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 La Liberté n'a pas de prix, pas même la Peur... [PV: Adril]

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Jeu 03 Avr 2014, 20:52





♪ Cours petit, cours! ♪


La cour de la bâtisse était déserte à cette heure-ci.  La nuit enveloppait chacun de nos mouvements, seul un rayon de lune nous montrait le chemin :

" Put*in grouille toi ! " cria Niël

Il courait en direction des grandes murailles. Aujourd’hui, c’était un des rares moments où ils ouvraient les portes de la secte, un des rares moments où nous avions des chances de nous enfuir. Nous étions déterminés malgré notre jeune âge. L’adrénaline affluait dans mon corps comme un torrent se jetterait dans une rivière.  On entendait au loin une chariote qui approchait, et derrière nous, les portes du bâtiment grincer pour que le gardien des clefs puisque leur ouvrir. Nous nous agenouillâmes derrière les barils de poudre pour ne pas être repérés par les hommes de main qui commençaient à affluer dans la cour :

" C’est bizarre qu’ils soient autant d’hommes pour une garnison de bouffe… " me chuchota Niël

Je regardais également ces hommes qui avançaient dans la pénombre comme-ci celle-ci faisait partie d’eux, des fouets et des bâtons à la main… étrangement, cela me fut familier, et je pris soudainement peur en réalisant :

" Niël ? "  Chuchotais-je en écarquillant les yeux et en le prenant par l’épaule "ce n’est pas de la bouffe dans ces chariotes…  put*in, c’est des gosses ! "

Tout comme nous au paravent, ces enfants étaient ramené en masse dans des chariots, puis battu des jours entiers pour qu’ils apprennent dès leur arrivé  à se soumettre.

" On doit reporter notre escapade alors…" continua Niël en baissant la tête

Je fronçai alors des sourcils :

"Tu te fous de ma gueule ? On ne doit pas laisser faire ça espèce d’imbécile ! "

"Tu déconnes j’espère ! Tout ce que l’on va gagner ce sont des coups de fouet en plus ! T’es peut-être rodé à force, mais pas moi ! "

Je lui souris et il comprit tout de suite. Ce n’était pas pour les sauver que je souhaiter les aider, mais plutôt faire une diversion… Si ces gosses se mettaient à courir partout, alors on pourrait se tirer sans qu’ils s’en aperçoivent. Niël fit alors virevolter la poudre à canon vers les charrettes qui venaient juste de rentrer, et d’un claquement de doigts les firent prendre feux. Je bénissais ses dons à ce moment précis. Les enfants se mirent à crier et les chevaux se cabrèrent. Les hommes de main  ouvrirent grands les portes de la haute chariotée, mais un amas de gamins les submergèrent bien vite :

"Fermez les portes ! "cria un des membres du haut partis, dans sa grande robe noire

Je pense qu’à ce moment-là, il avait compris que nous étions dans le coup…  Nous avions tellement tenté de nous échapper qu’il nous connaissait par cœur. Il ne fallait pas trainer :

" Vas-y Niël ! Cours ! " Criais je quand je vis que celui-ci nous avez repéré

"attrapez les moi ! hurla-t-il alors en nous pointant du doigt

Nous courions alors de toutes nos forces vers les portes qui nous séparaient de la Liberté. Lorsqu’un homme nous barra le chemin, je fis grimper sur lui des ronces qui le plaqua au sol, tandis que Niël les faisait voler et les éjecter du passage.  Nous y étions presque, jusqu’au moment où la voix d’Elinea retentit dans la cour, je perdis alors totalement le contrôle de mes pouvoirs, et les ronces que j’avais fait pousser se retournèrent contre moi. Pourquoi elle ? Pourquoi a-t-il fallu qu’elle se ramène ?? Mon problème avec les femmes, depuis qu'elle me gardait avec elle, c'était tellement étendu que sa simple voie me destabilisais dans mon contrôle de la magie. Une ronce s’enroula autour de mon bras, m’empêchant d’avancer :

" Va t’en Niël ! " Voyant qu’il s’était arrêté, je commençai à hurler hors de moi : mais casse-toi ! Dégage ! Je tirais avec peine sur la ronce qui me retenait prisonnier, me haïssant intérieurement, et me lacérant le bras au passage. Soudainement, sa base brûla et me libéra. Je sentis quelqu’un me tirer vers l’arrière :

"Pas sans toi," dit-il d’un murmure pressé.

Nous nous sommes alors mis à courir vers les portes qui commençaient à se fermer. Mais il était trop tard… nous courions désespérément vers elles alors que nous savions que nous n’y arriverions pas. Lorsque nous arrivâmes devant elles, elles étaient closes. Je tapai alors du poing sur le métal doré :

"Je t’avais dit de te casser ! " criais-je, "JE T’AVAIS DIT DE PARTIR !" Hurlais-je encore plus fort avant de m’effondrer dos à la porte et de prendre mes cheveux dans mes mains.

J’eus alors le courage de regarder en face de moi. C’était une véritable armée qui se tenait en face de nous… c’était ce que nous avions récolté, l’orage des membres de la secte. Ils nous bâtirent d’abord à coup de bâton, puis lorsque nous fûmes en sang et incapable de bouger, ils jetèrent une pièce en l’air. Pile. Ils s’entassèrent autour de Niël et le ruèrent de coups de pied. J’étais incapable de faire quoi que ce soit, seules les larmes me montaient aux yeux, je l’avais condamné à mort… mais lors de ses derniers instants, il tenta de me regarder, et je crus apercevoir un sourire…

Je me réveillai en sursaut, mon cœur battait si fort que je crus qu’il allait sortir de mon corps. Ce souvenir que j’avais oublié m’était revenu si brutalement que l’émotion était encore intance. Après quelque minute, je me levai de mon lit pour venir me pencher à la fenêtre. La brume s’était emparée des marais. Elle stagnait sur l’eau boueuse, comme si elle attendait quelque chose… Je levai alors la tête vers le ciel qui n’était qu’à peine visible, et je regardai les étoiles tout en réfléchissant.  Au fond de moi, je voulais rester dans ces marais, en dehors de toute société, en dehors de tout élément qui pourrait me rappeler mon passé… mais une autre partie de moi me demandait de fuir d’ici … elle me hurlait de m’endurcir pour qu’un jour je puisse revenir à la secte et sauver ce qui peut l’être.

Sur un coup de tête, où peut-être parce que j’y pensais depuis maintenant assez longtemps pour avoir le droit de réaliser ce rêve, je pris la décision de m’en aller vers de nouveaux horizons. Par les mers, par les terres, je traversai les villes et les villages des mois durant, ne m’arrêtant que très peu de temps, je me retrouvai alors sur le continent naturel.

La montagne au loin était si belle, si blanche, si pure… Je vis alors au loin une masse noire se rapprocher de moi, un groupe apriori… deux personnes portaient une grande robe noire avec une capuche qu’ils avaient rabattue sur leur tête. À leur côté, deux grands hommes  en noir étaient lourdement armés. J’aurai voulu que cela ne se produise pas, mais je savais qu’un jour, ils me retrouveraient.  Nòm qui était sur mon épaule se mit à pousser un cri aigu :

" Tu savais que ce jour arriverait, ma belle… "

Elle se tut alors et le groupe s’arrêta à environ une vingtaine de mètres :

"Voyager dans plusieurs contrées sans se cacher est risqué Aëran… je te pensais pourtant malin, me serais-je trom…"

"La ferme le vieux, " lui coupais-je la parole, "ma Liberté n’a pas de prix, pas même la peur…"

Nous nous regardâmes un long moment avant qu’il décide d’envoyer ses hommes d’un brusque mouvement de main. Ils se mirent alors à courir et crier vers moi, telles des bêtes sauvages. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Les grosses brutes ne me touchèrent pas une seule fois, ils étaient bien trop lents. Concentrer sur ce que je devais faire, je sortis deux couteaux de lancer, les empoignèrent violemment et lacéra le ventre des deux gros. L’un vacilla en arrière en se tenant les organes qui tentaient de se glisser hors de son corps, tandis que l’autre releva sa grosse hache pour l’abattre sur ma tête… mais c’était trop tard, d’un geste agile, je mis ma main dans le trou béant de son ventre, et lui arracha le cœur. Il s’effondra dans un bruit sourd.  

