Faisant courir mes doigts sur l’écorce noueuse d’un chêne, mes pensées s’égarent et je ne peux m’empêcher de repenser à Elle. Elle qui m’a déclaré son amour dans cette forêt et ayant pourtant disparus après. Cela fait déjà plusieurs mois que je ne l’ai vu et même si mon cœur commence à s’habituer à sa disparition, je suis quand même frappé d’une pointe de douleur en repensant à son départ. Un départ douloureux mais pourtant nécessaire. Sans lui, peut-être ne serait-ce jamais allé au jardin animalier ce jour-là mais surtout, jamais je n’aurais tenté de me jeter dans le vide et jamais je n’aurais pu me mettre à marcher sur la voie sylvestre en compagnie de Mircella. Comme pour répondre à mes pensées et les confirmer, Sheva siffle un bref instant avant de venir se poser sur mon épaule. Souriante, je le caresse d’une main distraite m’asseyant au creux des racines de l’arbre afin de profiter pendant un temps de son contact. Très rapidement Porcelaine nous rejoint, se posant sur ma jambe. Fermant les yeux, je me remémore cette rencontre au sein du jardin animalier. Je venais de passer les portes de ce dernier et pourtant mon destin était déjà en train de changer. Une poignée de seconde après mon entrée en ce lieu Porcelaine était venue à moi. Et après seulement quelques minutes, Mircella c’était présenté devant moi. Depuis ce jour, sauf en de rares occasions, nous ne nous sommes plus quittées.

Toujours souriante, je me relève à contre cœur, brisant le contact avec l’arbre et faisant s’envoler mes compagnons à plumes. Fermant les yeux, je m’ouvre au contact de la nature et vidant mon esprit, je me m’est à déambuler sans but dans la forêt, ressentant le contact des plantes s’épanouissants autour de moi. Levant les yeux, je laisse les rayons du soleil filtrer à travers les feuillages et venir réchauffer mon visage, faisant légèrement rosir mes joues. Je marche ainsi, oubliant tout ce qui m’entoure, uniquement concentrée sur le contact de la nature. Ce n’est pas la première fois que je marche en forêt afin de m’habituer à ressentir le contact de la nature pourtant, toutes ces marches ont été faites en compagnie de Mircella. J’avais donc une personne à qui parler, à qui me confier et à qui poser mes questions sur ce que je ne comprends pas. Pourtant, cette fois je suis seule et c’est seule, uniquement avec l’aide de la nature que je vais devoir tenter de répondre à mes interrogations. Souriante, je secoue faiblement la tête. Comment pourrais-je répondre à des questions dont je ne comprends pas le sens. Chassant ces pensées de mon esprit, je continue ma marche jusqu’à distinguer une clairière devant moi.

M’arrêtant un instant je penche la tête sur le côté regardant la multitude de fleurs présente au milieu de cette dernière. Chacune semble avoir une taille, une forme, des couleurs différentes. De plus, bien que tout cela soit perdu au milieu de la forêt, les fleurs semblent avoir reçus un traitement, comme si quelqu’un venait en ce lieu afin de s’occuper d’elle. Haussant les épaules, je reprends ma marche me dirigeant vers cette avalanche de couleurs et d’odeurs, curieuse et espérant découvrir un élément quelconque sur la présence de tout cela ici. Faisant glisser mes doigts sur les pétales d’une rose, je laisse pendant un instant ma magie s’exprimer. Très vite, les plantes autour de moi grandissent, de nouvelles apparaissent et les odeurs déjà nombreuses se multiplies de manière exponentielles. Un léger sourire sur les lèvres, je quitte à regret la clairière et la chaleur du soleil afin de retourner sous la fraicheur de l’ombre produite par les arbres. De nouveau je m’assois au pied de l’un d’eux. Souriante, je regarde la clairière en face de moi. Laissant toujours ma magie s’exprimer, ne tentant à aucun moment de la retenir, je me fais rapidement entourée d’une multitude de fleur en tout genre. Très vite les racines de l’arbre se développent et viennent m’entourer, me plaçant au sein d’un carcan de bois. Laissant la fraicheur du bois m’entourer et la chaleur du soleil se répandre sur mon visage. Quelques secondes plus tard mes deux oiseaux me rejoignent se posant sur les racines autour de moi et, ne me soucient à aucun moment de ce qui m’entoure, je ferme les yeux, m’endormant au sein de ce carcan naturel.

