Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

Partagez
 

 [Quête] Suivez le guide ! [PV : Mircella]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mar 28 Avr 2015, 19:57

La jeune femme fixait son amie, un regard plein d'incompréhension. Elle ne saisissait pas toute l'étendue du problème et craignait sans doute s'en mordre les doigts plus tard. Elle ne connaissait Milady que depuis quelques minutes, une heure tout au plus, peut-être deux car à bien y réfléchir, elle n'avait pas vu le temps passer en sa compagnie, comme si lorsqu'elles conversaient, ce dernier s'arrêtait pour les écouter. Elle observait celle qui disait être Sorcière, qui venait de changer complètement la donne. Aux côtés d'un être aussi dépourvu de compassion, comment l'être sylvestre évoluerait-elle ? Se mettrait-elle à l'éviter, à se méfier ? Non. Ce n'était pas son genre de tourner le dos à la première surprise et elle ne doutait pas que la jeune femme saurait lui expliquer quelles circonstances l'eurent poussé dans une telle direction. Même si elle ne la connaissait que depuis peu, elle lui faisait intimement confiance et ne craignait de sa part aucune attaque. Comme si elle sentait que la Véritable se cachait dans son ombre et l'empêcherait de commettre l'irréparable. Et si elle en venait aux mains, si elle parvenait à soumettre définitivement celle qu'elle connaissait, alors Mircella n'hésiterait pas à l'arrêter. Elle était puissante après tout, et savait ce dont elle était capable. Arrêter une jeune fille complètement détraquée s'apparentait à une petite balade de routine lorsque l'on vit avec une morte vivante perdue entre un sadisme profond et l'innocence d'une enfance trop vite perdue. Elle plissa les yeux, cherchant une once d'indice dans le regard que lui prodiguait l'entité ayant pris le contrôle du corps de son interlocutrice, sans pour autant daigner lui dire quoi que ce soit. Elle la sentait chavirer sans même la toucher, la voyait s'effondrer et laisser place à celle qui contrôlait vraiment ce corps. Au final, elle n'eut rien à faire. Visiblement, la Sorcière s'était laissée emporter par cet élan de vivacité et à présent, ne pouvait plus rien faire. Elle ne pouvait tout simplement plus subsister dans ce monde qui ne voulait pas d'elle et dont elle ne voulait probablement pas non plus. Mais si elle venait à revenir à la charge, à tenter de perturber l'équilibre de sa jeune amie, alors elle la vaincrait. Elle lui montrerait de quel bois elle se chauffe, et se chargerait personnellement de la renvoyer de là ou elle venait, à moins qu'elle ne soit définitivement liée à Milady. Alors, dans ce cas là, elle ne saurait quoi faire. Et elle ne se serait pas risquée à blesser l'Originale dans le but d'effacer le Double. Il s'agissait d'une lutte personnelle qu'elle ne connaissait que trop bien après tout.

[Quête] Suivez le guide ! [PV : Mircella] - Page 2 6114267501572edwe38jpgcopie

Trop de choses arrivaient en même temps dans l'esprit de la Morte, à un tel point qu'elle ne sut plus ou donner de la tête. Elle ignorait tout de sa congénère, et la considérait pourtant comme une véritable partie d'elle-même, voire une extension. Comment lutter sans sa présence, maintenant ? Elle s'en voulait quelque peu de lui avoir foncé dessus à la première occasion. Car malgré le fait qu'une euphorie s'emparait d'elle la plupart du temps, elle restait une personne grave, dont les propos avaient la teneur d'une suicidaire parfois. Elle haïssait la vie, la seconde vie qu'on lui avait offert, et si dans ce monde elle trouvait quelqu'un pour lequel elle survivrait avec plaisir, cela se pourrait être elle. Mais cette idée lui fit perdre pied. Comment dépendre de quelqu'un ? Comment aimer quelqu'un à nouveau ? Elle l'ignorait. Elle ne se voyait pas dépendante de qui que ce soit, ni penser à quelqu'un d'autre qu'elle et pourtant, depuis le début de leur aventure, elle n'avait de cesse de se préoccuper de l'état de sa semblable. Serait-il possible qu'elle ait une amie, à présent ? Qu'elle ne soit plus obligée de lutter contre ciel et terre seule ? Elle aurait bien voulu en avoir la certitude, à ce moment là, pour pouvoir se lancer sans l'ombre d'une crainte dans cette relation. Un sourire apparut doucement sur son visage de femme adulte. Pourquoi se souciait-elle de telles idioties maintenant ? A croire que l'Elfe déteignait sur elle, visiblement.

La réaction que Melody eut face à son changement d'apparence la fit sourire de plus belle. Elle aussi, s'aimait sous cette forme. Elle vivait ainsi, auparavant. Se pavanait dans les allées des Cités les plus grandes et les plus prestigieuses. A cette époque, elle n'était certes qu'une Bélua, mais on ne la considérait plus comme de bas étage. Pourtant, elle était morte dans un anonymat terrible, sans que personne ne la reconnaisse. Et bloquée dans ce corps d'enfant, qui la poursuivrait à tout jamais. « C'est ainsi que j'étais. Avant. ». Elle se garda les détails, décidant de les lui confier dans un futur proche. Ce n'était pas le moment de faire des confessions, et encore moins d'aussi.. étranges. Elle se remémora son passé pendant quelques secondes, et quand le visage charmeur de Darren lui revint en milles, une haine monta dans sa voix, dans son coeur, transperçant toutes les onces de tendresse qu'elle eut montré à sa congénère jusqu'à maintenant. Elle le détestait. Il l'avait tuée, pour son propre intérêt, l'avait fait condamner à sa place. Et elle, comme une idiote, comme une Amoureuse, était tout simplement tombée dans le panneau. Elle s'était aperçue bien trop tard de la supercherie, et s'était faite avoir comme une bleue. A présent, c'est elle qui menait la danse, qui tenait les rennes de leur relation. Et elle s'était promis que plus jamais elle ne considérerait l'idée de faire confiance aux autres comme intelligente. Pourtant, tout allait bientôt changer. Bien trop vite pour que cela ne se fasse dans l'ordre. Et elle devrait tout expliquer en large et en travers. « T'es plutôt mignonne dans ton genre aussi. Un peu sulfureuse et flamboyante, j'doute pas que ça doit te courir après. ».

