"En les troubles temps de ce monde, il est une lumière qui brille plus que les autres : celle de l'espoir. Mais chacun voit cet espoir différemment. Se pourrait-il qui se matérialise en la mort d'un être cher ? Ne serait-ce pas aberration que de vouloir une telle chose ? Non… Par pour l'enfant de la malédiction. Celle qui le condamna à voir les êtres qui lui étaient cher mourir… Quand tout ceux qu'on aime meurent… Peut-on en venir à vouloir que cela arrive ?"



- Détendez-vous, Bagaya… Observez le paysage ! N'est-ce pas vous qui avez dit qu'une petite fête sur une île perdue était un excellent divertissement ? Euh… Non… Vous n'aviez pas dit ça comme ça… Lily ? Tu saurais répéter ce que disait la vieille ? Non parce qu'elle utilise toujours un vocabulaire qui m'est strictement inaccessible…

La petite, toujours prompt à rendre service, s'exécuta bien qu'elle était terrorisée par le voyage et je ne pus m'empêcher de me dire qu'elle était désespérante malgré que ce fusse moi-même qui lui eut demandé de le faire…

- On n'est pas rendus… Et Slydr qui refuse toujours de se montrer… À croire que la terre ne se présentera jamais à nous…

Samuel avait raison, comme souvent. J'étais accoudé contre la rambarde du pont, à observer le ciel grisâtre qui semblait donner le tempo au vent et à la mer pour leur inspirer agitation et grondements. Et c'était probablement la raison pour laquelle la vieille avait du mal à articuler le moindre mot et vomissait tout ce qu'elle pouvait encore vomir. Samuel, à mon côté, était assis sur un tonneau.

Il fallait dire que mon ancêtre avait bien mérité son sort. Peu de temps auparavant, par un curieux hasard, elle m'était tombé dessus alors que je m'apprêtait à quitter le Continent du Matin Calme pour me rendre à Prison où des affaires urgentes m'attendaient. Elle s'était exclamée que la descendante d'une vieille amie à elle, morte depuis un moment à présent, avait faite l'acquisition d'une île qu'elle ouvrait à présent au monde entier pour une grande fête qui promettait alcool et bagarres… Tout ce que je détestais. Mais la vieille bique avait de la ressource et il me fut rapidement impossible de refuser de l'accompagner… Et une fois coincés sur un bateau pirate que nous avions nous même réquisitionné, elle me délaissa rapidement pour profiter pleinement des effet apaisants de la mer sur son pauvre corps décharné… Autant dire qu'elle était en train de mourir…

Néanmoins, je devais concéder le fait qu'elle avait su m'offrir un certain divertissement. Retrouver la magie Eternam de ma famille à mes côtés lors de la prise de ce bateau avait été une véritable partie de plaisir. Les propriétaires du navire avaient rapidement été submergés par nos attaques. Morts-vivants revenus des abysses océaniques, malédictions en tout genre - l'inventivité de Bagaya à ce niveau aurait pu égaler celle de mon oncle ! -, mon serviteur de l'ombre pour compléter le tableau. La victoire fut totale et nous décidâmes de nous offrir une croisière paisible à bord d'un vaisseau fait pour être ignoré de tous les autres flibustiers de la mer de par son pavillon noir. Excepté, bien sûr, à partir du moment où la vieille sorcière s'était mise à cracher ses boyaux à l'eau…

Mais ma lassitude ne fut pas trop longue car, contre toutes attentes, Slydr revint.

- Terre en approche ! Faites bonne figure les gars ! Je compte sur vous pour nous faire passer les défenses pirates sans encombre ou vous rejoindrez vos compagnons lorsqu'il sera temps pour nous de faire le ménage !

Le message était clair : je m'amusais à leur faire croire que je ne risquais rien mais que j'étais un peu paresseux. La vérité était que je n'aurai su tenir face à tous ces pirates attroupés près de l'île. Mais tant qu'ils ne le savaient pas, il ne me poseraient pas d'ennui.

Me tournant rapidement vers Bagaya, je lui pris les mains et la raccompagnai vers l'intérieur du navire tandis que Samuel, à grands coups de poings sur la tête, tentait désespérément de faire lâcher le mât à la jeune Lily.

- Venez, Grand-mère. Ne restons pas là. Nous serons mieux à l'intérieur…

C'était faux… Elle risquait au contraire de vomir de plus belle. Mais je préférai qu'elle salisse le bateau plutôt qu'elle mette ma vie en danger…

Il sembla que les pirates s'acquittèrent de leur mission efficacement puisque, rapidement, l'un d'eux vînt nous prévenir que nous avions enfin accosté.

La vieille sorcière retrouva immédiatement son entrain et sa joie de vivre malsaine avant de nous tirer à l'extérieur du bateau. Là, nous découvrions l'île de Nériona. La Plage Énigmatique, pour être plus précis. Peu de gens étaient encore arrivés et je me soutirai rapidement à l'attention de Bagaya pour aller m'installer confortablement sur un morceau de bois au bord de l'eau.

- Je vais me balader ! déclara alors Samuel. J'ai besoin de me dégourdir les jambes. Je pourrai boire de l'alcool ?

- Fais bien ce que tu veux, je ne suis pas ton père…

Résumé :