Je tournai alors la tête vers mes deux anciens maîtres. L’un d’eux leva alors ses mains :

"Tu vas voir ! " cria-t-elle, deux pics de terre surgissent alors du sol, et je du rouler par terre pour les éviter.

Elle me jeta alors sans relâche ses morceaux de terres. Voyant que je commençais à faiblir, je décidai de courir dessus pour me rapprocher d’elle au maximum, mon agilité rendant la manœuvre plus facile. Lorsque je fus à quelques mètres, je lançai un couteau qui lui égratigna la joue et dévoila son visage lorsque la capuche  s’abaissa. Je n’y croyais pas mes yeux… était-ce vraiment elle ? Ses cheveux dorés, sa peau blanche comme la neige…

" Elinea ?" Murmurai-je

Lorsque ses yeux revinrent vers les miens, je me rendis compte de ma stupidité. Elinea était morte, puisque c’est moi qui l’avais tué et laissé dans les terres arides… Elle lui ressemblait pourtant tellement…

" Suffis, tue-le, c’était ton contrat, tuer l’assassin de ta sœur et lui piquer ses pouvoirs grâce à ton don… Nous avons besoi… Un couteau se planta dans sa tête et il s’effondra

"Tu blablates trop le vie…. " Soudain, sous mes yeux, il s’évapora.

Bien sûr, comment avais-je pu croire qu’il viendrait en personne, le fait qu’il n’est pas utilisé ses pouvoirs aurait dû me mettre la puce à l’oreille… Le temps que je rêvasse, la sœur d’Elinea avait sorti un katana et le brandissait fièrement vers moi. Je l’esquivai de peu, ce qui me valut une entaille sur le torse. Elle semblait totalement perdue, mais être la sœur de cette chienne était une raison suffisante pour la voir crever. Je fis alors naître des ronces qui sortirent de terre. Sans prévenir, elle me jeta son arme à la tête, que je rattrapai de la main gauche, et elle se jeta sur moi pour me frapper le torse de ses poings :

T’es qu’un s*laud ! Elle t’avait rien fait ! cria-t-elle.

Elle devait avoir dans les vingt ans, toute fine, et surement très agile, elle aurait pu surement me battre avec son katana, mais elle venait de faire inconsciemment la pire des attaques, celle que je ne pouvais pas éviter : me toucher. Mes yeux s’écarquillèrent de surprise, mais également de désarrois, des tonnes de sentiments se bousculaient en moi, et comme-ci cela ne suffisait pas, mes ronces que j’avais fait sortir tantôt se retournèrent contre moi. Je poussai alors la femme Alfard en dehors de ma zone de combat. C’était moi, contre moi. J’essayais de remettre mes idées en places, tout en esquivant mes créations, mais l’une d’elles m’entoura le bras, me retenant prisonnier, cela me semblait familier tout à coup…

La sœur d’Elinea en profita pour reprendre son katana et me charger avec… cette femme était vraiment instable dit donc, tout comme ça sœur à vrais dire, tantôt à gindre, tantôt en colère. Mais cela devenait plus compliqué, et la seule façon d’arrêter ses ronces, c’était  de la tuer. Sans prévenir, mes ronces s’attaquèrent également à cette femme et je les vis aussi ramper plus loin dans un bois à côté. À dire vrai, je ne comprenais pas où elles allaient comme ça, mais au moins, chacun avait sa part d’ennui. J’empoignai alors un couteau de ma main valide et coupai la ronce qui me retenait, de ma main enfin libre, je pris la sœur d’Elinea par le cou, et lui planta le couteau dans le ventre :

" Tu voulais savoir pourquoi ? eh bien tu lui demanderas toi-même…" dis-je les dents serrées

Toutes les ronces tombèrent par terre, inertes, et commencèrent à re-rentrer dans le sol. Il fallait que je quitte impérativement les lieux, avant que l’autre vieux…. Quatre gros de la secte et le vieillard se matérialisèrent en face de moi. Je haïssais tout bonnement la téléportation.  Mais c’était trop, je n’étais pas assez fort pour une attaque en plus, et les combats loyaux n’étaient pas mon fort. Il était temps de fuir.  Je me mis alors à courir en sens inverse, Nóm dans mes bras. J’étais un gosse, pourquoi envoyer ses hommes contre moi ? De peur que je ne révèle la secte ?  Je voulais juste être libre ! Une flèche vint se loger dans ma jambe, et je tombai à la renverse. Cinq hommes contre un gosse de dix-huit ans, ce n’était pas du tout équilibré, mais je compris que le vieillard ne comptait pas perdre d’autres hommes aujourd’hui. Je me relevai, mais les gros bras étaient déjà sur moi, et je voyais Nóm rester en arrière, comme pétrifié. Je fermai les yeux, et souris, après tout, la mort ne pouvait pas être si horrible que ça, puis que personne ne revenait…
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Dim 06 Avr 2014, 20:33

Arbres et plantes avaient de concert retenus leur souffle, comme se déroulait entre eux une sinistre scène. A peine un murmure glissé, ils attendaient que la paix revienne pour reprendre leurs interminables conciliabules. Froissement de branche, souffle d'air, la rumeur des violences se répand. Un sorcier et quelques humains, chassant l'un des fils de la nature sauvage, la même qui tente de survivre au sein de la montagne de l'edelweiss enneigée. On rapporte la manière dont le sang fut répandu. A terre, jusqu'aux racines profondes, les arbres s'imprégnèrent des évènements, avant de les chuchoter alentour. Une femme du beau peuple gisait même, éventrée, entre les tripes d'autres âmes insignifiantes. Tuée de la main de la présente proie. Absurde combat, mené sans doute par les idéaux stupide d'une sous race humaine. J'écoute la plainte des arbres enfler, comme croit en moi l'exaspération de voir se troubler ma quiétude et celle de la nature profanée.
Car j'ai fais de ces lieux mon domaine, aussi légitimement que je me suis affranchi des lois de mon peuple. Et quand bien même cette autorité ne me serait pas reconnue, je veille à maintenir en ces bois la paix qui me convient. Main posée sur l'écorce grise sillonnée de brun d'un mélèze, mes doigts glissent le long de ces sillons rugueux, l'oreille à l'écoute des mots du végétal. Il me parle des vents du nord et du rythme des saisons, du renard qui le frôle tous les jours au matin et de l'araignée qui aime à tisser sa toile entre ses branches. Un bref instant, il me semble percevoir le flux régulier des sèves qui le parcourent. Le chant d'un tichodrome me parvient alors depuis les ramures, me rappelant à la réalité. J'avais à faire, avant que le trouble n'achève de disperser tous les oiseaux et les bêtes de la région. Chasser ces sous races des terres que je m'évertue à parcourir, apaiser ma rancœur par quelque gratuite vengeance, quand bien même cela condamnerait mes souvenirs à demeurer vivace. Qu'importe... Occire un mage noir ne rend que meilleure la perspective d'utiliser mon arc. Un claquement de corde, pour que se dissipe l'arrogante étincelle de vie luisant toujours trop vivement dans leurs prunelles sournoises... Je déteste cette race. Qu'ils crèvent ensemble dans les feux de l'antre enflammée de Vulcain.

