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 Libre ou Esclave [Pv Safiya ]

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Lun 06 Avr 2015, 02:50

    Je n’avais aucun objectif dans mon existence.

    Je parcourais l’immensité de ces Terres : je faisais ce à quoi j’étais née pour et je remplissais mon rôle d’Ange comme tous les membres qui formaient notre race. Je voyageais sans destination encrée dans la tête, je m’arrêtais là où le bonheur et les sept vertus avaient besoin d’être répandu et je créais l’espoir dans le cœur de ces gens. Je faisais revivre les étincelles qui avaient jadis existées dans leur mémoire, je leur montrais une face nouvelle et toute redessiné de la lumière du monde et je conservais le sourire, qu’importent les problèmes auquel je me frottais à mon quotidien, j’étais toujours heureuse de trouver un moyen d’apaiser les tensions qui régnaient.

    Mais je n’étais jamais réellement satisfaite des résultats de mes efforts.

    Aider autrui était une vocation qui me passionnait, je ne pouvais guère en dire le contraire, mais dans un point de vue nouveau, j’avais besoin d’agrandir l’influence de mes actes et porter un coup de main conséquent à une personne qui vivait la misère et la peine. Peut-être aussi de la haine ainsi que de la peur. J’avais essayé de persuader le jeune Elémental de s’ouvrir à moi pour que je puisse comprendre ce qui le tourmentait. Car je voyais très bien que quelque chose n’allait pas mais il refusait de m’en parler plus que nécessaire. Je ne le forcerais pas à discuter avec moi de ses ennuis personnels : mon rôle n’était pas de forcer mais de laisser la personne faire les premiers pas seul avec mon soutien si jamais le courage ne franchissait pas les barrières de son cœur. Son mutisme avait son côté frustrant dans un sens (de mon avis, il était trop jeune pour porter à lui seul le poids de tant de souffrance sur les épaules sans les partager au préalable avec un autre) mais je ne me laisserais pas atteindre par la colère et attendrait, comme je savais si bien le faire. Plusieurs autres possibilités s’offraient à moi en attente de ce moment décisif dans sa vie car où nous trouvions la présence d’homme, nous trouvions aussi des maux, tous différents pour ceux qui les enfermaient en eux, que je souhaitais guérir le plus rapidement possible sur la plus grande aire que je pouvais atteindre.

    C’était peut-être de trop grandes ambitions pour une jeune Ange qui peinait à se servir adéquatement de ses ailes pour traverser l’immensité des Terres, mais à mes yeux, il n’y avait rien de plus important que de faire régner une justice équitable pour tous. Pourquoi devrait-il exister des gens plus heureux que les autres? Pourquoi certains se voyaient frapper par l’injustice alors que d’autre y échappait aussi habilement que nous traversions un voile d’eau? Pourquoi, pourquoi? C’était aberrant. Cependant, penser sur cette voie ne ferait que me conduire sur le chemin de la déchéance et de ce simple fait, je me devais de conserver un minimum de neutralité dans mes réflexions. Dans ma condition actuelle, ce n’était pas comme si je pouvais accomplir grands et majestueux exploits digne d’un héros, mais je ferais mon possible pour faire ce qui est en mon pouvoir et me satisfaire moi-même de mes accomplissements. Je deviendrais Ange Gardien.

    Je déployai mes ailes blanches, dont les muscles puissants déchirèrent de grands lambeaux de vêtements, libre des entraves que ceux-ci créaient, les bougeant en toute liberté derrière mon dos. Je fermai les yeux en sentant les courants d’air frais passer à travers mon plumage avant de prendre une immense inspiration pour calmer les battements de mon cœur et expirai tout mon souffle emmagasiné à la seconde où mes pieds quittèrent le sol pour toucher le vide et que je ressentis la force de la gravité m’entraîner rapidement sur Terre, à une vitesse à la fois effrayante et agréable. J’étirai mes ailes aux limites de leur capacité et commençai doucement à les battre pour rétablir un certain équilibre sur mon corps et débuter mon véritable envol maladroit, symbole du peu de pratique en terrain aérien. Je m’élançai vers l’avant en essayant de conserver une certaine dignité dans les airs, n’osant pas accéléré le rythme de mon vol pour éviter des accidents… malheureux je dirais.

    Je n’avais pas de destination précise en tête (comme à mon habitude d’ailleurs), mais mon instinct me poussait vers le chemin d’Utopia et de son immense désert, principal lieu où les chances de tomber sur un Humain s’accroîtraient indéniablement. J’aurais pu tenter de chercher l’un d’entre eux dans un endroit où leur sécurité était la moindre (ce qui revenait à dire partout mis à part la cité bâti de la main de leur ancienne Reine). Cependant, une force inconnue me poussait à aller dans cette direction, telle une voix silencieuse qui essayait de me crier de me rendre là-bas. Car c’était le seul endroit où je pourrais enfin trouver mon salut. Je ne comptais pas désobéir à cette pulsion (il aurait été idiot et inutile de le faire de toute façon) et même s’il m’aurait tenté d’accomplir cette totale rébellion psychologique, il était trop tard. Les grandes dunes de sable se dressaient déjà devant moi. Un sourire s’esquissa sur mes lèvres. Je me rapprochais du but, je le savais. Je le sentais. La présence de mon protégé se faisait plus forte au fil des secondes. Malgré mon vol difficile et maladroit, je me permis d’accélérer la cadence, sans plus penser à quelque chose d’autre que mon rôle d’Ange Gardien.

