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 Le destin n'est pas une chaîne mais un envol [EVENT I - PV EZECHYEL]

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Mer 03 Juin 2015, 11:24

Un bruit résonnait dans le palais, inlassablement. Les pas de l'Elfe Eternel, presque affolés, ne faisaient que se répéter dans l'antre de sa chambre, complètement fermée à clef. L'on vint toquer à sa porte, pour s'assurer de son état.« Vous allez bien, Ma Dame ? ». Les pas s'arrêtèrent net, tandis qu'elle reprenait son souffle. La Reine alla près de sa porte, se faisant discrète, puis haussa doucement la voix, toujours aussi mielleuse. « Ne vous en faites pas. J'ai besoin de temps, pour réfléchir. Des affaires m'appellent-elles? ». La réponse fut négative. Rien n'était en urgence dans la Cité, et c'était tant mieux. « Bien, alors. N'hésitez pas à revenir s'il y a un quelconque soucis. ». Elle poussa un long soupir, puis alla s'asseoir sur le fauteuil devant sa fenêtre qui donnait entièrement sur la Capitale. Sa main alla soutenir sa tête, tandis qu'elle profitait du paysage, se balançant lentement sur son support. Se ferait-elle à son nouveau rôle ? Serait-elle à la hauteur ? Ces questions la hantaient toujours autant, et elle ne pensait pas s'en défaire avant que son règne ne prenne fin. Tous savaient, tous désiraient la saluer, lui accorder leur confiance. Mais si elle n'était pas elle-même confiante, alors cela ne servirait à rien.

Mais ce qui la perturbait aujourd'hui, ne concernait absolument pas son peuple ou sa manière de le gérer. Des cohortes étrangères troublaient le peuple céleste depuis quelques jours. Des Elfes partaient tous les jours pour leur donner leur soutien, leur apporter de l'aide, mais elle, personnellement, se voyait cloisonnée à l'intérieur de ses murs qu'elle chérissait tant. Mais pouvait-elle, en quelque sorte, abandonner les siens, s'éclipser du château pour se rendre sur les lieux du combat, sur le champ de bataille ? L'accepteraient-ils ? Elle eut une pensée pour Enaldus, qu'elle voulut contacter, le coeur lourd. Lui aurait su quoi faire, mais elle ne devait pas se reposer sur son épaule jour et nuit. Les expériences forgent le caractère, et elle prendrait sur elle si sa « fugue » lui attirait des ennuis. Prenant son courage à deux mains, elle referma sa fenêtre puis s'approcha de sa porte, en caressant la poignée, hésitant à nouveau sur la tournure que prendraient ses actes. Et un nouveau bruit vint stopper sa réflexion. Il s'agissait de la voix de la petite ange, derrière le mur qui les séparait.

Ouvrant sa chambre au regard de la petite rousse, elle la saisit entre ses bras et la souleva. « Tu m'as manqué. Comment te sens-tu ? ». Cela faisait quelques jours qu'elles ne s'étaient pas rendues visite, et Mircella appréhendait toujours le fait de la confier à quelqu'un d'autre, mais le Palais ne pouvait être considéré comme une garderie. Passant une main douce sur sa chevelure de feu, elle sonda ses pensées presque automatiquement, sachant qu'elle n'exprimerait jamais ses idées à l'oral, cherchant ses mots bien trop longtemps pour qu'ils riment ensemble. « Tu as entendu, n'est-ce pas ? ». Son regard se teint alors d'une tristesse sans faille. Son peuple se faisait attaquer, subissait les assauts de bêtes immondes dont ils ignoraient l'origine et qu'ils ne pouvaient battre seul. Et elle, restait à l'intérieur de sa ville sans rien faire à part s'inquiéter dans le vide. Le visage de porcelaine de l'enfant, meurtri par une mélancolie profonde, lui brisa le coeur. Elle ressentait les effets de son incapacité à agir, de son inutilité, et l'Elfe n'aurait su accepter de la laisser s'enfoncer dans un malheur qui pourrait presque la déchoir.

La déposant lentement sur le sol, elle l'invita à aller se mettre sur le lit, s'asseyant à ses côtés. « Tu ne dois pas t'en faire, Héliana. ». Elle croisa son regard attristé, faible, et la colla contre sa poitrine. Elle s'y était tant attachée, comment avait-elle pu ne serait-ce qu'envisager de la laisser seule face à ce monde si cruel qui ne ferait qu'une bouchée de sa bouille angélique ? « Je vais partir. Garde cet endroit, reste-y. Quand je reviendrais, tu n'auras plus à craindre quoi que ce soit. ». Elle déposa un baiser sur son front, avant de s'éclipser dans les couloirs, filant sans un bruit. Elle se vêtit alors d'une tunique résistante, prête au combat, et déposa sa faux Elfique dans son dos. « Je m'en vais pour quelques temps. Occupez vous du Palais pendant mon absence, mais en cas d'urgence n'hésitez pas à me contacter. ». Elle gardait un œil vif sur son peuple, sur les siens. Elle aimait les Anges, mais elle aimait encore plus les Elfes, et personne n'aurait su le lui reprocher.

Pliant les genoux, elle se mit à virevolter dans les airs, se dirigeant vers l'Océan, là ou se trouvait le plus grand grabuge que le monde eut connu depuis quelques temps. Elle devait se battre, offrir son soutien autant qu'elle le pourrait, même si elle ne connaissait pas l'ennemi. Les êtres célestes lui avait déjà porté secours plus d'une fois, aujourd'hui c'était à son tour, à elle de rendre la pareille. Mais elle fut arrêtée dans son vol par une présence familière sur le sol non loin de la plage. Atterrissant derrière ce dernier, elle posa une main sur son épaule, l'invitant à se retourner pour qu'il remarque sa présence. Elle n'eut nul besoin de hausser la voix, ou de dire quoi que ce soit. Il la comprendrait à son unique regard, et quand elle vit enfin son visage, le coeur de l'Elfe Eternel bondit d'allégresse. « Bonjour. ». Sourire intimidé, mais terriblement ravi, dans des circonstances de guerre proche, qu'elle n'aurait pu oublier.
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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Sam 06 Juin 2015, 02:02


Les eaux et océans se déchainaient. Leurs créatures et bêtes, sorties de leurs profondeurs, attaquaient à la surface des étendues du liquide clair. Elles répandaient leurs maux à quiconque osait s’aventurer sur leur territoire. Personne ne comprenait la nature ou la source de leur colère et de leur déchaînement. Divers peuples étaient touchés par ces attaques, frappés par les inlassables secousses qui faisaient trembler la terre avec une violence inouïe. Les catastrophes avaient adopté des dimensions encore inconnues, floues et imprécises et semaient la confusion et l’incompréhension à leurs passages. Je voulais, souhaitais aider les victimes à surmonter les difficultés et la misère qui les giflaient en plein visage, démystifier les ténèbres à l’aide d’un rayon de lumière vive et éclatante pour apaiser ma soif de savoir, pour mieux comprendre la situation. Les rumeurs et les listes de problèmes liés à ces phénomènes n’avaient cessé de grandir au fil des jours, sans rencontrer une seule et moindre interruption. Parmi  les histoires qui étaient venues jusqu’à mes oreilles, la plus intrigante d’entre elles avaient un lien avec ces étranges – pour ne pas dire inquiétantes selon certains – statues qui sortaient des eaux aux alentours de la Citadelle blanche, couvertes de gravures plus mystérieuses encore. Ma curiosité avait été immédiatement touchée par ces dires. Désormais, j’étais ici, au cœur de la cité des Anges, me préparant à prendre la route avec les expéditions qui partaient pour faire des recherches sur ces reliques. Mon cœur tambourinait si fort contre ma poitrine, mélange parfait entre une volonté féroce de m’y rendre le plus rapidement possible ainsi qu’une excitation sans pareille, sans limite, qui alimentait le trouble et la perturbation dans mon esprit, de manière assez conséquente. Pourquoi nourrissais-je d’avance un plaisir morbide alors que je connaissais la situation critique du peuple angélique, préoccupé par les monstres aquatiques? Était-ce un désir difficilement refoulé de posséder une occasion unique de toucher quelque chose d’ancien et nouveau à la fois? Sans doute.

