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 [Quête] ▲ Le mystère des cercles ▲ [PV : Kiera]

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Lun 20 Avr 2015, 11:36

Il est courant, chez les démons, que ceux-ci parviennent à commettre le plus grand des pêchés… celui de souiller le corps d'une ange de leur semence, et d'engendrer un enfant, un réprouvé, haïs des deux camps. Et le maître de Phsysalia n'y avait pas fait exception ! En effet, l'ancien alfar, toujours en quête d'acquisition des plus inestimables objets de beauté, s'était donné pour objectif de parvenir à séduire une belle aux ailes blanches, et de la faire sienne. Bien entendue, la jeune femme eut tôt fait de l'éconduire, tant sa peur d'être déchue était grande. Mais bien mal lui en prit… car l'on ne résiste pas à un démon… Et si lui, ne pouvait pas la posséder, alors plus personne ne cherchera à le faire. C'est ainsi qu'il participa à la prospérassions de la race des réprouvés. Mais, contrairement à ces pairs qui avaient en horreur ces créatures, le démon trouvait en son fils ce qu'il n'avait pas réussis à obtenir de l'ange déchus depuis, et il s'était mit à désirer posséder le petit être. Malheureusement, détenir un réprouvé ne lui aurait pas apporté que de la satisfaction, mais aussi des ennuis… Chez les démons, mieux valait-il se montrer plus fort que les autres… ou savoir se faire oublier, sous peine de perdre la tête un beau matin. C'est ainsi qu'il confia l'enfant aux siens, non sans garder un œil avare sur lui. Quand au réprouvé, qui ne pouvait que haïr le démon pour ce geste horrible qu'il avait commit à l'encontre de sa défunte mère, il subissait les régulières visites de son géniteur, qui ne lui laissait guère le choix. Et, ne souhaitant commettre aucun incident qui se pourrait s'avérer diplomatique, l'homme aux ailes colorées se contentait de se taire, de se mordre les lèvres, et de prier pour que l'ancien alfar quitte au plus vite son logis, à Bouton d'Or… Chose qui finissait fatalement par arriver, pour le plus grand bien de tous.

Et c'est ainsi que cette histoire commence, au jour où le maître de l'Orine eut soudain l'envie de se rendre en terre hostile. Il appela alors sa perle rare, qu'il n'avait jamais eu l'occasion de dévoiler à son rejeton de peur que celle-ci ne se brise. « Phsysalia ! Vient par la ma toute belle ! Nous devons t'habiller dignement pour la rencontre que tu vas faire aujourd'hui ! » L'être de pureté se redressa, alors qu'elle était accoudée au balcon du logis de son maître, en pleine discussion avec un petit fae qui n'est plus à présenter. « Je reviens Olwë ! Monsieur m'appel ! » Et elle s'approcha, de sa démarche sautillante, quoi qu'encore un peu gauche. Elle n'avait encore rien de la somptueuse créature que pouvait être sa reine, mais le démon avait l'œil, et savait qu'un beau jour, cette fleure qu'il s'efforçait de préserver deviendrait la plus belle d'entre toutes. « Bien. T'ais-je déjà parlé de mon fils ? Je ne le crois pas, non. Quoi qu'il en soit, la façon dont tu as sus survivre aux récents évènements m'a prouvé que je pouvais maintenant te présenter à lui. Toi, le joyau de ma collection. » Il lui arracha sa tunique, tâchée de boue par les travaux qu'elle avait effectuée dans le jardin, en compagnie de son ami drogué. Sa mine se renfrogna, alors qu'il lui attrapait les mains, visiblement mécontent des griffures qu'il pouvait y voir. Et une gifle partit, de la pointe de son gant. Pas question qu'il n'abime son visage ! « Je t'ai déjà dis de ne pas aider le fae ! Combien de fois vais-je devoir te le répéter ! Tu vas être punis, plus de sortis dans le jardin pour toi ! » Une enfant normale aurait pleuré, se serait rebellée, mais pas Phsysalia. Oh, n'allez pas imaginez qu'elle approuve ces marques de violence, ou qu'elle aime à être punis… Non, simplement, son maître venait d'utiliser beaucoup trop de mots dans une même phrase pour qu'elle puisse comprendre ce qu'il venait de dire. Alors, elle se contenta d'hocher la tête, affichant un grand sourire béat. Le démon soupira, alors qu'il venait de la vêtir d'un superbe drap blanc. Décidément, la fille était bien trop bête pour qu'il puisse lui faire comprendre quoi que ce soit…

Et c'est ainsi qu'il arriva, dans la soirée, devant le logis de son fils. Voler ne lui demandait pas beaucoup d'efforts, et porter Phsysalia encore moins. Ils se posèrent, sans un bruit, à l'abri des regards indiscrets… « Hum… cet endroit est toujours aussi laid ! Ils n'ont aucun sens artistique ! Tous ces champs, alignés, carrés… C'est d'un démodé ! Mais soit, nous arrangerons cela plus tard… » Il ne s'était pas particulièrement adressé à l'Orine, bien que celle-ci n'aurait de toute façon pas compris de quoi il en retournait. Et c'est, un visage forcé, qu'il frappa trois coups brefs à la porte de bois, avant de pénétrer dans la maisonnée. « Fils ! Es-tu là ? » Et il attendait, tirant une chaise du dessous de la table et s'asseyant, posant Phsysalia sur ses genoux. La nuit risquait d'être bien longue, pour tous ceux habitant ici…

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Mar 21 Avr 2015, 20:08

Kiera entendit des bruits de pas, et se redressa. Très rapidement, l’Orisha s’inspecta. Cheveux tressés, une tunique bleuâtre qui cachait à la fois sa poitrine développée – son ventre –  son bas ventre et une ceinture de cuir grossier pour marquer ses bonnes hanches. Elle était prête à l’emploi, comme lui disait son maître. Prête pour tout types de services, que ce soit de la tâche domestique la plus basique jusqu’à l’asservissement intime. Cela dépendait de la personnalité dominante du moment. Lorsque la poignée de sa « cellule », il s’agissait d’une petite pièce sans aucun meuble, tourna elle prit une bonne goulée d’air en attendant le verdict.