Elle ne lui rendait pas son compliment par politesse, oh non. Le jour ou elle ferait preuve de politesse, les poules auront des dents. Elle pensait réellement ce qu'elle disait, et aucune gêne ne se lisait sur son visage de lui accorder une telle affection. « C'est vrai que ça aurait été vachement drôle de voir la tronche de Mimi en voyant un toutou s'exploser contre le sol. La pauvre, elle adore les animaux, ça lui aurait brisé le coeur. ». Sur un ton ironique, comme toujours, elle se jouait des sentiments qu'éprouvait sa maîtresse. Des futilités qui pour elle tenait d'une importance sans nom. Elle était si.. Humaine. Brr. Ce mot lui donna des frissons. Et la réaction qu'eut sa camarade à l'idée seule de retourner voir les deux jeunes femmes la fit rire. « C'est pas pour rien qu'on traîne ensemble ! T'as raison, j'ai pas envie de revoir l'Elfe. Elle doit être en train de me chercher comme une folle et même si ça me ferait bien marrer de la voir tourner en rond, j'préfère continuer dans ce sens là. ». Elle ne le disait pas directement, mais remerciait Melody de sa présence à ses côtés. Car sans elle, elle se serait bien ennuyée et aurait passé une journée des plus terribles car non seulement elle n'appréciait pas l'Ange, mais en plus elle se voyait obligée de chercher d'ou elle venait ? La seule raison valable pour laquelle elle aurait cherché d'elle-même d'ou venait cette tête de nœuds, c'était pour l'y renvoyer.

Les Zombies. La Mort. Bien qu'elle y soit habituée de par son statut, Julia n'avait de cesse d'être dégoûtée par ces êtres qui ne savaient pas se tenir, qui se contentaient de manger le premier humain qui passe sans même le torturer avant. Ils ne possédaient aucun sentiment et de cette manière, ne pouvaient correctement se délecter d'un meurtre. « Quel gâchis.. ». Ses pensées allèrent directement dans ses cordes vocales sans qu'elle ne s'en aperçoive. Mais plus qu'être attristée et déçue que de potentielles victimes ne soient tuées par cette bande d'énergumènes, cela l'énerva. On lui piquait son terrain de chasse, tout bonnement, on marchait sur son territoire et ça, elle ne le tolérerait pas. Elle le défendrait coûte que coûte, bec et ongle jusqu'à ressortir victorieuse. Et même si c'est avec une lenteur considérable, elle sortit son cimeterre indestructible de son fourreau et se mit à jauger les morts. Eux ne semblaient pas même les remarquer, trop occupés à… foncer dans un mur ? Tant mieux, ce ne serait que plus facile. Elle n'aurait pas à se prendre la tête. Fonçant vers le premier venu, elle lui coupa la tête, puis ses autres membres, chacun l'un après l'autre, puis poursuivit avec le prochain qui lui tomba sous la main. Pourtant, elle n'éprouvait aucune passion, aucun plaisir, et l'espace d'un instant, elle s'arrêta. « Ce n'est pas drôle. Je n'aime pas tuer des gens qui sont déjà morts, ça n'a aucun intérêt. Ca m'fait ch*er. ». Elle continuait cependant d'exterminer ce qui se trouvait dans son passage, avant qu'une énorme cavité ne s'ouvre devant elle, faisant tomber leurs ennemis à l'intérieur, et que les murs se mettent à trembler. « La Tour a pas du aimer des masses mon commentaire ! Envoie nous un truc plus marrant si t'en es capable ! ». Aucune réponse. Pas même un grognement. Elle haussa les épaules, poursuivit d'avancer avant de.. Sombrer dans la fosse, qui venait de s'agrandir pour les prendre avec. A présent, elles ne nageaient plus dans le bonheur, mais dans les zombies et bien que ce soit une situation plutôt cocasse, Julia ne put qu'en rire.

