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 Là où il y a de la vie, il y a de l'espoir [Quête PV Arch]

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Jeu 09 Oct 2014, 21:31



« Mais puisque je vous dis qu’il y a forcément quelque chose là-haut ! »
« Oh, le voilà qui recommence… »
Dans la taverne, des regards chargés de désapprobation se tournèrent vers le vieil homme qui venait de hausser le ton. Les conversations se turent pour laisser place à des soupirs d’exaspération. La personne à qui le vieux savant parlait accoudé au comptoir se redressa et se dirigea vers une table en bousculant sans ménagement son interlocuteur, mettant un terme à leur échange. Les conversations reprirent peu à peu, et le savant se remit à siroter machinalement la boisson que contenait son gobelet, un petit peu déçu par la tournure que la discussion avait prise. Les yeux félins du bélua parcouraient lentement la silhouette du sage, détaillant ses traits usés et ses vêtements bon marchés qui semblaient attester que ses théories n’avaient d’ordinaire pas beaucoup plus de succès que le débat auquel il avait assisté. Le visage de l’enfant de Phoebe était en partie couvert par un épais foulard, mais ni lui, ni la capuche de sa cape ne pouvaient masquer la couleur orangée de l’iris de ses yeux dont les deux fentes allongées fixaient le savant sans ciller.
« Il t’intrigue ? »
A côté d’Abel étaient assises ses deux amies, Amarel et Saphir, elles aussi vêtues de sorte à passer inaperçues. Le teint pâle de la seconde pouvait même la faire passer pour une vampire aux yeux d’un voyageur non averti, ce qui leur achetait le petit peu de tranquillité dont ils avaient besoin pour franchir le Fjörd sans encombre. Par contre, elle se devait de se garder de parler en public, sans quoi les multiples échos spectraux de sa voix auraient bien vite trahi sa vraie nature, celle d’une banshee. C’était Amarel qui était venue arracher Abel à sa contemplation. Le visage légèrement verdâtre de la dryade, d’ordinaire calme et apaisé, témoignait d’une certaine curiosité qui n’avait pas échappée à son compagnon. Elle aussi semblait intéressée par le vieil homme.
« Il parlait d’une forme de vie, dans les hauteurs. Puisque c’est par là que nous devrons passer, on ferait peut-être mieux d’écouter ce qu’il a à nous dire… »
Saphir hocha la tête, et les yeux du béluas semblèrent briller l’espace d’un instant, témoignant de son enthousiasme. Découvrir une nouvelle forme de vie était toujours intéressant, et si le vieil homme avait raison, peut-être pourraient-ils enfin apporter une solution à l’énigme qui taraudait son esprit.

Il fallut quelques instants de plus au savant pour finir son verre, et ce dernier quitta l’établissement avec une mine renfrognée. Abel et ses amis se levèrent à l’unisson, sans même prendre le temps de finir leurs consommations, et se dirigèrent vers la sortie. Le bélua déposa quelques pièces sur le comptoir en passant et franchit la porte pour chercher des yeux le vieil homme. Un sentiment étrange envahi l’esprit du fils de Phoebe. Les fentes de ses yeux s’allongèrent et sa vision changea peu à peu. Les couleurs se ternirent, les objets immobiles s’estompèrent tandis que les mouvements semblaient remonter jusqu’à lui comme par enchantement. Le soleil s’était peu à peu caché derrière les montagnes, plongeant l’endroit entier dans la pénombre, mais alors que ses amies cherchaient en vain la trace de leur cible, Abel la voyait devant lui comme en plein jour. Le vieillard semblait désireux de ne pas s’attarder. Il savait aussi bien que quiconque quelles créatures rodaient dans le Fjörd à la nuit tombée, et il n’avait aucune envie de s’attarder dans les ruelles à une heure aussi tardive. Le bélua et ses amies pressèrent le pas pour remonter peu à peu la distance qui les séparait de lui, ce qu’il ne tarda pas à remarquer. Etre suivi ainsi sembla lui donner des ailes, tandis qu’Abel se réjouissait de cette traque qui s’annonçait. Son totem lui envoyait parfois des émotions étranges, qu’il ne comprenait pas, mais il semblait heureux d’avoir une proie à chasser. Il n’y avait plus qu’à espérer que l’instinct s’estompe lorsqu’ils l’auraient rattrapé…

Le savant tourna soudain derrière une maison pour se trouver dans une petite allée, et s’élança vers son extrémité en espérant semer ses poursuivants, mais alors qu’il s’apprêtait à faire irruption de l’autre côté, il s’arrêta net devant une ombre qui lui barrait le passage. Une forme sombre se dessinait dans la nuit et deux yeux jaunes le fixaient avec insistance. Un grondement sourd s’échappa de la gueule de la créature qui laissa apparaître une rangée de crocs acérés qui virent happer le peu de courage qui restait à l’homme. Celui-ci, tentant de reculer maladroitement, trébucha et tomba en arrière, observant impuissant la créature qui s’avançait vers lui. Mais alors qu’elle aurait pu achever sa vie d’un bond, la féline semblait attendre quelque chose, ou plutôt quelqu’un.
« Te voilà. »
La panthère à plaques sembla se détendre et leva les yeux vers le bélua qui venait d’arriver dans la ruelle, suivi de près par Amarel et Saphir. Le vieil homme ne sut que dire au moment où le fils de Phoebe lui tendit sa main pour l’aider à se relever.
« Désolé de vous avoir effrayé, nous ne vous voulons aucun mal. Cette créature est avec moi. Nous sommes de passage au Fjörd. Je m’appelle Abel, et voici Amarel et Saphir. Vous avez déjà fait la connaissance d’Alia... Je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre votre conversation à la taverne, vos théories m’intriguent. Vous pourriez peut-être nous en dire plus sur ce que vous avez découvert. Je serais curieux d’en apprendre plus sur ce col. »

D’abord étonné, puis enthousiaste, le savant accepta d’amener Abel et ses amies chez lui pour la soirée. Leur expliquant ses théories, il accepta même de leur offrir l’hospitalité pour la nuit, ce qu’ils ne pouvaient pas refuser. Le lendemain matin, après s’être concertés avec ses amies, le bélua proposa au savant de se rendre au col pour lui, de manière à vérifier si ses théories étaient vraies. Visiblement heureux de cette chance inespérée qui s’offrait à lui de prouver la véracité de ses propos, il leur donna des provisions et leur expliqua comment se rendre sur le col.
Abel et ses amies prirent donc la route, désireux de découvrir ce qu’ils pourraient trouver dans ces contrées hostiles et reculées. Ils n’avaient plus qu’à espérer qu’ils ne rencontreraient pas de danger plus terrible encore que ce qu’ils s’attendaient à trouver.


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Sam 11 Oct 2014, 01:53


Arch



Arch se trouvait dans la taverne, en haut des escaliers. Il avait passé la nuit dans le Fjörd. Voilà bien des décénies qu'il n'était pas revenu dans cet endroit. Peut-être que cela semblait si lointain et ça ne l'était pas, pour lui, le temps n'avait vraiment plus aucune forme d'importance. Il fallait dire qu'avec les centaines d'années qui commençaient à s'accumuler, le vampire ne faisait plus vraiment cas de conscience si cela faisait cinq ans ou vingt. Pour lui, le temps n'était qu'une infime seconde dans sa vie. Une année était aussi courte que dix. C'était probablement un des effets secondaires de vivre de manière éternelle et sans jamais prendre fin. L'immortel fixait de là le peuple qui s'agglutinait dans la taverne, d'un regard averti au tavernier qu'il connaissait bien. Michael de son nom. Autour d'Arch se tenait Luna et Nakajô, ses fidèles compagnons vampires. Trois vampires se tenaient donc là, fixant l'endroit d'un oeil inquisiteur. Agissant un peu comme des videurs de la taverne. Pourtant, de son oeil presqu'expert, le démon céleste remarqua un bélua qui entra dans la taverne, il commanda à boire accompagné de plusieurs personnes. Pendant quelques temps il resta discret sans faire quoi que ce soit. Son allure était discrète, mais ses yeux l'avait trahi immédiatement. D'aussi loin, le vampire ressentait tout de même cet aspect bestial, ce ressenti qu'il avait en présence de béluas. Il en serait presque un vétéran, puisqu'il avait prit l'habitude de se faire une sorte d'anti-béluas. Pas qu'il les détestait tous, mais il était souvent méfiant envers eux. C'est pour cette simple bonne raison qui se contenta de suivre du regard cet homme, le poing sur sa joue, sur la rembarde. Il admira la scène durant une bonne heure avant qu'il ne se passa enfin quelque chose.