Kylash lui adressa un sourire, tordu certes mais un sourire qui signifiait une chose : il était du côté du bien. La servante lui adressa une gracile révérence, en retenant un soupir de soulagement. Pas de torture pour aujourd’hui, ni de sévices pénibles à supporter. Son maître était grand, ne possédait pas d’ailes car on le les lui avait arrachés, mais son charisme faisait presque oublier cette vision d’horreur d’ailes noires à moitié brûlées. Car la personne étant à l’origine de cet acte cruel n’avait pas fait les choses de manière convenable, laissant des morceaux de chaires pendantes et grillées. Une abomination récemment subis.

« Kiera. Je souhaite que tu m’accompagnes. Je veux sortir avec une belle jeune femme au bras. »»
La Myland prit une seconde inspiration, et lui offrit son plus beau sourire. Il était dans son bon jour, peut être acceptera t-il de la libérer ? Ce n’était qu’une illusion car ce sujet avait tendance à faire ressortir ce côté démoniaque, réduisant ses minines chances de s’en sortir à néant. Néanmoins elle gardait espoir, et c’est donc optimiste que l’Orisha se mit à ses côtés. Un frisson parcourut sa peau lorsque leurs bras se touchèrent. Le dégoût, mais Kylash ne se rendit pas compte. Question intelligence ce n’était pas le plus adroit d’esprit du coin, sans être le plus débile. Devoir le suivre, devoir être sa prisonnière était là le plus gros problème de son existence car ça entrait en total opposition avec ses principes. Liberté était son mot d’ordre, et cet être à l’haleine fétide l’empêchait d’accéder à son indépendance. Les raisons de son enlèvement restaient encore méconnues, mais depuis ce jour il refusait catégoriquement de l’affranchir. Personne n’osait venir l’aider, par peur d’un combat à mort ? Ou par peur d’approcher un réprouvé ? Cette race n’était pas totalement comprise, ni même accepter parmi la majorité. On se contentait de lui adresser des regards affectueux, voire compatissants.

Kiera souleva légèrement sa tunique pour franchir le seuil de la porte et se laissa conduire. Il l’emmena visiter un vieux moulin, dans le but – lui expliqua t-il – de l’acheter. C’était une manière de se lancer dans le commerce, indirectement, et d’être peu à peu respecté.

L’après midi fut plutôt agréable. Kylash lui parla de ses projets avec enthousiasme et répondait avec entrain aux timides questions de l’Orisha. Celle-ci prenait toujours un certain temps avant de parler, de peur de voir surgir d’un instant à l’autre le côté sombre de son maître. Aussi lui fallait-elle mesurer ses mots, pour ne guère le frustrer ou pire l’agacer. Cette mesure de prévention ne lui assurait aucune garantie, mais ça la rassurait en un sens. Bien que la bonne entité pouvait de manière instantané se faire dominer par la mauvaise. Tout n’était que chance, ou malchance.

Alors que le soir venait, sur le chemin retour, Kiera osa parler sans demander la parole.
« Avez vous pour ambition d’être le propriétaire du moulin le plus productif ? »

Une interrogation anodine, mais lorsque la jeune femme sentit les doigts rugueux de son maître se crisper sur sa peau elle sû que le vent venait subitement de changer de sens. Kylash la secoua par le bras, jusqu’à lui enfoncer ses griffes à sang et se mit à hurler de toutes ses forces.

«  Comment oses-tu manquer de respect envers ton maître ?! Comment peux tu croire que je suis un incapable ?!»
-  Maître... » Le supplia t-elle, les larmes aux bords des yeux.

Malgré sa voix mielleuse et son regard désespéré, le réprouvé avait basculé. Il la retourna, la plaqua contre le sol et se mit à lui lacérer le dos tout en hurlant dans un langage vulgaire. Kiera se  débattait, criait au secours, tentait de s’enfuir. Mais sa force physique ne suffisait pas. C’est au bord de l’évanouissement que son maître cessa, il l’attrapa par les cheveux et la traîna. Ils étaient à quelques mètres de son logis seulement. Malgré cette courte distance les cailloux, la terre vinrent intensifier cette vive douleur qui se propageait d’ores et déjà sur l’ensemble de son corps meurtri. Cette punition avait dû rouvrir des blessures anciennes. Sa tunique prenait une teinte bien plus sombre par endroits, plus sombre que le visage de Kylash désormais sous le joug de son mauvais lui.

Kylash la remit debout pour qu’elle reprenne conscience une fois devant la porte, et ouvrit. Il resta stupéfait face à la présence de son père. Il était assis, avec une charmante demoiselle sur les genoux.

« Père. »

Kiera avait mal, terriblement mal. Ses cheveux étaient en piteux état, sa peau écorchée à de multiples endroits. Mais la surprise écarta durant une fraction de seconde sa souffrance. Le paternel de son maître se tenait dans la maisonnée, accompagnée par une Orine au sourire béat et l’air hagard. Drôle de tableau.


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Dim 26 Avr 2015, 19:06

Les deux hommes n'avaient pas encore passés cinq rayons de soleil couchant ensemble que la tension se faisait déjà sentir dans l'air, pesante, ce que Phsysalia ne ressentait absolument pas. Le père jaugeait son fils, le fixant intensément, sans sourciller. Il détestait ces ailes brûlées, qui rendait sa création si laide, et ne se retenait de les lui arracher que pour préserver la pureté du joyau de sa collection. Et il replaça instinctivement la petite blonde contre son corps, la serrant contre lui. Mais ce n'était pas là une quelconque démonstration d'affection, bien au contraire… Le démon était possessif, et réagissait ainsi à chaque fois qu'une personne se retrouvait en sa présence et celle de Phsysalia. Il craignait que d'autres personnes ressentent tout le potentiel de la future beauté et ne la lui convoite. Quant à l'intéressée, elle prit ce geste ni plus ni moins que comme une invitation au câlin, et se blottie contre son cœur. Son ignorance et sa naïveté n'avait d'égale que sa stupidité… Et ce ne fut qu'après un nouveau long silence que le père daigna enfin se racler la gorge avant de répondre à son fils.

