Phoebe n’était pas très haute dans le ciel, mais elle éclairait déjà les murs de pierres de la grande bâtisse. De petits pas martelaient le sol, résonnant dans le long couloir. La jeune femme leva légèrement les yeux en direction de la porte de sa cellule. Elle connaissait ce son, Shanxi l’avait entendu tant de fois, qu’elle était désormais capable de deviner qui déambulait non loin de la pièce. Ce n’était pourtant pas prévu. La maquerelle n’était pas attendue avant une poignée de jours. L’ange retenait son souffle. Elle espérait de tout cœur se tromper. Lorsqu’elle aperçu la chevelure rousse de la jeune démone, un frisson remonta le long de son échine. C’était elle. Il n’y avait pas d’erreur possible. Ethel avait cette même démarche, cette même expression, qui n’avait de cesse de retourner l’estomac de Shanxi dans un profond dégoût. D’un geste leste et rapide, la fille fit tomber les chaînes qui entravaient l’ange au sol. Ses poignets et ses chevilles demeuraient néanmoins attachés. La maquerelle invita la jeune femme à la suivre, tandis qu’elle entamait de vagues explications quant à la raison de sa venue. Pourquoi fallait-il que ça tombe sur elle ? Ethel avait beau affirmer que c’était le hasard qui avait décidé de qui l’accompagnerait à cette soirée, l’ange était toujours perplexe, et aurait sans nul doute préféré que la démone y aille seule.


Ces deux-là continuèrent de progresser, et il ne leur fallut guère plus de temps pour atteindre leur destination. La maquerelle frappa du dos de sa main contre les planches d’ébènes de la porte. Rapidement, une silhouette se dressa dans l’encadrement de celle-ci. C’était un homme. Il était bien plus grand qu’Ethel, et dépassait Shanxi de bien deux têtes. Ses cheveux étaient aussi sombres que le bois de la porte derrière laquelle il se tenait. La jeune femme n’osait pas vraiment lever les yeux vers lui. Elle voulait en finir au plus vite, et ne pouvait qu’espérer que la soirée ne s’éterniserait pas. Alors que les deux femmes s’apprêtaient à entrer, une horrible créature grisâtre se glissa dans le dos de la démone. Si l’ange n’avait pas été attachée, elle aurait sûrement couvert sa bouche, horrifiée face à telle vision. Sa laideur n’avait d’égale que sa taille colossale. Le silence régnait tandis que la chose s’exprimait. Plus elle en entendait, plus la maquerelle semblait contrariée. Conservant toujours ce même sourire, Ethel dû s’excuser pour la soirée. Avant de tourner les talons, elle chargea Shanxi de tenir compagnie à l’homme à sa place. Puis, elle disparu aussi vite qu’elle était venue, aux côtés du monstre grisâtre.


L’ange était livrée à elle-même. Quoi que pas tout à fait, car être seule aurait finalement été préférable que de se retrouver en aussi mauvaise compagnie. Comment était-elle censée divertir cet enfant de l’œil ? De la même manière que ce qu’elle faisait il y encore peu de temps ? Certainement pas. Seulement, si ça devait réellement se dérouler ainsi, la jeune femme n’aurait pas vraiment le choix. La peur la frappait bien plus violemment que tous les coups qu’elle avait pu recevoir, et Shanxi peinait à contenir ses tremblements, tandis qu’elle se tenait face au vil. Ses prunelles argentées restait ancrées sur ses chaînes. Quelle idée saugrenue s’était saisi de l’esprit de la maquerelle ? A croire que, finalement, ce serait elle qui se retrouverait la plus amusée par cette situation, et comme à chaque fois, la jeune femme savait pertinemment qu’elle n’y prendrait aucun plaisir. Si encore il ne s’agissait là que de travailler pour ses geôliers, cela ne l’aurait pas tant dérangée. Shanxi avait l’habitude. Elle se portait d’ailleurs nettement mieux depuis qu’elle avait cessé de passer ses nuits et ses journées à divertir les enfants de l’œil. Enfin, c’était un bien grand mot, et cette vision des plus optimistes. En réalité, tous les vertueux formaient comme une grande chaîne qui retiendrait leur chute dans ce grand gouffre. Au moindre tremblement, à la moindre faiblesse, tout s’écroulerait. Cet équilibre avait beau être des plus fragiles, cela faisait longtemps qu’il en était ainsi. Certains s’était faits à cette idée bien plus vite que d’autres. Il y avait également ceux qui ne l’avait jamais accepté. Shanxi avait encore du mal à se situer, et elle ne voulait pas prendre le risque de succomber au désespoir. De cette manière, peut-être qu’un jour la jeune femme pourrait songer à l’avenir.

731 mots.

