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 La Démente de Tinra [PV Galick]

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Sam 18 Avr 2015, 16:26

« Je n'ai plus envie de te voir ! ». « Et moi donc ! ». La tempête faisait rage à Earudien, ravageant tout sur son passage, mais surtout la demeure de l'être Sylvestre qui sommeillait encore, profitant de l'étreinte que Morphée lui procurait enfin après de longs jours pénibles. Cependant, elle fut tirée de cet état de béatitude par les hurlements stridents de la petite fille, et la voix grave du Démon qui lui répondait tout aussi violemment. Se levant lentement, elle alla les rejoindre, alors encore en tenue peu conventionnelle. « Vous n'en avez pas marre de vous crier dessus toute la journée, il faut que cela commence dés le matin maintenant ? Vous m'épuisez, tous les deux. Honnêtement. ». Le ton de la blonde des bois se fit dur, autoritaire, comme à son habitude. Mais il fut évident qu'au bout d'un moment, elle ne pourrait plus gérer les débordements de la créature de la Nuit, qu'elle s'empressa d'envoyer paître. « Si tu ne supportes pas Julia, alors comme je te l'ai déjà demandé, je t'en prie, vas. Je ne te retiens plus auprès de nous, et ce n'est pas elle qui te courra après. ». Mais la petite fut plus rapide.

« Non non, ça ira, t'inquiète pas. C'est moi qui m'en vais. Au moins pour une journée, le temps que Monsieur calme ses nerfs une bonne fois pour toutes et que j'ai plus à le supporter quand il est travaillé par ses hormones. ». Elle le fusilla du regard. « Ne t'avise pas de me suivre, je le saurais, et je te tuerais dans la seconde. Ne fais pas le malin avec moi, tu sais comment ça finira. ». Elle alla ensuite donner une légère tape sur l'épaule de l'Elfe. « T'en fais pas. Tu m'connais. J'tarderais pas trop à rentrer, mais en plus j'ai des trucs à faire aujourd'hui. Si je ne rentre pas car il est trop tard, je serais à Avalon, d'accord ? ». La morte vivante attrapa quelques affaires qu'elle engouffra dans une grande sacoche, avant de passer le pas de la porte. « On s'retrouvera en Enfer, loser. ». Et elle disparut, dans une nonchalance qu'on lui connaissait bien plus qu'autre chose, s'en allant en virevoltant dans les airs, s'aidant de ses belles ailes noires dont elle avait acquis la maîtrise à force de se ramasser sur le sol maintes et maintes fois d'affilée.

Elle sembla tout d'abord se diriger vers Avalon, mais s'arrêta, posant lentement ses pieds sur le sol. Pourquoi aller vers un endroit qu'elle connaissait déjà ? A peine après s'y être installée, elle s'en lassait déjà. Et l'idée d'aller papoter avec les Déchus dans une taverne commençait à l'agacer sérieusement. Ils n'y voyaient que du feu et ne se préoccupaient que de satisfaire leur pêché. Une vraie bande de décérébrés, à se demander ce qu'elle faisait au beau milieu de ce ramassis d'abrutis. Comment avait-elle pu trouver plaisant de perdre du temps avec ces derniers, oh, ne serait-ce qu'une maigre seconde ? Elle l'ignorait. Haussant les épaules, elle décida de se diriger vers Pabamiel. Y ayant déjà mis les pieds en compagnie de l'Elfe, elle ne s'en rappelait que très très vaguement pour y être restée a peine quelques minutes, mais elle se souvenait qu'à la première fois, elle avait été éblouie, alors pourquoi ne pas retenter sa chance, tout simplement ? Prenant une toute autre apparence, qui lui plaisait largement plus que celle de petite fille, et qui lui permettrait d'avancer considérablement sans se faire remarquer, son attention alla vite vers une personne d'une très grande envergure, surpassant les autres de bien deux têtes. Quant à elle, mieux ne vaut pas en parler. Et quand elle se dirigea finalement vers lui, elle crut le reconnaître, tapant sur son épaule. Mais si lui se rappelait d'elle ou parvenait à deviner qui elle était, mystère…
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Sam 02 Mai 2015, 23:40

L'autre ne cacha pas sa fureur. En fait, il l'exagérait assez pour être sûr que Galick s'en rende compte : sourcils froncés, lèvres pincés, crocs sorties, poings resserrés. Pour un peu, il voyait les veines gonflées d'ici, la pluie ruisselant le long des canaux sanguins. Je hais la pluie. Le berserker n'était aucunement accaparé par l'insolente attitude de son confrère, il était juste préoccupé par le temps de chien qu'il faisait ici. Effectivement, il détestait la pluie, elle lui donnait l'impression de marcher éternellement dans une mare de sang. Une vision peu agréable à se faire, il ne pouvait tout simplement pas se l'enlever de la tête, pas depuis ce jour.

" Tu te dégonfles ?! Lui lança l'autre berserker, il fit mumuse avec sa lame pour provoquer Galick.
- Dégage, je n'ai pas de temps à perdre avec vous autres. " Il ne bougea pas, il semblait serein pour un peu.

Evidemment, l'autre imbécile n'en fit qu'à sa tête, se contentant de continuer à insulter Galick afin qu'ils échangent quelques coups. Fatigué de tout cela, le géant finit par faire demi-tour, il n'était pas d'humeur à faire joujou avec des sans-cœurs tels que lui. Les terres de Pabamiel étaient suffisamment vastes pour qu'il s'occupe, tout en évitant les autres berserkers. D'ailleurs, il se demandait bien ce que l'un des siens fichait ici, aussi loin du continent dévasté. Autant lui était un grand rôdeur, mais alors lui… Qu'importe, il n'avait pas que ça à faire d'être mis au parfum quant à la "société" de son peuple.

Il n'était pas rare que Galick se rende à Pabamiel. A vrai dire, c'était assez fréquent, le reste des terres du continent naturel ne l'intéressait guère, alors que cette ville grouillait de diversités plaisantes ; en plus, il ne pleuvait même pas là-bas, c'était plus qu'apprécié ! On avait toujours d'une grosse paire de bras, à chaque coin de rue, pour une histoire de drogues ou de gangs. Mais aujourd'hui, Galick préférait se reposer, entre guillemets. Il se doutait bien que des ennuis lui tomberont inévitablement dessus à cause de sa grande taille, mais tant pis. Pour minimiser les dégâts, il se dirigea tout simplement vers Tinra. Selon les dires, c'était un quartier mystique, assez reposant, et on accueille les âmes en peine avec bonté. Il n'était pas une âme en peine, juste une âme un peu lasse, qui ne cherche qu'à trouver la tranquillité, depuis que cette affreuse pluie et cet idiot de confrère lui ont refilé les idées noires. C'était ça ou taper sur quelqu'un, alors autant dire qu'un choix était davantage préférable à l'autre…

Étant donné la gigantesque étendue de la ville, il se pauma assez facilement, et le fait qu'il domine tout le monde ne l'aida malheureusement pas plus. Galick n'était pas enclin à demander son chemin, on risquait de croire qu'il agressait verbalement quelqu'un, surtout si sa mâchoire décide de faire des siennes. C'est en s'imaginant faire le pitre devant des passants qu'il sentit un contact au niveau de son deltoïde. Il tourna d'abord la tête pour voir qui le dérangeait… Interloqué par cette femme, il se mit alors à se retourner totalement en sa direction. Elle lui inspirait un étrange sentiment de déjà-vu, Galick ne parvint toutefois pas à mettre le doigt dessus. Il la fixa longuement, dans le silence, seul le flux continuel de la populace se mouvait autour d'eux.

" Hmm. Émit-il au bout d'un moment, ses dents n'esquissant aucun mouvement durant le son. J'ai l'étrange sentiment… que vous me voulez quelque chose. Il l'observa de haut en bas, elle ne lui disait vraiment rien pourtant, pourquoi est-ce qu'il ressentait ça ? N'avait-il vraiment plus toute sa tête avec les dernières heures ? Généralement, ça se passe comme ça : on me chatouille l'épaule et on me supplie de protéger la belle de la bête, ou de tirer le chariot de mémé. Donc dites-moi : où est votre bête, où est votre chariot ? C'était le genre d'approche que ses clients préféraient, au moins ces derniers restaient pour déposer la requête, au lieu de fuir de peur de se faire bouffer par son sourire permanent ; et puis c'était dans ses cordes, l'espièglerie du niveau d'un ivrogne de taverne. A moins que ça ne soit votre passe-temps de chatouiller les gens, dans ce cas vous serez juste Chatouilleuse pour moi. Enchanté, Chatouilleuse. " Galick en faisait volontairement trop, il voulait juste se vider la tête, estomper l'agacement qui l'avait animé plus tôt. Puis elle était bizarre, cette ambiance était bizarre, tout était bizarre…


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Sam 09 Mai 2015, 20:37

La Morte plissa les yeux, observant l'entité qui se trouvait devant elle avec une certaine curiosité. Cette musculature si particulière lui évoquait quelques souvenirs, sans pour autant qu'elle ne parvienne avec certitude à affirmer qu'elle le connaissait. Passant sa main sur son épaule quelques instants, profitant de sa taille maintenant correcte, elle ne put cependant retenir sa surprise quand il se retourna. Enfin, elle sut qui il était. La Coupe Des Nations lui revint enfin clairement, et un large sourire détraqué s'étira tout le long de son visage, remontant presque jusqu'à ses oreilles tant elle semblait guillerette de le recroiser. Combien de temps avait passé depuis leur dernière rencontre ? Elle l'ignorait. Les secondes, les heures, n'avaient plus aucune emprise sur son être depuis qu'elle était morte une première fois. Mais elle ne pouvait oublier le visage du peu de personnes qu'elle appréciait fréquenter. Ils étaient si peu nombreux.. Vivants, surtout. Pour une raison qui lui échappait – ou qu'elle zappait volontairement -, ils avaient tous une foutue manie de se tuer dans des circonstances plus où moins étranges. Lui, vivait encore.

Puis, l'entendre parler lui arracha un petit rire. Il ne la reconnaissait pas, et pour cause, à leur toute première rencontre, elle s'était présentée sous une toute autre forme que celle ci. De beaux et longs cheveux noirs descendant jusqu'en bas de ses hanches, de splendides cornes de Démon s'enroulant sur son crâne, une robe de toute beauté couvrant jusqu'à ses pieds..Et surtout, deux grandes ailes noires sortant de derrière elle, qu'elle ne maîtrisait pas encore. Elle ne ressemblait à plus rien de cela aujourd'hui, complètement transformée. Enroulée dans une sorte de cape violette foncée, un chapeau recouvrant son visage en y faisant planer une ombre des plus prononcées, une chevelure immaculée descendant tout le long de son dos, en fin de compte, elle ressemblait à ce qu'elle était avant de mourir, de changer de Vie. Mais ça, il l'ignorait. Il ignorait tout de ce mystère qui l'entourait, si tout du moins il s'y intéressait ne serait-ce qu'un tout petit peu. Et elle ne se voyait pas se confier à ce dernier sur ce sujet. Galick était de ceux avec lesquels elle s'amusait plus qu'elle ne pensait. Avec lui, les scrupules laissaient place à de la joie et de l'entrain. Puis elle se permit, après avoir réfléchi quelques secondes, de lui répondre. « Je n'ai ni chariot de mémé ni bête à tuer, à moins que vous me considériez comme une bête. ». Elle fit une légère pause, faisant une mine boudeuse. « Mais tu me blesserais en disant ça Galick. ». La Dullahan observa sa réaction quelques secondes, avant de faire descendre sa main le long de son bras, le ramenant vers elle.