« Te voilà enfin. Tu es toujours aussi laid à ce que je vois… Pourquoi ne termines-tu pas d'arracher ces deux choses qui ne font que te gêner ? »

Provocateur, comme toujours. Le démon ne ressentait aucune peur, ne craignait pas la folie et les excès de rage du réprouvé mutilé. Après tout, son épée était solidement attachée à sa ceinture, et il avait également en son pouvoir une magie des mots extrêmement puissante qui lui avait permit d'éviter bon nombre de combats… Mais son attention fut alors détournée par l'esclave, qui lui sembla dans un piteux état. Il n'aimait pas que l'on abîme le corps d'une femme, d'autant plus lorsque celle-ci possédait de généreuses formes prêtes à accueillir un homme. Il grimaça d'un dégoût sans nom, et se leva, tenant fermement dans ses bras Phsysalia, qui ressemblait à un chaton. Et il posa alors une main sur sa joue, soulevant sa tête pour y découvrir les yeux vairons, caractéristiques des orishas. Et son visage se déforma à nouveau, teinté de colère cette fois-ci. Il lâcha la jeune fille et se retourna violemment vers l'homme rongé par la folie. Et sans même prévenir, il lui décocha une gifle des plus violentes qui soit, avant de lui cracher à la visage se qu'il avait sur le cœur.

« Tu es une abomination ! Détruire un corps si prometteur ! Si je n'avais pas déjà telle créature dans ma collection, sache que je l'emporterai sur le champ ! Phsysalia, emmène là dans une autre pièce et prends soin d'elle ! J'ai à parler avec mon fils… »

Son regard était mauvais, son ton était glacial, autoritaire, et on sentait dans son aura qu'il n'allait pas lui faire de cadeau. Bien plus qu'un démon, il était aussi resté au fond de lui un alfar, un être à l'éducation militaire, qui ne mâchait pas ses mots et n'avait pas la main légère sur les corrections. Quelque chose ne lui plaisait pas chez son fils ? Alors il était de son devoir de père de le punir, de le changer, que ce soit par les mots ou par les coups. Il serrait des poings et des dents, attendant que sa précieuse petite perle quitte cet endroit où la violence n'allait pas tarder à s'exprimer… L'Orine était maintenant au sol, un peu perdue, l'air ahuris. Se retrouver soudainement au sol lui provoquait une réaction curieuse et elle ne mit pas moins de dix tic-tac d'horloge avant de se mettre à réagir tel un automate. Elle attrapa la main de la pauvre esclave et la tira dans une pièce voisine, prenant bien soin de refermer la porte derrière elle.

« Bonjour ! Moi c'est Phsysalia ! Oh mais que tu es toute sale… Il faut te laver et te faire toute propre et jolie ! Mon Maître me dit souvent que la laideur est ce qu'il y a de pire au monde. Et c'est assez drôle, mais je ne sais même pas ce que cela veut dire ! M'enfin, il m'a dit que je devais prendre soin de toi, mais qu'est-ce que je suis censée faire ? Moi, quand je m'occupe de moi, je me coiffe les cheveux, je prends un bain, je chante, je fais de la peinture, je parle à Olwë… Oh mais tu ne sais pas qui est Olwë n'est-ce pas ? C'est mon meilleur ami. Il est très petit et il a des ailes dans le dos, toutes jolies, comme celle d'un papillon ! On parle souvent tous les deux, d'un peu tout à vrai dire. Il me raconte comment ses fleurs poussent, ce qu'il voit dans les étoiles – et il y voit vraiment beaucoup de choses – et il me tend sa pipe pour que moi aussi je puisse voir les jolies couleurs et les jolis dessins dans le ciel. Et toi, tu as déjà vu ces dessins ? J'espère que oui ! Ce serait triste sinon… Mais dis-moi, tu vis ici tout le temps ? Moi je vis avec mon Maître et Olwë, dans sa grande maison ! Il est très gentil avec moi, même si je n'ai pas le droit de sortir sans sa permission… Et des fois il me fait des chatouilles dans le ventre et me dit tout un tas de chose que je ne comprends pas ! Il est gentil mon Maître, mais là il était en colère, je crois… Et toi, tu aimes bien ton Maître ? »

Et elle se tut enfin, après un long monologue interminable. Le petit soucis de Phsysalia n'est pas tant qu'elle possède l'intelligence d'un enfant de six ans, ou qu'elle reste totalement aveugle quand aux divers traitements pas tout à fait normaux que lui fait subir le démon, mais bien le fait qu'elle soit bavarde comme une pie… Et son pouvoir n'est pas là pour arranger la chose… C'est ainsi qu'elle noya la pauvre orisha sous une avalanche de mots, avant de se saisir d'une brosse et de commencer à lui nettoyer sa chevelure crasseuse. La fillette était plutôt douée de ses mains, à défaut de l'être de son esprit, et elle était infiniment douce… Mais elle n'avait pas pris la peine de demander à la blessée son autorisation, et même si Paroli Parola avait la capacité de souler les gens, rien ne garantissait qu'elle ne se reçoive une violente réaction en retour…

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Mar 28 Avr 2015, 19:52

Kiera ne savait pas comment réagir. A vrai dire, c’était la première fois qu’elle faisait la connaissance du père de son maître, celui-ci lui en avait jamais parlé. Il faut dire qu’à le regarder, ça ne donnait pas envie d’en savoir grandement plus. Kylash restait immobile, considérant son visiteur avec un certain dédain perceptible par l’ourlet qui se dressait au coin de ses lèvres. On aurait dit un animal sauvage qui ne savait s’il fallait attaquer ou défendre. Les deux stratégies arboraient des avantages comme des inconvénients. En outre ce mal dans lequel il venait de basculer n’aidait pas à détendre l’atmosphère. Il avait accordé une demi seconde d’attention à la créature féminine qui se tenait sur ses genoux, ne sachant se défaire de cette lutte visuelle et muette. A la cinglante refléxion qu’il se prit en pleine face, le réprouvé bomba du torse et répondit du tac au tac avec une large nuance de mépris dans la voix.