Sire Arch a encore craqué pour une proie...
Tu veux dire qu'il en est amoureux ?
fit Luna, en réponse à Nakajô.
On pourrait dire cela, mais c'est probablement plus de l'intérêt démesuré, il agit toujours de cette manière lorsqu'il ne pense plus à autre chose qu'à sa proie... nous ne pouvons que suivre pour le surveiller et l'empêcher de faire une bêtise. S'il venait à tuer le bélua et que par malchance, cet homme était dans la politique, alors qu'il se trouve sur un territoire vampire... cela pourrait causer problème.
C'est vrai. Restons prudent ! Gaah, c'vieux débris aux allures de gamin d'une vingtaine m'exaspèèèère !!!
râla Luna, alors que Nakajô la fixait dubitatif.
Hé ! Il s'en va ! Luna, Nakajô, j'y vais sans vous ! dit le vampire en étant déjà dehors.

Les deux s'affolèrent, se fixant. Ils coururent à sa suite. Arrivés dehors, ils remarquèrent qu'Arch étendait son dos.

Sire Arch... vous êtes ... sérieux ?
Il veut... s'envoler ? Encore ?! Comment on est censé l'suivre comme ça ? GRAAH ! Il me rends dingue !
Héhé... je le veux. Je veux me battre contre lui ! Il a l'air fort. Il est sur mon terrain de chasse. Je vais gagner. On se voit plus tard.
fit-il en décollant, ses ailes noires le faisant décoller d'un coup. Il était excité comme une puce.
Bon sang !
Impossible de le raisonner quand il est comme ça... Luna, on va devoir courir.
dit Nakajô.

Luna soupira avant d'acquiescer d'un signe de tête, comme s'ils n'avaient pas le choix. Au loin, le vampire aux ailes noires était déjà haut dans le ciel. Il se posa sur un bâtiment alors qu'il repéra sa proie qui suivait un vieil homme. Donc il avait été intéressé par ce cas-là ? Silencieusement, il approcha du coin du bâtiment, croisant les bras. Le bélua disposait d'une petite troupe qui le suivait. Il était donc aimé par ses compagnons. Le vampire dénota cela. Plus tard, le groupe s'en alla en direction d'une habitation. Ils passèrent la nuit entière à discuter à l'intérieur. Le vampire lui, s'était contenté de s'ennuyer sur le toit, attendant avec impatience la sortie de celui qu'il suivait. Il était capable de le suivre et de le traquer longtemps avant qu'il ne se décide du meilleur moment pour fondre sur sa proie. Comme un animal qui jouait avec sa proie, il agissait en prédateur. A l'insu de sa proie, bien entendu. Au petit matin, le petit groupe reprit la route, Luna et Nakajô avait enfin rejoint leur maître, avant qu'ils ne s'aperçoivent qu'ils arrivaient au moment précis où le bélua s'en allait. Ce givré allait donc s'aventurer dans le col sans présence vampirique ? Il était fou. Il serait arrêté tôt ou tard, car personne ne pouvait le guider dans les labyrinthes sans mourir, sans avoir un vampire ou un orisha, dans cet endroit. Enfin, de préférence, un orisha qui avait gagné la confiance des vampires, mais c'était extrêmement rare ! Qu'importe, cela l'intriguait encore plus. Le vampire eut un sourire qu'il ne put contenir.

On arrive trop tard.
Cela commence à l'exciter. Il ne voudra plus s'arrêter. La traque l'amuse trop.
Luna, il va falloir qu'on fasse en sorte de limiter la casse, tu t'en sens capable ?
Je suis toujours partante pour un combat, alors oui. Faudra qu'on fasse de notre mieux.
acceptèrent-ils ensembles.

Il était vrai. Arch était un homme qui ne savait plus s'arrêter lorsqu'il traquait une cible. Il était rare qu'il en choisisse une, mais lorsque c'était le cas, il n'abandonnait plus jusqu'à la mort de celle-ci. Ou lorsque celle-ci le lassait finalement. Parfois, dans de rares cas, si sa cible lui apportait un combat d'haleine, il ne put s'empêcher de lui permettre de vivre s'il gagnait, pour la voir s'améliorer et ensuite lui faire vivre une seconde défaite. Cette sorte de traque le rendait dans un état proche de l'amour maladif, il ne lâchait plus sa proie tant qu'il n'aurait pas mis ses crocs dans sa jugulaire. Suivant toujours de loin sa proie, il n'avait pas encore décidé que le moment serait propice pour se présenter à sa proie. Il l'analyserait de loin avant de décider du moment parfait. Ses ailes noires lui permettait de gagner une hauteur suffisante pour ne pas être vu ni remarqué. Lorsque le soleil ferait son apparition, il continuerait la poursuite à pied. Probablement que lorsqu'ils arriveraient au niveau de buissons et d'arbres assez denses, il se poserait pour continuer cette suite. Même si le jour venait à se lever, le soleil tournerait assez rapidement sur son chemin pour ne pas lui occasionner de gêne de longue durée. Il était impatient de ressentir cette euphorie du combat lorsqu'il croiserait le fer avec cet adversaire.

J'aime ses muscles. Ils sont fermes. Il a l'air délicieux aussi. Mais je dois d'abord bien préparer la viande... la rafermir. La rendre juteuse. il commençait à penser à ce genre de choses.

Il imaginait le moment où il goûterait au sang, en plein combat, de cet homme. Il était certain qu'il allait obtenir ce qu'il souhaitait, mais le plus inquiétant était de savoir lorsqu'il choisirait de s'exécuter. Nakajô et Luna eux, suivaient tant bien que mal à pied, parfois sur les toits ou les arbres pour ne pas être repérés par le bélua. Lorsqu'ils ne voyaient plus leur maître, la clé était le bélua. Car Arch se rendrait forcement plus près pour l'approcher. Il aimait le danger, même frôler sa proie sans qu'elle ne sache qu'il était juste là, à quelques mètres. Pour une raison inconnue, le bélua s'était rendu plus profondément dans le Fjörd. Mais en suivant, il découvrirait probablement la raison.


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Dim 12 Oct 2014, 22:21



« Attendez. »
Abel et Amarel sursautèrent en entendant la voix de la banshee. Parmi les multiples échos de sa voix, certains semblaient presque avoir crié, fendant l’air dans une plainte inquiétante. Le bélua et la dryade avaient beau connaître leur amie depuis longtemps, ils devaient bien avouer qu’elle pouvait encore parfois leur faire peur. Dans les décors enneigés du Fjörd, son teint pâle se voyait moins, mais il y avait fort à parier qu’un badaud ne se risquerait pas à croiser son regard s’il venait à la rencontrer au coin d’une rue. Devant le regard interrogateur de ses amis, les mains griffues de la banshee attrapèrent le manche de son sceptre en dessous de sa cape, mais elle resta silencieuse durant plusieurs secondes, semblant tendre l’oreille. Abel imita Saphir, mais seul le son du vent cinglant, qui commençait à souffler à mesure qu’ils gravissaient le col, parvenait à ses oreilles.
« J’ai cru entendre quelque chose au loin. C’est sans doute rien d’important… »
La banshee lâcha le manche de son sceptre et vint réajuster la cape qui tombait sur ses épaules. La température chutait rapidement. Heureusement que leur ami savant leur avait donné de quoi se protéger du froid glacial qui régnait dans les hauteurs. Abel avait pris le plus gros des couvertures et des lins que leur avait confié le sage. Amarel, dont les lianes qui couvraient son corps ne servaient d’ordinaire qu’à masquer son intimité aux yeux du monde, avait peu à peu formé un véritable manteau de feuilles et de branches, et elle avait clairement l’air de celle qui avait le moins froid des trois.  Chaque fois que la température baissait, elle faisait apparaître de petits bourgeons supplémentaires qui venaient rapidement donner naissance à de petites fleurs blanches, semblables à celles que l’on voyait parfois percer le manteau de neige. Le tout lui donnait l’air d’être un véritable buisson ambulant, mais ses amis commençaient à avoir l’habitude. Saphir, quand à elle, arborait une fine robe blanche qui donnait encore plus froid à Amarel rien qu'en la regardant, mais la banshee ne semblait pas se préoccuper de la température ambiante.

