps. Cette histoire me semble louche, mais si elle s'avère véridique, elle est aussi très inquiétante. Allons-y."

Visiblement, Kirak n'était pas totalement convaincu, mais suffisamment tout de même pour se prêter au jeu. Il n'en fallait pas plus, le plus important était qu'il suive Syarine.
Le voyage fut plus mouvementé cette fois-ci, mais l'archimage ne se déplaçait pas dans de petites embarcations fragiles. Ils arrivèrent ainsi sains et saufs sur la terre ferme avant de se diriger vers le Lac de la Transparence. Le voyage fut moins pénible sur le continent, et finalement ils atteignirent leur destination plus vite qu'il n'y parut. Ils n'eurent plus qu'à rejoindre le Coeur bleu par le ponton y permettant l'accès, avant de prendre le Chemin de Lyre puis de se laisser aspirer par un portail qui les mena droit au Temple de Lyre. Sa mission venait de s'acheter manifestement, il avait accompli sa part du marché. Toutefois, contrairement à son habitude où il s'éclipsait très vite, Syarine décida de rester, ne serait-ce que pour voir pourquoi on lui avait demandé d'accomplir pareille tâche. Puis savait-on jamais que l'on ait encore besoin de lui ! En revanche il se rendit invisible, il ne fallait pas trop lui en demander non plus. Ainsi si finalement il était amené à partir discrètement comme il avait pour coutume de mener ses sorties, le travail serait déjà partiellement commencé.

Mots et gains:

Nombre de mots et Gains:

" Eh bien Anita, cela fait longtemps que je ne t'ai pas vu traîner par ici. C'était le magicien qui lui avait fait découvrir le Cœur bleu, celui qui l'avait conviée à devenir Coffrien ; elle lui sourit naturellement, c'était une apparition des plus souhaitables.
- Bien le bonjour, en effet je venais régulièrement ici lorsque mon maître m'y escortait. Il la lâcha, un doux sourire aux lèvres, à songer à ce fameux maître.
- Talon admirait l'atmosphère qui y plane, c'était un lieu de quiétude pour lui. Il s'arrêta dans ses racontars lorsqu'il remarqua la mine plutôt morne de la jeune fille. Tu m'as l'air bien pâle aujourd'hui, enfin plus que d'habitude, sans offense. Elle jeta un rapide coup d'œil en direction de Virial plus loin et prit son courage à deux mains pour tenter une approche.
- Je dois faire part à l'Archimage Virial d'une urgence capitale, pourriez-vous m'accompagner s'il vous plaît ? " Elle préférait autant se retrouver auprès de quelqu'un sur qui compter que d'affronter seul le puissant mage.

" Archimage, je vous présente Anita Akio, la petite nouvelle parmi les Coffriens. Vu la petite réaction d'étonnement qu'il eut, elle en conclut qu'il la reconnaissait.
- Votre nouveau collègue ici présent m'a parlé de vous, il semblerait que vous avez une lacune en terme d'enseignant… Elle baissa légèrement la tête mais ne braqua pas son regard autre part que dans ses yeux.
- Oui Archimage, mon mentor a disparu, mais je fais des efforts pour parfaire mon entraînement et je mets tout mon cœur à la tâche qui m'est incombée par les Coffriens. Elle se rendit compte alors d'un oubli et s'empressa de réaliser une révérence. Pardonnez-moi d'avoir omis les règles de politesse : enchantée de vous rencontrer, Archimage Virial. Elle ne fit pas attention si le geste le toucha mais c'était un début.
- De même, jeune fille. Vous bouillonnez d'envie de parler, j'imagine que vous avez quelque à chose à me confier ? Elle profita d'un peu de silence pour ordonner correctement ses mots.
- Archimage, j'ai été mise au courant d'un grave danger : l'Ultimage Nilsson s'est aventurée non loin du temple de Lyre, et l'Empereur noir Lord lui a tendu une embuscade. Il a exigé votre présence, sans plus de précision… Le Coffrien était effrayé et l'Archimage semblait impassible quant à cette histoire.
- Étiez-vous sur place lorsque l'embuscade a eu lieu ? C'est là que son alibi se compliquait, heureusement qu'elle avait encore un peu de matière grise en réserve.
- Non messire, je l'ai su en ouvrant un coffre d'urgence, un message s'y trouvait et celui-ci s'est évaporé après ma lecture. Pour éviter les espions, voulait-elle supposer, mais l'Archimage n'était pas bête : il se ferait la conclusion tout seul. Elle se félicitait elle-même d'avoir usé de ses capacités de Coffrien pour inventer la supercherie, elle s'étonnait à vrai dire.
- Si je puis me permettre, Archimage, Anita n'est pas du tout du genre à faire des canulars…
- Je le vois bien. Il se dirigea vers une embarcation. Ne perdons pas plus de temps. " Qu'il soit convaincu ou non, l'essentiel c'est qu'il s'y rendait.