« Mon corps m’appartient, tu n’en es que le géniteur et surement pas le propriétaire. Père. »

Il cracha ce dernier mot comme si cela venait de lui brûler la langue, un certain goût amer lui restait en bouche. Pendant tout ce temps sa main n’avait pas lâché le bas de son esclave, la jeune femme tressaillait mais n’osait pas intervenir. Sa seule préoccupation actuelle était de survivre, bien plus facile à dire qu’à faire. Surtout dans une situation pareille, où l’ambiance se révélait tendu à l’extrême. La Myland se mit à trembler davantage lorsque l’inconnu se dressa de toute sa monstrueuse personne pour s’approcher. Quand sa main la força à le regarder droit dans les yeux, un couinement s’échappa entre ses lèvres fines. Elle n’était pas libre face à ses émotions, et ceux-ci se déversaient en elle de manière incontrôlés. Peur, colère, profonde humiliation d’être ainsi reluqué comme une vulgaire marchandise.

Kylash émit un grognement de mise en garde. Il s’agissait de son esclave, de la sienne. Son père jouait avec ses limites, des limites à ne pas franchir. Son sang bouillait en lui, ses yeux exprimaient une réelle fureur. Néanmoins l’autorité parentale semblait primer en cet instant, et il ne parvenait pas à s’interposer. Ce qui avait le don de l’agacer davantage.

L’homme finit par la lacher, afin d’administrer une claque monumentale à son fils. Un léger glapissement de surprise s’échappa de nouveau de la bouche de l’Orisha, c’était la première fois qu’elle le voyait malmené. Ordinairement, c’était l’inverse. Voilà une étrange scène. Stupéfaite, Kiera voyait son maître tituber sous le coup. Il rompit également le contact, se concentrant uniquement sur la douleur ressentie. Ce n’est que lorsque la jeune Orine lui prit la main avec douceur que son esprit reprit pied dans la réalité. Elle se laissa entraînée, abasourdie. Lorsque la porte se ferma, instaurant une frontière matérielle entre femmes et hommes, son coeur reprit un battement régulier. En revanche cet instant de sérénité fut de courte durée. En effet la belle inconnue se lança dans un monologue apaisant.

Kiera l’écoutait attentivement, hochant la tête par moment, réellement captivée. Toute cette candeur, toute cette tendresse qu’exprimait Phsysalya agissait comme un baume apaisant. La violence et la souffrance se tenait dans l’autre pièce, de ce côté-ci de la porte ce n’était que gentillesse. Son maître savait bien la traiter, mais par période uniquement. Et encore, il s’avérait être gaucher dans ses gestes, une maladresse qui le caractérisait. Alors que l’Orine se mit tout naturellement à prendre une brosse pour s’occuper de ses cheveux. Plutôt étrange comme sensation, même Kylash n’était pas aussi attentioné. Néanmoins elle se concentra sur la conversation.

« Je n’aime pas beaucoup mon maître. Le tien a l’air... Vraiment gentil avec toi.. »

La Myland n’était pas très causeuse. Tout en se laissant faire, elle ne savait pas tellement comment réagir.  Se mettre en colère ? Mais pourquoi ? L’inconnue ne semblait pas avoir d’arrière pensée perverse. Sa méfiance n’était pas aux aguets, cela étant principalement dû à son manque d’expérience dans la vie. La rejetter ? Mais pourquoi ? On s’occupait de la brosser, un geste d’une douceur indescriptible. Chaque va et vient délicat lui procurait des petits frissons de bien être, ses muscles se laisseraient presque se détendre.

Des bruits sourds et des hurlements tempêtaient dans la pièce d’à côté. Un fond sonore qui contrastait avec le tableau actuel des deux jeunes femmes proches, l’une démêlant les cheveux de l’autre. Kylash avait la lèvre inférieure ouverte, quelques gouttes de sang perlaient. Il jeta un regard profondément noir à son géniteur et lui cracha ces mots avec toute la rancoeur dont il était capable : « J’en abuse comme j’en-ai-envie ».
Il se pourlécha à cette dernière portion de phrase, satisfait d’une telle prise de position.

Kiera se força à fermer ses oreilles à ce qui arrivait à son maître, après tout ce n’était pas ses affaires. Enfin pas directement. Et puis sa rencontre avec Phsysalia occupait plus largement ses pensées. Elle prit une mèche entre ses doigts, et quelques larmes roulèrent sur ses joues rouges. Sa belle chevelure était autrefois d’une couleur chaude, comme le miel. Aujourd’hui ils étaient d’un blanc pur, immaculé, augmentant le contraste avec son teint halé. Elle n’aimait plus ses cheveux, et s’en délaissait la plupart du temps. Le fait de savoir qu’une tierce personne prennait le temps de prendre soin de sa longue chevelure lui faisait bizarre. C’était une impression étrange. Car même son maître, lors de ses bons moments, ne s’attardait pas ses cheveux. Tout ce qu’il exigeait, était qu’ils soient attachés en une tresse solidement attaché. Simple précaution pour qu’il puisse disposer de sa prisonnière comme bon lui semblait, en bien ou en mal.