À vrai dire, je ne pouvais pas avoir une idée précise sur le pourquoi de ces émotions qui envahissaient ma tête mais, je préférai me rabattre sur une telle justification à l’instar de passer des minutes – ou des heures – à me questionner, encore et encore, sur la réelle explication qui, peut-être, ne parviendrait même pas à me satisfaire. Je secouai la tête, pivotant doucement vers le fourreau de l’épée exposé à la faible lumière du jour. Je glissai avec délicatesse mes doigts contre l’objet pour que le courage et la volonté puisse m’envahir, pour m’aider à prendre les meilleures décisions. Je fermai les yeux quelques secondes, essayant inlassablement de songer à la vie de mes ancêtres qui avaient tenu cette arme avant de la ramasser et de l’accrocher à ma ceinture, ajoutant un certain poids sur mon corps. Pour l’occasion, j’avais décidé de me vêtir d’habits plus « solides » que les vêtements que je portais habituellement pour me conférer une protection supplémentaire. Ce n’était pas réellement ce que j’appellerais une tenue de guerre mais, c’était ce que je possédais qui s’en rapprochait avec le plus fidélité. « Vous allez vraiment vous y rendre? » Je sursautai violement, convergeant mes iris émeraude en direction de la source de la voix. C’était Finndäal qui s’avançait dans la pièce, les yeux légèrement baissés contre le sol. Je relâchai un soupir. « Les eaux sont devenues bien dangereuses… »« Je sais. »« Mais vous vous voulez y aller même en sachant les risques? »