La jeune femme entendait la voix de l’enfant de l’œil. Elle comprenait les mots que ses lèvres articulaient. L’ange écoutait, mais ne désirait que le silence. Le temps lui paraissait suspendu. Pour la première fois, elle n’aspirait qu’à retourner en cellule. Shanxi avait cessé de se demander pourquoi la maquerelle avait tenu à ce qu’elle reste. A quoi bon chercher le bon dans le mauvais ? La démone était loin d’être bête. Elle savait pertinemment que ce serait pénible pour la captive, et cela ne lui avait pas empêché d’alourdir son fardeau. Dans ce bourbier, finalement, seule la voix de sa comparse semblait la sortir de sa torpeur. La jeune femme levait légèrement les yeux vers celle-ci lorsqu’elle s’exprimait. Elle en profitait d’ailleurs pour parcourir son visage, et tout ce qui se trouvait au-dessus de la table. Si l’ange pensait qu’elle finirait à s’habituer à cette situation par la force des choses, elle s’était lourdement trompée. La frustration qu’elle ressentait lorsqu’elle plongeait ses prunelles dans celles de ses frères et sœurs lui était toujours plus familière. Elle était tenace, et ne changeait jamais, si ce n’était pour grandir. Shanxi resserrait ses mains sur ses cuisses. L’intervention de l’enfant de l’œil n’était clairement pas bienvenue, mais là encore, qu’est-ce qu’elle pouvait y faire ?


Shanxi soutenait du regard le visage décomposé de l’autre jeune femme. Elle craignait que son tour ne vienne, et de voir cette même expression se refléter dans les mirettes de ses interlocuteurs. Ce qu’elle avait pu être ? Lorsque l’ange s’était réveillée, elle n’avait trouvé que le néant. Bien sûr, la jeune femme n’avait pas tout perdu. Si sa mémoire lui faisait défaut, elle n’avait néanmoins pas tout oublié. Shanxi ne saurait dire s’il s’agissait là d’une bonne ou d’une mauvaise chose. Ses souvenirs avaient parfois éclairé son chemin, comme parfois ils avaient été la seule chose qui empêchait toute évolution, quelle qu’elle soit. Ils lui faisaient parfois mal, d’autre fois ils lui étaient d’un grand réconfort. Si au début ils étaient confus, la jeune femme avait eu tout le temps du monde pour essayer de comprendre et de les interpréter. Aujourd’hui, l’ange pouvait dresser un portrait de l’existence qu’elle avait pu mener. Bien sûr, elle pouvait se tromper. Son imagination pouvait autant être sa plus précieuse alliée, que sa pire ennemie dans ce cas-là. Au moins, s’évertuer à deviner leur teneur avait empêché bien d’autres pensées désagréables de l’atteindre. Puis, à part lorsqu’elle œuvrait pour les vils, la jeune femme n’avait pas grand-chose d’autre à faire. Bien que, même en disposant d’autant de temps, il restait tant de zones d’ombres, et tout ce qu’elle pouvait revendiquer se révélait n’être finalement que des bribes.


« Je m’appelle Shanxi… Et j’étais magicienne, je crois. » En venir à cette conclusion lui avait coûté bien du temps. Pourtant, ce n’était clairement pas ce qui lui avait posé le plus de problèmes. En effet, sur bien d’autres plans plus cruciaux et à la fois évidents comme certains pouvaient qualifier leur famille, sa vieille amie la frustration ne la quittait plus. En effet, si des souvenirs semblaient la combler, ce n’était que des broutilles. Aussi précieuses qu’insignifiantes. La jeune femme les chérissait dans les moments les plus sombres, mais ils ne l’aidaient pas à lever le mystère qui pesait sur sa personne. Les visages la hantaient. Certains n’avaient pas de noms. Pour d’autres encore il était difficile de deviner ce qui manquait tant elle s’était habituée à son ignorance, et était prise au dépourvu lorsqu’elle avait les réponses. Quoi qu’il en était finalement, Shanxi les retrouvait toujours lorsqu’elle pensait à eux. Et à chaque fois, elle glissait sur un flot de questions simples, mais nullement dénuées d’importance. Où se trouvaient-ils ? Que faisaient-ils ? Lorsqu’il devenait trop douloureux pour l’ange d’y penser, sans pour autant vouloir revenir à la réalité, elle finissait toujours par se perdre dans les méandres des villes et hameaux qui peuplaient ses remembrances. De cette manière, elle serait toujours plus libre que lorsque refusait de rêver et d’aspirer à autre chose que ses barreaux, par peur de ne jamais pouvoir atteindre cette utopie. S’il y a bien une chose que la jeune femme se refusait, c’était un vain espoir. Si cette notion devait à nouveau l’animer, elle ne voulait pas voir ses efforts récompensés par le néant. Quoi que là encore, c’était une vision optimiste. Les enfants de l’œil se contentaient rarement de si peu. Ils étaient avides de toutes les formes que la violence pouvait prendre. Dans ce cas-là, ne trouver que le néant après s’être évertué à se sortir de cet enfer serait même une récompense en soi, à côté de ce que subissaient ceux qui essayaient encore et toujours de se réveiller de ce cauchemar.