« Je pensais que les surnoms que tu donnais étaient définitifs. Et je préfère largement Fille-Funèbre à Chatouilleuse si ça ne te dérange pas. Après, je peux être Fille-Funèbre-Chatouilleuse si ça t'amuse, c'est un peu long à dire pour m'appeler mais bon ! ». Un nouveau rire sortit de sa bouche, tandis qu'elle replaçait son chapeau sur sa tête. « Comment vas-tu depuis le temps ? Je serais vraiment vexée que tu m'aies oublié pendant ce laps de temps ! ». Personne ne l'oubliait. Jamais. Puis elle se permit de jeter un coup d'oeil autour de lui, cherchant celui qui l'accompagnait encore et toujours. « Tu es encore et toujours un Phare pour moi, mais cette fois, il n'y a pas Oreilles Coupantes à tes côtés donc je ne peux pas dire que tu l'éclaires réellement. Cela dit, ça ne me dérange pas vraiment qu'il ne soit pas de la partie. ». Ou comment ne pas dire clairement que son absence l'arrangeait, car elle ne se voyait pas le fréquenter encore longtemps depuis son comportement auprès de sa maîtresse. Elle ne se trouvait pas avec elle, mais c'était plutôt habituel. Et quand le souvenir de sa toute récente dispute avec Darren lui revint, elle ne put s'empêcher de pousser un long soupir. « J't'avoue que je suis contente de te revoir, quand même un peu. Qu'est-ce que tu fous dans cette ville bizarre ? J'savais pas que t'avais des goûts de luxe, cela dit ça doit être un peu dur de trouver des chambres adaptées à ta taille dans des endroits plus communs que celui là ! . ». Elle l'imaginait bien se cogner partout contre les murs, les plafonds, puis grogner de douleur et réveiller toute la ville. Et mine de rien, sa présence lui permettait déjà de passer à autre chose.
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Sam 09 Mai 2015, 23:51

Il y avait définitivement un truc avec cette femme, Galick en avait l'intime intuition, et c'était assez rare pour être relevé ! Elle riait, souriait à ses remarques, comme si elle y était familière. C'est vrai qu'il avait, par endroit, une certaine réputation de mercenaire appréciable, mais quand même… Il ne connaissait pas personnellement ses clients. Surtout qu'il ne s'attardait pas plus que ça dans les parages, juste de quoi lui remplir les poches pour se refaire une santé. Clairement, et honnêtement, Pabamiel n'était pas une ville vivable pour un berserker tel que lui : les quartiers de Nobu et de Tsuna ne lui siéent guère, il n'avait pas que ça à faire de se faire respecter pour avoir la paix. Et là, dans ce troupeau d'inconnus, une jolie dame l'abordait, toute guillerette avec lui. Vraiment, il y avait anguille sous roche.

Et c'est lorsqu'elle parla qu'il comprit, pas difficile en fait vu qu'elle n'était pas chiche en indice. S'il avait des lèvres, il étirerait un large sourire en son honneur. Comment oublier Julia, cette inoubliable Fille-Funèbre ? Et lui qui comptait se rendre à Tinra pour avoir la paix, ce n'était pas gagné maintenant, et tant mieux ! C'était toujours mieux que de se retrouver avec une bonne connaissance que d'aller se fondre dans la masse sereine des prêtres. Le géant était très content de cette apparition fortuite, il n'allait certainement pas la lâcher ; en plus, c'était elle qui l'obligeait avec sa petite main à retenir son bras, si ce n'est pas mignon tout ça.

" Comment oublier Fille-Funèbre ? Je me disais bien que "Chatouilleuse" ne t'allait pas. Tu tombes vraiment bien, je commençais à me lasser du paysage. Il rit brièvement, une suite de râles rauques bien virile, en adéquation parfaite avec cette montagne de muscles. Je me porte bien sinon, et toi ça va ? Tu as bien changé dis-donc. Il la regarda plus attentivement. C'est que ça grandit vite… Petite réflexion au niveau du buste de la Dullahan… Ces jeunes. "

Il n'y avait qu'elle pour rebondir naturellement sur ses surnoms, même à son encontre. A la mention du "Phare", il se rappela de toute leur conversation à Avalon, c'était définitivement une personne dont il ne pouvait pas oublier, tellement elle était réceptive à ses plaisanteries. Quand même, elle se rappelait même d'Oberon sous son surnom donné par le berserker ! Même si Galick comprenait bien qu'elle ne l'appréciait guère, le fameux élémental n'était pas connu pour son envie de faire ami-ami avec autrui. L'espace d'un instant, le géant hésita à lui faire part de la nouvelle qu'il était mort, mais réincarné en tant qu'esprit-compagnon aux services d'une chamane. A la fin de son très rapide constat intérieur, il finit par se dire que ce n'était pas la peine : elle s'en fichait royalement après tout, et elle la nouvelle toute entière la ferait vaciller entre le ravissement et la déception…

Limite elle lui sortait les mots de la bouche. C'est vrai quoi, qu'est-ce qu'un type comme lui faisait dans un endroit pareil ? Le luxe de la petite bourgeoisie lui engrossait bien la bourse, quand on quémandait ses services de bas-étage, mais en soi rien ne le retenait ici… Galick commençait même à douter qu'on le laisse entrer à Tinra, vu sa tronche ils auront l'impression d'avoir affaire à un révolutionnaire de Nobu venu chercher vengeance. Et rien que pour cette perspective, il était déterminé à s'y rendre, avec Julia à ses côtés ça n'en sera que plus amusant. Oh que oui, il tenait à passer un peu de temps en sa compagnie, pour mieux la connaître et, qui sait, nourrir le lien de complicité qui s'était tissé instantanément entre eux.

" Effectivement, le luxe obnubile tellement ces bourges qu'ils se sentent obligés de construire des hauts plafonds, pour se donner des grands airs. Du coup, je passe tranquillement et sans me cogner, pour changer un peu. Il croisa les bras, ricanant légèrement. En vrai, je passe souvent ici pour me faire les poches : ils ne savent rien faire sans se salir les mains, alors je m'en charge pour eux. Je te le dis, je vois rarement des nobles avec des bourses aussi trouées… Il regarda autour de lui, plus particulièrement vers le lien de sa destination de base. Mais cette fois, je voulais plutôt me rendre à ce quartier mystique là, Tinra. Je ne compte pas me convertir hein, je veux juste voir comment ils accueillent des gens comme nous, les sortir de leurs gonds un peu. Tu sais, les religieuses, c'est celles qui gueulent le plus fort. Il remarqua que leur petite conversation atypique attirait un peu les regards, il suffisait alors qu'il tourne lui-même ses yeux verdoyants en leur direction pour que les badauds retournent peinard à leurs occupations. Ça te tente ? A moins que t'avais un autre truc de prévu ; un truc plus marrant, ce sera encore mieux. " C'est vrai qu'il ne débordait pas d'imagination pour le coup, mais qu'importe : il ne voulait pas dire à Fille-Funèbre qu'il voulait la tranquillité dans son coin, parce qu'au final – maintenant qu'elle était là – Galick n'était plus d'humeur à broyer du noir. Secouer ce monde terne, c'était plus plaisant.


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Lun 18 Mai 2015, 20:39

La Dullahan observait le berserker, un large sourire sur le visage, visiblement ravie de le retrouver après de longues semaines d'absence. Il n'avait pas énormément changé, enfin, s'il pouvait changer ne serait-ce qu'une fois dans sa vie, car après tout elle ne le voyait pas grandir. Il était déjà d'une taille suffisante pour surpasser de plusieurs têtes la majorité des personnes vivant sur les terres du yin et du yang et pour elle, qui se trouvait encore plus petite que la moyenne, il s'élevait dans les airs comme aurait pu le faire un arbre millénaire. Elle le fixait, cherchant à se plonger dans son regard quelque peu inexpressif, s'attardant parfois sur les détails de sa mâchoire déformée. Il faisait peur à voir, le pauvre. Mais ce ne serait pas quelque chose de ce genre qui la ferait reculer.

Elle ne se voyait pas non plus le lâcher. Après être partie de chez elle dans une rage contenue, elle n'avait qu'une seule idée en tête : mettre le bordel un peu partout là ou elle passait. Et même si Galick s'avérait un peu plus réfléchi qu'elle en apparence, elle le considérait comme un véritable compagnon de bataille, une épaule sur laquelle s'appuyer.. Ou s'asseoir, vu sa carrure. Tout cela dépendant de son accord, car elle ne se serait pas permise de monter sur lui comme sur un vulgaire canaillou. Elle appréciait qu'on lui porte du respect et donc, faisait de même. « Moi qui pensais que tu m'avais totalement oublié, je dois sous estimer ta mémoire mon cher Galick. ». Elle ne put s'empêcher de rire à son tour. « Je vais bien. Enfin, si on peut dire ça. ». Elle fit une légère pause, avant de reprendre sur sa remarque. « Ce n'est pas ma véritable apparence, mais tu dois t'en douter. Après tout, celle d'avant n'était pas la vraie non plus. ». Elle lui fit ensuite un clin d'oeil. « Si tu es sage, je te montrerais comment je suis sans artifice un de ces quatre ! »

Fille-Funèbre… Il n'y avait que lui pour ainsi la surnommer, mais surtout, qu'elle se laisse faire. Face aux autres, elle aurait sans doute hurlé, maudit à tour de bras sans aucune raison. Elle n'était pas du genre à faire copain-copain avec le premier venu, et si Galick avait attiré son attention, ce n'était pas juste à cause de sa stature exceptionnelle. Certes, personne ne l'approcherait ou ne viendrait l'enquiquiner avec un tel être à ses côtés, mais il n'était pas et ne serait jamais son garde du corps. Il était un ami, tout simplement. Rien de plus, rien de moins. Leur relation se développerait au fil du temps sans qu'elle n'ait à chercher un quelconque moyen d'en avancer le processus. Il ne la connaissait actuellement que trop peu. Elle et toute l'histoire qu'elle traînait s'avéraient trop compliqués à expliquer sur le moment, et elle ne le ferait que s'il en faisait la demande. Pour l'instant, ils s'amuseraient, rien de plus rien de moins.
« Mon pauvre Galick, c'est qu'à d'autres endroits ils ne pensent pas aux gens comme toi ! Ils devraient faire plus attention à ceux qu'ils accueillent. Libre à tous et tous égaux, mes fesses. ». Elle ne put s'empêcher de rire. Tout cela était si ridicule, si farfelu, si peu crédible.