« Tu es gentille avec moi juste parce que ton maître te l’a demandé ? »

Kiera ne se retourna pas, désireuse de profiter de toute la suavité de ce moment.

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Ven 08 Mai 2015, 09:34

Et Physalia était plongée dans une grande joie. Elle était en train d'obéir à son maître, de brosser les cheveux d'une fille comme si il s'agissait de sa poupée de porcelaine et en plus, pour la première fois de sa vie, l'orisha ne lui avait pas dit de se taire ou de parler moins après qu'elle ait ouvert la bouche. Il faut savoir que pour la blondinette, c'est quelque chose de tout à fait normal que de s'exprimer autant; et de s'étendre sur des sujets aussi importants que l'assortiment des couleurs pour une garde robe ou la prochaine éclosion des boutons du saule pleureur du jardin. Et puis, à vrai dire, ses capacités intellectuelles étaient loin de lui permettre d'échanger à propos de politique, d'économie et des catastrophes qui secouent le monde. Car même si la petite fut présente lors de la grande invasion des Rideres, elle n'avait toujours pas compris – et ce malgré les nombreuses explications du démon – qu'elle avait été au cœur de milles et un danger. A vrai dire, pour qu'elle ait conscience de quoi que ce soit, il faudrait déjà qu'elle parvienne à écouter plutôt que de parler en continuer.

« Oui le Maître est très gentil ! Il me lève le matin comme le soleil, il me donne à manger que des bonnes choses… Même si il ne veut pas que je prenne trop de choses sucrées, alors que moi, j'adore ça le sucre ! Du coup, c'est Olwë qui me donne du miel parce qu'il est ami avec les abeilles de son jardin et qu'elles lui en font cadeau ! Il est super bon, d'ailleurs ! Mais chut… Mon maître ne doit pas l'apprendre ! Sinon, oui, il est très gentil mais il me gronde aussi très souvent. Je n'ai pas le droit de quitter la maison sans lui, il dit qu'il a peur qu'on me fasse du mal, même si je ne vois pas ce qu'on peut me faire de mal, en fait. Sauf que moi, je veux bien rester à la maison… Elle est belle, en plus, notre maison ! … Mais c'est Olwë qui s'en va toujours quelque part ! Du coup, moi, je le suis. Et je me fais crier très fort dessus quand je rentre. Et je me mets à pleurer… je ne sais même pas pourquoi ! Tu crois que les cris ça fait pleurer ? Aucune idée ! Mais oui, le Maître est gentil. Il y a plein de belles choses et il dit que quand je serais plus grande, je deviendrais le… Comment dit-il déjà ? Ah ! Oui ! "Le plus beau joyau de sa collection." Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais ça a l'air d'être un truc chouette ! Alors j'aime bien. Et j'aime bien mon Maître. »

Physalia n'était pas du genre à faire de commentaire négatif sur qui que ce soit, même si dire à l'orisha que son maître est bizarre et qu'il fait peur la démangeait. Oh, ce n'était pas par peur de lui faire du mal… une enfant n'a pas cette capacité-là, mais simplement parce qu'elle était persuadée – idée qu'elle n'a pas eu toute seule, cela va de soit – que dire des choses méchantes rendait les gens très laids. Alors, elle continuait à sourire bêtement et à trouver même les plus laides des choses jolies. Car si pour Physalia, il y avait quelque chose de pire que de mourir, c'était bien devenir moche. Et elle continuais à brosser consciencieusement la chevelure pâle de celle qu'elle considérait déjà comme sa nouvelle ami, et ne faisait que tressaillir inconsciemment aux évènements violents qui se déroulaient à côté d'elle. Vous trouvez que la petite est rapide à considérer Keira Myland comme une amie ? Pourtant, pour Physalia, si la jeune fille ne lui avait pas demandé de se taire, c'était qu'elle était déjà liée à elle. Jusqu'ici, il n'y avait eut qu'Olwë pour ne pas lui demander de "faire silence".

« Tu es devenue d'une laideur repoussante ! Mais ne crois pas que je vais te laisser souiller mon nom, batard. » Ces paroles avaient été prononcés par le père démoniaque avec une supériorité que le réprouvé n'avait pas à lui envier. Voilà au moins quelque chose qu'ils avaient en commun… Et les insultes s'enchainaient, entrecoupés de claques offertes par les deux camps, et qui faisaient bien souvent mouche. La violence répond à la violence, et c'était peut-être là le seul et unique moyen qu'ils avaient de communiquer. « Tu me dégoûtes, comme ta souillure de mère ! J'aurais du t'abattre à ta naissance ! Mais il a fallut que tu sois parfait… Regarde-toi maintenant… Quel gâchis… » Il crachait du sang, sentais monter en lui une pulsion destructrice qui pourrait le pousser à commettre l'irréparable. Mais Physalia était ici, et il ne pouvait donner la mort alors que ses yeux innocents et purs pouvaient contempler la cruauté du monde.

« Non ! Je fais ça parce que tu es mon amie ! Et les amies, ça prends soin l'un de l'autre ! Comme Olwë et moi ! Des fois, quand je regarde ses jolies fleurs, j'ai envie de les sentir et d'en cueillir une… Mais il y en a qui pique ! Du coup, je me fais mal, dans le doigt. Et là, mon ami vient tout de suite m'aider à aller mieux ! Il fait un truc magique sur ma main et pouf ! Je n'ai plus mal ! Il faudrait que je te le présente ! Je suis sûre que tu l'aimeras beaucoup ! Il est tout petit, et il a des ailes dans le dos… Je te l'ai déjà dit, non ? Des fois, on joue à cache-cache dans son jardin ! Je m'amuse beaucoup avec lui. Et toi, tu t'amuses aussi ici ? Mon Maître dit que c'est très important de rire quand on veut devenir belle ! Qu'après, on rayonne comme le soleil et que tous les hommes nous aiment ! Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais ça a l'air super bien ! »

La soirée pouvait durer longtemps comme ça, le chaos côtoyant de près la douceur et la sérénité. Et l'on aurait presque dit que de ce côté-ci de la porte, le temps voulait s'arrêter.