791 mots.

Décidément, le comportement de cet enfant de l’œil l’insupportait. Il était bien différent de la maquerelle. Non pas que celle-ci mettait l’ange tout à fait à l’aise, loin de là. Elle l’abhorrait et la craignait tout autant. Shanxi en venait à se demander comment ces deux-là pouvaient se connaître. Si la jeune femme ne craignait pas autant Ethel, elle aurait pu se penser bien plus chanceuse que sa compagne, qui semblait subir les mœurs de son maître de manière intensive. Des ailes noires… Qu’est-ce qu’il en savait finalement ? Sûrement son choix s’était-il porté sur les déchus, car il savait pertinemment que c’était une honte pour les vertueux. A croire que ses mots n’existaient que pour blesser son interlocutrice. Rien d’autre. La captive essayait de se remémorer les multiples conversations qu’elle avait pu entretenir avec la jeune démone. Enfin, c’était un bien grand mot, car bien souvent, ces conversations étaient pratiquement qu’à sens unique. Là aussi, Shanxi subissait et était nullement maître de quoi que ce soit. Cela dit, aussi loin que ses souvenirs remontaient, la maquerelle ne l’avait jamais insultée, et encore moins frappée. Finalement, l’ange pouvait s’en estimer heureuse. Elle paraissait mieux lotie qu’Helsinki, et l’était sûrement d’ailleurs.


Tandis que Shanxi était plongée dans sa réflexion, leur hôte semblait s’impatienter. Aussitôt, celui-ci se leva, avant de se saisir d’une bouteille et de trois verres qu’il vint poser sur la table. La jeune femme n’aimait pas la tournure que la soirée prenait. Elle avait négligé ce point. Il est vrai que boissons et mets coulaient à flot durant toute soirée mondaine, sans quoi, celle-ci serait considérée comme un désastre gustatif. Seulement, l’ange pensait que leur statut de prisonnière les exempterait de tout cela. L’inquiétude de la captive atteignait son paroxysme à mesure que l’enfant de l’œil remplissait leurs verres. Il avait eu la main lourde, cela ne faisait aucun doute. La jeune femme ramena ses mains sur la table avec une certaine difficulté, ses poignets étant entravés. Hésitante, elle se saisit du verre de ses deux mains, avant de le porter à ses lèvres. Une grimace vint déformer brièvement son visage tandis que la liqueur coulait dans sa gorge. Si sa comparse s’étouffa vigoureusement après avoir ingurgité le liquide, ce ne fut pas le cas de Shanxi.


En effet, parmi la flopée de souvenirs inutiles qui comblaient le vide de sa tête, il y avait quelques soirées comme celles-ci. Uniquement organisées pour chasser l’ennui. L’ange en avait parfois été l’organisatrice, mais bien plus souvent, elle s’était retrouvée à la place de capricieux invités, demandant toujours plus à boire, toujours plus de mets hors de prix. La jeune femme ne savait qu’en penser aujourd’hui. En tout cas, cette soirée là n’avait rien à voir avec celles auxquelles l’ange avait pu participer. Le capricieux, c’était l’hôte cette fois-ci. Gaver ses invités d’alcool afin qu’ils dévoilent la face cachée de la pièce. Celle qu’ils ne voulaient montrer à personne, mais que tout le monde voulait voir en fin de compte. Que ferait-il ensuite ? Il irait rapporter les insanités que les deux vertueuses auraient commis sous l’emprise de la substance ? Peut-être même omettrait-il ce détail pour rendre ses commérages plus croustillants ? Cela ne semblait pas être le cas, mais Shanxi ne le connaissait pas vraiment et ne pouvait donc pas affirmer quoi que ce soit. En tout cas, celui-ci semblait déterminé à les faire parler. Sa question était d’ailleurs aussi étrange que banale.


La jeune femme se sentait quelques peu prise au dépourvu. Si Ethel la traitait bien ? Cela dépendait vraiment du point de vue. Il ne fallait pas oublier la position de chacun en ces lieux. Cela dit, l’ange n’était pas vraiment à plaindre de côté-là. L’enfant de l’œil n’était pas vraiment de ceux qui mettrait les mains sur sa personne. Au contraire, elle avait mis un point d’honneur à ce que l’intégrité de Shanxi soit préservée. C’était ce qui l’inquiétait le plus, ironiquement. La captive acquiesça d’un geste de la tête. « Tout se passe bien, oui. » Cela ne devait pas paraître très convaincant. On parlait d’un emplumé et de son geôlier après tout. Ce n’était pourtant pas un mensonge. Shanxi pensait ce qu’elle venait de dire. Alors qu’elle peinait déjà à soutenir le regard d’Asborn, en attente du moindre signe de réaction, sa comparse semblait reprendre contenance d’une manière qui avait apparemment agacé le vil. Il prit soudainement congé, laissant les deux anges livrées à elles-même. Si elle avait été plus courageuse, la jeune femme aurait sûrement pris la poudre d’escampette également pour se tirer de ce bourbier. Ce n’était évidemment pas le cas, alors à la place, elle attendait patiemment le revirement. A sa grande surprise, ce ne fut pas l’enfant de l’œil qui brisa le silence de mort qui régnait sur ces lieux. Dehors ? Quelque part, sa question ne la surprenait pas vraiment. Quiconque se trouvait sous le joug des démons à l’heure actuelle s’était déjà demandé comment cela pouvait être, à l’extérieur de ces murs. « Si vous parlez d’en dehors de votre cellule… Ce n’est pas forcément mieux que ce que vous avez pu voir. » Elle marqua une pause.