Mots & Gains:

la jeune magicienne regarde avec une certaine appréhension la lettre lui ayant été donné. Ses yeux parcours plusieurs fois les quelques lignes calligraphié sur la lettre sans qu'elle ne parvienne à réellement comprendre ce que cela signifie. A cette instant, il ne fait aucun doute pour elle que ceci est une erreur, que la lettre ne lui est absolument pas destinée et que cette tâche aurait dû être donné à une personne plus importante qu'elle. Elle reste donc ainsi incapable de bouger, avant de secouer la tête et regarder autour d'elle. Le lac de la transparence s'étant devant ses yeux, miroitant à la lumière du soleil et malgré les évènements perturbant le monde, il ne semble pas être troublé un seul instant. Quelques secondes se passent durant lesquelles elle ne quitte pas le lac des yeux, s'imbibant de cette sensation de calme et de bien être. Finalement, elle replie délicatement la lettre avant de la remettre dans une des poches de sa cape et se détourne du lac. Perdue dans ses pensées, elle regarde les gens l'entourant, cherchant qui est susceptible d'être ce dénommé Nylmord. Elle a beau se trouver à l'endroit précis marqué sur le papier, cela ne l'empêche pas de n'avoir qu'une vague idée de l'homme qu'elle va devoir aborder. Et plus gênant que de ne pas savoir à qui elle va devoir s'adresser, c'est la manière dont elle va le faire qui la bloque. Bien que n'ayant que de très lointains rapport avec sa race le nom des Archimages ne lui est pas pour autant inconnu. D'autant plus quand il s'agit du nom du bras droit de la reine en personne. Elle est en train de regarder la foule quand une personne lui tapote doucement l'épaule, la faisant sursauter et se retourner précipitamment. Elle se retrouve alors face à un homme d'un certain âge dégageant une certaine puissance. La jeune fille reste quelques secondes sans savoir quand dire et finalement, c'est l'inconnu qui prend la parole. "Puis-je vous aider ? Vous semblez perdue et ne pas savoir où vous rendre ou même ce que vous faites ici." un petit sourire rassurant se dessine sur son visage alors que Luxariell bégaye quelque chose. "Heu... Oui, je... je cherche l'Archimage Nylmord... j'ai.. j'ai reçu une missive me demandant de me rendre dans le cœur bleu avec lui."

Le silence reprend sa place entre les deux alors qu'autour d'eux, les gens commencent à partir, probablement à cause de la présence de l'Archimage. "je suis Nylmord. Cependant, je suis désolé, mais je crains ne pas pouvoir vous venir en aide et répondre à la demande de cette lettre. Je ne vous connais pas et je n'ai pas non plus vu cette lettre, vous comprendrez que je ne puisse vous suivre dans ces conditions." A ces mots, le visage de la jeune magicienne s'empourpre et elle se croise ses mains dans un signe d'anxiété. "Oui... Oui, je comprends mais... Mais si j'ai reçu cette lettre, c'est qu'il doit s'agir de quelque chose d'important non ? Si... Si vous le voulez, je peux vous montrer la lettre ? Vous saurez que je ne mens pas ainsi ? Cela vous irait ? " Une lueur intéressée s'allume dans le regard de l'Archimage alors qu'il refait face à Luxariell. Néanmoins, au moment ou ce dernier ouvre la bouche, une main se pose sur l'épaule de la jeune femme. "Excusez-moi de mon effronterie Archimage, mais je pense que vous devriez l'écouter. Et ne pas demander à en savoir plus. j'ai reçu cette lettre moi aussi et je peux vous assurer que vous n'avez rien à craindre."  