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Ven 08 Mai 2015, 18:27





Kiera se sentait apaisée, ce qui était un sentiment assez nouveau pour elle. Physalia lui brossait doucement les cheveux, et continuait de babiller avec passion. Mais cela ne la dérangeait ni ne l’agaçait, au contraire. C’était plaisant d’avoir une conversation sur le même pied d’égalité, et surtout où ni insulte ni compliment lubrique ne meublaient la conversation. En outre, la fraîcheur de la voix de son interlocutrice lui faisait un bien fou ; ça n’avait rien à voir avec le ton rauque de son maître. Celui-ci d’ailleurs en prenait pour son grade en cet instant. Mais avant que la jeune femme n’eut le temps de tendre son attention au delà de leur pièce, la réponse plutôt longue de l’orine l’empêcha de laisser son esprit divaguer plus loin.

*Mais comment peut-elle aimer à ce point son maître ?*

Cette relation la dépassait. Bien que la réponse ne pouvait être pas bien loin, au vue du niveau intellectuel à priori de cette douce créature. Mais l’interrogation sombra dans les méandres de ses pensées, car bien vite elle entreprit de lui répondre sans plus attendre.
« Les cris peuvent faire pleurer si tu as peur, ou si tu n’aimes pas les cris. Mais ton maître à l’air de tenir à toi, c’est bien. Enfin je crois. »

La jeune Orisha n’avait aucun point de comparaison, hormis son propre vécu. Mais dans sa situation, sa conscience tenait plus à se concentrer sur sa vie jour après jour plutôt que sur des questions d’ordre philosophique. Malgré le bien être de sa position, elle parvient à étendre de nouveau sa concentration sur ce qu’il se déroulait de l’autre côté de la porte.

« Si je te dégoute tant que ça, pourquoi perds tu donc ton temps à venir m’empoisonner la vie ? Je n’ai pas besoin de toi, père ! » Kylash cracha ce dernier mot avec du mépris  mais aussi de la haine. Ce mot semblait lui faire l’effet d’avoir quelque chose de ragoûtant sur la langue, d’où sa mine arrogante. Il ne comprenait  réellement pas pourquoi son paternel continuait à le visiter, surtout que leurs relations n’allaient sûrement pas s’arranger. Pis encore, ça n’allait qu’en se détériorant. Le réprouvé se dirigea vers la fenêtre la plus proche afin d’observer ses terres, et l’horizon. Malgré sa lignée familiale des plus chaotiques, il savait parfaitement se débrouiller sans son géniteur. Aussi, il parla de nouveau avec toute l’insolence que son statut de fils lui incombait « Tu ne vaut rien à mes yeux, tu n’es rien ! Fiche moi la paix ! »


« Ton amie ? » S’étrangla Kiera, prise de court. Elle frissonna, sans pour autant connaître l’origine de cette réaction physique. Toutefois elle écouta sagement Physalia jusqu’au bout, et resta songeuse le temps d’un instant. Une amie.. Son esprit restait bloqué sur le présent, comme si rien d’autre ne comptait, mais il lui semblait qu’avant sa vie avec Kylash elle avait dû connaître ça. L’amitié. Bien que sa mémoire des souvenirs lui faisait défaut, sa mémoire émotionnelle elle paraissait en meilleur état. Ainsi, à ce mot prononcé avec tant d’ardeur lui avait non seulement arraché un frémissement de sérénité, quelque chose fort loin au fond d’elle lui soufflait que c’était agréable d’avoir une amie. C’était une bonne chose. Une fois la surprise passé, la jeune Myland souffla avant de reprendre la conversation sur un ton de voix plus léger qu’auparavant, comme se sentant mieux dans sa peau. Alors que fondamentalement, rien n’avait changé.

« Parfois je peux aller me promener, mais pas longtemps car mon maître me dit que ça peut être dangereux. On pouvait me faire du mal aussi, alors j’ai des consignes à respecter. Mais je n’y pense pas, et je préfère profiter de ce que je peux faire. Comme marcher dans les plaines, respirer avec le vent, cueillir les fleurs, et parfois je vais plus loin pour regarder les moulins. Tous ne fonctionnent pas mais quand ils tournent, je trouve ça presque magique. »

La jeune femme se sentait confuse de dévoiler sa vie personnelle, car jusque là personne ne s’en était réellement intéressée. Même lorsque son maître l’envoyait en course, ou lui laissait un peu de temps libre, il ne lui demandait rien hormis de lui rendre des comptes quand elle ne remplissait pas correctement sa mission. Dans les débuts, Kiera s’était extasiée sur les couleurs chatoyantes du paysage, sur la chaleur qui régnait dans les alentours mais Kylash s’était rapidement détourné, lui beuglant que ça ne le passionnait absolument pas. Et puis lorsque Neige entra dans sa vie, un chat sauvage qui l’avait adopté, elle s’était tourné vers le félin. Il ne lui répondait pas mais consentait à rester assis, comme pour l’écouter tandis qu’elle parlait d’une voix parfois chargée d’émotions vives.

La nuit tombait progressivement, on le percevait par la baisse de luminosité mais aussi par la chute de température. La diminution même de quelques degrés se ressentait, surtout pour Kiera qui ne portait qu’une tunique fluide et peu épaisse. Encore une exigence de son maîre, qui lui sommait de ne porter que des vêtements transparent afin de la reluquer constamment. D’autres paires d’yeux se suspendaient également sur les formes généreuses de son corps, mais cela ne la gênait pas outre mesure. Ne connaissant que la vie avec son maître, c’était devenue normal selon elle.