Assise sur le pont du bateau, je regarde en soupirant la côté approcher au loin. Pourquoi avais-je décidé de venir me perdre ici ? Je n’avais strictement rien à gagner à venir en ce lieu si ce n’est prendre des risques inutiles. Je reste ainsi à regarder la terre ferme d’un regard vide pendant plusieurs minutes avant de détourner les yeux, faisant courir mon regard sur le pont du bateau. Un assez grand nombre de pirates et quelques personnes ayant comme moi répondu à l’invitation. Croisant mes mains sur mon ventre, je me lève et viens me poster aux côté de Luxariell accoudée au bastingage. « Pourquoi tenais-tu à ce point à ce que je t’accompagne ? J’ai rien à faire là-bas, cette plage va juste être bondée de pirate et de voleur en tout genre. Même pour toi c’est dangereux. Ça l’est même surtout pour toi d’ailleurs. » Je la regarde en souriant avant de passer ma main dans ses cheveux. « Tu as raison, je ne devrais sûrement pas être ici. Mais tu sais aussi bien que moi ce qui nous a poussées à venir non ? »Tout en hochant la tête avec un léger air de mépris dans les yeux, Luxariell pointe du menton le déchus présent derrière moi. Rigolant légèrement je tourne la tête pour le regarder à mon tour. « Et oui, à cause de lui. Et d’elle aussi un peu il faut croire. Enfin bon, je ne veux vraiment pas le laisser seul. Surtout dans un lieu comme celui-ci. Tu ne le connais pas vraiment, mais crois-moi, je ne lui donne pas plus d’une heure avant de s’attirer les foudres de plus de la moitié des gens présent sur cette plage. » La jeune magicienne garde les yeux rivé sur le déchus et la femme présente à ses côtés pendant quelques secondes avant de soupirer et de se retourner, plongeant de nouveau son regard améthyste dans l’azur de l’océan. « Et je crois bien que je n’ai pas vraiment envie de le connaitre. En deux jours il m’a défié plus de trente fois au jeu. » Je ne peux m’empêcher de rire face à cette remarque et l’air désespéré qui c’est peint sur son visage suite à son annonce. Je ris ainsi pendant quelques secondes avant de lui tourner le dos, me concentrant sur le déchus en face de moi. Voyant que je le regarde ce dernier ne peut s’empêcher de me faire un petit signe de la main avant de mimer l’envoie d’un baiser. Je pousse un léger soupire tout en souriant légèrement face à cela. « Tu sais, il peut sembler quelque peu extravagant mais il n’est pas mauvais au fond. C’est juste sa nature qui le pousse à être ainsi. » « Humpf, si sa nature pouvait le pousser à être un petit peu moins extravagant, cela aiderais tout le monde. Mais au faite, pourquoi as-tu autant tenue à ce que je vienne avec vous ? » Quittant des yeux l’océan, Luxariell me regarde de nouveau dans les yeux, une expression songeuse sur le visage. Je sais que cela ne l’enchante pas d’être ici. Enfin, il serait même plus juste de dire qu’elle préférerait être à n’importe quel autre endroit au monde sauf ici. Toujours souriante, je quitte des yeux Wisely et Julia pour le plonger dans les yeux de la jeune fille présente à mes côtés. « Parce que tu ne pourras pas toujours restée le nez dans tes livres. Et cette fête est un excellant moyen de t’aider à t’ouvrir un peu au monde. » Tout en poussant un léger grognement elle se détourne avant de s’éloigner marchant sur le pont avec une expression boudeuse sur le visage.

Quelques minutes plus tard un cri se fait entendre et les berges se dévoilent enfin à notre vue. Tout en faisant signe à Luxariell de me rejoindre, je comble rapidement l’écart me séparant du déchu et de sa compagne « Bon, tu as voulu venir ici, tu y es. Par contre, n’espère pas que je vais rester à tes côtés pour t’empêcher de te mettre dans des embrouilles sans noms. Si sa doit arriver, tu te débrouille pour t’en sortir tout seul. » Regardant rapidement Julia, je laisse un bref instant s’écouler avant de reprendre. « Ou alors, tu pars de l’hypothèse qu’elle va t’aider. Mais à ta place, j’y compterais pas trop. » Sans un mot de plus, je tourne les talons Luxariell à ma suite et laissant le déchu et la Dullahan ensemble. Tout en mettant la capuche de ma cape, je descends rapidement du pont du bateau je me dirige rapidement à l’écart du plus gros de l’attroupement avant de m’asseoir sur un rocher. Faisant rapidement courir mon regard sur la foule, je pousse légèrement la jeune magicienne dans le dos. « Vas-y, va profiter de la fête, je ne veux pas te voir avec moi. Je ne suis pas vraiment à l’aise avec la foule, je vais donc rester un peu à l’écart mais toi c’est différent. » « Mais je ne veux pas profiter de la fête. C’est ennuyant et… » Appuyant mon regard je désigne d’un petit signe de tête l’attroupement de personne présent devant nous. « Si tu vas y aller et pas plus tard que tout de suite. » la jeune femme ouvre la bouche pour répondre avant de la refermer sans rien dire, faisant alors demi-tour et marchant d’un pas lent et las vers la fête.

résumé:

" Je n'arrive pas à croire dans quel pétrin elle nous a fourré ! " S'il pouvait faire entendre ses incessants tapotements de pieds au sol, on aurait tôt fait de se griller quelques neurones.

" Ça aurait pu être pire, non ? Elle aurait pu… aborder le bateau toute seule.
- C'était son intention de base, avant qu'elle ne se rende compte qu'ils dormaient tous. " Léto n'eut qu'en guise de réponse un simple haussement d'épaules, accompagné d'un sourire gêné.

" … Oberon ? Le concerné focalisa son attention sur elle, sentant l'idée foireuse venir à des kilomètres. Et si on laissait Latone nous sortir de là ? Il écarquilla les yeux.
- Elle a fini par te rendre folle, ça y est ? Léto fronça les sourcils, il était bien difficile de le convaincre de fusionner avec elle.
- Elle a bien fait son travail la dernière fois, non ? Je suis sûre qu'elle est capable de se débrouiller maintenant… L'esprit se mit à méditer sur cette perspective : il était vrai que Latone remplissait à merveille le moindre motif de ses invocations… et à bien y réfléchir davantage, ce n'était pas si bête.
- Elle se fondra mieux dans une mer de pirates que toi, tant qu'elle ne se fait pas tuer. "

" Terre en vue ! S'écria la pie, le capitaine à la barre sourit de ses quelques dents survivantes.
- Nériona nous tend les bras, messieurs ! Et puis vint la tempête…
- A l'abordage ! " L'écho de voix identiques en grand nombre sonna le gong de son arrivée.

" Tu vas payer pour ça, tarée ! Elle désigna sa joue gauche de son index.
- Vas-y, frappe-moi là ! " Il essaya, mais il essaya juste.

" Mais t'es pas un pirate, toi. T'es trop propre ! " Elle se releva pour le libérer, mais ne lui présenta bien évidemment pas son aide pour le relever.

" Et toi t'es trop faible pour en être un. Elle la lâcha sans vergogne, quitte à ce qu'elle chute lamentablement. En soupirant, tout en posant ses mains sur ses hanches, Latone leva la tête aux cieux. Est-ce qu'on est bien à Nériona ?!
- Pas si fort, Furie-Ambulante… La surnommée s'excita d'un coup, se retournant vers la source de l'intrusion.
- Galick ! Elle est où la fête ?! J'ai soif ! Le berserker désigna du doigt l'emplacement des festivités, plus loin. Et eux, ce sont des pirates ou pas ? Elle pointa du doigt les deux mages qu'elle venait d'harceler avec la grâce dont elle était capable.
- J'n'en sais fichtrement rien. Il s'adressa ensuite aux "victimes". Excusez-la, elle est folle. " Elle ricana à ce compliment qui n'en était pas un. Et dire que Galick comptait seulement profiter des mets gratuits pour se rassasier, il allait devoir surveiller cette dégénérée tout le long…

Résumé:

Il était une fois, l'histoire d'une très vieille et ridée sorcière qui avait décidée de se rendre sur une île pirate pour y faire la fête… Mais qui avait malheureusement complètement oublié que son vieux corps délabré supportait maintenant très mal les remous du bateau pirate. Elle avait le mal de mer et rendait boyaux et intestin par dessus la rambarde, s'y tenant du mieux qu'elle le pouvait. Et l'envie de répliquer à son cher arrière-arrière-petit enfant, Romulus Eternam, qu'il pouvait bien aller s'enfoncer profondément dans ses fondements un espadon par la pointe ne lui manquait pas. Mais tout ce qu'elle parvint à articuler, entre deux crises sonnantes et déglutissantes fut : « Fourre toi… blurp… ton bec… blurp… de sale… blurp… mago… blurp… dans ton… blurp… fion… blurp… ! Spèce de… blurp… moule avariée… blurp ! » Avant de devenir encore plus verte qu'auparavant. Et elle priait intérieurement l'Aether de la Famille de bien vouloir lui venir en aide pour qu'elle puisse regagner terre avant de se transformer en pétale de fleure.

