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 La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents [EVENT II - PV Ezechyel]

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Mer 08 Juil 2015, 22:16

- La scène se passe à Earudien -

La lumière traversa les fenêtres, laissant un rayon de soleil se poser sur le visage encore endormi de l'Elfe Eternel, qui grimaça légèrement à ce léger désagrément tandis qu'elle cherchait à se replonger dans les bras de Morphée. Ses doigts cherchèrent les draps de soie qu'elle vint recoller à sa peau victime du froid, du léger courant d'air qui passait dans la pièce, laissant un léger murmure de fatigue récente sortir de sa bouche encore endolorie. Cette nuit avait été pénible et pour cause. Depuis des jours, elle se questionnait sur l'origine des statues surgissant des mers, sur les inscriptions qui les ornaient, sur leurs milliers d'yeux qui ne pouvaient la faire penser qu'aux sirènes. Son rêve semblait secoué, comme s'il se transformait en un cauchemar dont elle ne parvenait plus à sortir, remuant doucement dans le grand lit qui était pour le moment le sien. Elle séjournait bel et bien chez elle, mais n'était plus seule. Et c'est dans un sursaut de peur qui la fit trésaillir qu'elle se souvint qu'une autre personne se trouvait dans cet endroit, rendant le lieu paradisiaque de par sa seule et unique présence. Ses yeux s'ouvrirent doucement sur cette vision du ciel, sur cet ange qu'elle refusait de rendre aux nuages qui lui tournait pourtant le dos.

Un sourire arqua ses lèvres, et ses yeux se mirent à pétiller. Elle reconnaissait cette chevelure blonde entre milles, cette carrure qu'elle connaissait par coeur et ces bras qui n'avaient de cesse de l'entourer. Elle l'observa ainsi pendant de longues minutes avant de ressentir une pointe d'égoïsme la gagner. Pourquoi se contenterait-elle de sa silhouette dans l'ombre ? Le retournant avec une douceur infinie afin qu'il ne se réveille pas, elle se permit, mettant sa tête entre ses propres mains, de contempler son splendide minois endormi, perdu entre le ciel et la terre. Son coeur bondit d'allégresse, mais ses mains ne tremblaient plus. Oh, en se voyant ainsi émerveillée, elle aurait sans doute ri de son propre comportement, mais il importait tellement plus que sa fierté personnelle. Bien plus que tout ce qu'elle aurait pu trouver dans ce monde hostile et pourtant empli de splendeurs qu'elle n'approcherait que de trop loin. Une de ses mains quitta son propre visage pour aller se glisser dans la chevelure dorée de son bien aimé, la caressant légèrement. Elle souhaitait que le temps s'arrête, qu'elle puisse profiter de cet instant à tout jamais. Son regard se teinta alors d'une certaine tristesse.

Gagnerait-elle cette sérénité qu'elle recherchait tant ? Parviendrait-elle à trouver cet équilibre qui lui manquait ? Il était son pilier, le seul auquel elle s'accrochait, et pourtant elle craignait que du jour au lendemain, il ne disparaisse en fumée. S'approchant doucement de l'entre-ouverture de ses bras, elle osa s'y glisser. Jamais ils n'eurent dormi ensemble, et jamais elle ne se serait crue capable d'un tel acte d'affection. Qu'elle se sentait bête. Ils s'embrassaient, témoignaient de leur amour chaque jour, et elle continuait de stresser, de sentir son coeur palpiter dans sa poitrine dés lors qu'elle s'octroyait une seconde en plus de bonheur à ses côtés. Les papillons se bousculaient inlassablement dans son ventre, et l'adrénaline dans ses veines, mais elle aurait pu s'effondrer de bonheur, hurler sa joie au monde entier. Ces moments-là étaient pour elle seule, et personne ne viendrait les lui voler. Elle se promit de ne jamais oublier, serrant dans ses bras son bien aimé, cherchant son affection bien plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. Passant une main douce sur sa nuque, elle entreprit cependant de le sortir de sa torpeur si ce n'était point déjà fait. « Ezechyel, réveille-toi.. ».

Elle attendit qu'il ouvre les yeux sur le monde avant de le gratifier d'un beau sourire. Ils étaient si heureux dans un monde qui tendait vers la folie, représentaient un véritable contraste, et n'imaginaient sûrement pas qu'une bataille les attendait. Pourtant, Mircella savait parfaitement que ses fonctions l'appelaient ailleurs et qu'elle ne devait pas les faire attendre. Une de ses pensées alla directement vers la Dame Des Abysses, qu'elle soutenait, et qu'elle continuerait de soutenir quoi qu'il arrive. La guerre avec les Sorciers venait de prendre forme, et lui glaçait complètement le sang. Les Elfes n'iraient pas se battre s'ils ne le désiraient pas, et elle serait bien la dernière à leur forcer la main. Mais elle, irait. Se blottissant contre son aimé, elle mit fin à ses pensées. Elle lui confierait bien vite cette idée, et ils partiraient sans doute ensemble, pour accomplir le même but, parvenir à maintenir la paix entre les peuples, priant pour que le leur ne subisse pas le même sort…
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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Jeu 09 Juil 2015, 18:34

Le jour se levait, mais ses yeux se déposaient sur le chaos. Le monde s’écroulait, deux Continents s’affaissaient sous les morsures d’un Océan déchaîné et violent, se perdaient entre les crocs des monstres marins avides de chair et de sang et s’effondraient en conséquence des secousses qui les parcouraient sans le moindre repos, gagnant une puissance dévastatrice au fil des jours qui  défilaient. Pourtant, comme une réponse aux colères des éléments qui se défoulaient, des peuples qui avaient nourri des relations tendues, aussi silencieux que des tombes, guettant l’heure où une ouverture s’ouvrirait à leurs yeux teintés de l’impatience d’avoir attendu trop longtemps, bondissaient avec une sauvagerie digne d’une bête sur l’avantage qu’ils prenaient de la faiblesse de leurs ennemis pour attaquer. Ceux-ci, qui bâtissaient plus ou moins bien des défenses selon la gravité des dommages collatéraux, étaient partagés entre deux situations qu’ils auraient désirées ne jamais à devoir encaisser ainsi. Earudien, au total opposé à ces Ères qui avaient précédées, était demeurée étonnamment intacte, aux joies et soulagements d’un peuple qui avait été frappé, avec une régularité effrayante, par les destructions passées. Il se levait, désormais, droit et fier, pour tendre la main à ceux qui les avaient jadis aidés et soutenus et leur offrir quelque chose d’identique à ce qu’il avait reçu de leurs mains, le vœu de toujours garder espoir, quoi qu’il advienne au sein d’un monde qui semblait se retourner contre soi.