Je ne répondis pas, laissant quelques secondes de silence s’installer entre nous. « Je ne sais pas ce qui frappe ces Terres en ce moment. », commençai-je en expirant brusquement. « Je crois d’ailleurs que personne ne le sait encore. Mis à part les Aetheri. » Je m’approchai de la porte de sortie, appuyant mon dos contre le mur. « Cependant, je veux faire mon possible pour aider, quelques soit les risques que je rencontrai. » Et également éviter de reproduire les mêmes erreurs que par le passé en fuyant continuellement ce que nous redoutons, ce que nous peinons à comprendre. Je gardai le reste de ces pensées pour moi. « Je ne te forcerai pas à te joindre à moi, mais je veux que tu comprennes les motivations qui me poussent à m’y rendre. » Un sourire – ou ce qu’il souhaita sans doute en être un, sans succès – s’esquissa sur la commissure de son visage. Je voyais son inquiétude, son malaise face à ma décision. Mais, à l’instar d’essayer de me faire renoncer à cette entreprise, il lança un faible : « Je sais. » Ses yeux se levèrent. Ses grands iris gris orageux se plantèrent dans les miens – pour une toute première fois depuis notre rencontre – sans une seule hésitation. La brillance de son regard s’était transformée en admiration, en une toute nouvelle forme de courage et de volonté. « Veuillez à ne pas prendre de risques inconsidérés. » Je lui souris, déposant une main amicale contre son épaule. Je tournai la poignée de la porte et, avant de quitter le logis, marmonna : « Je m’en rappellerai. » Le sourire de Finndäal s’élargit alors que je me dirigeais vers l’extérieur, dans les rues de la Citadelle blanche.

~~~


Les yeux levés vers le ciel nuageux, j’observai les formes sombres qui se détachaient au loin, curieux et impressionné. Derrière mon dos, une main se déposa contre mon épaule, douce et apaisante à la fois, m’incitant à me retourner. Je n’eus même pas besoin de river mes yeux dans ses pupilles émeraude pour connaître celle qui voulait attirer mon attention. Les effluves de son parfum de bois ne me trompaient pas, la délicatesse et la tendresse de sa voix également. C’était Mircella qui se dressait devant moi avec un sourire gênée collé sur ses magnifiques traits. Même en ayant su presque d’avance qu’elle était là, que l’Elfe se tenait à mes côtés, mon cœur manqua un battement. J’avais soudainement le souffle court, saccadé. Ma bouche s’ouvrit, mes lèvres bougèrent. Cependant, aucun son voulu en sortir, je n’étais plus capable de m’exprimer. Sans le souhaiter réellement, j’avais laissé un silence de malaise planer au-dessus de nos têtes, aussi étouffant qu’un immense et épais nuage de cendre. J’étais à la fois heureux, emplit d’un bonheur que je n’obtenais qu’en sa présence. Mais j’étais aussi intimidé. Par son nouveau titre, par les nouvelles dimensions que prendraient à l’avenir notre relation. La couleur de mon visage rougit. J’étais pris en étau entre mes désirs de l’embrasser, de la serrer contre moi. Ma main droite se rapprocha de son visage alors que ma main gauche se glissait dans la sienne. Je ne pouvais plus résister aux cris de mes instincts, de mes pulsions.

Lorsque ses cheveux dorés entrèrent en contact avec ma paume, un frisson me parcouru l’ensemble du dos, le rythme de mon cœur s’accéléra brusquement. « J-Je… » J’étais incapable de parler, d’exprimer avec des mots les pensées qui me traversaient la tête. « B-Bonjour à toi aussi. Q-qu’est-ce qui t’amène dans les environs? Je ne m’attendais pas à te voir ici… » Je rectifiai immédiatement mon tir. Mon corps se rapprocha davantage du sien, mon sourire s’élargit, aussi rayonnant que la plus vive des lumières. Mes lèvres se déposèrent contre sa joue, aux bords de ses lèvres rosées et douces. « Mais je suis heureux de te revoir. Tes nouvelles fonctions te tiennent si occupée, chaque seconde passée sans toi sont si dures à supporter. » Je lui caressai le visage. « Félicitations, Elfe Éternel. » Je l’embrassai sur les lèvres, profitant de ce bref moment ensemble pour m’égarer dans un autre monde, gorger mon esprit de toutes ces magnifiques sensations indescriptibles. Avant que la réalité ne vienne nous rattraper…

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Sam 06 Juin 2015, 10:23

Le silence qu'imposait son congénère en disait long sur ce qu'il ressentait, sur ce vers quoi ses pensées se dirigeaient. La blonde des bois ne sut alors que faire, troublée par ce regard perdu, hésitant, ses mains tremblantes ou elle sentait son cœur battre la chamade comme jamais. Une pique alla frapper le sien. Que deviendrait-ils ? L'espace d'un instant, elle s'en voulut d'avoir ainsi accepté la proposition d'Enaldus. Elle se sentait capable de protéger les siens et tenait le peuple d'une main de fer, mais si cela signifiait perdre celui qu'elle chérissait.. Elle régnerait, mais dans une tristesse communicative qui ne la mènerait à rien. Alors, plutôt que de s'apitoyer en réfléchissant au pire, en s'imaginant la souffrance qui parcourrait son corps si cela venait à arriver, elle serra légèrement la main de son amant, poussant un long soupir de soulagement quand ce dernier se décida enfin à ouvrir la bouche.

Il parut tout à coup beaucoup plus timide au premier abord qu'à leurs dernières rencontres, mais elle ne pouvait le lui reprocher. Ce n'était plus simplement Mircella qu'il côtoyait. C'était sa Reine, et la gêne n'aurait su ne pas le toucher. Elle osait cependant penser que sa nouvelle fonction ne causerait pas plus de soucis que cette légère hésitation, et que même celle-ci finirait par disparaître dans le néant. Le baiser fut d'une douceur inégalable, provoqua en elle un torrent de sensations plus uniques et singulières les unes que les autres. Sa main libre alla mécaniquement se poser sur l'épaule du jeune homme, s'invitant dans ses bras comme elle l'avait tant fait auparavant. Le contact de ses lèvres contre les siennes, la chaleur de son souffle, tout chez lui l'inspirait. Son parfum boisé qu'elle aurait reconnu entre milles, sa chevelure d'or, tout ce qu'il était n'aurait su être comparé à un Paradis, car il le dépassait déjà largement à ses yeux. Son Paradis à Elle, c'était Lui.

« Je ne pouvais plus attendre de te revoir, Ezechyel. ». Son regard, une fois de plus, se perdit dans le sien, tandis que son cœur tambourinait de plus en plus fort contre sa poitrine. Elle alla se lover contre lui, poser sa tête contre son épaule, respirant cette odeur devenue sa drogue, son seul moyen d'échapper un tant soi peu à la réalité. « Je suis si malheureuse lorsque tu n'es pas dans les parages.. Est-ce que tout va bien ? ». Elle passa une main sur son visage, caressant doucement sa peau dans un élan de tendresse incontrôlé. Combien de jours avaient passé depuis leur dernière rencontre ? Elle les comptait, dans sa chambre royale complètement vide. Elle se sentait si.. seule, si faible lorsqu'il ne se tenait pas à ses côtés, et elle se prit à rêver qu'il vienne passer ses nuits et ses jours avec elle, sans pour autant oser en formuler le souhait. Ce serait trop intrusif, sans doute.. pour l'instant.

« Tu m'as tant manqué... ». Un cri atroce vint déranger leur idylle, bousculer leur étreinte. « Même si j'aurais désiré que nous nous revoyons dans d'autres circonstances que ces dernières. ». Elle se redressa, entrelaçant leurs doigts, tandis que son regard virait vers le ciel. L'Elfe Eternel affichait une mine concentrée, déterminée à en découdre. Pour Héliana, pour le peuple céleste, elle ne pouvait plus rester retranchée derrière ses murs. Elle se tourna vers son bien aimé, un vague sourire sur le visage, n'exprimant que le bonheur qu'elle éprouvait face à lui mélangé à la soif de vaincre l'assaillant. « Je suis venue pour aider les anges face à ces terreurs des mers. » Rien n'aurait su la détourner de son objectif, et elle lut dans le regard d'Ezechyel que les mêmes motivations les animaient. Sa force, depuis lors, avait atteint un paroxysme effrayant, mais elle ne pouvait dire qu'elle ne craignait pas la suite des événements. Le monde était imprévisible, et elle allait devoir apprendre à le dompter tant bien que mal.

« Je suis restée trop longtemps à ne rien faire, à gérer les affaires internes ». Son ton fut tout à coup plus sérieux. « Mais je ne pense pas qu'un souverain ne doive jamais se montrer sur le champ de bataille. ». Elle serra sa main, doucement, et son regard s'adoucit lorsqu'il croisa le sien. N'arriverait-elle jamais à véritablement assumer son rôle s'il se trouvait là, juste à côté d'elle ? Allant déposer un baiser sur sa joue, elle prit une grande inspiration, prise entre son courage et sa crainte. « Voudrais-tu aller les soutenir à mes côtés ? ». Elle ne l'y obligeait pas, et connaissait la réponse, mais préférait s'en assurer afin de ne pas l'emmener dans un combat qu'il ne considérerait pas comme le sien. Puis elle l'attira doucement à lui pour l'embrasser, passant une main dans ses cheveux. « Promets-moi d'être prudent. En toutes circonstances. ». Son regard se perdit dans une mélancolie anticipée. « Te perdre serait la pire des tortures que l'on pourrait m'infliger. ». C'était égoïste, terriblement égoïste de lui demander de rester en vie ne serait-ce que pour elle. Mais c'est avec ces mêmes paroles que leur Amour eut commencé, et elle ne pouvait l'imaginer se briser.

Et une fois que son accord fut donné, l'étreinte ne put s'éterniser. Il n'y avait pas de temps à perdre, cependant elle ne considérait pas de le soulever pour s'envoler avec lui. D'immenses bestioles volantes leur furent proposées, et une fois qu'ils eurent embarqué sur l'une d'entre elles, ils arrivèrent au centre de la Citadelle Blanche. Mircella s'avança, présentant ses hommages aux êtres célestes présents. « Pardonnez-moi d'avoir mis tant de temps à venir. ». Elle était l'être le plus sage de ces terres, et pour les autres, la plus à même de soulever un si grand mystère. « Mais je suis là, à présent. Pourriez-vous me montrer ou se situent ces dites-statues ? ». Ils n'étaient à l'abri de rien, et les créatures des mers pouvaient surgir à tout moment. Elle ne ferait pas la bêtise de se croire en sécurité. Prenant la main de son bien aimé, elle l'invita à sa suite vers l'endroit où se trouvaient l'objet de leur expertise. Des statues monstrueuses, aux visages parfois déformés, au regard perdu dans le vide, taillées dans un matériau bien usé par le passage du sel et surtout, des gravures incompréhensibles et relativement alarmantes. Le peuple angélique n'aurait su leur venir en aide, trop préoccupé à maintenir leur ilot en sécurité. Passant une main experte sur les inscriptions, Mircella se concentra quelques secondes, avant de se relever. « Cela va nous prendre du temps. ». Elle gratifia Ezechyel d'un sourire vague, à nouveau. « J'espère que tu aimes l'archéologie ! ». Et enfin, un rire sortit de sa bouche, détendant l'atmosphère lourde qu'elle avait-elle même imposé à la scène.
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Ezechyel
Jeu 11 Juin 2015, 00:19


Ainsi blottie contre mon corps, le temps s’arrêta soudainement. Mes doigts ralentirent au centre de sa chevelure dorée qui prenaient un temps fou à retomber sur ses frêles épaules. Le parfum qui se dégageait de l’être merveilleux qu’elle représentait m’égarait face à la réalité pour que je ne puisse voir que son visage étendu contre mon épaule, que sentir ses bras enlacés autour de moi. Le baiser avait agi en déclic qui avait dissipé la gêne, lever les barrières qui s’étaient dressées entre nous. Encore une fois, nous formions un tout, un ensemble qui apaisait la souffrance accumulée par son absence à mes côtés, au cœur de mon âme elle-même, dissipée comme une brise fraîche de printemps. Je lui redonnai son étreinte, écoutant avec une attention particulière, une concentration beaucoup plus aiguisée les mots qui sortaient de ses lèvres délicates, semblables à une mélodie qui résonnait au creux de mes oreilles. Les yeux clos, je laissai les étincelles d’une passion ardente brûler ma peau au contact de ses doigts de fée sur mon visage. Je croisai ses yeux, me noyai dans ces émeraudes. Un choc électrique, un frisson incomparable à tous ceux que j’avais ressenti me parcourut la courbe du dos, élevant mon bonheur et mon plaisir à un niveau qui brisait les limites des cieux. Je serrai mes mains autour de sa taille. Ma gorge était sèche. Je refreinai une envie brutale de coller une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes, de retrouver ces sensations extrêmes qui faisaient remonter, par le biais de mes veines, ces frissons extraordinaires, plus fort que la puissance Divine, qui nous offrait la possibilité unique de nous compléter, de nous donner enfin la chance d’être un à nouveau.

Cependant, je savais distinguer les moments idéaux pour agir, pour la faire mienne. Et, aujourd’hui, tandis que nous demeurions debout sur une plage de sable fin, j’avais conscience que bientôt, très bientôt, nous serions forcés de briser cet instant hors de toute compréhension, pour aider les Anges avec ces statues aux gravures grotesques et inquiétantes. Pourtant, depuis que l’Amour régnait dans nos cœurs, depuis que nous l’avouions sans peur, sans hésitation, nos rencontres n’en devenaient plus que fréquentes, presque régulières. Car je ne me voyais plus vivre sans elle. L’Elfe était devenue une sorte de drogue, mon seul moyen d’oublier les malheurs et les catastrophes pour ne penser qu’à elle. Je souhaitais passer le plus de temps avec l’Elfe Éternel, demeuré dans cette position pour bien des heures encore. Même en sachant que ce n’était qu’une utopie qui ne nous séparerait pas de la réalité bien longtemps. Je souris, collant mon front contre le sien. Si c’était mon unique chance pour m’abreuver, que ce soit même un minimum, je la prendrais sans le moindre doute. « Je vais bien, encore plus depuis que tu es ici à mes côtés. Tu m’as tellement manqué. » Son souffle me frappait sur le visage, éveillant mes instincts qui réclamaient plus, toujours plus qu’un simple baiser. « Mais n’est-ce pas à moi de te demander si tu vas bien? Tes nouvelles fonctions prennent la majeure partie de ton temps. » Ça m’est si insupportable.

Cette pensée égoïste s’immisça dans ma tête mais, je préférai taire la seconde part de mes paroles. Je ne pouvais pas lui demander de choisir entre notre peuple et moi : c’était si injuste, si égoïste. Je baissai légèrement les yeux. Au loin, un hurlement à glacer le sang retentit, nous amenant à revenir vers le problème, vers la situation alarmante de la Citadelle Blanche. Je parvins à détacher mon regard de ses iris hypnotiseurs, observant les formes des statues au loin, de leurs ombres inquiétantes qui s’esquissaient sur la surface de l’eau. Je poussai un léger soupir, rejoignant le mouvement des yeux de Mircella, rivés vers le ciel. « Les circonstances ne sont, effectivement, pas les meilleures qui puissent être. », dis-je en émettant le fait d’une voix douce. « Mais je suis heureux de constater que nos motivations soient semblables. » Je ne savais pas comment elle avait réussi à quitter le palais d’Earudien, ni même si elle en avait reçu une seule autorisation qui soit. Mais sa présence à mes côtés me suffisait, répondait à toutes mes questions silencieuses. « Personne ne peut t’empêcher de fuguer du palais quand tu le souhaites. », lançai-je en souriant de toutes mes dents. Son baiser transformait mes sentiments en vagues puissantes et déchaînées. Ma réponse fut si évidente, si rapide. « Je suis prêt à me rendre jusqu’à l’impossible pour toi. » Je marquai une courte pause tandis que nos lèvres se collaient, que sa main passa dans mes cheveux. J’aurais aimé que ce moment se prolonge, que ces sensations ne se dissipent jamais.

Mon expression se fit un peu plus dure lorsqu’elle me demanda de faire attention, quelques soient les circonstances. Mais avait-elle seulement songé à elle, à son rôle pour notre peuple, à sa signification? « Je survivrai, ne te fais pas de soucis pour ça. » Je lui caressai les oreilles, arrêtant le bout de mes oreilles sur ses pointes. « Cependant, je ne peux pas en dire autant pour toi. Ne fais rien d’inconsidéré. Tu es l’Elfe Éternel, notre peuple commence tout juste à s’habituer au nouveau souverain. Nous ne pouvons pas te perdre, pas alors que le chaos commence à se manifester. » Mes traits s’adoucirent. « Promets-moi que tu ne risqueras pas ta vie inutilement. Promets-le-moi. » Je marquai une pause. « Promets-le pour les Elfes également. »