Quand à la petite Lili, son sort n'était pas des plus enviables. Ce qu'il faut savoir, avec la magie d'invocation du Livre de Contes de Bagaya, c'est qu'il ne rend pas les invoqués plus humanoïdes que nécessaire… Ce qui se traduit en une peau composée principalement de papier le cas présent. Et qui dit eau dit bateau, qui dit bateau dit tempête, et qui dit tempête dit naufrage. Et la blondinette se souvenait parfaitement de sa dernière traversée navale mais surtout de l'image de son corps en train de pourrir à cause du trop plein d'humidité. Autant vous dire que cette expérience fut l'une des plus traumatisante de sa vie dans ce monde-ci. Mais, malgré sa peur panique qui avait littéralement vissé tout son corps au mat du navire, l'endroit qu'elle avait jugé le plus sec; rien sur les terres du Yin et du Yang n'aurait pu l'empêcher de répondre poliment à une question qu'une personne qu'elle considérait comme un ami lui posait. « Oui Romulus ! Elle a dit : Vient peutchôt qu'on va s'baffrer dans l'trou planqué d'ruffians ! » Et après elle t'a attrapé par le bras et t'a téléporté jusqu'au port !" Tout innocente qu'elle était, hurlant ces quelques paroles alors qu'elle était au bord des cris de détresse à tout instant.

Il fallait dire que quand la vieille, doyenne actuelle des Eternam, avait une idée en tête, rien n'y personne ne pouvait l'arrêter, pas même quelques flibustiers ! Ainsi, par un hasard miaulant, elle avait su précisément où se trouvait son descendant et s'était empressé – avec toute la vitesse dont elle était capable – de le retrouver et de l'amener avec elle au port du Continent du Matin Calme, qu'il soit d'accord ou non. Ensuite, dégoter un navire pirate qui accepte – à grand renfort de malédiction et de cadavres – de les embarquer, n'avait été qu'une broutille à effectuer. Il fallait bien avouer que plus le temps passait, plus Bagaya parvenait à récupérer, de temps à autre, un peu de sa magie que son bouquin avait mit plus d'un siècle à totalement lui arracher. Désormais, elle était capable de maudire de simples personnes sans trop s'épuiser et avec un peu plus de réussite qu'à sa libération. Et c'est ainsi que le capitaine s'était soudain retrouvé avec un panard aussi énorme que celui d'un éléphant, plusieurs boulets de canon lui ayant – sans aucune raison apparente ! – écraser son membre après que Bagaya lui ait annoncé haut et fort que si il n'acceptait pas son marché, il ne pourra jamais plus naviguer. Coup de chance ou coup de maître ? Tout était possible et envisageable avec elle !

Mais voilà que la terre était finalement en vue et c'est avec une joie non-caché que la vieille sortit en grande pompe par la planche d'embarcation. « Torche-toi la tronche mon mignon ! T'veux qu'la vieille te montre c'que c'est qu'boire comme un sorcier ? » Mais Samuel s'était déjà enfuit et n'avait probablement pas entendu ce que Bagaya avait dit à son intention. Mais elle s'en fichait royalement ! Désormais, il ne restait que quelques mètres entre elle et le buffet… et si elle devait mettre une heure à parcourir la distance, et bien elle le ferait ! Quand à Lili, qui se frottait la tête - sans pour autant exprimer le moindre signe de douleur – à la suite du traitement que lui avait infligé le jeune compagnon de Romulus, elle trottina joyeusement, toute innocente qu'elle était et enfin heureuse d'avoir retrouvé la terre ferme !

754 mots
Poste n°1

Je n'en revenai toujours pas de m'être laissé attiré sur Nériona par ma vieille grand-mère quand ce bateau sortit de l'horizon.

"Tiens… Ce bateau est bien grand… Un bateau pirate ? Se pourrait-il que quelqu'un d'autre ait eu l'idée de voyager sous couvert de ces flibustiers ?"

M'ennuyant au plus haut point, je ne pouvais m'empêcher d'observer ce gallion avançant lentement sur les flots…

"Lentement ? Non… Il va même plutôt vite… C'est curieux… C'est comme si… "

Mais bien sûr ! Ce bateau allait beaucoup trop vite ! Je savais bien qu'un détail m'échappait. Pourquoi diable aller aussi vite ? À cette vitesse, ils risquaient d'être incapable de ralentir et risquaient de s'échouer et d'abîmer la coque…

Non. Ce n'était pas une erreur… Ça ne pouvait pas en être une… Ce bateau n'avait aucune valeur aux yeux de celui qui le naviguait, c'était une évidence. Et s'il n'accordait aucune valeur à son navire, c'est qu'il ne lui appartenait pas. Ce bâtiment pirate avait été réquisitionné par quelqu'un et il semblait préparer son entrée avec une certaine rigueur…

De là où j'étais, j'évaluai rapidement les risques et concluait que j'étais hors de tout danger éventuel.

Quelle étrange coïncidence… La première fois que j'avais rencontré Emivia, j'étais arrivé sur le continent du Matin Calme exactement de la même façon. Bien entendu, dans mon cas, il s'agissait de me débarrasser de cadavre en toute discrétion, mais, néanmoins, l'écho de cette situation m'était familier et je me laissais aller à l'amusement que m'évoquait ce qui me semblait être un caprice des Aetheri.