J’ouvris les yeux, observant des murs qui ne me furent pas, à première vue, familiers. À mes côtés, je sentis quelque chose bouger, une présence qui m’arracha rapidement un sourire. C’était l’Elfe avec qui je partageais un Amour passionnel, addictif comme une drogue que je refusais d’abandonner, le Tout qui animait mes désirs, renforçant la combativité d’une âme qui fut autrefois brisée et l’assemblait sous une apparence audacieuse, forgée par la créativité de sa valeur inégalée de tous les biens matériels. Une valeur qui prenait ses racines directement des filaments d’un esprit comblé qui, malgré qu’elle soit tout pour moi, tout ce pourquoi je me battais, n’en avait jamais assez et réclamait, hurlait, inlassablement plus pour satisfaire sa soif intarissable de l’euphorie incontrôlable qui m’assaillait lorsque je l’embrassais pour fracasser un autre seuil de limites auquel nous n’avions pas touché depuis le début de notre relation. Je sentis ses doigts glisser dans mes cheveux et descendre sur mon cou, un contact si délicieux qui me donna des frissons agréables tandis que sa voix murmurait, doucement, de me réveiller. Soudainement, une question germa au fond de ma tête sur le chemin qui avait été emprunté et qui nous y avait guidé, ensemble, dans ce lit que nous partagions pour une toute première fois. Malgré l’avancée parcourue, le pas de géant esquissé, je peinais à m’en rappeler, tel un rêve qui s’était imprimé au cœur du réel.

Lentement, je me  redressai, étirant mon corps qui venait tout juste de s’éveillé avant de pivoter vers son visage enchanteur. Un sourire luminescent éclairait son visage de porcelaine, accentuant la beauté de ses traits si familiers, de ses deux grandes pupilles vertes qui, dès que je les avais aperçues, berçant mon réveil, effacèrent tous mes souvenirs des calamités du monde qui nous attendait au-delà de ces quatre murs. Si une part de ces Terres était noyée par le chaos et réclamait l’espoir qui semblait s’envoler en symbiose au souffle des vents de la mer, pour ma part, je l’avais déjà trouvé : mon Espoir et ma Lumière, avant même de l’avoir regarder. « On est matinale aujourd’hui? » Vivement, je déposai mes lèvres contre les siennes, entourant sa taille avec mes deux bras. Je sentis le courant électrique s’insuffler dans mon sang pour suivre la trajectoire de mes veines et se propager dans mon corps. Un plaisir inconsommable résulta de ce contact torride, faisant frémir les moindres parcelles de mon esprit, éveillant entièrement mon cerveau qui s’activa à une vitesse inenvisageable. Mon cœur fit un grand bond dans ma poitrine que j’en manquai de nombreux battements. Le baiser se transformait, peu à peu, en quelque chose de si frénétique, fougueux, que je commençais à nourrir les sensations que mon corps brûlait, comme de la glace exposée au soleil ardent. Je voulais que ça se poursuive, que les émotions perdurent encore et encore, jusqu’à l’épuisement totale de l’énergie si fraîchement acquise. Je désirais que nous nous projetions vers notre idylle, un Univers inimaginable, comme si nous nous n’étions jamais réellement réveillés. Cependant, la réalité nous guettait, inexorablement, à l’extérieur de notre bulle et à une seconde de notre existence, elle reviendrait au galop. Mais pour le moment présent, nous profitions simplement de cet instant unique et grandiose, avant d’ouvrir les yeux et affronter le monde qui, alors que je partageais ce baiser ardent avec Mircella, semblait posséder la force nécessaire pour attendre encore quelques temps.

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Lun 13 Juil 2015, 21:37

Le réveil de son bien aimé lui semblait loin, si loin, tandis qu'elle observait son splendide visage endormi qui aurait provoqué la jalousie de la plus belle des Orines, du plus magnifique des Aetheris existant sur ces terres, et bien plus encore. Elle l'imaginait perdu dans ses pensées, divaguant dans des rêves plus farfelus les uns que les autres, tandis qu'elle passait ses maigres doigts sur son cou afin de sentir son coeur battre à l'unisson avec le sien. Cette mélodie la berçait tellement qu'elle aurait pu se rendormir sur le coup, retomber dans le pays des rêves dans lequel elle le croiserait sans aucun doute,  Ils formaient une parfaite symbiose, se complétaient, s'harmonisaient. Et quand elle ferma les yeux, elle se remémora avec douceur leur tout premier baiser, celui qui avait marqué l’avènement de toute cette relation qu'elle chérissait à présent au jour le jour, qu'elle savourait pleinement, craignant que cette scène idyllique ne se transforme en cauchemar d'un instant à l'autre. Avec douceur, elle se rappela que ce qui les avait mis ensemble, ce qui avait provoqué ce déluge de sentiments si puissants, cette apparition de sensations si troublantes, fut le fruit d'un rêve, tout simplement. Un songe dont tous deux connaissaient l'issue, dont tous deux n'eurent jamais parlé car n'en eurent jamais ressenti le besoin. Tout résidait dans la façon qu'ils avaient de se regarder, de se parler. L'amour flottait dans l'air dés qu'ils se retrouvaient ensemble, et contaminaient toutes les personnes présentes sans jamais qu'elles ne s'immiscent dans leur bulle de sérénité. Et quand enfin il ouvrit les yeux sur ce monde hostile, elle se sentit chavirer. Son regard, la douceur de ses traits, la magnificence de son sourire qui s'étira dés qu'il la vit à son chevet.. tout chez lui la rendait folle, titillait le moindre de ses sens, la mettait en émoi, la plongeait dans des états phénoménaux. Des mots n'auraient su exprimer à quel point elle l'aimait, ce qu'elle ressentait pour lui, et jamais elle ne réussirait pleinement à lui montrer. Tout resterait ancré dans ses pensées, dans tout ce qu'il lui faisait ressentir et l'espace d'un instant, elle se demanda s'il imaginait seulement ce qu'elle aurait été capable de faire pour voir s'afficher sur son joli minois l'esquisse du bonheur, de la joie. Il ne le réalisait pas encore, mais il deviendrait le Seul, l'Unique, si ce n'était pas déjà pleinement le cas.

Matinale.. Aujourd'hui.. Cela ressemblait à une vague réplique d'un couple déjà installé, d'une vie presque devenue une routine. Pourtant, les papillons s'emmêlaient dans son ventre, devenaient aussi fous ne serait-ce plus qu'au premier jour. Elle voyait tout son avenir dans le simple regard que lui adressait l'être sylvestre, se sentait revivre à la moindre de ses réflexions, et il ne fallut pas longtemps avant qu'une moue n'orne son visage encore endolori. « Comme tous les jours » voulut-elle répondre, sans pour autant daigner ouvrir la bouche. Elle avait l'impression de le connaître par cœur, tout en ignorant les rituels propres à sa vie personnelle. La façon qu'il avait de se réveiller, de s'endormir, de préparer son repas.. Des détails anodins qui pourtant avaient leur importance dans la tête de l'Elfe Éternel. C'était si niais, si.. futile, et pourtant.. Elle ne s'attendait pas à être plongée dans un tel état de béatitude, mais s'y plaisait incommensurablement, aurait pu y rester toute sa vie si cela avait été possible. Cependant, la réalité les rappellerait toujours à l'ordre, et ses fonctions l'obligeaient à agir en temps et en heure. Mais pour le moment, elle accordait tout à l'Elfe Féerique, se donnait complètement à celui qui la dévorait du regard, et quand leurs lèvres se touchèrent une nouvelle fois, un frisson la parcourut, perturbant chaque millimètre de son épiderme. Rapidement, le baiser prit une tournure relativement inattendue, pris d'une fougue et d'un désir qu'elle ne redoutait point, mais qui l'enflamma de plus belle. Mircella avait beau avoir été sage et douce tout ce temps, cela ne l'empêchait pas dans certaines circonstances de se laisser aller à des fantaisies bien plus grandes que l'on aurait pu l'en croire capable. Tout dans son corps respirait l'envie de se coller plus, toujours plus à son bien aimé, et elle désirait que cet instant jamais ne s’essouffle. Pourtant, après quelques minutes, l'on vient toquer à la porte, mettant fin à leur petit coin de paradis. Si tout d'abord la Reine ne répondit pas, préférant mettre de côté égoïstement les affaires politiques, elle dut stopper sa folie passagère, repoussant avec douleur mais douceur son bien aimé. « Je reviens tout de suite.. Nous continuerons plus tard, ne t'en fais pas. ». Une pointe de malice dans le regard, elle l'embrassa une nouvelle fois avant de se lever et de se vêtir plus convenablement pour aller voir qui daignait la déranger.