Le vieil homme plonge son regard dans celui de l'inconnu venant de prendre la parole. Pendant un instant, il hésite à parler, à lui dire de ne pas se mêler de cela, que sa décision est prise et qu'il ne suivra pas une inconnue dans le cœur bleu sans une excellente raison. Finalement, il se contente de pousser un très léger soupir avant d'acquiescer d'un petit signe de tête. "Très bien, j'accepte, mais soyez sûr d'une chose tous les deux. S'il se passe quoi que ce soit, vous répondrez de vous action devant la reine elle-même. Alors, réfléchissez bien à ce que vous voulez faire." Ces paroles font reculer Luxariell de quelques pas. La main du magicien lui étant venu en aide se pose alors dans son dos et il lui offre un grand sourire afin de la rassurer. "Très bien monsieur, il en sera fait ainsi. Afin de vous prouver que nous ne prévoyons rien, voulez-vous choisir une autre personne afin de nous accompagner ?" Sans se retourner, Nylmord continu sa marche vers le ponton donnant sur le coeur bleu. "Non, cela ira. Je n'ai pas le temps d'aller chercher quelqu'un de confiance et toutes les personnes ici présentes sont potentiellement vos complices. Allons au plus vite dans le coeur que tout ceci soit terminé."

Le petit groupe ce m'est alors en marche vers le ponton donnant sur le coeur bleu. pas un mot n'est échangé entre eux et ce silence ne fait que tourmenter Luxariell, incapable de comprendre ce qu'il se passe et la portée que pourrait avoir cette action si quelque chose venait à mal se passer. A de nombreuse reprise elle ouvre la bouche afin de parler, de demander des informations, des pistes, quoi que ce soit pouvant l'aider à cerner un petit peu mieux la situation, mais à chaque fois, la présence de l'Archimage suffit à la faire changer d'avis. C'est donc sans un seul échange que le petit groupe s'avance sur le ponton et saute dans l'eau afin de rejoindre le cœur bleu.

A peine est-elle arrivée dans ce lieu de magie et de rêve, à peine le paysage c'est-il dévoilé à ses yeux que la jeune magicienne vacille. Tout autour d'elle respire le calme, la magie et la pureté. Non loin d'eux, un cerf bondit entre les feuillages s'arrêtant un instant afin de les dévisager, de leur faire comprendre grâce à son regard qu'en cet endroit ils ne valent pas plus que lui puis tranquillement, aussi tranquillement qu'il est venu, il s'enfonce entre les herbes. "Cet endroit est magnifique.." A peine plus qu'un murmure qui n'est pas perçus par Nylmord déjà légèrement avancé sur le chemin mais qui n'échappe pas aux oreilles du second magicien. "N'est-ce pas ? Cependant, je suis désolé de vous perturber dans vos rêveries et vos envies de découvertes, mais nous avons autre chose à faire." Sa voix fait sursauter Luxariell, ne s'attendant pas à une réponse. Elle le regarde un instant avant de hocher la tête. "Oui... Excusez-moi, allons-y."

De nouveau un voile de silence se pose sur le petit groupe et durant leur marche aucun ne parle, tous perdus dans leur pensée. Luxariell occupé à dévisager l'endroit, à chercher à comprendre, à déceler le moindre mystère passant devant ses yeux, sans y parvenir toutefois, se retrouvant juste avec une multitude de questions en plus. L'Archimage quant à lui c'est cloîtré dans ses pensées, cherchant à comprendre la raison de sa venue ici et surtout, souhaitant au plus vite voir tout cela se terminer. Le magicien étant venu en aide à Luxariell guide le groupe et se concentre, autant pour ne pas se tromper de chemin que pour garder tout ce petit monde à l'œil. Il sait comment se passe chaque première visite du coeur bleu pour les personnes étant un minimum curieuse, il suffirait d'un élément sortant un minimum de l'ordinaire pour qu'elle sorte du chemin. Et ici-bas, ces éléments ne manquent pas