La course du temps s'accélère. La magie se déploie en bribes d'énergie pure. Le sorcier s'est téléporté juste devant l'alfar. Bientôt, ses hommes de main le rejoignent. Cinq contre un : le combat est inégal. L'elfe est jeune, cela se voit : nous autre perdons de notre forme indépendamment des siècles qui s'égrainent. Car la vieillesse ne se lit pas qu'en terme de ride et d'épuisement du corps. Aussi, l'éclat particulier de son regard m'évoque une existence balbutiante. Un enfant dans un corps de jeune homme. Mais cela n'a pas d'importance... mon attention cherche l'ennemi. Caché dans la pénombre du sous bois, j'observe les manières de cet être répugnant, ce mage noir qui se plaît à malmener un représentant de mon espèce. Suffisant, sûr de sa victoire et conforté par un quatuor pitoyable de simples humain, il approche de l'elfe à terre, qu'une flèche à immobilisé.
Intervenir, le tuer : entraver le cours des choses. Je me plait à hésiter quelques secondes de plus, laissant la mort approcher du plus jeune, dont l'esprit était certainement habité par des idées de mort. Courageux ou couard, je tranchais à la vue du sourire qui teinta ses lèvres à l'heure du glas. La loi de la nature : sacrifier le faible au profit du fort. Fatalité normale. Il ne pouvait en être autrement. C'est pourquoi je bandais mon arc en silence, pointait l'acier de ma flèche en direction du sorcier et décochais. La loi du plus fort s'applique en toutes circonstances. Celui qui domine fait loi. Ici ou ailleurs... et ici, le plus fort, c'était moi.

Le corps sans vie du sorcier tomba à terre : son mat et lourd, nuage de poussière. Il me sembla même entendre craquer le cartilage de son nez, au moment ou celui ci percuta les roches. La flèche avait pénétré sa tempe et était ressortie partiellement de l'autre côté, le tuant sur le coup. Il n'avait pas souffert. Un fait regrettable, mais je ne pouvais me permettre d'affronter un ennemi à pouvoir si bien entouré. se débarrasser d'abord du manieur de sort, éliminer la vermine ensuite : la seule stratégie viable. Avoir confiance en ses capacités inclut de connaitre ses limites.
La confusion flottait encore parmi les humains, comme ils fouillaient la forêt du regard, les yeux grands ouverts. J'en profitais pour ranger mon arc et sortir des bois, mon sabre elfique à la main. En me voyant, ils comprirent et dégainèrent à leur tour. Le reste se déroula comme une chorégraphie bien orchestrée. Le premier qui approcha vit sa tête tranchée à hauteur de col, le second reçu le contrecoup de mon mouvement en une belle estafilade en travers de la poitrine. Rotation, coup critique : le voilà épinglé comme un papillon. Les deux autres humains reculèrent alors d'un pas, hésitant. Temps brièvement suspendu. On se toise, puis, la colère grimpe. Ils sont sûr d'eux, même si je sens la peur émaner de leurs pores. Le premier tente de m'atteindre à droite. Je lui laisse le loisir d'estimer son erreur dans l'autre monde en parant son coup, avant de l'achever. Handicap en apparence, me trouver privé d'un œil constitue en réalité mon plus bel atout. Car il est aisé de prévoir les coups que l'on cherchera à me porter, sans compter qu'une faible dose de magie me suffit pour étendre mon champ de vision au-delà des limites habituelles.
Je détournais alors mon regard vers le dernier survivant qui venait de lâcher son arme, avant de prendre la fuite en geignant comme un porc. J'approchais du cadavre du sorcier et récupéra la flèche de son crâne poisseux, guère étonné de découvrir une cervelle presque liquide s'échapper des ouvertures. Gauche, l'humain n'avait pas eu le loisir de s'échapper bien loin, quand la flèche le transperça à son tour. Son corps tomba à terre, mettant un terme à la violence. Tout était terminé ici.

Paupière close, j'inspirais profondément, attentif. Les bois avaient retrouvé leur quiétude mais, encore trop prit par ce qui venait de se passer, demeuraient silencieux. Rien ne pressait plus, cependant.
Je me tournais alors vers l'alfar, le scrutant minutieusement de mon œil unique. La blessure ne continuerait de saigner que s'il s'agitait. Il n'était pas mort, elle avait donc épargné l'artère fémorale. Une flèche dans la jambe : un handicap à la vie sauvage, mais pas de quoi abattre un alfar. Son visage : il était bel et bien jeune... Quoique ses prunelles semblaient dire bien trop de choses. J'imaginais que l'existence ne l'avait pas épargné. Cela n'avait visiblement pas suffit à le prévenir d'un funeste sort. Car si je n'avais pas été la, il serait mort. Encore que, la chance compte aussi parmi les qualités d'un bon guerrier. Une donnée qu'on ne maîtrise pas et qui rappelle qu'il ne faut jamais rien considérer comme acquis. Après avoir posé un genou à terre, j'essuyais l'acier de ma lame contre le vêtement du sorcier. Puis, je rengainais. Talcalina se présenta finalement à l'orée de la clairière, les bois ornés de fleurs écloses.
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Mar 08 Avr 2014, 09:33








J’attendais, mais le coup ne vint pas… aucune douleur ne se fit ressentir. J’étais toujours vivant. J’ouvris alors les yeux, et vis lentement mon maître tomber, une flèche dans le crâne. Tout se passa alors très vite, on ne maintenu plus la pression sur mon corps, les hommes se précipitèrent vers un individu sortant des bois. La confusion planait sur leur visage, ils savaient qu’ils ne pouvaient vaincre quelqu’un qui venait de tuer un membre du haut partie, ils n’étaient pas assez puissants. Je me relevai sur les coudes, jetant un œil sur la flèche enfoncé dans ma jambe. Elle était gênante, mais elle ne pouvait pas me tuer. Je tournai alors la tête vers l’homme qui venait de me sauver, je ne lui avais rien demandé, mais je ne pouvais que le remercier, néanmoins, ces mots ne purent sortir de ma bouche. Je le regardais essuyer son arme, et il me semblait que le visage de cet homme était aussi balafré que son âme. Un grand cerf attira mon attention, et je vis Nóm sautiller autour de moi, comme si elle était excitée à l’idée de voir une autre bête qu’elle, et en même temps effrayer tant qu’il était grand. Elle mit alors ses deux pattes sur ma cuisse amochée et renifla en couinant :

« T’en fais pas Nóm, ce n’est pas aussi douloureux que cela en a l’air… »   Murmurais-je

Etrangement, cela n’était pas un mensonge. Il semblerait que toute ces années à la dur est parfait ma résistance à la douleur.   Je l’empoignai alors fermement, et tira de toute mes force dessus. Les traits de mon visage se plissèrent, mais aucun son ne sortit d’entre mes lèvres. J’arrachai alors une partit de ma chemise et me pansai avec. Je me tournai alors vers l’homme tout en me levant :

« Mieux vaut pas rester ici, d’autre de mes maîtres pourraient rappliquer en ne voyant pas celui-ci revenir » dis-je avec un mouvement de la tête pour montrer le cadavre du sorcier « au fait, merci » soufflais-je en détournant la tête pour ne pas le regarder dans les yeux… enfin, d’ans l’œil.

Au loin, on pouvait voir un amas de poussière voler droit sur nous. Je souris alors tout en disant :

« C’est étrange qu’ils s’acharnent autant… je ne saurai dire maintenant si c’est contre vous ou contre moi, mais ils sembleraient qu’ils veuillent notre peau… »



Devant nous, l’amas de poussière se matérialisa en quatre individus. A priori, deux sorciers que je ne connaissais pas en tant que maîtres, mais de toute façon, j’étais enchaîné à tous ceux qui gouvernaient la secte… Il y avait également  deux hommes avec une étrange armure doré. Ils me disaient vaguement quelque chose… :

«  Désolé… » Dis-je en passant ma main dans mes cheveux, gêné de ramener à cet homme autant d’ennuis « Il semblerait que pour obtenir sa Liberté, il faille se battre… alors je suis prêt à la gagner » soufflais-je déterminé.