« Ma Dame, vous aurais-je réveillée ? ». Elle poussa un long soupir, cachant brièvement la présence du jeune homme derrière elle par la même occasion. « On peut dire cela. ». Mithrandir parut gêné, avant qu'il ne se reprenne. « Je voulais juste vous mettre au courant des dernières nouvelles du continent, comme j'ai coutume de le faire, je ne pensais pas à mal ma reine.. ». Un sourire arqua les lèvres de la jeune femme, alors qu'elle entendit Ezechyel bouger derrière elle. « Faites donc. Je ne vous en ai jamais voulu. Vous m'êtes d'une aide précieuse, Mithrandir. ». Il prit une grande inspiration avant d'enfin oser parler. « La bataille fait rage sur la plage. Les sorciers et les ondins n'ont de cesse de s'affronter depuis la disparition soudaine de la Khaeleesi.. ». Le sang de l'Elfe Eternel ne fit qu'un tour, pourtant elle ne montra aucun signe de sa surprise. « La Dame Des Abysses se serait enfuie ? Lors de ses noces ? ». Cette idée lui vint directement quand elle se rappela de la démonstration de violence à laquelle elle avait eu droit lors de la fête de Noël. L'empereur Noir voulait avoir la jeune Sirène pour lui tout seul, et l'idée qu'elle lui ait filé entre les doigts devait le rendre dingue, au point de déclarer la guerre. Seulement, pouvait-elle autant s'impliquer sans déclarer dans quel camp elle se trouvait ? « Je vous remercie. Je m'en chargerais, n'ayez crainte. ». Puis la porte se referma, tandis que la souveraine se laissait doucement tomber sur un des fauteuils présents dans la pièce, posant sa tête dans une de ses mains libres, se mettant à réfléchir intensivement aux conséquences qu'auraient ses actes. Elle appréciait le fait d'être particulièrement neutre, de n'être prise entre aucun feu, mais ne pouvait ignorer les affronts des sorciers face à son peuple, notamment un des anciens rois. Il aurait été mentir de dire qu'elle ne leur en tenait point rigueur, et ils étaient responsables de bons nombres de catastrophes en Earudien. C'était un dilemme auquel elle ne pouvait répondre directement, et dont elle ne sortirait pas si facilement qu'on aurait pu le croire. Son cerveau carburait à toute vitesse, cherchant des solutions, n'en trouvant point. Et si elle se lançait, mais sans donner aucun privilège à l'un des deux opposants, pour seulement apaiser les tensions ? Ils ne se laisseraient pas faire, c'était un pari risqué.

Alors, doucement, elle releva la tête vers son bien aimé. Il était temps de lui faire partager. Ils partageaient tout à présent, et elle ne voulait plus rien lui cacher du fond de ses pensées. « J'aimerais poursuivre notre nuit encore bien longtemps, Ezechyel.. ». Elle baissa les yeux, fuyant son regard. « Je suis désolée. ». Elle s'en voulait, manifestement, d'être sans cesse appelée. « Il faut que je réagisse à cette guerre naissante. Que je trouve ma place. Que nous trouvions notre place. Nous ne pouvons rester sans rien faire. ». Elle parvint enfin à se confier. « Je suis proche de la Dame des Abysses, et je ne peux mettre de côté l'affront que nous ont fait les sorciers pendant des siècles et des siècles. Ce serait renier notre passé, alors que nous sommes censés en tirer l'expérience nécessaire pour éviter les catastrophes à venir. ». Elle semblait presque se perdre, puis retombait sur ses pattes, trouvant un fil conducteur. « Cependant, je ne peux point intervenir en faveur de l'un ou de l'autre. J'aimerais rester au milieu, ne pas risquer la vie des nôtres pour un combat qui ne nous concerne pas. ». Une de ses mains se changea en poing, tandis qu'elle serrait les dents. Toute la complexité de ce choix la poussait dans ses retranchements. Et quand elle recroisa le regard de son aimé, elle s'apaisa à nouveau. Elle ne trouverait pas la solution au problème seule. « J'ai besoin de toi. ». Autant en amant qu'en allié. Dans tous les instants de ma vie, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Des vœux presque de mariage qui peut-être un jour les unieraient, mais qu'elle garderait enfoui au plus profond de son coeur pour le moment. Tout vient à point qui sait attendre, n'est-ce pas ?
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Ezechyel
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Ezechyel
Jeu 16 Juil 2015, 00:06

Je ne comprenais plus pourquoi l’Elfe cherchait tant à se pardonner du rôle que lui avait offert Enaldus, comme si elle ne cessait jamais de nourrir une pointe de culpabilité en conséquences des devoirs que lui imposaient son statut de Reine. Une part de moi se déchirait, évidemment, lorsqu’elle n’était plus à mes côtés et que je n’arrivais même pas à croiser ses yeux ou apercevoir sa silhouette pendant une journée entière qui ne s’écoulait jamais assez vite en guettant le prochain moment où nous serions ensemble. Je l’aimais, à un tel point que ça m’était devenu si insupportable de la savoir si proche, mais aussi éloigné qu’une étoile qui illuminait les cieux de mon Paradis, ravalant avec difficulté les pincements qui serraient mon cœur et les appels de désir de mon esprit qui ne souhaitait que rejoindre son autre moitié. J’avais envie de la garder avec moi chaque jour, caresser sa peau douce et ses longs cheveux d’or sous mes doigts en sentant ce parfum familier, identique à l’odeur des bois, qui me rendait fou d’avidité, qui me poussait à coller mes lèvres sur les siennes et partager des sentiments qui électrocutaient chaque membre de mon corps et ainsi éveiller le souhait d’en avoir plus, toujours plus. Car avec elle, ce n’était jamais suffisant pour apaiser ce feu qui brûlait violemment à l’intérieur de mon esprit, comme si l’eau n’avait jamais été fait pour étouffer les flammes, mais bien pour qu’elles grandissent et poursuivent leur chemin, sans jamais en atteindre le bout, projetant au travers de mon existence des couleurs vives et fortes que je continuerais de délecter, sans jamais connaître la lassitude de goûter trop de fois aux mêmes plats – mais au cœur de notre relation torride, les sensations n’étaient jamais pareilles, changeant ainsi le « goût » que j’essayais de mentionner, sachant que les mots étaient trop faible pour bien décrire mes propos.