Après plusieurs minutes de marche à travers le chemin de Lynn, plusieurs minutes que chacun passe en s'occupant comme il peut, plusieurs minutes qui passent comme une éternité en ce lieu, ils arrivent enfin devant une sorte de portail. A la vision de ce dernier, l'Archimage comme Luxariell émettent une réserve. Un petit sourire moqueur vient alors naître sur les lèvres de leur guide. "N'ayez crainte, cela peut sembler surprenant à voir, mais une fois cela passé, nous devrions être tout près de notre objectif. Et vous pourrez alors très vite reprendre vos affaires. Ceci est un marché correct, vous ne pensez pas ?" De nouveau Nylmord toise le jeune homme, profondément agacé par son arrogance et son effronterie. "Très bien, cela me va. Mais je vais le répéter une dernière fois. Si j'ai fait tout cela pour rien, vous allez avoir des problèmes. Et votre manière d'agir et de parler ne va pas réellement dans votre sens, méfiez-vous." Le jeune homme semble chanceler un bref instant face à l'Archimage. Puis, sans rien dire de plus, il ouvre la marche, rapidement suivis de Nylmord et de Luxariell.

Une fois le portail passe, le temple de Lyre leur fait face du haut de sa grandeur. Ouvrant toujours la marche, le jeune homme pénètre dans le temple, rapidement entouré d'un faible halo bleu clair. Luxariell se retrouve rapidement dans la même situation à la différence que son halo est d'un bleu plus foncé. L'Archimage les suit alors que le guide regarde son halo prendre forme et se colorer, un léger sourire sur les lèvres. "C'est bon, nous avons fini."

1519 mots:

Merci pour ce super LDC *0*

Lady Antigone Borgia maugréait tout bas, les lèvres pincées et les doigts crispés. De temps à autre, elle aboyait un ordre, à peine lâché d’entre ses dents. D’un pas lent et pesant, elle dessinait de larges cercles autour de la demi-douzaine de Mages Noirs qui s’affairaient près d’un gros chaudron, crachant et projetant des fumées noires et nauséabondes. « Plus vite. » marmonna-t-elle, agacé par la lenteur de ses sbires. « Le philtre doit être parfait. » Il s’échappait de la petite pièce une odeur infecte, qui devait infester le manoir entier. Debout face à la porte entrouverte, Tomoe épiait les préparatifs, la mine sombre et fermée. Elle avait la gorge tellement serrée qu’elle peinait à respirer. « Cette petite sotte n’est pas bonne à porter un enfant. » continuait de pester la vieille Sorcière. « La famille Borgia a besoin d’un héritier, afin de perpétuer la grandeur de sa lignée. » Lazare, son époux, avait été un grand homme, puissant et important. Hector, son fils, était un Chancelier des Ténèbres, fierté du clan et chef incontesté des siens même s’il n’était pas le patriarche. Elias, le fils d’Hector, marchait sur les pas de son père. Il ferait de grandes choses malgré l’idiote et impure qu’on lui avait imposé en fiançailles. Antigone abhorrait la Magicienne, cette adepte de la Magie Bleue qui ne se départait pas de ses vertus malgré les influences. Néanmoins, elle devait accepter sans vergogne les choix du Chancelier et s’occupait de cette enfant encombrante, tâchait de la mener sur un chemin plus confortable. Elle était la femme de son petit-fils adoré. Elle devait enfanter.  « Six ans … Six ans qu’elle est parmi nous et que j’attends. » Les Sorciers s’écartèrent. La potion était terminée. Elle s’approcha de la vieille marmite, une fiole à la main, pour recueillir un peu du breuvage. « Elle aurait déjà dû mettre au monde plusieurs enfants. » Elle contempla la boisson. « Ça devrait faire bouger un peu les choses. » - « Le philtre est très puissant, Lady. » - « Oui, ça ira vite à présent. » - « Je soupçonne cette ingrate d’avoir fait en sorte d’éviter les grossesses grâce à des produits d’infertilité. » - « Elle ne pourra plus échapper à son destin. » - « Non, elle ne pourra plus. » Tomoe était partie, en courant. Inquiète à s’en dévorer les ongles, elle tournait en rond dans sa chambre, plongée dans la pénombre. Les Borgia avaient fui la Prison et les secousses, se réfugiant dans une résidence secondaire dissimulée au pied de la Montagne. Les Sorciers étaient nerveux, anxieux quant aux sorts des leurs. Ils n’en étaient que plus violents, brusques et fourbes. Elias avait rejoint sa femme d’un pas de loup, la fiole à la main. « Bois. » ordonna-t-il d’une voix basse et sèche en ouvrant le flacon. Les yeux humides, la Magicienne secoua la tête. Malheureusement, elle n’avait pas vraiment le choix. Elias lui avait attrapé la gorge pour la plaquer contre un mur, où il la força à avaler le nectar, jusqu’à la dernière goutte. Le goût était abominable mais ce n’était pas le pire. Tomoe pleurait en silence. Elias lui arracha sa robe.