Je sortis alors de ma ceinture une petite fiole que je jetai agilement en reculant. Ma mince douleur de ma blessure fut aspirée par l’adrénaline qui coulait dans mes veines, et je regagnai mon agilité. Je dégainai alors mon arc et tira sur la fiole qui était encore en l’air. Elle éclata et un nuage jaunâtre fit son apparition. Un homme en armure tomba raide, paralysé. Les autres esquivèrent agilement. Un des sorciers jeta un cône de glace sur l’homme à mes côtés, je supposai que maintenant, c’était aussi son combat. Je couru alors vers l’homme paralysé pour le tuer définitivement, le poisson ne durant que quelque instant, mais l’autre homme se posta devant lui. Je sautai alors, posant mes mains sur ses épaules et esquivant l’arme tout en faisant une arabesque. Lorsque mes pieds touchèrent le sol, je me retrouvai sur le torse du deuxième homme, celui paralysé, je lui plantai ainsi, dans la continuation de l’élan, une flèche dans le cou, une faille entre son casque et son armure.  L’homme se retourna tout en levant son arme, mais je roulai sur le côté pour l’esquiver. Je dégainai alors mon arc et lui planta une flèche dans le cou, tout comme l’autre homme.

Il semblerait que l’individu qui m’avait tantôt aidé avait déjà finis avec les deux sorciers. Avait-il finis depuis longtemps ? Avait-il regardé ? Promptement, et rapidement, je me postai devant lui et posai un genou à terre, et tout en baissant la tête dis-je :


« Accepteriez-vous de devenir mon maître ? » A cette instant, je devais surement dégager une aura d’agressivité excessive, car si mon corps bougeait, ma tête refusais d’être soumis à un autre, néanmoins, mon instinct de survit était le plus fort, et j’avais besoin de lui pour devenir plus fort, et gagner ma Liberté, « Je sais que j’ai surement tout à apprendre, et que je n’ai jamais vraiment été un bon disciple, mais je promets de m’acharner pour vous satisfaire »

Je n’avais encore jamais fais ça, et j’espérai que ma demande était dans les normes… On m’avait obligé à être esclave de la secte, ici, je choisissais mon rang, même si celui-ci était bas, je l’avais choisis en toute Liberté.


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Mer 09 Avr 2014, 13:03

S'ôter une flèche du corps n'est jamais une partie de plaisir, pourtant le jeune elfe n'avait pas bronché au moment de le faire. J'imaginais qu'il savait se battre, quoique le maigre aperçut qui m'avait été donné à voir semblait indiquer le contraire. Mais gérer la douleur était déjà la preuve d'une certaine forme d'habituation au combat. Je le laissais donc panser sa blessure et détournais le regard en direction de la scène. Cinq corps inertes : ceux que j'avais abattu. Plus loin, trois autres. Je fis quelques pas vers eux.
Le premier avait les entrailles répandues à terre. Son abdomen, réduit à l'état d'une cavité béante, fumait encore en répandant dans l'air la pestilence d'un sang impur. Bourdonnant en noirs nuages, les mouches, qui se régalaient déjà de ses fluides vitaux et tissus lacérés. L'état du second m'intéressa bien davantage. Son cœur lui avait été littéralement arraché. Une preuve admirable de dextérité. Car une telle prouesse n'était pas à la portée du premier porteur de sabre venu... mais ce garçon n'était manifestement pas un simple débutant. En ce qui concernait la troisième, il s'agissait d'une femme. Une alfar aussi agréable à regarder qu'elle était maculée de sang, poignardée simplement en plein ventre. L'évidence indiquait qu'elle avait choisi de s'allier à quelque sous peuple, plutôt qu'aux siens. Mais le sang n'avait jamais été un argument unificateur chez les alfars. Bien au contraire, notre société exacerbait les rivalités en poussant à l’élitisme. Chaque clan, pour peu qu'il soit assez puissant, demeurait susceptible de réclamer sa part du gâteau tôt ou tard. Mais s'allier à l'extérieur contre les siens était encore autre chose. Une traitrise que j'aurais certainement considéré inadmissible à une époque et qui m'indifférait largement aujourd'hui.
Le jeune s'était relevé. Déjà bien remit de sa blessure, il tenait debout sans vaciller. Je l'écoutais  évoquer le reste de la bande. Huit âmes à sa recherche, fraîchement abattues, et probablement d'autres encore... J'ignorais ce que ce gosse avait bien pu faire pour s'attirer tant d'ennuis. Une question aux multiples réponses. Car il était de conscience commune que notre peuple multipliait les talents : obtention d'information, arts de l'assassinat, entre autre, faisait de nous des mercenaires de choix. Des proies, pour les cibles de nos interventions. J'imaginais donc que le gamin en savait simplement trop et qu'importe les détails. J'étais à présent mêlé à l'affaire, quoiqu'il ne restait guère de témoin pour en attester, hormis l'alfar. Un esprit bien fier. Il avait détourné le regard au moment de me remercier. Attitude toujours préférable à la soumission. Car il ne m'avait rien demandé et réciproquement.

Regard dirigé vers l'avant je vis approcher le reste de ses ennemis, laissant apparaitre sur mes lèvres un rictus mauvais, au moment où il parla. M'impliquer de la sorte ne me plaisait pas. Mais puisqu'il était à nouveau question de se battre, alors qu'il en soit ainsi. Je tirais ma lame, partagé entre l'irritation de devoir mener un combat qui n'était pas le mien et l'excitation de faire couler le sang de ces maudits sorciers. Quatre hommes : étaient ils à ce point mal assurés qu'il leur fallait toujours se présenter en nombre? Prêt à combattre, j'adressais un bref regard à l'alfar en train de se justifier. Précautions inutiles, mais il semblait s'adresser davantage à lui même qu'à moi. Liberté, maître : ces hommes avaient du le tenir d'une manière ou d'une autre par le passé. Qu'il se venge alors : l'occasion était trop belle.
Les deux sorciers avaient choisi de m'affronter, laissant au plus jeune le loisir de rayer de la face du monde les humains en armure. L'un d'eux maîtrisait la glace : il ne tarda pas à m'attaquer à force de projectiles. J'esquivais, tout en réfléchissant à une stratégie. Car si affronter des humains ne me posait jamais guère de problèmes, je ne pouvais traiter ceux la à la légère. Un bref échange, des coups qu'ils évitaient par un abus de téléportation. Je les laissais se faire une idée de mes réflexes pendant quelques instants. Attester de mes limites, évaluer mes capacités et prendre confiance... Jusqu'à ce qu'ils se sentent à l'aise, confiant au point s'envisager la victoire. Enfin, j'usais de mes capacité de renforcement pour accroitre sensiblement mon agilité et frapper. Le premier tomba sans surprise, mais l'autre s'en sorti de justesse. Il se téléporta à quelques mètres, afin de mieux anticiper la suite. Je bandais mon arc et tirais. Il disparut : je préparais une seconde flèche. Décochée dans le vide, elle vint se loger entre les côtes du sorcier au moment où celui ci réapparut. Comme beaucoup d'autres, il avait choisi de se présenter à ma droite. Une décision qui avait signé son arrêt de mort.
Le jeune alfar termina peu après avec ses adversaires. Je remarquais ses bons réflexes. Agile de nature, il avait un potentiel certain. Potentiel qu'il avait tout intérêt à développer, au regard du trouble que son existence semblait susciter. Quatre cadavres supplémentaires dans la clairière, douze au total : un véritable massacre. Les premiers avaient cessés de fumer, mais répandaient maintenant dans l'air un parfum répugnant. Au dessus de nous volaient en cercle des corbeaux et autres oiseaux charognards. Ce n'était qu'une question de temps avant que les loups ne se présentent. Il était grand temps de quitter les lieux.
C'est alors que le jeune vint poser un genoux à terre devant moi. A peine débarrassé de la vermine, le voila qui s'empressait de me demander de lui enseigner des choses. Attitude surprenante, d'autant qu'il n'avait pas l'air d'y croire lui même. Son aura transpirait la fierté. Et, du peu qui m'avait été donné à voir, il se débrouillait fort bien. Je concevais mal ce qu'un vieil elfe comme moi pouvait bien lui apprendre.
"Tu viens de tuer tes maîtres. Lui fis je en elfique. Rentre chez toi.
Ma sagesse avait été rongée par les épreuves. J'étais trop abîmé pour transmettre quoi que ce soit. Qui plus est, un traitre à la couronne de mon espèce n'était en rien un bon exemple pour la jeunesse. Des choses que je me murmurais à moi même sans vraiment l'admettre. Trop fier, trop vieux : s'il voulait apprendre, qu'il se débrouille ou trouve quelqu'un d'autre.
Détournant le regard vers l'orée du bois, je sifflais Talcalina. Le cerf se présenta, mais n'avança pas. Il se méfiait des étrangers. J'allais donc vers lui et, après lui avoir adressé une tape affectueuse au niveau de l'encolure, sautais sur son dos, prêt à partir.

