Le messager n’avait pas été difficile à trouver. La bague était bien en évidence et l’Alfar se demanda comment l’homme avait pu ne pas avoir attiré les voleurs. Ou bien l’avait-il fait ? Il doutait qu’il se la laisse arracher facilement, après tout c’était un signe distinctif qui avait une certaine valeur. Il s’approcha de lui et ce dernier se retourna, découvrant son visage.

-Sarab ?

Al l’avait reconnu immédiatement et une vague de souvenirs déferlèrent sous son crâne. Tout ne lui était pas revenu en une fois bien sûr, mais il savait qui il était et qu’ils étaient plutôt proches. Le messager le salua, un sourire s’affichant sur ses lèvres. Mais le sourire disparut bien vite et il lui expliqua en détail la tentative d’assassinat dont il avait été la cible et le nom de son ennemi : Al-fyrus.
Il fallut un certain temps à Al Sa-Her pour assimiler la nouvelle. Le deuxième élève de son mentor, celui qu’il considérait comme son frère, avait voulu sa mort. Il savait que cela devait arriver, puisqu’ils étaient d’une certaine manière en compétition, mais il se complaisait jusque là dans l’illusion que cela n’arriverai que bien plus tard.

-Que vas-tu faire à présent ? Comptes-tu revenir et pardonner comme le voudrait Annabella ?

Celui que son mentor avait surnommé « le magicien » avait le regard dans le vague, ses pensées se bousculant et il ne répondit pas tout de suite à la question. Puis son regard se fixant sur l’édifice qui se trouvait en face d’eux.

-C’est légèrement ironique, tu ne trouves pas ? Un temple du pardon dans cette ville appartenant aux déchus qui, pour la plupart, se complaisent dans leur péché. Je vais te dire ce que j’en pense. Le péché est dans l’excès. Je ne vois nul mal dans la luxure, je ne vois nul mal à aimer bien manger, je ne vois nul mal à flâner un peu, nul mal à être fier de son œuvre, nul mal à ne pas dilapider ses richesses, nul mal à désirer ce que d’autres ont et nul mal à faire subir son courroux à celui qui le mérite.

L’Alfar marqua une pause, son visage toujours tourné vers le Temple du Pardon, menton levé, regardant le monument avec un certain mépris.

-Le mal, je le vois dans le pardon accordé sans raison, dans celui prêt à accueillir celui qui l’a blessé  en son cœur une nouvelle fois, qui permet la récidive et ne punis pas ceux qui devraient l’être. C’est dans le pardon que réside le plus grand péché.

Il tourna son regard vers le messager et le regarda droit dans les yeux.

-Il n’y aura nul pardon et nulle clémence pour ceux qui ont attenté à ma vie. Pas plus que pour ceux qui tenteront de me nuire à l’avenir. Va, et dis à Annabella que je reviendrai. On ne m’éloignera pas de ma cité éternellement. En revanche, il n’est pas nécessaire de lui faire part de mon avis sur le pardon…

-Bien, je ferais selon vos ordres, Al Sa-Her.

-Sois prudent, Sarab.

Le messager s’en fut et Al Sa-Her ressorti le message de sa poche, touchant du bout du doigt le « A » qui signait le mot, repensant à la jeune Alfar dont il avait de plus en plus de souvenir. Cependant il fut vite arraché à ses pensées lorsque soudainement sa dague prit la fuite, arrachée à sa ceinture, avant de disparaitre soudainement sous ses yeux. D’abord ébahi, il reprit ses esprits et couru dans la direction où était partie sa dague. Il crut l’avoir perdu un instant, incapable de la suivre des yeux il n’avait pu que suivre une direction, mais voir des gens se faire bousculer sans raison apparente l’intrigua et il suivit cette piste. Piste qui s’essouffla malgré tout rapidement au détour d’une ruelle, le laissant dans le désarroi.  Lui-même essoufflé, il allait devoir faire preuve d’ingéniosité et trouver des informations s’il voulait reprendre possession de son arme. Cependant, il n’avait pas la plus petite idée de comment il allait si prendre.

-Au voleur ! Au voleur !

Le bruit ne venait pas de loin, et l’Alfar décida d’aller voir de plus près. Un autre vol en si peu de temps, non loin de là où il avait perdu la trace du voleur, c’était trop gros pour être une coïncidence.