« Elias, où est ton épouse ? » - « Elle est sortie, Grand-Mère. » - « Tu l’as laissé s’échapper ? » - « Mes cousins sont à ses trousses. Elle n’ira pas très loin et … » Il souriait. Il s’était délecté de la scène. « Oui ? » - « J’ai un … très bon … pressentiment. » Antigone sourit à son tour. « Parfait. »

A bout de souffle, Tomoe ralentit l’allure. Elle avait détalé comme si sa vie en dépendait, comme si elle n’avait plus rien à perdre. Elle savait que son geste, futile tentative de mener une existence normale et tranquille, serait payée au prix fort. Pourtant, la Magicienne essayait toujours, gardant espoir de réussir, un jour. Epuisée, elle releva lentement ses grands yeux bleus, scrutant les alentours. Elle était sur les Terres d’Emeraude, incapable de se repérer. « Est-ce que tout va bien, mademoiselle ? » s’inquiéta une femme. Tomoe se retourna dans un bond, surprise et apeurée. Un couple sans âge flânait, des paniers remplis de fruits et de légumes aux bras. Soucieux, ils dévisageaient la jeune fille qui avait piètre allure. Elle ne portait pas de chaussure et ses cheveux blonds étaient emmêlés. Sa robe blanche était abimée, trouée et sale, trahissait la poursuite et les chutes. Tomoe voulut sourire. Elle n’y parvint pas. « Je … Tout va bien, merci. » C’était assez peu crédible. « J’aimerai savoir : où suis-je ? » - « Vous êtes à une lieue du Lac de la Transparence. Nous nous rendons au Cœur Bleu. » - « Oui nous avons reçu une lettre de l’Ultimage. » - « La Reine ? Puis-je … Puis-je voir si ce n’est pas indiscret ? » Sans démontrer de la moindre hésitation, l’homme tendit la lettre. Peu à peu, Tomoe reprenait contenance. « J’absuse mais pourrai-je vous accompagner ? J’ai besoin de me rendre au Lac. » - « Êtes-vous sûre que vous n’avez pas d’ennui, mon enfant ? » Embarrassée, elle frottait ses doigts. « Il est possible que … » Elle s’interrompit. C’était délicat et elle craignait des conséquences de ses aveux à des étrangers bienveillants. Son beau-père était un Chancelier des Ténèbres. Il pouvait les faire du mal. « Je dois me rendre au plus vite au Lac. C’est tout. » Ils étaient de bonnes personnes et comprirent la gêne de leur interlocuteur. Sans poser plus de question, ils firent le chemin en compagnie de Tomoe. La marche avait été hâtive. Même si les informations manquaient, ils avaient compris l’urgence de la situation. Reconnaissante, Tomoe cherchait à être agréable envers ses bienfaiteurs. Elle n’avait plus l’habitude des gens simplement gentils et, à force de côtoyer des Sorciers, avait oublié comment se comporter normalement. Elle parlait peu, se forçant à sourire, à rire. « Prenez soin de vous, ma petite. Prenez soin de vous. » souffla l’un lorsqu’ils furent près du Lac, prêts à rejoindre le Cœur Bleu. « Merci pour tout. » Les Sorciers ne l’avaient pas rattrapé. C’était une première et la Magicienne peinait à croire qu’elle était sur le point de réussir, de plaider sa cause devant la Reine, de l’informer d’un complot et de demander à être protéger. Elle allait pouvoir dénoncer son oncle, cet Archimage corrompu. Tomoe sauta du ponton et la suite, pour son esprit, devint plus floue.

