Gain de Katarina:

Résume:

La situation semblait délicate à bien des égards. Ils étaient peu à avoir le même avis sur l'alliance envisagée par l'Empereur Noir et la Dame des Abysses, tant les visions changeaient d'un regard à l'autre. Certains parlaient de la grandeur des peuples, d'autres de la prestance de Lord tandis que d'autres s'extasiaient sur la puissance et la beauté de la Khaeleesi. Marius avait beaucoup réfléchi sur la question sans pour autant la trancher. Seuls les intérêts des Sorciers comptaient pour lui. Seuls les Sorciers méritaient un âge d'or. Il considérait à peine les autres races, estimant qu'elles n'avaient été créées que pour souligner la force des Mages Noires. Les Sirènes n'échappait pas à ces idées malsaines. Néanmoins, de nombreuses informations avaient dérapées à ses oreilles et s'il y avait bien une Reine qui pouvait être l'épouse parfaite du Monarque, c'était bien la Souveraine des Mers et des Océans, pourvu qu'elle participe à l'éclat des Sorciers. Pensif, Marius longeait les couloirs du manoir de son Oncle. Il avait éprouvé une certaine satisfaction à recevoir une lettre de la part de son tuteur, qui le sommait de revenir avec sa soeur au plus vite à la Prison. Les Jumeaux avaient obtempéré sans réchigner et ne furent pas déçu du voyage. Enfermés dans un petit salon en compagnie de quelques illustres personnages de la société, tous recurent une même mission. Le temps de planifier la réception qui devait se dérouler le soir à venir, Lord Pandémonium, sa femme et leurs neveux rentrèrent dans leur demeure. « Marius ? J'aimerai te parler un instant. » glissa tout bas une voix grave. Le Maître des lieux était apparu dans l'encadrement de la porte de son bureau, que le jeune Sorcier venait tout juste de dépasser. Lord Pandémonium était un homme impressionnant. Grand et mince, on devinait une fine musculature sous la soie riche de ses chemises taillées sur mesure. Les cheveux noirs et les yeux clairs, il avait les traits durs et l'allure sévère. Marius hocha séchement la tête et s'approcha de son Oncle qui l'invita à s'asseoir. « Je suppose que tu n'as cessé de te pencher sur la tâche que nous a dévolu l'Empereur Noir. J'ai fais de même et finis par trouver une ruse ... assez satisfaisante. Mon cher neveu, toi et ta soeur avez une apparence innocente qui, bien souvent, fait oublier que vous appartenez au peuple noir. » Marius opina. « Les Ondins seront plus prompts à converser librement avec nous qu'avec les membres plus marqués de notre race. » - « Tout à fait. Ta tante et moi-même ferons en sorte de réparer le terrain et dénicher les proies qui savent. Alors vous interviendrez pour les faire parler. » - « Puis-je vous demander votre opinion sur ce mariage, mon Oncle ? » Cesare sourit, quoique d'une façon cruelle. « Il n'y a qu'une Reine qui pourrait être à la hauteur de notre Roi. Les cinq plus prestigieuses qui méritent atetntion sont, à mon sens, Lady Araé, Nilsson, Liddell, Luras et Deslyce. La première, si elle est merveilleuse et puissante, est à la tête d'une race sans le moindre intérêt. La seconde ne peut être prise en compte puisqu'elle est destinée à être notre ennemie. La troisième est trop enfantine et impulsive pour inspirer confiance. La quatrième n'acceptera jamais de forger des liens par un tel procédé. La cinquième est une vipère, du poison. Tout ceci n'est qu'un jeu de balance et Lord l'a fait penché en faveur de la Khaeleesi. Je préfère autant elle qu'une autre, même si un pacte avec les Vampires ou les Démons auraient été plus appréciable. Maintenant, pars te préparer. Ta soeur et ta tante sont déjà parties. »