Comme prévu, le galion vint s'écraser contre la plage dans un vacarme assourdissant, projetant un nombre de planche de débris de bois impressionnant. Du véhicule détruit sortit rapidement une femme, la vingtaine à tout casser, sans trait particulier qui me revienne en tête…

Un instant, j'assistai au spectacle que la jeune femme semblait aimer donner d'elle-même, se battant sans vergogne contre un des pirates rescapés du naufrage hasardeux. Mais je ne vis pas venir ce qui se déroula en l'espace de quelques secondes. La folle furieuse mit rapidement son adversaire à terre avant de jeter un coup d'œil autour d'elle. Elle repéra ma présence plus vite que prévu et décida sans logique de se jeter sur moi. Surpris, je me laissais balader et la force de son élan nous fit rouler un instant contre le sol. Je sentais mes muscles et mes os hurler leur mécontentement tandis que le sable, certes mou mais loin de ce qu'on pouvait espérer d'un matelas, fusse-t-il en provenance d'une petite auberge miteuse, raclait et abîmais mon corps. Enfin, notre course à travers la plage s'arrêta et j'observais un instant l'individu avec un air des plus platonique. D'agaçement, je finis par lâcher avec froideur, murmurant plus pour moi-même que pour cette folle furieuse qui ne risquait pas de m'obéir…

- Plus que les magiciens, les élémentals ou même la basse populace, j'ai horreur des abrutis dans ton genre… À présent, lâche-moi et dégage…

M'avait-elle entendu ou bien était-ce le fruit du hasard ? En tous cas, elle se releva tout en lançant ce qui semblait être le résultat d'une intense réflexion de sa part qui lui avait indiqué que je n'étais nullement un pirate...

Un instant, je restais, allongé sur le sable, à laisser mes muscles retrouver un peu d'énergie. J'entendis un léger cri de surprise suivi d'une nouvelle réflexion d'une intense intelligence…

Le temps de me relever, je constatai rapidement ce qui tombait sous le sens : dans son état d'excitation, l'énergumène avait trouvé le moyen de bousculer accidentellement quelqu'un. Jetant un regard à la personne en question, je m'attardai un instant sur son visage… Ces expressions… Ces traits…

Les paroles de Dinguo me revinrent en tête. Il m'avait révélé que le Pure avait eu une aventure et qu'il en était né une nouvelle héritière Eternam… Était-ce possible que… ?

Il n'existait qu'une seule personne en ce monde qui fut capable de répondre à mes doutes… Et cette personne m'avait justement traîné jusqu'ici.

Bon. Il me fallait jouer le tout pour le tout et espérer que Bagaya confirmerait mes soupçons…

Tranquillement, je m'approchai de la jeune femme que la folle furieuse avait bousculé pour lui apporter mon soutient.

- Quelle brute ! Vous allez bien ? Il semblerait que l'alcool attire tout un tas de personnes bourrues !

Me tournant vers la folle furieuse, je jouait le jeu d'une personne de bon sens qui s'indignait du comportement incorrect d'autres. Je me fichais de savoir si elle m'avait entendue tout à l'heure, auquel cas mes deux comportements et attitudes devaient lui sembler affreusement contradictoire. Pour l'instant, je comptais bien me faire passer pour un humain avec très peu d'anti-magie et d'une gentillesse envers cette femme à toutes épreuves.

- Vous êtes pas bien vous ! Vous pourriez faire attention où vous mettez les pieds ! Vous auriez pu fortement blesser cette jeune dame ! Allez boire un coup ailleurs et arrêtez de faire la mariole !

Puis, prenant délicatement la jeune dame avec toutes les meilleures intentions du monde, je lui proposais d'aller nous détendre près du buffet où, très certainement, je pourrais y trouver de quoi lui offrir des choses à son goût et de quoi la soûler un peu… Aussi…



Quelles chances y avait-il que Samuel rencontre une connaissance de son maître sans le savoir ? Très peu, probablement. Et pourtant, c'est en se baladant vaguement dans l'idée de rejoindre doucement la fête que le jeune Sorcier tomba sur Lumi, assise sur un rocher. Qu'est-ce qui passa par la tête du garçon quand il décida d'adresser la parole à une femme aux oreilles pointues ? Difficile à dire… Probablement qu'il avait décidé de voir comment il pouvait mettre en pratique les enseignements de son maître… Mais nombreux étaient ces enseignements et, finalement, il était presque impossible de deviner lesquels il allait tenter d'user en cette situation.

S'approchant de la dame elfe, il prit une de ces expressions qu'il savait encore imiter à la perfection alors qu'il avait à peine quitté l'enfance dans laquelle il était enfermé, la réalité du monde et de sa dureté révélés que depuis qu'il connaissait Romulus. Surson visage se reflétaient innocence, calme et bonnes intentions.

- Bonjour ! Vous êtes venue pour la fête ? Je m'ennuie un peu, la plupart de ces gens me font un peu peur et vous avez l'air plutôt gentille. Je peux rester avec vous ?

C'était très simple pour l'instant et il y avait peu de chance que la douce elfe que Lumi était refuse de tenir compagnie à un enfant…

Mais, étrangement, Samuel ne semblait pas vouloir saluer l'amabilité de la dame par un calme courtois. Au contraire ! Il décida de faire preuve d'une curiosité un tout petit peu abusive, sans devenir maladive pour autant. Mais finalement… Était-ce étonnant de la part d'un enfant ?

- Vous vous appelez comment ? Pourquoi êtes-vous venue ici ? Vous allez vous joindre à la fête ? J'aimerai bien y aller… Vous accepteriez de m'accompagner ?

Résumé :

Enfonçant un petit peu plus ma tête dans mes épaules, je ne fais pas attention à ce qui m'entoure. Je n'ai pas envie d'être ici. Plus que ça, nous ne devrions même pas être ici. Une elfe et une magicienne chez des sorciers. A-t-on déjà vu idée plus sotte que celle la. Lorsque le bateau vient s'écraser sur le rivage, je sursaute et manque de tomber dans le sable suite à cette surprise. Je regarde, incertaine, le bateau face à moi. Qu'est-ce qu'un bateau fait ici ? Certes nous sommes dans un lieu de non droits appartenant à des pirates et des sorciers cependant… Un bateau… Sur la plage… Non, cela est inconcevable. Même pour des pirates, il n'est pas logique qu'un bateau vienne s'écraser comme ça sur le rivage. Soudain, ce que je prend pour une tornade semble sortir du bateau. Néanmoins, en y regardant mieux je me rends compte que cette tempête de violence est en réalité une femme. Une femme semblant avoir décider de mener la vie dure aux pirates qui étaient présent à ses côtés sur le navire. Après avoir fait voler quelques un de ses bandit elle se jette sur un homme présent non loin de moi. Je regarde les deux rouler dans le sable sans rien faire. Enfin, incapable de faire quoi que ce soit serait plus juste. Finalement, après quelques secondes elle se relève, le laissant sur le sol et le regardant d'un œil curieux. Je fais quelques pas en arrière dans le but d'éviter tout cela, de me sortir de ce bourbier ou je sens que je commence à m'embourber et pourtant, lorsqu'elle recule, un peu plus brutalement que ce que j'avais prévu, elle me percute. Pas suffisamment fort pour me faire tomber par terre comme le malheureux qu'elle vient de prendre pour cible, mais suffisamment pour me faire trébucher. Quand elle se tourne vers moi, dans ses yeux brille une lueur étrange m'inquiétant presque immédiatement. Je tente de m'enfuir, de faire demis-tour, de laisser cette bande de barbare entre eux. Et je me retrouve prise dans l'étreinte de ses mains à léviter à quelques centimètres au dessus du sol. Avant de chuter à mon tour assez lourdement dans le sable.