Pourtant, elle s'y plaisait, s'y enfonçait avec joie, refusant toute idée de se détacher de leur excentricité grotesque. L'idée d'être mercenaire dérangeait un peu la Morte, car elle ne se voyait pas se salir les mains pour quelqu'un d'autre, mais le Géant vivait sa vie comme il l'entendait et elle n'avait aucun commentaire à faire là dessus, mis à part sur la lâcheté légendaire de ses commanditaires. « C'est vrai que tu n'as pas une tête à faire de la couture pour les bonnes femmes dans le coin, ou à vendre des fruits et légumes. Quoique, ce serait plutôt drôle que tu te lances dans un commerce quelconque. ». Un sourire apparut alors sur son visage détraqué, le déformant au passage. Elle l'imaginait parfaitement, derrière son petit stand, complètement avachi de peur de tout détruire sur son passage, de petites aiguilles entre les doigts. Une véritable fée du logis !

Les religieux.. Pour tout vous dire, la Dullahan ne comprenait pas vraiment le délire de ces personnes là. Tout du moins, elle comprenait la Religion, savait que les Aetheris existaient véritablement et n'en doutait point. Mais devenir fou au point de se lancer dans de pareils cultes la dépassait complètement, et elle n'en tirait aucun profit. Quoique, quand on donne la foi à quelqu'un, il est capable de n'importe quoi. A l'idée de voir le Colosse se convertir, elle le vit vêtu d'une toge de bonne sœur et dut retenir son rire une nouvelle fois. Poussant un long soupir, elle se calma. « Alors comme ça tu veux aller provoquer un petit pan de la société qui se met volontairement à l'écart dans le seul but de s'assurer le Salut plus tard ? Quel machiavélique homme tu fais. ». Ironie, quand tu nous tiens. « Ne me demande pas de t'accompagner, voyons. ». Ce n'était pas une question. Lui tendant la main, elle prit la sienne sans lui laisser le choix, posant le contraste entre la silhouette de leurs deux corps, l'une complètement géante, l'autre incroyablement petite et frêle, mais s'emmêlant dans une symbiose étrange, presque effrayante.


Une fois qu'ils furent arrivés à Tinra, la Dullahan s'attarda sur les environs, curieuse de découvrir la folie de ces religieux ou plutôt, fanatiques dérangés, car la différence est à faire sans attendre. Elle vit passer devant elle des prêtres se tenant droit comme des piquets, et des jeunes femmes restant bel et bien loin de la compagnie des hommes, cherchant à s'instruire et à prier dés lors que l'occasion se présentait. Elle croisait seulement les doigts pour que l'on ne tente pas de la convertir. Oh, non pas pour qu'on vienne la déranger. Mais dans l'intérêt de celui qui viendrait lui chercher des noises. Lui qui croyait à la félicité, à la gloire d'un Dieu se retrouverait dans une situation bien singulière s'il se voyait maudit ou si les circonstances de sa mort lui apparaissaient clairement. Les pauvres n'auraient alors plus aucune raison de vivre. « Tu les trouves pas trop drôle avec leurs toges bizarres ? ». Puis des cris retentirent, ceux d'une femme, aigus et transperçant les oreilles fragiles de la jeune femme..

Tout d'abord, elle n'en fit rien, se contentant de papoter avec le Géant. « Si ils sont sympas, ils auront aussi fait un plafond suffisamment haut pour que tu puisses passer. Après tout, ils voient tout en grand ces religieux, si c'est pour leur Dieu à la noix.. ». Elle se permit de baisser légèrement la voix à cette dernière réflexion, ne souhaitant pas s'attirer les foudres d'un fanatique qui passe. Mais les cris retentirent à nouveau, et elle ne put se contenir. « Mais elle va arrêter de nous casser les oreilles celle-là, j'te jure, je vais l'encastrer dans un mur ! ». Et nul doute que si elle lui tombait sous la main, ce ne serait pas que des paroles en l'air.
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Sam 13 Juin 2015, 15:14

Enfin faire des trucs déments en bonne compagnie, cela lui avait terriblement manqué. Galick savait que lui et Julia pouvaient se livrer à des insanités pareilles, ils étaient en quelque sorte les moutons noirs de leur groupe respectif, et chaque parti était réceptif à l'humour de l'autre. Cette réunion, c'était en quelque sorte ce qui concrétiserait leur duo de choc. Le berserker avait bien hâte de voir ce que la Dullahan était capable, ainsi n'avait-il pas pu être capable de l'oublier, contrairement à ce qu'elle pouvait croire. Peut-être oubliait-il les noms, mais les personnes en elles-mêmes, ça non, pas trop en tout cas. Julia brillait suffisamment pour qu'elle éveille un bout de mémoire dans son solide crâne. Et fort heureusement qu'elle y parvenait, étant donné que ce n'était pas sa véritable apparence qu'elle arborait, ni avant. Galick n'était pas très malin, mais ce genre d'informations lui faisait comprendre qu'elle était plus vieille que ce qu'il pensait… Et d'une certaine façon, il avait hâte de la découvrir définitivement, comme si c'était un privilège.

" Pour être sage, ça… Il était calme d'ordinaire, mais bien droit sur lui, c'était un poil différent. Crois-moi que tu en auras envie, de te dévoiler. " Il ricana, la petite provocation cachait toutefois la possibilité qu'il livre également ses secrets.

Tout cela l'emballait un peu à vrai dire, il était toujours captivé par les femmes et leur part de mystère. Pas étonnant de la part d'un berserker, peuple fier mais exclusivement masculin, tant qu'on assassine les frêles petites filles avant qu'elles n'ouvrent les yeux sur ce monde dépravé. Galick voyait donc ces créatures d'un bon œil, après tout, malgré leurs nombreuses disparités physiques évidentes, Julia et lui se ressemblaient beaucoup. Et les Aetheri étaient témoins comme quoi leur complicité était extrêmement solidifiée.

Que ce soient par les gestes ou les dires, Fille-Funèbre abondait toujours dans le sens du géant. Ils pouvaient parler des nobles et de leur goût au luxe qu'ils débattaient sur l'égalité précaire des différentes représentations raciales. Ils étaient deux marginaux, ils ne pouvaient pas se fondre dans la masse de Pabamiel, et c'était précisément ça qui l'amusait. Sans parler du fait que Julia était préoccupée par le berserker, c'était rare qu'on s'attarde sur son cas, son handicap ; Oreilles-Coupantes s'y était mis aussi récemment, à croire que la mort l'avait ramolli, paradoxalement à ses excès de colère qui étaient toujours présentes. De même, la Dullahan était toujours partante pour le narguer un peu sur son apparence, tellement vrai dans un sens…

" C'est vrai pour les bonnes femmes, je ne les aborde pas pour faire la couture. Ce n'est pas mon sens de la précision qui les attire. Mis à part celles qui fuient, il y avait parfois des surprises. Si un jour j'ouvre un commerce, tu seras aussi de la partie : je serai le gérant, et tu seras ma petite vendeuse derrière le comptoir, ou dans l'arrière-boutique, avec moi, à conspirer contre le monde. " C'était tellement débile ce qu'ils se racontaient, ils n'étaient même pas autour d'une pinte !

C'était tellement enfantin qu'ils avaient vite fait d'attirer l'attention ici. Galick pesta dans sa tête contre l'étroitesse de ces badauds, ils devraient boire plus souvent et moins réfléchir avec leur épaisse matière grise… En tout cas, il voulait bien les remettre à leur place, et ce sera plus amusant à Tinra, où là les esprits étaient encore plus refermés, car fixés sur une idée précise : la religion. Comme il s'y attendait – et espérait – Fille-Funèbre fut tentée. Après une petite ironie bien sympathique, le duo improbable gambada vers leur destination. Le berserker s'amusa tout le long du chemin à épier les réactions des passants : d'un point de vue extérieure, ça devait être très troublant de voir une telle différence de tailles entre deux protagonistes qui se tiennent la main. Une belle histoire comme on s'y attend pas. Un petit rire entre ses dents ponctua cette réflexion.

Tinra se dévoila alors aux maléfiques personnes qu'ils étaient. Ils n'avaient rien à faire, ce devait être ce que chaque tête pensante se disait à leur passage. Galick s'attarda tout de même sur l'architecture particulière : c'était fichtrement bien foutu. A croire que seuls les plus fous pouvaient s'offrir les plus beaux endroits, ce qui en soi ne l'étonna pas trop après mûre réflexion. Julia lui fit remarquer les toges, ça c'est vrai que c'était un sacré phénomène.

" Je ne pensais pas voir un jour des hommes en robe… " Il aurait bien voulu disserter davantage sur cet aspect, mais des cris commencèrent à leur briser les tympans.

Ayant des oreilles d'alfar, cela aiguisa son attention. Il savait qu'ils beuglaient pas mal lors de leur cérémonie, mais pas aussi fort normalement. Enfin, le berserker n'en savait trop rien et finit par ignorer le tout lorsque Fille-Funèbre discuta avec lui. Il croisa les bras pour essayer de faire fi des hurlements fanatiques, trouvant cela amusant qu'ils pouvaient rebondir sur le sujet des plafonds : c'était tellement vrai ! C'est limite elle lui ôtait les mots de la bouche avant qu'il n'ait eu le loisir de les avoir sur le bout de langue. Cette hilarité se dissipa soudainement lorsqu'elle-même fut dérangée par ce vacarme.

" C'est nous qui sommes censés crier comme ça ! " Avertit-il, assez fort, mais pas plus que la dérangée.

A bien y réfléchir, tout cela n'était finalement pas si normal. Il remarqua l'agitation des autres religieux, quelque chose clochait bien ; et ce n'était pas la cloche de Tinra dans ce cas de figure. Après cette blague vaseuse qu'il se garda bien de faire, Galick sut que le calme de l'endroit semblait mis à mal et qu'on allait sûrement devoir appeler à la rescousse des chevaliers blancs pour tirer cette affaire au clair. A cela, un gars en robe s'approcha d'eux, il le vit arriver à des kilomètres. Oh mon pauvre, tu as mal choisi tes sauveurs. Sa mâchoire déformée et le regard démoniaque de Fille-Funèbre ne l'arrêta point dans sa course.

" Vous êtes de la milice ? Il se trompait lourdement, à croire que son dieu l'aveuglait. Aidez-nous s'il vous plait, c'est une jeune fille qu'on a recueillie, bouleversée à souhait. Elle parle dans un dialecte qui nous est inconnu, on ne parvenait pas à l'apaiser dans ses tourments. On pensait que c'était peut-être la drogue, mais… On a dû se fourvoyer. Un autre gars en robe accourut vers eux, essoufflé et effrayé.
- Elle l'a poignardée ! Elle l'a poignardée, je l'ai vu ! Ô Aetheri !
- Ils passent leur temps à beugler, ici... Le frère mit du temps à se calmer grâce à l'autre religieux, pour lui faire cracher le morceau comme quoi la folle dingue a poignardé l'une de ses protectrices et qu'elle séquestre maintenant les autres.
- Miséricorde ! Il nous faut de l'aide ! Implora le vieil homme, Galick se tourna vers Julia en les pointant du pouce.
- T'as entendu ? Ils nous laissent la chance de frapper une bonne sœur.
- Je n'ai jamais dit ça ! Ils se perdirent dans des indignations presque aussi assourdissantes que la folle dingue. Galick fixa Julia quelques secondes, l'air ennuyé…
- Tss, je n'aime pas qu'une femme crie alors que je ne lui ai rien fait. Au moins cette déclaration les fit taire pour qu'ils balancent leur verdict. On s'en occupe ? " Parfois, quand il faut y aller, il faut y aller.