    Pour dire vrai, cela faisait plusieurs jours déjà – à moins que ça dure depuis des semaines – que je ressentais l’appel silencieux d’un Homme crier dans le lointain, inexistant aux oreilles de mon entourage. Au commencement, j’avais eu de la difficulté à comprendre la nature de ce phénomène : j’avais été jusqu’à me demander si ma tête ne s’était pas laissée avoir par la folie. Mais la missive que j’avais reçue plus tard de la part d’un Séraphin avait totalement changé le flux de mes pensées. C’était un Humain qui m’avait appelé (plus précisément, une Humaine) Elle avait réclamé de l’aide – sans doute inconsciemment – et avait cherché à me rejoindre, comme elle le faisait aujourd’hui, ne s’apercevant de rien, et mon voyage dura trois longs jours à alterner entre la marche et le vol, en solitaire. Je ne me souvenais même pas si j’avais prévenu Scott de mon départ. Je frissonnai. La dernière chose que je souhaitais avoir était le sentiment de culpabilité de l’avoir laissé dans une inquiétude sans nom. Parfois, je me maudissais de ce côté tête en l’air que j’adoptais à certaines occasions. Quoi qu’il en soit, ça contredisait mes réflexions de toute à l’heure car indépendamment de ce que je pensais, j’avais bel et bien eu une destination en tête et un but avant de m’aventurer ici.

    La seule différence étant que je ne possédais pas de grand objectif en général mis à part aider… et encore aider. Je rêvais d’avance du jour où cette monotonie se modifierait pour devenir plus appétissante à mes yeux sans toutefois changer la couleur de mes ailes, éternellement.

    Le vent soufflait avec de plus en plus de force : il soulevait une tonne de sable et de poussière dans mes yeux et perturbait dangereusement mon vol, originellement maladroit, en véritable chaos aérien, de sorte que je fus forcée de poser pied sur terre et continuer le reste de ma traversée en marchant. J’avais de la difficulté à avancer. Je ne voyais rien à plus d’un mètre devant moi. Le sable me brûlait la peau et je sentais la fatigue me gagner peu à peu. Je mis le capuchon de ma cape argentée sur la tête et bus une rapide gorgée d’eau dans la bouteille accrochée à ma taille. Quand je pensais que la tempête ne pouvait pas être pire, les vents prirent plus de puissance, rugissant dans mes oreilles jusqu’à créer un tintamarre agressant dans mes tympans qui ne purent en supporter d’avantage au même titre que mon corps peu adapté à ces environnements sauvages et hostiles comme le désert. Je n’apercevais aucune caravane susceptible de m’aider sur le chemin. J’étais seule, confrontée à la furie du désert. Je m’écumai les lèvres, asséchés par la chaleur, et bus une seconde gorgée d’eau fraîche qui me fut difficile d’avaler. Je ne pouvais plus continuer comme ça. Je devais trouver un refuge pour m’abriter. Je plissai les yeux, tentant de percer le voile sablonneux de la tempête sans arrêter de marcher – encore et encore – animée par une force qui m’était étrangère : une forte volonté de survivre.

    Je me laissais guider aussi par les cris d’alerte de l’Humaine (que j’entendais seulement dans mon esprit pour plus de précision), inconsciemment, jusqu’à ce que mes pas me guident finalement devant l’entrée d’une grotte, aussi noire que les ténèbres. Cependant, je ne réfléchis pas plus que cela à la sécurité de l’endroit : j’y pénétrai sans une seule hésitation, bien trop exténuée pour me permettre une petite patrouille de l’intérieur et vint m’écrouler sur le sol sableux, les yeux fermés. Je demeurai dans cette position bien longtemps, au bord du sommeil, quand des cris attirèrent mon attention, plus fort que le bruit de la tempête qui faisait rage à l’extérieur. D’un pas prudent, je m’avançai vers les profondeurs de la caverne, le cœur battant soudainement à une vitesse folle, si lourd et douloureux à la fois, l’esprit assaillit par les signaux de détresse qui parvenaient dans mon esprit, si forts que c’en devenait insoutenable, intolérable. J’avais la sensation de mourir tout en marchant.

    Mes yeux finirent par se poser sur une silhouette vraisemblablement féminine assise par terre, immobile. Je fronçai les sourcils, intriguée, avant de me rendre compte que cette personne était attachée, un ballot dans la bouche pour la forcer à garder le silence. Je me précipitai sur elle, aussi vite qu’une tornade déchaînée et observai brièvement son visage hâlé et ses deux yeux bleutés – presque obsidienne – sans m’attarder dessus, occuper à essayer de lui détacher ses liens. « Ne craignez rien, je ne suis pas là pour vous faire du mal. » Je m’acharnai sur les cordes comme une bête mais rien ne faisait : elles ne se déliaient pas. Peu importait qui était l’auteur de ses attaches, il était doué. « Les cordes sont solidement attachées. Je crains de ne pas parvenir seule à les détacher. Si au moins j’avais un objet tranchant sur moi… » Concentrée à essayer de défaire les liens, j’avais fait la sourde oreille aux cris étouffés de la jeune femme. De ce fait, je ne remarquai – que trop tard hélas – la venue des deux hommes qui sortaient des ombres, un sourire carnassier sur le visage. « Quel jour de chance! C’est la deuxième que nous attrapons. » Son camarade éclata de rire. « Y’a même une Ange dans le lot. Ça ne peut que valoir de la fortune. Désolé mes chéries, vous allez devoir nous accompagner. » J’eus à peine le temps de pivoter la tête pour faire face à mes deux assaillants pour apercevoir ne serait qu’une parcelle de leur visage. L’un d’entre eux me porta un coup violent derrière la tête et une douleur aiguë me traversa la boîte crânienne.

    Puis, ce fut le noir complet.