~~~

Je n’avais jamais souhaité me séparer d’elle, d’enlever mes bras qui s’étaient enroulés autour de sa fine taille. J’avais nourri ce sentiment de manque, d’impression que je m’étais retiré la seconde part de mon âme. Mais je n’avais rien dit : aucune plainte n’avait quitté la commissure de mes lèvres, aucun sourire triste ne s’était esquissé. Nos doigts s’étaient croisés, nos regards s’étaient rencontrés. Ainsi, main dans la main, nous nous étions avancés vers le cœur de la Citadelle  - sans oublier d’accepter les montures volantes qui nous avait été proposé. Au centre de la place, des Anges attendaient la venue de l’Elfe Éternel. Mircella leur demanda de lui indiquer les positions des statues les plus près : les êtres ailés pointèrent une direction du doigt et, quelques instants plus tard, nous avions décollé de terre, fendant les cieux pour nous rapprocher de ces structures. Si les Anges avaient noté nos mains indéniablement liées, ils avaient préféré se taire plutôt que d’émettre un seul commentaire.

Les statures n’avaient rien de commun à ce que j’avais déjà vu auparavant. Grotesques, inquiétantes, leurs yeux aussi ronds que des soucoupes, semblables aux regards de prédateurs prêts à bondir, fixaient un point que seules elles étaient capables de distinguer. L’érosion de l’eau ne les avaient pas épargnées, certaines gravures s’étaient presque entièrement dissipées, d’autres avaient tout bonnement été effacées. Je fronçai légèrement les sourcils, relâchant un soupir. « Du temps, oui. J’ai toujours l’impression que c’est ce qui nous manque le plus dans ce genre de situations. » Nous nous voyions donc contraints de devenir archéologues? Son sourire cristallin m’arracha un sourire. « Je ne suis pas un expert du domaine mais, essayons de faire ce que nous pouvons! » J’avançai ma main vers la statue, tâtant sa texture, glissant mon index dans le creux des gravures, fouillant parmi mes souvenirs pour découvrir des similitudes entre que ce j’avais vu et ce que j’apercevais. « Ces symboles… te font-ils penser à quelque chose? Je n’arrive pas à reconnaître l’architecture non plus. Elle n’a rien de semblable à ce que je connais : de ma connaissance, elle ne se rapproche d’aucune culture que j’ai pu découvrir. » Je fis une courte pause, écoutant les cris et hurlements des bêtes aquatiques qui tentaient de nous happer en sautant. Les montures ailées évitaient gracieusement les coups de mâchoires et de crocs mais, nous demeurions sur nos gardes. « Ça ne ressemble également pas à une forme d’écriture. Selon mon avis du moins. » Mircella était sans doute celle qui possédait le plus de chance pour déchiffrer ces inscriptions. En tant qu’Elfe Éternel, ses connaissances s’étendaient à un niveau plus grand que le mien. J’avais hâte d’avoir vent des réponses qui sortiraient de sa bouche, face à un mystère qui m’échappait complètement.

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Mar 16 Juin 2015, 15:23

L'Elfe Eternel n'aurait su exprimer plus de bonheur qu'en cet unique instant. Elle respirait la joie de vivre, sentait l'Amour à plein nez et si elle s'était écoutée, aurait laissé un milliard de fleurs les entourer, les placer dans une bulle que personne n'aurait su briser. Elle profitait de ce moment, ou elle se permettait toutes les bassesses qu'impliquait ce dit-sentiment, s'armant de courage et de force pour ne pas aller plus loin. Sa main alla se balader dans la chevelure d'or de son congénère, passant ses doigts entre les maigres fils dorés qui la composaient, profitant de son toucher. Son épiderme fut parcouru de frissons tous plus forts les uns que les autres dés lors qu'il bougea d'un maigre millimètres. Son ventre la torturait, et son coeur semblait vouloir sortir de sa cage pour rejoindre le sien, afin qu'ils battent à l'unisson. Un sourire radieux arqua ses lèvres. Ses fonctions l'obligeaient à rester au château la majeure partie de son temps, à s'occuper d'affaires diverses et variées dont elle ignorait encore la teneur il y a de cela quelques semaines. Plusieurs fois l'envie lui vint d'appeler au secours, mais jamais elle ne le fit. L'on n'apprend que de par sa propre expérience, ses propres erreurs. Et elle en ferait, à n'en point douter. Mircella ferma les yeux, se retrouvant enfin avec elle-même. Le peuple peinait à se faire à ce changement, et pour cause. Enaldus avait été un roi bon, un roi fort face à l'adversité, ne laissant les siens dépérir sous aucun prétexte. Il avait tant vécu, et elle arrivait sur ses grands chevaux pour assurer sa succession, sans que personne ne le remarque. Une de ses pensées divergea vers la Dalle que seule elle pourrait activer, et son regard vira sur la bague qui se trouvait à son annulaire. Elle possédait le pouvoir de changer les choses. Puis elle releva la tête vers son aimé. Et lui possédait le pouvoir de la faire changer du tout au tout.