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Dim 26 Juil 2015, 22:05



« Oh, aurais-je titillé tes instincts de mâle, Galick ? ». Un sourire malicieux arqua les lèvres de la Morte, tandis qu'elle balayait sa longue chevelure blanche derrière son dos dans un mouvement d'élégance rare qui lui siait pourtant à merveille. Ses pas, légers, la poussèrent contre le torse musclé de son compagnon, qu'elle finit par quitter tout aussi rapidement, le laissant sur sa faim si seulement cette approche avait pu lui faire quelque chose. Dansant presque, elle s'éloigna. « Je ne me dévoile pas à n'importe qui. ». Elle n'insinuait rien, absolument rien. Pas même qu'il n'était pas assez important à ses yeux, pas assez glorieux pour bénéficier de ce privilège qu'elle n'offrait qu'à trop peu de personnes. D'ailleurs, pouvait-elle réellement caractériser cette apparence de petite fille au visage enfantin, à l'allure bien peu menaçante, comme son véritable visage ? Non. Elle ferma les yeux, se laissant bercer par sa propre imagination, se voyant à nouveau sur le pont d'un bateau, fière, son chapeau vissé sur le crâne d'où ressortaient deux splendides oreilles de fennec noires. Un fennec noir, un simple paradoxe qui suffisait amplement pour exciter les foules à son sujet. Une pointe de nostalgie la gagna, tandis qu'elle relevait la tête vers le ciel bien peu menaçant. Les tempêtes lui semblaient à présent bien lointaines, et l'air marin lui manquait terriblement. Elle secoua la tête, en dégageant ces pensées qu'elle considérait à présent comme néfastes. Pourquoi regretter ?

Elle regarda ses mains, avant de sourire à nouveau. Une nouvelle vie lui était offerte, et rien ne l'empêchait de se plonger à nouveau dans la piraterie. La présence de Mircella ne l'avait jamais contrainte à quoi que ce soit, et si elle désirait véritablement quelque chose, elle finissait toujours par l'obtenir. Julia était une femme de pouvoir, minime certes, mais qui ne cessait de grandir dans l'ombre, la rendant encore plus dangereuse, la transformant en une rose aux épines acérées que nul n'aurait su éviter. Les mystères que pouvait cacher le berserker intriguait tout autant la jeune fille qui se garda pourtant bien de le lui faire remarquer. L'attention était sur elle à cet instant présent et pour rien au monde elle ne l'aurait transféré à quiconque. Observant une nouvelle fois la carrure de son jeune ami, elle ne put retenir un très léger rire cristallin de sortir de sa bouche, s'imaginant dans l'apparence qu'elle avait sans aucune once de magie à ses côtés. Il était purement et simplement géant. Gigantesque, terrifiant. L'épiderme de la jeune fille fut parcouru d'un milliers de frissons d'excitation, dés lors qu'elle les voyait ensemble, voyageant dans ces terres hostiles, faisant régner leur propre loi. Tout cela lui donnait des ailes, la poussait dans un état de transe auquel elle n'accédait que trop rarement pour que cela soit convenablement apprécié. Elle allait toujours, sans cesse dans l'excès, ne sachant comment s'arrêter, et ne voulant par ailleurs pas essayer de le faire. L'abus faisait parti de sa personne, la constituait. Elle était un mélange de tout ce que les hommes avaient pu faire de pire et de meilleur dans le même temps.

Le surnom dont l'avait affublé le géant lui plaisait énormément, car il la représentait complètement. Et dire que toute cette relation n'était partie que d'une bousculade au beau milieu d'Avalon ou elle attendait sa maîtresse, son retour de la Coupe des Nations qu'elle préparait depuis tellement de temps.. Ah, tout cela avait bien changé. A présent, Mircella gouvernait les elfes d'une main de fer et elle, se plaisait dans sa liberté nouvellement conquise. Elle brûlait d'en découvrir plus, et jouissait de ne plus avoir à supporter la présence du démon qui vivait à présent à leurs côtés, enfermé entre quelques murs de la demeure de l'être sylvestre, condamné à y passer le reste de sa misérable vie si seulement Julia n'y mettait pas un terme avant. Elle savourait l'idée seule de mettre fin à sa vie, de le voir gémir, la supplier. C'était sûr d'arriver, mais seul le temps lui dirait quand. En attendant, elle n'en ferait qu'à sa tête, ravierait ceux qui l'aimaient, et se noierait dans une satisfaction personnelle presque trop grande pour entrer dans le cadre du raisonnable.

« J'ai cru remarquer que la couture n'était pas vraiment ton truc. Quoique, ça m'amuserait de te voir essayer de te débrouiller avec des fils étant donné la grandeur de tes mains et de tes doigts. ». Ce serait tout simplement peine perdue et ridicule. Mais c'était suffisant pour l'amuser. « Toi ? Me gérer ? ». Elle rit alors encore plus ouvertement. Comme si quelqu'un pouvait la dominer. C'était si risible. Et ce qui la faisait encore plus rire, c'était d'imaginer la chose. Elle se calma doucement, reprenant son air fourbe habituel. « Tu serais dans l'arrière boutique en train de flâner pendant que ta jolie petite vendeuse attire les clients pour mieux les arnaquer et prendre le dessus, c'est bien ce que j'ai compris ? ». Elle replaça une mèche de ses longs cheveux blancs dans son chapeau, afin que rien n'en dépasse. « Tu sais quoi ? Ce n'est pas forcément une mauvaise idée. Ca pourrait même être pas mal amusant si on y réfléchit. ». Cela méritait d'être pensé, et repensé jusqu'à ce que cela donne quelque chose d'assez convaincant pour qu'ils se lancent dedans sans même réfléchir. Ce n'était tout simplement pas logique, et c'est ce qui la stimulait, tout simplement. Comme quoi il était parfois sensé d'être insensé.

« Tu porterais une robe pour moi ? ». Malgré son air enjoué, Julia tentait de se donner une mine sérieuse, avant de ne plus pouvoir contenir son rire. Elle n'avait pu retenir son imagination de partir dans tous les sens, imaginant le berserker dans des vêtements bien plus que légers. « Tu serais plus séduisante et ravissante que moi, j'en suis sûre ! ». Elle dégagea ensuite cette pensée de son esprit, retournant à leur première priorité. L'idiote qui hurlait à s'en casser la voix des choses sans queue ni tête, agressant les passants qui avaient l'audace de se profiler dans son champ de vision. A croire que la religion pouvait véritablement rendre fou. Voilà pourquoi la Dullahan ne croyait en rien à part sa propre puissance, sa propre conviction. Elle se faisait elle-même confiance et cela s'avérait largement assez pour que sa vie se déroule comme elle le désirait. Le vacarme la dérangeait cependant, titillait son ouïe jusqu'à presque la brutaliser, et elle ne pouvait laisser cette idiote continuer à vociférer sans raison. Julia détestait la justice, mais avait son propre sens de l'ordre.

Aux remarques de celui qui les pensait être ses sauveurs, Julia dut contenir son envie d'exploser de rire.. jusqu'à ce que ce ne soit plus possible. Elle se contenta alors de lui rire au visage. « Nous, de la milice ? ». Elle devint tout à coup plus sérieuse, s'approchant du fanatique dangereusement. « Tu m'as bien regardé, mon gars ? J'ai une tronche à faire régner la loi dans votre ville à la noix ? ». Puis elle se recula, croisant les bras, poussant un long soupir. Cette situation l'amusait autant qu'elle l'exaspérait, et c'était déjà en soi un exploit de provoquer en elle deux émotions qui ne concordaient pas. Frapper une bonne sœur.. Si cela pouvait lui permettre d'arrêter de beugler dans la rue, alors elle accepterait avec grande joie. Sans compter que la violence gratuite faisait définitivement parti de ses loisirs favoris. « Avec plaisir. Si je l'attrape je vais lui passer l'envie de faire ch*er la populace. Enfin, surtout moi en fait. ». Car les habitants de Pabamiel ne lui importaient que trop peu. La cité pouvait brûler le lendemain que cela ne la toucherait point. « Elle ne t'a pas rien fait, Galick. Elle te dérange et surtout... ». Elle alla se lover contre lui, saisissant son bras dans ses petites mains. « Elle ME dérange. ». Cherchait-elle à l'apitoyer ? C'était inutile. Ses beaux yeux doux ne serviraient à rien, car Galick était évidemment de la partie sans même qu'elle ait à demander. L'invitant à la suivre, elle s'approcha sournoisement de la folle, se plaçant dans son dos. « Mais vous êtes dingue, l'attaquer de front ? ». « La ferme toi. Tu vas nous faire repérer, on t'as pas sonné. On te rend service déjà alors sois sympa et retourne prier dans ton coin pendant qu'on se tape tout le sale boulot. ». Indigné, ce dernier recula de quelques pas avant de s'éclipser on ne sait ou. « Un boulet en moins. ». Un sourire arqua ses lèvres. La Morte s'approchait discrètement de sa proie, quand tout à coup elle s'arrêta. La demoiselle balançait sa dague dans tous les sens. Elle était tout simplement imprévisible, et l'on ne pouvait l'attraper sans se prendre un coup. C'était le risque. Se jetant sur la silhouette de l'inconnue, elle la saisit par la taille, cherchant à la bloquer, avant de se prendre un léger coup de sa lame sur le poignet, qui saigna légèrement. « Tu veux jouer à ça ? ». Plongeant son regard dans le sien, elle lui transmit alors les circonstances dans lesquelles elle allait mourir, et la sentit se calmer quelques secondes, avant de s'animer de plus belle, la jetant sur le côté brutalement. La Dullahan commençait à rager intérieurement, tandis qu'elle se relevait en s'agrippant à un mur. Ses genoux étaient écorchés, et un maigre filet de sang sortait de sa bouche. Ses yeux pétillaient et bientôt ses membres se mirent à trembler. Si personne ne l'arrêtait, elle mettrait toute la ville à feu et à sang. C'était un pouvoir à double tranchant.
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Latone
Jeu 06 Aoû 2015, 17:18

Leur petit manège était une véritable, un tango soigneusement illustré à chaque pas. Ils étaient des brutes, mais des brutes qui savaient exactement ce qu'elles faisaient, et seuls ces deux là pouvaient se targuer de comprendre leur propre démence. Dérision totale, clin d'œil à l'autre, avenir impensable, tous les sujets qui pouvaient les amuser étaient passés au peigne fin. C'était pour ainsi dire assez rare que Galick s'amuse autant à converser, jadis seules les personnes ivres lui tenaient bien compagnie car ils étaient assez fous pour livrer leurs pensées les plus folles. C'est un état d'esprit que le berserker avait perdu fort longtemps, à croire que traîner avec une Dullahan aussi atypique lui faisait reprendre son vieux manteau. Où cela les mènera ? Galick en était indécis, mais il ne se tracassa pas plus que ça ; après tout, à eux deux, ils étaient invincibles.