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Lun 06 Avr 2015, 22:44


J’avais toujours su affronter les obstacles que la vie m’avait fait. J’avais vaincu ceux qui me voulaient du mal. Mon instinct m’avait toujours guidé vers la bonne voix et m’avait permis de survivre. Alors que diable faisais-je ligotée comme une saucisse, avec un truc au gout de sable dans la bouche ?! Je commençais à gigoter de façon à me lever quand un mouvement sortant de l’ombre attira mon attention. J’arrêtais donc de bouger en me faisant raide comme un balai, à l’affut du moindre signe d’agressivité qui pourrait justifier la méfiance que j’éprouvais alors. Je plissais les yeux en espérant qu’ainsi ma vision s’habituerait plus vite à l’obscurité de la grotte.
Cette méthode marcha comme sur des roulettes et je pus bientôt voir deux silhouettes humanoïdes couché sur le sol comme s’ils dormaient. Je ne comprenais pas ce que je faisais avec ces deux individus dans une grotte sombre avec des liens aux jambes et aux poignées. Mon esprit était confus et j’avais mal au crâne pour une raison que je ne me souvenais pour le moment pas. Lentement et discrètement je me levais mais avec des liens aux chevilles, difficiles d’avancer. Je tentais de faire un pas devant mais je faillis perdre l’équilibre. Il fallait que je saute pour rejoindre la sortie…

Je pris donc une impulsion au niveau de mes jambes et sautait en avant. Heureusement que j’étais légère car mon impact avec le sol ne faisait aucun bruit. Je retentais l’expérience, imaginant déjà le vent du désert sur mon visage mais malencontreusement cette fois ci je retombais sur un caillou assez pointu qui m’arrachait un cri de douleur mélangé avec de la surprise. Je perdais cette fois l’équilibre et m’écrasa au sol. Ce vacarme eut pour effet le réveil des deux hommes qui se mirent à se hurler des ordres dessus en courant à ma poursuite. Fuis. Voilà la seule pensée qui me vint à l’esprit.

Je me relevais donc à une vitesse surprenante et je me mis à sauter à pieds joints vers la sortie en ignorant les quelques cailloux qui essayer de transpercer mes semelles fines. Mon cœur battait la chamade et les larmes me montaient aux yeux sous l’effet de la peur. L’adrénaline se mit alors à parcourir mes veines et je redoublais de vitesse tout en pleurant. Je ne voulais pas que l’on ne me rattrape. J’avais peur. Je voulais survivre.

Tout était cependant inévitable. J’étais pieds et poings liés alors qu’ils n’avaient aucune entrave pour avancer. En quelque seconde à peine je me retrouvais donc plaquée au sol avec un poids sur le corps pour éviter que je ne me relève. « C’est qu’elle saute comme une gazelle celle là ! » Je me débattais de toutes mes forces alors que cela ne servait à rien car j’étais clouée au sol. « Et quelle vivacité ! » Je sentis le poids sur moi se retirer et une main saisir les miennes qui étaient ligotées dans mon dos pour me redresser mais me garder sous contrôle absolue. Je me redressais donc violement suite à la pulsion vers l’arrière que je subissais. Ensuite on m’entraînait en marche à arrière vers l’endroit où j’étais assise quelque seconde plutôt. Enfin, on cessait de me tirer et un des deux hommes passaient devant moi. Il avait l’air d’avoir la quarantaine et il était musclé, ce qui me fit d’autant plus mal lorsqu’il me gifla. J’en retombais par terre. « Tu vas te tenir à carreau maintenant. » Il prit mon silence comme un « oui » alors que je le foudroyais du regard.

Plusieurs heures s’écoulèrent alors sans que l’on ne m’autorise le moindre mouvement. J’entendais le vent sifflait au dehors assez violement et en déduisait qu’il devait il y avoir une forte tempête de sable au dehors. Je repensais sans cesse au comment et au pourquoi je m’étais retrouvée jusqu’à ce qu’ils parlent du fait que la tempête les ralentissaient et qu’ils risquaient d’être en retard à la vente aux enchères d’esclave. J’étais donc considéré comme de la marchandise…

Je repliais les jambes sur moi-même instinctivement comme un animal apeuré. J’avais peur j’espérais qu’un miracle se produise, que quelqu’un vienne m’aider. Mais dans le désert et avec cette tempête je savais déjà que c’était une utopie. Le temps s’écoulait et s’écoulait et le vent redoublait d’intensité. Cela me permettait de repenser à ma capture.

Ca s’était passé alors que mon instinct me guidait à travers le désert dans un but que j’ignorais. Il fallait simplement que j’y aille et jusqu’à présent, mon instinct ne m’avait jamais trahi. J’avais laissé Shéhérazade à Utopia car elle s’était récemment cassé la patte. Emportant avec moi le strict minimum : de la viande séchée et une gourde d’eau. Ce ne fut qu’après un jour de marche alors que je remplissais ma gourde d’eau dans une oasis que je reçu un coup au derrière de ma tête. Je crois avoir eu très mal avant de sombrer dans un sommeil pour le moins artificiel.

« La tempête se clame on dirait ! Nous allons bientôt pouvoir repartir ! » Je jetais un regard affolée vers eux. La tempête se calmait même si elle persévérait. Ils allaient bientôt pouvoir m’emmener me vendre à un individu louche. Cette fois ci, même si mon cerveau réfléchissait à toute vitesse, je ne voyais aucune issue de secours. Je ne savais même pas où était mes armes pour ainsi dire et le canif que j’avais planqué dans ma botte était insaisissable à cause de mes liens. J’allais finir vendue.