Me relevant difficilement, je regarde la première victime de la tornade venir à ma rencontre. Lui adressant un petit sourire discret je me contente de marmonner quelques mots en guise de réponse « Heu… Oui, je crois que je vais bien… Oui, j'en suis sûre… je vais bien merci. » la suite de ses paroles me tire un petit sourire amusé qui disparaît bien vite de mes lèvres. Je ne veux pas rester une seconde de plus ici, parmi tout ces gens. Cette mésaventure me suffit, j'ai eu mon quota de sensation pour les trois prochaines années à venir avec ça. La voie de l'homme m'ayant demandé mon état me fait relever les yeux. Pourquoi agit-il comme ça ? Pourquoi s'énerve t-il comme ça uniquement pour moi. Je le regarde un petit peu plus en détail. Il ne ressemble pas vraiment à un pirate.. peut-être est-il lui aussi quelqu'un de bien s'étant perdu sur cette île. Après tout, bien qu'appartenant à des pirates, la fêtes est aujourd'hui ouverte à tout le monde. Lumi et moi ne devons pas être les seules personnes bénéfiques présente ici. Tout du moins, je l’espère. Quand il me propose de l'accompagner au buffet, j'hésite un instant avant d'accepter d'un petit signe de tête. Je n'ai pas vraiment d'autre chose à faire, si je retourne vers lumi elle va me renvoyé vers la fête et si je lui dit non je vais de nouveau me retrouver seule.

Et puis, le suivre ne m'engage à rien après tout. Je ne suis pas obligée de consommer ce qui sera présent sur le buffet si je ne le veux pas.





Soupirant, je regarde le nuage de fumé s'élever au loin. Luxariell a raison, nous n'aurions pas du venir ici. Les fêtes n'ont jamais été mon fort et je vais probablement passer la journée assise sur ce rocher à attendre qu'ils aient finis. Un mouvement devant moi me fait lever un sourcil curieux. Qui peut bien venir m'aborder alors que je suis aussi loin de la fête ? Quelques secondes plus tard, c'est un enfant qui s'approche de moi. À sa vue, je me redresse et le regarde d'un œil curieux. Qu'est-ce qu'un enfant fait ici ? Et plus important, pourquoi un enfant viendrait-il se perdre avec moi aussi loin de la fête ? Ne disant rien, je le laisse s'approcher de moi, me contentant d'écouter d'une oreille distraite ce qu'il dit. Un petit sourire apparaît sur mes lèvres à l'écoute de ses paroles. Plutôt gentille… Aurait-il tenue les même propos si j'étais restée humaine. Lui ébouriffant les cheveux je garde cette interrogation pour moi « Tu a bien raison d'avoir peur, je ne suis pas sûre que les gens d'ici soit vraiment fréquentable. » mes pensées se dirigent vers luxa que j'ai envoyé à l'abattoir. Haussant les épaules, je me lève afin de m'étirer. Cela ne peut pas lui faire de mal après tout, elle qui passe ses journée à lire, voir de nouvelles personnes, même si celle-ci sont des pirates et des sorciers, ne pourra qu'être constructif. Une avalanche de question provenant du jeune garçon me fait baisser les yeux et sortir de mes pensées. Je soupire, plus pour la forme que pour signaler mon mécontentement, avant de lui sourire. « Dis-moi, tu me semble bien curieux toi. Et pour quelqu'un qui dis s'ennuyer de la fête, je te trouve un peu trop pressé d'y retourner. » Gardant mon sourire, je lève les yeux vers le ciel pendant un instant. Après tout, pour moi aussi ce serait une bonne chose de me rendre la-bas. Comme elle, je ne vois pas spécialement plus de gens et bien qu'ayant peur de la foule, je ne pourrais jamais me soigner de cette maladie si je ne tente pas de me rapprocher un tant soit peu des gens. « Très bien, allons-y. Et pour répondre au reste de tes questions, je m'appelle Lumi et je suis venue ici pour accompagner et, surtout, surveiller quelqu'un. » Nous faisons quelques pas avant que je ne reprenne la parole. « Et toi alors, qu'est-ce qu'un enfant fait ici, sur une plage appartenant à des pirates ? »

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" Bon, Furie-Ambulante, ne touche à personne et je te laisse tranquille. D'accord ? Elle sourit de toutes ses dents, comme pour imiter la tronche déformée du berserker.
- Oui, oui, je ne tuerai personne, sauf s'ils ne me laissent pas gagner au concours de boisson. Soudain, elle eut comme illumination. Oh, concours de boisson…
- Je suis trop vieux pour ces c*nn*ries. " Soupira-t-il en s'éloignant ; il parlait bien évidemment du fait de surveiller assidûment cette tempête, pas de faire un hypothétique concours de boisson.

" Alors Mamie, on vient faire la fête ? Elle se mit à ses côtés et, tout en marchant, se pencha pour l'avoir quelque peu en face. Il n'y a pas d'âge pour boire, pas vrai ? J'espère que vous avez une bonne descente ! Elle se remit droite, toujours ce sourire provocateur en coin, elles n'étaient pas si loin du buffet. Allez, un p'tit effort, on risque d'être en retard à cette allure ! " Se moqua-t-elle, c'était dans ses gênes de rabaisser le reste du monde, voire elle-même quand ça lui chantait.

" Comme on se retrouve ! Elle savait que cette annonce devait les déprimer et en rigola d'avance. Vous tombez très bien : vous m'avez tapé dans l'œil. Elle visa la magicienne aux yeux violets, tendit l'index en sa direction tout en se penchant un peu. Surtout toi. Tu n'as jamais eu de cuite, ça se lit sur ton visage. Je vais te faire goûter mon whisky ! " Latone était joyeuse lorsqu'elle était productive, et lui refuser quoique ce soit était très risqué, sans doute le savaient-ils déjà ?