Les rayons du soleil chatouillant mon nez me fond entre-ouvrir les yeux. Pour les refermer aussi vite. Je reste ainsi, couché sur le dos les yeux fermé pendant quelques secondes puis les ouvrants de nouveau je regarde la petite fée me faisant face papillonner des ailes. De nouveau un bref instant s'écoule sans qu'aucune de nous deux n'ose prendre la parole. Finalement c'est moi qui rompt le silence, souriant tout en lui parlant « Bonjours. » Un mot, un seul, néanmoins, je sais que cela est suffisant, je n'ai pas besoin de parler plus, pas pour l'instant. Profitant de nouveau du silence, je m’attelle à la dévisager un instant. Des cheveux blanc, comme les miens, et des yeux couleurs noisette mettant en valeur un visage malicieux. Tout en gardant un grand sourire sur mon visage je me relève péniblement, m'adossant à l'arbre. Et pour la première fois depuis mon réveil mon regard se pose sur la clairière devant moi. De manière presque immédiate le parallèle entre ce spectacle naturel et la fée face à moi se fait. Il ne s'agit pas d'un hasard si toute ces fleurs sont ici, il s'agit de son jardin à elle. Et c'est sans son accord que j'ai pénétré à l'intérieur, allant jusqu'à le modifier. Cette fois-ci, mon sourire disparaît de mes lèvres et mes joues s’empourpre de rouge. « Il s'agit de ton jardin ? Excuse moi, je ne savais pas. J'espère ne pas avoir abîmer de plantes à l'intérieur ? » Tout en parlant je croise, anxieuse les mains sur mon ventre. Le jardin d'une fée et la chose la plus précieuse à ses yeux. Je n'ai pas la moindre idée de comment je vais pouvoir me faire pardonner par elle.

Caressant d'une main distraite mon ventre je détourne un instant le regard pour voir Sheva me regarder d'un air curieux. Il reste ainsi quelques instant avant de tourner la tête vers la petite fée puis, après l'avoir rapidement jugée du regard il s'envole rapidement accompagné de porcelaine me laissant en tête à tête avec elle. Je ne peux m’empêcher de penser à son jardin et aux plantes que j'ai fait grandir sans sa permission et quand je prend la parole c'est une nouvelle fois afin de m'excuser. « Je suis vraiment désolé pour ce que j'ai fait. S'il y a quoi que ce soit qui ne va pas à cause de moi n'hésite pas à me le dire. Et si je dois réparer quoi que ce soit, ou même si tu désire que je t'aide à prendre soin de ton jardin il n'y a aucun soucis. Je n'aurais pas du rentrer à l'intérieur sans te demander ton avis. Pardon. » passant rapidement une main dans mes cheveux, je regarde rapidement les racines de l'arbre m'ayant entourée avant que je ne sombre dans le sommeil. Cela fait déjà quelques temps que je repousse cela à plus tard néanmoins, je ne peux plus continuer ainsi. Aujourd'hui est encore la preuve que je ne peux pas me contenter de restreindre ma magie. Même une magie non nocive comme la mienne doit-être contrôlé. Et ce que j'ai fait dans son jardin n'est qu'un argument de plus concernant cela.

Soupirant longuement, je tente de chasser les remords concernant mon intrusion dans son jardin. Puis, après une brève attente, je reprend la parole. « Je m'appelle Lumi. Excuse moi de ne pas avoir commencé par la, j'étais… je suis vraiment navré d'être rentrée dans ton jardin. » je ferme les yeux en poussant un nouveau soupir avant de les rouvrir posant sur elle un regard doux accompagné d'un grand sourire. Je n'ai pas a avoir peur. Si elle avait réellement été embêtée par la situation la discussion n'aurait pas tournée dans ce sens. Tendant la main afin de lui permettre de ce poser dessus afin de se reposer si le besoin s'en fait ressentir, je la regarde de nouveau avant de reprendre la parole. « Dis moi, et toi comment t'appelle tu ? »

Un petit sourire sur les lèvres, je regarde la petite fée accepter ma proposition en s'asseyant au creux de ma main. Elle me dit alors s’appeler Naïa est être la propriétaire du jardin présent devant nous. De nouveau mes joues s'empourprent à cette idée. J'ai beau savoir n'avoir rien fait de mal, je ne peux m'empêcher de me sentir coupable. La fin de sa phrase me fait lever un sourcil curieux avant de me tourner rapidement le regard vers l'arbre ou je suis adossée. Autour de moi les racines forment un carcan naturel et l'arbre en lui même semble s'être sculpté afin de m’accueillir en lui. Après quelques secondes de silence, je la regarde s'envoler vers la clairière que je viens de quitter. Je la regarde un instant, ne sachant que faire, ne sachant si je dois prendre cet envol comme un signe d'au revoir ou au contraire s'il s'agit d'une invitation à la suivre chez. Finalement, c'est une simple question venant d'elle, deux misérable mots, qui me donnent ma réponse. Il s'agit bel et bien d'une invitation. Mon sourire s'agrandit à l'idée d'être invitée chez elle, chez ce qu'elle a de plus précieux. Et sans une hésitation, je me lève afin de la rejoindre au milieu de cette cascade de couleur et de parfums.