« Oh ! Put*in ! Y a quelqu’un qui ce ramène, planquons nous ! » Je tournais la tête en direction de l’extérieur de la grotte et en effet je voyais bien une silhouette se dessinait dans l’obscurité. Les deux hommes, aussi, avaient disparus en ce cachant pendant que je regardais ailleurs. La silhouette se rapprochait de plus en plus puis s’arrêtait m’observant de loin comme je l’observais aussi. C’était une jeune fille. Elle était belle. Rien avoir avec les humains où d’autre créatures car sa beauté avait quelque chose de parfait. Il ne pouvait s’agir que d’un ange. Peu de temps après ma conclusion, l’ange fonçait sur moi en essayant de détacher mes liens en me disant qu’il ne fallait pas que j’ai peur d’elle mais cela relevait de l’impossible car pour une raison inconnue je lui livrais mon entière confiance.
Cependant alors qu’elle s’efforçait de tirer sur mes liens, les deux hommes sortirent de leur cachette et se dirigeaient sur elle à toute vitesse. J’essayais de crier pour la prévenir mais mes cris n’étaient qu’étouffer et elle ne semblait les percevoir au dernier moment, lorsque qu’un morceau de bois tenu par un homme lui écrasa l’arrière du crâne. Je criais en même temps que la fille qui s’effondrait quelques petites secondes plus tard.

Les deux hommes la ficelèrent alors de la même manière que moi et la laissèrent reposait sur le sol sans ce préoccuper de son pauvre crâne. Discrètement, donc, je me rapprochais d’elle et lui envoyait des « Ptss » pour la réveiller mais cela ne semblait pas marcher. Il fallait qu’elle se réveille d’elle-même.

Je la surveillais tout de même en attendant son réveil mais déjà la tempète avait terminé son déchainement. « Allez ! En cage ! Nous sommes déjà en retard n’en prenons pas plus » L’homme s’approchait de moi et me souleva comme si j’étais un poids plume avant de me jeter disgracieusement dans une sorte de cage roulante. Il y jeta ensuite l’ange dont j’ignorais le nom et je fis de mon mieux pour amortir sa chute de mon corps.

Très rapidement les deux hommes s’entraidèrent pour attacher la cage à deux chevaux que je n’avais absolument pas remarqué comme si j’avais de la crotte dans les yeux. Comme excuse je dirais simplement qu’étant donné que les chevaux étaient noirs et que la grotte était obscure il était normal de ne rien avoir vu.

Après qu’ils nous aient fixé aux chevaux ils montèrent dessus et nous prîmes la route et je remarquais, après avoir passé la sortie de la grotte que le soleil avait déjà entamé sa descente et que la température avait grandement chuté. J’eus alors un peu peur pour l’ange qui ne portait que des vêtements légers.

~I 381 mots
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Mar 07 Avr 2015, 02:08

    Sous l’inconfort du chariot et de ses incessibles agitations alors qu’il faisait route vers une destination inconnue au cœur de l’immense étendue de sable doré, mes yeux s’ouvrirent avec douceur face aux barreaux de la cage qui me transportait, la vision embuée par le choc de ma tête. « Aïe. », fut l’unique mot qui parvint à franchir la commissure de mes lèvres, si faible que ma voix en devenait presque inaudible tandis que j’avais essayé de me redresser sur mes coudes pour changer la position dans laquelle j’étais couchée. Mais la douleur lancinante qui parcouru mon crâne à la seconde où j’avais tenté le geste me dissuada violemment de commettre une seconde fois une pareille folie. Je clignai des yeux, à plusieurs reprises, pour améliorer la qualité des images, floues et imprécises, que mes iris me renvoyaient et plissai les yeux pour faire un focus sur les éléments de mon environnement, démêlant aussi les souvenirs d’il y a peu pour me forger une image plus claire et nette de la situation qui m’avait échappé entre les doigts.

    Il faisait nuit. Ou plus juste, le soleil déclinait à l’horizon, mètre par mètre, ses rayons illuminant paisiblement l’horizon dessiné devant mon regard. En parallèle au coucher de l’étoile du jour, je remarquai la différence de température, assez conséquente je dois le dire, entre la chaleur torride et sèche de ce désert en journée et la froideur glacée de ce même lieu, une fois la soirée tombée. Je ressentis les frissons me ronger la peau, tels plusieurs morsures sur l’ensemble de mon corps revêtu d’habits léger et peu adapter à la température actuelle, aussi désagréable que les mémoires du sable me fouettant avec force le visage lors de la tempête qui avait fait rage en ces lieux, à présent apaisé de sa colère.

    Puis, je me souvins de la grotte. Ainsi que de la jeune femme attachée en son centre, paniquée, à l’aide de corde solide que j’avais tenté de défaire, sans succès. Ensuite… Je fronçai les sourcils, intriguée. Ensuite… … Pourquoi n’arrivais-je pas à me souvenir de la suite de ces événements? Ma tête me faisait mal, si mal. J’avais de la difficulté à me concentrer réellement sur mes pensées en désordre. C’était insupportable. Mais la souffrance qui ravageait ma boîte crânienne n’avait strictement rien à envier à celle de mon cœur, dont le rythme cardiaque s’était anormalement accéléré et mon esprit déchiré par des cris et des hurlements à la fois puissants et silencieux, sans plus être capable de se maîtriser un tant soit peu. Le chaos qui y régnait me faisait perdre toute notion de temps et d’espace. J’étais assailli par de la peur. Une peur qui, pour des raisons mystérieuses et compréhensible à la fois, ne provenait pas de mes sentiments. Mais de ceux d’une autre personne, de l’Humaine.

    … De l’Humaine?

    Je sursautai sans la moindre douceur. Le geste occasionna une vague de douleur qui me traversa les chevilles et cette fois, une première depuis que je prenais conscience peu à peu des ennuis dans lesquels j’étais plongée jusqu’au cou, une grimace vint défigurer mon visage, qui se crispa jusqu’à devenir méconnaissable. Je baissai avec lenteur les yeux vers mes pieds, incapable de comprendre la source d’une telle douleur, quand je finis par apercevoir les cordes qui entravaient mes membres inférieurs, bien ficelé l’un à l’autre. J’en conclus aussi, de par cette simple constatation, que mes poignets devaient être dans un état identique, attachés l’un à l’autre. De même que mes ailes blanches, si solidement liés dans mon dos, que j’étais incapable de les déployer. Elles étaient coincées, condamnés à demeurer dans cette position jusqu’à ce que je finisse par trouver une stratégie pour me sortir des griffes de ce problème.