Lorsque l’on avait des responsabilités à tenir, la moindre des choses étaient de les appliquer malgré les quelques réticences qui s’accompagnaient, encore davantage quand c’était au sujet d’un peuple qui comptait sur ces décisions pour continuer d’avancer. Je ne tentais pas d’insinuer que Mircella essayait à tout prix d’échapper à ça, car je savais à quel point sa loyauté et ses ambitions pour les Elfes étaient gigantesques et lui avait promu de se rendre là où elle est désormais, à défendre une Cité et les habitants qui vivaient au sein d’une peur constante d’apercevoir leurs constructions, un héritage partagé entre tous, de s’écrouler une nouvelle fois. Si elle devait les protéger d’un certain danger, je savais qu’elle n’hésiterait pas à se lancer en combattant avec tout ce qu’elle avait, avec toute la force contenue dans son corps et son esprit. Cependant, la situation actuelle était délicate et je n’avais pas besoin qu’elle me le dise en mot pour comprendre ça. Je le voyais sur son visage, appuyé sur sa main dans une pose de réflexion intensive, comme si elle n’était plus assise dans la pièce. Je me laissais, peu à peu, charmé par ses yeux qui brillaient d’une lueur que je n’avais jamais vue – en dépit du sujet qui la tourmentait ainsi. Je lui caressai les cheveux, comme j’avais l’habitude de lui faire, pour qu’elle se regorge d’un sentiment familier, tout en esquissant au sourire pour qu’elle abandonne cette pointe de culpabilité au fond de sa voix cristalline. Je ne souhaitais pas que Mircella s’inflige une chose semblable, fuyant mon regard comme elle l’avait fait. Avant qu’elle puisse continuer à sortir ce flot de paroles de sa bouche, je lui déposai un léger baiser sur le front, écartant délicatement les mèches dorées qui lui tombaient sur les yeux. J’espérais que ça allait lui insuffler un certain bien-être. « La nuit est déjà terminée de toute de façon. », lui répondis-je simplement. « À un certain moment, il faut aussi savoir se réveiller.  Mais il y  aura d’autres nuits qui vont lui succéder.»

J’écoutai attentivement le flux de paroles qui franchit ses lèvres, me confiant sans hésiter les doutes qui la troublaient. À aucun moment, je ne tentai de l’interrompre, sachant que la seconde où je pourrais lui dire ce que je pense, personnellement, du cas qui la mitigeait arriverait à un instant ou à un autre. Mon visage s’était légèrement refermé dès que le mot « guerre » eut été prononcé, ressentant une touche de peur grimper à l’intérieur de mes veines, que je camouflai sous un masque impassible, portant toute une attention particulière sur ses mots. Lorsqu’elle eut terminé d’exprimer ce qui la tracassait, les enjeux qui allaient se créer dépendamment des choix et du cours des événements qui la réservaient, j’aurais été porté à la dissuader de prendre ces risques. Mais dès que je croisai son regard décidé, brillant avec une puissance semblable au soleil, je compris immédiatement qu’elle ne reculerait jamais – la force qu’elle déployait à soutenir ses convictions me convainquit assez rapidement de changer d’idée. Elle était admirable, une des qualités que j’appréciais et respectais beaucoup en elle. « Tu prends beaucoup de risques. », finis-je par lui avouer sans tenter de lui cacher mes anciennes réticences qui avaient figé mon esprit. « Si tu fais un mouvement de travers, ça pourrait bien vite prendre des proportions inattendues et rester au milieu des deux camps n’est pas une mince affaire. » Aucun d’entre nous ne désirait la guerre pour une quelconque erreur commise, mais rester éloigné du problème sans bouger le petit doigt pouvait devenir pire, mais encore, ça demeurait une donnée floue et brouillée. « Je sais que rien de ce que je pourrais dire ne te fera changer d’avis et de plus, je te donne raison sur plusieurs points. » Je souris, caressant doucement son visage. « Mais sache qu’au final, ton choix m’importe peu car j’avais l’intention de te suivre, que tu l’aurais voulu ou non. » C’était vrai. Je m’étais fait la promesse de la protéger du moindre danger qui se dressait et ce n’était pas aujourd’hui que je faillirais à ma tâche. « Si tu as besoin de moi, je suis là pour toi. Je serais toujours là, à tes côtés. » Je l’embrassai, longuement, tirant des frissons qui me parcouraient pour m’offrir le courage d’affronter ce qui nous attendait, avant de la prendre par la main et de l’aider à se redresser. « Mais je veux savoir : que comptes-tu vraiment faire? » Essayer d’apaiser les tensions? Aider les blessés? Je voulais être prêt à la moindre éventualité pour réagir en conséquence et protéger l’âme-sœur que je chérissais tant.

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Mar 21 Juil 2015, 20:20

D'autres nuits.. Cette idée arqua les lèvres de la jeune femme qui se sentit tout à coup beaucoup plus pleine d'assurance, comme si le jeune homme venait de lui insuffler ce dont elle manquait. Ses doigts se détendirent petit à petit, tandis que son regard se perdait dans le sien, comme à son habitude. Elle n'aurait su le fixer sans plonger dans un songe merveilleux, tant il l'emportait, la soulevait dans les airs pour l'emmener ailleurs, dans un monde que seuls eux côtoyaient. Elle l'observait depuis si longtemps, saisissant chacun de ses gestes à la seconde ou ils passaient de son esprit à leur accomplissement dans les faits, mais s'étonnait toujours autant de ses remarques, de chaque mot qui sortait de l'entre ouverture de ses lèvres, qui franchissait ce palier auquel elle goûtait presque avidement dés lors que le temps leur était donné. Quand bien même la télépathie s'avérait possible entre membres d'une même race, plus particulièrement la sienne, elle préférait toujours qu'ils s'expriment à haute voix et jamais, ô grand jamais, ne s'aventurait dans les pensées de son bien aimé, le laissant préserver le maigre jardin secret qu'ils entretenaient chacun de leur côté. Rien ne les pressait, et brusquer son intimité ne lui serait pas venu. Une question de respect, de confiance mutuelle se posait ici, mais elle y répondait avec brio. Ils avaient tout le temps de se découvrir, de se redécouvrir encore et encore, et d'autres événements viendraient s'ajouter à la fleuraison de leur amour, au bourgeonnement de ce bouton qu'ils chérissaient, auquel ils donnaient toute leur attention et toute leur puissance afin qu'il ne cesse de grandir. Et elle vit dans ce regard, dans ses yeux verts, tout ce qu'elle eut tant cherché en un siècle d'existence. Il renfermait en lui le pouvoir le plus immense que recelait les terres du yin et du yang. Bien plus fort que le cristal maître, bien plus imposant que les capacités des Aetheris. Il comptait bien plus que toutes les responsabilités du monde à ses yeux, et pourtant.. se devait de céder aux obligations qui la tiraient ailleurs, loin de son bien aimé qui pourtant affichait clairement son envie de la suivre dans ce voyage qui s'avérait d'office long et périlleux.