Le petit groupe ne tarda pas à se remettre en route après cette petite interruption. Abel n’était pas très inquiet. Ils ne risquaient pas de croiser grand monde avant la nuit, et s’ils se dissimulaient bien, il y avait peu de chance qu’une simple goule ne puisse remonter jusqu’à eux. Le risque était de tomber sur un chasseur plus puissant. Mais pour l’heure, tout ce qui comptait était de s’éloigner au maximum des zones fréquentées tant que le soleil était haut dans le ciel. De temps à autres, le bélua plissait les yeux et laissait son totem lui montrer ce qu’il pouvait voir au loin. Il avait du mal à distinguer les couleurs, mais dans ce décor rempli de neige et de rochers, elles n’étaient pas vraiment d’une grande aide. Les mouvements de la cime des arbres, qui se faisaient de plus en plus rares, et les petites coulées de neiges qui résultaient de la chute d’une pierre ou du mouvement d’un animal l’étaient, et c’était là-dessus que se concentraient les yeux félins du bélua. S’il y avait bel et bien une forme de vie sur ce col, le savant pouvait faire confiance à Abel pour la trouver.

Alia avait mis quelques instants à s’habituer aux mouvements de ses pattes dans la neige. Elle n’était pas habituée à de tels climats, mais elle supportait bien plus facilement le froid que la chaleur, et ses épaisses plaques la protégeaient sur la quasi-totalité de son corps. L’inertie qu’elles lui donnaient l’avait faite trébucher plusieurs fois avant qu’elle ne comprenne que la neige lui opposait une certaine résistance qu’elle devait combattre, mais lorsqu’elle s’en était rendu compte, elle s’était élancée droit devant et avait parcouru une bonne vingtaine de mètres en un éclair, avant de repartir fureter aux environs. Elle tâchait de toujours garder le contact avec ses compagnons, ne serait-ce que mentalement. Tant qu’elle ressentait leurs émotions familières, elle savait qu’elle pouvait continuer à explorer les alentours. Mais la panthère restait tout de même sur ses gardes. En plus des sentiments de ses amis, elle pouvait sentir autre chose de plus lointain, de manière beaucoup moins marquée. La source de ces perturbations était encore trop éloignée pour qu’elle puisse en tirer quoi que ce soit, ni pour qu’elle se sente obligée de prévenir Abel, mais elle restait tout de même à l’affût, tâchant de mieux cerner cette aura étrange qu’elle percevait pour savoir quoi en faire.

Le bélua se souvenait de la dernière fois qu’ils avaient franchi le Fjörd. Cela n’avait pas été de tout repos, loin de là… Il se rappelait de ces falaises et de ces sentiers traitres, ainsi que de la trahison qui avait failli les faire tous tuer. Il se rappelait du monstre… Elles n’en disaient rien, mais il savait très bien que ses amies avaient aussi ces évènements en tête. Abel n’avait pas gardé un mauvais souvenir du Fjörd, mais il savait que cet endroit pouvait se montrer dangereux quand on n’était pas préparé à ce que l’on pouvait y trouver.

« On pourrait faire une pause ? »
Amarel semblait avoir du mal à suivre le rythme, depuis un petit moment déjà. Ils allaient devoir se ménager s’ils voulaient arriver en haut en forme. Abel lança un regard amical à son amie avant de jeter son sac et une partie de ses couvertures sur le sol, lui aussi bien content de pouvoir s’arrêter. Il fit apparaître quelques branches, quelques feuilles, et en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire le feu de camp se mit à crépiter, diffusant dans les environs une chaleur agréable.
Assis près du feu, Abel ramassa de la neige et façonna une petite boule qu’il envoya un loin.
« Vous pensez vraiment que l’on va trouver quelque chose ? »
Saphir semblait pensive. Elle n’avait pas vraiment l’air de croire aux théories du vieil homme.
« Notre ami avait l’air plutôt convaincu… La dernière fois, il ne m’a pas semblé que nous ayons apperçu le moindre animal. Mais peut-être qu’il s’agit d’autre chose. Vous êtes tous bien placés pour savoir que les êtres de chair et de sang ne sont pas les seules formes de vie de ce monde… »
Effectivement, quand l’on voyageait avec une dryade, il fallait s’attendre à autant de considération pour un arbre que pour n’importe quel être vivant. Mais même si toutes ces théories semblaient pouvoir expliquer l’existence de vie dans le col, elles étaient toutes inexactes, et la forme de vie qu’ils cherchaient était un petit peu partout, sous la forme d’une roche, ou incrustée dans le flanc d’une falaise. Sans y faire attention, il était aisé de passer à côté sans même savoir que quelque chose était là en train de les observer.


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Lun 13 Oct 2014, 01:06


Arch



Chers voyageurs, pour assurer votre vol en toute sérénité, attachez votre ceinture et planez doucement au-dessus des pics du Fjörd en la quête de vos proies pour foncer dessus tel un aigle.

Arch volait à bonne hauteur. Sa proie avait ralenti, il semblait donc évident que certains du groupe avait quelques difficultés. Mais c'était vrai pour lui aussi, le coucher de soleil ne lui faisait pas que du bien. Il fallait dire qu'il ne pouvait pas voler à pleine puissance, ni utiliser un pouvoir en faisant cela. Le soleil était déjà assez dur à contenir pour qu'il puisse suivre le groupe. Il avait même fait une courte pause pour souffler de son effet. Bien heureusement il n'avait pas été repéré bien que le groupe s'était arrêté, il pensa que c'était pour une autre raison, peut-être un animal, alors qu'il reprenait son souffle. Il n'avait préparé aucun plan d'attaque, il voulait confronter cet homme bien sûr, mais il n'était pas seul. A ce moment précis, il pensa à ses compagnons de route: Luna et Nakajô, qui lui courraient après. Au même moment, un grand dragon de guerre noir passa dans le ciel, obscurcissant le sol. Levant les yeux au ciel, Arch y reconnu immédiatement Zeath, son fidèle dragon. Il volait assez haut, probablement pas vu ou peut-être était-ce qu'avait remarqué le groupe ? Il ne savait pas avec certitude. Peut-être était-ce même l'action involontaire de Zeath, faisant oublier la présence du vampire. Mais il ne pouvait déclarer avec certitude qu'aucun d'eux n'avaient de doute quand à la présence d'étranger à leur groupe. Qu'importait de toute façon il se devait de reprendre son envol, ses ailes noires revenues, il s'élança dans les cieux. Le vampire suivit encore un long moment le groupe avant qu'au début de la nuit tombée, dans la pénombre ils s'abritent dans un camp improvisé par leurs soin. De là, Arch savait qu'il avait la parfaite opportunité d'attaquer. Il vit Zeath se diriger vers un pic, il allait probablement agir d'une manière surprise lorsque le vampire agirait. Mais pour l'instant rien n'était encore décidé, il fallait encore qu'il arrive au moment propice. Le vampire remarqua ensuite que le groupe se sépara, sa cible resta debout les autres allèrent se coucher dans une tente qu'ils avaient montés. C'était le moment propice. Arch alla se poser à une quinzaine de mètres du camp. Il s'approcha à pied, le plus furtivement possible, se cachant dans les ombres de l'endroit, profitant des ombres déployées par le feu pour ne pas être repéré avant d'arriver non loin de sa cible. Il invoqua son sabre à sa hanche, sa main gauche vint se poser sur le fourreau. Son pouce décalant d'un centimètre la lame du fourreau, permettant l'utilisation de son fameux style Iaïto.

Mon nom est Arch le démon céleste. Prépare-toi. fit-il en posant sa main droite sur la garde de son sabre.

Alors qu'à l'arrière, le bélua réveilla rapidement ses compagnons, alors que tout le monde s'agglutinait là, le vampire siffla. A ce moment précis, alors que tout le monde fixait les alentours d'un oeil perplexe, Zeath, le dragon de guerre, apparut de derrière la cîme du pic. Alors qu'il se posa sur le sol il émit un hurlement strident qui dura une bonne douzaine de secondes. Alors que son cri s'arrêta, Nakajô et Luna accourraient déjà, lames dégainées, Nakajô se posta sur la droite, ses sabres jumeaux à l'air. Luna elle, se tenait à gauche du petit groupe, menaçante avec son nodachi.

Pile à temps. On dirait que son cri nous à indiqué la zone au moment précis.
Sire Arch.
fit-il en inclinant le front brièvement.

Arch avisa ses camarades d'un simple regard. Alors qu'il fixait avec insistance le bélua. Tout le monde était réuni, tous là pour percevoir la défaite ou la victoire de l'un des deux hommes. S'ils comptaient se battre, avec le terrain à leur avantage, les vampires risqueraient d'avoir une sacrée avance. Le dragon n'aidant pas avec sa corpulence massive pour faciliter la tâche. Ce qui était certain c'était qu'Arch avait pleinement confiance en ses compagnons, que ce soit Nakajô, Luna ou même Zeath. Tous lui étaient loyaux. Il était prêt à la bataille, il était né pour ça, après tout, c'était lui qui avait décidé que cette bataille allait arriver. C'était lui qui l'avait décidé et ils l'avaient épaulés. Ils étaient donc avec lui, quoi qu'il arrive. Il était paré à démarrer ce combat. Plus qu'à voir ce que lui, allait faire. Comment allait-il répliquer, quel était son plan, ses intentions, quelles paroles dirait-il ? Arch n'en avait pas la moindre idée, mais il restait méfiant, il ne pouvait se permettre de tomber dans une ruse. Il combattrait, quoi qu'il arrive.