    Quoi qu’il en soit, comment avais-je pu oublier la femme maintenue en captivité dans la grotte? C’était inexcusable. Mon corps commença à trembler : et si ses kidnappeurs l’avaient…? Je secouai la tête, perturbée par mes propres idées. Je refusai de me laisser emporter par une vague d’émotions négatives. Je ne pouvais pas, non, je ne devais pas. Je devais continuer à nourrir l’espoir qu’elle était encore en vie, sans doute blessée, mais que la poitrine se soulevait encore. Aux vues d’un second côté aussi, désormais que j’y réfléchissais avec plus de calme et de sérénité, pourquoi ses assaillants l’aurait-elle éliminé elle mais pas moi? Ça n’entretiendrait aucun véritable sens ou logique quelconque.

    Je me détournai de l’observation du paysage, essayant de la trouver dans l’immensité de la cage, mais là où mes yeux se posaient, je n’y apercevais que du noir. Du vide. Je ne la voyais pas. Mais je savais qu’elle était ici. (Forcément, si je me trouvais sur ces lieux, elle y était obligatoirement aussi) Je la sentais dans mon esprit, dans la source même de mon âme. « Hé oh, chuchotai-je de ma voix mélodieuse, où est-ce que tu te trouves? » L’obscurité pouvait aussi jouer dans le réalisme de ma vision. Je voulais m’assurer que je ne l’avais pas manqué. Cependant, si je n’obtins aucune réponse audible de sa part, un cri étouffé en provenance du dessous de mon corps fut amplement suffisant pour attirer mon attention. Je baissai les yeux vers la source du son pour voir ce qui en était et ce fut à cet instant précis que j’eus conscience que je me trouvais, depuis le début de mon réveil, sur elle. Sans que je m’en eus rendu compte plus tôt.

    Mon visage adopta des teintes pivoine alors que je me roulai sur moi-même pour la dégager de mon poids, gênée par la tournure de la situation. J’avais manqué de clairvoyance sur ce coup-ci. J’aurais dû y penser avant. Quelle idiote que je fais… Je réussis maladroitement à prendre une position assise, inconfortable certes, mais plus agréable que la première, et la dévisageai sans oser la regarder directement dans le bleu de ses yeux. « J-Je suis désolée. », murmurai-je en m’agitant sur place. « Je ne vous ai pas vu et... et ce morceau de tissu vous a empêché de me le signaler plus tôt. Excusez-moi de ne pas l’avoir deviné par mes propres moyens. » J’aurais souhaité être capable de me rapetisser jusqu’à obtenir la taille d’une Fae. Je n’aurais ainsi pas eu besoin de me recoquiller comme je le faisais en ce moment. Une voix grave tonna dans mes oreilles, froide et agacée à la fois, sommant de nous taire. « Ça suffit vous deux. » Son camarade poussa un profond soupir. Il tourna la tête vers l’arrière, la lumière de la lune éclairant son sourire machiavélique. « Par les Aetheri, vous avez de la chance que nous soyons presque arrivés. J’voudrais pas trop vous endommagez. Les clients préfèrent la marchandise quand elle arrive en bon état. » Mon corps se paralysa immédiatement, aussi immobile qu’une statue de pierre. Je n’osai pas prononcer un mot de plus. Voyant que je n’étais pas prête à reparler, l’un des hommes claqua sa langue sur palais, satisfait de la docilité de ses « marchandises » avant de fouetter ses chevaux pour qu’ils accélèrent le pas. La cage fut prisonnière d’horribles secousses qui me poussèrent jusqu’à l’Humaine, que je cognai sans la moindre douceur. Mon cœur se souleva : toutes ses agitations finiraient par me donner la nausée.

    Je me décollai légèrement de la femme à la peau hâlée pour lui laisser l’occasion de respirer un peu et après m’être assuré que les hommes ne s’intéressaient plus à nous, je lui murmurai à l’oreille : « Nous trouverons un moyen de sortir de ce guêpier, je peux te l’assurer. Fais-moi confiance. » Je pouvais, avec une facilité déconcertante, ressentir la peur qui lui tordait les entrailles. Je lui souris, sincère.

    Contrairement à ce que laissait paraître mon visage, j’étais tout aussi effrayée qu’elle. J’avais peur de ce qui nous attendait, j’avais peur du sort que nous réservaient ces deux hommes. Mais j’essayais d’être courageuse, de la convaincre que nous n’étions pas condamnés. Pour elle, mais aussi pour moi.

    Car j’étais son Ange Gardien.

    J’étais sûre et certaine que j’avais raison. C’était ce que me criait mon instinct, mon esprit. Mon rôle était de la protéger, de l’aider à surmonter les épreuves difficiles que la vie lui tendaient. Je ne pouvais simplement pas faiblir. Je devais me montrer forte. Et ce, en toutes circonstances.

    Les chevaux commencèrent à ralentir la cadence : les tremblements du chariot avaient presque cessé. Je lançai un rapide regard à l’Humaine, le cœur battant à la chamade. Mon cerveau carburait à toute vitesse à la recherche d’une solution, mais la panique qui noyait mon esprit m’empêchait la moindre réflexion appropriée pour le problème actuel. De ce fait, les uniques mots que je trouvai à dire furent : « Je m’appelle Brethil. » Avant que les animaux s’arrêtent, définitivement. Les deux hommes débarquèrent de leur monture, ouvrant ainsi la vue au paysage qui s’étendait devant nous et je fus entièrement sidérée lorsque je constatai que nous nous trouvions toujours au milieu du désert. Qu’est-ce que ça signifiait? Les hommes ouvrirent la porte de la cage en grand et nous extirpèrent de force, l’Humaine et moi, hors de notre prison.