L'ambiance, d'abord tendue, se fit de plus en plus festive à mesure que la bière et le vin coulaient. Marius contemplait la scène avec intérêt et curiosité. Les comportements étaient fascinants et misérables. Une coupe d'alcool léger à la main, il sirotait sa boisson tandis que son Oncle, à quelques pas de là, discutait avec quelques sirènes. Loin de l'opulence habituelle dont il faisait preuve, le jeune Sorcier portait une chemise blanche et un pantalon noir, un choix étudié pour souligner la candeur de sa jeunesse. Au loin, il aperçevait sa soeur qui s'en donnait à coeur joie pour récolter des informations. « Laissez-moi vous présenter mon neveu, Marius. » La phrase attira son attention. Lord Pandémonium voulait qu'il se mêle à ses gens. Dans un léger sourire, il se leva pour s'approcher du groupe. « Bonsoir. » - « Oh ! Il est adorable ! » s'écria une Ondine à la voix stridente. « Merci ma Dame. Je suis gêné. » - « Bien élevé en plus. Le dernier bal où je suis allée était à Megido. L'éducation n'était pas la même. » Les Ondins rirent entre elles. « Veuillez m'excuser, je dois aller saluer un vieil ami. » glissa Cesare avant de s'éclipser, laissant Marius en mauvaise compagnie. « Est-ce que vous voyager souvent avec la Khaeleesi ? » - « Oui, nous faisons parties de l'une des délégations officielles de la Reine. Notre rôle est de la suivre dans tous ses déplacements et de représenter les nôtres. » - « Ce doit être un honneur de connaître personnellement sa Majesté. » - « Oui. » Elles ne semblaient pas peu fières. Le Sorcier peinait à voir où était le véritable honneur mais ne s'attarda pas sur la question. Elles n'étaient que de sous-fifres. « Tu es vraiment trop mignon, petit Marius. » Il l'aurait tué pour lui parler ainsi. Comment osait-elle user de cet adjectif pour lui, un sorcier ? De quel droit le tutoyait-elle ? Un monde les séparait. Elle n'était qu'une fille du peuple, lui était de la haute noblesse. Les doigts tremblants, il se bornait à sourire. « Regardez-moi ces bonnes joues et ces jolies cheveux blond roux ! J'aime tellement les enfants. » soupira-t-elle. Il aurait aisément pu lui faire passer l'envie. « D'ailleurs l'un des privilèges de notre rang est que nous savons pas mal de choses ... Je crois que la Khaeleesi est enceinte ! Enceinte ! » - « C'est même évident ! Elle est allée plusieurs fois la guérisseuse royale qu'elle voyait déjà lors de sa dernière grossesse. Je suis sûre qu'elle attend le petite héritier tant attendu par les Sorciers ! Il sera tellement charmant, comme toi petit Marius. » Le jeune homme se faisait violence pour ne pas réagir à ces affronts. Il se sentait tellement humilié par ces créatudes insipides. Pourtant, il ne réagissait pas car il était là pour une cause plus grande. « Réellement ? » Il eut envie de jeter un coup d'oeil à Vanille Deslyce mais se retint de tout mouvement qui aurait pu éveiller ses soupçons. « Je crois même que c'était l'une des volontés de votre Empereur, d'avoir un enfant pour son trône. Tant mieux qu'il soit exhausé dans ses voeux ! » - « Il veut un fils. Imagine si c'est une fille ! » - « Il fera avec, ce n'est pas comme s'ils étaient obligés de s'arrêter à un enfant ! » Les bavardages devinrent de stupides suppositions mais la rumeur était bel et bien là. Un héritier à la couronne serait en route. L'idée arracha un maigre sourire à Marius et il imaginait ce que pourrait être le fils des deux souverains.

Discrètement, Marius s'éloigna. Il ne tenait pas particulièerment à rester avec ces Sirènes qui lui paraissaient bien idiotes. Il avait rempli son rôle, il avait obtenu une information. Etait-elle vraie, fondée ? Rien n'était sûr surtout lorsque les paroles étaient tirés à de petites ondines ivres et idiotes. C'était à l'Empereur Noir de le juger quand il lui ferait son rapport. Il ne semblait pas savoir que sa promise serait enceinte, c'était assez étrange à ses yeux, à moins qu'il y ait un intérêt à le dissimuler. Si Marius savait qu'il ne devait pas comprendre tous les enjeux de l'alliance, il discernait les problèmes et les conflits qu'il en résultait. L'Empereur Noir n'était pas un homme à qui on disait non, ni quelqu'un qu'on dupait ou qu'on manipulait. Quelque chose ne tournait pas rond, quelque chose n'allait pas. Il avait hâte de confronter ce qu'il avait appris avec Viviane, son Oncle et sa tante. Quoiqu'il en soit, le jeune Sorcier ne s'attarda pas davantage à la petite soirée et s'en retira dans les petits bureaux de la Prison pour rédiger sa lettre. C'était la première chose qu'il fasait officiellement pour son gouvernement. Il espérerait que ce ne serait pas la dernière. Ambitieux, Marius préparait son avenir. Il avait tant à faire, à prouver et démontrer. Il ne comptait pas s'arrêter au début du chemin.

