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 Jeu dangereux (Quête - Nithael)

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Mar 08 Sep 2015, 19:15


Ces derniers jours, le démon n'avait pas chômé. Il avait agi comme une véritable ordure, autant envers ses camarades qu'envers des connaissances plus futiles, plus dérisoires, desquelles il ne retiendrait rien d'autre que leur idiotie sans nom. Pour vivre bien, Zane estimait que l'imagination était la meilleure des alliées. Elle permettait d'accomplir tellement d'exercices différents pour se détendre. Elle ne disposait d'aucune limite, et c'est en ça qu'il se délectait quotidiennement. Savoir de quelle pierre sera édifié sa journée ne faisait pas rêver l'homme qui appréciait les surprises -bonne ou mauvaises- venir égayer sa journée. Paradoxalement, le stratège qui aimait prévoir toutes sortes de choses s'enivrait de ne pas savoir ce qui lui arriverait dans les minutes suivantes. Aujourd'hui par exemple, le grand brun se promenait dans un environnement brumeux, entouré d'éléments qu'il ne pouvait distinguer du reste. À ses côtés se tenait l'inébranlable Krog, le loup toujours partant pour se livrer d'une aventure imprévisible avec son valeureux maître. Tous deux arpentaient un chemin sinueux sans de réels buts tandis qu'ils laissaient leurs âmes vagabonder de la même manière que la brume les enveloppait.

Les compères arrivèrent très vite dans un petit village, très peu habité, mais dont le nécessaire était à portée de main. En épiant scrupuleusement les bâtiments de son regard doré, le guerrier repéra instantanément l'auberge, porté par une enseigne un peu vieillotte. Zane se dirigea directement vers ce lieu symbolique pour lui. Il était certes très tôt, cependant il lui fallait un remontant à la hauteur de ses précédentes péripéties. Sans entrer dans les détails d'un examen approfondi sur l'endroit, il se conduisit sans préavis vers le comptoir où il commanda une bonne pinte d'alcool pour lui et un bac d'eau pour son compagnon. Malgré l'heure qui ne s'y prêtait pas vraiment, la taverne était quelque peu envahie par les quelques ivrognes du matin. Dans le silence le plus complet, l'observateur attendait patiemment qu'on lui serve sa liqueur, néanmoins il fut distrait lorsqu’un homme pénétra la porte, visiblement en panique. Le démon n'avait pas beaucoup d'expérience dans le langage des ivrognes, mais il parvenait à comprendre plus ou moins son dialecte sans queue ni tête. Son récit était aussi distrayant qu'improbable. Si tant qu'il y comprenait vraiment quelque chose, il semblait que ce personnage farfelu avait un peu trop abusé d'une collation festive. D'après ses dires, lui et quelques-uns de ses compagnons avaient eu la géniale idée de participer à un petit cache-cache en pleine nature dans la forêt des murmures. Égaré pour la plupart, voire en danger, il était le seul d'entre eux à être sorti de là sans savoir le pourquoi du comment. En soi, c'était déjà un miracle qu'il se soit souvenu de leur petite partie, à croire qu'il avait eu moins de mal à retrouver le chemin de la taverne.

Parmi les voyageurs et autres clients présents, personne ne semblait très inquiété ni concerné concernant cette demande. Zane non plus ne se voyait pas crapahuter dans les bois à la recherche de dégénérés certainement incapable de se rappeler jusqu'à leurs prénoms. Pourtant, il n'avait rien de mieux à faire et pourrait éventuellement s'amuser avec ces festoyeurs. Au fond, il y avait sûrement matière à se distraire pour un être aussi malsain que lui. De plus, en les rassemblant, il aurait le pouvoir de réclamer une petite somme en échange. Peu importe comment et de quelle façon, il trouverait quoiqu'il en coûte des intérêts dans l'investigation et le ramassage de déchets. Sans plus tarder plus que de raison, le diable et le loup s'avancèrent vers le singulier personnage. Ce dernier était petit et légèrement trapu. En face de Zane il faisait pâle figure et paraissait encore plus ridicule que ce qu'il avait montré jusqu'ici. « J'ai entendu votre requête, monsieur. Je vais être sincère, je ne crois pas que l'un d'entre eux vous prêtera main-forte. En revanche vous avez de la chance, je suis connu pour être très généreux. Je veux bien vous les ramener à une condition... » Il n'en fallut pas plus à l'ivre pour accepter sans même entendre en quoi consistait cette fameuse clause. Le démon n’insista pas davantage sur ce sujet, préférant lui réserver la surprise au moment venu.

C'est le sourire aux lèvres qu'il se rendit à l'entrée de la forêt après avoir été guidé par son employeur. De l'extérieur elle n'avait pas de quoi lui faire hérisser les poils du torse, cependant elle était assez dense pour s'y perdre facilement. Pour quelqu'un qui avait du mal à se repérer en général, cette expérience s'annonçait unique, autant pour lui que pour ceux qu'il retrouverait. Avant de s'y engouffrer pour de bon, le soldat des enfers conseilla à Krog de rester à l'entrée pour l'y attendre. Ainsi, si ne parvenait pas à revenir avant le crépuscule, il lui suffirait de hurler à la mort pour lui indiquer la direction à prendre pour rejoindre la sortie. Cette stratégie de dernière minute mise en place, il adressa une caresse amicale à son partenaire puis tourna les talons pour se faire engloutir au milieu des nombreux arbres. Il n'avait aucun moyen concret de savoir par où ils étaient allés. C'était une totale découverte pour lui, c'est pourquoi il devait faire de l'exploration, quitte à tomber sur quelques créatures qui.. Tiens. Il venait de heurter quelque chose ou quelqu'un. S'il pensait avoir percuté une bête au départ, ses yeux lui indiquèrent le contraire lorsqu'il baissa les yeux pour voir une jeune femme aux cheveux d’albâtre. Impossible de dire précisément ce qu'elle était et ce qu'elle faisait ici. Zane la fixa autoritairement du haut de sa grande taille. « Oï ! Toi aussi tu t'es perdue ? »



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Mer 09 Sep 2015, 01:24

Jeu dangereux

L’Orine leva les yeux de sur sa carte, s’assurant que l’endroit était bien le bon. L’écriture sur le panneau était fade et presque illisible, mais elle semblait en déchiffrer des lettres qui l’aidèrent à comprendre la direction. La peinture, défaite par le temps tombait en morceau devant les yeux de la jeune femme de porcelaine. Elle tira de son sac son pinceau magique, et s’assura une dernière fois que le lieu était bien le bon avant de remarquer le nom sur la vieille pancarte de bois défraîchi. Cette simple activité lui tire un peu le sourire, puis elle reprend sa route sur le chemin de terre battue. La route silencieuse lui inspira un poème, doux et silencieux comme ses pas, mais qui lui tirait le sourire. La tête déjà partie, elle ne réalisa son arrivé à destination que quand elle percuta un passant un peu ivre, pourtant l’heure n’était pas à l’alcool. Le soleil encore bien haut dans le sol, elle le regarde s’éloigner dans la forêt sans l’arrêter, le voyant comme une illusion incertaine et elle le vit disparaitre entre deux rangées d’arbres.

La forêt des murmures, endroit sombre et lugubre, sans vie et sans son autre que votre respiration et vos pas. La jeune femme leva ses yeux délavés sur les sombres silhouettes des arbres, cadavres mi-vivant mi mort. Lentement, elle observe les ombres chambranlantes qui dansent furtivement entre les arbres. Elle attend paisiblement, silencieuse au milieu de la nuit. Que cherchait-elle ? Il était dur à dire. Que voulait-elle ? C’était une question encore plus difficile à répondre. Qu’est qui l’avait menez ici ? L’ennui. La petite Orine s’ennuyait fermement et avait pris le chemin des terreurs, la forêt des murmures. Durant ces voyages, elle avait entendu des rumeurs sur cette forêt. Une forêt qui semblait être vivante d’elle-même, mangeant les âmes qui si aventures, certain parlait de murmures, des plaintes venant tout droit du cœur même de l’endroit. D’autre parlait de billes brillantes dans le noir, des yeux qui vous transperçaient, qui lisait en vous comme si vous n’étiez un livre qu’il mettait a nue sans pudeur. On l’avait également averti qu’il y avait peu de créatures vivantes, mais on parlait d’ombre vengeresse et chasseresse.

Assoiffée de sang et de vie.

Mais Aube se tenait là, devant ce mur de ténèbres. Encore une fois, elle se posa la question, que faisait-elle ici ? Que recherchait-elle ? L’excitation, la peur, l’adrénaline, elle désirait se sentit vivante. Et la seule bonne idée qu’elle avait trouvée était ce trou sordide qui pourrait lui retirer la vie à n’importer quel moment ? Elle était folle, voilà ce qu’elle pensait, et pourtant ses pas l’avait tout de même guidé ici. Seule dans le noir, sans aucune arme et aucune envie de tourner les talons, elle attendait que les émotions viennent à elle. Folle se répétait-elle sans arrêter, folle, folle, folle, répéterait encore et encore, et pourtant, elle restait là. Dans un long soupire, elle décida de bouger, fessant un pas dans cette forêt maudite, écoutant attentivement le moindre son qui lui viendrait et pourtant rien, encore rien. Un autre soupir d’ennui s’échappe de ses lèvres rosées, et encore un autre. L’ennui était son pire ennemi. Elle devait être désespérée pour pénétrer les lieux maudits pour simplement le vaincre. La lumière du jour avait une difficulté folle à pénétrer l’épais couvert, laissant quelques rares brides de lumière. Dans cette douce clarté du jour, elle en avait profité pour prendre quelques échantillons de plante, et de fleur. Des notes et des croquis, voilà ce qu’elle avait fait de sa journée.

Elle avait marché vaguement ici et là, prenant son temps d’archiver ce qu’elle trouvait à la recherche d’excitation, mais rien ne vient, du moins spas dans la journée. Mais elle avait au moins pu profiter de ce moment de ‘’tranquillité’’ pour pratiquer l’un de ses passions. Quand enfin le soleil avait décliné, elle avait tranquillement ressentit une présence, faible murmure qui venait de tous les côtés. Puis elle avait senti que le soleil n’était plus les murmures se firent plus pressant et présent, voix agaçantes et suppliantes. Tout doucement son cœur avant accéléré, son pouls frappait plus fort à ses tempes et elle avait commencé à sentir l’angoisse monter en elle. Elle avait dû abandonner l’idée de prendre des notes, ne voyant plus grand-chose et la peur faisait trembler ses doigts. Lentement, elle s’était mis à observer autour d’elle, commençant à sentir sur son être ses regards, ses mains presque palpables qui semblaient la déshabiller pour l’observer, livre en elle comme si elle n’était d’une grenouille dur le dos les quatre pattes écartées, prête à la dissection.