    L’un d’entre eux me poussa sans ménagement sur le sol : j’avalais au passage une quantité dérangeante de sable que je tentai de recracher, mais l’homme m’empêcha toute initiative en posant une poigne de fer sur mes deux poignets liés. Il recouvrit mes yeux avec un large bandeau noir qui m’empêchait de voir devant moi tandis que son camarade faisait une chose identique à l’Humaine, et me força à me mettre debout. « Mais qu’est-ce que vous faites? », m’exclamai-je, surprise. Celui qui me détenait éclata de rire. Je reçus ses postillons sur mon cou exposé. « Ne le prend pas personnel, mais à partir de ce bout de chemin, c’est à pied. » Prévoyant déjà la question qui pendait sur le bout de mes lèvres, son acolyte renchérit, la voix aux tons amusés : « Ne vous pensiez quand même pas que nous allions vous laissez gentiment observer le chemin vers notre planque? Ne me faites pas rire. Au lieu de te poser des questions l’Ange, tu devrais te pratiquer à marcher à l’aveuglette avec des entraves sur les chevilles. » Il éclata de rire. « Attention à ne pas marcher sur un scorpion. » Ce fut les derniers mots qu’ils prononcèrent avant qu’ils nous forcent à nous engager sur la route, sous la lumière argentée de la lune. Un vent glacé traversa les pans de mes vêtements.

    Je frissonnai.

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Dim 19 Avr 2015, 20:42


Tandis que l’un des hommes jetait l’ange, Brethil m’avait-elle juste dit, dans le sable sans ménagement je fis tout mon possible pour me caler contre le fond de la cage durant laquelle j’avais fait mon voyage et que j’avais maudis cent fois. Le voyage avait était pénible et très inconfortable, d’autant plus que je n’avais pas pu bouger parce que j’avais servis de lit pour ainsi dire. Cependant lorsque je l’avais vu se réveiller j’avais été rassurée. Pendant plusieurs minutes j’avais bien cru que le choc avait été trop brut et qu’elle était en train de mourir sur moi à petit feu.

« Allez, viens là toi ! » dit l’homme le plus fort d’après moi. Il me saisit par le tissu de mon T-Shirt dont il arracha un minuscule bout en tirant dessus, révélant un peu plus mes cicatrices. Une fois qu’il m’eut tirée assez pour que je sois à sa portée sans difficulté, il mit ses mains sous mes aisselles, pendant que j’espérais transpirer le maximum possible, et il me souleva de la cage pour me poser sur le sable à l’extérieur. Mes pieds touchèrent le sable doucement, ce qui me surprit car je m’attendais à mon tour à avoir comme diné du sable. Je regardais mon ravisseur en espérant qu’il s’était peut être radouci avec des yeux remplis de larmes pour rendre mon regard pitoyable. Ce n’était pas bien difficile vu la situation et j’avais tellement peur que les larmes affluaient toutes seules. Comme réponses à ses larmichettes je ne réussis à obtenir qu’un sourire sadique avant que l’homme ne se mettent derrière moi pour me cacher la vue avec un grand bandeau noir. Cependant il m’enlevait celui que j’avais dans la bouche. J’en conclus que nous étions trop loin de la civilisation pour que quelqu’un qui se promène dans le désert entendent nos cri.

Un souffle de vent me caressait la peau de mon cou puis s’infiltra dans mon T-Shirt. J’en tremblais mais j’étais habituée et surtout plus couverte que Brethil. J’avais l’impression d’entendre ses claquement de dents et cela m’inquiétais plus que tout. Je forçais le pas, sautant à pieds joints à cause de mes liens. Je n’avais pas la moindre idée du chemin à prendre mais l’homme qui me tenait le bras me guidait dans telle ou telle direction. J’essayais de retenir un maximum le changement de direction qu’il nous faisait prendre mais il y en avait tellement qu’au bout d’un temps je cessais de mémoriser.

Soudain nous nous arrêtions. Je me concentrais sur mon ouïe mais rien n’indiquer que nous étions arrivés. Aucun bruit à part le vent. L’homme relâcha son emprise sur mon bras et je l’entendis se tourner vers son coéquipier « Enlève lui les entraves à ses jambes, nous n’avançons pas assez vite, elle a la lenteur d’un escargot et moi je me les pèle » aboya-t-il. « Ah ouais ? Et avec quoi ? Je te signale que tes nœuds son presque impossible à desserrer. » « Tu as qu’à prendre un des canifs de la fille avec les cicatrices. Tu les as mis dans ton sac non ? » Comme réponse l’homme ronchonna et j’entendis une succession de bruits jusqu’à ce que cela cesse. « C’est bon on peut reprendre la marche. » Aussitôt dit aussitôt fait et je repris ma marche en sautillant rapidement. A moi on ne m’avait pas détaché les pieds, hein ? Quelle est la justice de ce monde ?

Je ne mettais pas encore rendue compte que la peur m’avait quitté tellement j’étais occupée à marcher et je me demandais depuis combien de temps cette peur était –elle partie. Surement depuis que Brethil m’avait annoncé qu’il y avait toujours une issue. Je lui faisais confiance pour une raison qui m’échapper mais de toute façon un ange était singulièrement gentil, non ? Et puis elle n’avait pas l’air d’être très menaçante.

Une cacophonie de bruits interrompit alors mes pensées et je réalisai alors que mes pensées au sujet de Brethil m’avaient accompagné tout le long du voyage qui avait surement duré longtemps puisque je sentais la lumière chaude du soleil sur ma peau. Moi qui avais cru ne penser que quelques secondes alors qu’il était en réalité d’heures je comprenais soudain l’expression « être absorbé dans ses pensées ». « Enfin ! » L’homme qui me tenait me poussait un peu plus pour que j’avance plus vite. Je remarquais rapidement le changement de sol sous mes pieds, le sable devenait moins présent et le sol plus dur comme à l’entrée d’Utopia. Etions-nous rentrés dans une ville ? Non, je n’entendais pas d’enfants ou des ragots de femmes, je n’entendais que des pleurs, des cris et des rires menaçant. Rien de bien accueillant.