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Sam 16 Mai 2015, 18:34

Phsysalia était littéralement transportée, bien qu'elle était tout simplement incapable de s'en rendre compte, étant donné qu'elle avait déjà du mal à comprendre ce qui lui faisait parfois peur ou bien ce qui la rendait heureuse. Car il fallait savoir que la petite n'avait absolument pas l'habitude de se retrouver dans une telle situation de douceur et de calme, en compagnie d'une autre jeune fille qui devait à vue d'œil avoir à peu près le même âge qu'elle. En effet, enlevée très jeune aux abords de Meredith, elle n'avait pas reçus tout l'enseignement qu'une Orine devait recevoir, ni même vu la mort de sa mère. Le démon l'avait enlevé si tôt qu'elle n'avait jamais eu de relations amicale depuis près de vingt années avec une autre demoiselle. Pas de jeux d'enfants, pas de conversations légères aux sujets typiquement féminins. Seulement Olwë, un fae qui voyait la vie littéralement en rose, et son maître, un démon totalement obsédé par la beauté. Ainsi, bien qu'elle coiffait tout naturellement et délicatement la chevelure de Kieira, elle ne devait probablement cela qu'à une vestige dans sa mémoire morcelée d'un temps révolu. Et pour tout avouer, Phsysalia ne se savait Orine que parce que le Maître le lui avait si souvent répété. Ainsi, elle se sentait particulièrement légère, soulevée par un vent de bonheur qui faisait battre son petit cœur plus rapidement. Elle ne pensait plus aux cris de l'autre côté, à l'endroit où elle était… et déjà qu'elle ne réfléchissait pas beaucoup, cela lui donnait une expression de béatitude des plus totale. Mais cela ne l'empêchait pas pour autant de se concentrer sur sa nouvelle amie, et de comprendre quelques mots importants parmi ceux qu'elle lui avait dit. Ainsi, Phsysalia parvint par une action du Saint Aether à formuler une réponse qui n'était pas totalement dénuée de sens.

« Oui, tu es mon amie ! Parce que je suis bien, là, avec toi ! Mais c'est quoi, des mouille-lins ? C'est pour le tissu ? C'est le vent qui fait des vêtements ? J'aimerais bien en voir un moi aussi ! Ça doit être jolie ! J'aime bien tout ce qui est beau, comme mon Maître ! Oh et puis un jour, tu pourras venir à la maison, je te montrerais Olwë ! Il est drôle et il rit tout le temps, même si en ce moment il pense beaucoup à quelqu'un d'autre… Je crois qu'il a un amoureux ! Je n'ai jamais eu d'amoureux, moi, et le maître dit que pour une Orine, c'est important qu'un jour j'en ai un. Il parle d'un truc comme un Lien, mais je ne comprends pas grand chose à son charabia. Et il dit aussi que ça devra être quelqu'un de très bien et de très joli, qu'il devra répondre à mon énigme ! Mais il ne veut pas que ce soit lui, je sais pas pourquoi… Moi j'aime bien le maître, je veux bien être son amoureuse et lui poser mon énigme ! Mais tant pis si je suis trop petite, je verrais quand je serais plus grande ! Il ne faut jamais être pressé dans la vie. Et toi, tu as un amoureux ? Olwë, lui il aime que les monsieurs. Du coup, il ne peut pas non plus être le mien. Tu sais, j'aime bien te brosser les cheveux, ça me rappel un truc quand j’étais petite mais je sais plus trop quoi. C'est tout flou quand j'y pense et le maître fait une tête de pas content quand j'en parle. Du coup, j’oublie. Mais j'aimerais bien savoir où est ma maman. Elle est morte, je crois, mais je ne sais pas trop ce que ça veut dire… »

Phsysalia se mit alors à sangloter doucement, même si elle ne s'en rendait pas vraiment compte. Pour elle, la tristesse était un peu comme une sorte de maladie, que des câlins et des bonbons suffisaient à soigner. Alors, instinctivement, elle prit Keira dans ses bras, et se sentis petit à petit à nouveau joyeuse. Et elle allait recommencer à parler quand soudain, un bruit effroyable se fit entendre de l'autre côté de la porte, suivit de hurlements qui firent trembler la jeune fille. Le père de Kylash venait de lui jeter une table au visage, qui s'était brisé sur lui. « Tu peux bien me cracher tout ton venin, je reste responsable de ta naissance ! Tu aimes la laideur ? L'horreur ? Ton peuple ne vit que parce que les démons ont mieux à faire que de vous exterminer ! Vous êtes des monstruosités à leurs yeux, et j'aurais du te tuer à la naissance ! Ingrat ! Tu n'es pas digne de moi ! Ta mère m'a repoussé, moi ! Mais je ne te laisserais pas pourrir ! Tu es MA création ! » Et il sortit en claquant brutalement la porte, laissant sa très chère Orine à la merci de la folie de son fils. A cet instant, le démon ne pensait à rien d'autre, rien de plus que d'extérioriser toute sa colère sur autre chose que le réprouvé. Il devait créer… Vite… Quelque chose de beau… Embellir cet endroit… Et pendant ce temps, Phsysalia, l'entendant partir, se mit à trembler, terrorisée à l'idée d'avoir été laissé seule dans un lieu qu'elle ne connaissait pas, abandonnée par son cher maître. Elle saisit alors la main de l'Orisha et lui murmura, frénétique : « On doit sortir… Il faut partir… Danger… Il y a du danger… Le Maître… Je dois retrouver le Maître… » Mais ce dernier était déjà loin, dessinant d'étranges motifs au cœur des champs, ce qui ne manquera pas de semer la panique chez les réprouvés dès le lever du soleil, qui n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez…

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Dim 17 Mai 2015, 15:54





Au plus profond d’elle même, Kiera savait que c’était bien d’avoir une amie. Aussi, elle accepta l’idée sans rechigner. Et puis Phsysalia n’avait pas l’air d’être un grand danger, donc pas un obstacle à sa sérénité intérieure. Bon par contre rester aussi longtemps assise commençait à lui poser problème : elle avait la bougeotte. Ce n’était pas dans sa nature de rester ainsi immobile, surtout en étant totalement inactive et être passive à ce point. La seule action qui se déroulait était ce brossage de cheveux agrémenté par de la parlotte, bien qu’il s’agisse de préciser que cette conversation était sans nul doute la plus agréable de toutes depuis de longues années. Mais voilà, le temps commençait à se faire lourdement ressentir. Fort heureusement la réponse plutôt longue de sa nouvelle amie lui valut de voir ses pensées largement happées par ce qu’elle lui contait. Toute son attention fut une fois de plus obnubilée par ses propos.