Lentement, elle tourne sur elle-même, espérant voir l’être qui la trouble autant, mais rien, il n’y avait toujours rien. Ses dans un état ‘’vivant’’ qu’elle tourna les talons et couru dans une direction, le cœur qui battait la chamade et les entrailles en vadrouille. Regrettait-elle ? Non, elle avait le sourire aux lèvres, et le cœur palpitant prêt à exploser à tous moment. Était-elle heureuse ? Oui, elle l’était. Allait-elle survivre ? Il restait encore à déterminer la question, mais… Ralentissant sa course, elle jeta un regard vers l’arrière, les mains crispées sur ses vêtements et son sac, elle cherchait les billes jaunes des rumeurs, mais rien, il n’y avait toujours rien. Mais devant elle, il y avait quelque chose. Quand elle percuta la ‘’chose’’, elle fut rejetée vers l’arrière, tombant à la renverse pour atterrir durement sur ses fesses. La douleur fut agressant, montant le long de son dos et de ses jambes, Serrant la mâchoire, elle en oublie son poursuivant, s’il en avait bien eu un. La voix qui l’interpelle est masculine et autoritaire. Levant la tête sur la silhouette de grande taille, elle observe le peu que lui permettaient ses yeux. Un homme, elle en était sure dû à sa voix, grande, elle n’en doutait pas vue qu’elle se retrouvait assit devant lui. Qui avait-il d’autre ?

Un long frisson parcourir son dos quand elle plongea son regard bleu délavé dans le sien, deux billes dorées. Tout son corps sembla réagir puis elle se releva tranquillement, détachant ses yeux des siens pour épousseter le pourpoint bleu marin brodé doré. Elle ramasse ensuite le chapeau qui se trouvait sur sa tête quelque seconde et déclare :

-Pardonne ma maladresse… Je ne vous avais pas vu… Vous êtes arrivé si vite… Terminer-t-elle dans un rire cristallin. Je ne suis pas perdu, je recherche simplement le frisson de l’aventure et vous ? Termine-t-elle en plongeant son regard fasciné dans le sien, hypnotisé par les billes dorées.




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Sam 12 Sep 2015, 22:23

La jeune inconnue tendait ainsi à vivre le grand frisson de l'aventure ? Quelque chose lui disait qu'il était encore tombé sur un sacré phénomène. Dans une forêt aussi lugubre, elle trouverait non seulement l'aventure, mais aussi une belle dose de problèmes. Zane était un aimant condensé de ces deux composantes. Partout où il allait, les drames le suivaient, et ça jusqu'au bout du monde. Bon, il exagérait un peu en sachant que cette fois-ci il devait se contenter de retrouver quelques ivrognes et rien de plus. Si la forêt regorgeait bel et bien de bêtes, il suffisait simplement de les hacher menu, par contre si on parlait de vrais monstres, gros et laids, là c'était une autre histoire. Il n'y croyait cependant pas trop, sinon il ne trouverait que des cadavres sur son chemin et sa mission devrait alors s'arrêter tout bêtement ici. En attendant, il en oubliait presque l'illustre étrangère qui lui retourna la question. « Je cherche de stupides humains qui se seraient égarés ici. Si tu avais vu l'un d'entre eux, je doute que tu aies couru de la sorte vers la sortie, donc... » Le démon ne conclut pas sa phrase. Tout ce qu'il comprenait, c'est qu'il ne pouvait pas rester indéfiniment ici. Sur les dix perdus, il avait une grande chance de retrouver quelqu'un au centre du milieu végétal. Pour y parvenir, il devait lancer son investigation et avancer, ce qu'il fit de ce pas sans se préoccuper de celle qui venait tout juste de le heurter. Au dernier moment toutefois, il recula précipitamment et en deux, trois mouvements, il dégaina sa lame pour la loger dans le cou d'un mammifère. Il s'agissait d'un ours plutôt énorme qui avait été à deux doigts de se faire un bon déjeuner. Il avait certes sauvé l'inconnue d'une mort atroce, seulement tout laissait à penser qu'il ne l'avait pas fait avec la bonté du cœur. Pour un démon, rien n'est gratuit.

Il retira d'un coup sec le métal inséré dans la chair avant d'évincer d'un mouvement tout le sang dont il était maculé, purgeant celle-ci de toute impureté. Suite de quoi il planta de nouveau ses yeux singuliers dans ceux de la femme. « Si tu recherches les frissons, je t'autorise à me suivre. Tu pourras ainsi m'aider tout en gagnant de l'expérience. » Lui lança-t-il non pas comme un ordre, mais comme une suggestion. À elle de voir ce qu'elle désirait faire puisque le concernant il décida de partir en collant le sabre à son épaule, au cas où il devrait hâtivement s'en servir de nouveau. Nul doute qu'il croiserait la route de nombreux ennemis, ce qui n'irait pas en s'arrangeant au fur et à mesure. D'un discret coup d’œil en arrière, il nota qu'elle avait décidé de le suivre. Bien, une alliée dans ce cache-cache géant n'était pas à négliger. Le fait qu'elle puisse repérer des hommes qu'il omettrait lui permettait de gagner du temps, en contrepartie il devrait simplement la protéger contre les créatures un peu plus puissantes que la moyenne. Il espérait ne pas regretter son choix dans un futur proche et que celle-ci l'aiderait réellement, non qu'elle se comporterait comme un boulet. S'il s'avérait qu'elle en était une, il se contenterait de toute façon de l'abandonner à son triste sort. En attendant, il devait faire attention et surveiller ses arrières, c'est pourquoi il évoluait lentement, le regard épiant plusieurs points simultanément. Dans l'absolu, les seules bestioles qu'il daigna croiser furent de simples carnivores sauvages tels des loups ou des félins qu'il éventra dans une indifférence générale.

Il ignorait honnêtement dans quel jeu sordide il s'était encore lancé. Il venait même à en regretter son manque de réflexion, lui qui était pourtant doté d'un esprit aiguisé, il aurait dû prendre le temps d'accepter une quête aussi stupide. Cependant, il fut rapidement soulagé lorsqu'il aperçut le premier buveur de la longue liste. Il aurait pu manquer ce dernier si l'habillage des arbres n'avait pas été si squelettique. En effet, le premier imbécile était caché en haut d'une branche, visiblement toujours dans la partie lorsque les deux êtres purent l'entendre dire à plusieurs reprises « Vous ne me trouverez pas » en ricanant bêtement. Décidément, ils avaient dû mélanger de l'alcool à une puissante herbe pour parvenir à un tel résultat. Zane se tourna machinalement vers la jeune fille pour lui adresser une mine déconfite. « C'est... ça que je cherche. Comme tu peux le constater, ils ne passent pas inaperçus et ont tendance à se percher n'importe où. » Le démon parlait avec une voix solennelle, comme s'il était un professeur s'adressant à sa jeune élève. « Tu veux bien me montrer comment une apprentie aventurière s'y prendrait pour le faire descendre ? Je dois rester les pieds à terre. » Lui indiqua-t-il afin de ne pas avoir de problème si un quelconque ennemi venait à se rapprocher d'eux. Il devait être en pleine possession de ses moyens s'il comptait soutenir les ivrognes et survivre à la fois. Ainsi, il se fiait à la désireuse de péripéties pour lui accorder son doux repos.


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Dim 13 Sep 2015, 03:31

Jeu dangereux

L’Orine, les yeux attachés à ceux de l’homme l’écoutaient calmement, figure docile devant un tel homme. Son allure si hautaine, non, c’était autre chose, c’était fort et robuste. Il semblait dégager un certain respect, ou peut-être de la crainte, elle n’aurait su le dire pleinement, mais dans tous les cas, l’homme l’intriguait, pour le moment. Il cherchait des humains ? Cette manière un peu dédaigneuse lui tira un sourire taquin, amusée. Quand il passa à ses côtés, elle ressentit une pointe de désarroi, de la déception ? Elle ne comprit pas complétement, mais quand elle osa enfin ce retourné pour observer son dos s’éloigner, elle ne vit que l’épais visage d ‘une ours, le pelage sombre et ses dents aiguisés. Tout ce qu’elle entend, est le bruit sourd d’une lame qui pénètre la chair, et pourtant, elle ne bronche pas, observant d’un regard absent le visage figé du monstre mort. Un peu de sang vient éclabousser le visage de l’Orine, marquant de quelques gouttes la chair blanche.

Elle semble soupirer, ennuyée par cette saleté et vient l’essuyer doucement avec sa paume. Elle observe pendant un instant ses doigts immaculés, mais encore une fois, elle ne réagit pas. Puis lentement son regard semble s’illuminer, un faible instant, elle sent une émotion montée et finalement, elle réalise, non, ce n’était que de l’indifférence, encore de l’indifférence. Décidément, quelque chose n’allait pas chez elle. La voix de l’homme attire à nouveau son attention et elle lève ses yeux délavés sur lui. Elle est surprise par l’offre, mais elle ne peut refuser et sans poser les yeux sur le monstre, elle le suit, son éternel sourire aux lèvres. Elle n’était pas du genre à suivre les inconnus, mais quelque chose au plus profond elle-même lui soufflait qu’elle puisse lui faire confiance.

Dans un silence de marbre, elle suivait l’homme docilement, observant autour d’elle à la recherche des hommes qui jouaient à cache-cache. Étrangement, elle ne posait aucune question et ne parlait point, préférant le silence qu’il imposait dans cette forêt. Il fallait savoir que les bêtes semblaient féroces et certaines mêmes folles de s’attaquer à eux. L’Orine ne comprenait pas très bien pourquoi ils courraient tout simplement à leur morte. Mais elle ne prononçait rien, une ombre parmi les autres. Quand une plante semblait l’intéressée, elle l’arrachait simplement et la glissait entre deux pages, gardant en mémoire ses idées et notes possibles. Elle ne voulait en aucun cas être laissée derrière. C’est une perturbation dans l’air qui lui donna souffla à l’oreille la présence de quelque chose, un son qui n’allait pas dans le silence au paravent.

Elle avait cherché à trouver la source avant d’en déranger l’homme, mais il sembla le trouver avant elle. Légèrement déçue d’elle-même, elle se rapproche, écoutant le pauvre ivrogne murmurer dans son délire. L’Orine observa le pauvre fou en pouffant un peu, comment le pauvre diable avait-il réussi à se rendre en haut ? Par quelle magie avait-il réussi ? Mais maintenant, c’était à son tour de travailler un peu. Hochant la tête, elle s’approche en déclarant doucement :

-Mais bien sûr…

Elle l’observe un moment, l’homme tout en haut, chancelant, drogué et surtout imbibé d’alcool. Que pouvait-elle lui offrit pour qu’il descendre docilement ? Croisant les bras, elle réfléchit silencieusement puis un sourire taquin s’étire sur ses lèvres. Elle fouille dans son sac et en sort une vieille bouteille de vivre, ressemblait à une bouteille de vin, ou l’étiquette avait été partiellement arrachée. Elle la secoua un peu et laisse entendre le liquide de la bouteille. Elle lève la tête à nouveau et posant la main au niveau de sa bouche, elle élève la voix, juste assez pour que l’ivrogne l’entende.

-Monsieur ? Votre commande d’alcool est arrivée.

L’homme semble s’arrêter de parler et baisser la tête, incertaine. Elle pose un regard sur elle. Elle retire son chapeau et lui offre son plus beau sourire, un tantinet charmant.

-J’ai été trouvée ? Demande-t-il
-Mais non mon beau, Déclare-t-elle en posant la main sur sa hanche et secouant la bouteille. Je garde le secret sur ta position si tu viens rapidement chercher ta commande.
-Tu ne peux pas monter ma mignonne ?
-Mais non mon mignon, écoute, si tu descends rapidement, je te fais un rabais sur la drogue en plus ! Et si tu es sage, je t’offre peut-être un petit plus ! Terminer-t-elle avec une voix remplis de sous-entendu et tirant sur le col de sa chemise pour en dévoiler une partie sa poitrine sans la moindre gêne.