Nous marchions encore jusqu’à ralentir. L’homme qui me tenait lâcha mon bras, n’ayant pas peur que je ne m’enfuie étant donné la situation dans laquelle je me trouvais, et j’entendais le son d’un portail en fer rouillé que l’on ouvre. Ensuite l’homme me poussa droit devant moi et après quelques pas pour me stabiliser je sentis le bandeau sur mes yeux s’enlever ainsi que les liens à mes pieds puis l’instant d’après j’entendis de nouveau le bruit du portail en fer.

Pendant un instant ma vision fut trouble et mes yeux à demi ouvert, résistant à cette soudaine luminosité. Cela faisait plusieurs heure que je n’avais vu que du noir. Une fois ma vision habituée, je regardais autour de moi et ce que je vis me démoralisa complètement. J’étais de nouveau dans une prison de fer, une cage. Elle était encore plus étroite que la dernière. Brethil était dans la cage à côté de moi et avait l’air de lutter elle aussi contre la luminosité. Avec ses ailes, elle n’avait qu’une place minime dans sa cage.

Une rage énorme s’empara alors de moi. Nous n’étions pas des animaux à la fin ! Avec impulsivité et stupidité je me jetais contre la porte de la cage en espérant que face à l’impact elle cesse mais elle tint le coup en émettant juste un petit grincement aigue qui s’effaçait largement derrière mon cri remplie de colère. De nouveau je m’écrasais contre la porte dans une nouvelle tentative qui se révéla être un échec. Mais je réessayais une troisième fois puis une quatrième et une cinquième fois. Je renonçais au bout d’une vingtaine, le corps douloureux à cause de la succession d’impact entre lui et les barreaux froids.

Je m’écroulais au sol, fatiguée. Je prenais soudain conscience que cela faisait au moins une journée que je n’avais bu ni mangé, j’avais encore moi dormis. Peut-être fallait-il que je renonce ? Si je me montrais docile alors peut-être seraient-ils plus cléments avec moi, leur futur esclave ? Non… Je le refusais et je donnais alors cette fois un enchaînement de coup de pieds pendant un bon moment avant que nos ravisseurs, qui avaient disparus quand ils nous avaient placées dans nos cages, reviennent. « C’est ça déchaine toi ! Ca ne t’servira à rien à part t’attirer les regards des acheteurs. Il adore les filles vives ! » Je me stoppais nette et me mis dans une position couché en plantant mes yeux dans les siens d’un regard pas du tout amical qui donnait l’impression de lui dire « Je vais te tuer ». Je ressentais tellement de colère en ce moment que je ne voyais pas toute suite qu’il disait vrai, plusieurs personnes avaient leurs regards sur moi. « Alors Ned, tu vois bien que j’avais raison quand je t’avais dit qu’elle en valait la peine malgré ces cicatrices. Si tu regardes bien elle est jolie, certes pas très très attirante mais elle a de beaux yeux et puis elle est pleine de vie en plus d’être assez sauvages. Les maîtres aiment ça. Et puis elle nous a ramenait une petite ange très mignonne qui a l’air super douce. » Dit-il à son compagnon qui pour toute réponse grogna. « Bon toi, la fille avec les cicatrices tu es le lot 197 et l’ange le lot 198. La vente aux enchères va bientôt commencer alors préparez-vous à faire vos adieux à la liberté. » Comme unique réponse je lui crachai au visage et il partit en me traitant de tous les noms. Je tournais mon visage vers Brethil qui me dévisageait déjà. Je lui souris, n’ayant plus de peur en moi mais une rage brûlante. « Je m’appelle Safiya. Une solution pour nous sortir de là ? »
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Ven 24 Avr 2015, 01:59

Une solution, une solution… Mes paupières se fermèrent, lentement. Mes doigts se croisèrent les uns aux autres, si collés qui semblaient impossible à les détacher.  Mes ailes blanches, comme la neige, s’agitaient légèrement, une dernière fois, puis se calmèrent avec douceur, en harmonie avec la sérénité que j’essayais de créer, de construire autour de moi et accroître mes capacités et ma vitesse de réflexion dans le cas si critique. Plusieurs pensées se bousculaient dans ma tête, des petites comme des grandes livraient une bataille chaotique pour prendre ascendance sur leur prochain et brimait toute aptitude à me concentrer sur une seule information à la fois. À commencer par le compte rendu de tous les éléments détenus jusqu’à présent et analyser le problème sous tous ses angles. Les lèvres pincées, la mâchoire crispée, j’imposai un ordre plus ou moins efficace au sein de ma tête et mes doigts se resserrèrent, blanchissant mes jointures à une vitesse exceptionnelle. Je pris une grande inspiration, je gonflai mes poumons d’oxygène et le rejetai, en symbiose aux craintes et à la terreur qui liait mon estomac, tel des entraves qui se coinçaient contre cet organe. Mes pensées s’organisaient peu à peu, avec plus de précision qu’auparavant. Nous étions prisonnière, gardées dans une demeure située au cœur d’une immense étendu de sable dorée, un environnement aride et hostile où nos chances de survie s’amoindrissaient dangereusement. Géographiquement parlant, j’étais incapable de connaître notre proximité moyenne entre ici et Utopia, notre principal point de fuite, mais en déduisant que nous n’étions que de simples marchandises aux yeux de ces hommes, j’avais mes raisons de croire que nous ne devions pas être bien loin d’une quelconque civilisation pour faciliter le transport, ou, aux limites de cette simple hypothèse, sur une route facile d’accès pour les potentiels acheteurs mais invisible aux regard des voyageurs lorsqu’ils erraient dans le désert avec leurs caravanes. Cependant, rien ne pouvait affirmer cette supposition.