Au mot « mouille-lins » un rire léger s’échappa de sa gorge. Ce n’était pas pour se moquer, mais la surprise en était à l’origine. Celle-ci fut doublée lorsque son interlocutrice l’enserra, comme pour se défendre des sanglots qui venait de la troubler. Un trouble dû à l’évocation de sa mère. Une mère. Cette notion lui était totalement étrangère, du moins c’est ce que la Mylans croyait. Son esprit avait depuis longtemps fermé hermétiquement l’accès de son passé à sa conscience, comme une sorte de blocage protecteur. Depuis lors, elle ne se posait plus de question sur sa vie d’autrefois, sur ses parents, son lignagne ou même le continent de sa naissance. Donc il paraîssait normal qu’à ce terme de mère, l’Orisha n’eut aucune réaction. On aurait très bien pu lui parler du beurre gras du vieux marchand de la troisième rue d’un mini village de la planète voisine que ça aurait été pareil : indifférence. Elle accepta sans broncher l’accolade de Physalia, prit une longue inspiration comme pour savourer cette intimité douceâtre, et ouvrit la bouche pour lui parler avec autant de bienveillance que depuis le début de leur conversation. En l’espace de si peu de temps elle n’avait jamais été aussi proche de quelqu’un, peut être était-ce dû au caractère innocent voir naïf de son amie. Qui sait...

« Les Moulins. Mou-Lins. En fait ce sont de grandes machines qui tournent grâce au vent, et on fait de la farine. La farine on l’utilise pour faire du pain. »

Durant un instant Kiera se demanda s’il valait la peine de lui expliquer tout ça, si ça se trouve elle ne va pas comprendre un seul mot de ce qu’elle raconte. Alors elle dévia le sujet de discussion rapidement, comme emballée de pouvoir discuter librement de tout et de rien. Avec Kylash c’était impossible d’avoir de tels échanges, il était souvent silencieux et il n’ouvrait la bouche que pour lui donner des ordres la plupart du temps.

« Tu les trouves jolis les plaines et les champs d’ici ? Le soleil donne de belles couleurs je trouve »
L’Orisha fut sur le point de poursuivre mais les mots se perdirent dans sa gorge au fracas de la pièce voisine. A priori les échanges père/fils n’allait pas bon train. Les cris se faisaient plus fort, et elle pu entendre clairement ce qu’il se disait. Par reflèxe elle se crispa, se sentant presque au coeur du conflit houleux de l’autre côté. Toutes ces mauvaises ondes ne lui rappelaient que trop bien les moments de punition prodiguait par son maître.



« Je ne T’APPARTIENS PAS ! »
Mais son père était déjà loin. Kylash, essouflé, se frotta le visage avec les mains en poussant un râle de rage. C’était de pire en pire. Il se secoua, tel un chien qui s’ébroue pour retirer l’eau de son poil, histoire de se débarasser des décombres de la table de bois. Des bleus venaient parsemer sa peau, mais cela lui importait peu. Il ouvrit vivement la porte où se tenait Kiera et l’esclave de son paternel, les jaugea un instant puis leur cria dessus avec toute la colère encore contenu en son être.

« Dehors ! J’veux voir personne ! DEHORS ! MAINTENANT ! »

Kiera avait sursauté à l’apparition de la figure du réprouvé, sans demander son reste elle prit la main de Phsysalia et la fit sortir par l’arrière du logis. Celle-ci l’avait d’ailleurs expressément demandé de retrouver son propre maître, elle semblait totalement désemparée. Une fois à l’air libre, la jeune femme posa ses mains sur les épaules de l’Orine et la regarda droit dans les yeux. Elle lui parla doucement, afin qu’elle puisse avoir le temps de saisir l’intégralité de ses paroles.
« Ne t’inquiète pas, on va le retrouver. On va le retrouver. Je suis ton amie aussi d’accord ? Ton amie. »

A vrai dire, la Myland ne savait pas vraiment quoi faire dans l’immédiat. Au même moment, Neige s’approcha à pas gracieux. Son pelage sombre tacheté de traces blanches était rêche, poussiéreux comme s’il venait de se rouler sur le sol. Il se frotta quelques secondes sur leurs jambes, et miaula comme pour bien faire comprendre qu’il était bel et bien présent. Ce comportement surpris Kiera car ordinairement ce chat était plutôt associable, et guère affectueux. Il faut croire que la douceur de Phsysalia devait diffuser des vibrations suffisamment agréables pour adoucir tout ce qu’il y avait dans les parages. Avec un petit sourire, Kiera montra l’animal à son amie et le lui présenta avec une réelle tendresse dans la voix.

«  Voici Neige, il est gentil et apparemment il t’aime beaucoup. D’habitude il n’aime pas les calins mais là on dirait qu’il t’aime vraiment beaucoup. »

Comme pour prouver ses dires, Neige miaula longuement et se frotta une nouvelle fois. Il ne ronronnait pas mais il ne devait pas en être loin. Cette scène rendait l’Orisha abasourdie, elle avait l’impression de ne pas du tout reconnaître son compagnon félin.




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