1455 mots : Lohra + deux points de charisme pour Luna si possible, sinon un point d'intelligence pour moi.
                                                                                                                                                                                                                                                                                             

« Tiens-toi bien droite, Viviane, et n'oublie pas de sourire. » - « Ne vous inquiétez pas ma Tante. Je sais exactement ce que je fais. » - « Ne sois pas si arrogante. Notre mission est importante, en cette journée. Nous ne pouvons nous permettre de déshonnorer l'Empereur Noir. » - «  Pardon. » Nebula tourna lentement la tête pour jeter un léger coup d'oeil à sa nièce. Elle eut une moue désapropatrice. « Ne gâche pas ton talent, mon enfant. Tu as un grand potentiel, laisse les Anciens te guider pour l'exploiter. » - «  Oui ma Tante. » Elles ne se ressemblaient pas vraiment malgré le fait qu'elles soient de la même famille. Nébula avait un visage pincé et sévère, même si autrefois elle avait fait tourner bien des têtes. Avec ses yeux noirs et ses longs cheveux d'ébène qu'elle enfermait toujours dans un chignons serré, on devinait aisément ce qu'elle était. A l'inverse, Luna dégageait quelque chose d'agréable et de charmant. Jeune et jolie jeune fille, avec ses mires claires et le blond de sa chevelure libérée, elle était plus éclatante et malicieuse. Vêtue d'une robe aux nuances pastels, elle ne respirait ni le Mal ni la perversion. Le leurre était parfait. « Cesare et Marius nous rejoindront plus tard. Tâchons de prendre de l'avance et faisant parler ces poissons. » La Sorcière ne dissimulait guère ses sentiments envers le peuple des eaux. Elle était moins ouverte que son époux aux excentricités. S'ils étaient tout deux profondemment patriotes, ils n'exprimaient pas leur amour pour la nation sorcière de la même manière. « N'oublie pas de sourire. » répéta Lady Pandémonium, qui avait plus l'habitude du taciturne Marius que de son expressive soeur. Puis ensemble, elles entrèrent dans la salle de réception. «  La Dame des Abysses est ... très belle. » commenta Luna en voyant la Reine assise aux côtés de Lord, penché vers lui pour lui glisser quelques mots à l'oreille. La pointe de jalousie peinait à être dissimulée. « Reste concentrée, Viviane. » la réprimanda Nebula. Alors qu'une domestique passait par là, elle attrapa deux coupes de vin sur son plateau et en tendit un à sa nièce. « Que connais-tu de la culture ondine ? » - «  Pas grand chose. » avoua-t-elle à contre coeur. « Beaucoup reste persuadé que les Sirènes ne sont qu'un mythe. Elles sont souvent cloitrée à la Cité Engloutie et restent secrètes. Leur Reine ... » Elle secoua la tête. « Elle ne m'inspire pas confiance. Elle connaît l'Empereur Noir depuis longtemps d'après les rumeurs. Je crois qu'elle se joue quelque peu de lui. » - «  Ma Tante, c'est l'Empereur Noir tout de même et il .... » - « Oui et c'est pour cela que je m'inquiète. » - «  C'est tout à votre honneur de vous préoccuper autant de l'Empereur. » Nebula médita quelques instants cette affirmation. Finalement, elle éluda le sujet. « Dépéchons. »