[Quête] Suivez le guide ! [PV : Mircella] - Page 2 6114267501572edwe38jpgcopie

Milady ouvrit enfin les yeux, et la blonde des bois ne put que laisser un long soupir de soulagement s'échapper de ses lèvres. Enfin, elle la retrouvait. Elle revoyait celle qu'elle connaissait, celle qu'elle appréciait, et faisait disparaître la vile Sorcière de son esprit comme si elle n'y eut jamais entré. La fillette qui dormait juste devant elle ne l'avait pas frappé. En effet, bien trop préoccupée par les débordements de la jeune femme, elle s'était précipitée à son chevet, attendant qu'elle se réveille, qu'elle fasse un quelconque geste pour lui montrer qu'elle était bel et bien vivante et surtout, qu'il ne s'agissait plus de l'Autre. Et même quand elle lui signifia qu'elle venait de reprendre le contrôle, l'être sylvestre ne lâcha pas prise sur sa compagne. Comme si elle craignait que si elle ne la lâche, elle se brise en milles morceaux. Qu'est-ce qui se passe.. C'était si vague. Pouvait-elle réellement l'expliquer ? « Tu as changé, Milady. Je ne saurais pas comment t'expliquer clairement ce qui t'es arrivé, cela m'échappe. Mais si tu es revenue à toi, alors c'est le principal. » Elle retint un élan d'affection mal placé, et refoula sa joie de la revoir à nouveau à ses côtés. « Tu n'as rien fait de mal, Milady. Je t'assure. ». Elle passa une main dans sa chevelure noire, la caressant doucement, cherchant à apaiser ses peurs, à calmer ses larmes qu'elle n'aurait jamais voulu voir couler. « Si tu avais tenté quelque chose, je t'aurais arrêté. Fais-moi confiance. Jamais je ne t'aurais laissé te faire consumer, te brûler les ailes. ». Elle était là, et elle serait toujours là. La présence de la Sorcière ne lui importait plus vraiment. Elle s'en occuperait, une fois que le temps sera venu. Il ne fallait pas le bousculer.

La petite Vampiresse se redressa lentement, s'étirant comme si elle sortait d'un trop profond sommeil, ne laissant pourtant paraître aucune fatigue sur son visage enfantin, teinté d'une tendresse et d'une candeur innommable. L'être sylvestre se méfiait plus qu'elle n'était émerveillée, cherchant dans son regard à la sonder, à comprendre ce qu'elle leur voulait, ce qu'elle faisait là et à quel point elles pouvaient la croire sans risquer de se tromper. Car à ce stade là, elles ne devaient plus faire d'erreurs. Elles leur seraient fatales. Ainsi, dans sa course, elle avait percuté le petit corps fragile de la jeune fille. Alors, son premier réflexe, une fois qu'elle eut fini de parler, fut de s'excuser. « Pardonnez-moi de vous avoir dérangé. Dans ma course, je ne vous avais pas remarqué ». Et elle ne pouvait être blâmée. Comment voir l'invisible ? Certains en étaient capables, mais pas elle, en aucune façon. Les présentations furent faites, et Mircella ne put que s'étonner face au sérieux que prit soudainement la conversation. Cette enfant appartenait à la Tour elle-même, si elle n'était pas qu'une entité dépendante d'elle. Se contentant de s'incliner à l'entente de son nom, elle poursuivit cependant. « Si tu es en contact avec la Tour, j'aimerais te demander quelque chose plus tard. Cela n'a rien a voir avec les troubles qu'elle endure en ce moment, mais cela me tient à coeur plus que n'importe quoi d'autre. Puis-je compter sur ta coopération si nous réussissons à rattraper ce vieux fou et à te le ramener ? ». Ce n'était pas un pari. C'était un marché. Elle soulageait la Tour, et elle, en échange, lui donnait des informations sur le passé d'Héliana mais également sur la localisation de la tête de Melody. Au moins, elle saurait leur dire si elles fouillaient dans le vide ou non. L'Elfe était décidée à avoir ce qu'elle désirait, et se trouvait en position de force face à la petite. Car si elle décidait de disparaître d'un coup d'un seul, alors plus personne ne la sauverait de la démence du vieillard. La gamine acquiesça, doucement, sans prononcer un seul mot de plus, attrapant sa cape.« Vous vous êtes enfuies dés lors que le danger s'est présenté. Le vieux fou en a fait de même. Il est quelque part, dans cette Tour, terrorisé par l'apparition de votre Dragon. ». Elle s'arrêta, se tournant vers elles. « Il ne fera pas long feu, mais s'il parvient à s'enfuir sans avoir compris les conséquences de ses actes, alors la Tour ne sera jamais satisfaite et ne connaîtra jamais de repos. Moi de même par ailleurs. ». Sortant un pinceau de sa sacoche, elle se mit à dessiner dans l'air et doucement, ses dessins prirent une forme beaucoup plus réelle, devenant des flèches indiquant clairement une direction. « Vous n'aurez qu'à les suivre. Je ne peux pas m'amuser à courir dans tous les sens. Bonne chance. ». Et elle disparut dans les ténèbres, les laissant seulement avec leur conscience.

Mircella poussa un soupir. C'était trop, beaucoup trop. Tout se mélangeait dans son esprit, et elle avait plutôt hate d'en finir. Cependant une pointe de détermination naquit dans son regard. « J'ai l'intention de lui demander si la tête de Melody se trouve en ces lieux, et également si elle sait quelque chose sur l'origine de mon amie. Je pense que le jeu en vaut la chandelle car au moins, nous serons toutes deux fixées sur le sort que nous réserve cet endroit. Quant à retrouver les filles, cela s'avère plus difficile que prévu. ». Lançant son pouvoir de boussole, elle ne parvint pas à les trouver à la Surface. « C'est comme si elles étaient retournées sous terre, je ne les sens plus. ». Elle ne doutait pas cependant qu'elles soient vivantes. Cela tenait de l'évidence, elles ne se laisseraient pas faire si facilement. Se tournant vers Milady, elle passa une main sur son front, dégageant quelques mèches. « Tu n'as pas à t'en vouloir de ce que tu aurais pu faire. Ce n'était pas toi, n'est-ce pas ? ». Elle la gratifia d'un petit sourire, cherchant à l'amuser, à la réconforter. L'atmosphère devait se détendre, elles sortiraient bientôt de là après tout. L'invitant à la suivre, elle alla dans le sens des indications de la jeune Vampire tout en faisant bien attention aux moindres détails. Ils pouvaient s'avérer vitaux dans une telle situation. Et c'est le cri du vieillard qui la fit avancer de plus belle. Il n'était pas loin. Elles allaient sortir enfin, terminer ce calvaire qui leur prenait la tête, qui les faisait parfois trembler de peur. Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'elle ne parvienne à le retrouver et le faire avouer ses méfaits. Il n'avait jamais été guide, car tout simplement, un guide de ces lieux ne peut exister. C'est une ineptie des plus complètes, et la blonde s'en voulait de ne pas s'en être aperçue au premier coup d'oeil. Pour la prochaine fois, elle saurait. Mais pour l'instant..
+ 2 000mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 04 Nov 2015, 18:04