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Sam 12 Avr 2014, 15:34





Le vent commençait à se lever sur les montagnes. Un silence pesant se mit en place, renforcé par une phrase simple qui me percuta. Je mettais pourtant agenouillé et j’avais parlé avec franchise, qu’avais-je ratée ? Je souris néanmoins, chez moi ? Depuis quand ai-je un chez moi… je me terre dans les marais comme une bête que l’on chasse, et lorsque je sors de là, on ne pense qu’à m’abattre. Je ne suis qu’un gosse sans toit, sans personne. Les gens qui m’avaient élevé ne faisaient que m’utiliser, je n’étais qu’un outil à la disposition de tous, je voulais à partir de maintenant juste vivre comme quelqu’un de normal, je ne demandais pas l’impossible, car je savais que je n’aurais jamais de famille ou d’amis, mais je ne voulais plus me cacher ni fuir. Mon sourire c’était évanouie, je me relevai alors et tout en gardant la tête baissée chuchotai :  

« Vous venez de tuer mes maîtres… » Soudainement et sans prévenir, je décochais une flèche qui lui frôla le visage et alla se planter dans le tronc d’un arbre, je me mis alors à crier : « vous pensez vraiment que ces larbins sont mes véritables maîtres ? D’où je viens, tout ce qui s’occupe de la secte sont mes maîtres, même mon bourreau… mais je sais que les plus hauts, les plus intouchables sont mes véritables maîtres. Hiérarchiquement je suis le plus en dessous de tous, même les cuisiniers et les servantes valent mieux que moi. » Je fronçais des sourcils « je ne connais rien du monde dans lequel vous vivez, j’ai toujours était enfermé entre quatre murs, je n’en connais même pas les codes. Je ne sais même pas l’histoire de ma propre race ni la mienne d’ailleurs. Je ne vous demande pas de m’adopter et de me dorloter quand je fais un cauchemar, voilà bien longtemps que j’ai cessé de vivre comme un enfant. Je vous demande juste de m’apprendre votre monde, peut-être même à bâtir des liens avec ce qui nous entoure, et surtout, je veux devenir plus fort pour ne plus jamais fuir. »
 
Je réalisai alors l’énormité de mon erreur, je venais de tirer une flèche près de lui pour le faire réagir, mais il était capable en retour de me foutre une raclée pour ça. D’un côté, quelle importance ? Un peu plus ou un peu moins ne changera rien à ce qu’est déjà ma vie : un ramassé de conneries.  Ma personnalité de rebelle n’arrangeait rien, en faisant ça, il me semblait que je venais de réduire à néant  ma possibilité qu’il me prenne avec lui, mais je voulais juste qu’il se tourne et qu’il me voie comme un homme, et pas comme un gosse jouant à la guerre. Je ne voulais pas que l’on m’ignore, je voulais que quelqu’un me voie. C’était égoïste, et je respirais encore la fierté qui émané de mon corps, je ne pouvais me résoudre à m’abaisser d’avantage.

Je me tournai alors et donnai un coup de pied dans un des cadavres, son ventre étant ouvert, ses tripes s’étalèrent un peu plus. Puis je me penchai vers un des sorciers tout en murmurant :


« Je me demande pourquoi vous me couriez après avec autant d’acharnement… »

Je passai la main dans ses poches et en sortis une lettre pliée, avec le sceau de la secte. Je m’empressai de l’ouvrir, et ce que je lus me pétrifia. Soudainement, je lâchai :

« C’est impossible… »

Il y était écrit qu’après consultation d’un oracle, il se pourrait que celui qui mènerait la secte à sa perte ne soit autre que moi. Je rangeai minutieusement la lettre dans ma ceinture et revint vers l’homme avec plus de sérieux que jamais, attendant sa réaction, que j'espérais positive.



HRP: J'ai fais les deux mouahahah  :(GOMMETTE): 

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Mar 22 Avr 2014, 18:57

Le choc de la pointe d'acier se plantant dans le bois résonna sèchement, comme la flèche venait de siffler à mon oreille. Le jeune alfar avait manifestement décidé que la conversation n'était pas terminée, car il poursuivit son geste d'un discours fort détaillé sur son passé. Je détournais à peine la tête vers l'arrière en l'écoutant me parler de la secte et de ses bourreau. M'avouer qu'il n'était qu'un gamin perdu et sans repère, pour justifier encore sa demande et, peut être, me faire changer d'avis. Fallait il qu'il soit naïf. Je comprenais néanmoins la fin de tout ceci et son comportement s'en voyait amplement expliqué. Mais les étalages de sentiment m'avaient toujours agacés. Croiser le fer, étriper quelques sorciers imbéciles et voila qu'il m'offrait à contempler l'ensemble de ses faiblesses dans un aveu sincère. En somme, il me remettait entre les mains toutes les clefs pour l'écraser, comme si le fait d'avoir prit sa défense me rendait à son endroit inoffensif.
Irrésolu, je le laissais se détourner vers l'un des corps, réfléchissant tout de même sa demande. En tant qu'alfar, il méritait que je le considère sérieusement. Notre race était certes forte, mais nous ne représentions qu'une minorité en ce monde. Négliger l'enseignement d'un jeune me paraissait quelque peu dommage, même si l'idée de m’embarrasser d'une compagnie imprévue me contrariait. Ceci étant, j'aimais assez l'idée de convertir une âme égarée à mes propres idéaux. Si cela pouvait un jour embarrasser la royauté, je me trouverais amplement récompensé de cet effort.
Mesurons donc s'il était capable de tenir la distance... Le voyant revenir, je récupérais la flèche perdue dans l'écorce rêche de l'arbre et bandais mon arc.
"Leçon première, ne fais jamais les choses à moitié.
A ces mots, je décochais la flèche droit entre ses deux yeux. Habile, il l'esquiverait dignement. Autrement, il irait rejoindre ses bourreaux chez les ombres et m'épargnerait la peine de me soucier de son sort. Je détournais ensuite les pas de ma monture vers les profondeurs du sous bois. Plusieurs corbeaux avaient déjà commencés à se repaître des carcasses. L'air était imprégné de senteurs de mort et je savais qu'il n'en faudrait pas davantage aux loups pour se présenter en meute. Des odeurs animalières me parvenaient par bribes mêlées, dans le fond d'une brise légère. Bientôt, l'endroit serait investi par toute une population de charognard... et, s'il était encore suivit, les acolytes des âmes sacrifiées.