La jeune femme ne voulait pas abattre sa compagne. Elle savait pertinemment que le moral était le meilleur, et surtout l’unique allié qui leur restait en Terre blanche. L’ange se rappelait du récit de Fergus sur cette vertueuse qui était probablement la plus forte de son groupe, et que les démons s’était fait un plaisir de briser. Elle avait perdu tout espoir, et c’était ce qui avait eu raison d’elle à la fin. Quelque part, les enfants de l’œil n’avaient que contribué à cette horreur. « Cela dit, si vous parlez d’autres terres… Je me rappelle que je trouvais magnifique cette grande ville qui se teintait de rose en toutes circonstances. Par les nuits de pleines lunes, l’île sur laquelle elle trônait s’élevait dans le ciel. Je pense que je ne me lasserai jamais de voir ça. » Une douce nostalgie inondait son esprit. Shanxi ne savait pas si elle avait bien agi en lui parlant de Cael. L’espoir était à double tranchant en ces lieux. Il pouvait la sortir des ténèbres comme l’y enfoncer. Puis, elle ne voulait certainement pas la faire espérer en vain, ou la condamner à un triste sort parce qu’elle aurait essayé de s’échapper pour s’offrir la beauté du monde.

1065 mots.
T'inquiètes. J'aime beaucoup moi. J'ai réagi à tout. 8D

Entre l’intervention d’Ethel, et le retour de l’enfant de l’œil qui s’était éclipsé pour d’obscures raisons, la jeune femme ne savait plus où donner de la tête. Et voilà qu’à présent, il menaçait l’intégrité de la compagne de l’ange. Il sollicita même Shanxi, lui offrant de choisir la méthode de punition qui s’abattrait sur sa comparse. Une punition ? Non. C’était de la violence gratuite, rien de plus. Pour cause, une punition impliquerait qu’Helsinki ait fauté, ce qui n’était pas vraiment le cas. La captive ne pu s’empêcher de remarquer le regard de celle-ci, qui lui communiquait toute sa détresse. L’ange avait assisté à des faits similaires un nombre de fois dont elle avait perdu le compte. C’était monnaie courante, que ce soit derrière leurs barreaux ou sur leur lieu de travail. Cela dit, Shanxi ne s’était jamais retrouvée comme étant l’unique témoin de l’horreur qui allait suivre. Bien souvent, quelques malheureux servaient d’exemple pour tout un groupe. Au premier coup d’œil, l’on pourrait croire que ces deux situations étaient quasi-identiques. Pourtant, elle était en tout point différente aux yeux de la jeune femme. En effet, dans le premier cas de figure, jamais les vertueux ne s’opposaient au supplice que leur infligeaient les vils. Personne ne venait en aide aux pauvres bougres qui subissaient leur courroux.


Ce n’était pas qu’ils ne ressentaient pas le besoin de soulager leurs frères et sœurs. Loin de là. Seulement, la peur les paralysait, tout simplement. Ils craignaient de ne parvenir qu’à empirer les choses, et ne faire qu’augmenter le nombre de têtes sur la potence. A quoi cela leur servirait-il alors ? Autant s’évertuer à limiter les dommages. Pourtant, ce petit manège ne s’appliquait pas vraiment à la situation à laquelle la captive faisait face en ce moment-même. On avait beau dire, si l’on présentait ces deux scénarios à un emplumé, il aurait bien plus de mal à ne pas se sentir concerné face à Helsinki. En effet, lorsque tout un groupe prônait l’inaction, il était plus confortable pour quiconque ressentirait des remords de se laisser porter par le courant, plutôt que de lutter contre lui en étant seul. Qu’en était-il lorsque l’on était l’unique décisionnaire ? Face à nous, notre sœur était sur le point de connaître une souffrance des plus terrible. L’on ne pouvait pas se permettre de se laisser porter par un mouvement qui n’existait pas. Mais alors, on connaîtrait la difficulté du choix ? On ne subirait plus rien, si ce n’est les conséquences de celui-ci. Bien sûr, c’était déjà le cas lorsque les démons décidaient à leur place, alors à quoi bon s’embarrasser de cette difficulté supplémentaire ?