D’en bas, on ne voyait pas grand-chose, mais d’en haut, il pouvait bien profiter de la vue. L’homme encouragé par les avances et l’alcool sembla bouger, essayant de redescendre, mais son pied bougea et il descendit bien plus rapidement de l’arbre. Aube ne fit que reculer de deux pas, serrant déjà la bouteille d’encre dans son sac, elle n’avait jamais assez d’encres durant ces voyages, elle en avait donc pris en grande quantité et une bouteille de vin avait été le seul contenant qu’elle possédait à l’époque. Jetant un coup d’œil à l’homme gémissant, elle vient s’assurer qu’il n’aille aucune blessure, des bleus surement, mais rien de briser. Elle tourne ensuite la tête vers son mentor protecteur et avec un léger sourire moqueur, elle demande :

-Ça vous convient ?

Et sans attendre de réponse, elle se penche sur l’homme, relevant la tête de l’homme en le tirant par les cheveux, ne trouvait pas d’autre prise sur et se doutant que l’homme sente quelque chose de toute façon. L’homme semblait encore conscient, c’était une bonne chose pour eux.

-Vous pensez être capable de marcher ? Votre femme aimerait vous revoir…
-Je n'ai pas de femme… Murmure l’homme
-Et bien maintenant si, vous ne vous en souvenez pas ? C’est elle qui nous a envoyées ici, elle vous cherchait désespérément, vous ferez mieux de nous suivre.
-D’accord.

Qu’il la croit ou non, au moins il semblait un peu plus coopératif… Elle tourne le regard vers son mentor et demande doucement :

-Et maintenant, Monsieur ou Maitre ? Finit-elle en blague.

Même si tout ceci n’avait été que de la comédie, elle y avait pris un certain plaisir, et espérait bien que ça ne s’arrêterait pas maintenant !



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Mer 16 Sep 2015, 17:18


S’il avait dû miser sur les procédés qu’emploierait sa jeune connaissance, Zane n’aurait jamais parié sur celle-ci. Agréablement surpris par sa bonne volonté de le faire descendre, il l’était encore plus de voir qu’elle jouait de ses charmes féminins pour l’appâter davantage. Elle avait réussi en quelques secondes à attiser la curiosité du démon, ce qui n’était pas chose facile. En tant qu’observateur, il regarda la scène jusqu’au bout, essayant de ne rien louper du tableau qui se présentait à lui. Un sourire s’ébaucha sur ses lèvres lorsqu’il contempla la belle chute de l’ivrogne. À l’instar des chats trop confiants en leurs capacités, il s’était hissé en hauteur avec probablement beaucoup d’adresse, mais pour ce qui est de la descente… Au moins, elle avait réussi à répondre favorablement à sa requête. Au final, cette inconnue allait lui rendre bien plus de services que de problèmes, contrairement à ce qu’il avait songé au départ. « Tu es plutôt douée. J’admets que tu m’as surpris. Toutefois, il en faudra plus m’impressionner. » Un compliment déguisé, en quelque sorte. Le démon n’était pas un spécialiste dans les louanges et autres flatteries de la sorte, préférant au mieux les placer avec un ton et une formulation ironique.

Par plaisanterie -du moins ce qu’il en arbitrait- elle s’amusait à l’appeler par un titre honorifique qui se voulait d’apparence respectueux. Comédie ou pas, Zane était prêt à interpréter ce rôle, lui qui était un adepte des effets théâtraux. À présent qu’elle avait réussi à captiver le premier homme, l’investigateur de cette mission s’avança vers lui et l’empoigna rudement par le col, lui expliquant le plus sommairement possible qu’il devait les suivre et ne pas les lâcher d’une semelle, faute de quoi il mettrait ses quelques menaces à exécution. Qu’il soit d’accord ou non avec ça n’avait que très peu d’importance. Il devait le faire et ça s’arrêtait là. Soudain, le démon fut surpris d’entendre un énième cri insolite. En se retournant, il constata que le hurlement était de plus en plus perceptible, là où la fantaisie avait sa place, c’est qu’il riait en même temps qu’il paniquait. Sans pouvoir réagir à temps, un homme de petite taille circula devant les trois individus en courant. Derrière lui, une véloce créature le pourchassait à une distance qui semblait pour le moment acceptable. « Au moins, nous n’aurons pas à chercher celui-là. Allons-y. »

Zane ne prenait pas véritablement la peine de jeter un œil derrière lui afin de savoir si l’ivrogne suivait ou non. Au fond, il attendait que la jeune femme soit assez réactive pour s’en occuper. Dans l’urgence, il se préoccupait seulement de garder un œil sur sa cible tout en slalomant entre les arbres. Après plusieurs minutes de chevauchées effrénées, il constata que le nain s’était heurté à un tronc d’arbre, et que la créature à la forme longiligne s’apprêtait à lui sauter dessus. Motorisé par ses réflexes surhumains, le bretteur se déplaça à toute allure pour contrer l’assaut de la bête afin de la repousser. De cet angle, il put voir la jeune femme et l’homme survenir juste après lui. Parfaits, au moins ils étaient sains et saufs, du moins c’est ce qu’il croyait au début. Cette affreuse chose semblait toutefois plus dégourdie que prévu. Elle avait remarqué un changement dans son regard, c’est pourquoi elle changea de cible et s’orienta vers un repas plus facile. D’un geste vif, Zane projeta un couteau de lancer qui s’enfonça droit sur sa hanche. Il avait restreint ses déplacements, mais malheureusement pas assez pour l’immobiliser.

En sprintant dans leurs directions pour le rattraper, le brun arriva pile au moment de l’assaut pour mettre à couvert les deux unités de son camp. Sa patte en forme de lance avait réussi à lui percer l’abdomen. Hélas pour lui, même dans la douleur il venait de s’être embourbé dans un piège. Tenant fermement la patte de l’animal pour enrayer toute fuite de sa part, il enfonça à son tour l’extrémité de son sabre dans la tête de la bestiole. Il se sépara ensuite l’énorme patte et chancela gravement en arrière avant de retrouver l’équilibre. Il se tenait le bas du ventre, duquel s’écoulait un flot de sang. Il en avait vu d’autres et ne s’arrêterait pas pour si peu. « Héhé. On a trouvé le deuxième… pas mal hein ? » Intérieurement, il se maudissait d’avoir été aussi intrépide. Certes, il devait ramener l’homme, mais de là à faire tout ça pour les sauvegarder, il en faisait peut-être un peu trop cette fois-ci. Une erreur qu’il ne commettrait probablement plus. Plus loin, le nain était toujours dans les vapes, ventre contre terre et le corps plongé dans la boue. Il n’était même pas au quart des trouvailles qu’il devait effectuer. En espérant que la suite soit un peu plus pondérée, il se tourna vers la seule fille présente. « Je me demandais. Tu n’aurais pas un pouvoir de localisation ou quelque chose dans le genre ? Quoique tu puisses avoir d’utile, je suis preneur. » C’est vrai qu’il ne connaissait rien d’elle, alors il était toujours bon de réclamer quelques renseignements, même en retard.


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Ven 25 Sep 2015, 02:29

Jeu dangereux

Le compliment caché la fit sourire, hochant simplement la tête pour accepter les paroles offertes et le remercier au passage. Ce décalant doucement, elle le laisse récupérer l’homme, loin d’être offensé ou même apeurer par la suite par les paroles crus et les menaces à peine voilé de l’homme aux yeux jaunes. Attentive, elle était curieuse de voir jusqu’où son nouveau compagnon de fortune allait se rendre, mais visiblement l’ivrogne semblait avoir encore assez de jugeote pour ne pas provoquer le démon et le suivre docilement, tout comme elle d’ailleurs. Avec son habituel sourire, elle écoute tout en observant leur environnement. Il n’était pas rare de voir des ombres se mouvoir et les sons étaient presque devenus habituels. Pendant un instant, elle ferme les yeux, centrant son attention sur la voix grave de son compagnon quand un autre cri s’étire dans l’air, brutal et apeurer.

L’Orine tourne brusquement la tête dans la direction, glissant son regard dans les ténèbres. Ramenant ensuite son attention sur l’homme aux yeux de fauve, elle observe sa réaction puis revient sur la voix qui semblait s’étirer vers eux. Dans les ténèbres se dessine une petite silhouette qui court rapidement vers eux. La femme aux cheveux d’ivoire en reste surprise, ne comprenant pas sur le moment la vision de l’être grotesque. Passant devant eux, elle découvre la chose qui le poursuivait. Le démon sembla ‘’heureux’’ de croiser le chemin d’une autre personne donc il était à la recherche.

-Effectivement, dépêchons-nous alors de le suivre. Allez-y, je m’occupe de celui-ci.

Au moment où il quittait rapidement pour suivre leur compagnon de fortune en danger. Attrapant à son tour l’autre homme, elle lui offre un doux sourire et l’attire vers elle, déclarant d’une voix qui se voulait coquine :

-Si vous réussissez à me suivre, vous aurez une belle récompense ! Termine-t-elle doucement.

Et avec un sourire coquin, elle tourne les talons et part dans la direction que le démon ses faufiler, voyant clairement son ombre, rapide et argile se faufiler entre les ombres des arbres. Dans son dos, elle entendait les pas maladroit de l’ivrogne. Tournant rapidement la tête, elle vit qu’il la suivait toujours, un peu plus en forme qu’il y avait peu, les paroles du son compagnon de recherche avait-il eu un effet de le réveiller un peu ? Même si elle voyait un peu d’espoir de pouvoir mettre la main sur elle, il semblait bien plus avoir peur de l’homme qui courait tel un fauve devant eux.

Dans toute cette agitation, la jeune femme avait l’impression d’avoir des ailes, fines et translucides qui lui permettaient de suivre le fauve devant elle. En aucun cas, elle ne voulait le perdre de vue, cette aura énigmatique et mystérieuse qui l’attirait énormément. Cet homme lui soufflait le même sentiment que le fauve plaqué de Nériona. Elle en était autant attirée qu’effrayée et ceci était meilleur que la plus pure des drogues. Quand ils arrivèrent tout proche, le combat avait déjà commencé entre le dualiste et la bête qui semblait un repas de nain. Le combat serré fut gagné par Zane, même s’il en gardait les marques de la violence de la bête. Serrant la mâchoire, elle se précipite vers lui, l’expression neutre et le sourire absent. Venant presser d’une main son ventre, elle ne pose même pas les yeux sur lui, attrapant de son autre main des longues bandes de tissu.

-Il est vrai que vous avez fait un beau travail, mais pensons plutôt à au moins penser cette plaie… Je ne suis pas une experte, mais je pourrais sommairement recoudre avec du fil et une aiguille et ensuite passer des pansements… Mais avant tout, vous devriez au moins vous asseoir et vous étendre un peu pour dévoiler votre ventre.