« Je vais bien, ne t'en fais pas pour moi. L'adaptation est difficile, mais je saurais m'y faire. ». Elle savait qu'il ne doutait pas d'elle. C'était une simple formalité, une inquiétude, un égoïsme qu'elle devinait derrière ce regard brûlant de jalousie de perdre du temps qu'ils auraient pu passer ensemble, l'un dans les bras de l'autre. L'éclat de ses yeux lui rappelaient à quel point il avait pu lui manquer, combien de soirées eut-elle passé à rêver qu'il soit à ses côtés dans cette grande chambre vide ou seule la solitude lui portait compagnie. Julia s'en était allée de l'autre côté d'Avalon, cherchant un divertissement autre que celui de gérer un Royaume, elle qui se plaisait dans sa liberté presque maladive, qui refusait de s'accrocher au moindre espoir que le monde tel qu'il est subsiste. Elle avait vécu tant de choses, vu tant de désastres que plus rien ne l'étonnait. Et en ce moment même, Mircella l'imaginait parfaitement aux côtés de sa congénère morte, de son Autre, de la Dullahan, la seule qu'elle acceptait de côtoyer, la seule qu'elle Aimait tout simplement. L'Ange, elle, se murait à l'intérieur de l'ancienne demeure de la jeune femme en compagnie d'un autre Elfe, et sans doute parfois de Lumi. Elles ne se voyaient plus. Elle ne voyait plus personne. Sa main descendit le long du bras d'Ezechyel, avant qu'elle n'entrelace à nouveau leurs doigts. « Je pense à toi chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour. ». Elle se perdait dans son regard, faible face à ces yeux qui l'hypnotisaient complètement. « J'aimerais t'avoir à mes côtés aussi longtemps, aussi souvent que possible. Je ne sais plus qui je suis quand tu n'es pas dans les parages. ». Elle alla se blottir contre lui, laissant un maigre silence planer. « Je te promets de survivre, Ezechyel. Pour mon.. Non. ». Elle se reprit, souriante. « Pour notre peuple. Pour ceux que nous aimons, et ceux qui nous aiment. ». Elle n'osa poursuivre dans le sens que lui donnait son instinct. « Pour toi, et pour tout ce que cela implique. ». Elle l'embrassa une dernière fois, comme pour sceller leur contrat.

Le destin n'est pas une chaîne mais un envol [EVENT I - PV EZECHYEL] 198160SIGNATUREBLANC

Les Statues étaient étranges, sordides, lugubres, grotesques. Tant d'adjectifs existaient pour les qualifier, mais aucun ne certifiait leur origine, leur provenance, et c'est là que se posait le plus gros du problème. Mircella croisa les bras, observant son bien aimé faire ses propres petites recherches avant de se lancer. Elle ne l'espionnait pas, non. Ne cherchait pas non plus à savoir jusqu'à ou il pouvait mener sa réflexion, son raisonnement. Il s'agissait d'une raison bien plus futile, bien plus niaise qu'elle n'aurait pu le paraître et dont on ne l'aurait tout simplement pas cru capable d'éprouver. Mais en voyant cet air si sérieux déformer ses traits qu'elle connaissait teintés d'une douceur infinie, l'Elfe Eternel chavirait complètement, ne se raccrochant à aucune rive si ce n'est cette expression qu'elle découvrait enfin. Elle l'admirait, ne voyait que lui dans ce paysage ravagé, il était sa seule lueur, son unique lumière, son inexorable salut dans ce monde de brutes qu'elle cherchait à adoucir. Elle se pencha vers ce dernier, tendant sa main pour l'aider à se redresser. « Tu n'es pas si loin du compte. ». Elle sourit, encore une fois, avant de se diriger vers une des statues les moins abîmées par les attaques incessantes de l'eau, du sel. Passant une main distraite sur les rebords de l'architecture singulière des statues, elle resta ainsi bloquée pendant de longues minutes, sans décrocher un mot. Tout cela lui évoquait bien plus que ce qu'elle ne pouvait dire. Il s'agissait de secrets qu'elle ne pouvait révéler au grand jour, qu'elle était la seule à posséder. Mais ce n'était pas l'unique raison qui la poussait à garder le silence. Il n'y avait aucune certitude qu'elle se dirigeait dans la bonne direction. N'importe qui aurait pu tenter de la piéger, de la mettre sur une mauvaise piste. Elle se contenta de croiser les doigts.

« Je crois avoir déjà vu quelque chose de semblable auparavant. Mais j'étais jeune. ». Et elle ne s'en souvenait plus. Cependant, elle pouvait sentir un faible flux magique alimenter les statues, comme s'il s'agissait d’œuvres endormies par leur créateur, qui ne pourraient se mouvoir que selon sa propre décision. Elle se trompait peut-être. Et ne pouvait rien en dire. Cette idée de garder tout pour elle lui brisait le coeur, mais elle savait quel était son rôle. « Les indices sont trop maigres pour que je me permette de donner une quelconque hypothèse sur l'origine de ces statues. ». Elles venaient des mers, ainsi elle ne put s'empêcher de penser aux Sirènes. Ces dernières connaissaient tout de l'antre des océans car elles y demeuraient, et l'image de la Dame Des Abysses lui revint en tête. Elle n'aurait su lui en apprendre plus sur ces événements, car elle se trouvait elle-même sur le point de régler bien d'autres mystères. Baissant les yeux vers la mer, elle observa les monstres qui tentaient de les dévorer. Le peuple ondin devait souffrir de cette perturbation bien plus que tous les autres, mais elle ne ressentait nul besoin de s'inquiéter pour leur intégrité. Vanille était une femme puissante, peut-être même la plus puissante des terres du yin et du yang. Elle gérait son peuple d'une main de fer, et le combat ne semblait pas lui faire peur. Mircella prit une grande inspiration, tandis qu'elle relevait la tête vers les statues. « Il faudrait que je m'entretienne avec l'Elu des Cieux.. » marmonna t-elle discrètement, avant de se retourner vers son congénère. « J'ai bien peur de ne pas pouvoir en apprendre bien plus sur ces statues. Elles sont pleines de mystères, même si je ne peux m'empêcher de penser que, si elles sortent des eaux, elles ont un lien avec ces dernières. ». Et elle craignait qu'elles ne se réveillent et deviennent terriblement dangereuse. Alors, elle serra la main d'Ezechyel encore une fois, manquant de tomber à la renverse quand un autre monstre voulut déstabiliser leur monture. « Nous devrions aller voir s'il y en a d'autres dans des coins plus reculés que celui-ci. ». Aucune d'entre elle ne se ressemblaient mais un seul point commun les réunissaient : leurs millions d'oeils, et quelque chose de plus concret leur apparaîtrait peut-être.
1 505mots
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Ezechyel
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Ezechyel
Dim 21 Juin 2015, 19:16

Savoir ou ignorer. Être immergé dans la connaissance ou demeurer dans le voile opaque de l’ignorance. Je tentais de juger, de trouver ma véritable position parmi les mystères qui pullulaient ces gigantesques statues des eaux. Étais-je à quelques pas, si près de la vérité aux rouages invisibles que je ne pouvais constater l’avancée ou, à son total opposé, étais-je si loin d’imaginer la réponse que je recherchais que je m’étais déjà égaré dans l’enceinte de l’inconnu, sans même en avoir la conscience? Mes paupières se fermèrent, lentement. Sous la peau de mon index, je sentais les impuretés parmi les étranges gravures : en y allant des craquelures ou des bosses, rien n’échappait aux finesses de mon toucher. Je pouvais me créer diverses analyses sur le plan extérieur de ces œuvres oubliées, sur ses structures ou les pierres qui la composaient. Pourtant, je ne faisais guère long feu quand je commençais à m’interroger sur ses origines et son utilité, me fracassant sans cesse contre un épais mur de béton. Qu’était capable d’accomplir des milliers de sculpture de pierre, sorties du ventre de l’océan, aussi immobile que n’importe quelles statues de cette condition? Plusieurs choses sans doute. Peut-être tout et rien à la fois. Ma tête était remplie d’une multitude de suppositions que je n’en apercevais même pas la fin. Des hypothèses possédant tout leur sens, des suggestions qui ne pouvaient faire avancer nos recherches…  Je ne savais plus sur quelle pensée je devais porter mon attention, laquelle pouvait être la plus crédible entre toutes. Il y avait trop de peut-être qui subsistaient, trop d’incertitudes : à chaque pas que je portais vers l’avant, tâtant mon chemin à l’aveuglette, je reculais indéniablement de cinq autres pas, prisonnier au cœur d’une danse qui ne prendrait jamais fin. Quelle était la réelle symbolisation de ces monticules de roche? Pourquoi dévisageaient – ils l’immense étendue bleue agitée et ces Terres qui s’étendaient devant eux avec un œil de prédateur?