Les vertueux ne se l’avouaient peut-être pas, mais ils s’étaient parfaitement accommodés à la suppression de leur libre arbitre. Si au début ils ne pouvaient supporter l’idée qu’un enfant de l’œil puisse décider de leur avenir, à présent, si l’on donnait le luxe du choix à un emplumé, il ne saurait quoi en faire. A mi-chemin entre l’inaction et l’indécision, l’on trouvait le peuple, qui autrefois, se tenait fièrement sur cette terre. La jeune femme sentait son cœur tambouriner comme un fou dans le moindre de ses membres. Il ne pouvait pas lui donner ce choix. Même si elle essayait de limiter les pertes, le résultat serait catastrophique. Sa compagne, quoi qu’il arrive, ne serait pas gagnante de cette démarche. Un nœud semblait se former dans son estomac tandis qu’elle croisait le regard de celle-ci. Elle ne voulait pas la voir souffrir. Encore une fois, Shanxi se trouvait injustement mieux lotie que sa comparse. Son intégrité à elle serait préservée au détriment de celle de sa sœur. Le poids qu’elle ressentait sur sa poitrine était incommensurable. Ironiquement, l’ange n’avait pas d’autre choix que de prendre une décision. L’enfant de l’œil lui faisait goûter à sa position, sans pour autant qu’elle n’adopte l’insensibilité des démons à l’égard des vertueux.


Si vraiment le choix lui revenait, Shanxi devrait se montrer habile. Elle voulait adapter cette méthode que ses comparses utilisaient pour limiter la casse, de manière à ce qu’elle ne limite pas qu’à réduire leur défaveur. La captive voulait renverser l’équilibre, et inverser la répartition des poids sur la balance. Bien sûr, elle se doutait bien que ce petit confort qu’elle s’offrait ne serait qu’éphémère. Si par chance, la jeune femme parvenait à épargner cette affliction à sa compagne, elle savait aussi pertinemment que ce ne serait que le temps d’une nuit. Aussitôt que le soleil éclairera ces murs, le courroux d’Asborn s’abattrait de nouveau sur Helsinki, comme s’il s’agissait d’un phénomène tout à fait naturel, comme l’apparition de Phoebe au terme de chaque journée. En quelques foulées, l’ange vint s’interposer entre le bourreau et sa victime. « Je ne pense pas que ce soit nécessaire. Elle n’a rien fait pour mériter ça. De plus, je crois savoir que ma maîtresse s’intéresse à elle. Vous pourriez en tirer un bon prix. » C’était un pari. En soi, elle ne mentait pas. Ethel avait bel et bien montré un intérêt certain pour la pauvre femme. Seulement, la jeune démone ne s’intéressait qu’aux marchandises encore exploitables, et encore mieux, si l’emplumé était intact, cela pouvait lui rapporter gros. Elle espérait que l’enfant de l’œil était de ceux à ne pas rater une opportunité de s’enrichir, quitte à se séparer de ce petit bijou qu’il exploitait pour satisfaire des envies bien macabres.

826 mots.
J'adoore.   Shanxi est en panique totale. 8D

La jeune femme ne savait plus où poser les yeux. En fait, elle n’arrivait pas à se détacher de cette vision tout droit sortie de ses pires cauchemars. Shanxi couvrait sa bouche d’une de ses mains. Plus ses prunelles parcouraient le corps de sa compagne, plus elle sentait son sang bouillir, tandis que la nausée la gagnait. La colère que l’ange ressentait était si viscérale, qu’elle n’aurait pas été étonnée de voir ses ailes se teinter de noir. La captive avait assisté à de nombreux actes barbares tels que celui-ci, mais lui… Il les dépassait tous. A croire que l’enfant de l’œil avait trouvé la corde sensible jusqu’ici introuvable de Shanxi. Bien sûr, celle-ci ne s’était jamais montrée insensible. Loin de là. La jeune femme était aussi fragile que les autres, voir plus. Si, jusqu’à aujourd’hui, sa peur avait toujours été plus forte que sa colère, cette fois-ci était bien différente. Asborn devait avoir trouvé le secret. Celui qui emportait son hôte résigné dans une rage folle. Quiconque penserait qu’il était difficile de faire pire risquait de se tromper lourdement, comme l’ange. Elle n’avait rien eu le temps de dire, que la captive voyait sa sœur chuter soudainement dans les escaliers.