Je sentais encore au fond de moi cette force maléfique, d'une noirceur incomparable. Elle semblait bouillonner, cette force, furibonde, prête à m'envahir de nouveau. Et cela me terrorisait. Il me fallait en savoir plus, découvrir ce que c'était exactement que cette chose parasite, et surtout, par dessus tout, apprendre à la maîtriser. J'avais mit en danger une jeune femme, de qui je me sentais proche... et cela, je ne pouvais me le pardonner, malgré toutes les bonnes paroles qu'elle pouvait me professer. D'autant plus que d'autres conséquences, bien plus graves encore, me venaient à l'esprit... Je n'avais aucun souvenir des précédents évènements, de ceux ayant pu se produire durant mon... "absence"... Qui sait ce que je serais capable de faire avec mes pouvoirs d'Ombre ? Qui sait ce que je serais capable de dire ? De révéler sur notre Grand Secret ? Une telle catastrophe ne pourrait se produire... je serais immédiatement envoyés à Utopia, enfermée, rejetée de mes paires, hais, inutile... C'était une vision abominable, même pour une sans-joie comme moi... Des questions, toutes aussi variées que les émotions d'un être normal, m'envahissaient, mais malheureusement, j'avais bien conscience que ce n'était ni l'endroit, ni le moment pour en parler... Alors je restais silencieuse, alors que l'étrange fillette nous fournissait de plus amples informations quant à notre future mission. Mes angoisses étaient grandes et m'empêchaient de réfléchir convenablement. Ne ferais-je pas mieux de quitter cet endroit sur le champ ? De m'éloigner de ces vivants ? De retourner au Royaume et de me confesser auprès des Gardiens du Sceau ? Non, je ne le pouvais pas... Une attitude aussi lâche... abandonner de nouveau ma sœur alors que nos relations semblaient être en voie d'amélioration... Non, certainement pas. Il me fallait faire face, accepter la main qui m'était tendue, et aller de l'avant, toujours plus en avant, par delà l'horizon.

« C'est très aimable de ta part ! J'espère que l'étrange vampire aura les réponses que nous cherchons... En attendant... c'est inquiétant... » Je n'avais aucun pouvoir me permettant de localiser ma sœur, autre que le lien de famille qui nous unissait, mais je pouvais en revanche très nettement ressentir le nombre d'âmes présentes. « Mais les filles sont encore en vie, je le sens. Je ne peux malheureusement pas les localiser précisément. » Les flèches d'encre étaient relativement faciles à suivre, même dans la pénombre. Je n'était guère rassurée à l'idée de revoir ce diable d'ancien, et cela devait se lire nettement sur mon visage. Ainsi n'étais-je guère étonnée en entendant la questions de Mircella, bien que j'aurais aimé lui apporter une réponse un peu plus conséquente. « Effectivement... Ce n'était... pas moi... Sinon je m'en souviendrais... » Son interrogation fit rebondir mon esprit de nouveau sur cette problématique de l'autre en moi. Je me remémorais alors les maigres informations que j'avais obtenue de mon frère et de Dinguo, lorsque l'une d'entre elle attira bien plus mon attention. « Je crois que je tiens quelque chose ! Mon frère m'a dit il y a déjà quelque temps de cela que notre famille, les Eternam, était maudite de plusieurs façons. Tu crois que mon problème peut avoir un lien ? » J'ignorais si mon début de piste était intéressant, mais cela valait la peine d'être exploré. Je comptais également sur l'intelligence de ma compagne de route afin d'obtenir quelques éclaircissement. A deux, peut-être pourrions-nous démêler un peu toute cette histoire...




Je m'amusais. Pour la première fois de ma vie, je m'amusais vraiment. Ce n'était pas la première fois que je m'en faisais la remarque, mais cette idée fixe me trottait dans la tête comme un poney sauvage. Armée de ma lame, les corps mous des morts-vivants qui nous faisaient fasse s'empalaient, se découpaient, avec une facilité impressionnante. Ces créatures écervelés avaient beau tenter de nous mordre, leur membre supérieur chevelus se détachait du reste de leur corps aussi vite que j'avais jadis perdu la mienne. Des rires inconnues s'échappaient du tréfonds de mon âme : je jubilais... et j'en voulais plus... « T'as raison ! Les zombies c'est pas assez marrant ! » Couverte d'un sang aux teintes verdâtres, les joues rouges, les cheveux en bataille et le souffle court, je pris le temps d'une pause, entre deux décapitations, pour m'adresser directement à la tour. « Eh gros tas d'pierre ! File-nous un truc un peu plus à ta taille ! » Je ne me rendis pas tout de suite compte que l'expression que je venais d'employer n'était peut-être pas vraiment la bonne, et bien mal m'en prit... La grande dame semblait avoir entendu mon appel, mais l'avait apparemment également prit au mot près. Les cadavres des zombies jonchant le sol disparurent sans même que je ne m'en aperçoive... Toute le couloir se mit à trembler à intervalle régulier, d'abord faiblement, puis de plus en plus fort... Comme si... Comme si quelque chose... « Oh oh... Je crois qu'elle a pas plaisanté cette fois-là... » Je déglutis, m'attendant à voir débarquer une créature ignoble, pleine de crocs et de griffes... Mon instinct s’emballait, si bien que je fis quelques pas en arrière, histoire de me donner un peu de marge... Et je rencontrais alors un mur, froid, étrangement lisse. « On est piégées... » J'avais été trop loin, je le sentais, et mes jointures blanchies, serrés autour de mon arme, étaient un bon indicateur du degré de peur qui m'avait envahit. Mais lorsque la chose apparut enfin à la lueur des torches sur les murs, j'étais bien loin d'imaginer dans quel calvaire je venais de nous embarquer...

« Un Golem... Elle nous a envoyé un pitain de golem de pierre... La garce... » Je n'aimais pas les êtres élémentaires... et encore moins lorsqu'il était impossible de discuter avec eux... D'après Bagaya, c'était du à mes gênes de sorcières, mais je n'y prêtais aucune sorte de validité. Les éléments, l'eau, le feu, la terre, le vent... était dangereux, insaisissables et intraitables... Mais ce qui m'effrayait encore plus était l'étroitesse de notre environnement. Le couloir ne mesurait pas plus de trois à quatre mètres de large, et le sol avait été rendu glissant par notre précédent combat... De plus, tout ici était en pierre, du sol au plafond, tant de choses dont le golem pourrait se servir pour nous détruire... Ce combat, je ne le sentais vraiment pas... « Si tu pense que la taille du couloir est à notre avantage, détrompe-toi... Il peut très bien fusionner avec les murs... On est sacrément dans la misère. » Pour autant, je ne tremblais pas. A nous deux, nous pouvions nous en sortir. Mais il fallait réfléchir, mettre au point un plan, ne pas nous précipiter... Si seulement les ennemis de la réalité étaient comme ceux de mes livres d'enfants ! Mais ici, le méchant ne prit pas la peine de nous laisser terminer notre entretient... La créature poussa un hurlement qui me vrilla les tympans... Et chargea, de toute sa masse de toutes sa puissance, faisant trembler le sol tout autour de nous. Je n'eus qu'un seul réflexe... « On décolle ! » Mon corps plaqué contre le plafond, mes ailes raclant douloureusement sur la pierre, je tentais d'esquiver les coups du monstres, comme un papillon esquiverait les pattes d'un chat. J'avais évité la première charge, mais par malheur, le golem se contrôlait suffisamment pour avoir évité la collision avec le mur... Nous n'avions pas d'échappatoire. Je ne cherchais même plus Julia du regard. Toutes mes fonctions n'étaient tournées que vers un seul et même but : survivre et fuir dès que possible.



Nous marchions à peine depuis une dizaine de minutes lorsque nous fûmes interrompues dans notre discussion par un... effroyable hurlement. Le corps paralysé, tout mon être se focalisa sur la provenance du son, sans que je parvienne pour autant clairement à l'identifier. Je me tournais alors vers Mircella, qui devait avoir une ouïe bien meilleure que la mienne, dans l'espoir qu'elle puisse nous donner de meilleurs informations. « Tu as pu identifier ce que c'était ? » Au fond de moi, et je ne sais pourquoi, j'avais l'intime conviction que nos deux protégées s'étaient de nouveau attirées la foudre de la Tour. J'imaginais que la bête qui avait poussé ce hurlement était effroyablement puissante, et je pouvais également curieusement affirmer qu'elle ne possédait pas d'âme... Si les filles avaient affaire à un mort-vivant, je craignais le pire... Je tendais l'oreille de nouveau, espérant entendre un cris, un appel à l'aide, mais seule le silence me répondit. « C'est bizarre... la chose qui a fait ça n'est pas vivante... » Je l'avais prononcé d'avantage pour moi-même que pour l'elfe, ne pensant pas que cette information lui serait très utile, quand l'angoisse d'en avoir trop dit me saisit à la gorge. Pour autant, je parvins cette-fois ci à garder mon calme, ce n'était pas le moment de me concentrer sur mes propres états d'âme. « Que fait-on ? La fillette nous a promit son aide, mais si il arrive quelque chose aux filles avant que l'on retrouve le parasite... alors... » Alors tout cela n'aura servit à rien, mais je ne parvins pas à terminer ma phrase. Le temps me semblait défiler si vite que j'étais de plus en plus tentée d'en recourir à tous mes pouvoirs, quitte à paraître sous ma forme de faucheuse à Mircella...

Soudain, des sanglots résonnèrent dans le couloir, suivit de gémissements. Ceux d'un enfant... Comme hypnotisée, je me dirigeais en silence droit devant moi, guidée par ces derniers. Un enfant en détresse, un petit être innocent, sans défense, qu'il fallait défendre, qu'il me fallait protéger, couver, rassurer. Mes pensées incohérentes me semblaient soudain si limpides ! Mon enfant, il était là, mon petit m'appelait. Je me devais de le retrouver. Mes pas s'accélérèrent d'eux même, plus aucun son ne parvenaient à mon esprit. Juste ces pleurs, ces appels. Il n'y avait plus de Tour, plus de sœur, plus d'amie. Rien que mon petit qui attendait mon retour. Pourtant... il y avait quelque chose... qui... m'appelait... dans le lointain. Une voix familière... Mère ? Non... Je ne connaissais même pas sa voix. Qui cela pouvait-il bien être ? Je cherchais dans ma mémoire, en vain, quand soudain, tout s'éclaira. J'étais à présent dans une vaste salle circulaire, semblable à celle du trône, au Château des Ombres. Des tapisseries présentant une scène de chasse au dragon étaient disposées tout autour et faiblement éclairés par des torches fumantes. Quelqu'un d'autre était devant moi, m'appelait. Qui était-ce ? Ma vision était floue, brouillée, comme si mes yeux ne voulaient pas l'identifier. Soudain, je retrouvais aussi des sensations de mon corps. Quelqu'un me tenait. Fermement, avec toute la vigueur du désespoir. Et j'étais tenue au dessus d'un précipice, maintenue par des mains autres que celle de mon mari, un couteau placé le long de ma jugulaire. Ma première pensée fut de me dire que l'homme qui me tenait ainsi était bien stupide. Puis des bribes de conversations filtrèrent à travers le brouillard de mon esprit. Libérer ? Mais qui ? Moi ? Je pouvais bien le faire toute seule. Me tuer ? J'étais déjà morte. Me lâcher au fond du précipice ? Je pouvais flotter dans les airs. Oui, cet homme était bien sot de m'avoir prise en otage. Était-ce le vieille homme ? La tour ? Cela faisait trop de questions pour mon esprit, il était temps que je me libère. Alors mon corps se fit immatérielle, et les cordes, le couteau, l'homme me traversa.

+2000

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 25 Nov 2015, 11:42


La blonde triturait ses doigts, nerveuse. Ce qui venait d'apparaître devant ses yeux n'avait rien de comparable au reste du monde et pour cause. Certes, les changements de personnalité de l'Alfar qu'elle eut tant côtoyé pendant quelques mois l'avaient considérablement surprise, et elle avait eu un mal certain à comprendre le mal qui le hantait et qu'il peinait à accepter, mais la personne qui venait de prendre le contrôle du corps de sa jeune amie.. Non. Mircella plissa les yeux. C'était tout bonnement impossible qu'il s'agisse d'une simple maladie que l'on aurait pu guérir d'un simple claquement de doigts. Milady était possédée par un esprit incontrôlable, aux mœurs légères et aux envies meurtrières déferlant sur l'univers aussi vite qu'un raz-de-marée sur une pauvre île au milieu de l'Océan. L'Elfe l'avait vue. Toute la noirceur, toute l'ampleur des ténèbres ayant pris ascension sur l'âme qui, si elle n'était pas innocente car personne ne l'était, semblait pure comme de la neige, de la belle Noire. Cette histoire ne lui échapperait pas, et même, continuait de tourner inlassablement dans son esprit, même si elle aurait voulu l'envoyer balancer dans ses plus lointains souvenirs. Malgré elle, l'être sylvestre gardait un œil presque maternel sur la jeune femme qui l'accompagnait. Non pas qu'elle la croyait incapable de se maîtriser seule, mais tout simplement parce que toute chose nouvelle mérite d'être comprise avant d'être rejetée. Un soupir franchit l'entre ouverture des lèvres rosées de la blonde des bois, qui tenta de détendre chacun de ses membres avec une certaine douceur, tandis qu'elle posait à nouveau son regard sur sa compagne. La pauvre stressait, angoissait à l'idée d'être à nouveau sous cette forme, mais cela n'arrangerait rien. L'expérience avait appris à l'Elfe que plus on pensait à quelque chose que l'on ne désirait point, plus cette chose avait de chances d'arriver. Question de karma, de chance, ou blague des Aetheris, peu importe. Tout cela ne pouvait simplement pas durer.

Son sang ne fit qu'un tour quand une question de malédiction fut abordée, et le coeur de la jeune fille se serra comme jamais, accompagné de sa gorge qui se bloqua soudainement, coupant sa respiration pendant plusieurs secondes. Mircella haïssait profondément les déchéances qui suivaient toute une génération, et reprochait encore et toujours à Julia d'avoir apposé son maléfice sur l'Alfar. Celle-ci le poursuivrait toute sa vie, et se renforcerait au fur et à mesure que les pouvoirs de la Dullahan augmenteraient, et seul le plus sombre des idiots aurait pu la croire capable de stagner à un niveau aussi médiocre que celui-ci. Ses capacités n'auraient de cesse de grandir, jusqu'à devenir effroyablement puissants, jusqu'à ce que rien ni personne ne puisse l'arrêter. Avalant sa salive, passant une main distraite sur son front pour essuyer les quelques gouttes de sueur qui en avaient coulé, elle reprit une longue inspiration pour entreprendre de répondre à la jeune femme. « Je ne sais pas, Milady. ». Elle fit une pause légère avant de reprendre, se concentrant un peu plus. « Je ne connais que trop mal les Eternam pour te renseigner. ». La blonde détestait ne pas savoir, être bloquée dans l'ignorance. « Cependant.. ». Elle plongea son regard dans le sien. « Il existe bel et bien des maladies, des malédictions, qui se transmettent dans plusieurs familles. ». Elle baissa les yeux pendant quelques secondes. « J'ignore si Melody en est capable, mais en tout cas, personnellement, j'ai déjà eu l'occasion de voir Julia maudire quelques personne sur son passage. ». Elle les ferma, puis les rouvrit, un sourire arquant vaguement ses lèvres et étirant ses traits que l'on devinait, sous un masque de tendresse, remplis d'inquiétude. « Je doute fortement que ta sœur soit à l'origine de ce mal, mais pour en savoir plus, tu devrais t'adresser à ton frère et essayer de remonter dans ta famille. ». Et elle se murmura à elle-même, tout bas, comme une promesse qu'elle se faisait à elle-même. « J'irais faire quelques recherches de mon côté.. ». Ce mystère l'intriguait, bien plus que l'on aurait pu le croire..

[Quête] Suivez le guide ! [PV : Mircella] - Page 2 6114267501572edwe38jpgcopie

Julia ne tenait plus en place, tout simplement. Elle s'excitait dans tous les sens, peinait à se contenir à la seule idée de pouvoir tuer, encore et encore. Depuis qu'elle avait rejoint Mircella dans ses aventures, l'occasion de se défouler ainsi ne lui avait plus été donnée, et elle se croyait condamnée à cette vie de diplomatie, de gentillesse et surtout… d'arbres, de salades et de verdures. Les décapitations s'enchaînaient, mais aucun cri ne sortait de la gorge tranchée des morts-vivants, ne se mouvant que selon la volonté de la Tour. La Dullahan apparaissait comme terriblement déçue de ne pas avoir un adversaire capable de la tenir en haleine, et c'est quand elle posa les yeux sur sa congénère qu'un sourire malsain déforma son visage. Elle la voyait, recouverte d'un sang n'étant pas le sien, puant la vermine et la décomposition, les cheveux partant dans tous les sens et essoufflée d'avoir couru dans tous les sens pour se débarrasser de ceux qui tentaient de les mettre à mal. Cette vision.. aussi étrange que cela puisse paraître, faisait monter l'adrénaline dans ses veines, provoquait une excitation jusqu'à lors inconnue au bataillon. La Défunte revivait complètement, trouvait une nouvelle raison de poursuivre sa misérable vie qui s'étendrait jusqu'à l'infini, jusqu'à ce que quelqu'un y mette définitivement un terme. Les provocations répétées de Melody ne paraissaient pas avoir d'effet jusque là sur la Tour qui, imperturbable, agissait comme bon lui semblait, envoyant les mercenaires qui lui coûtaient visiblement le moins. Cependant, cette fois-ci, les choses devenaient plus sérieuses, et quand les murs se mirent à s'emballer et le sol à trembler, Julia, au lieu d'être terrorisée, ne put contenir son bonheur, lâchant un rire franc. « Enfin un peu d'action, c'est pas trop tôt ! ». Et c'est en croisant le regard apeuré de sa compagne qu'elle sut qu'il n'était pas l'heure des réjouissances, mais bel et bien de la fuite. Tout ceci l'amusait, oui, mais ce n'était plus l'heure de rire. La défunte détestait la seule idée d'être confinée à un endroit quelconque, de ne pouvoir en sortir quand elle le désirait. Sans être claustrophobe, elle haïssait cette situation plus que l'on aurait pu l'imaginer, et ses réflexes commençaient à devenir hésitants.

Peut-être était-ce à cause de sa bêtise, de la fierté qu'elle possédait il y a de cela quelques années, mais elle refusa tout d'abord de croire qu'il était impossible de vaincre le Golem de Pierre. Julia n'était pas habituée à abandonner et à fuir devant le danger, encore moins d'être effrayée par quelque chose de plus grand qu'elle. La Morte avait appris à vivre avec cette taille minuscule qu'était celle d'une adolescente entrant en puberté, et si en ce moment même elle était sous l'apparence d'une jeune femme tout ce qu'il y a de plus respectable, il lui sembla tout à coup plus logique de revenir à son état de base pour se faufiler plus rapidement derrière l'immense tas de pierre. « Eh le caillou ! Essaye un peu d'attraper ça ! ». Les ténèbres entourèrent son corps, tandis qu'elle récupérait sa taille de base, et elle décolla à la suite de sa congénère, prête à en découdre, et quelque peu dégoûtée de devoir prendre la fuite sans demander son reste. La Tour le lui paierait, à n'en point douter, mais pour l'heure, il fallait trouver un moyen de sortir d'ici. Faire apparaître des chaînes ne servirait à rien et c'était peine perdue de chambouler un esprit qui n'existait pas. Julia pesta un instant contre ses propres pouvoirs. Actuellement, elle ne servait absolument à rien. Tentant maigrement de suivre le rythme de la jeune rousse qui l'accompagnait, elle finit par la rattraper et, en levant vaguement les yeux vers le plafond sur lequel ses ailes s'arrachaient presque et la faisaient souffrir, elle repéra un trou par lequel elles pouvaient s'échapper. Attrapant la main de sa semblable sans véritablement lui laisser le temps de réagir, elle poussa vers le haut, tirant fermement son bras au risque de la blesser. Afin d'être sûre qu'elles ne soient pas séparées, elle créa une chaîne qui lia leurs poignets pendant leur course, et tandis que la pierre se refermait au fur et à mesure de leur avancée, cherchant à les prendre en étau, Julia accélérait la cadence, jusqu'à ne plus arriver à respirer correctement. Une fois qu'elles eurent atteint la surface, elle se laissa tomber sur le sol, à la limite de l'inconscience, les cheveux complètement décoiffés, les yeux rouges d'avoir produits tant d'effort et les membres faibles. La Dullahan oscillait entre l'éveil et le sommeil, perdue. Tout ceci l'avait trop secouée pour qu'elle reprenne du poil de la bête, et quand elle sentit l'inconscience la prendre, elle tenta maigrement de lutter, mais finit par s'effondrer sur le sol froid et rugueux de la Tour.

[Quête] Suivez le guide ! [PV : Mircella] - Page 2 6114267501572edwe38jpgcopie

Mircella sursauta quand le cri vint les déranger dans leur recherche, et se retourna presque instantanément vers Milady, comme si elle craignait que cela ne vienne de la malédiction qui pesait sur ses épaules. En croisant son regard qui était tout ce qu'il y avait de plus normal, elle ne put retenir un vague soupir de soulagement. Concentrant ses pensées sur ce qui se mouvait dans la tour, tentant de ressentir les plantes qui y poussaient, elle ne put distinguer qu'une immense douleur, mêlée à quelque chose s'étirant puis reprenant sa taille initiale. « La tour est en train d'essayer de les piéger. ». Les racines ne mentaient pas. Elles hurlaient à la mort, et l'Elfe les entendait la supplier de mettre un terme à leur supplice. Fronçant les sourcils, la jeune femme estima qu'il n'y avait plus une minute à perdre. Les piéger dans une tour passait encore, les séparer de leurs petites protégées était déjà plus qu'une maigre affaire, mais s'en prendre à la Nature signait l'arrêt de mort du vieillard qui s'amusait dans l'enceinte de ses murs. S'il n'arrêtait pas tout de suite ses bêtises, tout allait s'effondrer. Pour autant, elle n'était pas inquiète pour le sort de Julia et de Melody. « Ne t'en fais pas pour les filles. ». Elle tentait ainsi de se rassurer elle-même, par le même biais. « Elles sont fortes, et je ne pense pas qu'elles vont se laisser faire. Nous les retrouverons. Peut-être en mauvais état, fatiguées et ayant vécu des expériences éprouvantes, mais vivantes. ». L'être sylvestre se concentra sur la plante se trouvant dans la sacoche de la Dullahan, qu'elle sentit vivre de toutes ses forces. « Je le sais, je le sens. ». Rapprochant ses mains de sa poitrine pour s'assurer de son état, elle les laissa ensuite retrouver leur place : le long de son corps, tandis qu'elle avançait dans la pénombre. Cependant, il ne fallut qu'une seconde d’inattention pour que tout se transforme en un véritable cauchemar.

Mircella avait à peine eu le temps de cligner des yeux que sa jeune amie avait disparue de son champ de vision. « Milady ? Milady où es-tu ? ». La peur prit chacun de ses muscles, les contractant au rythme de son coeur. Elle craignait le pire. « Si tu m'entends, je t'en prie, réponds-moi ! ». Aucun son ne lui parvint, juste le silence, angoissant et terriblement signifiant. Se concentrant pendant quelques secondes, elle fit appel à l'un de ses pouvoirs pour la retrouver, et se mit à suivre le chemin tout tracé par ses pensées. La jeune femme à la longue chevelure noire de jais se trouvait forcément au bout du sentier imaginaire qui se dessinait dans son esprit. Cela ne pouvait être autrement. Une fois qu'elle fut arrivée à l'endroit où était censée se trouver sa compagne du jour, son coeur s'arrêta pendant une fraction de seconde. Le vieillard se tenait au bord d'un précipice, tenant Milady par les poignets, menaçant de la laisser tomber dans le vide. Les mains de l'Elfe tremblaient. « Libérez-là, tout de suite ! ». Attrapant sa faux elfique dans son dos, elle se mit en position d'attaque, emplie d'une colère sans nom. Si Mircella parvenait à garder son calme dans la plupart des situations, elle ne supportait pas que l'on s'en prenne à ceux qu'elle aimait. C'était une erreur monumentale. « Jamais ! Je n'ai pas envie de m'en alelr de cette Tour, c'est chez moi à présent, et vous ne pourrez pas me forcer à m'en aller. ». L'être sylvestre se fit plus convaincante, plus insistante. « Vous pensez véritablement que je vais vous laisser la tuer, lui faire du mal ? ». Ses traits se déformèrent doucement. « C'est bien mal me connaître. Ce n'est pas parce que ma nature implique que je ne souhaite faire de mal à aucun être vivant que je ne connais pas les lois régissant notre monde. ». Elle haussa brutalement la voix. « Touchez à un seul de ses cheveux et je vous réduirais en poussière, vieil homme. Vous retournerez là où est votre place. Dans le Néant. ». Et alors qu'il allait trancher la jugulaire de Milady dans un accès de colère, cette dernière lui glissa des doigts, disparut d'entre ses mains. Dans un cri de surprise, l'Elfe se jeta au sol pour rattraper le vieil homme dans sa chute en l'emprisonnant entre quelques racines. Puis elle se jeta sur sa jeune amie, prenant son envol en quelques secondes comme si elle désirait la saisir entre ses bras. « Milady ! Milady, tu es réveillée ? ». Quelques larmes roulèrent sur ses joues. « J'ai eu si peur que tu ne reviennes plus.. Tu as disparu, comme ça, sans prévenir, sans me laisser le temps de te rattraper.. ». Elle sursautait, secouée par ses sanglots. « J'ai craint que celle qui avait pris possession de ton corps ne soit revenue... ».
+ 2 000mots
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Quête] Suivez le guide ! [PV : Mircella]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

 Sujets similaires

-
» Suivez le guide ! (Quête / Olympéa)
» Suivez le guide | solo
» [Q] - Suivez le guide, les enfants ! [PV. Ralph Pyre]
» Justice, guide moi - Drejtësi Zbulim - Zgjodh
» [PV: Mircella] La rumeur
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Désert de Näw-