Je poussai un soupir, essayant de faire le tri dans le désordre de mes réflexions. Mon esprit bouillonnait aux limites du supportable : je me battais pour apaiser son agitation et observer le problème avec un regard nouveau. Si je ne pouvais trouver par moi-même les réponses, si je ne possédais pas les ressources pour déchiffrer l’immense diversité de secrets qui se cachait derrière chaque roche, je n’avais plus le choix que de confier la tâche ardue aux mains de l’Elfe Éternel. Sans la moindre hésitation. Je n’abandonnais pas la lutte, je ne baissais pas les bras face à l’inexplicable de mon monde. Nous étions tous ouverts à user au maximum de toutes les informations, tous les détails que nous détenions pour trouver, ne serait-ce, que le plus minuscule indice au cœur de cette masse de données inconnues et exploiter ces trouvailles, aussi futiles soient-elles. Nous en serions davantage avancés, plus près de découvrir un élément nouveau que de former des hypothèses sans avoir au préalable une base solide pour soutenir nos théories. J’attrapai la main de Mircella, croisant ses iris enchanteurs, animés par un doux éclat, qui me firent perdre l’entièreté de mes repères en un unique contact. Je me perdais, si loin d’ici, attiré vers un Univers bercé par une lumière resplendissante, une étincelle plus aveuglante d’un rayon de soleil. Sa peau était délicate contre la mienne, son parfum des bois m’assaillait sans pitié, éveillait sous forme d’explosion tonitruante l’Amour que je lui offrais volontiers. En sa présence, je ne craignais plus que l’impossible nous bloque. Car je savais, étais certain qu’elle trouverait les réponses qui m’avaient malicieusement glissé entre les doigts. Et sans doute plus encore. Ses connaissances dépassaient largement les miennes, léchaient un tout autre niveau, prenaient une gigantesque dimension. Je lui faisais entièrement confiance. Un sourire se figea sur mes traits qui étincelaient d’un bonheur sans frontière, sans limite.

« As-tu déjà une quelconque idée qui appuie, approximativement, l’une des miennes? », lui demandais-je en réponse à ses mots. Elle me gratifia un sourire qui me paralysa sur place, hypnotisé par sa brillance que j’en perdis toutes conceptions de la réalité. Je finis par élargir le mien, après plusieurs secondes d’immobilité complète. Je suivis l’Elfe aux cheveux dorés qui voltigeait en direction d’une autre statue, dont l’état ne pouvait envier celle de l’œuvre que nous avions quitté. L’eau avait à peine rongé ces pierres, exposant prestement ses gravures inquiétantes comme les plus belles merveilles. Mircella passa de longues minutes à observer, toucher la sculpture de ses doigts de fée, analyser les moindres parcelles de l’étrange objet. Les yeux plissés, terrée dans un silence entrecoupé par les cris des bêtes aquatiques, elle était entièrement plongée dans son travail, plus rayonnante que jamais. Je ne prononçais aucun mot : je me contentais de l’observer, admirant sa minutie, attendant patiemment qu’elle commence le compte-rendu de ses recherches par elle-même. Je n’osais pas la déranger ou la perturber. Je me laissais simplement bercer par sa beauté singulière, par la nouvelle forme d’énergie qui se dégageait de son corps. L’Elfe Éternel finit par se redresser, avouant que les statues ne lui étaient pas totalement étrangères. J’haussai un sourcil, étonné et intrigué, par ses paroles. « Vraiment? » Je regardai une seconde fois cette relique des temps anciens, puis ses voisines qui nous cernaient dans toutes les directions. Aucune ne parvint à piquer réellement mon intérêt – ou du moins, davantage que les secrets qu’elles camouflaient. Également, ça ne ressemblait pas non plus à l’art architectural des Elfes. Mircella venait de faire germer davantage de questions dans mon esprit, davantage d’interrogations qui ne trouvaient aucune réponse satisfaisante. Confondait-elle ces œuvres avec quelque chose qui différait de ces objets? Là encore, je ne pouvais être sûr de ma justification. Nous marchions sur une balance instable, tels des funambules qui avançaient sur le fil, les yeux clos, sans pouvoir voir ce qui se situait en-dessous de la plante de nos pieds. « Nos recherches ne sont basées que sur des suppositions et des hypothèses. Quand rien n’est certain, c’est difficile de progresser. »

Il y avait tant de statues, toutes différentes les unes des autres qui nous entouraient, dominant le paysage, projetant l’ombre de leur géante stature sur la surface de l’eau. Il y avait tant d’analyses que nous pouvions faire, tant d’idées que nous pouvions créer. Mais est-ce que l’une d’entre elles étaient capable de nous aider à lever le voile sur un mystère aussi gigantesque? « Tu crois que ça a peut-être un lien avec les Sirènes? » Loin était mon objectif de les accuser d’un quelconque méfait. Les créatures des profondeurs les bombardaient également de leur assaut violent, comme nous tous. Sans doute avec une plus grande intensité encore. Cependant, puisque ces statues provenaient directement de leur domaine, ça ne pouvait pas être une si mauvaise idée de nous pencher légèrement vers leurs cultures ou leurs histoires pour poursuivre nos recherches. Il restait simplement à savoir si ça pouvait nous mener vers un élément plus palpable, explicite que tous ceux auquel nous étions confrontés. Le lien était mince et imprécis mais, je ne souhaitais que voir la partie optimiste de la situation. « Nous finirons bien par trouver quelque chose… » Soudainement, le corps de l’Elfe Éternel bascula dans le vide, déséquilibrée par l’esquive brusque de la monture lorsque celle-ci fut menacé par un monstre en contre-bas. Sa main s’agrippa à la mienne, avec une force que je fus loin d’imaginer. « Ça va? », lui murmurai-je doucement. Par la suite, elle proposa que nous allions regarder ailleurs pour assembler encore plus d’informations, quelque chose qui rapprochait toujours plus les statues entre elles. J’hochai de la tête, amenant la monture ailée à s’éloigner des côtes, pour nous rapprocher davantage du centre de l’océan. Je m’arrêtai devant une œuvre à la gueule béante, au-dessus de deux bêtes marines aux yeux fous. Je préférai ne pas m’y attarder plus que nécessaire. Je me penchai devant la statue, les yeux plissés. Comme toutes les autres, elle était recouverte de gravures et de marques lugubres. Cependant, elle suivait sa propre symétrie : les motifs avaient été tracés différemment. Les traits étaient beaucoup plus minces et soignées, la couleur ressortait également davantage que toutes les statues rencontrées. Comme si elle symbolisait… un autre élément. Mais quoi particulièrement? Avait-elle une plus grande importance ou, à l’inverse, ne changeait rien à son utilisation ou sa puissance?  J’avançai lentement ma main vers les pierres. Les créatures marines s’animaient. Leurs coups de crocs redoublaient. Je m’arrêtai au milieu de mon geste. Qu’allions-nous découvrir sur cette statue? Il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir…