« Où suis-je ? » murmura-t-elle péniblement en se relevant, la tête endolorie. « Au Temple de Lyre. » Elle connaissait cette voix. Le sang de la Magicienne se glaça. D’un bond, elle fut debout, tétanisée devant l’homme qu’elle avait en face de lui. Il n’avait pas changé. Grand et mince, il était des cheveux bruns, un teint diaphane et des yeux gris. C’était Octave Morrigu. Il était l’oncle de Tomoe, l’Archimage Ashiril, celui qui l’avait donné aux Sorciers ; un traitre. « Je ne m’attendais pas à te revoir. » Elle tremblait. « Je suppose que c’était voter but en me vendant à ces gens. » - « Après tout ce temps, j’aurai cru que ton aura aurait changé mais tu es toujours d’un bleu pur et limpide. » - « Pardon ? » Elle finit par remarquer qu’elle irradiait d’un halo lumineux. « Le Temple de Lyre révèle l’alignement. » - « J’en suis le Gardien. J’échappe à la règle. » C’était tellement injuste. Interdite, Tomoe dévisageait son tuteur. Il était un Magicien douteux, qui frôlait avec les limites et qui voulait la fin de la Souveraine Edwina. Il n’y avait aucun moyen de le prouver. Ce serait sa parole contre la sienne. « Tu es une enfant difficile, Tomoe. » - « Je ne suis pas votre marionnette. Je n’obéirai pas. » - « Ma pauvre nièce … » soupira-t-il, faussement affligé. « Tu n’as pas le choix. Tu n’es pas maître de ta vie. Nous t’attendions. » - « Nous ? » Quelqu’un sortit de l’ombre. « Oui, nous. » Tomoe s’était figée sur place. Octave avait prévenu le Chancelier. Il était revenu la récupérer. Le cœur de Tomoe voulut sortir de sa poitrine. « Merci, mon vieil ami. » - « Partez, que l’on ne vous voit pas. » Il agrippa les longs cheveux de Tomoe, pour la traîner sans ménagement.

1 410 mots : J'ai pris Ashiril - qui est l'oncle de mon personnage. Merci beaucoup pour ce lieu. Je prendrai deux points d'intelligence, merci. ^^ Tout a été vu avec Edwina, évidemment !

''Tu n'es pas sensée.. Il est trop tôt pour se sortir du lit, chère sœur. Qu'as-tu à être si matinale aujourd'hui ?
- Un brin de curiosité ?
- Curiosité ? J'ai peur de ne pas comprendre. Pour le chant du coq ou le lever du soleil ?
- Mais voyons, Luli, tu sais bien qu'il n'y a que toi à qui je porte de l'intérêt.
- En ce cas, permets moi de te dire que je te comprends moins encore''

Elle me sourit, délicieusement, de cette frimousse qui n'en restait pas moins celle d'une ange, en dépit de la folie qui la hantait. Jour et nuit, je crus vivre un cauchemar à ses côtés, dans les premiers mois qui s'ensuivirent. Je portais une affection particulière à sa tignasse blonde, et ce quand bien même la vue de cette dernière lui serait insupportable. Et la santé de cet être, si fragile et si précaire, venait de détériorer à nouveau suite à des pluies torrentielles venues du Sud et ayant balayé de la ville toute impureté qui avait pu y demeurer. Chargée de l'entretien de cette maigre pension où elle séjournait, j'y vivais pratiquement moi-même, puisqu'elle était assez grande pour deux. Je veillais à ce que son linge soit propre, son alimentation équilibrée, son sommeil suffisant, en dehors des tâches, plus personnelles, dont j'avais à me charger en parallèle.

À son chevet, je la coiffais pendant qu'elle dégustait une infusion de mon cru tout en se penchant sur un étrange manuscrit. Suivant des yeux chacun de mes mouvements, elle semblait taire quelque chose d'inavouable, et pourtant dans sa frimousse une grimace amusée se dessinait. Outre ses souvenirs qu'elle avait voilé d'elle-même et que son cerveau maniait en permanence, sa personnalité semblait elle-même avoir subi d'étranges changements, devenue tantôt l'enfant que je vis dans ma jeunesse comme un être de lumière, tantôt une femme mûre arborant néanmoins un clair amour fraternel à mon égard. Voire un mélange de ces deux portraits, que j'avais observé du coin de l'oeil. N'ayant pas pour habitude de contrôler les récits de ma sœur, tout en ignorant que cette dernière en ait tenu un jour vu son goût pour la lecture, je me vis étrangement intriguée par son contenu. Car comme elle l'avait si bien dit, depuis qu'elle s'était proclamée recluse, j'étais bien la seule à qui elle pouvait adresser une telle dévotion. Et non pas sans mal, je l'acceptais.