"Avalon ? Pourquoi suis je présente dans la capitale des Déchus ? " En ce moment, j'essayais de découvrir de nouveaux lieux, ceux dont je n'avais pas pu y aller à cause de ma race, celle des élémentals. Beaucoup de peuples n'aimaient pas les élémentals, c'est ce que j'avais compris depuis quelque temps maintenant. Même aux races que nous avions rien fait, ni de guerre et ni de meurtres réalisés contre eux. Mais je me sentais tellement mal dans cette cité, je ne me sentais pas à ma place, et cela me donnait la chair de poule. Je marchais dans Avalon, qui était été reconstruire après la guerre contre les ridères. C'était une très belle ville aujourd'hui, elle rayonnait de plus en plus. J'avais appris durant mes voyages, qu'il y avait un nouveau roi sur le roi des Anges déchus, il s'appelait Eerah. Mais je n'arrivais pas à me remémorer le visage de cet homme... Dommage ... J'aurais aimé le connaitre, enfin, connaitre le personnage physiquement au lieu de ne connaitre que son nom et son rang. La cité avait été construite dans les hauteurs, avec de grands bâtiments qui se chevauchaient entre eux. J'avais peur que ces bâtiments se cognent et s’écroulent un jour. Mais pour l'instant, il semblait qu'ils se tenaient parfaitement, et cela créait une espèce de synergie. Le centre de la ville était reliée par différents ponts, c'était vraiment une ville dans les airs, qui n'avaient pas peur de créer une ville différentes de toutes celle que j'avais visité auparavant.

Avalon avait crée de nouvelles places, comme la grande Bibliothèque, surtout celle-ci. Oui, j'aimais beaucoup lire des livres, même si je ne connaissais pas du tout la langue des Anges déchus, mais je devais y faire. Les livres étaient une sources d'apprentissages, de découverte de la nature et des progrès du peuple. Les livres pouvaient nous donner des détails sur leur Histoire, depuis le commencement de ce peuple. Je souris et je courrais vers cette place pour aller lire ces livres qui me tendaient la main. Bien sur, je ne voulais pas uniquement visiter Avalon, la capital, mais découvrir les autres lieux de leur territoire, comme le célèbre plateau construite par la reine des Magiciens, Edwina, ou encore le Temple du Pardon, pour ceux qui veulent redevenir des Anges. J'étais vraiment excitée, je ne savais pas où je devais commencer mon voyage chez les Anges Déchus, je voulais tout voir, apprendre le plus possible. Mon coeur allait exploser avec tous ces lieux inconnus depuis la reconstruction de leur cité. Je respirais un bon coup et je courrais sur les points pour me rendre au centre de la ville, mais finalement, je me retrouvais dans les quartiers des Sommets. Un lieu où les anges déchus les plus riches pouvaient y vivre sans soucis et sans être perturbé par d'autres personnes. Ils vivaient un peu entre eux, mais les habitations étaient réellement belles et construites dans une architecture spectaculaire. " Par les Aetheris, il faut dire que la cité a été très bien rétabli depuis la guerre. Je n'ai jamais vu pareil construction de toute ma vie. Il faudrait que j'emmène Erine avec moi la prochaine fois." Ma bouche était bien grande ouverte, et je mangeais tout ce que je voyais autour de moi.

Soudain, quelque chose me fit sortir de mon rêve : " Au voleur ! Au voleur" Je me demandais ce qu'il se passait maintenant. Je marchais rapidement dans ce quartier riche, pour trouver la personne qui avait dit cela. Il était vrai que ce quartier était l'un des plus riches de la ville, donc il était normal que des voleurs viennent dérober des tapisseries, des objets précieux ou encore des bijoux. Je courrais presque dans la rue pour pouvoir d'ou venait cette voix. Crystal, mon aigle royal, et Emndel, mon loup blanc m'accompagnaient durant tous mes voyages, n'importe où j'allais dans le monde du Yin&Yang. Crystal volait pour repérer la personne qui avait crié comme cela. Quelques minutes plus tard, il revint vers moi pour m'annoncer qu'une jeune femme avait crié ces voix. Puis, je vis la jeune femme en question et j'essayais de m'approcher d'elle pour lui poser des questions sur ce vol mystérieux. Alors que je fonçais vers elle, je percutais un jeune homme, et je me retrouvais à terre, sur les fesses. "Eh bah, cela commence bien cette histoire !"

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