La vertueuse qui était en apnée totale depuis qu’elle avait vu le dos dénudé d’Helsinki ne risquait pas de reprendre son souffle de si tôt. En fait, le peu d’air qui avait eu le temps de gonfler ses poumons était resté bloqué dans la surprise. Son premier réflexe fut de se ruer en direction de l’escalier dans lequel sa compagne avait chuté. Que pouvait-elle faire de plus ? Copier le pouvoir de téléportation dont Ethel avait fait usage pour rejoindre le lieu un peu plus tôt ? Trop lent. Même si la jeune femme se téléportait de manière à écourter la chute d’Helsinki, elle n’arriverait pas à temps. En effet, cela faisait quelques minutes déjà que la démone était partie, et plus le pouvoir avait été utilisé il y a longtemps, plus il devenait difficile de le répliquer. D’autant plus que sa magie était pauvre, et ça, l’ange le savait pertinemment. Elle préférait encore la conserver pour soigner les blessures que l’emplumée retirerait de sa chute. En un court instant, Shanxi arriva en bas de l’escalier où sa comparse avait finit sa course. Dans la hâte, la captive avait failli chuter à son tour. Cela aurait été très ironique.


Shanxi se précipita ensuite à ses côtés, s’agenouillant près d’elle, visiblement paniquée, vu la manière dont elle s’était laissée tomber sur ses genoux. La jeune femme appela sa sœur à maintes reprises, avant de se pencher tout près de son visage. De l’air faible, mais chaud, vint chatouiller son oreille. Sa chute ne semblait pas lui avoir été fatale, à son grand soulagement. Rapidement, l’ange balaya du regard le corps de sa comparse à la recherche de la moindre blessures qui pourrait être visible. Ses épaules et certaines parties de ses jambes étaient anormalement rougies. La blonde avait dû subir de multiples chocs dans sa chute. Sans plus attendre, la captive usa des propriétés curatives que possédait l'unique larme d'ange qu'elle avait en sa possession. Elle doutait de pouvoir la soigner dans sa totalité, mais si Shanxi ne pouvait ne serait-ce que réduire sa douleur, c’était déjà ça. Tandis qu’elle s’attelait scrupuleusement à sa tâche, ses prunelles vinrent se poser sur le haut de l’escalier. Finalement, les enfants de l’œil n’avaient de cesse de prouver leur supériorité sur le peuple angélique. Ils ne pourraient jamais remporter cette guerre. Elle était perdue d’avance. Les vertueux étaient tels de petits rongeurs qui se retrouveraient face à de grands reptiles. Ils étaient impuissants.


Néanmoins, si la jeune femme avait pu chuter à la place d’Helsinki, au moins le courroux d’Ethel aurait pu s’abattre sur cet enfant de l’œil. Il le méritait. Il méritait le pire que ce que ce monde pouvait offrir. Ce monde où seuls les serpents pouvaient se faire concurrence. Rares étaient ceux qui avaient l’occasion d’exercer un quelconque pouvoir sur leur avenir en ces lieux. Certains pouvaient cependant se servir des vils reptiles pour nuire aux autres, et leur faire payer au centuple les souffrances de leur peuple. Il en était ainsi, et ils n’avaient guère l’embarras du choix si cette opportunité se présentait. Battre le feu par le feu. Le mal par le mal. C’était une voie comme une autre finalement, si ce n’est qu’elle était bien plus sombre encore que celle que les vertueux arpentaient actuellement. Shanxi n’était pas sûre de vouloir l’emprunter. La jeune femme vida tout l’air de ses poumons, avant de se concentrer à nouveau sur l’état de sa compagne. Des larmes coulaient le long de ses joues, et ses mains tremblaient sous leur propre emprise. Sa frustration avait atteint son paroxysme, et ses nerfs étaient à vifs. Elle était sur le point de craquer.

810 mots.
Bon... Je me remets encore de mes émotions. 8D
On est pas passé loin de la bonne grosse syncope, en effet.
Que ce soit pour Shanxi ou moi d'ailleurs. XD

La mâchoire serrée, la jeune femme écoutait l’enfant de l’œil. Ses paroles n’étaient comme toujours que moquerie. Elle n’existaient que pour blesser Helsinki. Les larmes avaient d’ailleurs cessé de couler sur les joues de Shanxi, aussitôt que la voix d’Asborn avait troublé le silence. En ce lieu où les emplumés avaient perdu tous leurs droits, ils ne pouvaient même plus panser leurs blessures sans l’aval des démons. La vertueuse demeura silencieuse tandis que sa sœur s’évertuaient à se soustraire aux soins qu’elle essayait de lui prodiguer. En soi, cela ne devrait même plus l’étonner. Il en avait toujours été ainsi. De plus, la captive elle-même savait pertinemment que cet acte n’aurait pas réellement soulagé la pauvre femme. Sa magie était faible, et ses émotions faisaient obstacle à sa concentration. Elle brûlait littéralement de l’intérieur. Son esprit aurait d’ores et déjà été consumé par la colère si Shanxi ne connaissait aucune rationalité. Au fond, la jeune femme ne voulait pas sombrer plus bas que les vils ne l’avaient déjà entraîné. Elle ignorait si le comportement de cet enfant de l’œil en était la cause, ou si c’était tout simplement la détresse de sa comparse qui l’agitait. Peut-être même était-ce les deux ?