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Mar 23 Juin 2015, 20:23

La jeune femme parut regretter de ne pouvoir confier ses convictions à celui qu'elle aimait, celui qu'elle chérissait. Garder le secret lui brisait le cœur, la brûlait jusqu'au fond de ses entrailles tant elle se contenait de tout lui avouer, de tout balancer sans foi ni loi, sans se préoccuper des conséquences peut-être désastreuses que cela aurait sur le futur. Il y a de ces choses que l'on ne peut dire, que ce soit pour ne pas blesser les gens ou pour au contraire retourner sa veste au dernier moment. Dans aucun de ces cas de figures ne s'inscrivait la raison pour laquelle elle taisait la vérité, mais elle lisait dans le regard de son compagnon une incompréhension certaine qui l'empêchait de faire correctement son travail, d'analyser pièce par pièce la statue qui se tenait juste devant elle. En tant qu'Elfe Eternel, elle possédait le plus grand savoir des terres du yin et du yang, plongeait dans une connaissance que nul n'aurait su ne serait-ce qu'approcher, mais se voyait contrainte de, pour l'instant, la protéger au plus profond de son coeur, la placer dans un coin reclus de sa tête jusqu'à ce que l'occasion de s'en servir ne lui parvienne. L'idée qu'il ait pu arriver à l'hypothèse que les Sirènes soient liées à ces statues eut le don de l'étonner, mais également de la faire sourire. Manifestement, ils étaient encore et toujours sur la même longueur d'onde. Alors qu'ils se posaient près de la nouvelle statue dont les finitions semblaient tout à fait différentes, elle se tourna vers lui, croisant les mains près de son bassin, comme dans une position de confession qui lui correspondait tout à fait. « Loin de moi l'idée d'accuser les Sirènes d'un tel désastre, tu t'en doutes bien. ». Car il n'aurait jamais pu penser qu'elle voudrait du mal à un peuple, peu importe celui dont il s'agissait. Mircella n'était pas rancunière, mais méfiante, et cela poserait bien plus de problèmes à l'ennemi qu'il ne pourrait le penser.

« Je connais la Dame des Abysses, et je ne pense pas qu'elle puisse être à l'origine de l'apparition de ses statues. Tout du moins, elle ne m'as jamais parlé d'édifices de cette sorte, et bien que je n'ai pas encore eu l'occasion de me rendre à la Cité Engloutie pour que nous discutions encore une fois ensemble.. ». Elle fit une petite pause, tentant encore une fois de détendre l'atmosphère, avant de reprendre. « Je ne pense pas que ce soit vraiment le style d'architecture qui se trouve dans les tréfonds de la Mer. ». Elle insinuait ainsi que Vanille, telle qu'elle la connaissait, devait avoir un goût plus raffiné pour les décorations, et que se retrouver avec ces espèces de choses aux milles yeux ne lui ressemblait pas du tout. Peut-être se trompait-elle complètement sur son compte.. « De plus, les Ondins sont occupés à combattre ces bêtes qui envahissent leur océan, leur habitat. ». Son regard sembla se teinter d'une mélancolie légère, qu'elle effaça bien vite, espérant qu'Ezechyel ne s'en serait pas rendu compte. « Je n'ose imaginer ce qu'elle doit ressentir pour son peuple. ». Autant que ce qu'elle ressentirait si les Elfes venaient une fois de plus à être mis en danger. Elle ne le supporterait pas, et se battrait bec et ongle pour leur permettre de vivre ne serait-ce que quelques années de plus. Pour un être sylvestre, cela ne voulait peut-être rien dire, mais c'était déjà ça de gagné. Puis enfin, son sourire revint illuminer son visage quand elle croisa le regard confiant de son bien aimé. Lui, croyait en elle. En toutes ses capacités, et en ce qu'elle saurait faire. Il réfléchissait, mais ne la laissait pas de côté pour autant. Elle se sentit chavirer une nouvelle fois, manquant de se perdre dans le rêve dans lequel il l'enveloppait constamment. Elle l'aimait. Au point de ne plus s'aimer elle-même, au point de tout lui donner. Son obsession aurait presque pu en devenir malsaine, mais elle savait comment la quantifier. Et quand sa main toucha à nouveau la sienne, il lui sembla approcher un petit bout de paradis que personne d'autre n'eut jamais possédé.

La nouvelle statue qui se dressait devant eux possédait bien les mêmes caractéristiques que les anciennes, mais s'en distinguait largement de par sa conservation remarquable. Ses traits fins s'emmêlaient, puis se séparaient dans une harmonie que seuls les plus grands sculpteurs sauraient reproduire. Un éclair la parcourut. Quelqu'un avait forcément était l'auteur de ces choses, elles n'étaient pas tombées du ciel, et elle voyait assez mal les Aetheris prendre de petits marteaux pour tracer chacun de ces traits. Il lui fallait retrouver de qui il s'agissait, et là, et seulement là, elle aurait la certitude de ce qu'elle avançait. Un soupir s'échappa de sa bouche. Mais comment le retrouver, dans l'immensité de ce monde si vaste, si grand ? Il pouvait être n'importe tout, s'il n'était pas déjà parti de ce monde pour en trouver un autre meilleur. La blonde des bois fronça les sourcils quelques secondes, avant de reprendre le bras de son bien aimé, s'approchant de son oreille. « Je sais que je ne devrais pas te le dire, et je ne veux pas t'influencer avec mes paroles. Je souhaiterais que tu ne le répètes pas, et que nous gardions cela pour nous, veux-tu ? ».

Elle croisa son regard, puis un sourire vint arquer ses lèvres. « Je sens quelque chose à l'intérieur de ces statues. Je ne sais ce que cela peut-être exactement, mais elles ne sont définitivement pas mortes, et encore moins ordinaires. ». Peut-être n'était-ce qu'une impression, mais elle sentit le regard de la statue se poser sur son dos, ce qui la fit frissonner. « Je ne suis sûre de rien. Je ne veux pas causer la panique chez les Anges, mais je ne veux pas non plus qu'ils finissent par devenir inconscients du danger. J'ai l'intime conviction qu'il y a un moment ou je pourrais confirmer mes hypothèses ou non.. ». Elle tourna la tête vers le dit tas de pierre. « Mais ce n'est pas maintenant, et cela risque encore de prendre du temps. ». Du temps, du temps. Ils en manquaient toujours, ou alors le laissaient filer sans même tenter de lui courir après. Les Hommes ne se rendaient pas compte de ce qu'ils perdaient. Tout du moins, pas avant de connaître la mort. Les bêtes sous-marines commençaient alors à devenir folles, à s'agiter dans tous les sens à la moindre approche de la statue. Et dés lors que la main de l'Elfe Eternel se posa sur le relief de l'écriture gravée sur cette dernière, elle manqua de basculer à nouveau, mais se rattrapa bien vite en planant. Elle détestait faire du mal aux animaux, mais serait bientôt forcée de reconnaître que dans ce genre de situations, si ce n'était pas eux qui mourraient, c'était Elle, mais surtout Lui. Et ça, elle ne le tolérerait en aucun cas. Prenant sa main une nouvelle fois, elle se laissa quelque peu tomber sur son épaule. Mircella était exténuée, et il n'y avait rien d'étonnant à la retrouver dans un état pareil. Le palais l'essoufflait, la fatiguait considérablement. Et ce qu'elle venait d'apprendre la mettait dans un état de stress psychologique impalpable pour celui qui ne le vit pas. « Il y a tant de choses que je ne comprends pas, si tu savais.. ». La lueur de la flamme s'épuisait, mais jamais ne s'éteindrait.
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Ezechyel
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Ezechyel
Ven 26 Juin 2015, 20:34


« Nous ne sommes pas là pour lancer des accusations. », lui affirmais-je en toute simplicité. Ma voix se laissa emmener par le souffle de l’air, résonnant tel un écho parmi le silence des lieux – entrecoupé uniquement par les agitations de ces prédateurs aquatiques. J’avais le désir de la prendre entre mes bras, d’embrasser ses lèvres qui me plongeaient au sein de l’euphorie, une folie qui, me possédant, me chuchotait de m’approcher, encore et encore, de son corps pourtant si près du mien. Brusquement, soudainement,  je fermai les yeux. L’Amour n’avait aucun contrôle. Je m’y égarais beaucoup trop vite, perdais rapidement de vue les priorités, les importances que je m’étais fixé. Les dangers et l’urgence devenaient que des mémoires passées dans le creux d’un esprit qui souhaitait que ressentir davantage de joie lorsqu’elle demeurait si proche de moi, à mes côtés. Mais je refusais également d’oublier la demande du peuple angélique qui attendait des éclaircissements ou jeter aux tréfonds de ma tête cette soif avide de Savoir qui m’assaillait au même titre que le délicieux parfum qui se dégageait de son être féerique, unique. Reste concentré. Car je serais tétanisé à la seule pensée de la décevoir. Nous trouverions les réponses qui nous tenaillaient, déchiffrions les mystères qui s’imposaient comme un mur sur notre voie, coûte que coûte. Mais pouvions-nous compter sur le temps pour nous y aider? Je serrai les dents. Cette simple notion nous faisait continuellement défaut dans ces moments qui en réclamaient plus, toujours plus. Les hommes oubliaient de se satisfaire de ce qu’ils possèdent, guidant l’avidité parmi eux et ensuite les regrets. Je baissai la tête, préférant oublier mes souvenirs liés à ce fléau de souffrance.  