Ses mains allèrent se loger dans sa nuque, tandis qu'elle collait son corps contre le sien, cherchant un peu de réconfort dans ses bras qui, quand bien même tout s'effondrait autour d'elle, possédaient l'aptitude de tout reconstruire avant même qu'elle n'ait à y penser. S'excuser ne servirait à rien, et bientôt elle donnerait l'impression de s'en vouloir de privilégier son peuple à ses proches. Elle les mettait tout simplement au même niveau, ne préférant ni l'un ni l'autre. Ils comptaient tous comme des membres à part entière de sa famille, et quand elle pensa à nouveau à la famille du dit elfe l'ayant accompagné dans des endroits aussi mystérieux que fantastiques, son emprise se resserra sur le torse de l'Elfe Féérique. Combien de temps faut-il pour faire un deuil, pour laisser de côté ceux qui sont morts pour privilégier les vivants ? Il était chose facile d'oublier ceux à qui rien n'a été donné, ceux qui ne possèdent point de famille ou d'ami et pourtant, cela s'avérait être une pure injustice que Mircella ne parvenait pas à tolérer. Elle désirait donner à chacun l'occasion de se recueillir pour l'étranger d'un jour, l'ami d'un lendemain ou l'ennemi d'un passé. Mais se tenir aux côtés de ceux qui ont perdu cet être proche semblait être une des plus dures épreuves qu'elle eut jusqu'ici traversé, et elle ne doutait point, malheureusement, que cela n'aurait de cesse de se répéter. Elle pouvait agir comme une souveraine fière, une reine prête à assumer toutes ses fonctions et gérant son royaume d'une main de fer, mais dés lors qu'Ezechyel se trouvait dans l'assistance, elle se retrouvait forcée de voir qu'elle perdait tous ses moyens. La seule chose qui l'animait alors était de le rendre fier. De lui montrer que celle qui l'aimait, celle qui prenait soin de son coeur à chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour pouvait être aussi forte qu'aimante. Mircella s'entêtait à reproduire ce paradoxe, sans pour autant le forcer. Les choses viendraient d'elles-mêmes, et elle n'aurait pas besoin d'aller les chercher.

La conviction de la jeune femme ne laissait place à aucun doute possible dans son esprit. Si elle se laissait aller, alors tout serait perdu. Elle irait sur le champ de bataille, mais tenterait de ne point prendre position. Elle agirait en tant que Mircella, et non pas en tant que Reine. Se battrait pour l'égalité, pour la paix, pour que chacun trouve sa place en ce monde si convoité. Dés lors qu'il eut fini de parler, un sourire presque victorieux arqua les lèvres de la jeune femme. « Je sais que je prends des risques considérables, mon cher et tendre. ». Elle se leva alors lentement, suivant l'inflexion que lui donnait son aimé, prenant sa main une énième fois. La blonde des bois réfléchissait vite, et les conséquences de ses actes lui apparaissaient clairement. C'était un jeu à double tranchant auquel elle se prenait et il lui faudrait le courage d'assumer. Un rire cristallin s'échappa alors de sa bouche, résonnant quelque peu dans la pièce si vide qui lui paraissait pour une fois chaleureuse et emplie de douceur. « Tu ne m'aurais pas laissé le choix, je m'en serais bien doutée. ». Allant se lover contre le jeune homme, elle lui fit alors part de ses plans, tout en restant parfaitement méthodique. « Je n'ai pas l'intention de m'immiscer au milieu du champ de bataille, de me planter entre sorciers et ondins. Je ne suis pas suicidaire à ce point. ». Elle ne riait plus. La mort n'était pas sujette aux éclats de rire et à la bonne humeur, elle le savait pertinemment et prenait grand soin de traiter correctement tout ce dont elle parlait. « Je ne puis pas non plus envoyer une armée sur le terrain. Ce serait trop rapide et surtout, trop peu réfléchi pour que ce soit une bonne décision. Je ne veux forcer notre peuple à rien. Si nous partons en guerre, ce sera quand nos forces seront parfaitement rétablies, et quand la voix des citoyens aura surpassé la mienne. ». Car pour rien au monde elle ne se serait lancée dans une telle folie, quand bien même des milliards de combattants la suivraient. « Je pensais donc plutôt à aider les blessés. Tenter d'apaiser les tensions par la voix ne servirait à rien. S'ils se sont lancés dans une telle bataille, c'est que le dialogue n'était point possible. ». Elle ne doutait alors pas une seconde de la clarté des ordres de la Dame des Abysses qui, depuis le temps qu'elle gouvernait, savait parfaitement ce qu'elle faisait et dans quoi elle entraînait son peuple. Ce n'était donc pas à elle de remettre en question ses décisions, ni à personne par ailleurs. « Il faut sauver ce qui peut être sauvé. Et je t'avouerais que même si je nourris une certaine rancune envers les sorciers, je ne les pense pas tous mauvais. ». Le souvenir douloureux de la Milady Sorcière qu'elle connaissait revint l'assaillir. « Un sorcier peut devenir magicien comme un magicien peut devenir sorcier du jour au lendemain. La frontière est trop mince pour émettre un jugement de masse. ». Et souvent, les actes des souverains ne reflètent pas le peuple, et elle n'avait de cesse de se le répéter.

Elle l'embrassa tendrement, laissant le contact entre leurs lèvres se prolonger jusqu'à ce qu'un courant électrique ne la parcoure de toutes parts. « Il est temps de partir. Nous reviendrons ici une fois que tout cela sera fini. ». Elle tût le reste de ses pensées, préférant garder une certaine détermination dans sa voix ainsi que dans son regard. Elle savait le courage contagieux, et s'affairait à le transmettre le plus possible à son aimé, quand bien même elle ne doutait point qu'il en possède presque plus qu'elle. Puis lentement, elle se retira de l'antre de ses bras, de son havre de pais et alla enfiler une tunique bien plus propice au combat que sa tenue de nuit, si jamais elle devait se défendre, et cela serait sans doute le cas. Personne ne serait tendre avec eux. Pas plus les Sirènes que les Mages noirs. Ils devaient faire face à toutes éventualités, et les parer avec succès si jamais le besoin s'en faisait ressentir. Attrapant l'arc du temple qu'elle plaça méthodiquement dans son dos, elle ouvrit ensuite la porte, hésitant quelques secondes sur la poignée. Elle fronça les sourcils. Il était temps qu'elle cesse de douter, et qu'elle se fasse confiance en tant que Reine. Ce n'était pas en restant les bras croisés qu'elle apporterait quoi que ce soit au peuple des Elfes. Avant de partir, elle prit la main de son bien aimé, le gratifiant d'un sourire ravi de sa présence à ses côtés, mais quelque peu bloqué par l'imagination qu'elle plaçait en la suite des évenements. L'arrivée à la plage fut des plus aisées, et dés lors qu'ils en furent proches, des cris se firent entendre, ainsi que des bruits de lames s'entrechoquant dans la plus grande des violence. Avalant sa salive, la souveraine traversa la forêt qui entourait maigrement le champ de bataille, puis se faufila en arrière plan. Les premiers blessés n'allaient pas tarder à faire leur apparition, dés lors que les deux opposants se jetteraient à la gorge l'un de l'autre. Ce serait un bain de sang, mais Mircella se trouvait en ces lieux pour éviter que cela ne dégénère trop. Elle sauverait ce qui peut être sauvé, mettrait à l'abri ceux qui ne peuvent plus se battre, ceux qui ne veulent tout simplement plus se battre. Car dans cette masse de gens, dans cette foule, se trouvait indéniablement des personnes indignées, portées uniquement par leur colère, par leur haine et leur besoin de vengeance. Mais l'on ne règle pas les choses avec de la frustration dans le coeur et en unique motivation. Celle-ci s'essoufflerait, et bientôt, il ne resterait plus rien.
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Ezechyel
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Ezechyel
Sam 25 Juil 2015, 03:54