Malgré sa sévérité et ses idéaux, Nebula savait comment engager une conversation et se rendre agréable. Ainsi, elle ne mit guère longtemps avant de s'intégrer à un petite groupe qui discutait tranquillement. Viviane suivit le mouvement sans pour autant se mêler à la discussion. La plupart des Sirènes parlait en langage commun avec un accent prononcé. Il était fort à parier que certaines ne quittaient que très rarement l'enceinte de la Cité Engloutie. « Est-ce votre fille ? » s'enquit l'une en regardant Luna. « Ma nièce. » corrigea-t-elle. « Mais je l'ai toujours elevé, elle et son frère. » La Sirène sourit. Elle jeta un coup d'oeil sur le côté pour tirer le bras d'une demoiselle à l'épaisse chevelure brune et bouclée. « Voici Jenna, ma fille. Peut-être peuvent-elles faire connaissance ? » C'était si dégradant. Viviane n'avait pas l'habitude qu'on la mette de côté, la forçant à demeurer avec des enfants parce qu'elle était trop sotte pour rester avec les prétendus adultes. Ni Nebula ni Cesare ne les avaient éduqué ainsi. Ils avaient toujours pris part aux grandes choses, comme en cet instant. Malgré sa rancune, Viviane sourit. «  Salut Jenna. » Elle était naturelle. La Sirène soupira et se força à être sympathique. Elle paraissait un tantinet plus âgée que Luna. « Oui salut. Comment tu t'appelles ? » - «  Luna. » Elles s'eloignèrent pour s'asseoir sur un banc en bout de table. Jenna était bavarde. A peine furent-elles à l'écart de leur familles qu'elle se mit à déblaterer une foule de paroles acerbes. Elle semblait tout aussi révolté du traitement qu'on lui infligeait. « Je ne voulais même pas venir. » se plaignait-elle. « Ma mère ne m'a pas vraiment laissé le choix. Elle a jugé que je devais me familiariser avec les hautes sphères. Elle voudrait que la Reine me prenne sous son aile. Comme si elle n'avait que ça à faire ...  » - «  Ce n'est pas un mal. Elle a de l'ambition pour toi. » - « Je n'ai même pas rejoins un Ot'Ph ... » Elle s'arrêta, consciente que sa nouvelle amie ne comprendrait sûrement par les termes directement issus de sa langue maternelle. « Un clan. Je suis vraiment loin d'être quelqu'un à la Cité Engloutie. Ma mère non plus n'est pas très bien placée mais elle aime à croire le contraire. Ce n'est pas parce qu'elle traîne de temps à autre au Palais et qu'elle suite la Dame qu'elle est influente.» Jenna avait tout d'une rebelle en force. Elle pouvait être facile à manipuler. Elle mourrait d'envie de dire tout ce qu'elle savait. Pour ammoindrir ses doutes, Luna ne cessait de remplir la coupe de vin de la Sirène pour que, peu à peu, elle perde la conscience de ses paroles ou de ces actes.

«  Est-ce que tu penses être là au mariage de nos Souverains ?  » demanda Luna. Jenna eut un rire sec et mauvais. « En théorie, oui. Ma mère a déjà choisi sa robe, la mienne et a passé commande de bijoux et de soierie. Pour elle, c'est le plus grand évènement de l'ère. » - «   En théorie ? » reprit doucement la Sirène, l'air surprise. Enfin, la conversation devenait intéressante. « Ouais faut encore que le mariage ait lieu et franchement, cette histoire est mal partie. » Qui douterait de l'impact de ce que pouvaient se dire deux adolescentes ? «  Pourquoi ? Tout a l'air bien engagé sinon nous ne serions pas là à en discuter. » - « Peut-être que les tiens prennent l'alliance pour acqusie mais chez les miens, ça râle. » Luna prit une mine troublée. «  Je ne comprends pas ... » - « Qu'est-ce qu'il croyait, votre Empereur Noir ? Que battre une Reine en public n'aurait aucune conséquence ? Les rues ne parlent que de ça à la Capitale, ça fait jaser et les Parlementaires sont de plus en plus nombreux à s'opposer à cette union. Ils préfèrent préserver notre Dame plutôt que de la laisser entre les griffes de votre foutu Roi. » - «  Voyons Jenna ... Pèse tes mots. » - « Je le fais et plutôt deux fois qu'une ! Ca va vous faire tout drôle à la Prison quand les Parlementaires et la Khaleesi auront discuté. Vous ne vous y attendez pas mais ça va vous tombez sur le coin du nez.  » - «  Il y a certainement une solution pour arranger les choses si cela est vrai ... » La Sirène s'emporta presque. Dans un grand geste et tout en renversant son verre sur la table, elle répondit : « Mais c'est vrai ! Je suis même sûre que la Khaeleesi a déjà pris sa décision. Qu'est-ce que vous croyez ici ? Il n'y a jamais eu autant de bâteaux coulés et pour cause : la Reine a lâché sa bête. Vous comprenez ou pas ? Le kracken est de sorti ! » Elle balança quelques phrases acides à ceux qui protestèrent après s'être vu aspergé d'alccol. « Ce n'est pas le seul, d'ailleurs. Les Armées sont de plus en plus présentes dans les rues et les exercices ont triplés. Vous êtes mal barrés mes choux. » Luna tapotait son verre du bout de ses longs ongles, pensive. Tout ceci était pour le moins ... troublant. Cette jeune Sirène s'était-elle rendue compte de ce qu'elle avait livré ? De toute évidence, elle était bien trop soul pour comprendre quoique ce soit. Luna jeta un coup d'oeil à sa Tante dans l'espoir de capter son regard. Celle-ci vit que quelque chose n'allait pas et s'excusa auprès de ses interlocuteurs pour retrouver sa nièce.             

1470 mots : Lohra + deux points de magie, merci beaucoup !