" Et voilà, vous m'en direz des nouvelles ! Elle tendit une choppe à la petite magicienne, la forçant à la prendre. Obligation de boire. Cul sec ! " Et elle se lança, elle ne se plaignait pas de sa soif pour rien après tout…

Résumé:

Notre histoire reprend son court alors que la vieille Bagaya Eternam était en train de trainer lourdement et lentement sa vieille carcasse décrépit  jusqu'au buffet des festivités. Car oui, même à son âge déjà très avancé et qui pousserait bien des gens à se suicider, elle avait encore une descente digne d'un démon, et comptait bien en faire la démonstration. Mais il y avait tout de même quelque chose qui la chagrinait quelque peu. A une autre époque, dans un autre temps, jamais elle ne s'était rendue à une fête sans y être accompagné par un beau jeune homme qu'elle s'amusait à séduire, jusqu'à ce que ce dernier soit totalement tombé sous son charme et puisse souffrir le plus possible lorsqu'elle se déciderait à le jeter sans ménagement. Mais aujourd'hui, les choses avaient changés. Elle était moche, ridée, pleine de verrue, des dents de croquemort et seuls ses yeux avaient encore leur éclat d'antan. Plus personne ne voudrait d'elle dan cet état désastreux, et donc plus jamais elle ne pourra s'adonner au plaisir de la torture du cœur masculin. Et par extrapolation, elle allait probablement devoir boire seule, telle une Veuve Coquelicot… à moins qu'un de ces pirates ne soit déjà assez éméché pour ne pas se rendre compte de son physique disgracieux. Quoi qu'il en soit, Bagaya se remémorait son passé – il faut dire que vue le temps que cela lui prenait de rejoindre le centre des festivités, elle avait largement le temps de se souvenir de toutes les fêtes auxquels elle avait participé, les unes après les autres – le pas lent, sa canne s'enfonçant dans le sable et rendant sa marche encore plus pénible. Et elle commençait à en avoir sacrément assez, se demandant si elle ne ferait pas mieux de sacrifier l'un de ses contes histoire de pouvoir se téléporter, quitte à devoir passer toute une soirée à le réécrire.

« C'est ça gamine. » Mais le destin lui sourit, et elle fut rejointe par une jeune femme pleine d'énergie, dont elle ne parvenait pas encore à discerner les traits, mais qui lui avait semblé d'un premier abord tout à fait charmante. « Un peu qu'j'ai d'la descente ! Dix pièces d'or que j'te vide ta gnôle avant toi, mouflette ! » Elle souriait, de cette expression malsaine, emplit de défit, de malice et de sadisme. Bagaya adorait les femmes aux fortes personnalités, et elle ne s'offusquait jamais que de telles personnes lui rentrent un peu dans le lard… Même si il ne fallait pas trop non plus la chercher. « Pouffe encore un peu, la grognasse ! T'as qu'à m'porter sur t'es guiboles si t'as peur qu'les tafias t'tombent sur la caboche ! » Et elle s'esclaffa dans un rire mi-diabolique, mi-vétéran, avant de continuer lentement son épopée dans le sable, à son rythme. Elle avait attrapé Latone par le bras, s'accrochant à elle du mieux que ces muscles rachitiques le lui permettaient, s'aidant sans ménagement de la blonde pour avancer un peu plus rapidement. Elle lui plaisait, cette demoiselle qui avait du mordant et du piquant à la fois, et elle n'était pas prête de la lâcher, trop heureuse d'avoir trouvé une compagne de beuverie digne d'elle.

Finalement, les deux femmes arrivèrent à bon port, sans mauvais jeu de mots, pour retrouver par un étrange hasard de circonstance… Romulus et… Luxariell. La fille de celui qui était responsable de tous les malheurs de la fratrie née de ces arrières petits enfants. Oh, intéressante rencontre que celle-ci, et la vieille dame qui n'était pas née de la dernière pluie était impatiente de découvrir si le jeune sorcier l'avait reconnue, et plus encore, ce qu'il comptait faire d'elle maintenant qu'il l'avait entre les mains. Car Bagaya savait que le désir de vengeance coulait entre ces mains, et quoi de meilleur outil que la fille de l'homme que l'on cherche à détruire ? Ses yeux verts se posèrent sur la malheureuse magicienne et ne la quittaient plus, tandis que sa main attrapait la choppe d'alcool de sang et la buvait cul sec. « Manipulation de l'essence ? Badasse la pochtronne. » Mais son esprit était déjà bien loin, malgré le fait qu'elle avait véritablement apprécié l'alcool. Elle imaginait de sombres complots, une grande réunification… Romulus ne devait pas tuer son oncle. Melody devait finir démone. Milady allait monter sur le trône. Tout était en marche. Meredith avait vu juste… et que la meilleure gagne.

Et pendant ce temps, au loin, il y avait Lili. La fillette s'était enfin remise de ses émotions de voyage en pleine mer, et savourait le bonheur de se retrouver sur la terre ferme. C'était la première fois qu'elle se rendait dans ce genre d'endroit, et c'est avec ses yeux d'enfant innocent qu'elle le découvrait, plage merveilleuse où milles choses se passait. Et comme la peur était probablement quelque chose que l'auteur de son conte avait oublié de bien développé dans son personnage, elle sautillait toute joyeusement en direction du premier groupe de pirates qui était à sa portée. Ils étaient tous rassemblés autour d'un tonneau, alors que deux hommes aux muscles proéminent se battaient dans un spectaculaire bras de fer. Lili n'avait jamais été spectatrice de ce genre de démonstration de force, et elle en était littéralement subjuguée. Ses yeux pétillèrent, et elle se mit à encourager les deux pirates comme tous les autres. Certains remarquèrent sa présence, et sous sa vive démonstration d'entrain, la laissèrent s'approcher un peu plus. Qui sait, peut-être que quelqu'un la laissera jouer elle aussi ?

912 mots
Poste n°2

« Mhh.. non.. » furent les premières paroles qui sortirent de la bouche de la Morte, alors qu'elle sommeillait encore complètement, enroulée dans les draps de soie de son lit, posé juste à côté de celui de la petite ange. Il lui arrivait de rêver parfois. C'était rare, mais ça arrivait qu'elle se perde dans ses pensées, qu'elle s'enfonce dans les méandres de ses songes, ne faisant plus qu'un avec ces derniers. Elle, habituée aux pires cauchemars, aux visions de la vie les plus sombres qu'il pouvait exister, ne s'endormait jamais tranquille, de peur que pendant la nuit, le Démon soit pris d'une folie meurtrière. Oh, elle ne craignait pas qu'il lui fasse du mal, à elle ou à l'Elfe. Non, loin de là, car elle le contrôlerait sans problème. Mais le petit être céleste à la splendide chevelure rousse qui dormait à ses côtés craignait pour sa vie avec ce fou dans le coin. Elle faisait semblant de ne pas se préoccuper d'elle mais en vérité, elle ne s'imaginait pas la perdre. Qui serait son bouc-émissaire, son souffre-douleur ? Plus personne. Plus personne ne se ferait torturer par ses petites mains, ne supporterait son égo et sa démence sans s'en plaindre. Et ça, elle ne le tolérerait pas.