Nous passons plusieurs minutes à marcher dans le jardins, plusieurs minutes qu'elle utilise pour me parler de toutes ses plantes, de leur nom, de ce qu'elle sont et comment elle les a mises au monde. Durant toute cette marche, je ne prononce pas un mot, trop occupée à l'écouter et à découvrir son havre de paix. Ce n'est qu'à la fin de celle-ci que je souffle de nouveau quelques mots « Elles sont magnifiques. Vraiment. T'en occuper à du te demander beaucoup de temps et à être dur non ? » Je lui pose cette question un léger sourire sur les lèvres. Bien que possédant des pouvoir capable de l'aider à prendre soin des plantes, les nourrir et les arroser doit-être autre chose. La regardant voler pendant quelques instant, je m'accroupis finalement, prenant délicatement une fleur entre mes mains, penchant ma tête afin de sentir son parfum. Reculant un petit pu la tête, je lève les yeux vers elle. « Quand je suis rentré dans ton jardin toute à l'heure la beauté des fleur et leur flagrance mon fait perdre ma concentration et utiliser ma magie. La magie est une chose toute nouvelle pour moi et je ne la maîtrise pas vraiment. » Gardant le silence, je me relève afin de pouvoir contempler le jardin dans son intégralité. C'est de nouveau avec une les joues légèrement empourprée que je reprend la parole. « Et c'est ça qui a modifié ton jardin. Comme  je viens de le dire, je ne maîtrise pas ma magie, si bien que des que je ne me concentre pas et tente de l'utiliser la nature autour de moi s'agite. S'accélère même. C'est ce qui c'est passé dans ton jardin et c'est ce qui a du modifier l'arbre ou je me suis endormie. » Je finis ma phrase en poussant un petit rire avant e fermer les yeux  et tourner mon visage vers le ciel. Je me sens bien dans son jardin et avec elle. Bien que nous ne nous connaissons pas vraiment, je sens que le contact, que l'insouciance de cette fée me font du bien. Ils m'apaisent et me font enfin oublier mes tourments.

Je reste ainsi pendant un court moment avant de baisser de nouveau la tête, la regardant avec un regard chaleureux et croisant doucement les mains sur mon ventre, je prononce dans un murmure. « Merci. » De nouveau je rigole face à sa mine étonnée. Moi qui m'excuse depuis toute à l'heure, maintenant je la remercie sans aucune raison apparente. « Merci de ne pas m'avoir chassé de ton jardin et d'avoir même accepté de me le montrer. Le découvrir et marcher entre tes fleurs, même si cela peut sembler anodin, ma fait du bien. Bien plus que ce que tu ne peux penser. » Mon sourire s'élargit en même temps que le regard que je pose sur elle se teinte de gratitude. Je reste une poignée de secondes à la regarder ainsi, les mains sur mon ventre, le caressant distraitement. Après une brève attente, je reprends la parole, regrettant presque de briser le voile de silence et l'atmosphère s'étant crée autour de nous. « Dis, tu ne voudrais pas que je t'aide à t'occuper de ton jardin. Je ne pourrais pas faire grand-chose de plus que t'aider à arroser toutes ces fleurs, mais si cela peut me permettre de rester un peu plus longtemps ici et avec toi, alors je le ferais avec joie. » Toujours souriante, je décroise mes mains et tout en en gardant une sur mon ventre, je fais glisser la seconde sur les pétales d'une rose d'un rouge éclatant attendant avec une pointe d'anxiété sa réponse, craignant sans aucune raison essuyer un refus.

Une pointe de tristesse vient apparaître sur mon visage lorsqu'elle commence à répondre à ma question. Cependant, puis-je réellement lui en vouloir ? Non, bien sur que non. Ce jardin est la chose la plus chère à ses yeux, comment pourrais-je lui en vouloir de vouloir le protéger. Je ne peux pas lui en vouloir. Je n'aurais même pas du le lui demander. Si elle désire de l'aide, il faut que la demande vienne d'elle et non pas que je lui force la main. Je ferme un instant les yeux afin de tenter de cacher ma tristesse quand un nouveau mot franchit ses lèvres. Un mot unique mais étant pourtant réellement fort. Un mot capable de me montrer à lui tout seul l'importance que j'ai pour elle et la confiance qu'elle me fait. Rouvrant les yeux, je la regarde un sourire chaleureux sur les lèvres. Je suis tellement heureuse de pouvoir l'aider. Je ne vais sûrement pas pouvoir faire grand-chose pour elle cependant, cela me suffit. Je ne veux pas quitter ce lieux. Pas maintenant alors que je viens juste de le découvrir. Tout comme je viens de la découvrir elle. Je pose sur la petite fée un regard chaleureux alors qu'elle semble rayonner de mille feu. Elle aussi est heureuse de la situation. Je peut le voir sur son visage.

Quand elle reprend la parole, sa proposition me laisse sans voix. Faire pousser une fleur avec elle. Une proposition pouvant sembler innocente cependant, ce ne l'est pas. Faire germer une plante ici, me prouve la confiance qu'elle me fait. J'ouvre la bouche afin de lui répondre pourtant aucun son n'a le temps d'en sortir. Sans me laisser le temps de répondre quoi que se soit sa main vient prendre la mienne, se poser dessus serait sans doute plus juste au vu de sa taille, et la voyant tenter de la diriger vers le sol je me contente de sourire avant de la poser sur la terre humide. Cette fleur sera une promesse. Une promesse silencieuse que nous nous faisons toutes les deux. Je ne connais que son nom et pourtant, elle compte déjà temps pour moi. Je ne sais pourquoi, peut-être cela est-il simplement du à ce lien nous liant avec les fées, peut-être est-ce autre chose, je n'en sais rien. Je sais juste que je voudrais que cette journée puisse ne pas s'interrompre tout de suite. Je veux rester avec elle, je veux apprendre à la connaître et je veux qu'elle apprenne à me connaître. Je sorts de mes pensées quand le contact de sa main sur ma main disparaît. Devant nous émerge doucement une jeune pousse promesse d'une amitié naissante. Si cette amitié sera durable, seul l'avenir nous le dira. Mais je ferais tout ce que je peux pour que ce soir le cas. « Tu n'a pas à t’inquiéter, je ne compte pas te laisser seule tout de suite. » Levant une main tremblante, ayant peur de la blessée, je glisse un doigt le long de sa joue, caressant délicatement ses cheveux.

Tout en prenant soin de ne pas abîmer les merveilles de son jardin, et en particulier le jeune bourgeon fleurissant devant nous, je regarde un instant le jardin, fermant les yeux respirant et me ressourçant pendant quelques secondes. « Que veux-tu faire ? Comme je te l'ai dis, si tu veux de l'aide pour prendre soin de ton jardin, c'est avec joie que je te viendrais en aide. » Mes yeux glisse sur les plantes présentes autour de nous. Depuis plusieurs jours la chaleur est présente sur le continent du matin calme et même si je la devine attentionné vis-à-vis de ses plantes, la sécheresse commence à se faire ressentir sur certaine. Cependant, alors que je regarde les plantes, un élément, un détail vient me frapper et je ne peux m'empêcher de me traiter d'idiote. Comment vais-je pouvoir l'aider à arroser, à prendre soin de ses fleurs? Je n'ai pas le moindre moyen de déplacer l'eau pour l’amener ici. Je ne peux retenir un petit rire face à cette réflexion puis, levant la main et prenant Naïa au creux de ma paume, je lui fait par de mes inquiétudes. «Dis moi, tu n'aurais pas une idée pour que je transporte de l'eau ici par hasard ? Dans ton cas, tu a sûrement un moyen de faire cela cependant, dans mon cas, je ne pense pas qu'il soit réellement adapté ne pense-tu pas. » Je pousse de nouveau un petit rire avant de pencher légèrement la tête sur le côté, attendant de voir qu'elle sera sa réaction face à cette révélation pourtant évidente.