Lentement, j’ouvris les paupières, tombant au cœur des iris de Mircella, esquissant sur mes lèvres un maigre sourire, toutefois réel. Nous ne céderions pas maintenant. Un jour, quand même bien que ce ne soit pas aujourd’hui, le voile tomberait. Malgré tout, une hésitation s’immisça dans ces certitudes, assombrit mon regard durant une fraction de seconde – il reprit néanmoins ses lueurs originelles bien rapidement alors que j’espérais, par la grâce de Phoebe, qu’elle n’ait rien remarqué. Et si, à l’instant où la vérité était exposée, mise à nue, il serait déjà trop tard? Je ne voulais même pas y penser, quoiqu’un jour, ça finirait par revenir. Je ne faisais que retarder cet instant au lieu de l’affronter, fermant les yeux à l’instar de les ouvrir. Mon sourire s’élargit, tremblant. « Si c’est ce en quoi tu crois, je me plierai à tes décisions. » Nous ne savions rien, nous nous trompions peut-être également. Mais ses arguments pesaient leur sens. C’était exactement comme je lui avais dit, quelques minutes plus tôt : notre objectif n’était pas d’accuser les Sirènes d’un quelconque méfait, mais seulement tenter de comprendre les enjeux que les statues représentaient, leur utilité, leur origine. Pourquoi avaient-elles jailli de l’Océan? À quoi pouvaient-elles servir, quel était leur lien avec les tremblements de terre qui secouaient l’ensemble d’un Continent ou l’apparition de ces créatures des profondeurs? Si un peuple était touché par ces attaques incessantes, les Ondins manifestaient une cible facile pour les bêtes, partageant le même territoire. Ce qu’ils vivaient ne devait même pas pouvoir être comparé aux conséquences sur la terre ferme. « Et je crains que ce ne soit que le début. », complétais-je aux mots de l’Elfe Éternel, dans un chuchotement à peine audible, mettant également un terme sur la discussion sur les habitants des Mers.

Arrêtés devant les yeux lugubres de la sculpture presque entièrement conservée, la main de Mircella s’accrocha à mon bras, libérant un choc électrique sans pareil, me poussant vers quelque chose de plus merveilleux encore que le Paradis. Sa bouche se plaça à proximité de mon oreille alors que j’écoutais sa voix mélodieuse résonner dans mes tympans, les yeux écarquillés par une surprise qui ne faisait que grandir. Elle me demandait de garder un secret sur les rares découvertes qu’elle avait accomplies, avouant implicitement en avoir caché une partie. Pourtant, je ne m’en sentis nullement trahi ou vexé par ses secrets, de par ma connaissance d’une chose que l’on m’avait inculqué dès mon plus jeune âge : ce n’étaient pas forcément toutes les vérités ou tous les mystères qui méritaient de se faire dévoiler. C’était lorsque nous savions s’arrêter face aux obstacles infranchissables, plus obscurs et plus dangereux qu’une simple aventure, que nous pouvions acquérir une certaine sagesse et si, dans un futur proche ou lointain, nous en venions à apprendre et à comprendre le secret qui nous avait si longtemps intrigué, c’était une preuve de confiance qui ne pouvait être remise en question. Ainsi, la décision d’aveu que Mircella avait choisi me touchait énormément, plus que tout ce qu’elle pouvait simplement imaginer.  Je répondis à son sourire, aussi doux qu’une brise de printemps. « Je ne dirai rien. », lançais-je en caressant ses cheveux, les bras enlacés autour de sa fine taille. Elle était le Paradis que j’avais toujours recherché. « Je t’en fais la promesse. », murmurais-je au creux de son oreille, scellant cette demande par ces six mots qui en signifiaient plus que n’importe quel contrat. Je croisai à nouveau son regard enchanteur, hypnotique. Son sourire et l’éclat de ses iris me faisaient manquer plusieurs battements de cœur, saturaient mes émotions jusqu’à ce que retentisse une explosion de bonheur infini.

Mais ce qui suivit cette promesse assombrit rapidement ma joie, ternissant le rayonnement de ses yeux. « Plus tu me parles de ces statues, plus j’ai l’intime conviction qu’elles se rapprochent de la description d’une sorte machine de guerre endormie. », avouai-je timidement à la fin de ses paroles, pensif. Je me trompais sans doute, mais, plus les informations affluaient de la bouche de l’Elfe, plus mes doutes semblaient se solidifier sans que je puisse être certain de ma théorie. Ça ne demeurait qu’une simple hypothèse, cependant, elle n’était pas davantage rassurante que toutes les autres que j’avais créé. Un frisson parcourut l’échine de mon dos, froid, désagréable, tout en jetant un rapide coup d’œil à l’œuvre grotesque. Qu’est-ce que c’était réellement? « Mais sans avoir un élément sur lequel nous appuyer fermement, maintenant, sur la nature de ces statues, de quoi pourrions-nous les avertir précisément? » Je refusais de les abandonner à leur sort, plongé dans une inconscience qui leur coûterait cher dans un futur plus proche que nous pourrions le songer. Je me mordis la lèvre, nerveux, légèrement frustré sur cet avenir aussi flou et imprécis qu’un reflet dans une mer d’encre. « Je sais, et c’est ici que se pose le problème. » La main de Mircella s’approcha lentement de la statue. Lorsque sa paume toucha l’œuvre aux étranges gravures, une créature bondit, manquant de la faire tomber dans sa gueule large ouverte. « Attention! » Je sautai presque sur mes pieds pour aller la soutenir. Cependant, la jeune femme se rattrapa habilement en planant, m’arrachant un soupir où la nervosité et le soulagement se mélangeaient.

Les doigts de l’Elfe s’attachèrent aux miens, alors que son corps se laissait tomber contre mon épaule. Je la tins entre mes bras, désirant l’empêcher de tomber – encore une fois – vers l’Océan aux bêtes affamées dont les claquements de mâchoire se faisaient plus insistants. Je ne voulais pas la perdre, je ne souhaitais pas que nous nous séparions. « Savoir et comprendre sont deux choses complètement différentes. », commençais-je  après quelques secondes de silence. « Tu finiras par comprendre en temps voulu, comme nous tous. » Pourvu qu’il ne soit pas déjà trop tard. Ces mots s’étranglèrent au fond de ma gorge. « Alors ne baissons pas les bras maintenant. Ça ne fera que nous rapprocher de cet instant où la vérité nous sera dévoilée. » Je caressai son visage. « Je pense qu’il est préférable que nous nous en arrêtions là pour aujourd’hui. Nous poursuivrons les recherches demain et je t’interdis de répliquer. Tu es fatiguée, je le suis également. Nous travaillerons mieux une fois reposés. » Je souris. « Arrête de t’en faire pour l’avenir et pense au présent, car c’est en cet instant que nous sommes encore capable de changer le futur. » Je l’embrassai, désirant éperdument que les émotions, les sensations qui s’éveilleraient à ce simple contact, lui fasse de nouveau ouvrir les yeux sur une notion qui, peu importait les catastrophes à venir, ne s’altérerait jamais.

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