Dans la possibilité où nous parviendrons à fuir, qu’allions-nous faire une fois parvenues sur ces terres sableuses? Sans eau ni nourriture, nous n’étions pas mieux que mortes et, à moins de trouver des montures pour nous guider plus rapidement vers la direction d’Utopia, je devais demeurer passablement réaliste et prendre en compte les éléments désavantageux auquel nous étions confrontées. Toutes mes stratégiques se cognaient sur ce simple point, cet unique point, mais je ne voyais aucun moyen pour contourner le problème principal. Je secouai légèrement la tête. Je réfléchirais sur le désert et ses dangers lorsque viendrait le moment de le faire, car nul doute que je n’avancerais pas à grand-chose en demeurant concentrer sur ce point éternellement. Je ne faisais que gaspiller chaque seconde d’un temps que nous ne possédions pas. Je devais me fixer sur les problèmes de l’intérieur avant ceux de l’extérieur et qui sait, peut-être que l’Humaine détenait la solution qui me manquait cruellement pour ce chemin du retour dans le désert? Ce n’étaient que de simples hypothèses, mais elle semblait être une habituée de la chaleur et de l’hostilité de ces terres. Son aide ne serait pas à négliger.

Quoi qu’il en soit, je rassemblais toutes les informations que je possédais concernant nos cellules et nos geôliers et les centralisa en un seul point pour en détacher chaque partie individuellement et trouver les astuces pour y échapper aisément. Je décidai de m’attaquer sur le nombre de ravisseurs présents sur les lieux en premier. De ce que je savais, mis de côté les deux hommes qui nous avaient emmenées de force, je n’avais détecté aucune autre présence que la leur, ce qui, vu dans un second angle, ne signifiait pas forcément qu’ils étaient seuls. Et même si ce n’était pas le cas, je poursuivis le fil de mes réflexions comme s’ils étaient bel et bien en grand groupe. Sur la supériorité numérique, nous étions possiblement inférieures faces à eux, sinon à égalité. Tout se jouerait en termes de force d’équipe et de stratégie gagnante, ajoutant à ça l’effet de surprise si Safiya et moi parvenions à fuir de ces cages sans qu’ils ne se rendent compte de notre fuite. Mais les effluves d’un si grand étonnement ne faisaient pas réagir tous les hommes de la même manière et, de ce fait que leurs réactions seraient totalement imprévisibles, je ne pouvais pas réellement compter là-dessus, à moins que ça apporte ses fruits et fasse pencher la balance en notre faveur. Mais après, que se passerait-il? Rien ne m’aiguillait sur la compatibilité que j’entretenais avec la jeune femme au cœur du combat, Ange-Gardien ou pas, et l’efficacité de nos techniques, particulièrement face à des hommes dont nous ignorions tous des réelles aptitudes, que ce soit physique ou magique, si c’était vraiment le cas. Le problème ne faisait que se compliquer, se corser de minute en minute. Je coinçai l’un de mes ongles entre mes dents, plus incertaine que jamais sur nos moyens de quitter cette prison d’esclave, sans compter la solidité de nos cellules, prouvée par les vaines tentatives de Safiya de forcer ces barreaux.

Comment pouvions-nous faire? Comment pouvions-nous sortir de ce piège qui ne cessa de resserrer ses crocs acérés sur nos corps faibles et épuisés? Un cri, si strident et aigu, mit un terme à toutes les réflexions qui traversaient ma tête, en moins d’une fraction de seconde. Je sursautai brusquement, brisant la bulle dans laquelle je m’étais enfermée et, soudainement, mon environnement immédiat fut de nouveau visible, réel. Je distinguais à présent les corps des autres détenus, recroquevillés sur eux-mêmes, la peau sur les os, les yeux agrandis par la terreur. Leur misère manqua de me faire chanceler, aussi frappante qu’un coup de fouet par un tortionnaire Démon. Comment était-ce possible? Je ne pouvais pas être si égoïste, si centraliste, si? Je ne pouvais pas abandonner tous ces pauvres gens à leur sort en songeant uniquement à Safiya et à moi, je refusais de ne laisser entrainer sur ce chemin. Je devais penser à eux aussi, sur la liberté qu’ils désiraient, sur le souffle du vent qui leur manquaient. Je devais trouver un moyen de les faire sortir d’ici, au même titre que l’Humaine et moi-même. Mes jambes se rapprochèrent davantage de ma poitrine, je déposai le menton sur la rotule de mes genoux, complètement éreintée. Il y avait tant de facteurs qui entraient en jeu, tant de problème à résoudre. Ma tête était sur le point d’exploser, de se perdre. Je sentais l’impuissance me gagner de seconde en seconde, le désespoir m’envahir. « Je ne sais pas Safiya, je ne sais pas. » Ma voix n’était plus que le murmure de ce qu’elle était vraiment. Je laissais l’espoir me quitter, les ténèbres me gagner. Je ne savais plus quoi faire, il y avait longtemps que je m’étais égarée sur la route, ayant perdu de vue la lumière qui me guidait. « Désolée. Je suis sincèrement désolée. Mais je ne sais pas comment nous pourrons tous sortir, si nous pouvons sortir. »

J’étais celle qui lui avait demandé de ne jamais perdre espoir, quoiqu’il arrive. Mais je n’étais même pas capable de suivre mes propres conseils. Mes jambes se rapprochèrent encore de mon corps, frêles et tremblants. La tête baissée, la tête soumise. C’était pathétique. Je ne servais à rien ici. Je n’avais aucune réelle utilité. Mis à part m’apitoyer sur mon sort et abandonner toute lutte contre le désespoir que je m’efforçai de vaincre à mon quotidien.

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Libre ou Esclave [Pv Safiya ]

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