Pourtant, l’ange n’avait jamais autant été personnellement atteinte par le malheur qui frappait son peuple. Certes, elle en retirait de la frustration, de la colère, et de la tristesse, mais ce n’était rien de comparable au flot de négativité qui la recouvrait peu à peu, et qui, à ce rythme, l’emmènerait sûrement vers un horizon plus sombre. N’importe qui affirmerait d’ailleurs que la folie avait sûrement déjà emporté la vertueuse, lorsqu’elle avait considéré l’idée de rester auprès du bourreau et de sa victime. Pourtant, le sentiment qui la poussait à vouloir rester au cœur de cette violence sans fin était des plus humains. Ce noble sentiment que l’on appelait compassion tiraillait l’emplumée, et faisait naître la colère qui nouait sa gorge et la prenait aux tripes. Cet état d’esprit contradictoire était d’ailleurs tout à fait justifié. Il était même étrange que ce mélange n’ait pas envahit la jeune femme plus tôt. Enfin, quoi qu’elle puisse en penser, Ethel ne permettrait jamais que son emplumée vole vers d’autres horizons. Encore moins si c’était pour se la faire voler par un de ses comparses. Puis, Shanxi ne voulait pas nourrir de faux espoir chez sa sœur. Elle ne savait déjà pas si sa comparse aurait un jour la chance de contempler les merveilles de Cael, et en ajouter à cela serait cruel.


Au lieu de cela, la jeune femme préférait jouer l’honnêteté, et peser habilement ses mots sur la balance avant de donner sa réponse. « Même si je le voulais, elle ne le permettrait pas. » Sa voix était faible, et sa fatigue perceptible. Enfin, au moins, personne ne pouvait s’y tromper ainsi. Même l’enfant de l’œil se doutait bien qu’Ethel était la réelle décisionnaire ici. Et sa réponse, ils la connaissaient tous. Si l’ange comptait à nouveau se murer dans un flot de pensée, le pied de biche qui vint soutenir le menton de sa compagne eu l’effet d’un grand coup de poing dans son ventre, et cette sensation lui était bien sûr très familière. Elle pourrait attraper ce pied de biche. Le retourner contre son fier propriétaire. Il ne serait pas déçu du voyage, pour sûr. L’emplumée avait beau manquer de force, avec un objet pareil en main, elle ferait mouche, sans aucun doute. En tout cas, c’est ce que la vertueuse aurait pu faire si elle avait été plus courageuse. Enfin, pouvait-on vraiment parler de courage dans ce cas précis ? Le vice qui naissait en elle, ce sentiment aussi que naturel que primitif qui retournait son estomac, il aurait pu faire l’affaire, n’est-ce pas ?


Mais alors, cela reviendrait à emprunter les mêmes moyens dont usaient les enfants de l’œil sur son peuple. Battre le mal par le mal était une chose. Devenir le chasseur qui exterminerait le prédateur en était une autre. La jeune femme ne se retrouvait pas dans ce schéma. Ce n’était pas elle. Shanxi se sentait détachée de cette opportunité. Si elle choisissait d’arpenter ce chemin, la vertueuse se perdrait pour de bon, et ça elle le savait. L’ange le refusait. Elle préférait encore concilier ses émotions, pour que dans la finalité, la difficulté avec laquelle la jeune femme faisait face à son quotidien ne soit pas tout ce qui lui reste. En effet, Shanxi savait qu’elle ne pourrait jamais accepter ou outrepasser la situation telle qu’elle l’était, mais elle ne voulait pas non plus payer le prix fort pour changer ce quotidien, où il n’y avait aucune garantie. Les paroles du vil la sortirent soudainement de cette torpeur dans laquelle l’emplumée avait déjà beaucoup trop sombré. Une exception qui ne durerait qu’une nuit ? Le fait d’abandonner sa sœur à son geôlier au lever du soleil lui glaçait le sang. Elle ne pouvait pas rester plus longtemps, Shanxi le savait. D’autant plus que si l’idée de revoir sa comparse pourrait la séduire, cela n’entrait pas forcément en vigueur pour l’enfant de l’œil. Puis, encore une fois, elle n’était pas décisionnaire de ses faits et gestes. Cela dit, si la jeune femme pouvait ne serait-ce que les influencer de quelques manières que ce soit, peut-être pourrait-elle espérer revoir Helsinki. Pour l’heure, l’emplumée devait se concentrer sur la soirée, qui bien que riche en rebondissements, ne faisait que commencer. « Je ferais en sorte de parler plus. » Divertir ses hôtes était sûrement le premier pas vers son objectif. Puis, si cela pouvait éviter à sa compagne de prendre plus de coups, la jeune femme s’efforcerait alors d’être l’invitée la plus bavarde qu’Asborn ait pu recevoir sous son toit. Tout revenait à divertir l’enfant de l’œil finalement, mais différemment de comment elle avait pu le faire avec ses confrères.