Tirant une plus petite boite de son sac, elle l’ouvre d’une seule main, dévoilant fils et aiguille. Elle lui offrit un nouveau sourire moqueur, illuminant d’une lueur moqueuse son visage de porcelaine, mais l’inquiétude était toujours présente. Elle tourna la tête vers l’autre homme et lui conseilla gentiment d’aller au moins retirer la tête de son compagnon nain de la boue, il serait bien dommage de devoir trainer un poids mort. Revenant vers l’homme, elle le tire doucement vers un endroit confortable, espérant qu’il accepterait aussi facilement cette demande de le soigner. Elle n’était pas soignante, mais elle avait pu durant la guerre aidée et apprendre des bases, peut-être en ferait-elle un métier ? Cette penser la fit presque rire, mais elle revient vers l’homme en hochant la tête et au possible en commençant les soins qu’elle voulait lui offrit.

-Malheureusement… Je ne serais point d’une grande utilité en ce qui concerne magie, j’ai la possibilité de m’offrit une protection et celle d’attirer l’attention en jouait du piano, très peu utile dans ce genre d’endroit. Mais j’essaye de me rendre utile ailleurs comme essayant de vous remettre sur pied. Dans tout les cas, vous êtes quelqu'un de téméraire et très... j'hésite entre stupide ou courageux. Termine-t-elle doucement sans la moindre méchancetés.


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Dim 27 Sep 2015, 20:52

La stupidité, le courage, à l’évidence son sang bouillonnait de ces deux choses à la fois. Si on lui réclamait son avis, Zane se décrirait davantage comme un fonceur déductif, car bien qu’il s’agisse d’une contradiction, il était un personnage à même de faire n’importe quoi tout en le faisant au bon moment et avec la bonne approche. Pour le coup, il doutait que cette explication puisse suffire à le défendre tant ses actions avaient été inévitablement imprudentes. Par contre, s’il est une chose qui s’avérait plus authentique que tout, c’est qu’il se fichait éperdument de l’amertume qu’il supportait actuellement. Quitte à se faire déchirer en deux par celle-ci, le démon en avait besoin. Sentir ce mal qui naissait en lui, qui lui arrachait une portion de sa ferveur, quoi de mieux que la souffrance physique pour se sentir plus vivant que jamais ? D’autres le prendraient pour un aliéné d’envisager la vie de la sorte, mais c’est hélas ce qui le poussait à se battre ; endurer des situations comparables faisait partie intégrante de ses objectifs. En toute simplicité, il ne recherchait nullement l’invincibilité ou être le plus fort de tous comme c’était le cas de nombreux individus. Ce qu’il désirait plus que tout, c’était de découvrir de puissants adversaires.

Pendant que la jeune fille essayait de lui administrer les premiers soins avec de l’outillage sorti de nulle part, celle-ci ne devait pas ignorer le sourire du diable qui se faisait de plus en plus régulier, ses yeux rivés dans le néant gravé par un symbole qui rappelait la mort. Son pouls avait subi une certaine accélération alors qu’il se mettait seulement à se calibrer dans la normale. Ses muscles quant à eux, se crispèrent rudement, jurant de par l’aura qui s’y abritait qu’il désirait encore plus d’action qu’il n’en avait eue. Finalement, il fut bien contraint de se calmer tout seul au bout d’un moment, respirant profondément afin de ne pas commettre d’imprudence avec ses coéquipiers. Car si sa soif de combats devenait trop grave, qui sait ce qu’il pouvait leur faire. « Merci pour ta contribution. Je peux tout à fait me mouvoir et je pense que c’est largement suffisant pour achever cette mission. » Comme pour prouver qu’il était en totale possession de tous ses moyens, l’homme se hissa d’un bond et fit mine d’expédier quelques coups dans l’air, éludant et cognant par-delà un beau témoignage de sa panoplie de mobilités liées aux arts martiaux. « Parfait », conclut-il en plaçant son poing face à lui qu’il déplia et referma à plusieurs reprises.

Remis d’aplomb en un rien de temps, bien qu’ayant incontestablement perdu en souplesse, Zane glissa sa main au niveau de sa bottine pour y déterrer une petite dague. Il confia cette dernière à son accompagnatrice. « Même si tu ne sais pas te défendre, aide-toi de ça, ça peut toujours sauver une vie, on ne sait jamais. » L’arme était élaguée idéalement pour les petits gabarits, c’est pourquoi il préférait la voir avec un ustensile comme celui-ci plutôt qu’avec une aiguille. Son soutien pouvait s’avérer nécessaire en cas d’imprévu, alors autant qu’elle s’y mette le plus tôt possible, après tout l’aventure commence toujours par la survie. Avec une unité en plus à escorter, les choses allaient devenir plus corsées s’ils ne se restructuraient pas très vite. C’est à ce moment-là qu’il eut l’idée de sortir une corde de dessous sa tunique, s’aidant de cet ultime instrument de secours pour ligoter et ainsi raccorder les deux nains ensemble. Si seulement il avait pris Krog à ce moment-là, il aurait certainement pu jouer le rôle du gardien de troupeau, mais tant pis. Malgré le grondement des deux misérables de la picole, ils durent cautionner cette condition contre leur gré.

À présent de nouveau en route pour une énième odyssée dans la forêt, l’être maléfique s’immobilisa à plusieurs reprises à divers emplacements. Le but de ses arrêts fréquents consistait à produire quelques pièges inoffensifs, qui n’auraient qu’un seul but ; contenir et capturer les ivrognes s’ils passaient malencontreusement par là. Bien sûr, quoi de mieux pour appâter un ivrogne que semer quelques bouteilles d’alcools ici et là. « Bien, je ne peux pas construire plus de trois pièges avec mon équipement. Nous allons devoir être un peu plus ordonnés pour la suite, tu as peut-être des idées ? » Lui demanda-t-il en insérant sa prunelle cuivrée dans ses yeux. Il était important qu’il lui demande son avis. À tout moment elle pouvait elle aussi agencer d’une idée géniale, et pourquoi pas s’emparer d’un des perdus par elle-même. Après un nouveau parcours sylvestre qui dura cette fois-ci moins de trois minutes, le guerrier décida de stationner à l’endroit le plus dégagé de la forêt. Au centre de cette zone se trouvait un immense arbre, à la fois très imposant et très élancé de par sa taille. Zane leva la tête au ciel, peinant à distinguer la cime de ce géant. « Je vais devoir grimper sur lui pour établir un plan et avoir une vue d’ensemble. Si quoi que ce soit se passe pendant mon absence, déguerpis avec les deux autres. Compris ? » Sans attendre son approbation, l’homme se débarrassa de tout ce qui pouvait engendrer un poids lourd pour son ascension. Son artillerie resta donc au sol, avec pour seule protectrice une Orine et deux pygmées. À mains nues, il entreprit son ascension, jusqu’à entièrement s’évaporer dans la brume qui côtoyait le sommet végétal.



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Mer 30 Sep 2015, 01:34

Jeu dangereux

 Tout en recousant, Aube gardait la tête baissée sur le ventre du démon, observant ce que ses mains, plus ou moins, habillent à faire ce travail. Elle était loin d’être une experte, mais elle s’était dite que coudre de la chair devait être la même chose que de recoudre des vêtements. Dans un sens, elle ne c’était pas trompé, c’était comme cuir du cuir chaud. Barbouillée de sang, elle ne semblait point en faire de cas, davantage préoccupé a sauvé l’homme et de s’assurer que son travail serait le bon. Mais lentement, le vide qui était son intérieur semblait vivre, se remplir lentement d’une émotion presque malsaine. Elle ne comprenait pas très bien ce qui se passait autour d’elle, au départ simplement occupée sur la plaie, elle sentait maintenant une sensation rampante qui semblait vouloir se faufiler partout. Cette sensation envahissante ne faisait qu’empirer à chacun de ses coups d’aiguille dans la chair, elle devait souvent prendre quelques secondes pour essuyer ses doigts sur ses pantalons, ne voulant pas rater son coup. Elle se sentait devenir fébrile, cette sensation semblait se transformer en une poigne sévère et sadique. Retenant les tremblements de misère, elle finit par lever les yeux vers le visage du démon quand elle ressentir un étau autour de son cœur, poignant et ferme, une main qui semblait décider et prendre le contrôle de son être de ses émotions.

Sans que ses mains ne s’arrêtent, comme prise dans une boucle sans fin, ses yeux délavés s’accrochent à ceux de l’homme, mélange de vie et de mort, de sauvagerie rancunière et de désir d’en avoir toujours plus. Cette aura qu’il dégageait était tout simplement malsaine, dérangeante, destructive et pourtant, elle se sentait fébrile, existé à l’idée de ressentir tout ceci, elle se sentait vivante, cette impression qu’on pouvait vous enlever la vie en un claquement de doigts était si palpable. Cette sauvagerie qui semblait s’installer et vouloir se déverser en quelques secondes et la déchirer. C’était la même impression que cette fois-là à Nériona, ou le fauve avait passé à deux doigts de la tuer et plutôt dans cette forêt, l’entité qui avait voulu jouer avec elle un peu. Machinale, elle avait baissé la tête, ressentant le vent frais sur sa nuque, lui tirant de longs et désagréables frissons qui lui remontèrent le long de la colonne pour taquine sa nuque et faire hérisser les poils sur sa nuque. Le plus étrange dans tout ceci, elle n’avait pas peur, aucunement, elle était plutôt émerveillée et fasciner de ressentir une telle puissance et encore…

Mais aussi brusquement que cette sensation était venue la taquiner sournoisement, elle était repartie, laissant l’Orine dans le plus grand des désarrois, l’abandonnant comme plusieurs autres avant lui pour ne laisser qu’un espace bien vide. Prenant une grande respiration, elle chassa la déception et termina rapidement son travail, laissant l’homme reprendre la situation bien en main et s’assurer que son ‘’travail’’ tiendrait bien. Elle ne prononça aucunement pour le dissuader de continuer ce périple pendant ses blessures, elle savait que le tout serait bien inutile. Elle ne lui offrit un sourire à son tour en essuyant le sang de sur ses mains, elle nettoierait les vêtements plus tard.

-Merci, mais évitez de recommencer ! Il n’y avait aucune méchanceté ou même ordre, c’était plutôt des paroles de politesse que beaucoup s’attendaient à recevoir de la part d’une ‘’infirmière’’.

Tandis qu’elle se relevait en l’observant se dandiner dans tous les sens en effectuant des manœuvres qu’elle ne connaissait pas, mais ce doutait fort bien de leur origine qui devait toucher au combat. Elle essaya le plus possible de se débarrasser du sang qui pourrait tâcher ses mains, mais malheureusement pour elle, elles semblaient garder une tonte de rouge. Tâche presque vive sur sa peau de porcelaine. Quand il revient vers elle, lui offrant une arme, elle fut surprise, elle ne ‘était surement pas attendu à une telle attention. Prenant l’arme entre ses doigts de pianiste, elle l’observe la lame argentée presque briller sous le peu de luminosité.

-Je, merci beaucoup, j’en prendrais soin et j’essayerais que de ne pas me transpercer avec. Déclare-t-elle paisiblement.

Puis elle l’observa amuser, attacher les hommes avec une corde. Puis joyeusement, ils reprirent la route. Suivant aussi docilement qu’à son habitude, observant en aillant poser une main sur la corde tendue par les ivrognes et son compagnon de chasse. Quand celui-ci s’arrêta la première fois, elle l’observa attentivement, surprise et amusée à la fois de le bricoler des pièges à base de bouteille d’alcool. Avait-il toujours de l’alcool avec lui ? C’était peut-être pour une utilité pratique, mais en même temps, elle ne voulait se poser la question. À ça question, elle resta de marbre, silencieux et pensif. À vue de nez, elle n’avait aucune idée de comment faire la chasse aux ivrognes, c’était bien la première fois qu’elle l’essayait et ne l’aurait certainement jamais cru si elle ne l’avait pas vu de ses propres yeux.