S'étirant de tout son long, elle se leva puis s'habilla, sans réveiller personne. Mis à part Lumi qui, pour une fois, était levée bien avant tout le monde. Sans lui faire aucune remarque, elle partit se préparer, une idée en tête. Elle n'ignorait plus les événements, les fêtes qui se déroulaient sur les terres du yin et du yang. Elle n'y allait pas dans le but de se civiliser, de se faire des amis, oh non. Elle se plaisait à semer la zizanie partout sur son passage, débordant de machiavélisme et de sentiments que beaucoup auraient considérés comme impurs. Mais cette petite entrevue, cette sortie sans intérêt pour la plupart, lui rappelait énormément de choses. Ancienne pirate, ou plutôt ancienne capitaine de bateau pirate, elle regrettait sans cesse cette époque, maudissant Darren qui était à l'origine de l'arrêt de ses fonctions. Ou plutôt, l'amour qu'elle lui portait en ce temps. Alors quand il devint possible de retourner sur le pont, de sentir le vent caresser ses doux cheveux blancs ainsi que son visage, de respirer l'air de la Mer à nouveau et de récupérer les émotions qu'elle eut un jour ressenti, comment hésiter ?

Craquant ses poignets, elle commença à réfléchir à l'apparence qu'elle pourrait prendre en cas de problème, se changeant en un pirate qu'elle croiserait. Au moins, elle n'aurait pas de soucis. Car dans un endroit pareil, il était impossible qu'il n'y ait pas de grabuges. Les pirates n'étaient pas connus pour être de ceux qui s'installent dans un coin avec un bon thé, et elle ne se voyait pas rester calme non plus. Tout cela n'était qu'un prétexte pour provoquer une dispute qui ne se résoudrait jamais. Une bataille qui résulterait en un bain de sang. Et cette idée, bien qu'extrêmement sadique, la fit sourire de plus belle quand elle apprit que la jeune femme souhaitait s'y rendre également. Pour ne pas vous mentir, elle ne lui aurait pas fait de mal elle-même, pour ne pas avoir à subir le courroux de sa maîtresse. Mais si elle disparaissait comme par hasard, ce serait drôlement bizarre comme coïncidence.. Elle se surprit à y penser, puis chassa cette idée de son esprit. Si l'Elfe venait à s'évanouir dans la nature, alors cela ne concernait qu'elle. Elles ne feraient que le chemin ensemble et encore, si la Dullahan ne se décidait pas à s'envoler pour lui fausser compagnie.

Une fois qu'elles furent arrivées, son regard se dirigea automatiquement vers le Déchu qui se tenait là. Décidément, il ne s'en irait donc jamais. S'installant au bord du navire, elle se sentit revivre, respirant l'air de la mer, ressentant presque l'envie d'y tremper ses doigts. Elle fixait l'horizon, observait les pirates qui passaient devant elle, les saluant parfois un a un dans le but que peut-être, ils se souviennent d'elle. Mais elle faisait fausse route. Sous cette apparence d'enfant, jamais personne ne reconnaîtrait Julia Zurel. Et dans un sens, peut-être que passer inaperçu l'arrangerait bien plus tard. « Alors comme ça t'as toujours pas réussi à obtenir une partie avec la Magicienne. Tu dois lui faire peur avec ta sale tronche mon grand. ». Elle lâcha un petit rire mesquin, avant de se retourner, cherchant à éviter de rester seule avec le Déchu, car il ne lui apporterait rien de bon. Et il s'amusait déjà bien trop à son goût, ayant perdu toute notion que rester ainsi en compagnie d'être maléfique ne pouvait que mal se terminer.

Apercevant Galick dans la foule, elle se mit à courir vers lui, bousculant tout le monde sur son chemin. Et comme par réflexe, elle alla se coller contre lui. « Galick ! ». Puis, s'époussettant et reculant, elle se permit de se cacher dans son dos. « Excuse moi de te foncer dessus comme ça sans prévenir. Mais j'ai pas envie que l'autre revienne me scotcher. Tu peux faire quelque chose pour ça tu penses? ». Prenant sa main, elle restait contre lui, de peur qu'on ne la remarque, et surtout qu'Il ne la remarque et la suive, bloquant ainsi tous ses futurs mouvements et lui gâchant complètement la Soirée alors qu'elle s'avérait croustillante.

Résumé:

« Waaaah mais c'est qu'elle est jolie la petite chatte. Alors, chérie, est-ce que je peux t'offrir un verre ? Ça boit quoi, une adorable gamine comme toi, hein ? Allez, fais pas la tronche ! Tu sais, je suis un gentilhomme, moi, un type bien, galant et très attentionné ! Faut pas faire attention à la cicatrice. Je sais que c'est pas très beau à voir mais je vois encore de mes deux yeux ! Une sacrée chance ! Si tu veux je peux te raconter l'histoire de ma balafre, elle est intéressante. Tu bois quoi alors ? » Le pirate était déjà ivre. Maladroitement, il titubait aux alentours d'une jeune femme qu'il dévorait du regard, avide, d'un air dérangeant et malsain. L'étrangère réagissait à peine. De ses grands yeux clairs, elle contemplait le malfrat sans commenter, sans l'interrompre, une attitude flegmatique qui semblait agacé l'intéressé qui ne comprenait pas dans quel monde une demoiselle ne pouvait pas céder à ses charmes. Impassible, celle-ci croisa lentement les jambes avant de s'emparer du verre qui patientait sur la table pour boire une gorgée de vin. Le pirate grommela. « Tu vas arrêter de faire ta mijaurée ? Qu'est-ce que tu crois ! Je les connais par cœur, les filles comme toi. Tu me feras pas avaler que tu voulais pas que je vienne te voir, moi ou un autre ! » Marilyne eut un léger sourire, amusée par la remarque mais loin d'être impressionnée. Lorsqu'elle avait choisi sa tenue, elle avait été consciente des conséquences qu'elle aurait sur les esprits malléables des hommes passablement alcoolisés. Peut-être avait-t-elle même eu dans l'idée de provoquer ces effets de désir, d'incompréhension et de rancœur. Grande et fine, Marilyne était une jeune femme sensuelle et séduisante, à la stature aussi fragile que les danseuses. Elle avait enfermé sa silhouette dans la création d'un couturier de Drosera, robe un brin provocante, insolente. La dentelle noire laissait nue une partie de sa gorge et la naissance de ses seins pour ne se renfermer qu'à hauteur du nombril. La toilette serrée s'évasait à hauteur des genoux pour s'achever en longs voiles. Un arrogant pendentif se balançait tranquillement sur la peau nu, près du cœur. Ses longs cheveux blonds étaient relevés en un chignon sans défaut, piqué d'une broche. Deux petites oreilles blanches de chat y frémissaient. Elle était belle, élégante, mais peu avenante et d'autant moins prompt à la conversation avec les rustres. Lentement, elle croisa les jambes. « Sale petite peste … » Il esquissa un mouvement, comme dans la volonté de frapper celle qui se refusait à sa compagnie. Marilyne n'eut aucun mal à esquiver le coup. Combat et bière faisaient un piètre mélange. « Vous êtes pathétique. » - « Redis ça pour voir ! » - « Un imbécile incapable de voir sa propre médiocrité. Bien heureux les simples d'esprit. » - « Tu vas me le payer. » - « C'est ça. Si vous arrivez à me rattraper durant ma fuite aussi soudaine que vive. » Marilyne s'était relevée lentement pour s'éloigner dans un rire léger. Le pirate n'avançait pas plus droit et fut bien vite distancé.