Je lui donnai un court baiser, décollant, très lentement, mes lèvres lorsque le choc électrique et l’intensité s’étaient accrus des siennes, avant de la regarder s’éloigner du coin de l’œil. Je relâchai un soupir, discret et léger, en baissant le regard vers mes mains qui tremblaient, tandis que mon visage se défigurait sous les coups du doute et de l’hésitation qui montait en moi, peu à peu. Mon esprit, égaré au travers d’une brume qui s’épaississait selon les peurs qui me gagnaient, voyait les événements flous, embrouillés par la phobie qui n’avait jamais réellement quitté mon crâne et les souvenirs de ses sources directes – la guerre. Malgré qu’elle ne concerne pas les Elfes, qu’elle déchire deux peuples ayant presque aucun lien au nôtre, j’étais complètement tétanisé. Partagé entre le courage insufflé des mots de l’Elfe Éternel et la terreur bestiale et primitive qui voyageait dangereusement dans mes veines, je tentais désespérément de démêler ces fils de sentiments qui se contredisaient, m’envahissant tel un poison mortel. Depuis des décennies que j’avais essayé de taire ma peur en repoussant ses effluves d’une violence inouïe qui m’avait si souvent déstabilisé comme une présence étrangère, je n’avais jamais réussi à accomplir ce pas, n’ayant qu’une force d’esprit beaucoup trop faible et convaincante  pour arriver jusqu’au bout de mes tentatives. J’avais fini par abandonner, déchirer par cette pointe de peur, par mon manque de confiance qui avait résulté en une coupure presque totale du monde qui m’entourait, des gens qui peuplaient les Terres du Yin et du Yang. Cependant, malgré tout ce qui était survenu depuis le temps où mon existence m’avait semblé si misérable, tant de choses avaient fini par changer, tant de nouvelles merveilles étaient soudainement apparues devant mes yeux que j’ai finalement pu me donner une raison de continuer à vivre pour protéger mes plus infimes convictions – et mon âme-sœur qui se noyait dans mes pensées. Je ne voulais plus que l’on m’arrache ceux à qui je tenais le plus précieusement, je ne désirais qu’aucun autre ait à vivre les horreurs laissées par le sillage des conflits – même si chacun l’avait cherché pour commencer – aussi naïve que la réflexion puisse sonner, que cette phobie remontant à si loin dans le passé cesse de me brimer ou me ralentir.