-Laissez-moi y penser et je vous reviendrais avec une idée…

Et sans attendre, ils étaient repartis, parcourant une autre distance dans leur silence et les sons de la forêt. Au final, ils débouchèrent dans ce qui ressemblait le plus à une clairière et ils y prirent un temps de repos. L’idée de se retrouver seule avec deux ivrognes ne l’enchantait guère, mais elle ne pouvait rien refuser à l’homme et les deux autres semblaient maintenant docilement attacher à l’arbre qui semblait attirer l’attention du chasseur aux yeux de fauve.

-Je… Faites simplement à vous en montant, évitez de tomber, je n’ai pas de pouvoir de guérison…

Puis elle se détournant, ne l’observant pas s’éloigner et disparaitre dans là l’épaisse brume, elle avait toujours détestée les ‘’au revoir’’, qu’ils soient cours ou long. L’Orine était une créature bien étrange, il lui venait bien souvent des envies artistiques dans les endroits les moins entrainant ou même mélodieux. L’idée qu’elle avait eu n’était peut-être pas la bonne, mais depuis qu’elle y avait pensée, elle ne pouvait se défaire de l’envie de créer, de laisser son art s’élancer et s’éloigner dans cette brume, d’attirer à elle tel une sirène à ces marins, ses ivrognes qui vagabondaient. Lentement, elle s’avance, délaissant derrière elle son manteau bleu marin pour e retrouvé que dans sa robe d’ivoire, légère et prenant facilement dans le vent. Elle s’avança en s’éloignant quelque peu de l’Arbre et s’installa dans un cercle envahi par la brune, y faisant disparaitre le bas de ses jambes. Un léger vent sembla s’élever, balayant paresseusement la clairière et apportant un jeune lot de brume, rajoutant à la scène floue et féerique.


Ainsi habillée, elle avait presque l’air d’un esprit fantomatique, une entité quelque peu floue ou chevelure et robe blanche se perdait dans la brume. Lentement, elle ferma les yeux et étira les bras, laissant sa voix s’étirer dans l’air frais et obscur de la clairière. Sa voix était douce et délicate, une brise parmi une autre. C’était un mélange de paroles et de son de voix, presque incompréhensible et qui pourtant était mélodieux et agréable au son. Mais ce qui sembla le plus étrange, fut les sons qui se joignirent à elle, entité féerique qui voguait dans le vent tel âme envoutante. Des bruits de bois ou des résonances de tambour qui semblèrent se joindre à elle. Mais pourtant, elle ne sembla pas en être troublée.

Pourtant, au bout de longue minute, un homme sortit de la forêt, les yeux fascinés et s’approcha lentement de la jeune femme. Le pas incertain, il continuait d’avancer jusqu’à venir séchoir devant elle, laissant sa carcasse d’ivrogne se baigner dans la boue et on pouvait l’entendre murmurer des mots incompréhensibles. Mais il ne sembla pas s’en arrêter là, après une autre longue minute ou la jeune femme ne faisait que ceci pour s’amuser, savourant pour la première fois le son de sa voix envoutante, un autre silhouette humanoïde débarqua, plus jeune qui s’approcha en titubant jusqu’à elle, pour venir tomber à genoux devant elle, attirant son attention et coupant court au chant. Le jeune homme, un gamin touchant à peine la majorité. Il passa les bras autour de ses hanches et enfouit le visage dans sa poitrine dans un geste enfantin, pleurant presque à chaudes larmes en interpellant sa mère…

Mais ce qui sembla attirer bien plus l’attention de la jeune femme, fut les ombres, petites et humanoïdes qui apparaissaient, un peu moins d’une dizaine. Quelques-unes finirent par immerger de la forêt, laissant leurs visages poilus apparaitre, certain détenait du bois qui avait dû leur servir d’instruments improvisées. Ces créatures n’étaient nulles autres que des Papouches, ces petites créatures réputées pour vivre en groupe et poser des pièges. Aube garda le silence, espérant que son compagnon arriverait bien vite.



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Lun 05 Oct 2015, 21:43

L’alpiniste invétéré arrivant au sommet des cimes, il se hissa dans un ultime élancement pour venir tenir en équilibre sur la minuscule pointe de l’arbre. D’ici, il pouvait avoir un aperçu général de la scène, même si le feuillage des végétaux lui obstruait plus la vue qu’ils ne lui rendaient service. Enfin, c’était tout de même suffisant pour y déceler ce qui l’attendait. En une pleine rotation de sa tour d’observation, l’homme usa de son regard perçant pour y apprécier un groupe d’égaré qui bivouaquaient près d’un feu, la fumée du dit feu l’ayant alerté de cette présence. S’ils continuaient de le nourrir, ils n’allaient pas appâter qu’un démon à leur recherche, mais de plus crapuleuses créatures que lui encore. Et alors qu’il s’apprêtait à redescendre pour aller les chercher par la peau des fesses, Zane entendit soudainement un chant qui lui fit détourner la tête. Il percevait tout juste les sons qui atteignaient ses oreilles, pourtant il était convaincu de reconnaitre cette voix familière. En remuant la tête dans tous les sens, il remarqua une étrange brume, plus dense que celle qui masquait habituellement la forêt. En insistant davantage, il comprit bien vite que la jeune Orine qui l’accompagnait se trouvait dans une situation un peu désordonnée. Même s’il ne parvenait pas clairement à identifier les intrus qui encerclaient la femme, il savait qu’avec la seule arme en sa possession, elle ne pourrait pas arriver à bout d’autant d’ennemis.

Poussant un soupir exaspéré, le démon ne perdit pas davantage de temps et laissa son corps tout entier culbuter en avant, amorçant ainsi une descente vertigineuse jusqu’au sol. Juste avant l’atterrissage, il étala ses longues ailes pour lui servir de parachute, refrénant considérablement la tombée qui se fit bien plus confortable qu’elle n’aurait dû l’être. Tout en s'appuyant de sa force, il conféra une envolée à ses jambes afin de se propulser en avant, fournissant ainsi un élan considéré à sa course. Il ne savait pas si la jeune femme pouvait oui ou non retenir ces créatures, mais il comptait toutefois sur elle pour qu’elle fasse tout son possible. La distance qui le séparait d’elle n’était pas démesurée, cependant les diverses impasses sur son chemin l’empêchaient de filer tout droit. Quelques longues secondes plus tard, Zane parvint à destination, et au moment opportun, il plaça un coup de pied sur l’un d’entre eux pour le rabrouer sur plusieurs mètres. La force qu’il avait concentrée dans son coup l'enlisa violemment dans la croûte terrestre. « Je ne sais pas pourquoi tu t’es éloigné, mais tu devrais faire plus attention. » L’homme jaugea rapidement la situation d’un coup d’œil. Les nains captifs étaient toujours indemnes, et à leur visage décomposé, ils semblaient enfin avoir compris que le jeu prenait une tournure désagréable. « Mettez-vous derrière moi. » À défaut d’avoir un plan plus abouti, la protection restait prioritaire.

Tandis que le démon ouvrit sa main d’un geste brusque, une grande faux apparut entre ses mains. Il utilisait rarement cet objet qu’il avait acquis occultement, et pour cause, sa portée contraignait les mouvements lors des combats trop rapprochés. En revanche, lorsqu’un trop grand nombre d’adversaires s’imposait, il n’avait d’autre choix que de faire appel à elle. Pivotant son arme entre ses longs doigts, le guerrier se rua sur chacun d’entre eux avec un sourire carnassier suspendu aux lèvres. Si malgré leur taille lilliputienne, ces derniers luttaient avec une certaine vaillance, ils furent bien vite balayés par la folie du tueur qui ne lésina pas sur les attaques meurtrières. Même lorsque ceux-ci furent à terre, le grand brun les écrasa encore et encore jusqu’à les vider de leur sang. Simple précaution ou véritable plaisir de la guerre ? Une chose est sure, lorsqu’il revint pour s’assurer que personne n’avait rien, les deux nains semblèrent épouvantés. « Le problème est définitivement réglé. » Suite à ce carnage, sa faux s’évapora dans un nuage de poussière. C’est tout naturellement qu’il remit correctement ses vêtements, déliant les plis et autres irrégularités tout en éjectant la salissure qui s’y était installée. Du sang imprégnait toutefois son beau costume. Se baissant ensuite pour arriver à hauteur de l’Orine, il plaqua sa grande main sur son crâne, la fixant dans les yeux d’un air inquiétant. « J’ai trouvé un groupe de survivants. Ils sont cinq. Nous devrons ensuite trouver les trois derniers, le souci c’est que je ne les aie vus nulle part. » Problème de taille s’il en est. Car soit ils s’étaient fait dévorer par une mystérieuse créature, soit ils étaient piégés ou séquestrés quelque part. Dans tous les cas, il n’était ni sorcier ni magicien, et donc ses capacités ne lui permettaient pas de détecter qui que ce soit. Les abandonner ou non, l’idée lui traversa l’esprit. Il verrait ça en fonction de la suite, et qui sait, un miracle pouvait se produire à tout moment.

Immédiatement, l’homme conduisit le groupe vers l’endroit où il avait localisé les perdus. En s’y approchant, il sentit une odeur désagréable s’insérer dans ses narines, puis aussi, les arbres se rassemblèrent, enveloppant le groupe en lui coupant toute issue. « Quelque chose ne tourne pas rond, fu… » Mais il n’eut pas le temps de les prémunir que trois immenses monstres se présentèrent face à eux. Ils restèrent immobiles un moment puis se mirent en marche. Une main se leva dans la direction de Zane qui déclina violemment celle-ci en passant par la garde de son sabre. Il désigna ensuite ces derniers avec la pointe de son arme et se mit en proie de les tuer le plus vite possible tandis qu’il sentait son esprit divaguer ailleurs. En réalité, le démon subissait une puissante illusion, et les monstres qu’il pensait être ses ennemis n’étaient en réalité que ses alliés.



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Jeu 08 Oct 2015, 18:36

Jeu dangereux

Les Papouches semblèrent s’approcher, oubliant leur timidité qui étaient remplacé par une curiosité envers la jeune femme qui avait réussi à les attirer jusqu’ici par le son de sa voix. Elle ne maîtrisait pas encore à la perfection cette magie qui imprégnait sa voix, mais l’intervention de ces petites créatures l’avaient quelque peu interrompu. La curiosité devant ces petits êtres l’avait également frappée. Ils étaient petits, mais pourtant, elle avait pu déceler dans leurs petites billes sombres de l’intelligence. Elle ne maîtrisait pas encore à la perfection cette magie qui imprégnait sa voix, mais l’intervention de ces petites créatures l’avaient quelque peu interrompu. L’autre homme avait repris un peu sur lui, allant rejoindre les deux autres hommes derrière elle sous la surprise et la peur des créatures qui les avaient enveloppées en demi-lune. Elle avait essayé de rassurer le gamin, mais il n’y avait rien eu à faire, il ne faisait que s’accrocher à elle en l’implorant de ne plus le quitter. Elle n’avait même pas eu le réflexe de sortir son arme tellement elle n’avait senti aucune hostilité de leur part.