Le dévoilement, le commerce et la robe, ce n'étaient que des mouvements de jambe, des étapes dans leur jeu de coopération. Néanmoins, Galick avait l'étrange intuition de tenir quelque chose, comme s'il trouvait du sens dans l'insensé. Après tout, c'étaient des projets d'avenir balancé sur le ton de la plaisanterie, mais le géant n'avait justement pas de projet en tête. Il ne s'était pas converti en mercenaire par passion, il ne rôdait pas pour le plaisir des yeux. Vraiment, il voulait espérer que tous ces mots symbolisaient quelque chose. Maigre espoir cela va sans dire, mais il n'avait rien à perdre, surtout avec les petites attentions de Julia. Malgré sa grande taille, elle n'était réticente à l'idée de le cajoler un peu, ce qui le faisait rire intérieurement ; pas de moquerie bien sûr, mais de l'acceptation, avec une pincée de gêne. Ouais parce que bon, ce n'était pas tous les jours qu'un aussi petit être le colle ainsi comme s'il était un gros nounours. Autant en profiter !

Mais ce n'était vraisemblablement pas encore l'heure des vacances. La démente de Tinra – ainsi la surnommera-t-il – empiétait beaucoup trop sur leur moment ; la mélodie coupée et la danse interrompue, Galick était tout simplement redevenu l'homme à tout faire, avec la meilleure compagne qu'il pouvait espérer. Tout le long de ce bordel irritant, il resta le bras croisé, à écouter la détresse des religieux et les attaques de Julia ; il hésitait à décider lequel des deux était le plus drôle. Par contre, ce qui l'était indubitablement, ce fut lorsque la défunte lui fit les yeux doux. Là, son rire lui échappa tout simplement dans cette marée de supplices. Ses yeux verdoyants profitèrent d'abord un peu du spectacle – les petites mains sur son imposant bras donc – avant de répliquer avec tact.

" Et après on dit que ce sont mes instincts de mâle qui sont titillés ? " Ils jouaient sur la même longueur d'onde après tout, autant rendre la monnaie de sa pièce avec classe.

Imaginer Julia luttée contre ses propres instincts en sa présence l'amusait beaucoup, c'était un jeu de séduction énormément improbable pour être vrai, mais clairement jouissif ! Galick en oubliait presque "l'urgence" de la situation tellement c'était rigolo. Mais bon, les cris stridents de la démente eurent tôt fait de le ramener brutalement dans la réalité. De même, la Dullahan prit les devants, l'invitant à la suivre prudemment. La discrétion était loin d'être une de ses qualités, mais le berserker fit de son mieux pour ne pas détruire la couverture de la jeune femme… contrairement aux boulets qui s'occupaient de cet endroit censé être calme.

" On ne sait qu'attaquer de front. Répondit d'abord le géant, car c'était la vérité, pour le reste c'est la défunte qui fit en sorte d'éloigner le nuisible. Je me sens léger comme une plume. " Rajouta-t-il au sarcasme de Julia, en toute discrétion bien sûr.

Pour le reste, il était évident pour les deux complices que Galick jouait le rôle de secours, en cas de pépin. Julia était plus rapide que lui et une action immédiate était recommandée en cet instant. Ainsi donc, le berserker resta d'abord en retrait, observa la scène se dérouler rapidement sous ses yeux ; il avait une vue imprenable sur le crêpage de chignon des deux filles. Au début c'était relativement amusant, mais il fallait bien que ça se corse lorsque le sang commença à couler. Pas de toute, la religieuse était folle à lier, ses gestes n'avaient aucun sens et ses coups partaient un peu n'importe comment. C'était tellement aléatoire que la lame ne pouvait que traverser un moment ou à un autre la chair de Julia. Et quand cela arriva et que les évènements se compliquèrent pour elle, eh bien le géant ne vit que comme option d'intervenir directement ; puis bon, comment pouvait-il intervenir autrement ? Sa stature eut au moins pour effet d'intimider pas mal la folle sur le moment et Galick savait que ce n'était qu'une question de temps. Alors il lui choppa le bras, assez fort pour qu'elle lâche son arme. Ceci fait, il la prit entre ses deux bras pour la calmer. Mais la dégénérée était assez instable, même les bras immobilisés elle s'en remettait à ses talons pour frapper le colosse. Il soupira tellement cette scène était ridicule, on aurait dit un paternel qui tentait de calmer son adolescente de fille.

" Allons, allons, ce n'est pas tous les jours qu'on voit le monde d'aussi hau— La prudence devait être de mise, Galick avait fait l'erreur de ne pas y être préparé : grâce à on ne sait quel ingénieuse idée, la démente avait put frapper là où ça faisait mal, très. Ugh. " Fut l'unique son qui sortit de sa bouche au même moment où le coup fut porté et qu'elle fut libérée. C'était la dernière fois de la soirée qu'il soulevait une fille dans ses bras.

Dans la confusion, la démente de Tinra put s'échapper d'ici, son cri continu s'éteignit plus loin, au point qu'on ne l'entendait plus. Là où ce devait être un soulagement pour leurs tympans, les nerfs des deux compères étaient mis à rudes épreuves. En rassemblant beaucoup de volonté, Galick ne porta pas ses mains pour masser ses parties atteintes, mais sa démarche pour rejoindre Julia laissa à désirer. C'était un très gros – en toutes proportions – point faible qu'on lui avait touché, il ne risquait pas de s'en remettre de si tôt. Une fois à portée de la Dullahan, il porta machinalement son imposante main sur sa frêle épaule, la tirant involontairement de sa folie autodestructive. D'une voix plus fluette que d'habitude, il annonça avec le plus sérieux possible :

" On a un compte à régler… avec elle. Il se racla la gorge pour éviter de se ridiculiser davantage, c'était assez gênant pour aujourd'hui. Les deux autres prêtres revinrent à la charge, croyant certainement qu'ils avaient fait correctement le boulot.
- Où est-elle ? C'est sa dague par terre ?
- Au moins ne s'en servira-t-elle plus jamais. Il ramassa le couteau, mais peina à localiser la propriétaire, sûrement loin de Tinra à présent et en train de persécuter d'autres victimes dans un quartier voisin. Une fois remis de ses émotions, il darda les deux gusses, sans lâcher Julia… parce qu'il avait vraiment mal et qu'il avait besoin d'un soutien, aussi maigre soit-il.
- Pas de doute, elle est démente, votre protégée. Vous êtes sûrs que ce n'est pas la drogue ?
- Aucun doute, nous l'avons vu sevrée durant plusieurs jours.
- Je ne m'y connais pas du tout en trouble mental mais ça c'était quelque chose… Je paris un maléfice. La déclaration fut spontanée, si naturelle que c'en était presque troublant de sa part.
- Vous… vous avancez peut-être un peu trop en besognes. Mais… ma foi, c'est une possibilité.
- Dans tous les cas… Il fit beaucoup d'effort pour se remettre droit, sans trahir la moindre souffrance, même si toute sa virilité hurlait à l'agonie. On doit la retrouver et l'arrêter, façon… bondage. Le mot écœura les religieux et cela le fit sourire, intérieurement. Sa main glissa depuis l'épaule de la Dullahan pour finir sur son petit bras ; il préférait garder encore un peu le contact, il n'était pas aveugle au point de ne pas remarquer qu'elle aussi avait été très atteinte par ce qu'elle venait de subir. Allez ma jolie petite vendeuse, on y va. Mais doucement… ça chatouille encore un peu. " A croire que depuis le début, ce n'était pas Julia la Chatouilleuse, qui l'eut cru ?


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Lun 05 Oct 2015, 15:18


Le sang de la blanche bouillonnait dans ses veines, comme devenu incontrôlable. Elle le sentait glisser contre chacune des parois de son épiderme, s’y reflétant dans des battements de cœur que l’on aurait pu comparer à de vifs coups de tambours portés avec une animosité que l’on ne retrouvait nul autre part que chez les plus hostiles prédateurs. Elle sentit sa gorge se serrer de par la colère qu’elle ne parvenait pas à exprimer et qui s’entassait dans son esprit jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus l’expulser, qu’il ne se transforme qu’en une boule d’énergie qui déferlerait sans gêne sur le premier qui se mettrait sur son chemin, quand bien même il pourrait s’agir d’un innocent. Un sourire malsain arqua les lèvres de la Défunte. Qui, dans cette vie, dans ce monde, pouvait se dire innocent par ailleurs ? Sur ces terres où chaque vie est sacrée, où écraser un simple jardin peut être synonyme de détruire la vie d’une Fae ou chasser un animal pour sa survie est un véritable meurtre envers un Bélua qui mérite d’être puni. Oh, personne. Nous avons tous du sang sur les mains, et pour cause. La seule chose qui nous différencie véritablement, c’est les intentions avec lesquels ces actes sont perpétrés. Mais le pardon est impossible à donner, à qui que ce soit.

Personne n’est tout blanc ou tout noir, et une vision aussi manichéenne n’était possible que dans les esprits les plus mal habiles, ce qu’elle ne doutait pas d’être le cas de son interlocutrice qui hurlait à s’en déchirer les poumons. Elle se démenait dans tous les sens, refusait d’entendre raison, si tout du moins on essayait de la lui rendre. Julia n’avait jamais réellement été du genre raisonnable. Elle n’agissait que dans son propre intérêt, où s’amusait en compagnie des autres, tout en gardant son véritable but bien en vue. Elle ne se trouvait pas en ces lieux pour le plaisir, oh, loin de là. Cela se lisait uniquement dans son regard, dans la manière dont elle se tenait. Pourtant, dans sa haine, dans cette envie de vengeance qui la démangeait et faisait trembler ses jambes malgré elle, l’on sentait une élégance, une certaine classe qu’elle se forçait à maintenir en place. Si elle était une combattante redoutable et une magicienne à présent confirmée, elle n’en restait pas moins une Dame. Une ancienne pirate, certes. Mais elle se souvint avec douceur que lors de ses raid, elle gardait la tête haute. Du sang sur les doigts, une arme entre les mains, un large sourire sur les lèvres, mais une grâce sans pareille.

Julia était terriblement irritée par ce comportement insupportable qui se profilait juste devant ses yeux presque blasés d’une telle stupidité. Certes, elle connaissait les religieux parfaitement odieux, et bornés dans leurs idées préconçues des Dieux, mais quand même. Elle poussa un léger soupir, tandis qu’elle se rappelait vaguement de la venue de Phoebe juste devant sa maîtresse. Deviendrait-elle encore plus folle si elle venait à lui confier cette rencontre parfaitement incongrue ? Si elle daignait encore y croire… Cette pensée traversa l’esprit de la jeune femme, qui, si elle hésita pendant quelques secondes à taquiner la grande folle, se détourna bien vite de cette idée. Cela ne servait à rien de l’enflammer encore plus, de tenter le diable, car après tout, c’était Elle, le Diable. Pour l’instant, elle demandait intimement l’aide du Géant qui la fixait, presque moqueur. Elle se fichait bien qu’il puisse se permettre de rire de la situation car, si elle la renversait complètement, alors cela aurait été sa propre réaction. Elle ne pouvait lui en vouloir, et tout simplement, elle n’avait pas le temps de lui en vouloir, de se prendre la tête pour une idiotie pareille. Certains se vexaient pour pas grand-chose, elle, faisait de grandes choses  sans pour autant se vexer. Comme quoi.


Elle observa le Titan de Pierre attraper la folle entre ses bras afin de l’empêcher de se mouvoir comme elle le désirait, de s’échapper tout simplement, comme l’aurait fait un père avec sa fille alors que cette dernière tentait le pire. Si d’habitude elle se serait mise à rire et se serait moquée, la Blanche n’en fit rien. Elle se contentait de tenter de se calmer, posant une main sur sa poitrine ou elle sentait son cœur s’agiter dans tous les sens, remuer jusqu’à vouloir défoncer les parois de sa cage thoracique comme un oiseau désirant retrouver sa liberté à tout prix, où plutôt un tigre tentant de s’échapper des griffes de ses agresseurs. Une bête complètement féroce, prête à tout pour se défaire de ses assaillants qui se trouvaient être en ce moment ses propres pulsions. Posant une main sur le mur une nouvelle fois, elle s’y fit glisser afin de remonter doucement la pente quand elle entendit un gémissement s’échapper de l’entre ouverture des lèvres du Géant. Relevant les yeux, à peine intéressée par ce qui avait bien pu arriver, persuadée que tout se passerait bien, elle ne put retenir un éclat de rire, alors que du sang coulait de sa bouche en un maigre filet. « Elle est pas si débile que ça faut croire, elle vise bien la garce ! ». Pour n’avoir fréquenté presque que des hommes lors de son ancienne vie, Julia connaissait cette astuce comme sa poche pour l’avoir expérimenté des tonnes et des tonnes de fois. Parfois, la force d’un homme ne réside qu’en cet unique point, et il suffit d’y donner un coup pour les voir s’effondrer de tout leur poids, mais ce qui était encore plus drôle en cet instant présent, c’est que l’image virile du Géant venait d’être détruite à jamais.

Cependant, malgré son rire qui se voulut profondément sincère, elle sentait son cerveau se détraquer comme une vieille horloge, et son corps ne plus soutenir ses excès devenus trop fréquents à son goût. Julia était complètement déglinguée. Elle ne se reconnaissait plus, mais quelque part, ce n’était pas si désagréable de se retrouver dans cet état de folie destructrice, de cette démence qui l’envahissait de part en part, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus que meurtre et colère. Ses doigts, encore tremblants, purent retrouver un semblant de calme dés lors que la main du géant se posa sur son épaule, alors qu’une voix de gamine avait remplacé ses intonations rauques et terriblement terrifiantes. « Sérieux.. Sérieux, si j’étais pas aussi en rogne, j’aurais choppé le miroir de Lucidée pour enregistrer ce moment et te le refoutre dans la face dans quelques années. ». Elle laissa une gerbe de sang s’échapper de l’entre ouverture de ses lèvres, avant d’atterrir sur le sol. « Faut qu’on la choppe.. J’te jure, faut qu’on la choppe.. ». La Blanche peinait à tenir en place et se fichait bel et bien de la présence des religieux qui tentaient de trouver une autre explication que celle que le berserker leur donnait. Dans un élan de rage, elle entreprit de leur faire la fermer. « Mais vous comprenez pas ? Vot’ gamine elle est timbrée ! Si je l’attrape, sa dague, je vais la lui faire bouffer au véritable sens du terme, et je peindrais une toile avec ses tripes que j’exhiberais en plein dans votre foutue église ! ». Julia semblait si en colère qu’on aurait pu l’entendre grogner, tandis qu’elle se retournait, essuyant le filet de sang qui coulait de ses lèvres.

Le duo commençait alors à s’éloigner, tout doucement, des religieux qui les regardaient de loin, se demandant probablement s’ils avaient bien fait de laisser partir deux parias comme eux. Cependant, ils sentaient que s’ils tentaient de les rattraper, ils se prendraient un mur. Ils étaient, comme la démente, de ceux que l’on ne pouvait raisonner. Retrouvant petit à petit son calme, la Dullahan crut bon, non pas de s’excuser, mais d’expliquer en détail son ressenti. « Je vais la retrouver et lui tordre le cou, Galick. Lui tordre le cou. ». Se concentrant pendant à peine quelques secondes, elle fit apparaître des chaînes entre ses doigts encore écorchés par la bataille. « Elle n’attaque qu’en faisant des coups bas. Cette nana n’a aucun p*tain de mérite, et se contente d’esquiver en balançant des armes dans le vide. ». Elle reprenait du poil de la bête, indéniablement. La Dullahan se tenait en tant que féroce traqueur, en tant que chasseur qui ne cesserait point de se battre jusqu’à ce que l’autre s’éclate sur le sol. Elle perdait de vue l’idée qu’ils devaient la ramener en vie. « La soigner.. la soigner.. Un maléfice.. Dites-moi que je rêve. Je n’aurais pas le temps de savoir ce qu’elle a avant de la mettre en pièces, crois-moi. ». Faisant tourner entre ses fins et agiles doigts les bouts des chaînes qu’elle contrôlait, elle se tourna vers le Géant. « Et toi, ça va le p’tit paquet ? Ca doit faire depuis que j’étais gamine que j’avais pas vu une fille se défendre comme ça. ». Les manières de la jeune femme avaient certes, touché à cet endroit, mais s’avéraient beaucoup plus sadiques qu’un simple coup de pied. En tant que femme, Julia connaissait parfaitement les zones sensibles de son propre sexe, et n’hésiterait pas une seule seconde à les viser.

« On ira te détendre tout ça une fois qu’on en aura fini avec cette débile mentale. ». Le terme, pour une fois, était véritablement approprié à la situation. Alors qu’ils avançaient dans les ruelles, la jeune fille tentant de contenir sa colère et peut-être de la mettre en sommeil, elle releva les yeux à un virage, et reconnut l’espérance de vie qu’elle avait aperçu au dessus du crâne de la folle. Il était fort peu probable que quelqu’un d’autre puisse mourir exactement au même instant que cette dernière. N’écoutant que sa démence, elle se mit à avancer lentement, forcée par ses genoux écorchés par le combat, se tenant continuellement au bras du Géant. « J’aime pas être une handicapée, mais là j’ai pas vraiment le choix. L’autre grognasse est pas loin. Tu la déchires, ou je le fais ? ». Un sourire malsain revint arquer ses lèvres tandis que ses chaînes se mettaient à ramper sur le sol dans la direction qu’elle avait indiqué, dans un cliquetis que l’on voulait discret mais extrêmement significatif. Elle se battrait par pur esprit de vengeance, par l’unique envie de gagner qui l’animait. Tout ceci n’était plus qu’un jeu à ses yeux, et si elle pouvait botter les fesses de quelques religieux au beau milieu de ce bordel, elle n’en serait que plus heureuse. Seulement, si elle ne se calmait pas, tout pouvait dégénérer, au point qu’elle-même ne saurait plus ce qu’elle ferait..

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Lun 09 Nov 2015, 21:14

Galick lança un regard blasé à Julia ; elle avait bien le droit de rire de tout son saoul de la situation, le berserker savait qu'il était inutile de tenter de contre-attaquer après cette défaite des plus pitoyables. Il faut savoir que c'était loin d'être la première fois qu'il expérimente ce genre de coup bas, mais il faut dire que celui-ci fit bien mal, notamment à cause de la présence de la Dullahan, et les religieux qui semblaient avoir pris un peu trop leur aise à ses côtés alors qu'ils étaient apeurés par sa stature, il n'y a pas longtemps. Donc, effectivement, cette garce visait à merveille : sa virilité et sa prestance digne d'un berserker en avaient pris pour leur grade. Malgré tout, le géant n'était pas homme à se morfondre éternellement sur un échec, n'en déplaisait aux parieurs invétérés qui se nourrissaient uniquement des lamentations des perdants ; Galick, lui, fuyait dignement ou misait encore plus gros. Ce soir, c'était une surenchère de poids qu'il comptait bien poser sur la table.

Avant d'en venir à la vengeance, il préféra s'assurer du calme de Julia qui, il n'en doutait point, serait difficile à faire revenir. Elle était démente par nature, mais là elle était drôlement excitée, ce qui n'allait pas les aider sur le long terme. Côtoyer les fous ne le dérangeait pas, c'étaient plutôt les conséquences de leurs actes imprévisibles qui le prenaient au dépourvu. Et connaissant la fameuse Dullahan, il allait forcément être servi de ce côté-là. Galick avait pourtant cette main réconfortante, une poigne particulière que l'on n'aurait pas crue apaisante, mais qui pourtant suffisait à détendre : un geste bien calculé, un mot là où il faut, et il accomplissait sa mission de gigolo sans trop se salir. Il ne savait pas vraiment si cela fonctionnait avec une femme telle que Julia, mais au moins elle tremblotait beaucoup moins des doigts. Ou alors c'était à cause de son changement d'intonation vers des accents plus fluets. Dans tous les cas, peut-être parviendra-t-elle à les empêcher de serrer trop fort le cou de la pauvre prêtresse ? Le titan ne pariait pas là-dessus, mais plutôt sur le problème en amont de toutes ces catastrophes.

" Coups bas, ouais. " Abonda-t-il dans le sens de Fille-Funèbre, il prit soin de partager le moins de mots possibles afin de permettre à ses cordes vocales de recouvrer petit à petit leur mélodie habituelle.

La théorie du maléfice n'était pas sortie de nulle part, à vrai dire Galick y était plutôt familier… Non pas qu'il pouvait réellement reconnaître les symptômes d'une malédiction – et encore moins les traiter – toutefois, il avait eu des fréquentations peu recommandables et l'habitude lui était collé à la peau. Cette fille toute innocente n'était plus dépendante de la drogue, elle était normalement saine avant de finir dans cet état… comment expliquer autrement ce phénomène ? Il accusait naturellement la magie noire d'avoir fait le sale boulot, sans pour autant soulever la possibilité d'une conspiration. Après tout, la démente de Tinra s'était sûrement retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Même en étant que de la chair à canon, Galick ne pouvait pas croire qu'elle agissait intentionnellement. Les religieux de Tinra avaient beau être qu'une bande d'oisifs profondément naïfs, ils n'en demeuraient pas moins une source fiable dans cette sombre affaire. Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas adjugé du rôle d'inspecteur lors d'une enquête, tiens, ce n'est pas comme s'il détestait ce genre de contrats en même temps… et le pire dans tout ça, c'est qu'il n'était même pas payé à faire la sale besogne de la garde. Si Julia n'avait pas été présente durant cette glorieuse partie de plaisir, le berserker n'aurait pas traîné davantage dans les parages. D'ailleurs, la Dullahan le tira de ses complaintes intérieures avec tact, il apprécia quand même le commentaire dans sa globalité.

" Petit paquet. Répliqua-t-il de nouveau avec le peu de mots possibles, sa voix était testée et finalement étaient revenue à son état initial, un peu, ce qui l'encouragea à reprendre le flambeau de la conversation. Il va mieux, il a connu pire, sans trop m'étaler sur le sujet. Merci de t'en préoccuper, Fille-Funèbre. Pas de doute, il était enfin d'attaque maintenant que son sarcasme était opérationnel. Cependant, les propos suivants de Julia l'étonnèrent : Oh ? " Qu'il se détende après tout ça, c'était prévisible, mais que "l'on" s'y mette à deux, c'était cocasse ! Il n'y a pas à dire, les deux protagonistes entamaient cette valse avec une complicité à toute épreuve.

Mais plus de temps à perdre en railleries – même si c'était horriblement amusant – la cible de leur convoitise était enfin à portée. Si Julia peinait à garder son calme malgré son infirmité actuel, Galick, lui, était partagée entre l'envie de coller une bonne droite à cette catin ou de tenter, une fois de plus, de la raisonner pour la ramener saine et sauve auprès de ses pairs. Néanmoins, encore une fois, il n'était pas payé pour l'escorter, il n'était même pas payé tout court. Alors il comptait agir à sa manière, en compagnie de Julia : proprement et avec satisfaction. Il fixa quelques petites secondes les chaînes rampantes de la Dullahan avant de se décider : il allait se charger du reste, histoire de s'assurer qu'on n'aille pas plus que nécessaire. A vrai dire, Galick préférait qu'on ne la tue pas, afin d'éviter de s'attirer d'autres ennuis et que son champ d'action pour de potentiels contrats ne s'en retrouve pas réduit… Mais ce qui était sûr, c'est qu'il n'était absolument pas contre de lui faire sa fête à cette dégénérée. D'un hochement de tête, accompagné d'un court ricanement, il confirma son intention d'en découdre.

Le colosse avança d'un pas lourd, les poings libres et serrés. Nul besoin de se servir de son arme contre la jeune femme, il n'en valait pas la peine, puis elle risquait d'être trop rapide pour lui dans le cas contraire. Forcément pas discret, la démente le repéra et se remit à hurler telle une bête épouvantée entre les griffes d'un prédateur. Ainsi, il attira bien l'attention et remarqua qu'aucun témoin n'était présent. Parfait. Se dit-il avant de laisser la folle charger maladroitement avec ses petites mains démunies de toutes lames et de toutes griffes… Enfin, c'est ce qu'il crut avant qu'il ne fasse gaffe au couteau qu'elle cachait encore sous sa manche. Il esquiva par réflexe, il était beaucoup trop méfiant depuis qu'elle l'avait frappé là où ça faisait mal ; il ne préférait pas qu'elle le castre par accident, ou par intention douteuse. Quoiqu'il en soit, la démente frappa dans le vide et termina sa course par terre, les mollets emmêlés dans les maillons de la Dullahan. Une bonne chose de faite ! Ces deux là formaient une fine équipe, c'était indéniable. Sans plus attendre, Galick profita de la confusion pour tirer les cheveux de sa proie et frappa de la main juste assez fort au niveau de la nuque, l'inconscience enlaça illico la jeune femme.

" Ça, c'est fait. On l'a bien rétamée ! Il lâcha sans aucune grâce la longue chevelure, la tête alla se plaquer par terre parmi les chaînes. Il était visiblement ravi d'avoir rendu justice à ses parties. Ce que je te propose, c'est qu'on l'embarque, qu'on l'emmène aux autorités pour qu'ils l'enferment, et qu'on en profite pour leur grappiller un peu d— " Il se tut, quelque chose d'anormal arrivait.

A brûle-pourpoint, un étrange malaise s'abattit sur ses épaules colossales. Le géant se cambra pour lutter, sa main se resserra sur son crâne qui lui faisait fichtrement mal. Cette sensation… il la reconnaitrait entre mille. Le berserker jura à haute voix, mais son langage n'était aucunement associé à la langue commune ; si on y faisait bien attention, ses mots ressemblaient étrangement aux psalmodies de la démente. Il ne s'était donc pas trompé, il aurait voulu que ce soit le cas, mais c'était déjà trop tard : on avait maudit la pauvre fille, maintenant c'était son tour. L'espace d'une demi-seconde, une armure noire et sinistre, couverte de quelques flammes, recouvrit l'intégralité de son corps avant de disparaître soudainement. Galick sembla calmer ses spasmes juste après, mais lorsqu'il releva ses yeux, à présent rougeâtres, en direction de Julia, aucun doute n'était possible : la malédiction demeurait effective et il s'apprêtait déjà à l'attaquer à son tour, bec-de-corbin au poing. Il était devenu malgré lui le dément de Tinra, et quoi de mieux pour contrer ce maléfice qu'une experte en malédictions ? Désolé, Julia.


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Ven 15 Jan 2016, 16:22

Malgré l'envie puissante que ressentait la jeune Blanche de titiller et de taquiner le Géant sur le coup qu'il venait de se prendre et la perte de voix qui en suivait, elle se retenait. Ou plutôt, ses instincts sauvages, primaires et meurtriers, l'empêchaient de prendre ce sujet à la rigolade. Elle aurait aimé en rire, détourner la tête et retourner à ses occupations, laissant la folle se sortir de ce bourbier. Pourquoi aidaient-ils les prêtres de Tinra, en premier lieu ? Pourquoi donnaient-ils de leur temps à des inconnus, de plus des religieux ? Alors qu'elle levait les yeux vers le Titan, elle se permit de soupirer, poussant sa haine sur le côté pour quelques secondes. Elle ne l'imaginait pas une seule seconde prier qui que ce soit. Ou peut-être existait-il un Dieu des Berserker ? Elle haussa les épaules. Les Dullahan ne croyaient en strictement rien. Tout du moins c'est ce qu'elle croyait. La seule qu'elle eut rencontré ne montrait plus de signes de vie aujourd'hui, et n'avait pas manifesté de particulières croyances. Les personnes de sa race s'avéraient suffisamment rare pour que l'on savoure la rencontre de l'une d'entre elle. Qu'ils se considèrent comme chanceux ! Mais s'il s'agissait de Julia, alors qu'ils se dépêchent de fuir, et en courant. De sortir du pétrin dans lequel ils venaient de se mettre. Les croyances.. lui donnaient passablement envie de vomir. Dés lors qu'elle croisait le regard d'un fou des Aetheris, elle ressentait l'envie de lui mettre son pied dans la bouche et de l'envoyer valser dans le mur où elle lui écraserait à son tour les parties. Elle ne comprenait pas qu'on puisse ainsi s'agenouiller devant une toute puissance et lui confier sa vie. Cependant, la défunte n'était pas sotte. Elle ne mettait pas l'existence des Dieux sur le côté, non. Quand bien même elle aurait voulu, elle savait que sa maîtresse en avait rencontré plus d'un. Mais elle entretenait des liens spéciaux avec Ezechyel et Edel. Les deux l'avaient accueillie, après tout. Edel deux fois, à présent. Alors elle se doutait bien qu'ils n'avaient pas que ça à faire de veiller sur toutes les morts et toutes les vies. Et c'était loin de la déranger, au contraire. Elle se serait mal vue suivre des consignes dont elle se fichait éperdument. Et c'était précisément ce qui l'amenait à se demander les motivations qui les poussaient à se mettre dans des états pareils pour des fous furieux. Elle espérait.. Non, elle les obligerait, à donner une rémunération. Et une belle, s'il vous plaît ! Leur aide était loin d'être gratuite. De la compassion, et puis quoi encore..

Bien que la Dullahan mourrait d'en faire voir toutes les couleurs à la folle dingue qu'ils tentaient de rattraper, elle fut forcée d'admettre que son état ne la rendrait pas véritablement utile. Elle s'était déjà battue, et avait écopée des coups anarchiques de la religieuse, et ne tenait pas à se retrouver une nouvelle fois entre ses mains. Mais cette fois, ce serait différent. Un sourire mesquin arqua ses lèvres, tira sur ses traits fatigués et le filet de sang qui coulait de sa bouche. Le Colosse n'était pas comme elle. Il possédait bien plus de force, et surtout, sa taille lui donnait un avantage certain. S'ils perdaient alors.. Alors ils ne sauraient plus quoi faire, à part attaquer en même temps, au risque de se prendre les pieds ensemble. Craquant les os de ses doigts, elle se mouvait avec faiblesse, tenant un de ses bras qui peinait à suivre le rythme. Ses membres n'avaient plus la résistance d'antan, et elle devait s'y faire, arrêter d'agir sans réfléchir. Un faible rire fit vibrer ses cordes vocales. C'était impossible. Impossible qu'elle se reprenne. Elle était, à son tour, dans son genre, également une dégénérée. Seulement, elle était de ces dégénérées qui réfléchissent. Pas comme cette sombre idiote qui se contentait de taper dans le vide et de s'enfuir comme la lâche qu'elle était. Insupportable.. Clairement insupportable. Julia grommela. Elle lui ferait payer son affront, plus tard. Pour l'heure, elle se contenta de rester en arrière, observant les agissements du Géant qui se délectait d'avoir enfin le dessus sur cette tarée dont ils devaient se débarrasser. Elle ne put cependant qu'exprimer une certaine déception en voyant qu'il n'avait nullement l'intention d'envoyer son âme dans le Royaume des Morts. Il la garderait en vie ? Elle haussa les épaules. Si elle se murait dans sa folie, elle souffrirait. Ce serait pire. Et ça lui plaisait bien plus de la savoir torturée qu'apaisée, en fin de compte.