''Que peux-tu bien lire d'un air si passionné ?
- Rien dans l'absolu. Je ne fais qu'observer la couverture, et m'interroger sur son contenu.
- Pourquoi ne pas l'ouvrir ?
- Tu m'en donnes l'autorisation ? Et bien je ne m'en priverai pas plus longtemps !
- Comment ça, je..''

Faisant un tour sur moi-même, je remarquai l'absence du petit enveloppe que j'avais amené plus tôt, et que j'avais perdu de vue, peu marquée par ce que j'avais interprété comme une plaisanterie de mauvais goût. Mon nom ne figurant pas sur le devant, et n'ayant pas osé enlever le cachet, j'étais restée dans l'ignorance, mais de toute évidence, il y en avait une qui ne respectait guère cette prise de position que j'osais croire mienne.

''Rends la moi.
- Arrête je n'allais pas te la voler. Et puis c'est de ta faute de ne pas l'avoir surveillée. Qu'est-ce que tu peux être cruche parfois.
- Iris.
- Et dénué de tout sens de l'humour !
- Elle m'est adressée. Je ne t'ai pas permis d'ouvrir mon courrier à ma place. Rends moi cette lettre.
- AH BIN TIENT TA LETTRE ! Et puis disparaît tant que t'y es''

Et je reconnaissais bien cette fermeté comme celle d'une mère, et cette enfantillages comme ceux d'un enfant qui n'essaie que d'attirer l'attention sur lui. C'était malheureux qu'on en fut arrivées à là.. Je ne pouvais que maudire le destin de nous avoir ainsi assaillit, et de nous avoir, toutes deux, privées de bientôt cinq ans de nos vies respectives…

◊

''Bonjour. Sauriez-vous m'indiquer si un homme répondant au nom de 'Arkas' siège en ces lieux ?
- Il m'est impossible, comprenez, de divulguer ce genre d'informations, demoiselles. Nous...
- Et si tel était le cas ? En quoi seriez-vous intéressée à le voir ?''

Je le considérai, en grand ignorante, d'un air étranger, détaillant son air juvénile, comme sa tenue, on ne peut plus propre sur lui, et parfaitement ajustée à son anatomie frêle. J'envisageai l'espace d'un regard que de l'Archimage il put être question, mais sut instantanément m'être trompée. La femme à mes côtés, ayant de toute évidence déjà côtoyé de tels hommes, ne fut pas ébranlée le moins du monde par cette apparition inopinée.

'' Nous cherchons à nous entretenir avec l'Archimage Arkas ''

Il eut l'air de maudire cette dénotation, et craindre la réaction si vive de l'aubergiste à ses côtés. Visiblement, l'homme avait plutôt cherché à dissimuler son identité, et sûrement avait-il raison, de par sa position non négligeable en l'état des choses. Une brève entrevue m'avait opposée à une amie avant mon départ, et cette dernière, bien que peu connaisseuse de la culture de mon peuple, ne cessa de soutenir le choix de prendre son recul, et de chercher à s'approcher du malheur, de façon à l'étudier, tout en ne quittant guère ses positions et ne donnant guère, de ce fait, aux autres l'opportunité de profiter de ses faiblesses. La chasseuse avait par ailleurs fortement recommandé le respect total des consignes rédigées dans cette mystérieuse missive, comme assurée de sa véracité, et de ce que l'Ultimage préparait en la rédigeant. Elle se fit ma protectrice sur une partie du chemin, jusqu'à s'apercevoir que d'autres partageaient ma tâche, et que la jeune femme qu'on avait croisé en chemin s'avérerait bien plus pertinente dans la tâche qui l'incombait. Nous traînant à l'étage, il chercha à connaître, comment lui en vouloir, les raisons de notre présence.