Mais il semblerait que le démon en avait choisi autrement.

Aube avait été surprise de voir ces grandes ailes sombres. La première pensée qu’elle eut était qu’elles étaient magnifiques, d’une beauté sombre et ténébreuse, il lui prit un faiblement moment avant de réaliser les actions de Zane. Elle ne comprit pas cet ordre qui lui avait fait reculer d’un pas, tirant le jeune homme avec elle, mais quand il sembla la gronder de son insouciance. Pourtant, elle ne ressentait aucune haine ou même hostilité alors pourquoi paniquait-il ? Surtout que les Papouches n’étaient pas réputés pour être des créatures malsaines, elles étaient simplement très curieuses. Elle ne comprit simplement quand il fit apparaitre cette arme qui semblait sortir des ténèbres même, une lame qui reluisait malignement sous les rares rayons de lune. Elle se demanda bien pourquoi il avait sorti une telle arme, elle ne le comprit que trop tard quand la première tête roula dans les airs et vient séchoir non loin d’elle. Sans trouver la force de bouger ou même de crier, elle l’observa figer massacrer les pauvres bêtes qui essayaient tant bien que mal de se sauver ou de se protéger. Tout ce qu’elle avait pu faire était de serrer les bras autour de la tête du gamin qui pleurait toujours.

Quand le massacre fut terminé, elle ne put rien murmuré, réalisant qu’elle ne connaissait point son nom. Non, elle n’avait rien vu de tel dans ses mouvements, il avait été sure de lui et ne s’était pas posé de question. En rire ou même pleurer devant le massacre gratuit de ses pauvres petites créatures pacifiques. Avait-il eu si peur ? Non, elle n’avait rien vu de tel dans ses mouvements, il avait été sure de lui et ne s’était pas posé de question. Ceci lui fit réaliser à quel point ils venaient de deux mondes différents, elle qui se posait toujours des questions et lui non. Même quand il revient, elle n’osa échanger un mot avec lui, hochant simplement la tête docilement comme si son propre maître, s’était exprimé et il avait repris la route. Même par la suite, elle n’avait que soufflée un d’accord à peine audible, tenant par la main le gamin pleurnicheur et la corde de l’autre ou le troisième homme avait été attaché avec le nain et l’autre homme. Même eux ne semblaient pas vouloir poser de problème, suivant malgré l’alcool qui avaient bu docilement. Il n’était pas rare qu’ils tombaient, mais ils semblaient se relever bien vite de peur de recevoir les foudres du démon. Un autre groupe ? Elle avait été intriguée, mais du coup, était-ce des voyageurs curieux de cette récompense ou des soûlons perdus ? Mais elle n’eut pas bien le temps de le réaliser que Zane ne semblait point aller bien. Des ennemis ? Elle observa à gauche puis à droite, mais tout ce qu’elle remarqua fut l’autre groupe d’hommes qui arrivaient en face d’eux. Ils semblaient être trois voyageurs et avaient en leur compagnie deux soulons qui se débattaient plus ou moins. Elle n’appréciant pas le regard de convoitise que le ‘’chef’ sembla porter sur eux, mais quand celui-ci les interpella et qu’il s’approcha de Zane, la main avancée. Le geste de son compagnon, la surprise par la suite, d’un mouvement brusque et rapide, il avait sectionné le membre tendit, tirant un cri de douleur à l’homme qui l’injuria de plus belle en envoyant les deux autres après eux.

Sans plus attendre, elle s’était détournée avec ses fardeaux humains, la rage qu’elle avait ressentie envers Zane n’était pas normale, elle avait senti quelque chose de différent chez lui. Avec ses fardeaux, elle les avait tirées et ‘’camouflés’’ dans le creux de plusieurs arbres, puis elle était retournée de l’autre côté pour voir l’avancement des dégâts. Lui crié après ne servait à rien, il ne semblait plus présent. Mais une autre source attira son attention, une petite luminosité qui ressortait paisiblement. Se précipitant vers cet endroit, elle y trouva un étrange animal, petit et difforme, ressemblant presque à un champignon sur pattes. Sans attendre, elle tira le poignard que le démon lui avait prêté et attrapa la petite chose par le chapeau. La petite chose difforme sembla pousser un large cri de surprise, strident qui attira l’attention sur elle et commença à ressentir une odeur des plus désagréables. Même elle sembla commencer à voir les arbres bouger, mais la peur de voir rappliqué le démon sur elle fut bien plus fort que la panique de la créature et elle le poignarde maladroitement. Se précipitant vers cet endroit, elle y trouva un étrange animal, petit et difforme, ressemblant presque à un champignon sur pattes. À vrai dire, elle ne savait quoi en penser, ne ressentant que de l’indifférence et ce sentiment la surprise encore plus. Rejetant le corps inerte de la chose, elle sentait l’odeur désagréable quitter lentement, elle n’avait pas autant été touchée que son compagnon, mais elle se demanda combien de temps le tout prendrait fin et elle espérait simplement que c’était bien ceci qui l’avait affecté.

Se retournant lentement, elle ne fit quelque pas, s’approchant du lieu des combats. Il n’y avait qu’un lourd silence et le corps des trois voyageurs qu’il avait croisé, un démembrés, un autre décapité et le dernier, on sembla savoir acharnée sur le pauvre corps. Un peu plus loin, elle vit les deux autres soulons qui essayaient tant bien que mal de quitter, mais don leurs cordes, c’était entortillée dans des branches ou même des racines, mais ce qui la mit mal à l’aise était l’absence de présence du démon, ou était-il don ? Instinct ou non, elle s’était rapidement retournée, ressentant sur sa nuque une envie de sang soudain, l’impression de n’être qu’une proie revient à la charge, dans son esprit, les deux yeux dorés revinrent à la charge, tel un esprit hauteur, mais cette fois-ci, il était bien réel et avait le visage d’un démentiel qui recherchait qu’une chose, l’envie de sang. Sans le réalisa sur le coup, la lame s’enfonça jusqu’à la garde au niveau de son estomac. Chance ou non, il ne semblait pas avoir touché quelque chose d’important à sa vie, que de la chair avait été touchée. Elle ressentit pour la première fois la vraie morsure de l’acier, froide et amère. Son regard se brouilla un moment, mais le doré des yeux prédateur sur elle la gardait figé sur place, hypnotisé par et l’adrénaline qui frappait son corps la gardait bien éveillée. Elle n’eut aucunement le réflexe de regard vers le bas, sentant déjà du sang couler et tâche d’une couleur écarlate ses vêtements et sa chair et pourtant, elle ne ressentait aucune rancune et malgré cette situation et cette scène surréaliste, elle vient s’accrocher à lui, retenant son corps pour ne pas perdre de la force et elle murmura doucement, son propre visage proche de celui du démon :

-Maître… Il est temps de se réveiller…

Elle ignorait si ceci marchait, mais ce genre de situation pouvait fort bien arriver avec son propre maître, toute expérience était bonne et que pouvait-elle faire d’autre ? Elle n’était pas une combattante.



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Sam 10 Oct 2015, 16:41

Incontrôlable. Zane n’était plus maitre de ses actes, englouti dans un flot de démence qui lui semblait légitime, sympathique et qui ne cessait de nourrir son for intérieur d’une passion encore plus destructrice. Quelque chose d’incompréhensible s’était produit. Sans s’en rendre compte, il avait inhalé une odeur pestilentielle, ce qui en résultat le berserk qu’il était actuellement. Quelle que soit l’origine ou la spécificité de ce végétal, ceci semblait avoir ressuscité les pires instincts du diable, manifestement parti pour raser toute la forêt des individus qui y étaient domiciliés. Si personne ne venait à l’arrêter, le carnage n’était pas près de cesser, et pire encore, il en viendrait à neutraliser tous les nains qu’il était venu pour sauver. Contrairement aux apparences, l’homme n’était pas inconscient. Il savait ce qu’il faisait, mais sans qu’il ne l’explique lui-même, sa furie était si intense qu’il se sentait incapable de poser son arme, trop déterminé à commettre le mal autour de lui. Il tua une dizaine d’animaux sauvages, qui pour la plupart ne représentaient pas le moindre danger. Il extermina aussi quelques humains, probablement eux aussi à la recherche de leurs alliés, puis il poursuivit sur sa lancée en abattant quelques créatures inoffensives, à l’image des papouches qu’il avait précédemment assassinés sans se poser aucune question sur leurs inhérences.

Coupant plantes et arbustes par la seule force de son épée décuplée par la magie maléfique, les végétaux en prenaient aussi pour leurs grades. Alors qu’il se sentit impuissant face à la colère grandissante qui couvrait ses actions, quelque chose vint lentement calmer ses ardeurs. Une douleur heurta son esprit, gonflé par un cri angoissant qu’il extériorisa en s’immobilisant fermement le haut du crâne, la mâchoire se contractant violemment. Quelques instants plus tard, ses yeux illuminés par une lueur rouge dévalèrent vers le bas. De ses deux mains, il tenait son sabre. Au bout de la longue lame, il reconnaissait vaguement un corps assez frêle, et en remontant encore davantage son regard, il s’aperçut avec effroi qu’il venait de perforer son allié. La reprise de conscience fut quasi-immédiate. En reculant d’un pas ou deux, le démon arracha l’arme du corps ensanglanté avant de la relâcher au sol. Encore sous le choc, il peinait à reconstituer la scène qui s’était produite. Ses yeux retrouvèrent instantanément sa noirceur habituelle, ses pupilles dorées éclatant de nouveau. Certes déstabilisé par la vue de la jeune orine en mauvaise posture, ce dernier se déplaça d’un pas rapide pour récupérer Aube de ses grands bras. « Désolé. Je crois que j’ai légèrement perdu le contrôle. Juste un peu. »

C’est dans les situations les plus critiques qu’il fallait faire preuve d’humour et d’optimisme. Zane était ainsi conçu, car malgré la profonde blessure qui se manifestait sur le ventre de la jeune femme, il n’en oubliait pas qu’il avait été dans une disposition similaire juste avant, et qu’il avait survécu sans grand mal. Alors oui, il était physiquement beaucoup mieux loti qu’elle dans le sens ou sa force empiétait sur sa résistance, du coup il en fallait profusément pour le mettre hors course. Il ne savait pas non plus comment s’y prendre puisqu’il était malheureusement privé de tout talent embranché à la magie réparatrice. Il avait rarement besoin de soins à cause de son organisme quelque peu singulier. « Tu n’as aucune potion susceptible de te guérir ? Je t’avouerais que tu risques de passer une nuit assez désagréable… si tu survis jusque-là. » Avant d’en arriver aux extrêmes, le guerrier charria l’orine sur son dos en faisant bien attention de ne pas toucher ses entailles. Ce n’était pas la peine d’en rajouter et il fallait la mettre en lieu sûr, dans un emplacement où il pourrait éventuellement se vaquer aux premiers soins. Les nains, toujours présents, avaient l’air de faire preuve de bonne foi et avaient semblent-ils repris leurs esprits, alors pour éviter d’atteindre des dangers supplémentaires, il brisa le cordage d’un coup de lame net et précis.