La végétation se densifiait à mesure que diminuait l'altitude. Le redoux des températures favorisait le développement d'une importante variété de plantes, quoique l'acidité des sols, conséquence de la présence de nombreux conifères, restreigne leur diversité. Ajonc et bruyère dominaient, parsemé parfois par des massifs de Véronique Petit-Chêne, quelques knautias, digitale et silène blanche, là où les arbres s'oubliaient pour de la prairie. J'allais, entendant à peine leurs murmures, les pensées dirigées vers le précédent combat. Tout ceci me donnait encore matière à réfléchir. Mais n'ayant jamais compté parmi les impatients, je remettais à plus tard le temps des questions.
La clairière dans laquelle j'avais prit pour habitude de camper ne trahissait rien de mes passages à première vue, si ce n'est les reste d'un foyer à peine visible sous un tas d'épines. J'allais directement jusqu'au pied d'un imposant pin déterrer une besace de voyage dissimulée de semblable manière et récupéra une petite fiole d'huile, ainsi qu'un linge propre, donc je me servis pour nettoyer la lame de mon sabre elfique. Ce faisant, je posais mon regard sur le jeune elfe, afin de le détailler encore.
"Raconte moi ton histoire. Fis je d'un ton fort calme et anormalement courtois. Et dis moi ce que tu veux que je t'apprenne. Sois précis. Si tu as des questions, pose les sans détour.
Lui "apprendre le monde", comme il l'avait dit lui même, était un terme trop vague. Je n'avais pas l'intention de perdre mon temps et le sien en lui apprenant des choses qu'il connaissait déjà. Un bon enseignement commençait, selon moi, par la connaissance de son élève. C'est pourquoi je tenais à ce qu'il me donne le plus d'informations possibles sur lui même, ses compétences et ses besoins. Cerner sa personnalité, comprendre son fonctionnement afin de le mieux guider. Car un correct maniement des armes ne prévenait pas de la peur et ne rendait pas plus fort. Cela rendait simplement dangereux. S'il voulait s'aguerrir, il devrait commencer par dominer quelques un de ses démons intérieurs. Affairé à rendre leur brillance aux gravures elfiques de ma lame, j'attendais donc simplement qu'il me livre ses attentes et quelques bribes de son passé tourmenté.

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Jeu 24 Avr 2014, 13:17





La flèche perça l’air comme un éclair déchirant le ciel, précis et lancé avec détermination. Je l’esquivai de peu, remerciant le ciel de m’avoir fait si vif, je la senti me frôler en tournant la tête, elle ne m’entailla pas, mais je pouvais sentir la pointe en acier. Je tournai alors la tête vers l’homme, mon arc était déjà bander et pointé en sa direction. Il se détourna et commença à partir sur sa monture, se faisant aspirer par la forêt elle-même. Je baissai alors mon arc et le rangeai sur mon dos avant de le suivre. Cet homme était étrange, peut-être était-ce un test pour voir si j’en valais la peine ? Tous les Alfars étaient-ils comme lui ?

Je tournai la tête tout autour de moi, cette montagne était très différente des marais, beaucoup plus belle, à croire que c’était la désespérance des lieux qui m’avait attiré dans les marais. La beauté des paysages n’était pas faite pour moi, j’avais été élevé dans une prison à ciel ouvert, le paysage était fait de sang et de cadavres. L’homme s’arrêta dans une clairière, je continuai à le regarder, il sortit une petite besace et se mit à nettoyer son arme. Il me demanda alors de lui raconter mon histoire, et je ne pus que répondre par un rire nerveux, mais il semblait sérieux. Je repris alors mon sérieux également et tout en passant ma main dans mes cheveux, je murmurai :


«  Mon histoire… » Je m’assis alors en face de lui, par terre, à une distance respectable au cas où l’envie de me planter lui reprendrait,  puis je  regardai le ciel, laissant les rayons caresser mon visage « ça faisait longtemps… » En réalité, cela faisait onze ans que je ne m’étais pas assis dans l’herbe pour laisser la chaleur des rayons m’envahir. Je posai mon regard sur l’homme et lui parlai tout comme lui, en langue elfique :

« Je ne sais pas si certains sont au courant ici, dans le monde extérieur, mais une bâtisse a vu le jour dans les terres aride pour récupérer  les pierres maîtres. J’en faisais partie. Ils enlèvent les enfants pour les emmener là-bas, pour mon cas j’avais sept ans. Ils les entraînent, les obligent à tuer, ils les font même bouffer les cadavres de ceux qu’ils ont tués… ça a un gout de volaille » dit je en riant, puis je retrouvai mon sérieux, conscient que ce que j’exposais n’avait rien de drôle, je me raclai alors la gorge et continuai : « Ils ne m’ont jamais fait sortir de la bâtisse, j’étais trop indiscipliné, je me fichais des coups de fouet, de bâton ou des tortures, jamais je ne me serais soumis à cette vermine. J’ai donc décidé de m’enfuir, c’était il y a pas très longtemps en fait, je me suis terrais dans les marais, posant des pièges un peu partout… mais j’en ai eu marre et j’ai décidé de  vivre aux grands jours, justement aujourd’hui. Ce qui m’a valu tout ce fiasco. Mais bon, je crois que j’ai la réponse à tout ce remue-ménage. » Je sortis alors la lettre avec le sceau de la secte et la rouvrit pour poser mon regard sur les écrits « c’est improbable, mais ils sembleraient qu’ils croient que je veux détruire cette secte… ce qui est idiot puisque je suis seul et que tout ce que je veux c’est vivre comme tout le monde… » Je jetai la lettre par terre « Tu parles d’une veine… » Je tournai la tête vers l’homme « Mais je ne demande pas votre aide pour cela, je voudrais apprendre à vivre en société, apprendre les règles, les codes, les miens se limitait à : « tue ou soit tué », en gros....  j’aimerai donc vivre.  Je ne connais que la mort et les personnes que je côtoyais : ou j’ai dû les tuer, ou ils sont morts. Et je vous ai vu vous battre, vous êtes consciencieux, vous réfléchissez avant d’attaquer, j’aimerais que vous m’appreniez à ne pas écouter que mon instinct »

Je savais que c’était beaucoup, et je ne le connaissais même pas, lui non plus d’ailleurs. Je ne lui fis pas part de ma peur ou plutôt de ma haine envers les femmes, Saari m’avait déjà beaucoup aidé, et j’étais maintenant capable de me contrôler.

« C’est idiot, mais je préfère avoir pour Maître quelqu’un de ma race, que quelqu’un de cette secte. Encore plus idiot, je vous demande votre expérience, mais vous semblez aussi seul que moi… pourtant je ne regrette en rien ma demande. J’ai une question également, comment quelqu’un comme vous a-t-il perdu son œil ? »

Très vite, Nóm vint sur mes genoux et leva sa collerette en crachant :

« Qu’est-ce que tu veux ? Ce n’est pas comme ça que je t’ai éduqué… »

Dis-je en la poussant un peu, elle me tira alors par le bas « d’accord, d’accord je viens… » Elle se mit alors à courir… Voyant que je ne la suivais pas, elle poussa un cri aigu et je sortis tout de suite mon arc, pointant les alentours. Elle revint et me tira une nouvelle fois, c’était simple, elle sentait que ce qui approchait était puissant et que je ne pouvais la vaincre. Je me tournai vers l’homme :

« Nóm nous fait part que quelqu’un ou quelque chose de puissant approche… surement un être de la secte. Un sorcier peut être, où un vampire… » Je souhaitai de tout mon cœur que Elinea soit bien morte « Dans tous les cas, ou nous partons, ou nous nous battons… »

Il semblerait que devant moi se tenait un homme en qui, sans le connaitre, je plaçais toute ma confiance, mon nouveau Maître ?