Pourtant, j’étais encore là, à regarder mes mains trembler, aussi immobile qu’un bloc de pierre. Je les serrai fermement en poings pour que les secousses qui parcouraient ces membres cessent enfin, détournant légèrement les yeux pour oublier qu’ils aient à un moment frémi comme des feuilles sous les conséquences de la crainte que j’avais laissé me troubler jusqu’à me faire perdre de vue les paroles que j’avais dit à l’Elfe : peu importait quelle serait sa décision, je viendrais, coûte que coûte, pour rester à ses côtés. Et elle a fait son choix. Imitant mécaniquement les gestes de Mircella qui se débarrassait de sa tenue de nuit, j’enfilai lentement une tenue qui serait mieux adaptée une fois sur le champ de bataille, me répétant inlassablement en boucle dans ma tête que nous n’y allions pas pour prendre les armes, que nous ne choisirions aucun camp mais que notre présence serait seulement à but d’aider les blessées qui croiseraient notre chemin. Je regardai l’Elfe Éternel, convergeant mes yeux dans ses deux pupilles vertes qui éclataient par la détermination qui coulait en leur sein, paraissant sans faille et forte. Je sentis aussitôt une vague de courage s’immiscer parmi le voile de peur qui avait opprimé mes propres convictions mêlé à une pointe de désir que je refoulai dans un coin de ma tête, sachant que l’heure viendrait une fois que tout ceci serait terminé. Doucement, je tendis la main vers le fourreau de mon épée, sentant mes doigts se resserrer sur sa texture familière. Des souvenirs de la bataille ayant imposé sa marque dans mon esprit ressurgirent, mais je parvins à encaisser le choc en fermant lentement les paupières pour les rouvrir avec une expression décidée imprimée sur mon visage. Car aujourd’hui, en ce jour unique de son histoire, cette lame ne répandrait pas le sang de ses adversaires, mais m’aiderait à ne pas flancher devant les horreurs qui se dresseraient. Lorsque la main de l’Elfe Éternel attrapa la mienne avant de sortir de la pièce, je lui redonnai son étreinte, souriant à mon tour pour répondre au sien. Car je savais que sans elle à mes côtés, je n’y arriverais certainement jamais, égaré parmi des peurs anciennes, mais aussi vives qu’à leur début.

~~~

La bataille faisait rage. Un peu plus loin, des hurlements résonnaient, des armes se frappaient l’une contre elles dans une harmonie chaotique qui me faisait frémir à chaque impact que je percevais, mais au bout de plusieurs minutes à les entendre se répéter, inlassablement, au creux de mes oreilles, ils finirent par devenir un son se mêlant à l’ambiance naturelle des lieux, comme une indication silencieuse qui ne faisait que chuchoter que le pire était encore à venir. Indéniablement, le conflit était porté à se dégénérer. Ces deux peuples, noyés par une rage primitive, redoublaient la puissance et la régularité de leurs coups, faisaient pleuvoir de la magie, toujours plus intense, dangereuse et mortelle contre les adversaires, augmentant peu à peu les victimes qui se perdaient dans l’Océan ou s’écroulaient au sol, blessées ou mortes, tâchant la couleur du sable d’un rouge vif qui remodelait l’endroit jusqu’à le rendre méconnaissable. Une forte odeur âcre et nauséabonde relâchée par les corps inertes et le sang poisseux qui recouvrait la plage comme une deuxième peau se laissait transporter par les vents de la mer au sein de laquelle nous pouvions y distinguer vaguement des silhouettes d’Ondins s’y mouvoir, gardant l’avantage de rester à proximité de leur élément pour contre-attaquer l’offensive des Sorciers qui semblait perdue avant même qu’elle n’ait véritablement commencé. Et pourtant, les Mages Noirs tenaient bons en usant de stratégies ingénieuses pour forcer les créatures marines à sortir de la protection que leur offrait généreusement la grande étendue d’eau jusqu’à rééquilibrer les pertes, embrouillant ainsi toutes hypothèses sur un potentiel vainqueur. Je fronçai les sourcils, sortant lentement des ombres de la maigre végétation qui encerclait l’endroit. La majeure partie des corps – de blessés ou non – trônaient encore parmi la foule de guerrier qui échangeait des coups d’épées ou de magie tout en se décalant légèrement de la zone où les blessés étaient majoritairement étendus. Malgré tout, si nous agissions maintenant, il y avait toujours ces risques de nous retrouver en étau entre les deux lignes, peut-être également s’ajouter à la liste de victimes. Mais ça pourrait être pire de ne pas bouger, car eux, les blessés, n’avaient pas le temps d’attendre comme nous pouvions le faire. « On y va? » J’attendais simplement sa réponse avant que je puisse m’élancer au centre de ce chaos malgré cette peur qui tenait mon esprit entre ses doigts glacés.  

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Sam 01 Aoû 2015, 21:08

Le champ de bataille se remplissait petit à petit de sang frais, devenant presque une flaque dans laquelle l'on aurait été capable de nager. Les cris de rage ne cessaient de se faire entendre, parfois s'intensifiant, d'autres fois perdant de leur éclat, de leur motivation, ou tout simplement coupés dans leur élan par la lame de l'ennemi. Les Sirènes, fières, se tenaient comme reines du combat, prête à en découdre avec ceux qui chercheraient des ennuis à leur Reine. Cependant, dés lors que les Sorciers se jetaient sur l'une d'entre elles complètement isolée, alors c'était la mort assurée. Une seule personne ne pouvait pas, peu importe sa force, combattre contre cinq autres dans le même temps. Les deux Armées n'étaient pas préparées au combat. La Dame Des Abysses s'était enfuie, loin d'ici, laissant son fiancé derrière elle sans lui donner de raison, et cette simple décision avait provoqué une guerre qui ne s'arrêterait pas de sitôt. Mircella poussa un léger soupir, serrant contre elle l'arme du temple préalablement placée dans son dos. Vanille savait ce qu'elle faisait, et n'irait pas lancer son peuple en tant que chair à canon. Elle avait probablement une idée derrière la tête, un plan de secours qui leur permettrait de s'en sortir. La souveraine reprit ses esprits. Il n'était pas l'heure de réfléchir aux conséquences qu'auraient les événements. Elle n'agissait que pour elle. Non pas pour les elfes, ni pour les Ondins, et encore moins pour les Sorciers. C'était une mission de sauvetage, ni plus ni moins, qui n'aurait aucune incidence sur l'alliance entre les êtres sylvestres et les créatures sous-marines, car en ce moment même, poser une diplomatie serait un acte digne d'une tentative de suicide. Ils devraient se faufiler, être assez discret pour ne point être pris entre les deux feux, et pourtant assurer un service rapide, une protection efficace. La jeune femme se tourna vers son conjoint, lui accordant un bref sourire qui ne témoignait que de la confiance qu'elle lui portait. La Reine ne se sentait pas de s'élancer ainsi entre deux camps, mais la seule présence d'Ezechyel lui mettait du baume au coeur et l'encourageait. Pourtant, elle sentit dans son regard une légère hésitation. Il n'aimait pas se battre, et elle le savait mieux que quiconque. Sa famille avait péri par les flammes, par les lames des ennemis. Il ne pouvait oublier.

Se rapprochant doucement de lui, elle prit sa main dans la sienne, et le força à ne plus se détacher de son regard. Ils étaient en transe. « Fais attention à toi. Je ne pourrais jamais pardonner, ô combien je suis compatissante et compréhensive, celui qui aura l'audace de ne toucher qu'à un seul de tes cheveux. ». Puis elle sourit, tentant de lui insuffler une certaine dose de foi. « Nous ne sommes pas ici pour combattre, mais pour protéger. ». Cela suffirait-il à le rassurer ? Elle l'ignorait. Mais ils ne pouvaient rester les bras ballants en attendant que les choses se fassent d'elles-mêmes. Se faufilant dans les bosquets non loin de la plage de sable fin, Mircella s'installa derrière le camp des ondins et vit une d'entre elle se faire poignarder dans l'épaule. Elle souffla un bon coup, se détacha de son aimé, puis fonça à la rescousse de la demoiselle, l'entraînant en arrière sans lui laisser véritablement le choix. « Lâchez-moi. ». La Sirène semblait sérieuse et malgré sa blessure qui n'avait rien de superficielle, désirait retourner au champ de bataille pour en découdre avec cette bande d'imposteurs qui se permettaient de venir troubler leurs eaux. « Vous êtes incapable de combattre pour l'instant. Laissez-moi vous soigner, et vous pourrez vous relancer à l'assaut si vous le désirez. ». Une expression de surprise gagna la créature des mers, tandis qu'elle reconnaissait la souveraine. « Mais vous êtes.. ». Plaçant un doigt sur sa bouche, elle la fit taire. « Je ne suis personne. ». Puis, prenant en elle toute la force que lui offrait la nature, elle entreprit de soigner l'entaille dans l'épaule de l'inconnue. Une fois chose faite, cette dernière sembla hésiter. « Pourquoi me soignez-vous alors que vous savez très bien que je vais retourner me battre. ». Mircella ferma les yeux, avant de les rouvrir, parfaitement sereine. « Je ne suis point ici pour contrôler vos actes, ni la valeur des motivations qui vous ont entraîné ici. Alors faites comme si vous ne m'aviez pas vu et nous serons quittes. ». L'Ondine acquiesça, avant de retourner au combat.

Et les blessés s'enchaînèrent à une vitesse presque trop importante pour être gérable. Quelques sorciers passèrent entre les doigts de l'Elfe, de manière bien précipitée, comme si elle ne désirait pas s'attarder sur leur sort mais également parce qu'ils ne lui en laissaient pas l'occasion. Elle plissa les yeux, redirigeant son regard vers son bien aimé. Le nombre de personnes à soigner augmentait, et ils n'en viendraient visiblement jamais à bout. Les deux camps ne se lassaient pas de l'affrontement, et elle mit un temps considérable à comprendre que cette cause était perdue à tout jamais et qu'ils ne parviendraient pas à calmer le jeu. Après au moins deux heures à tenter de gérer les blessés, la souveraine recula. Tout ceci ne porterait pas ses fruits. Elle ne faisait que raviver la flamme qui animait les combattants. Le prix des vies de leurs compagnons signifieraient-elles assez pour que le combat s'arrête ? Elle l'ignorait. Mais ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne pouvait plus risquer sa vie, ni celle d'Ezechyel dans une peine perdue. Ainsi, elle se rapprocha de lui et, sans lui laisser le choix ni lui donner d'explications, elle attrapa sa main et les téléporta dans la Forêt d'Eywa. « Excuse-moi. ». Elle n'y arrivait plus. « Tout ceci n'a aucun sens. Nous ne pouvons pas les arrêter, quand bien même je me placerais au beau milieu du combat ils n'arrêteraient pas. En les soignant, nous ne faisons que leur donner une raison supplémentaire de retourner à l'assaut. Ils se pensent invincibles. ». Elle ne pleurait pas. Ne tremblait pas. Elle paraissait déterminée, sérieuse, ayant pris en compte tous les facteurs qu'il existait dans ce type de situation. « Je déteste être inutile. Je sais que c'est également ton cas. Mais nous ne pouvons rien faire de plus que ce que nous venons de faire. ». Elle laissa tomber sa tête contre son épaule. « Il serait plus utile que nous nous rendions chez des peuples ayant souffert, comme les Orishas ou les Elementals, ou la bataille n'est plus d'actualité, mais ou il y a encore besoin de soin et d'aide.. ». Laisser tomber les Ondins lui déchirait le coeur. Mais elle lutterait, elle aussi. « Je ne suis pas sûre que cette décision soit la bonne, mais c'est celle que je prends. ». Elle voulut lui dire que s'il ne voulait pas la suivre, alors il était parfaitement libre de son choix. Mais elle savait parfaitement que jamais il ne la quitterait, alors cet échange se solda par un baiser, avant qu'ils ne se fondent dans la forêt. Un tout autre travail les attendait.
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Ezechyel
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Ezechyel
Lun 10 Aoû 2015, 03:14

Ses fines lèvres s’étirèrent, arquant un sourire sur ses traits comme une lumière qui, étrangère parmi le chaos, étincelait de mille feux, dissipant la toile d’ombre qui nous voilait et m’insufflait cette étincelle ardente, unique, à son contact qui, repoussant la peur qui glaçait mes os et retournait mon sang, m’offrait son courage. Serrant ses doigts chauds dans ma paume, je sentais mes doutes s’effondrés tel un château de cartes, aspirant avec avidité les désirs qui électrisaient ma peau, éveillant ces émotions n’ayant aucun égal en mots qui se dispersèrent parmi mon esprit qui, anciennement pétrifié par la bataille qui éclatait à la Plage, s’égarait peu à peu au cœur des sensations indescriptibles, n’apercevant désormais qu’elle au milieu de cet Univers déchiré. Je levai la tête, lentement, pour croiser ses magnifiques pupilles émeraude qui, avec une vive brusquerie, coupèrent mon souffle par la remarque de la détermination qui les animaient comme une deuxième conscience, dansant un ballet envoûteur qui, me faisant soudainement oublier de respirer une nouvelle fois, renforcèrent quelque chose – mes décisions de soutenir tout ce qu’elle voulait – au creux de mon âme elle-même.  Doucement, je pris une grande inspiration, comme par crainte refoulée de briser la transe dans laquelle nous étions plongés, entrouvrant les pans de mes lèvres pour chuchoter à l’Elfe : « C’est à moi de te dire ça. » Puis discrètement, j’esquissai un maigre sourire tout en glissant mes doigts derrière une de ses oreilles tandis que je rapprochais mon visage du sien, écartant des mèches rebelles de ma main libre. « …Fais aussi attention à toi. » Mes lèvres touchèrent les siennes, échangeant un baiser passionnel dont le contact s’interrompit trop tôt, alors que j’avais reculé au moment exact où un cri sinistre déchira l’air, étonnamment sans que les frissons vinrent lécher l’échine de mon dos, aussi glaciaux que les mains de la faucheuse. Je l’avais enfin accepté.

J’avais accepté que, très bientôt, je serais en contact avec le sang qui se déversait à grands flots sur le sable fin, que je croiserai la haine, la colère, des guerriers qui combattaient sur le champ de bataille, comme si toutes mes peurs de la guerre et de la violence m’avaient fui à ce seul baiser – si court pourtant. Je détournai légèrement la tête, ressentant ce besoin d’ajouter des mots, comme si tous ceux que je lui avais dit n’avaient pas été suffisants. Mais que pouvais-je rajouter particulièrement? Je l’ignorais, je n’en savais strictement rien, mais ma bouche s’ouvrit pourtant d’elle-même, articulant dans un murmure : « Ne tente rien de stupide. J-Je ne supporterais pas de te perdre. Seuls les Aetheri savent ce que je ferai si je venais à faillir ma promesse de te protéger. » Ça me semblait tout d’un coup dérisoire de lui prononcer ces paroles, connaissant la sagesse que Mircella portait en elle – en tant qu’Elfe Éternel. « Si jamais tu perds l’un de tes cheveux, je le saurai. Rien ne sert de le cacher. », Conclus-je en frottant sa tignasse dorée, décochant un sourire qui, je le pensais en toute sincérité, serait unique à ses yeux.  

L’Elfe Éternel s’éclipsa en premier, bondissant vers une Sirène blessée qu’elle agrippa avec solidité, avant de disparaître sur le champ de guerre en s’éloignant des dangers de la bataille. Un soupir franchit les pans de mes lèvres tandis que je me redressais, sourcils froncés, pour observer l’étendue des pertes et des blessés. Et il y en avait déjà pas mal. Marchant doucement vers le sol sableux, je bifurquai vers un homme au torse zébré par une immense blessure dont le liquide vermeille s’écoulait sans fin, poursuivant sa lutte à terre en lâchant ses sorts de magie noire comme un fou aveugle. Ce guerrier, devenant de plus en plus dangereux pour lui que les ondins qu’il désirait atteindre, se laissait volontairement mourir en ne touchant que le vide, ne faisant que gagner quelques minutes supplémentaires à sa vie. Avec vivacité, je le rejoignis avec un calme presque irréel figé sur mes traits, m’accroupissant à côté de lui pour deux choses bien précises : qu’il me voie et que je puisse l’éloigner de la bataille sanguinaire. Mais comme je l’avais songé, le Sorcier n’accepta pas cette aide de son plein gré. Au début, il se débattit comme un Démon de la Colère, faisant gicler le sang de sa plaie sur le sable qui l’entoure et moi-même à cette occasion. Puis, usant d’une force insoupçonnée malgré son état, fit volte-face en exposant les veines qui lui sortaient du cou et du front. « Dégage! »

Je n’eus pas à essayer d’éviter le flux de magie noire qui se précipita sur moi. L’homme, si affaibli, n’arrivait plus à viser ses cibles, même les plus proches. « Je suis désolé. », finis-je par lancer en dégainant l’épée du fourreau après qu’il m’ait obligé à reculer en me jetant une slave d’attaques sans me laisser enchaîner deux mots. Dans ces conditions, qu’il soit blessé ou non, le Sorcier ne me laissait pas beaucoup de choix. Du manche de l’épée, je l’assommai avant de commencer à guérir ses plaies. Malgré qu’il appartienne à une race ennemie à la nôtre, que les Mages noirs aient été la source de tant de malheurs pour notre peuple, je déployais des efforts considérables pour, au minimum, arrêter l’écoulement de sang de sa blessure, sachant que mes habiletés en magie avaient de très courtes limites. Je n’en tirai même aucune pointe d’agacement à ce seul acte d’aider un Sorcier : un individu seul ne représentait pas un peuple. Je déposai son corps inconscient dans les bois avoisinants la Plage, le quittant avant même qu’il ne se réveille. Même si je savais qu’il bondirait au front dès qu’il le pourrait, qu’il poursuivrait la bataille malgré ses faiblesses… Je souhaitais quand même lui offrir une chance  –  aussi infime soit-elle –  de vivre encore quelques minutes parmi les vivants.  