En marchant en direction du Nord, l’aventurier localisa une petite grotte où il avait la possibilité de s’y infiltrer avec elle. Bien qu’elle fut étroite, elle permettait au moins de la mettre à l’abri le temps qu’il fallait. La posant contre la roche en y engouffrant un amas de mousse au préalable pour qu’elle puisse s’y sentir à l’aise, il examina un tant soit peu l'étendue des dégâts. « Bien. Prête-moi ta sacoche, j’ai moi aussi quelques bases. Ça va piquer un peu, mais je compte sur toi pour être forte. Vous trois, allez me chercher les herbes que je vais vous citer. » Il énonça sans plus tarder ce qu’il attendait d’eux. Les soins étaient une sacrée problématique, mais à propos de l’alchimie en revanche, il en savait assez pour lui mijoter un petit remontant. Usurpant le matériel, il amorça ainsi la manipulation du fil, de l’aiguille et des bandes qu’il repérait, sans oublier le point essentiel qui consistait à nettoyer la plaie. Malgré son ignorance, il s’appliquait, ignorant quant au rendement de ses faibles facultés. Le temps le lui dirait.



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Mar 13 Oct 2015, 21:32

Jeu dangereux

La douleur avait été cuisante, frappant aussi brusquement qu’il était apparu tel une ombre devant elle. Mais pourtant, son regarda avait été la chose sur laquelle elle s’était focalisée, ne voulant pas perdre pied, perdre son esprit conscient. Il ne fallait pas qu’elle perde pied en ce moment même. Quand il retira sa lame, elle posa la main sur sa plaie, sentant un liquide chaud s’imbiber ses vêtements et sa peau, il était étrange de réaliser ce fait avec autant de calme, son cerveau ne semblait point vouloir accepter le fait qu’elle allât peut-être mourir dans cette sombre forêt. Mais pourtant, elle fut encore plus surprise par la surprise qui avait frappé le visage du démon. Elle avait porté une main tâchée de sang à son visage, avant de la retirer de sa chair en la tâchant quelque peu. Elle étire un faible sourire, laissant entrevoir au passage une grimace de douleur…

-Ce n’ai pas grave, c’est moi… Je… J’étais au mauvais endroit au mauvais moment…

À l’inverse du démon, l’Orine était d’une constitution frêle et fragile, elle n’était du genre à tomber facilement malade, mais elle ne guérissait jamais près rapidement des blessures et celle-ci serait bien dure à guérir. Lentement, ses mains finirent par venir s’accrocher les vêtements, essayant de trouver une prise pour ne pas basculer vers l’arrière. Sa peau semblait encore plus blanche que d’ordinaire, tirant dans un translucide verdâtre, offrant une vision bien pitoyable de la petite dame.

-Je suis… Désolée d’être un poids pour vous… Lui murmure-t-elle. Je crois que je devrais me mettre à la magie de soin… Laisse-t-elle échapper dans un faible rire.

Elle garde le silence un moment, ne voulant pas gaspiller inutilement sa salive et pour économiser ses forces, elle en avait bien besoin. Mais le fait de se vider de son sang était un concept bien étrange et désagréable. Elle réalisait qu’elle ne désirait pas mourir, pas ici dans, c’est sombre bois, elle ne voulait pas abandonner maintenant tandis qu’elle parcourait encore le monde à la recherche de celui qui serait choisir. Elle ne pouvait imaginer mourir maintenant sans avoir pu l’avoir vu au moins une seule fois. Elle avait encore plusieurs projets également, devenir Euterpe , la muse de la musique, elle voulait continuer à parfaire son art du piano. Elle avait peu à chérir, mais tout ceci était ces rêves aussi minables avaient-ils l’air. La voix de Zane la ramène au moment présent, la sortant des songes amers de son être pour poser son regard bleu pâle sur ceux plus sombre du démon. Elle prend un moment avant d’assimiler et de prononcer à son tour des paroles.

-Je… Oui, elle est dans mon sac, elle est plutôt faible, mais elle devrait au moins arrêté le sang de couler…

Une fois la petite fiole aux liquides épaisses avalées, elle fit une grimace et quelques secondes le sang sembla arrêter et la paroi à l’intérieur de l’abdomen sembla se cicatriser, offrant une faible protection, mais la blessure extérieure était toujours autant visible et ne semblait pas en voie pour se refermer seule. Elle sembla reprendre quelque peu de couleur, offrant un faible sourire au démon qui semblait la soulever de terre et la glisser sur son dos. Elle ferma les yeux, reposant quelque peu sans réellement porter attention aux ivrognes qui étaient silencieux et qui suivaient à leur tour l’homme. Elle dut perdre connaissance durant le trajet, parce qu’elle ne s’en souvient aucunement, elle ne revient qu’à elle quand la voix du démon sembla donner des ordres aux pauvres hommes qui quittèrent rapidement l’endroit. Son regard sembla se promener vaguement sur les parois rocheuses qui l’entouraient, réalisant la mousse sous elle, des faibles respirations qui semblaient venir du fond de la grotte, les hommes qu’ils étaient venus chercher.

Elle lui tandis docilement son sac, le laissant vider le contenu au sol sans broncher ou même prononcer une parole. Quand elle le vit attraper l’aiguille et le fils, un sourire en coin s’étira, être forte ? Elle, elle ferait de son mieux, mais elle ne pouvait rien promettre, absolument rien. Elle n’était pas forte comme lui et ne s’en remettrait certainement pas aussi facilement que lui quand elle l’avait recousu. Le nettoyage lui tira les larmes aux yeux, mais aucune ne glissa sur ces joues, les ravalant au plus profond d’elle-même. La première piqure fut douloureuse mais elle trouvait dans ses maigres forces pour ne pas crier, le deuxième coup fut celui qui lui arracha un grognement de douleur et le troisième un cri qui sembla résonner dans la caverne et qui lui fit perdre connaissance.

Qu’elle était faible…

Quand elle ouvrit les yeux quelques minutes plus tard, une odeur désagréable frappa ses narines, luire tirant des grimaces qu’elle n’aurait jamais cru avoir sur son visage de porcelaine. Le démon lui tendit un verre avec un liquide nauséabond, lui intimant de boire et ce qu’elle fit sans rouspéter. Des nouvelles grimaces viennent frapper son visage une fois le contenu vidé de son liquide, elle repose le contenant au sol et retient au reflux gastrique… Observant autour d’elle, elle voit quelques hommes et le démon qui semble continuer son travail.

-Avons-nous perdu beaucoup de temps ? Demande-t-elle d’une petite voix faible, incertaine du temps rester inconsciente.



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Lun 19 Oct 2015, 14:21

Les imprévus continuaient de méduser l’homme qui ne s’attendait pas du tout à ce qu’une odyssée aussi vulgaire se change en véritable champ de bataille. La forêt recelait de bien trop d’hostilités pour se déambuler impunément sans avoir un bon niveau au préalable. Il se rendait compte à quel point il s’était lui-même encombré en emportant la jeune fille avec lui. D’un autre côté, sans elle il aurait vraisemblablement déjà annihilé chaque ivrogne, cela à cause de sa perte de contrôle. D’une certaine manière, elle avait été indispensable pour le canaliser et défaire ce qui avait souillé son raisonnement. En définitive, il n’avait aucune raison de se plaindre, si ce n’est le piètre calcul qu’il avait produit en pénétrant dans un lieu qui lui était totalement nouveau. Il se servirait de cette expérience pour faire un peu plus attention la prochaine fois, du moins c’était mieux pour lui, sans quoi il allait se mettre dans une rude situation déplorable la prochaine fois. La seule chose dont s’inquiéta la demoiselle lorsqu’elle se réveilla concernait le temps qu’ils avaient perdu durant son sommeil. Du temps perdu ? Ça n’entrait définitivement pas dans le vocabulaire du démon qui avait pris les devants durant sa sieste. Elle ne l’avait probablement pas remarqué en raison du fait qu’elle était encore à moitié dans les vapes, mais les vêtements entièrement tapissés de sang du diable ne laissaient aucun doute sur ses agissements. Il était par ailleurs en train de curer son bout de métal avec un chiffon, s’évertuant à faire partir le liquide rouge qui refusait de s’en déloger. Autre confirmation de ses déplacements, et probablement le plus important de tous : les dix hommes qui pénétrèrent à leurs tours dans la petite caverne. Les ivrognes avaient tous été rassemblés sans exception. « Perdu n’est pas approprié hmm… J’ignore encore ton nom. Les présentations arrivent un peu tardivement, mais appelle-moi Zane. Comme tu peux le constater, tout le monde est réuni. » Ce qui ne signifiait pas pour autant qu’ils étaient sortis d’affaires. Rassembler les damnés était une chose, les ramener sains et saufs en était une autre. C’est précisément maintenant qu’il avait plus besoin que jamais du soutien de l’orine.

Il ignorait si la boisson lui avait oui ou non apporté la vivacité nécessaire pour poursuivre, hélas la question ne se posait pas puisqu’ils n’avaient désormais plus ce choix. Zane assista Aube à se relever tout en se servant de son propre corps pour lui servir d’appui. « Si tu as trop de difficultés à marcher, je te seconderais. En attendant, je sais que tu en es capable. » Et de toute évidence, il ne lui laissait pas tellement le choix, car le départ se fit dans l’instant. Les nains restèrent à l’arrière, tous attroupés via une formation disciplinaire assez étonnante. Il va sans dire que le mercenaire n’avait pas perdu son temps pour leur transmettre deux, trois petites antécédentes concernant cette forêt, car même si certains demeuraient encore dans un état second, ils se soumettaient désormais très bien aux consignes de la créature. Ouvrant la marche comme le leader qu’il était, il conservait ouvertement un œil sur son alliée. Pour autant, le trajet du retour semblait beaucoup moins nuisible que pour la longue et douloureuse reconnaissance qu’ils avaient dû émettre. Là encore, si quelques téméraires bêtes se frottaient au démon, ce dernier les expédiait dans l’au-delà avec une aisance déroutante. L'émanation qui découlait de lui se justifiait par une certaine colère envahissante, ce qui lui permettait d’abattre tous ces animaux aussi facilement. Ses coups de sabre fusaient de tous les côtés, modelant un chemin qui leur était tous tracé. Derrière lui, il entendait les commentaires des petits hommes, émerveillés par sa ferveur, bien que tout autant inquiets de devoir obtempérer. Toutefois, alors qu’ils étaient bientôt arrivés au bout de leurs randonnées, près de l’entrée de la forêt où attendait sagement son cher loup, Zane eut comme soudaine pensée de faire participer activement son accompagnatrice.

Il n’avait pas désappris son discours du début, lorsqu’elle avait émis le souhait de vivre une belle épopée. C’est pour cette raison qu’il voulait la muer de touriste à guide. Elle avait certes quelques plaies qui l’empêchaient d’être apte au combat, cela dit les créatures qui résidaient dans cette partie-ci étaient bien moins perfides que le reste. Tout ce qu’elle y trouverait dans le pire des cas se jalonnerait à de petits carnivores pas plus gros qu’un renard. Vu qu’ils arrivaient au terme de la traversée, c’était maintenant ou jamais. L’homme se tourna vers elle, les yeux noyés d’intentions belliqueuses, puis il colla sa main contre ses lombes afin de la bousculer légèrement en avant. « Conduis-nous à la sortie. Je préfère m’assurer que les dix hommes arrivent sains et saufs. Je demande juste à ce que tu nous défendes contre le restant des perturbateurs. » S’il n’avait pas pleinement confiance en elle, il était primordial qu’elle comprenne le ressentiment d’un vrai globe-trotter. Le sentiment permanent de faire face au risque, elle devait le subir au moins une fois.



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Sam 24 Oct 2015, 16:20

Jeu dangereux

-Aube… Aube Elioner, enchantée de vous connaitre Zane. Dit-elle en offrant un faible sourire.

Son regard se porta sur les hommes, glissant sur chacun pour constater de ses propres yeux qu’ils étaient tous vivants et en ‘’santé’’. Même s’ils avaient tous la mine base, l’important était qu’ils étaient tous en vie. Quand son regard se porta davantage sur Zane, elle remarqua l’étendue des dégâts sur son corps, plutôt sur ces vêtements. Mais elle réalisa bien vite que le sang n’était pas le sien et l’inquiétude du moment n’avait lieu d’être. Prenant une grande respiration, la potion de vie et le baume qu’avait offert Zane semblait faire effet, offrant une douce chaleur au niveau de sa blessure, mais ce qui était le plus étrange, était l’étrange engourdissement qu’elle ressentait, amoindrissant la douleur considérablement. Intérieurement, elle ressentait de la joie, oui, elle était heureuse de ne pas avoir ralenti le groupe de sa présence et encore moins Zane, qu’elle genre d’Orine serait-elle si elle ralentissait son maître ?

Quand l’homme s’approcha d’elle pour l’aider, elle ne se plaint pas, appréciant l’aide offerte et comprenant le besoin urgent de l’homme à quitter cet endroit, elle-même commençait à réalisait qu’elle ne l’appréciait pas beaucoup. Mais ils ne pouvaient se permettre de s’arrêter ici et maintenant, ils devaient ramener tout ce beau monde au village et elle désirait prendre un peu de repos bien méritée, mais il n’y avait pas que ceci, elle avait maintenant en tête de trouver un homme ou une femme qui pourrait l’aider avec la magie du soin, lui apprendre, un outil de plus qui serait bien utile à sa vie de voyageuse. Mais avant tout, sortit d’ici et sans plus attendre, elle suivit docilement Zane. Même si la route lui tirait parfois des grimaces, des petites douleurs, elle réussissait à s’en sortir plutôt bien, le fait que le démon lui est offert de lui servir de béquille, l’avait rendu des plus mal à l’aise, ça mère lui avait si souvent dit de ne jamais poser des problèmes à son maître, de ne jamais l’encombrer de sa personne. Même si Zane n’était pas son maître actuel, il pouvait en représenter une facette et offrit de l’expérience à la petite dame.

La traversée se retrouva à être très ‘’calme’’, Zane s’occupant de tout ce qui était de la défense. Mais pas une seule fois l’Orine détourna les yeux, voulant voir à chaque fois son épée pourfendre sa cible sans le moindre problème, elle était fascinée à chaque fois que la fine lame transperçait et retirait la vie d’une créature qui avait trop d’ambition sur son repas. Mais ce qui épata encore plus la petite dame, c’était surement le silence et l’obéissance des hommes qui se trouvait derrière elle. Comment l’homme avait-il pu avoir une coordination aussi rapidement, et ce, avec des hommes qui étaient tous imbibés d’alcool. Mais au moins, ils n’apportaient plus de problèmes et ils pourraient tous rentrer en ‘’sécurité’’.

Mais la suite des évènements, n’était pas un calcul qu’elle aurait imaginé. Quand il vient la ramener devant lui, d’un pousse bien calculé au niveau des reins, elle évita de se retrouver face première, elle ne fit que suivre le mouvement, retenant une faible plainte de douleur. Observant de son regard délavé l’homme, elle comprit qu’il était sérieux et qu’il ne servait à rien de se plaindre au même de le contredire. Prenant les devants, elle prit la dague qu’il lui avait prêtée plutôt et le garda dans sa main droite le plus solidement que lui permettait sa poigne. Intérieurement, elle comprenait pourquoi il faisait ceci et en même temps commençait à ressentir un inconfort devant sa propre faiblesse. Le combat au corps-à-corps n’avait jamais été son fort, elle était plutôt du côté magique, mais en même temps, la magie qu’elle usait maintenant n’était pas la plus offensive non plus. Mais elle ne pouvait refuser, autant pour Zane qu'envers elle-même. Un peu plus lentement, elle reprit l’avancée un peu plus lentement.

Au loin, elle pouvait presque voir la faible lumière du village percé, mais elle devait penser avant tout à continuer son avancée et à être alerte au son de la forêt, même si selon elle, elle préférait grandement que rien ne vienne la déranger, mais tout ceci ne serait qu’un coup de chance. Mais avait-elle fait une quinzaine de mètres que quelque chose sembla lui sauter dessus, venant des arbres. Elle esquiva à la dernière minute, plutôt effrayée par le léger pas qui toucha son épaule. Se poussant brusquement, la chose sembla percuter le sol au lieu de son corps. Le grognement qui en vient, confirma que le nouveau venu était des plus hostile et semblait ciblé la cible la plus faible, donc elle. Se jetant sur elle, elle sous la pression, elle frappa dans l’air devant elle en repoussant et éraflant la chose. En ce moment même, elle ne voyait pas la forme distincte de la chose, mais plutôt une tâche sombre qui semblait grogner. Le combat fut… Pitoyable, la petite dame n’était pas une guerrière, mais la chance sembla tourner un peu quand elle prononça l’invocation céleste.

À partir de ce moment, l’environnement même semblait lui offrit une certaine aide, ou plutôt nuire à la pauvre bête qui se retrouvait presque attaquée par les racines ou les branches et au dernier moment, une racine sembla se soulever derrière le talon de la petite et la fit tomber vers l’arrière tandis que le petit monstre sautait sur elle, mais au lui de trouver à mordre sa chair, il se retrouva à mordre de l’acier trempé et sans le réaliser, la petite venait de lui passer le fil de l’épée au travers la mâchoire et dans le cerveau. Ils retombèrent au sol et la petite repoussa le corps, tremblante d’adrénaline. Elle retira avec grand peine la lame qui c’était incruster dans la chair, le poids de la pauvre bête avait fait tout le travail pour elle et elle reprit son avancé sans s’arrêter malgré la douleur qui était revenu, son teint tirant un peu plus au cendré, mais elle fit le restant jusqu’à la bordure de la forêt.

-Voilà... J'espère ne pas avoir été trop lente...


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Ven 30 Oct 2015, 12:27

Pour le restant de l’itinéraire, Zane n’avait aucune volonté d’agir pour quelque raison que ce soit. Il avait murement médité et soutenait qu’il était ainsi préférable qu’elle entreprenne de se débrouiller par elle-même, car il fallait toujours une première fois. Plus celle-ci consacrerait du temps à pointer le bout de son nez, plus elle aurait de la peine à s’en sortir à l’avenir. Apprendre à s’en sortir par soi-même était le composant le plus fondamental en milieu hostile, car elle ne tomberait pas toujours sur un démon ajournant l'idée d’égorger une enfant par manque d’envie. La plupart du temps, elle n’aurait certainement pas cette aubaine, voilà pourquoi il penchait pour la laisser faire de bout en bout, quitte à ce qu’elle y perde la vie puisque de toute façon, il ne s’interposerait sous aucun prétexte. C’est dans ces conditions qu’elle évolua en tête de ligne, en le léguant lui et les ivrognes à l’arrière. En témoin consciencieux, le démon releva vitement la présence d’une petite créature qui fit des bonds dans tous les sens. Malgré sa petite taille, il n’était pas bon de sous-estimer son agressivité puisque son agilité remarquable lui permettait d'effectuer bon nombre de plongeons dans son environnement. Par ailleurs, sa mâchoire était assez proéminente pour déchirer la carcasse de la jeune fille en un seul instant.

Tout en croisant les bras contre son buste généreux, le diable le décomposait tel un scientifique cherchant à s’expliquer toutes les caractéristiques d’une inconnue. Au-delà de quelques maladresses évidentes dues à sa santé et à son corps significativement délicat, il devait admettre qu’Aube se débrouillait passablement bien. La panique était certes présente, mais elle s’en servait à bon escient pour réussir à agir par ses instincts. Quelques minutes plus tard, véritablement inconsciente du combat qu’elle venait de mener, la bête fut empalée par la lame qu’elle détenait. Elle avait engagé cet affrontement comme elle devait, et ce même si elle en doutait un peu. Tout en reprenant les commandes de l’excursion, l’homme revint vers l’orine puis descendit à sa hauteur, un sourire radieux ayant pris le dessus sur son faciès. Il appliqua une main sur son épaule, satisfait de son accomplissement. « Peu importe la manière, seul le résultat compte. Tu t’en es très bien sorti au mépris de ta faiblesse. Les faibles qui puisent dans leurs forces sont plus méritants que les forts qui négligent leurs propres vulnérabilités. » La détermination à vouloir continuer à se battre envers et contre tout triomphait sur beaucoup de choses selon lui. Son compliment était donc particulièrement authentique.

Cependant, leurs aventures allaient bientôt se suspendre puisqu’ils étaient maintenant en dehors de la forêt, c’est-à-dire en sécurité. Les petits hommes semblaient très heureux, faisant part de leurs reconnaissances entre la régénération de blagues et de délires que seuls les gros buveurs pouvaient saisir. Certains d’entre eux vinrent même leur faire une accolade, acte qui surprit le démon conformément à leurs imprudences. Toutefois, au lieu de les assommer, il les laissa faire à titre d’exception. Pour en finir une bonne fois pour toutes, le guerrier les escorta jusqu’à l’auberge où il avait conquis cette requête. À peine furent-ils à destination que leur ami se mit en joie en s'élançant sur eux. Détournant le regard de cette scène aussi touchante que répugnante, l’homme bâilla en attendant la fin des réjouissances. « Bien. Maintenant que tout ceci est terminé, j’attends mon or. J’ai d’autres affaires qui m’attendent, et je suppose que c’est pareil pour mon amie. » Ce n’est pas comme s’il comptait leur faire offrande d’un service sans frais, après tout c’est ça qui l’avait amené à crapahuter dans cette jungle. Forcé de reconnaitre la profitabilité du duo, le financeur lui procura une bourse en les remerciant une fois de plus de ce qu’ils avaient fait.

Les procédures étant maintenant remplies et une fois que les hommes repartirent vers leurs lieux de prédilection, le démon ouvrit la besace et déversa la moitié du contenu dans sa main. Il referma la sacoche et la lança à sa partenaire qui était en droit d'avoir la même somme que lui. « Je me suis bien amusé, et c’est toujours réjouissant de partager une aventure plutôt que de la vivre seul. Voilà ta part. » souligna-t-il d’un ton chaleureux. Un déchirement se produisit dans le dos du brun, laissant des excroissances se manifester avant de se répandre en d’amples ailes de cheiroptère. « Nos chemins se séparent ici, jolie Aube. Nos chemins se recroiseront peut-être un de ces jours, en attendant tu peux garder cette dague en guise de souvenir. Tu as les ressources pour devenir redoutable. Ce fut un plaisir. » Les adieux devaient constamment se dérouler, c’était un cycle auquel il fallait s’adapter. De son côté, il en avait l’habitude, c’est la raison pour laquelle il fondit rapidement dans le ciel avant de s’assoupir parmi les nuages. Une autre aventure s’achevait pour laisser sa place à la suivante.


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Jeu dangereux (Quête - Nithael)

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