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Sam 10 Mai 2014, 23:16

A mesure que ma lame retrouvait de son éclat, se déroulait le fil de son histoire. Histoire marquée par les ambitions d'une poignée de fous prêts à tuer père et mère pour accéder au pouvoir suprême. Le cristal maître : combien étaient ils encore à courir après son ombre? Une telle avidité m'avait toujours échappée et ce, même aux temps forts de mes ambitions. Certains combats ne devaient simplement être menés, au nom de l'équilibre du monde. Mon regard s'étrécit lorsqu'il évoqua les meurtres et la torture. Je ne comprenais pas le point de tout ceci. Des mercenaires prenaient la route année après année sans avoir reçu semblable traitement. De la peine et de la douleur, les grands guerriers ne naissaient pas. Mais qu'attendre de l'espèce humaine, dont la raison n'est régie que par d'absurdes comportements?
Mon regard viridien se posa alors sur la missive qu'il tenait. Ses anciens bourreaux craignaient manifestement quelque vengeance. Lui, se défendait de telles intentions. Il ignorait probablement ne pas avoir le choix à ce propos. Car il était impossible de fuir son passé en ce monde : ce dernier le rattraperait tôt ou tard, qu'il le veuille ou non. Alors, il devrait s'élever et l'affronter dignement. Ou mourir.

Un fin rictus se dessina au coin de ma bouche, comme je rangeais mon matériel. La lame de mon sabre elfique avait retrouvé ses reflets blancs habituels, comme un quartier de lune tombé à la terre. Je la rangeais consciencieusement dans son fourreau. Il y avait fort à parier pour qu'elle serve encore avant ce soir.
"Tu serais déçu.
Fis je d'un ton amer. Car l'âme perdue en face de moi connaissait déjà les lois de son peuple sans le savoir. Tuer ou être tué, notre enseignement premier. Seul différait la forme, pour laquelle nous devions accorder grand crédit. Emballer son ambitieuse hypocrisie dans un voile d'élégance : on louait le meurtrier, pour peu que celui ci ait égorgé son frère d'un geste gracieux. La loi de la nature, disaient ils : fadaises absurdes. Mais je n'en connaissais pas d'autre et, à l'entendre, son récit aurait tout aussi bien pu être le mien. En partie seulement. Mais le bonheur ne comptait pas parmi les priorités d'un alfar. Je craignais de ne pas avoir beaucoup à lui apprendre de ce côté la.
Debout, je fis quelques pas alentour. Tout était calme. Le soleil perçait encore. J'aimais à en contempler les rayons. La dernière remarque du jeune m'avait plongé dans une certaine perplexité. Il ignorait certainement qu'il existait plusieurs formes de solitude... Mais il n'avait pas tout à fait tort cependant. La plupart des miens avaient périt ou disparus. De ma main parfois, comme ce fut le cas pour Rindir. Encore une belle preuve de la loyauté de cette nation après laquelle il courrait avec tant d'acharnement. Je croisais les bras, adossé à un arbre plus vieux que moi. Sa dernière question ne me surprit guère.
"Dragon.
Répondis je simplement. Il n'avait pas besoin d'en savoir davantage. Certaines facettes de ma vie, dont celle ci, n'avaient pas vocation à être partagée. Et tandis qu'il concentrait son attention sur l'animal qui l'accompagnait, je laissais mes pensées dériver vers le souvenir d'une époque révolue. L'image d'une pâle et brillante lumière, infiltrée depuis les frondaison et rayonnant sur les visages d'un peuple fier et digne : hommes, femmes et enfants, debout depuis des siècles. Fragile utopie : à quoi bon rêver?
Alors qu'il se tournais vers moi, je reportais mon attention sur le jeune elfe, dont j'ignorais toujours le prénom. Selon lui, son compagnon avait décelé quelque chose. J'acquiesçais en silence, confiant en les sens animaux plus qu'en ceux des hommes. Mais la nouvelle ne me réjouit guère. J'étais las de me battre pour aujourd'hui. Toutefois, il me sembla que l'occasion s'appropriait fort à l'exercice. Puisque ce jeune loup souhaitait apprendre de moi, autant commencer dès maintenant.
"On se sépare...
Fis je, l'air amusé. Sa version venait de me donner une idée. De quoi rendre l'abattage de ce chien plus divertissant.
"A trois kilomètres au sud d'ici coule une rivière. Une vaste roche blanche est un peu plus loin, en aval. C'est la bas que nous nous retrouverons.
Talcalina s'était rapproché, je sautais sur son dos.
"Si c'est un sorcier, tes talents de discrétion suffiront à le semer... Si c'est un vampire, il te retrouvera... à l'odeur de sang qui émane de ta blessure. Dans ce cas, tu auras tout le loisir de déployer tes techniques pour le tuer. Je tâcherais de te couvrir, si nécessaire...
Voila qui promettait d'être intéressant.
"Connaître son adversaire est une clef vers la victoire.
J'avais à l'idée que ce jeune elfe était intelligent. Aussi, il comprendrait certainement le sens d'une telle manœuvre et ce qu'il était bon d'en déduire. Concluant en ces termes, j'élançais Talcalina dans les profondeurs des bois. Fondu dans les ombres, jusqu'à disparaître. Le jeune alfar se retrouvait seul. Seul à assumer cette curieuse tâche, seul à savoir s'il pouvait me faire confiance ou non.
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Dim 18 Mai 2014, 23:36





Je tapai dans l’herbe lorsque mon Maître me laissa seul. Je m’adressai alors à Nóm :

« Sérieux, Je vais devoir me battre seul alors que je suis épuisé et blessé à la jambe ! » Je commençai alors à l’imiter : « Connaitre son ennemi est la clef de la victoire ! » Je soufflai et rajoutai : « put*i* mais je le connais déjà mon ennemi ! Il se balade avec des gosses en laisse qui mordent quand on leur demande ! » Je repris mon sérieux lorsque j’entendis une brindille craquer, mais continua mon jeu,  faisant mine de ne pas avoir entendu. Toujours regardant ma bestiole je dis : « Si ça se trouve, il va se casser en me laissant ! » J’entendis alors une flèche fendre l’air, et je l’esquivai aisément. Lorsque je me retournai, je vis deux gosses portant les vêtements de la secte. Je regardai méchamment Nóm et lui crachai : « toi tu t’es foutu de notre gueule ! » Sortit alors des bois un vampire qui me pointa du doigt : « peut-être pas en fait… ». Les deux enfants coururent alors vers moi l’arme à la main. Je supposai que le Maître de ses deux gosses de dix ans, pas plus, comptait faire diversion, car il pensait que je serais incapable de les abattre. J’en esquivai alors un et pris une flèche dans mon dos. Je l’empoignai  fermement et la plantai dans le crâne de l’enfant. L’autre resta la bouche ouverte à côté. J’en profitai alors pour reprendre ma flèche, mais celle-ci resta dans celui-ci : « put*i* elle est coincée ! ». Je gardais néanmoins un œil sur le vampire dans mon jeu sadique. J’entendis alors l’autre enfant hurler et courir vers moi comme un possédé. Lorsqu’il fut suffisamment près de moi, je l’attrapai par le cou, l’empêchant d’avancer, et le désarmai facilement tant il était faible. Je plantai alors sa propre arme dans sa mâchoire, la lame passa dans sa bouche, son palet, puis finis sa course dans sa tête. Je le lâchai et il s’effondra dans l’herbe. Je me tournai alors vers le Vampire et lui dis le sourire aux lèvres : « Alors dis-moi tout, tu voulais te débarrasser d’eux pour me les envoyer comme ça ? » Il répondit avec calme : « Entre autres… tu tutoies tes maîtres maintenant ? » changea-t-il de sujet.  Je répliquais soudainement en riant : « Quel maître ? Je suis libre maintenant ». Il balança la tête en direction d’où était partie l’homme que j’avais rencontré : « Et lui ? ». Je repris mon sérieux : « Lui ? Et bien lui ça ne te regarde pas ». Il sourit et sortit son arme. Je ne bougeai pas, attendant qu’il m’attaque. Il ne fit rien, me jaugeant du regard. Il rangea alors on arme et chuchotait : « Je m’occuperai de toi plus tard… » Il se tourna alors et lorsqu’il fut près à partir, je lui criai : « T’oublies ça ! » Je lui balançai alors la tête de l’un des gamins. Ses crocs sortirent aussi vite que son arme et il s’élança vers moi. Nous échangeâmes quelques coups, mais celui-ci ne voulait pas vraiment ce battre, ou bien faisait-il exprès ? Ma jambe me lançait affreusement, mais je ne pliai pas. Je l’esquivai avec autant d’agilité qu’un chat. Soudainement, deux autres arrivèrent. Commençant vraiment à fatiguer, je ne cherchai même pas à les vaincre et pris la fuite. Je pris ainsi rapidement Nóm dans mes bras et me mis à courir en direction de l’endroit que m’avait indiqué l’homme. J’arrivai essoufflé, et dis en le provoquant :