975 mots.
Hmmm... Je suis partie loin moi. *o*
J'ai tellement envie de faire des câlins à Helsinki.
Pendant ce temps-là, Shanxi lutte pour ne pas arracher la vilaine tête d'Asborn.
Bon elle ne pourrait pas tuer une mouche, mais voilà. 8D

La jeune femme s’attardait un court instant sur sa compagne. Avec la quantité d’alcool qu’elle avait ingurgité, en prenant bien évidemment compte du milieu de vie des emplumés, cela tenait du miracle qu’Helsinki ne se soit pas effondrée. Peut-être qu’elle n’y avait pas échappé, et que leur soirée se finirait tout de même sur une mauvaise note, mais pour le moment, Shanxi devait veiller à ce que sa sœur conserve son intégrité physique. Pour se faire, ironiquement, il lui faudrait divertir son hôte et ne pas s’occuper de sa comparse. En effet, la captive craignait que cela n’aggrave la situation si elle venait à se préoccuper de l’état de la blonde. De ce fait, l’ange avait décidé de passer outre malgré son inquiétude, et de reporter entièrement son attention sur l’enfant de l’œil qui observait le manège de sa prisonnière. Ignorant les remontées dû à l’absorption de la liqueur, Shanxi essayait tant bien que mal de se concentrer sur son interlocuteur, et sur n’importe quel sujet de conversation qu’elle pourrait lancer pour détourner son attention de sa compagne. Ce n’était clairement pas chose aisée. Pour cause, le manque de nourriture et de sommeil lui faisaient l’effet d’une double consommation. Le fait qu’Asborn soit un démon n’aidait d’ailleurs pas non plus à la mettre à l’aise.


L’emplumée repensait alors aux propos que l’enfant de l’œil avait tenu un peu plus tôt. Pourquoi ne pas saisir cette perche pour commencer ? De toute manière, la jeune femme ne savait pas par où commencer, et le silence risquait de coûter cher à sa sœur. Elle n’avait pas le choix, en somme. Shanxi gonfla discrètement ses poumons d’air, avant de tout relâcher. « Pour répondre à votre question concernant ma propriétaire... » L’ange marqua une pause. Elle avait beau avoir passé un temps qui lui semblait inquantifiable entre les murs de sa prison, la captive ne se faisait toujours pas à son statut. Pourtant, lorsqu’elle l’avait mentionné un peu plus tôt, ce mot qui définissait cette situation qu’elle abhorrait lui était venu naturellement. Enfin, pour l’heure, ce n’était pas important. Helsinki. Voilà ce qui importait. Shanxi s’évertuerait à ne pas l’oublier. « Je n’ai certes pas à me plaindre, mais elle ne me fait pas rêver pour autant. Vous vous en doutez. » La vertueuse planta son regard dans celui de son interlocuteur. « J’imagine qu’elle n’est pas vraiment ce qu’elle semble être, mais si je devais m’intéresser à qui que ce soit, je préférais que cette personne soit de mon âge. » Ça avait le mérite d’être honnête, et elle ne croyait pas si bien dire.


« Quant aux miens… Eh bien, il faut dire que nous ne sommes pas vraiment à notre avantage, n’est-ce pas ? » Il fallait dire aussi que si certains pensaient les vertueux quelques peu coincés pour tout ce qui touchait au domaine de la séduction pure et dure, le contexte ne risquait pas de favoriser un tel comportement. « Il fut un temps où, néanmoins, je fantasmais, en quelques sortes, sur quelqu’un. » La jeune femme ne savait pas vraiment pourquoi elle avait décidé d’en parler. D’autant plus que le terme fantasme ne correspondait pas vraiment à ce qu’elle ressentait alors pour cet homme. Peut-être qu’au fond, l’ange espérait que le mentionner la sortirait de ce bourbier. Comme si cet homme arriverait, tel un chevalier, pour sauver sa princesse. Ce conte était loin de la réalité hélas, et Shanxi le savait.


Cela dit, en parler lui permis de s’échapper temporairement, tandis qu’elle se remémorait une conversation qu’elle avait eu avec ses frères lors d’une des nombreuses soirées qui animaient encore son esprit. Son aîné avait alors plaisanté au sujet des activités nocturnes que la jeune femme pouvait entretenir avec son conjoint. Ce soir-là, la magicienne qu’elle était avait habilement éludé la question, sans vraiment nier les propos de son frère. Voilà qu’à présent, la captive s’était engagé dans une conversation similaire, alors même qu’elle avait cherché à la fuir il y a longtemps. Le contexte ne s’y prêtait pourtant pas. Finalement, Shanxi aurait très bien pu répondre à la boutade de son frère, car si elle en était capable alors même qu’elle ne ressentait plus cette chaleur qui étreignait son être en leur présence, le faire autour d’un verre, alors que son cœur ne connaissait pas la peur, aurait été un jeu d’enfant.

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Helsinki saoule ? Ça va être drôle. 8D