'' Il est un homme très pris vous savez. J'ignore encore comment vous êtes parvenues à trouver sa trace, mais...
- Je ne suis qu'une messagère, et il est de mon devoir de transmettre ce qui a amené ma présence ici. m'exprimai-je dans un premier temps, sans prendre en compte l'avis de Yuanji, ma partenaire. Nous étions sensiblement sur la même longueur d'onde, et je ne saurais dire comment, mais notre conception des faits était considérablement la même. Quoique plus jeune de quelques années, elle respirait une maturité qui me plaisait bien.
- Et pour ma part, je ne saurais partir sans avoir pu m'adresser à l'homme en question ''

Il prit congé, décidément contrarié cela dit.

'' Comment est-elle, Leigh ?
- Je crains que nous n'ayons affaire à un duo, monseigneur.
- Je crus comprendre qu'elles cherchaient à tout prix à me voir, et qu'elles avaient prétexté être 'messagères' ?
- Tout à fait, sire.
- Ont-elles mentionné de qui ?
- De l'Ultimage en personne, d'après leurs dires.
- Ni plus ni moins.. Et que saurais-tu m'en dire ?
- Toutes deux ont l'air de faire preuve d'une grande maturité. L'une a simplement l'air d'une femme instruite et décidée, tandis que l'autre, par son éclatante beauté, prime beaucoup plus sur le charisme et la portée de sa pensée.
- Fais les donc entrer, va. À quoi cela pourrait bien servir de conjecturer bien longtemps là dessus ''

L'homme faisait face à la petite fenêtre par laquelle pénétrait, inlassablement, les airs du crépuscule, et les milliers de rayons qui faisaient de cet océan de quiétude, un tout aussi ineffable. Je m'en aperçus en y entrant. Bien qu'il ne s'agît que d'une simple chambre de fortune, des robes majestueuses entreposées dans un coin.

'' Que cherchiez-vous à accomplir en venant ici ? Il parlait sur un ton aigri, mais il était simplement sur ses gardes j'en déduis. D'une révérence respectueuse, je pris la parole la première.
- Je viens simplement remplir le rôle qu'on m'a inculqué. Je dois vous faire transmettre un message ''

L'ayant transcrit par papier pour ne point l'énoncer à haute voix et propager la nouvelle, je le laissais lui-même prendre conscience du document.

'' Mais quel genre de piège saugrenu croyez-vous me tendre là ? Pensez-vous réellement que je vais vous croire sur parole ?
- La question n'est pas là, monsieur, étant donné que nous ne faisions que vous apporter une triste nouvelle de laquelle vous deviez être mis au parfum. En soit, à part vous escorter, notre devoir s'achève ici.
- Je suis néanmoins au regret de vous apprendre que pour de telles broutilles et de clairs mensonges je ne partirai pas pour me rendre au Coeur Bleu comme vous le désirez.
- Dites-moi, ignoriez vous que l'Ultimage devait se rendre au temple ?
- Je n'en avais pas vraiment entendu parler, mais ce n'est pas ce point qui pourrait me faire douter
- Serais-ce si absurde alors qu'on lui ait tendu un piège pour mieux la saisir ?
- N'allez pas me dire que vous voulez me faire croire que Lord, en plein milieu d'une guerre contre les sirènes, prendrait le temps de commettre un acte si insensé !
- Qu'a-t-il d'insensé si justement personne ne s'attendrait à telle chose de sa part ? L'effet surprise a l'air d'avoir porté ses fruits ''

Elle jouait un rôle, essayant de lui faire croire en la confidence. Il n'était pas prêt de nous faire confiance sans que nous ne lui fournissions des gages de la tragédie. Nous ne jouions au final qu'un rôle, n'étant pas plus que des pions d'échiquier ou des pièces de puzzle dont la contribution mènerait peut-être, ou peut-être pas, à l'achèvement de cette mise en scène.

'' Vous n'avez pas l'air si bouleversées par le désastre en lequel vous voulez me faire croire. Je me permis d'intervenir, voulant mettre fin à cette mascarade.
- Détrompez-vous. Nous le sommes, mais en notre maigre pouvoir, nous ne pouvons que suivre les ordres, et espérer qu'un Archimage de votre grade saura agir pour le mieux et faire preuve de jugement en ce qui est, à nos yeux, véritablement une affaire grave '' Faut croire que ces mots furent ceux avec le plus d'impact, et à décider du courant de la partie. Il accepta. J'en fus ravie.

Par l'apparition d'un portail, le voyage s'avéra de courte durée.

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