~~~

« Excuse-moi. » La voix de Mircella sonnait comme un écho au creux de mon oreille, comme si elle me parvenait de loin, si loin. Avant même que je me rende compte de ce qu’elle avait fait, nous étions ici, au cœur de la Forêt d’Eywa. Les cris des guerriers qui se battaient, le son des lames qui s’entrechoquaient, tout s’était brusquement arrêté.  J’écoutais les mots qui franchissaient ses lèvres avec une attention particulière tandis que je sentais la fatigue me cogner de plein fouet, comme si, désormais, les efforts que j’avais déployés me retombaient sur le crâne, tel des morceaux de briques. « Je sais. », finis-je par chuchoter dès qu’elle eut terminé  de m’expliquer les raisons qui l’avaient poussé à nous retirer, malgré toutes ces heures à courir sur la Plage pour soigner ceux qui peuvent l’être. Aucunes larmes ne coulaient sur ses joues : son faciès gardait ses apparences calmes et neutres. J’admirais la force qu’elle possède, car moi, malgré la vérité qu’elle énonçait, continuait à nourrir cette minuscule pointe de culpabilité. Sauver ce qui peut être sauvé. L’Enfer dans lequel nous nous étions embarqué ne faisait clairement pas parti de cette catégorie. Il ne nous concernait pas. Je le savais, je le savais et pourtant… « Qu’importe si ton choix est bon ou non, je te suivrai, quoi que tu fasses. » Je la serrai contre moi, humant son délicieux parfum pour reprendre courage, faisant voyager mes doigts sur les courbes de son visage si familier. Mon esprit ne tremblait plus. « Mais ça, tu dois le savoir non? » Elle était la seule à qui je pouvais me raccrocher, embrassant ses lèvres pour m’aider à m’évader de ce monde sombre et obscurci par des ténèbres inconnues.  

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La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents [EVENT II - PV Ezechyel]

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