Je la regarde réfléchir et prendre ses décisions en ne parvenant pas à m’empêcher de sourire face à son expression pensive la situation n’est pas si importante que ça pourtant, elle semble réellement la prendre à cœur. Enfin, peut-être n’a-t-elle pas tort d’agir comme ça, malgré tout ce que je dis depuis toute à l’heure, nous sommes toutes les deux bloqué par un élément basique que nous n’avions à aucun moment pris la peine d’envisager. Comment puis-je l’aider à s’occuper de son jardin. Elle me l’a dit elle-même, je suis la première personne qu’elle rencontre et elle n’a jamais laissé qui que ce soit pénétrer ici en sachant cela, il n’est pas étonnant qu’elle n’ait rien prévue pour les gens plus grand qu’elle. Quand elle prend la parole, c’est pour m’expliquer qu’elle a pour habitude de se débrouiller avec une grande feuille. En entendant cela, je ne peux m’empêcher d’imaginer la petite fée marchant avec ce qu’elle appelle une grande feuille au-dessus de sa tête et cherchant à renverser le moins d’eau possible afin d’arroser ses précieuse plantes. « Ne t’inquiète pas, nous allons bien trouver une solution. Si jamais tu ne possèdes aucun objet afin de faire cela nous avons toujours la solution de la magie. Quoi que… Pour ma part je ne maîtrise pas de sort capable de nous aider et même si j’en connaissais, je pense ne pas me tromper en disant que je ne saurais de toute façon pas l’utiliser. » Je soupire. Je veux l’aider, je n’arrête pas de le lui dire depuis le début de notre rencontre et la que j’ai l’occasion de le faire… Je suis incapable de faire quoi que ce soit.

La petite voie de ma nouvelle amie me fait relever la tête. Au final, ce n’est pas de l’aide pour entretenir son jardin qu’elle veut mais pour apprendre à utiliser sa magie. Je la regarde une lueur d’effroi sur le visage. « Euh… Je ne suis pas sûre que cela soit-une bonne idée de me demander à moi de t’aider. J’aimerais le faire, du fond du cœur… Mais je ne pense pas en être capable. » Les rares leçons que j’ai reçus concernant la magie m’ont été donné par Erine et Mircella cependant, je ne suis moi-même pas capable de les mettre en pratique. Alors comment pourrais-je enseigner la magie à quelqu’un dans cet état ? Mon cerveau tourne à toute allure, je réfléchis à chacune des possibilités s’offrant à moi et éliminant celles impossible à mettre en œuvre quand elle reprend la parole, me calmant de manière presque immédiate. Les illusions ? Je souris. Cela change tout. Je ne maîtrise pas la magie des illusions toute fois, je me suis assez souvent penchée sur cette dernière pour posséder des connaissances plus que satisfaisante à son propos.

« Tu as raison de vouloir découvrir le monde. Même si ce dernier ne fait pas de cadeau aux personnes l’arpentant pour la première fois et que tu peux te retrouver avec certaines difficultés, tu ne regretteras rien. » Ses premiers pas en dehors de son jardin vont-êtres dur, je le sais. Néanmoins, il ne faut pas qu’elle en ai peur. Une fois qu’elle aura découvert ses premiers nouveaux paysages et pris plaisir à les découvrir alors plus rien ne pourra l’arrêter et elle voudra toujours aller plus loin, ne revenant ici qu’afin de se ressourcer de temps à autre. « Pour ta magie d’illusion, je vais t’aider. Ce n’est pas une magie que je maîtrise en revanche, ce n’est qu’une question de temps avant que ce soit le cas. On va donc faire d’une pierre deux coups, t’entrainer et voir si mes connaissances sont suffisamment importantes et précise pour apprendre à quelqu’un. » Tout en parlant, je me rends compte que je suis en train de trépigner d’impatience. Depuis cette rencontre avec Romulus dans le jardin du savoir je me suis mise à étudier les illusions et bien que longtemps incapable d’utiliser la magie j’ai de cette manière acquit un assez grand nombre de connaissance. Et aujourd’hui, je vais peut-être enfin avoir l’opportunité de les mettre en œuvre. Cependant, avant de faire cela, il me reste un point que je souhaite éclaircir.

« Dis-moi, avant que nous ne commencions l’exercice, je voudrais savoir une chose. Pourquoi les illusions ? Ce n’est pas une magie d’attaque à proprement parler et même si tu avais voulu enrober ton jardin d’une illusion afin de le protéger, cela aurait demandé une puissance magique que peu d’individu possède en ce monde. » Je la regarde, curieuse. Je ne vois pas comment un être aussi doux qu’elle est capable de faire le mal. Je ne la vois pas tuer, ou même blesser dans le but de se défendre et pourtant, je sais qu’un jour ou l’autre, elle n’aura d’autre choix que de le faire. Les illusions sont une bonne idée, cela lui permettra de ne pas avoir à affronter directement ses adversaires. Elle n’aura au final rien à faire si ce n’est les piéger et s’enfuir. Toujours en souriant, je prends de nouveau la parole. « Très bien, en tout cas, si tu es prête, nous pouvons commencer. En premier lieu, je voudrais que tu me dises ce que tu sais sur les illusions et comment celles-ci fonctionne d’après toi. Et ce que tu dois faire pour en créer une d’ailleurs. »