Note hrp : ce rp se déroule avant l'arrivée de la nouvelle Avalon.

Caliel recracha doucement la fumée blanche et épaisse de la cigarette qu'il fumait. La pièce s'embauma d'un parfum fruité et étrange, douce fragance des drogues délirante que le Génie ajoutait à son tabac. Allongé en travers d'un vieux fauteuil, la tête dans le vide, il laissait libre cours à ses pensées, perdu dans les méandres de ses souvenirs et de ses projets. « Alors ? Ombrine ou moi ? » s'impatianta Aerith. Assise par terre à quelques pas de son frère, la douce demoiselle le scrutait d'un regard morne et sévère. Las, le Djinn tendit le bras. Du bout des doigts, il effleura les longs cheveux bleus de la Sirène. « Comment une créature aussi petite et insignifiante peut être aussi agaçante ? » souffla-t-il tout bas. « La question est simple. Réponds. » Il ferma les yeux, peu impressionné par les menances voilées de la jeune femme. « Si vous comptez mener un combat à mort pour déterminer qui pourra m'accompagner, je vous serai infiniment reconnaissant de livrer bataille hors de cette chambre. Ce costume m'a couté une fortune. » Aerith cligna des yeux. « Tu ne l'as même pas acheté.» - « Si je l'avais fais, je me serai ruiné.» - « Tu es un Prince. Je doute que tes finances soient à plaindre. » - « Tu m'agaces. » Lentement, Caliel se redressa. Muet, il contempla sa soeur avant de laisser ses mires céruléennes glisser sur la silhouette fine et élancée d'Ombrine, plantée dans l'encadrement d'une porte. Souriante, elle se contentait d'observer, l'air un peu moqueuse et amusée.« Prépare-toi, Ombrine. » L'intéressée hocha vivement la tête avant de tourner les talons, radieuse et enchantée. Aerith, les lèvres pincées, soupira. « Pourquoi elle ? » - « Je tiens à m'afficher, lors de cette soirée, avec une belle femme à mon bras. » La Sirène, les joues rouges, ne répondit rien. Elle croisa doucement les bras, ne bougeant pas d'un pouce jusqu'à ce que le Génie et l'Orine claquent la porte.

Dans la pénombre d'une ville sombre déambulaient quelques ombres. Vêtu de noir, Caliel avançait dans les ruelles. Un chapeau sombre dissimulait ses yeux. Accrochée à son bras, Ombrine souriait. Elegante dans sa robe de voiles rouges, elle était ravie du choix du Génie et ne se privait pas de savourer cette victoire sur la Sirène. « Où allons-nous ? » demanda-t-elle tout bas après de longues minutes de silence. « Là où les nobles et les bourgeois boivent jusqu'à l'ivresse, bien heureux de lancer leur or à tout va dans une démonstration de puissance. » - « Cela ne te ressemble pas. » - « Nous allons à une vente d'esclaves, Ombrine. » soupira Caliel, agacé de devoir s'expliquer. La révélation troubla la jeune femme qui, interdite, dévisageait son cavalier. « C'est une bla .. » Elle s'interrompit lorsqu'elle croisa le regard du Djinn. « Je ne pensais pas que tu étais de ce genre là. » - « Ton opinion ne m'intéresse pas. Cesse de jouer les sottes. Au moins, apprends à poser les bonnes questions. » Ombrine baissa la tête, à la fois vexée et honteuse. Rêveuse et impulsive, elle avait pour habitude de se laisser porter par le vent et de vivre selon ses humeurs. Loin des considérations et des manipulations, elle était une innocente entre de mauvaises mains. Appliquée, elle se mit à réfléchir selon ce qu'elle savait de son Maître, avant de demander, hésitante : « Qui cherches-tu à voir ? » - « A voir ou à avoir, telle est la question. » - « Alors j'ai raison ? Il y a quelqu'un, là-bas, pour qui tu portes un quelconque intérêt ? » Caliel ne répondit rien. Il ne désirait en révéler trop pour l'heure mais captive de chaînes et de barreaux, il y avait une jeune fille qu'il convoitait pour sa rareté. Il voulait la posséder. Il l'aurait, d'une manière ou d'une autre.

Une minable taverne du coin d'une rue. Une faible lueur s'échappait de son antre alcoolisée. Quelques ivrognes s'effondraient lâchement contre les tables, vociférant des inepties sans la moindre cohérence. Caliel, impassible, entraina Ombrine dans l'auberge miteuse sans pour autant accorder un regard à la plus petite de ses vermines. Froid et sec, il poussa la vieille porte du fond. Un colosse fumait un cigare en lisant un vieux livre. Le Génie lui glissa un morceau de papier dans les mains. D'un geste, l'autre ouvrit une trappe. C'est ainsi qu'ils entrèrent dans l'une des soirées sombres et privées d'Avalon, celles dont on ne voulait pas parler, celles qui ne devaient pas exister.