Une fois que la Démente de Tinra fut attrapée, où plutôt plaquée sur le sol, Julia prit un air victorieux. « Bon, enfin elle la ferme, cette grosse ! J'en pouvais plus de l'entendre crier et bouger dans tous les sens. On aurait dit un gosse. Je ne supporte pas les gamins. ». La Blanche fulminait, comme si elle n'était pas satisfaite à cent pourcent. Mais que pouvait-elle faire pour arranger les choses à sa manière ? Rien, absolument rien. Les choses étaient comme elles étaient, et rien de ce qu'elle ferait ne ferait pencher la balance. Elle en était pleinement consciente, c'est pourquoi elle écouta les instructions, un brin énervée, mais tout en le cachant. Elle ne voulait pas s'attirer des ennuis avec Galick. Elle le considérait comme bien trop important pour se prendre la tête avec lui sur des manières de faire différentes. Après tout, un peu de diversité ne faisait jamais de mal.. C'était ce qu'elle se répétait, pour se rassurer, sans doute. Pour éviter de se dire qu'ils auraient pu tuer et qu'ils ne l'avaient pas fait. Passant une main dans sa chevelure emmêlée et pleine de sang, elle laissa un soupir s'échapper de l'entre ouverture de ses lèvres, y essuyant la trace de fluide séché qui y restait. Ce goût ne lui faisait strictement rien. Pas d'excitation, mais pas de dégoût. Une pensée pour les vampires la traversa, mais elle n'eut pas le temps de se perdre dans sa réflexion que quelque chose vint la perturber. Le Titan venait de s'arrêter en plein milieu de sa phrase. Perturbé, perdu, presque chamboulé par quelque chose qui venait de s'immiscer dans son âme. Elle fronça les sourcils, s'approchant légèrement de lui, comme si elle désirait saisir sa présence. Cependant, elle resta à une certaine distance, comme si elle craignait le pire. « Eh.. Tu dis n'importe quoi, t'es sûr que ça va ? ». Elle rit à nouveau, presque sereine, presque sûre qu'il lui faisait une mauvaise blague. « C'est le coup que tu t'es pris à l'entrejambe qui te fait délirer ? ». Soudain, elle s'arrêta. Quelque chose clochait définitivement. Elle ne riait plus. La plaisanterie venait de prendre fin, brutalement. Plus rien ne l'amusait, tout à coup. Elle venait de comprendre ce qui arrivait au géant qui se tenait d'habitude si fier et confiant devant elle. Aujourd'hui, tout venait de basculer, et ce serait à elle de régler les choses, alors que d'habitude, c'est elle qui les rendaient telles qu'elles étaient. La lanceuse de malédiction devait en conjurer une. Ironie du sort, quand tu nous tiens..

Elle observa cette armure de pénombre se placer autour du corps du Géant, sans un mot. Elle n'avait pas envie de perturber le cycle de la malédiction. Elle en avait suffisamment lancé pour savoir qu'interrompre un processus pouvait coûter cher, très cher, beaucoup plus cher que le sort en lui-même. Il lui fallait faire acte de prudence, et ne pas se jeter la tête la première dans le piège qu'on lui tendait. Le maléfice qui venait de prendre possession de Galick n'était pas anodin. Elle remarqua bien rapidement que toutes traces de noirceur venait de disparaître de la folle. Ce n'était pas seulement une religieuse extrême et perdue dans ses convictions, non. Elle était avant tout une victime. Un sourire arqua les lèvres de la Défunte. Ce n'était pas pour autant qu'elle la prendrait en pitié, ou qu'elle ménagerait celui qu'elle considérait comme son ami. Il n'allait pas échapper à son courroux sous prétexte qu'il ne contrôlait pas ses mouvements, loin de là. Cependant, elle s'efforcerait de le garder envie. Elle l'appréciait beaucoup plus qu'elle ne le montrait, et le voir quitter ces terres ne serait pour elle qu'une douleur, qu'une souffrance qu'elle ne désirait pas inutilement s'infliger. Elle aimait trop peu de personnes en ce monde pour qu'un autre se permette de filer entre ses doigts sans qu'elle n'ait le temps de rien faire. Elle prendrait les devants. Rappelant doucement mais sûrement ses chaînes à elle, elle les fit glisser devant le Colosse qui, pris dans sa colère, ne les remarquerait sans doute pas. Seulement, il ne tomberait pas devant elles. Il sentirait une gêne qui le ferait se stopper pendant quelques fractions de seconde, et ce serait amplement suffisant.

Plongeant son regard dans celui du Titan, elle tenta d'abord de le ramener à la raison par la voix, sans grand espoir. « Tu comptes vraiment te laisser faire par une entité pareille ? Je te pensais plus fort que ça, Galick. Tu me déçois beaucoup. ». Elle haussa le ton. « Ça ne te ressemble pas. Tu ferais mieux de te réveiller si tu ne veux pas que je te colle un coup de pied aux fesses ! Je n'ai pas l'intention d'être humiliée de traîner en ta présence donc dépêche toi de retrouver tous tes moyens ! ». Elle ne lui laissa pas le temps de réagir à ses paroles. Elle ne pouvait pas prendre le risque qu'il l'attaque. Elle était déjà suffisamment mal en point comme ça pour qu'il aggrave son cas. Se concentrant, elle puisa dans le peu de force magique qui lui restait. Ce ne serait peut-être pas son dernier sort, mais le plus puissant qu'elle pourrait lancer pendant un moment. Une fois qu'elle se sentit prête, elle plongea son regard dans celui de son ami. Pendant quelques brèves secondes, elle ne le quitta pas des yeux, avant que sa magie ne file entre ses doigts pour s'infiltrer dans le corps de son interlocuteur. Rapidement, les circonstances de sa mort le frappèrent de plein fouet, comme s'il se prenait une immense gifle dans le visage. Elle n'aimait pas utiliser ce genre de tactiques. Elle n'aimait pas se retourner contre lui et user de la force pour lui faire courber l'échine. Cependant, aujourd'hui, on ne lui laissait pas le choix. Elle ne pouvait pas décider du destin, manier le chemin de sa vie comme elle le voulait. C'était surprise sur surprise, et elle espérait que son sortilège en serait aussi une..
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Lun 18 Avr 2016, 19:26

C'était bien sa veine, d'être de nouveau confronté à ces machineries qu'étaient les malédictions. Autrefois, Galick avait été maudit. Aucun rapport avec sa sale tronche, il a toujours été comme ça, mais c'était tout le contraire : on l'avait maudit pour le rendre "beau". Ironique qu'on jette le mauvais sort sur une créature errante pour en faire quelqu'un de regardable. Mais bon, l'amour – celui malsain, pour préciser – a ses raisons que la raison n'a pas. Cette alfar, la mère de sa propre fille morte dans ses bras, lui en avait bien fait voir de toutes les couleurs avec ce "projet" de faire de lui un beau mari. Fort heureusement, sa nature de berserker avait repris le dessus et la malédiction était restée dormante… jusqu'à aujourd'hui.

Le fouteur de trouble de Tinra avait tenté de le maudire, c'était une certitude maintenant. L'ancienne malédiction qui sommeillait en lui s'était de nouveau réveillée et l'avait protégée de la magie noire de ce salopiaud, en témoignait la soudaine armure sinistre qui avait cerné tout son être. La folle sainte était donc redevenue lucide. Mais Galick, lui, ne contrôlait toujours pas ses mouvements. Il fallait qu'il tue, c'était la condition. Tuer ou mourir. Le berserker lutta grandement sur lui-même, mais c'était vain : son imposante montagne de muscles se dirigeait dangereusement vers Julia, qui était déjà bien saoulée depuis, avec toute cette histoire. La dullahan avait beau lui parler, le menacer, il continuait de se rapprocher avec son bec-de-corbin bien en main. Le géant croisait les doigts pour qu'elle trouve une parade, n'importe quoi qui puisse le faire redevenir lucide quelques secondes ; ce minime et précieux temps suffira amplement à lui permettre de renverser la situation. Et comme il s'y était attendu, Julia redoubla d'ingéniosité pour le sortir de ce pétrin. Enfin, les images de sa propre mort lui tiraillèrent l'esprit pendant une bonne dizaine de secondes, il était comme éteint. Mais un berserker ne craint pas la mort : il lui casse les dents.

Il se secoua la tête et se mit à se ruer dans une direction, autre que celle de la blanche et de maudite libérée. Les malédictions, c'était son rayon fut un temps, il les avait à même la peau. Le type qui lui avait lancé ça n'était pas loin, il flairait sa trace, l'odeur du sang et la pestilence de la magie noire. Il allait le buter, le charcuter en petits morceaux, pour satisfaire tout autant son instinct de monstre que les conditions de cette fichue armure. Il suffisait d'un meurtre, d'un massacre, et le tout sera calmé, tout sera enfin terminé. Galick en soufflait des vapeurs tellement son sang bouillonnait.

Il défonça une porte, sans ménagement. Le criminel était à l'étage ; à moins qu'il n'ait pas peur de gambader sur les toits, il était cuit. Et effectivement, le gusse se retrouva à terre, désemparé par la monstruosité qui venait lui rendre visite. La mort en personne, à ses yeux. La pièce était imbibée d'une singulière odeur de lis, mais cela pouvait être n'importe quoi, étant donné qu'il y avait des fioles colorées un peu partout. Un laboratoire, pour un sorcier, ou n'importe quel être travaillant la magie occulte, ce n'était pas si étonnant. Galick dut quand même faire attention, il ne souhaitait pas que le moindre de ses gestes fasse sauter l'appartement ; on sait jamais, il avait peut-être une mixture qui pouvait exploser à l'air. Ainsi, le colosse profita de l'état de surprise du gaillard pour brandir son arme et l'abattre. Il répéta l'opération, encore et encore, chaque secousse fragilisant le sol sur lequel était reposé le macchabé. Il avait même fait l'exploit d'en avoir fait un trou dans le plancher. Galick put terminer cette barbarie lorsqu'il sentit que l'armure ne lui rongeait plus la peau. Il souffla, il avait toujours fallu qu'il aille si loin lorsque cette malédiction réapparaissait, toujours dépasser la limite du berserker pour que le fer noirci cesse de le faire souffrir là-dessous. En fin de compte, le revêtement maudit ne fut plus qu'un tas de ferraille sans intérêt, jusqu'à que la malédiction reprenne, un jour. Il retira le casque, il était lourd, il le laissa tomber sur le cadavre méconnaissable. Le géant se retourna, Julia avait assisté à toute la scène. Il poussa un grognement amusé, cela avait dû lui plaire. Peut-être qu'elle sera en mesure de l'aider, à bien y réfléchir… Enfin, cela pouvait bien attendre quelques nuitées.

" On se casse. "

~~~

Une lumière invasive lui picota les yeux, elle dut papilloter plusieurs fois les paupières avant d'habituer ses pupilles à la divine lueur. La démente de Tinra, comme on l'avait surnommé toute la veille, se réveillait le lendemain de sa folie, au sein du temple de Pabamiel. Elle se releva d'un coup, des guérisseuses et un grand prêtre la retinrent, lui conseillant de continuer à se reposer. La jeune fille examina son corps, amoché un peu partout, des bandages lui serraient les muscles pour stopper des hémorragies. Elle se sentait bien fatiguée, il était vrai, mais la douleur la plus insupportable se situait à l'intérieur de son crâne.

" Doucement, mon enfant. Ce cauchemar est terminé, vous devriez vous reposer… On la coucha doucement, elle fixait le plafond, les yeux à demi-clos.
- Ils… Elle prit une pause, sa voix était enrouée. Mes deux sauveurs… Où… Les guérisseuses se regardèrent entre elles, le religieux était clairement convaincu que ce n'était pas une bonne chose de lui parlé de tout ça durant sa convalescence.
- Ils sont partis. "


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La Démente de Tinra [PV Galick]

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