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Lun 13 Oct 2014, 21:55



Amarel semblait fatiguée, elle avait besoin de repos. Ce serait sans doute Abel qui prendrait le premier tour de garde, et après consultation avec Saphir, cette dernière alla se coucher avec la dryade, bien qu'en réalité elle n'avait pas besoin de dormir. Le bélua veillerait avec Alia pendant la première moitié de la nuit. Il ne l’aurait sans doute pas avoué devant ses amies, mais c’était le choix qu’il aurait fait lui aussi s’il avait eu à décider. La panthère à plaques était pour lui un spectacle de tous les jours, elle ne cessait jamais de l’étonner, et par-dessus tout elle était certainement la meilleure gardienne du groupe. Là où les yeux d’Amarel, ceux de Saphir et même ceux du bélua lorsqu’il n’empruntait pas la vision de son totem, ne voyaient qu’une pénombre opaque, la panthère voyait à bonne distance sans aucun problème. Toujours à l’affut, elle ne ratait aucun des mouvements qui pouvaient troubler la nuit. Ce soir, même Abel pouvait encore y voir assez loin, donc il était probable que la créature puisse repérer n’importe quoi. De plus, si ce n’était pas suffisant, elle était douée d’une faculté étrange, et semblait ressentir ce qui se déroulait autour d’elle, parfois jusqu’à une portée impressionnante. C’était là un don que le bélua aurait vraiment voulu avoir. Sentir venir chaque coup à la vague d’agressivité qui le précédait, comprendre les intentions de tous ceux qui l’entouraient… Cela aurait été une faculté de choix pour un chasseur comme lui, mais malheureusement il n’était pas encore assez doué et n’arrivait pas à la cheville de son amie féline. Il lui arrivait parfois de pouvoir ressentir la peur d’une proie, mais il n’était pas sûr que cela ait réellement à voir avec un don quelconque…

Alors que le rythme lent de la respiration de ses deux amies berçait ses oreilles d’une douce musique, Abel façonnait la neige dans ses mains, tentant machinalement de lui donner une forme évoquant quelque chose qu’il connaissait. Il n’avait pas l’habitude de voir tant de neige, même si l’Edelweiss n’était pas bien loin des terres de son peuple, et il cherchait surtout par ce geste à se maintenir éveillé et alerte, ce qui n’était pas toujours facile quand la nuit avançait. Insatisfait de son habileté à modeler la glace, il envoya avec force une boule contre l’un des rochers qui parsemaient les environs. Ces terres étaient vraiment désolées, et plus le temps passait, plus il doutait qu’un animal aurait pu survivre à un climat aussi rude. Si le froid et les parois glissantes des falaises alentours n’avaient pas raison de lui, le manque de proie aurait sans doute tué tout spécimen à s’être avancé jusqu’ici… Le sommet n’était plus bien loin, et une fois qu’ils y seraient, ils pourraient en avoir le cœur net.
Alia était allongée dans la neige, à côté de son compagnon, et contemplait le crépitement du feu avec un regard enthousiaste. Soudain, sans plus de manière, elle se leva et, tournant son museau plein de neige vers Abel, elle se mit à trottiner en s’éloignant du camp. Chuchotant à peine pour ne pas réveiller ses amis, le fils de Phoebe eut tout juste le temps de la mettre en garde avant qu’elle ne disparaisse de sa vue.
« Ne t’éloignes pas trop… »
Le bélua n’aimait pas quand elle partait seule comme ça. Il savait bien que la chasseresse qu’elle était ne craignait pas grand-chose, du moins pas grand-chose que l’on pouvait trouver ici, et elle aurait facilement le dessus sur la plupart des animaux qu’elle pourrait croiser en cette heure tardive, mais ce n’était pas une raison pour partir seule tenter le mauvais sort.
Alors qu’il plissait les yeux pour tenter d’apercevoir la féline, le bélua entendit une vibration dans l’air, grave et lointaine, comme un battement d’ailes. Il savait très bien à quoi cela ressemblait, pour avoir côtoyé le dragon de Kailyn, mais il crut d’abord à un tour de son imagination. Cependant, en constatant que les battements étaient lents et réguliers, il finit par se rendre compte du danger que cela pouvait représenter. Le bélua se releva rapidement et entendit un grondement dans la nuit. Alia était réapparue derrière un rocher et grognait d’une manière qu’Abel comprit immédiatement. Quelque chose de dangereux approchait.

Sans bruit, le bélua réveilla Amarel et Saphir en tapotant contre les couvertures dont elles étaient recouvertes.
« Nous allons être attaqués. Restez couchées mais tenez vos armes à portée. Il y a un dragon avec eux… »
Voyant le visage de la banshee passer du pâle au blafard, le bélua lui tendit son sceptre qui était posé à proximité et qu’elle vint dissimuler près d’elle.
« Je vais tenter de le raisonner. C’est un gros morceau, mais je pourrais peut-être tenter quelque chose. En espérant qu’il soit seul… Alia, reste cachée ! »
La féline attendait près du rocher en regardant en l’air, comme si elle cherchait quelque chose du regard. Abel s’approcha d’elle et posa sa paume au sol avant de fermer les yeux l’espace d’une seconde. Deux petits tas de feuilles apparurent dans la neige, assez discrets pour passer inaperçu mais bien en vue de ceux qui savaient quoi chercher.

Le bélua retourna vers le feu de camp et aperçut furtivement une ombre zébrer le ciel. Elle était bien trop petite pour être un dragon… Les choses ne s’annonçaient pas bien pour eux. Au moins, ils auraient l’effet de surprise. En espérant que ça suffirait…
Abel prit son arbalète et s’assura qu’un carreau était bien en position, et que le mécanisme était bien enclenché. Dans quelques instants, il n’aurait pas droit à l’erreur avec son trait, c’était la différence entre un combat bien engagé et un effet de surprise gâché…
Les battements d’ailes s’étaient arrêtés. Il était en position, et une proie plus petite les guettait. Cette dernière n’y manqua pas et s’élança vers eux. Alors que le vampire s’était avancé, Abel pointa son arbalète sur lui à bout portant. A l’unisson, Amarel encocha une flèche et vint se placer derrière son compagnon, pointant une flèche droit vers son torse. Un crépitement retentit en provenance du sceptre de Saphir, et le prisme d’améthyste qui l’ornait se mit à briller d’une lueur étrange. Les trois armes étaient pointées sur le vampire, mais Abel sut qu’ils devraient redistribuer ses forces vers un ennemi plus imposant.

Lorsque le dragon se posa, il se mit à crier et l’espace d’un instant, un bruit assourdissant déchira l’air, mais la seconde d’après, le calme était revenu. Le dragon continuait de hurler, mais il semblait comme hors du temps, comme si les sons qu’il émettait ne parvenaient pas au groupe. Abel ne mit pas longtemps à comprendre, Saphir venait de les isoler. C’était assez brillant de sa part, car sans ça le hurlement du dragon aurait eu un impact psychologique important, alors qu’aux yeux de leurs ennemis, ils étaient en train de se tenir droit et sans peur au milieu du hurlement terrifiant. S’ils s’y trompaient, leurs adversaires pourraient penser que le bélua et ses amies étaient des plus téméraires. Abel jeta un coup d’œil vers la dryade. Tant qu’ils étaient isolés, ils pouvaient parler sans peine.
« Il y a deux vampires de plus. L’un d’eux vient de dépasser les invocations, occupe-toi de l’autre. Je me charge du dragon, si ça ne suffit pas, Saphir tu devras l’occuper avec Alia. Reste hors d’atteinte de ses griffes. Je m’occupe du meneur. Amplifie ma voix, je veux qu’ils m’entendent tous. »
Alors que le cri du dragon s’estompait, ce fut Abel qui lui fit écho, s’adressant directement à lui dans une langue que lui seul connaissait.
« Tu es magnifique… Qu’est-ce qu’un être comme toi fait avec eux ? Un simple vampire, et ses deux chiens de garde, des goules mineures qui ne sauraient même pas survivre sans lui… Amarel pourrait les mettre à genoux sans même utiliser ses mains. Tu vaux tellement mieux que cela… Tu es une créature noble, majestueuse, et si les choses empirent tu constateras que moi aussi. Phoebe ne voudrait pas que l’on s’entretue. Quel que serait le vainqueur, la nature en sortait affaiblie. Reste en retrait. Peut-être que ton maître te prouvera ainsi qu’il est digne de ta compagnie… »
Abel n’était pas vraiment sûr que son pouvoir soit suffisant pour asservir une créature douée d’une telle volonté, mais s’il avait vu juste, cela suffirait peut-être à le perturber.

Le fils de Phoebe fit quelques pas en arrière, s’assurant d’être hors de portée du sabre du vampire. Il connaissait cette technique pour l’avoir déjà vue faire. Ceux qui maniaient de telles armes tentaient souvent de frapper en dégainant, pour prendre leur ennemi par surprise. Mais le simple fait d’effleurer la détente de son arme lui permettrait à lui aussi d’attaquer…

Un sentiment familier commença à monter dans son cœur, et une sensation chaleureuse se répandit dans tout son corps. Il devait la combattre pour garder le contrôle. Son totem voyait son corps, et ses ennemis menacées. L’instinct de préservation était fort, de plus en plus marqué, mais il devait tenir. Les pupilles d’Abel s’étirèrent, et ses yeux prirent une teinte orangée alors qu’il lâchait quelques mots entre ses dents, à l’intention de son adversaire direct cette fois ci, bien que sa voix semblait porter bien plus loin sous l’effet de l’amplification de Saphir.
« On me nomme Abel, du peuple de Phoebe. Nous sommes de passage ici, peau-pâle, et je ne veux pas de mal aux tiens. Je suis bélua. Vous connaissez ma race. Alors si vous êtes en chasse, passez votre chemin. Une de vos morsures pourrait vous rassasier pour la nuit, mais une des miennes détruirait votre vie. Si mes crocs vous touchent, votre existence deviendra un cauchemar dont seule la mort pourra vous délivrer… Tu as l’air rapide, créature de la nuit… Mais je te conseille de te diriger vers une proie plus facile. »
Amarel fit écho à ses paroles en déployant les lianes qui couvraient son corps, dont les extrémités vinrent fouetter l’air non loin du vampire mineur qu’elle avait choisi pour cible. Les deux tas de feuilles qu’Abel avait formés se mirent à bouger, et dans un bruissement soudain deux panthères à plaques vinrent rejoindre Alia qui s’avançait vers le second.
Le bélua avait à présent adopté les yeux de son totem. Son visage commençait à s’assombrir et ses bras se couvraient de pelage, tandis que son dos se déformait. Ses plaques se formaient peu à peu. Bientôt, si la situation ne s’arrangeait pas, il ne pourrait plus résister aux instincts qui tentaient de se frayer un chemin.


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Lun 13 Oct 2014, 23:51


Arch



Le pré-combat. Cette phase ou chacun des adversaires s'analysait et comptabilisait ses chances, presque tout être censé le faisait. Pour Arch, cela n'avait que radicalement aucune incidence sur un combat. Il n'aimait pas y réfléchir, il n'était peut-être pas stupide non plus, mais il n'était pas un assez bon stratège pour préparer un plan des plus important. Au contraire, il se contentait de plans basiques et efficaces plutôt que de long et fastidieux plans. Nakajô et Luna était prêts à attaquer, ils se contenteraient de retenir le groupe de l'adversaire d'Arch. Le vampire voulait un face à face direct avec lui. Alors qu'il approchait pas à pas, il remarqua une flèche approchant de lui, probablement tirée par l'un des compagnon de cet homme. Le bélua avait donc pu prévoir son arrivée, il était plus surprenant qu'il n'en avait l'air, cela hâtisait encore plus l'envie au vampire de l'affronter désormais. Le dragon de guerre eut droit à des paroles de la part du fils de Phoebe. Les pouvoirs du bélua lui avait permis d'être à peu de choses près compris par ce dernier. Dans des grognements incompréhensibles pour le reste des présents, ce dernier répondit au bélua.

Tes paroles honorantes n'auront aucun impact sur moi, bélua. Arch est un vampire prometteur et sa puissance saura illuminer dans un avenir proche, ce monde. J'attends avec hâte de voir cela de mes propres yeux. Tu comprendras lorsque tu le combattras. Tu verras ce que j'ai vu. Tu comprendras pourquoi ma loyauté va à cet homme, pas à toi. rétorqua le massif dragon de guerre noir.

Bien qu'Arch devina que le dragon avait eu une courte discussion avec le bélua, il n'y prêta pas grande attention. Il avait pleine confiance en ses camarades, leur loyauté avait été longuement démontrée lors de différents évènements mineurs. Combattre cet homme ne serait qu'une étape pour prouver sa force. La flèche en sa direction, il la pointa du doigt avant de la faire venir dans sa main, l'attrapant au passage grâce à sa télékinésie. Une arme de jet vers lui ? Aucun effet. Il fallait au moins espérer la surprise, mais cela n'avait pas vraiment marché, venu de face ainsi. Il tordit ainsi le carreau de l'homme à l'arbalète, s'il comptait faire de même, son attaque était déjà vouée à l'échec. Il ne pouvait pas broyer son arme, mais au moins il aurait anéanti son trait. Alors que les panthères apparurent derrière pour supporter le groupe, Zeath ne resta pas indifférent, profitant de leur chemin à faire pour gober l'une d'elles. Ses puissantes mâchoires firent crisser le métal. Ce n'était pas de vraies créatures: probablement un pouvoir.

Je ne sais pas ce que tu attends Abel, mais tu vas devoir m'affronter. Tu peux décider de laisser tes compagnons sur le côté, sans qu'ils n'attaquent les miens et nous n'attaquerons pas tes hommes. Si tu me bats, ils seront épargnés, si tu perds, je les laisserai partir. Je suis un homme loyal, ma parole sera donc honorée. répondit-il à Abel.

Le bélua semblait prêt à combattre, son instinct semblait donc prendre le dessus. Le combat allait vite devenir intéressant. Nakajô ne se mêla pas aux discussions, tandis que Luna elle, était des plus sérieuse, pour une fois. Le dragon fit un cri, pour déclarer probablement que le combat allait démarrer.

Je te laisse le choix de combattre seul, ou de risquer la vie de tes amis dans ton entreprise égoïste. Bats-toi loyalement contre moi, ou affronte-nous tous. Zeath se fera un plaisir de dévorer tes chers et tendres compagnons, tu as l'air de tenir à eux, comme ils tiennent à toi. Quel que soit le déroulement de notre combat, aucun d'entre-eux n'en sortira indemne. Un choix donc qui est tiens, bélua. déclara-t-il.
Mais si l'un d'eux tente seulement de se mêler de notre combat, de me lancer une flèche ou un moindre sort. Soit certain que j'utiliserai de ma magie pour m'assurer de la mort de l'un d'eux. Je pense que tu devines bien que j'en suis capable, tu n'es pas sans oublier la fameuse magie des miens. fit-il en armant son sabre.

Il n'attendrait pas la réponse du bélua, celle-ci se ferait probablement au même moment où il attaquait. Il fonçait déjà vers son adversaire, penchant le fourreau, il dégaina son sabre à une vitesse insoupçonnée, fendant presque l'air de son simple mouvement. Arch était arrogant, mais pas assez pour se vanter qu'il tuerait sans problèmes cet Abel. Il espérait un combat digne de ce nom, l'homme qui l'intriguait tant et semblait si puissant. Il doutait s'être trompé, ce premier échange lui offrirait la réponse qu'il attendait tant, il n'avait pas attaqué à pleine puissance, il voulait surtout évaluer ses capacités. S'il était faible, quelqu'un de normal ne pourrait ni voir ni encaisser cette attaque: il mourrait probablement ou serait grièvement blessé. Abel était-il vraiment celui qu'attendait le vampire, ou n'était-il donc pas capable d'honorer ce qu'attendait de lui le tristement célèbre démon céleste ? Il n'y avait aucune sûreté quand à l'acquisition de sa cible. De leur côté, Nakajô détenait ses sabres jumeaux, prêt à agir le cas échéant si les compagnons du bélua tentait d'agir ou d'aider leur chef, Luna elle se portait à une distance raisonnable sans pour autant se voiler la face que le combat n'allait pas être de tout repos. Zeath admirait, de toute sa splendeur, le vampire. Prêt à attaquer, il ne faisait aucun doute qu'il serait une carte maîtresse dans ce combat groupé s'il venait à commencer.


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Sam 18 Juil 2015, 19:23



La situation était plutôt tendue. Si cela n’avait tenu qu’à lui, Abel aurait certainement accepté la proposition du vampire de l’affronter en combat singulier. Ce dragon, rien que de par sa carrure impressionnante, avait de quoi causer d’importants dommages, et le bélua n’osait pas imaginer les blessures qu’il pourrait infliger à Alia, Amarel ou Saphir s’il venait à les toucher. Mais malheureusement cela n’était plus du ressort du bélua à présent. Ses amies s’étaient placées à ses côtés, et semblaient ne pas souhaiter abandonner si facilement le combat. La dryade et la banshee s’écartèrent légèrement, à la fois pour s’éloigner de l’allonge du dragon et pour empêcher les deux vampires mineurs de perturber le combat d’Abel. Son adversaire allait être bien suffisant pour l’occuper. Les deux amies n’attendaient qu’une chose : que le chef du groupe ennemi attaque, qu’il détourne son attention d’elles pour qu’elles puissent se charger de leurs ennemis respectifs. Après quelques secondes d’attente, le premier assaut fut porté. Dans une attaque foudroyante, le vampire sortit son sabre et envoya un grand coup circulaire. Désarçonné par la rapidité à laquelle il avait porté le coup, Abel n’eut pas le temps de réagir, et ne put que lever l’un de ses bras par réflexe, comme s’il pouvait le protéger de la lame. Mais à sa grande surprise, l’attaque fut belle et bien déviée par son avant-bras. Le sabre glissa dessus comme s’il avait rencontré une armure des plus solides, et pour cause, le bras gauche d’Abel arborait une grande plaque grisâtre qui était apparue soudainement. Les élans de son esprit animal étaient difficiles à contrer, mais la panthère à plaques ne cherchait pas réellement à prendre le contrôle, sans quoi ce serait chose faite depuis longtemps. Au contraire, elle semblait réagir aux différents éléments du combat à la volée, forçant une transformation là où c’était nécessaire mais laissant Abel l’empêcher de poursuivre le processus. Le bélua avait à présent une peau sombre et rugueuse, son visage avait à la fois des traits humains et félins, et des plaques couvraient son corps sur ses épaules, ses bras, son torse et ses jambes. Quand était-il parvenu à maîtriser cela ? Abel l’ignorait, mais le fait était devant lui, il était parvenu à une forme hybride entre l’homme et la panthère, les deux parties de son être agissant en harmonie. Cette forme lui demandait des efforts importants, désireux de ne pas repousser son totem trop loin, ni de le laisser prendre trop d’importance. C’était comme marcher sur un félin au-dessus du vide, chaque écart d’un côté ou de l’autre pouvait rompre l’équilibre, mais il semblait que pour l’instant, sa forme soit plutôt stable. Ne laissant pas le temps à son adversaire de comprendre pourquoi son coup n’avait pas tranché son bras en deux, Abel pointa son arbalète sur lui et appuya sur la détente. Le carreau jaillit de l’arme et effleura le bras du vampire, forcé de l’esquiver in-extremis d’un bond désespéré. Une fraction de seconde plus tard et son cœur aurait été transpercé de part en part par le trait, mais il semblait que son agilité l’ait sauvé cette fois-ci. Le bélua regarda son bras, et constata qu’il changeait peu à peu. Il jeta son arme au sol, car de toute manière il n’aurait pas le loisir de la recharger, et bondit vers son adversaire, prenant l’initiative cette fois-ci.

Saphir était restée silencieuse durant les premiers instants du combat, mais intérieurement la banshee bouillonnait de colère. Elle en avait plus qu’assez de ces hommes qui la considéraient comme une moins que rien en voyant son apparence livide. Elle n’avait pas voulu cette forme, elle qui autrefois était belle comme le jour. Elle avait été contrainte de porter cette peau pâle et ces ongles griffus. Elle avait reçu ses dents translucides et pointues comme un cadeau empoisonné de la part de ceux qui aujourd’hui se jouaient d’elle. Et ils pensaient qu’elle allait rester sagement sur le côté à attendre qu’ils jouent son destin? Abel l’avait recueillie. Il l’avait vengée, lui avait offert une famille et un foyer. Amarel et Alia lui avaient offert la chaleur d’une amitié qu’elle n’avait jamais connue, et il en était pour penser qu’elle allait simplement laisser tous ces gens, les seuls qui comptaient à ses yeux, se mettre en danger pour elle sans lever le petit doigt ? Ils étaient devenus son univers, sa vie, son monde. La banshee mourrait pour eux, pour chacun d’entre eux, sans hésiter une seule seconde. Après tout, elle était déjà morte une fois, qu’avait-elle à perdre de plus ?
Sans s’en rendre compte, la créature pâle avait fait plusieurs pas en direction d’une des goules. Ses yeux étaient emplis de fureur, une rage qu’elle allait utiliser comme catalyseur pour détruire cet être inférieur.


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Sam 18 Juil 2015, 19:24



Amarel avait tenté de se diriger vers l’autre vampire, mais le dragon avait fait un pas sur le côté, menaçant grandement sa trajectoire si elle avait continué sur la même voie. La dryade avait toujours une flèche encochée sur la corde de son arc, mais elle se rendit vite compte qu’un trait si faible serait bien inutile contre un ennemi de cette taille, disposant d’une carapace naturelle qui plus est. La dryade décocha son trait contre la goule qu’elle avait voulu rejoindre, et rangea son arc en bandoulière autour de son cou. Ses deux mains se levèrent, et deux socles végétaux apparurent à une dizaine de mètres du dragon. Des tiges apparurent à leurs extrémités, tissant une sorte de ronce qui s’éleva rapidement vers la créature, tentant d’enserrer ses épaules pour la maintenir au sol. Les bras verdâtres de la dryade dessinaient des arabesques dans les airs, dirigeants les assauts des lianes du mieux qu’elle le pouvait pour tenter de contrer au mieux la défense du dragon, mais celui-ci luttait furieusement. Un seul coup de patte pouvait trancher plusieurs sections de liens, et lorsque l’un d’eux parvenait à s’agripper à la créature, il lui suffisait de pousser quelque peu sur ses membres pour arracher du sol le socle duquel il provenait, obligeant la dryade à créer une nouvelle racine pour partir à l’assaut. Amarel était habituée à manier la végétation et à la plier à sa volonté. Elle était une nymphe des forêts, les ronces et les lianes étaient ses armes de prédilection, et même s’il y avait peu de chance qu’elle parvienne à immobiliser définitivement un dragon de cette taille, au moins lui offrait-elle une diversion de choix, car tandis qu’il essayait de se démêler des ronces qui n’avaient de cesse de l’assaillir, la créature était bien obligée de laisser le champs libre aux amis d’Amarel.

Alia s’était dirigée lentement vers une goule qui semblait s’être rendue à l’évidence. La panthère serait son adversaire, et alors qu’une des invocations d’Abel s’était faite dévorer par le dragon, l’autre avait continué sa course, approchant elle aussi de la créature vampirique par le flanc. La goule semblait confiante, mais alors qu’elle apperçu la deuxième panthère, elle comprit que ses chances venaient de se réduire drastiquement. Elle ignorait sans doute qu’Alia seule aurait pu facilement venir à bout d’un être aussi faible… Le vampire sortit un sabre de son fourreau et se mit à faire des moulinets devant Alia, espérant effrayer la créature, mais la féline ne broncha pas, continuant sa progression en l’anglant légèrement pour obliger sa cible à se retrouver dos à l’invocation. Ce fut cette dernière qui attaqua la première, trahissant sa charge par le feulement menaçant qu’elle émit en s’élançant. Se retournant au dernier moment, la goule eut de la chance en frappant juste en dessous d’une plaque. Son sabre glissa sur l’écaille supérieure et s’enfonça sur plusieurs centimètres, réalisant une coupure nette dans le dos et le flanc de la créature qui s’effondra lourdement sur le sol. Reprenant confiance en elle, la goule se tourna face à Alia pour voir une forme noire fondre sur lui. Cette fois-ci, il ne fut pas assez rapide, et tout le poids de la panthère à plaques lancée à pleine allure fit décoller ses pieds du sol. Dans un vol plané chaotique, la goule retomba sur le sol, les deux pattes avant de la féline profitant de tout son poids pour enfoncer ses griffes dans sa cage thoracique. Avant même qu’il n’ait le temps de se rendre compte de ce qu’il lui arrivait, les crocs de la panthère saisirent sa gorge et sa mâchoire se referma. Alia sentit le goût du sang de la créature envahir sa bouche alors que celui-ci se débattait furieusement, mais à part agrandir la blessure déjà fatale qu’elle lui avait faite, il ne pourrait pas parvenir à grand-chose. Ses cris se transformèrent bientôt en gargouillis étouffés dans son propre sang, et les coups de sabres frénétiques qu’il envoyait en tous sens ne faisait que rencontrer la protection naturelle de la féline qui ne broncha pas. A chaque fois qu’il calmait quelque peu ses ardeurs, Alia en profitait pour resserrer son étreinte, assurant un petit peu plus sa prise sur le cou de sa victime, mais dès lors que la féline était parvenue à s’accrocher au point faible de son ennemi, elle savait pertinemment qu’elle avait gagné ce combat. La vitesse à laquelle son ennemi se viderait de son sang et abandonnerait ne dépendrait que de sa volonté, mais rien ne pouvait plus sauver le vampire.


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Sam 18 Juil 2015, 19:25



Voyant son acolyte se faire massacrer par la féline, le dernier vampire mineur regarda Saphir avec fureur. Malheureusement pour lui, et contrairement à ce qu’il avait pu penser en voyant la frêle créature aux vêtements fins et à la mine mal assurée, il était loin d’être tombé sur l’adversaire le plus faible, et elle n’allait pas tarder à le lui prouver. Le vampire sortit une dague de lancer qu’il envoya avec une précision certaine en direction de la banshee. Le corps d’Amarel devint diaphane, laissant passer le projectile à travers elle comme si de rien était, avant de retrouver sa consistance pour constater que la créature de la nuit s’était élancée contre elle. Il avait franchi la dizaine de mètres qui les séparaient avec une rapidité étonnante, mais alors que Saphir pouvait voir dans le regard de son adversaire qu’il était convaincu d’avoir l’avantage, la banshee leva l’une de ses mains vers la goule, stoppant net son avancée, à sa plus grande surprise. Le vampire tentait de se débattre, de continuer sa course qui l’avait presque mené à portée de frappe, mais ses membres ne voulaient plus rien savoir, rencontrant une résistance invisible qui les empêchaient de bouger. Le regard de Saphir demeura impassible, ne trahissant ni plaisir ni regret, seule une once de colère qu’elle peinait à masquer sous les traits blafards de son visage. La banshee fit quelques pas vers son adversaire, sans baisser son bras. Elle s’avança jusqu’à se tenir juste devant lui. La mâchoire du vampire se tordit en un rictus, accentué par la pensée qu’un seul geste de sa part aurait alors pu décapiter son ennemie, mais qu’il était incapable de porter le moindre coup. Saphir le fixa durant un long moment, comme si elle lui laissait l’opportunité de faire quelque chose, puis elle vint entailler le visage de son adversaire d’un revers méprisant. Sa main griffue trancha la chair de la goule et la neige environnante fut maculée de sang. Saphir leva alors sa deuxième main vers le vampire, et son corps commença à décoller du sol, s’élevant comme porté par magie. La goule sentait une force impressionnante l’entourer, le porter, puis bientôt se tourner contre lui. Sa peau fut comme frappée de toutes parts, comme s’il venait de heurter un mur. La pression prit d’abord la forme d’une sensation étrange, qui devint vite désagréable à mesure que la banshee canalisait son énergie. Malheureusement pour le vampire, ce n’était là que le début de ses tourments.

L’issue du combat opposant Abel à son adversaire était quant à elle bien plus incertaine. Ce vampire était bien plus puissant que ses deux acolytes, et il semblait bien décidé à vendre chèrement sa peau. Le bélua pouvait sentir toute la technique que déployait son ennemi, sans doute le fruit de plusieurs décennies, peut-être plusieurs siècles de pratique. Les vampires étaient éternels, et tant qu’ils se nourrissaient régulièrement, ils pouvaient accumuler bien des connaissances là où un mortel aurait atteint un âge ne leur permettant plus d’utiliser les savoirs acquis. Les créatures de la nuit faisaient ainsi souvent des combattants hors pairs, ayant appris auprès de maîtres d’armes de plusieurs générations différentes. Heureusement pour Abel, celui-ci semblait ne pas encore atteindre de telles capacités, sans quoi il aurait été tout simplement impossible pour le modeste bélua qu’il était de se défendre face à lui. Le fils de Phoebe ne pouvait certes pas se vanter d’être un si bon bretteur, mais il disposait d’une sauvagerie intarissable, et son corps était bien plus puissant et endurant que celui du vampire. Son totem semblait avoir perçu le danger conséquent que représentait cet adversaire, et il s’évertuait à n’envoyer que ses instincts les plus adéquats au bélua, comme s’il cherchait à modérer sa colère et sa sauvagerie pour permettre à Abel de rester lucide, sans pour autant manquer de lui transférer sa rage animale au moment où il portait un assaut. Les coups du vampire étaient rapides, précis tandis que ceux d’Abel étaient félins et brutaux. Les deux adversaires avaient des styles de combat radicalement opposés, et seules la grande endurance du vampire et l’animalité du bélua leur permettaient encore de combattre. Les passes successives faisaient s’entrechoquer les griffes et les armures, les lames et les écailles dans un ballet de son stridents qui témoignait de la rage qui animait les deux combattants, qui souhaitaient en finir avec chaque coup. La créature de la nuit tentait d’esquiver les coups tant qu’elle le pouvait, ne laissant déraper sur son armure que les rares assauts qui avaient réussis à la surprendre, tandis qu’Abel se contentant d’encaisser les chocs en baissant la tête, comptant sur son armure naturelle pour amortir les attaques de son ennemi. Après une mêlée particulièrement furieuse, les deux adversaires s’envoyèrent chacun un violent coup à la tête. Les griffes d’Abel taillèrent la chair du vampire tandis que l’acier du gantelet du vampire laissa le bélua quelque peu sonné, mais tous deux ne tardèrent pas à repartir à l’assaut, dévisageant chacun leur adversaire d’un regard plein de haine.


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Sam 18 Juil 2015, 19:25



Tandis que chacun combattait son adversaire respectif, les grondements qui suivaient chaque pas du dragon résonnaient sur le champ de bataille au rythme de ses tentatives pour se défaire des liens que lui imposait Amarel. Malheureusement, la dryade avait vite fatigué, et elle sentait déjà ses forces l’abandonner peu à peu. Les lianes qui grandissaient du sol étaient de moins en moins vives, et le dragon gagna rapidement du terrain sur elle à présent qu’il était moins bien maintenu. Arrivé à une dizaine de mètres de la dryade, les ailes de la créature se déployèrent pour venir fouetter violemment l’air, envoyant une bourrasque qui failli envoyer Amarel au sol. Se protégeant les yeux du mieux qu’elle le pouvait, la nymphe des forêts riposta en faisant tourbillonner les lianes qui entouraient son corps autour d’elle. Les fibres végétales ne tardèrent pas à se hérisser d’épines qui s’envolèrent par dizaines vers le dragon qui fut obligé de se protéger sous l’une de ses ailes bientôt criblée de projectiles. Le poison allait toutefois mettre un certain temps avant de faire effet, et au vue de la carrure de la créature, il était fort à parier que ses effets seraient amoindris. Le dragon, recroquevillé sous son aile qui se hérissait de pointes de bois, faisait lentement un pas après l’autre, tâchant de rester sous la protection de la membrane qui composait son aile. Amarel redoubla d’efforts, faisant jaillir les épines à un rythme effréné, mais elle voyait la créature avancer de plus en plus, redoutant le moment où elle serait à portée. La peau de la dryade commença à changer, passant d’un vert pâle à un brun plus prononcé. Ses gestes ralentirent progressivement, tarissant bientôt le flot des pointes empoisonnées au moment où le dragon fut à portée. D’un revers de son aile, la créature déclencha une bourrasque qui manqua de désarçonner la dryade, mais celle-ci tint bon, pour voir s’abattre sur elle l’une des pattes du dragon. Le corps rigide de la nymphe fut projeté à plusieurs mètres, et elle ne se releva pas.

Saphir aperçut du coin de l’œil son amie recevoir un coup terrible, et elle sembla perdre le contrôle de sa magie. Alors qu’elle sentait encore il y avait à peine une seconde le corps du vampire sous la pression du champ de force qu’elle lui imposait, à cet instant elle ne le sentait plus. Inquiète et voulant savoir si cela signifiait qu’il avait réussi à se libérer de son étreinte, la banshee focalisa à nouveau son attention sur la créature de la nuit, priant pour que son amie n’ait pas subit de blessure grave. Au moment où son regard revint sur sa cible, la banshee sentit une force impressionnante émaner d’elle, sans bien comprendre comment elle était capable de la manifester. Un cri de rage terrible retentit, se transformant bientôt en hurlement de douleur. Saphir observa presque malgré elle le corps du vampire se disloquer, réduisant chaque seconde sa cage thoracique à un volume un peu plus faible sue celui qu’elle avait occupé un instant avant. Une pression colossale s’abattit sur lui, comme si des murs invisibles se refermaient lentement, broyant son corps. Ses os ne purent résister bien longtemps à la force déployée, et se brisèrent les uns après les autres, faisant tomber les dernières barrières qui empêchaient Saphir d’en finir avec sa vie. Le corps meurtri du vampire flotta lentement vers elle, arrivant à genoux devant la banshee. Le regard plein de haine de la créature pâle semblait percer sa victime, qui peinait à rester consciente. Le vampire toussa bruyamment, maculant la neige de tâches rouges sombres. Son corps avait subi des dégâts mortels, et il leva la tête pour voir la banshee écarter ses bras, avant de frapper bruyamment dans ses mains. Le son parut d’abord faible, mais la magie ne tarda pas à faire son œuvre. L’onde paraissait ralentie, comme si elle cherchait à la contrôler, à la renforcer au maximum avant qu’elle n’atteigne son adversaire. Le son léger se transforma en claquement, en choc bruyant, en onde cacophonique qui envahit l’air. Une détonation terrible explosa ce qu’il restait des os et des organes du vampire qui fut repoussé au loin. Saphir vacilla et fut obligée de mettre un genou au sol devant le reflux magique qui semblait traverser son corps, mais elle parvint à le maîtriser, se dirigeant à présent vers le dragon qui avait été attiré par le bruit. La créature jeta un regard vers le corps inanimé du serviteur de son maître et un grognement sourd s’échappa de sa gorge. Saphir lança un regard confiant et téméraire au dragon, et son corps se souleva lentement du sol pour venir la porter à la hauteur de la tête du dragon, comme si elle était inconsciente du danger qu’il représentait.


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Sam 18 Juil 2015, 19:27



Abel laissa glisser la lame du vampire le long de ses plaques une nouvelle fois. De multiples coupures jonchaient son corps partout où la lame d’Arch avait pu se faufiler. Le bélua commençait à saigner, et il était assez familier avec les méthodes de combat de son totem pour réaliser à quel point cette situation était favorable à son adversaire. Une chance pour lui que sa lame n’était pas conçue pour briser une armure, car n’importe quel marteau ou hache aurait eu tôt fait de faire voler en éclat sa précieuse protection et lui aurait alors causé des dégâts bien plus terribles encore.. Alors que les deux combattants luttaient sans relâche, le son de l’assaut terrible de Saphir parvint aux oreilles des deux duellistes. Sans réellement savoir ce qu’il s’était passé, tous deux comprirent qu’elle avait l’avantage, et cela déconcentra Arch l’espace d’un instant. Abel, revigoré par l’idée que ses amies étaient en vie et qu’elles se débrouillaient bien, s’élança vers son adversaire et parvint à passer outre sa garde. Son poing fermé s’écrasa contre le visage du vampire qui fut projeté en arrière, se réceptionnant dans les airs grâce à ses deux ailes qu’il déploya à nouveau.
« Mon prochain assaut sera le dernier, bélua. »
Le vampire battit furieusement des ailes, prenant peu à peu de l’altitude. Abel ne le voyait presque plus, et ce dernier eut une pensée pour ses dieux. Ce n’était que leur bénédiction qui leur avait permis de rester en vie si longtemps. Sans eux il se serait déjà effondré. Il devait s’en remettre à eux. Le bélua savait que les aethers lui donneraient un moyen de triompher de son adversaire si telle était leur volonté.
« Phoebe, Méli… »
Méli… Là était la clé.

Le dragon poussa un rugissement puissant en direction de la banshee, espérant briser son courage effronté, mais aucun son ne parvint à sortir de sa bouche, celui-ci étant immédiatement supprimé par la magie de la banshee. Saphir prit une profonde inspiration, laissant les souvenirs de son ancienne vie éplorée remonter jusqu’à elle. La mélancolie ne tarda pas à la gagner, mêlée de regrets, de remords et de colère. Une vague de tristesse envahi son visage et ses yeux se brouillèrent alors qu’elle revoyait son beau visage d’orine, aux traits doux et au sourire angélique. Un nœud se forma dans sa gorge et une larme coula le long de sa joue. Le dragon ne comprenait pas bien ce qu’il se tramait, mais il ne tarda pas à le découvrir. Un son grave envahi l’air lorsque Saphir ouvrit la bouche, reprit en cœur par les dizaines d’échos qui composaient sa voix. Sur cette base basse s’élevèrent des cris déchirants zébrant l’air, venant de nulle part. Les multiples tonalités poussaient des cris dont certains teints d’une force sauvage, d’autres d’une tristesse perçante ou d’une hystérie terrifiante. Le volume des cris s’amplifia peu à peu, et le dragon fit plusieurs pas en arrière, incapable de sortir de son crâne ce bruit assourdissant qui semblait s’en prendre directement à son esprit.

Arch était monté haut dans le ciel, bien plus hauts que les pics qui les surplombaient, et se laissa tomber en arrière en repliant ses ailes. Son corps prit rapidement de la vitesse, le vampire ne s’autorisant à se servir de ses membres que pour corriger légèrement sa trajectoire, qui le mènerait à déployer ses ailes quand il arriverait vers le sol. Le vent sifflait à ses oreilles tandis que son regard se focalisait sur sa cible. Abel se tenait exactement là où il l’avait laissé, les deux bras écartés comme s’il espérait encaisser le choc qu’il allait lui infliger. Arch peinait à maintenir ses yeux ouverts tant l’air semblait fouetter son visage à mesure de sa descente vertigineuse. Alors à quelques dizaines mètres du sol, le vampire déploya ses ailes et courba légèrement sa trajectoire, frôlant la neige du plateau sur lequel se tenait Abel. Ce dernier ne bougeait toujours pas, un bras tendu vers l’avant dans une posture étrange. Arch tendit son épée vers l’avant, convaincu que la fulgurance de son attaque allait transpercer le bélua déjà affaibli de part en part. Mais celui-ci, contrairement à ce qu’il avait pensé, n’était pas assez bête pour s’opposer frontalement à une telle attaque. Au dernier moment, bien trop tard pour qu’Arch ne puisse y faire quoi que ce soit, une arbalète apparu dans la main du bélua, pointée droit sur le vampire. Un cliquetis retentit et la bouche du vampire se crispa lorsqu’il ressentit une douleur passé dans sa poitrine. Le corps d’Arch s’écrasa à pleine vitesse, à un mètre à peine devant le bélua qui fut fauché par la vitesse qu’avait conservé le vampire, mais contrairement à ce dernier, Abel fut capable de se relever. Le bélua fit quelques pas en titubant, arrivant à la hauteur de son adversaire après avoir retrouvé son corps en suivant la trace qu’il avait laissée dans la neige. Le fils de Phoebe examina sa blessure. Outre de nombreuses contusions et brûlures dues à sa chute, la moitié gauche de sa poitrine avait été arrachée. Le carreau semblait avoir causé de terribles dégâts. Abel souffla bruyamment, entreprenant de recharger une nouvelle fois son arme sous le regard chancelant du vampire qui semblait essayer de dire quelque chose, sans toutefois parvenir à produire le moindre son. La corde de l’arme du bélua remonta lentement le long de son axe alors qu’il actionné son mécanisme, et il encocha un carreau contre l’attache.
« Puisse la Lune te reconnaître et t’accueillir dans son palais d’argent. Adieu, démon céleste. »
Un cliquetis retentit et la vie d’Arch prit fin.

Amarel se releva péniblement, constatant que sa peau d’écorce l’avait bien protégée, pour voir le combat s’achever sous ses yeux. Trois vampires étaient au sol, et Saphir et Abel se tenaient face au dragon, sans arme. Le bélua avait repris forme humaine, et alors qu’elle s’approcha prudemment de la créature, elle comprit qu’Abel était en train de lui parler.
« Va, vole, fais la gloire de Phoebe. Ta vie est une merveille offerte par la déesse à ce monde maudit. Tu es libre à présent, libre de suivre Sa volonté. Rien ni personne ne peut te contraindre. Tu es noble et fort. Ce jour gardera pour moi une saveur particulière, car je t’y aurais vu, Zeath, légende ailée. »
La dryade n’était pas bien sûre de comprendre ce retournement de situation, mais il semblait que la mort d’Arch ait suffit à convaincre le dragon qu’il n’avait plus rien à faire ici.
Zeath répondit quelque chose à Abel, mais la dryade ne comprit pas ses paroles. La créature s’éloigna ensuite quelque peu, avant de s’envoler vers le lointain, laissant tout le loisir à Abel et ses amies de redescendre vers le village pour un repos mérité. Sur le chemin, ils aperçurent même une roche étrange dont ils prélevèrent quelques pierres pour les amener au sage, espérant que cela l’aiderait dans ses recherches qui, et c’était bien normal après ce qu’ils venaient de vivre, n’était plus réellement leur priorité.


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Là où il y a de la vie, il y a de l'espoir [Quête PV Arch]

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