«Je connais mes ennemies ! Ils sont pâles et sont armé de crocs, du coup si vous pouviez être la clef du succès, ça m’arrangerait bien, parce qu’un vampire passe encore, deux ça devient plus compliqué, et trois c’est juste impossible vu mon état » Je le regardais un instant et me mis à rire : « Vous ne comptez pas m’aider c’est ça ? » Je balançai ma tête comme pour dire : « dans quel m*rde je me suis encore mis » je reposai mon regard sur lui et balançai : « Dans ce cas là… profitez du spectacle… »
 
Je sortis mon arc et tendis la corde. Les trois vampires arrivaient au loin et j’en alignai un, attendant la bonne distance. Je dis ainsi sans bouger : « Je suis mauvais au corps à corps, je me doutais que vous ne m’aideriez pas, mais ça ne me coutais rien d’essayer, alors j’ai préféré courir et mettre de la distance entre eux et moi » Je tirai une flèche qui alla se planter dans la tête de l’un des trois. Il n’en restait plus que deux et l’un arrêta ma flèche en plein vol, la fracassant avec deux doigts.  Lorsque je voulus reprendre une flèche dans mon carquois, je me rendis compte que je n’en avais plus aucune. Je m’en débarrassai donc et laissai à terre mon arc. J’empoignai un couteau de lancer, et sans réfléchir me mit à courir vers eux. Je glissai ainsi entre les deux être qui n’eut pas le temps de freiner net leur avancé tant ils couraient vite. C’est ainsi que je lançai mon couteau dans la tête de l’un des deux qui s’effondra. La suite fut trop rapide pour me rappeler de tout, mais en gros, le dernier ayant une vitesse élevé me prit par le cou avant même que je n’eusse le temps de réagir. Sans défense face à cette force brute, je me résignai au coup déloyal, et c’est ainsi qu’un coup de pied partit dans les bijoux de famille. Celui-ci s’effondra et je crus même apercevoir une veine gonfler tant la douleur était intense. Quant à moi, je me tenais le cou d’une main, essayant de respirer convenablement. Je ramassais alors le couteau planté dans la tête de son camarade et lui plantai dans la tête tant qu’il était encore incapable de se défendre. Je m’avançai ainsi vers l’homme et levai un doigt hésitant. Je dis alors :

« vous m’accordez une minute ?... » J’allai alors m’effondrer sur un gros rocher assez plat, et lorsque Nóm vint, je la caressai en lui disant : « à ce rythme-là, on sera mort avant d’avoir pu vraiment vivre… ». Je tournai alors la tête vers l’autre et murmurai d’un ton lasse : « Satisfait ? ».

Spoiler:


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Lun 04 Aoû 2014, 23:29

La rivière s'écoulait dans un flot continu et sonore : oiseaux et autres animaux chétifs y passaient pour s'abreuver furtivement. Alentour étaient les futs droits de vieux conifères. Certains, morts depuis longtemps, se réduisaient à un tronc nu et gris, dont les branches tombaient parfois pour obstruer le cours d'eau. Quelques arbustes malingres et buissons d'épine veillaient à diversifier ce redondant paysage. Haut dans l'azur, un rapace traçait en larges cercles son chemin de ronde. Plus haut en amont, enfin, des coassements se laissaient entendre. La mort, déjà, attirait son lot de charognards en habit noir.
Laissant retourner à ses errances Talcalina, je me dirigeais vers la rive. Regard bas, sens alertes, ma réflexion repassait distraitement le film des derniers évènements. Le jeune alfar rattrapé par son destin ravivait certains de mes souvenirs, comme un écho. Impression douceâtre. Mais j'étais curieux de savoir jusqu'où ce garçon serait capable d'aller... quoique ses chances de survie, au regard de la situation qui était sienne, frôlent le néant. Je me devais toutefois de savoir s'il en valait la peine. Car un alfar digne de ce nom ne peut qu'être le produit d'une impossible survie. Celui qui se relève quand tous les autres tombent. Dernier debout, arme à la main : au-dessus de la masse humaine.
Son existence ne valait rien, mais il se pouvait que cela change. Son sang, à mes yeux, impurs satisferait peut être, un jour, la hiérarchie de ce peuple que je m’évertuais à fuir. Et si ce jour venait à arriver, alors je ne pourrais que me féliciter de l’avoir autrefois influencé. Implanter mes idéaux dans les éléments les plus prometteurs de la race des élites, pour toucher le cœur de la royauté. La détruire, peut-être, ou simplement rappeler au monde qu’on n’abat pas un mithedhel.

Il arriva finalement. Au bord de la mort, peut-être, portant toujours avec lui cette créature qui l'accompagnait. L'état de sa blessure ne s'était pas arrangé, d'autant plus qu'il s'était encore battu. J'esquissais, en réponse à ses provocations, un sourire. Non, je ne comptais pas l'aider. Il le savait, l'avait immédiatement comprit. Lui et moi n'étions rien l'un pour l'autre. Du moins pour le moment : il apprendrait bien vite que je ne croisais pas le fer aux côté de n'importe qui. Il apprendrait qu'on ne donne pas sa confiance au premier venu, que celle-ci n'a de valeur que tant que l'on suit le même chemin. Tout ceci, il l'apprendrait de moi, peut-être, s'il s'en sortait.
Les vampires jaillirent alors du sous-bois, enragés. Leurs crocs en forme de poignard luisaient presque d’avidité. L’odeur du sang les excitait comme on provoque une bête sauvage avec un bâton. Ils en perdaient simplement la raison : de quoi conforter le constat de leur infériorité. A toute addiction est une faiblesse : celle de ne pouvoir résister, celle de la nécessité de céder pour que cesse la torture.

Mon regard se posa sur Aëran, qui venait de sortir son arc. Bavard… il n’avait même pas prêté attention à son stock de flèche. S’il mourrait, la chose en deviendrait risible. En vérité, je ne pouvais que lui reconnaître un certain talent. Blessé, à bout de force, il parvint sans trop de difficulté à envoyer deux de ses adversaires dans l’autre monde. Sa nature agile l’aidait. Il avait été correctement formé au combat… Je n’aurais rien à lui apprendre en matière de technique. Le dernier nécessita davantage de créativité, mais il parvint tout de même à arracher une victoire. Peu importait sa manière : il n’y avait point de lâcheté à ne pas traiter avec honneur les sous races humaines. J’étais satisfait de sa démonstration. Epuisé, mais libéré de ses geôliers, il approcha finalement.
« Tu as affronté ces humains, c’est déjà un progrès.
Fis-je, avec un rictus ironique. C’était bien son abandon premier qui avait provoqué notre rencontre. Son aveu de faiblesse, le refus d’affronter ses ennemis, s’avouer vaincu : accepter la mort. J’étais intervenu face à cette configuration. Ici, la chose était différente. Il était allé jusqu’au bout. Fierté, espérance… de bonnes motivations. Par-dessus tout, il était question de s’allier à un semblable. Rejoindre une entité, un groupe. En définitive, la chose était plutôt encourageante. Me détournant, j’appelais à moi Talcalina. Cet entretien s’éternisait. Il était temps de clore.
« Je t’autorise à m’appeler ton maître.
Clore, ou ouvrir sur de nouvelles perspectives. Pour lui, la vie allait bientôt changer… et qui sait : pour moi aussi. Peut-être.
à suivre.
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La Liberté n'a pas de prix, pas même la Peur... [PV: Adril]

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