Marilyne n'était à Néronia ni pour la beauté des environs ni pour les festivités. Elle ne s'intéressait pas réellement à toutes ses futilités. Elle était venue retrouver quelqu'un, une personne qu'elle ne comptait pas laisser tranquille, une jeune femme qui avait tout intérêt à se montrer sur l'île. Le Chat n'était pas forcément renommé pour sa patience et sa bonté. Elle faisait parti d'un milieu pour lequel la miséricorde n'était qu'un vague concept, une idée fantasmagorique d'une population qui croyait à l'amour. Son verre à la main, Marilyne errait tranquillement à travers la foule réunie. Elle ne cherchait pas vraiment Mélody. Ce n'était pas nécessaire : c'était Mélody qui viendrait à elle, incapable de ne pas reconnaître le Chat qui lui était venu en aide une fois, cette Empoisonneuse qui lui avait offert une possibilité de se venger. Il était grand temps de se revoir dans un contexte nouveau et d'honorer le marché qui fut fait. Marilyne était curieuse de revoir la jeune fille, et de savoir enfin si elle pourrait tirer quoique ce soit d'elle. Après tout, il s'agissait bien de son objectif premier lorsqu'elle était allée vers elle, la première fois.

Spoiler:

Des festivités données sur une île pirate ? C'était l'endroit rêvé pour espérer y retrouver ma chère Julia.  Elle me manquait, ma compagne de carnage, depuis notre dernière rencontre à la capitale des Alfars ! Et toute personne me connaissait un minimum s'attendrait à me retrouver dans cet antre de débauche afin de m'y voir y semer ma graine de chaos… Et pourtant, c'était une raison tout autre et bien plus grave qui m'avait conduit à me rendre à Nériona. Cette lettre, brève, froide, n'avait pas quitté le creux de ma main depuis que je l'avais ouverte sous le nez de Callirhoé. La sirène avait frémit de me voir sombrer dans un état de colère mêlé de crainte aussi puissamment, et c'est ce pourquoi je m'étais résignée à la laisser derrière moi, dans notre maison d'Avalon. Le parchemin était maintenant totalement froissé, déchirée par ma poigne rageuse. Depuis mon enfance jusqu'à ma mort, mon éducation m'a été donné de telle sorte qu'il y a un seul principe auquel même mon besoin constant de liberté ne pouvait me permettre de m'y déroger. Celui des dettes payées. Et même si l'espoir de ne pas avoir à rendre celle-ci m'a longtemps tenue, le passé me rattrapait aujourd'hui, alors que cette Marilyne m'avait convié sur ces terres. Celle là même qui me permit de m'endetter pour m'assurer de la mort de mon ancien mari, des années de cela. De vieilles histoires, que j'aurais préféré garder enfouis dans les méandres de ma mémoire pour de longues décennies encore… Mais je n'avais qu'une parole et une fois ma surprise passée, c'était sans la moindre hésitation que mes ailes sombres s'étaient déployées dans mon dos, m'emportant au large des côtés,  au dessus de l'Océan, en direction de cet étrange domaine qui m'était absolument inconnu.

Bien entendu, le voyage ne se fit pas d'une seule traite, tant ma faible force ne me permettait pas encore de parcourir de longues distances à travers les cieux. Il me fallut m'arrêter bon nombre de fois sur d'autres petites îles de tailles moindres, où je reçus parfois un accueil quelque peu… agressif. Traverser la mer par bateau aurait été un choix bien plus judicieux, mais mon dégoût pour les hommes ne me permettait pas de me retrouver volontairement dans un espace confiné avec bon nombre d'entre eux, d'autant plus que la réputation malfaisante et brutale des marins n'était certainement plus à faire. Le temps que je mettrais à atteindre mon lieu de rencontre serait donc certainement plus important, ma traversé en sera également bien plus dangereux et épuisante, mais au moins, je ne risquais pas de me retrouver dans une fâcheuse situation. Oh, bien sûre, demander à Milady de m'accompagner n'aurait pas été une mauvaise solution, mais malgré le fait que nous étions désormais dans une entente cordiale, il m'était de plus en plus difficile de communiquer avec elle et même de simplement avoir de ses nouvelles. Et le fait que ce ne soit pas le cas de cette elfe m’insupportai au plus haut point. Quoi qu'il en soit, les volatiles qui vinrent à ma rencontre m'informèrent que je n'étais plus très loin de Nériona, à la vue des nombreuses blessures qui recouvraient leurs corps.

Survolant l'île de manière circulaire, je cherchais du regard le lieu précis des festivités, je remarquais alors qu'un bateau s'était apparemment échouée brutalement sur la plage. Mes yeux n'étant pas aussi perçants que ceux d'un rapace, je décidais de me rapprocher lentement de la plage, et finit par remarquer la démarche d'une vieille femme qui ne m'était pas inconnue. Bagaya ? Ici ? Comme c'était… si peu surprenant. Je me décidais finalement à atterrir dans cet endroit, me promettant de saluer la doyenne de la famille comme il se doit une fois que Dame Carmody aura sceller mon sort. Mes entrailles se tordaient d'appréhension… Je n'aimais pas n'avoir aucune idée de ce à quoi je devais m'attendre…  Et à peine eussè-je posé la pointe de mon pied au cœur des grains de sable chaud que plusieurs paires d'yeux se tournèrent vers moi. Ma chevelure de feu ne devait pas passer inaperçus parmi ces rustres probablement peu habitués à voir une jeune femme parmi eux. Et je me sentais telle une petite souris qui aurait pénétré le sanctuaire de chats de gouttières, particulièrement entrainés à la chasse… Je me devais de trouver rapidement celle qui m'avait amené ici, tout en espérant qu'elle ne me tiendra pas trop rigueur de mon retard… Mais comment retrouver une personne dont le visage nous a été dissimulé ? La partie semblait bien mal commencer…

Post n°1 - 765 mots

Résumé: