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 QUÊTE - L'homme qui entendait des voix [solo]

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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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◈ Parchemins usagés : 838
◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
◈ Âme(s) Soeur(s) : Mircella Rumblee
◈ Activité : Stratège
Ezechyel
Dim 05 Oct 2014, 00:14

    Aujourd’hui, ce jour allait être merveilleux et calme. Voici mon unique désir, prié par mon cœur ainsi que la jument, compagne de mon chemin vers une vie embellit par sa présence à elle seule, Atles. Quelques soient les événements, les surprise – bonne comme mauvaise – qui étaient le quotidien de mon destin, je n’avais nul intention de les laisser perturber ce jour spécial à mes yeux. Personne ni rien possédait l’autorisation à se mêlé à nous, jour ayant office de souvenir d’amitié entre homme et cheval. Un lien qui, toujours incompris des intellectuels parcourant les Terres, réunissait animaux et maître pour leur faire comprendre le besoin qu’il éprouve l’un envers son prochain. Un grand sentiment dont le fonctionnement ne s’obtenait qu’après de longues années aux côtés de son ami.


    Dans mon cas, elle était une amie précieuse, à l’importance sans précédent qui me soutenait fidèlement à chaque épreuve des jours. Aussi bien sur le point physique et psychologique, car elle m’aidait à maîtriser ce que moi-même était incapable de garder sous un contrôle parfait. Les yeux levés vers le voile bleu, tâché de ces nuages blancs, j’attendais son retour à mes côtés. De par mon regard, je la voyais déambuler dans ces plaines. Non pas avec ma vision mais avec mon esprit, grâce à un lien qui s’était forgé entre nous il y a de ça quelques semaines. Un pouvoir infini de l’âme, créé à partir d’amitié profonde et d’une confiance sans égal. Je la savais impatiente de me revoir. Sa fébrilité perceptible dans sa joie immense. Ses sentiments étaient comme les miens. Ma position idéale me permettait sans difficulté de scruter les moindres pensées qui la traversait. Nous pouvions aussi communiquer, puisque nous étions en mesure de parler par la télépathie. Rien que nous deux. Personne ne pouvait venir s’ajouter à nos conversations. Pourtant, je ne lui murmurais aucun mot, aucune parole. Je gardais le silence, ayant juste un sourire collé en permanence sur mes lèvres.


    Notre lien spirituel était encore faible, rien de ma connaissance ne pouvait le briser, mais je pouvais améliorer ceci, pour qu’il puisse être doté d’une puissance forte. Au point tel que nous arriverions à voir ce que l’autre voyait. Une vision à deux. Du partage complet entre de grands amis inséparables. « Je le pense aussi. » Mon sourire s’agrandit sur mon visage. Avait-elle écouté une seules de mes paroles lorsque nous nous étions séparés l’autre jour? Nous avions pourtant fait une promesse que je tenais réellement à respecter. Aucun bavardage n’était autorisé entre nous deux. Je n’avais pas formulé cette phrase comme un ordre. Par expérience avec Atles, je savais à quel point la liberté entretenait une importance particulière dans l’esprit de la jument sauvage. Je lui avais demandé ça comme une requête, une demande que ferait un ami à son fidèle compagnon de voyage. Ainsi, fallait-il que je crois que les requêtes soient elles aussi mal perçus par l’animal au pelage de feu? À moins que l’envie n’a été plus forte que la raison. Cette théorie me semblait plus juste, elle résonnait bien à mes oreilles. Avec ce que je connaissais d’Atles, rien ne m’étonnait que la promesse ait été rompue par simple caprice. L’envie est un défaut qui ne se guérit jamais. Puisque mes paroles n’avaient plus d’importance maintenant que la promesse était partie comme une feuille se mesurant à un coup de vent, aurais-je le courage de répondre à son appel?


    Je le voulais tellement. Je mordais d’envie de le faire, mais comme je l’ai cité plus tôt, l’envie est un défaut difficilement soignable. Il n’était pas le temps de me jeter à pieds joints dedans. Pourtant… briser les stupides mots que j’avais prononcés avait moins d’importance que d’entendre sa voix dans mon esprit et mon cœur. Mais notre lien devait se développer, car contrairement à ce que certains peuvent croire, communiquer par la pensée avec Atles me coûtait en magie et la magie, ce n’était pas l’un de ces talents dans lequel j’excellais. Depuis mon bas âge que je m’étais entraîné contre mon gré dans les duels à l’épée et l’arc. Mes parents m’avaient toujours conseillés cette voie, puisqu’ils n’avaient cessé de me répéter encore et encore que je ne devais pas être dépendant de mes pouvoirs. Savoir se débrouiller sans sort qui me faciliterait la tâche. Aujourd’hui, je ne me battais plus mais je continuais à croire ce qu’ils m’ont dit, utilisant uniquement mes pouvoirs quand il m’est nécessaire de les utiliser. C’était donc important pour moi – et pour elle je suppose -, de renforcer au mieux la télépathie animale qui nous liaient l’un à l’autre. Sauf que j’appréciai discuter avec Atles. Entendre sa voix m’emplissait d’un tel bonheur que j’avais tendance à abuser de ce don. « Alors fait-le. Parle-moi et tes désirs seront comblés. »


    Atles avait le don d’affaiblir toutes mes convictions, mais malheureusement pour elle, je ne céderais pas. Peut-être trouvait-elle les mots juste pour faire douter de mes choix et de mes actions sauf que, ce qu’elle ignorait, c’était qu’à force d’abuser ainsi de la télépathie, il m’arrivait fréquemment de m’épuiser inutilement. Mais je voulais que ces effets cessent bientôt. Dans mon esprit, je pouvais partager la moquerie qu’elle ressentait en ma personne. Croyait-elle gagné ce combat mental? La jument détestait perdre. La défaite n’était pas un terme qu’elle employait souvent. Donc, si je gagnais à ce petit jeu, sa fierté en prendrait un sacré coup dur. C’était un défi qu’elle m’envoyait, à savoir si ma volonté domptait mes envies ou si c’était l’inverse. Bien. Si c’était ainsi que se déroulait le début de ce jour, j’allai relever le challenge la tête haute. Je ne lui donnerais rien de ce qu’elle veut obtenir de ma part, aussi longtemps que cela me plaise. Je ressentais déjà l’énervement pointé dans le cœur de la jument, qui aussi déterminer que moi, n’en avait pas fini.


    Elle voulait me forcer à me faire parler, que ce soit juste un mot et la victoire serait à elle. « Tu sais, je suis en mesure de savoir ce que tu penses. Allez, parle! Je sais que tu en meures d’envie… » C’était juste. La vérité n’avait pas tardé à rejoindre l’esprit de l’animal, à ma grande frustration. Quoi de plus normal en fait, car les animaux étaient plus doués à la maîtrise de ce lien que les autres créatures. Il m’était donc très difficile de cacher quoique ce soit à la jument puisque nous partagions nos pensées et sentiments, mais elle, au vu de son talent inné pour ça, pouvait très bien omettre de me transmettre certaines de ses pensées. Tandis que moi vidait la quasi-totalité de mon énergie à lui parler, elle le faisait sans problème, même pas épuisé de parler dans ma tête pendant une heure. Alors que moi… une heure était le maximum que j’avais atteint jusqu’à présent. Depuis le début de la conversation actuelle, vingt minutes s’étaient écoulées et déjà, je commençais à ressentir les premiers effets du sommeil sur mon organisme. « Allez… Vas-y! Ne te gêne pas. » Elle continuait à me pousser. Très bien mais peu importe ce qu’elle me dirait, je ne céderais pas. Je conserverais le silence, sans répondre à une de ces paroles tentantes. « Si tu veux jouer ainsi… »


    La présence d’Atles se rapprochait de ma position à une vitesse anormale. Elle avait accéléré le rythme de sa course à travers les plaines vertes émeraude. Ce n’était qu’une question de seconde avant son arrivée surprenante à mes côtés. Je l’attendrais le temps qu’il faudra, sans jamais quitter ce perchoir de roche sur lequel je m’étais assis. À plusieurs reprises, la jument tenta de communiquer avec moi pour me faire cracher un mot en jouant sur mes faiblesses, avec un demi-succès. Une fois, elle réussit à me faire rire, mais ce rire fut bref et dura moins de trois secondes. C’était sa seule récompense pour l’instant mais dans la tête d’Atles, ce fut considéré comme une victoire à part entière. À mes yeux, cependant, ça égalait toujours un échec retentissant mais je m’abstins de lui envoyer cette pensée. J’étais peut-être débutant pour ce qui est de la télépathie animale en général, mais bloquer une de mes pensées étaient le minimum que je pouvais entreprendre. Malheureusement, comme elle, je n’eus guère de meilleures réussites et pendant plusieurs minutes, Atles se confina dans un mutisme profond, agrémenté de fausse colère qui tirait plus sa source de l’amusement infantile que de la haine. Elle ne changerait donc jamais. Cette âme d’enfant qu’elle possédait ajoutant sa touche de joie et de lumière à chaque jour passé. Même les plus tristes et moroses auquel j’ai assisté.


    Tout d’un coup, un pelage blanc vint voiler ma vision du ciel leu. Il dansait devant mes yeux, tel un fantôme immaculé provenant d’une illusion parfaite. Mais ce n’était pas un fantôme qui était en face de moi, mais Atles. Pour plus de précision, sa crinière. Perché devant moi, ses yeux bleus océans me dévisageaient avec espièglerie. Elle avait fini par arriver, impatiente de commencer notre journée. Satisfait de la voir aussi heureuse, je coupai notre télépathie et m’autorisa finalement de parler. « Alors Atles, prête pour une longue promenade? » Pour me prouver à quel point sa joie était grande, elle émit un hennissement fort et bruyant. Dans son langage du quotidien, ça signifiait un oui enthousiasme. C’était tout ce dont j’avais besoin pour être comblé. Elle avait donc oublié de me bouder pour avoir refusé catégoriquement de lui parler lorsque nous avions été en contact télépathique? Comment aurait-elle pu d’ailleurs? Sa joie était plus forte que son amertume. Même moi je ne m’en souciais plus, le présent ayant une place d’honneur à l’inverse du passé. Par réflexe et habitude, je passai ma main dans son poil roux, en lui proposant différente activités que nous pourrions faire ensemble.


    C’était bête d’avoir posé la question puisque la réponse était une évidence mais nous ne savions jamais : peut-être qu’Atles aurait été tenté par autre chose que la course mais non. Elle voulait courir, comme à chaque fois que je lui posais la question « qu’est-ce qu’on fait? ». Cependant, au programme, il eut une petite nouveauté qui me prit par une surprise complète. Rétablissant notre lien, Atles me demanda ceci : « Ça te tenterait de monter son mon dos? » Mes sourcils se haussèrent, incapable d’avaler ce que je venais d’entendre. Était-ce vraiment une proposition pour… embarquer sur son dos? Comme un cavalier et son cheval? Non… c’était impossible. Jamais Atles n’aurait proposé quelque chose d’aussi grotesque et improbable. Même quand elle était malade, jamais personne n’avait pu avoir l’honneur de l’utiliser comme une monture, moi faisant pas exception à cette règle, du moins, pas avant aujourd’hui. Devais-je être inquiet ou… « Est-ce que tu es malade? » On ne savait jamais, je devais m’assurer que tout allait bien avec elle. Je ne me pardonnerais jamais au cas où une maladie l’avait atteinte sans que je m’en rende compte. Atles hennit avec une large pointe d’amusement. « Bien sûr que non! Je vais parfaitement bien. Allez, monte! »


    Y avait-il un piège là-dedans? Je ne crois pas, car son ton de voix était tout ce qu’il y a de plus sérieux. Au final, ma curiosité écrasa toutes mes questions et, d’abord avec réticence, agrippa doucement son cou. Je me propulsai à l’aide de mes bras et je me hissai sur le dos de la jument qui s’était penchée pour faciliter mon travail. Assis, ma vision était soudainement plus large qu’à l’habitude. Aussi, le vent frappait avec plus de force ici que sur le sol, debout sur mes deux pieds. « Atles… » « Tiens-toi bien! C’est parti!. » Elle se mit à courir sur les plaines, à contre sens du vent.


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Ezechyel
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Ezechyel
Dim 05 Oct 2014, 00:18

    Sa crinière blanche me fouettait le visage et embrouillait ma vue. Le vent puissant me bouchait les oreilles, je n’entendais presque rien. Ainsi, c’était les sensations que ressentais tous cavaliers lorsqu’ils montaient sur le dos de leur fière monture? Sans aucun doute possible, c’était identique. C’était simplement… magnifique, à la limite de magique. Même avec ces deux adjectifs il m’était difficile de décrire ce que je sentais présentement. C’était juste indescriptible. Magique et magnifique sonnaient ternes dans ma tête. Trop ternes. Mon cœur était à plusieurs cases au-dessus de ces mots; c’était… merveilleux. La grande vitesse de la jument me faisait frémir de bonheur ainsi que de joie. Être un de ces animaux puissants et rapides… s’était presque comme un rêve à atteindre, un but que je réussirais à avoir, peu importait les difficultés qui se dresseraient sur mon passage. Les paysages défilaient à une vitesse folle, si vites que j’en avais presque le tournis. Le vert émeraude de ces sols m’éblouissaient comme jamais auparavant. Normal, puisque je n’avais jamais eu l’honneur d’embarquer sur le dos d’Atles. Jamais avec mes propres jambes j’aurais pu assister à ce genre de spectacle proche de l’irréel puisque j’étais incapable d’atteindre des vitesses aussi vives. Je couchai ma tête sur la crinière de la jument. Ce que je l’adorais. Ce que j’aimais Atles.


    À chaque moment passé ensemble, elle m’offrait des sensations que je n’avais jamais goûtées avant. Elle me faisait découvrir un nouveau monde, une nouvelle façon de voir les choses. Que la vie n’était pas seulement faite de ces maux qui rongent les Terre depuis des siècles, mais qu’à travers la misère, il y avait aussi de la joie. Être avec Atles me faisait oublier les dures épreuves que la vie dressait sur le chemin de tous. Les Terres d’Émeraudes étaient si jolies, une beauté de la nature. Les couleurs étaient plus éclatante, les brises plus fraîche. J’appréciais énormément ce que je vivais actuellement. Faite en sorte qu’il se dure éternellement, faite en sorte qu’il ne trouve pas de fin à cette course bien plaisante.


    Le soleil m’envoyait toute sa chaleur. Ses rayons de lumières pur réchauffaient mon corps ravagé par les fortes bourrasques de vent. L’astre du jour illuminait ces plaines vertes, ajoutant plus de beauté qu’à leur habitude. Il m’ajoutait toujours une touche de beau à une scène ravissante. Il embellissait la nature déjà si belle, transformant le vert en vert époustouflant, inoubliable. C’était une perfection, comme la lune. Un astre qui lui, brille uniquement de nuit, rassurant les pauvres enfants effrayés par les histoires de montres de leur parent. Mon cœur battait au rythme de la sensation de liberté qui me parcourait de la tête jusqu’au pied.


    Une parcelle de mon esprit se rappelait désormais que le monde n’avait pas été forgé uniquement par le sang et la haine. La colère et la cruauté. Il y avait aussi le plaisir et la joie. Le sourire et le bonheur. Qui a eu quatre créaient ensemble les doux souvenirs lointains. Atles avait eu raison de me proposer de monter sur son dos, quoique ma surprise n’ait toujours pas été étanchée. Ça me dégageait de ma tête tous les maux qui me parcourait et ce, en un seul coup de vent. Un seul, vous imaginez? Qu’il en faut de si peu pour parvenir à rendre heureux une personne telle que moi? Notre course effrénée se poursuivit longtemps, très longtemps. Au point que par trois occasions, notre décor changea. La première fois, je remarquai bien que le sol vert se faisait de plus en plus rare. Le vent soufflait plus fort aussi et la baisse de température était évidente mais il n’en restait pas moins que le paysage était toujours aussi beau, saint et unique. Des montagnes se dessinaient au loin et devant nos yeux, après avoir gravis une haute colline de pierre, une rivière apparue.


    De ma position, j’étais quand même en mesure de dire que l’eau était belle, transparente. Sans aucune impureté en son seuil. Elle s’écoulait tranquillement, à l’abri de la pollution des villes. Comme pour envoyer un message, pour montrer que, peu importe ce que les hommes semblent croire, la nature reste la principale force qui régit ce monde. Un sourire apparu sur mes lèvres à sa vue. À force de nous rapprocher de la source d’eau, le son d’une chute se distinguait parmi la mélodie des lieux. Une cascade que j’imaginais cristalline car je ne pouvais la voir, qui me berçait doucement, éteignant la flamme d’énergie que j’avais accumulée à notre passage sur les Terres d’Émeraude. Une berceuse qui raviva de magnifiques souvenirs, de sensations jusqu’à lors prise dans les tréfonds de mon esprit. C’était une belle mélodie, un exemple parfait des œuvres d’art produit par la nature elle-même. Aucuns de ces instruments créer par l’homme n’égalait ce que j’entendais actuellement. Cela était le vrai visage que devrait afficher ce monde. Si au moins c’était réellement le cas… Les ennuis et les problèmes n’auraient jamais existé et ces Terres auraient pu être en paix. Sauf que ce n’était qu’une illusion. Le présent était ce qu’il était maintenant. Le passé ne pouvait plus être réécrit. Alors, il fallait changer le présent pour que le futur en soit hautement récompensé.


    Maintenant, au cœur de mon âme fébrile, le temps n’était plus maître de ses actions. Il n’avait aucune emprise sur Atles et moi, incapable de nous arrêter, incapable de rompre ce que nous vivions. Nous ne faisions que courir, uniquement guidé par l’instinct sauvage et la musique produite par cette rivière cristalline et pure. Nous étions seuls. Seuls à parcourir un chemin qui nous mènerait là où bon nous semble. Le destin? Il n’avait malheureusement plus de pouvoir. Cette fois, c’était le hasard et la chance qui avait le contrôle sur nos corps et nos esprits en ébullition. La nature était la seule bienvenue dans notre monde. Ses merveilles ajoutaient plus de plaisir dans une course comme la nôtre. J’étais comme hypnotisé. Je voyais les montagnes sans réellement les voir. Mon âme était plongée dans un autre monde et alors, ce fut une de ces raisons pour laquelle je remarquai à peine notre traversé sur un monticule naturel de pierre, qui nous mena de l’autre côté du rivage cristallin. Je ne vis pas non plus qu’au fil de des heures écoulées, l’ambiance se métamorphosait, devenant soudainement plus sombre et peu rassurante.


    Ce fut entre autre grâce à la vision de cette forêt et par la presque totale disparition du soleil que mes yeux s’ouvrirent de nouveau dans la réalité. Autour de nous, c’était étrangement silencieux. Aucun chant d’oiseaux, aucune présence de ville ou d’activités humaines dans le coin. Rien du tout. L’air me semblait maintenant plus lourd et ténébreux, non pas à cause que les derniers rayons de l’astre de lumière allaient se cacher derrière les montagnes mais bien parce que les bois qui se dressaient devant nous me donnèrent la chair de poule. J’avais l’impression de connaître cette forêt, sans jamais y être venu une seule fois de toute ma vie… Mais oui… c’était elle. Je la reconnaissais, d’après les descriptions de mes parents qui remontent à plusieurs décennies en arrière, certes, mais qui n’eurent pas l’effet de me rassurer pour autant. Ce lieu était comme l’égal d’une ville fantôme; une ancienne cité qui, pourtant prospère à son apogée, disparaissaient sans raison connue et qui finissait pas sombrer dans l’oubli total. À une simple différence : les villes fantômes restaient le plus souvent dans l’oubli, les gens ne sachant même pas qu’une telle cité a vécu autrefois. Mais cette forêt, aussi vide et silencieuse de ces villes oubliées, était incapable de sortir de la tête des gens qui s’y aventurait ou qui entendait les nombreuses rumeurs et histoires liés à son sujet.


    La Forêt des Murmures, un lieu dangereux où les arbres semblaient possédés une volonté qui leur était propre, peut-être animé par une magie noire puissante ou bien par un phénomène naturel. Je tirai doucement la crinière d’Atles, geste ayant pour but de l’arrêter dans sa course. La jument compris immédiatement le message. Elle s’arrêta proche de quelque chose qui ressemblait à un village abandonné et j’en profitai pour quitter son dos et remettre mes deux pieds sur le sol. Atles poussa un hennissement qui j’eus aucune difficulté à savoir ce qu’il disait. Elle se questionnait sur les raisons de mon choix, c’était évident. Je levais les yeux vers son visage, un peu surpris qu’elle ne connaisse pas cette forêt. C’est vrai que je ne lui en avais jamais parlé avant, alors je suppose qu’il est temps qu’elle sache ce que cette forêt représentait.


    Ce que j’allais lui dire ne serait peut-être pas une entière vérité, les uniques connaissances que j’avais ayant été récolté parmi les rumeurs et les mythes que m’avaient conté mes parents lorsque j’étais encore qu’un enfant inconscient. « Nous sommes à la frontière de la Forêt des Murmures. Cet endroit… il est dangereux. Il serait plus prudent que nous nous n’enfoncions pas davantage. » La jument se redressa, sans doute pour me prouver qu’elle n’avait pas peur de ce qui se trouvait au cœur de ces bois. Je souris, content de voir autant de courage rassemblé dans le cœur de cet animal. J’étais plutôt rassuré de la savoir à mes côtés, même si nous nous trouvions dans une place qui ne me plaisait pas énormément.


    Je commençai à la caresser, plus par habitude que pour la réconforter, jusqu’à ce qu’une voix jaillissant derrière mon dos me fasse sursauter. « Excusez-moi. Puis-je vous demandez quelque chose? C’est très important. » C’était le son d’une voix purement féminine, brisé par des sanglots. Atles, paniqué, se mit à hennir avec force, frappant le sol avec ses sabots. Je lui pris le museau entre mes deux mains et lui chuchota des mots doux pour qu’elle puisse se calmer. Elle cessa de faire du bruit mais recula de plusieurs pas, gardant une distance respectable entre elle et la nouvelle venue. Je me retournai tranquillement et immédiatement, tombai face à face avec une jeune femme.


    Elle avait de longs cheveux blonds, qui contrastaient avec son teint caramel et des larges yeux mauves perlé de larmes. Elle était jolie, mais avec son expression de profonde tristesse, ses yeux rougis à force de pleurer et ses cheveux blonds en bataille gâchait l’apparence de son visage. Même sa robe bleue, qui était magnifique, avait subis des représailles à cause de cette femme qui ne prenait pas soin d’elle. Ça me faisait mal de devoir laisser une personne en détresse dans cet état, mais je m’étais dit que je n’aiderais personne en raison de cette journée importante à mes yeux. « Désolé… je n’ai pas le temps. J’ai autre chose de prévu donc… » La femme se mit à pleurer de plus belle et au son de ses larmes, un homme apparu derrière elle, en lui posant une main affectueuse sur l’épaule. Son visage à lui aussi était ravagé par une tristesse sans précédent et tentait de rassurer sa femme du mieux qu’il pouvait. Son regard se dirigea vers mes yeux. « S’il vous plaît… prenez au moins la peine d’écouter ce que nous avons à dire. » Je fus incapable de résister plus longtemps. Voir autant de tristesse dans le cœur de ces deux personnes… c’était insupportable. Et puis… le soleil s’était déjà couché, donc je pouvais presque dire que la journée était finie non? « D’accord, dite-moi tout. Quel est le problème? »


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Ezechyel
Dim 05 Oct 2014, 20:39

    Pour la dernière fois de la journée mémorable, la lumière en provenance de cet astre qui nous éclaire le jour, atteignit le visage de cette femme éplorée, ajoutant à une scène déjà si douloureuse, sa touche de drame et de tristesse pour laisser place à son cousin la lune, astre de la nuit et des rêves. Voir cela m’a transpercé le cœur, ça m’a brisé en millions de petits morceaux. Le couple ne méritait rien de ce qu’il ressentait. Il n’avait pas à souffrir à ce point, ce n’était guère la vie qu’il devait mener. Leur présent était dur ; ils n’avaient pourtant rien causé de mal et même en ayant conscience de cela, au contact direct de leur yeux perlés de ces larmes translucide faisait ressortir cette horrible émotion de ces gens qui croyaient portés toutes les souffrances du monde sur leurs pauvres épaules, pourtant si instable et peu forte. Je m’avais donc fait comme devoir de les aider à se sortir de ces ténèbres, aussi bien que je le pouvais. Je devais leur faire comprendre un concept important : qu’ils n’étaient pas seuls à conserver de la douleur dans leurs âmes tourmentées. À la recherche d’une aide qui, après l’avoir cherché à maintes reprises, ont retrouvé que du vide et encore plus de tristesse en retour à leurs efforts.


    À leurs yeux emplis de cette souffrance, je m’étais transformé en bouée de sauvetage, qui leur offrait enfin l’occasion tant attendu d’étancher leur immense douleur. Une lumière bénie, proche de la sainteté, qui se frayait un chemin dans l’Univers d’ombre qui leur était tombée sur leur couple. Que je devinais sans problème heureux et prospère lors d’une époque qu’ils croyaient tous les deux révolus depuis que la souffrance c’était créer un passage dans leur vie. Tous ses sentiments, toutes ses pensées… ils m’étaient accessibles juste en croisant leur regard sombre. À la seconde où je leur avais tendu ma main, proposé une aide qu’ils ne s’attendaient pas à avoir, la femme a essuyé ses larmes. Avec la manche de sa jolie robe bleue, elle a voulu me prouver qu’elle était forte, qu’elle ne pleurerait plus. Son mari aussi à senti l’espoir pondre dans son cœur, car un sourire, certes très discret, s’est dessiné sur la commissure de ses lèvres. Je leur avais redonné un sentiment qu’ils avaient oublié depuis longtemps et j’en étais heureux.


    Au cours de mon existence dans ce monde, j’avais commis beaucoup d’erreur. En y repensant bien, dans le passé de ma vie, je m’étais promis de ne jamais intervenir d’une manière ou d’une autre dans la vie de gens comme eux, à cause d’un incident qui m’avait fait croire que je causais plus de tort que de bien à mon entourage proche. Les décennies avaient passées et dans les forêts que j’avais explorées, j’avais vu plusieurs de ces aventuriers incapables de retrouver la route vers leur maison dans l’immensité de la verdure. J’avais aperçu nombre de ces enfants ayant fugués, criant famine, criant avoir besoin d’un réconfort familial qu’ils avaient abandonnés pour ensuite le regretter amèrement. J’avais assisté à des tragédies qui se déroulaient dans ces bois, mais je ne suis jamais venu pour aider toutes ses pauvres personnes qui en avaient vraiment besoin. Je les avais observés, entrain de tendre leur bras à la mort, embrasser les lèvres de la faucheuses et la suivre dans un monde nouveau, loin des maux de ces Terres.


    À chaque vision de ces morts, ce même serrement dans ma poitrine m’avait fait mal. Si mal, au point que l’armure de glace que j’avais formée dans mon cœur craque, brisé par ma promesse de rester seul, sans offrir quoique ce soit aux autres et mon envie irrépressible de soutenir des innocents. Ma vision du monde s’était vu modifier, mon but avait changé. Maintenant, mon objectif dans la vie était la création d’un monde meilleur, où chaque individu le peuplant n’aurait pas besoin de souffrir, d’être triste. Ce rêve était aux frontières de l’impossible, proche de l’idée d’un rêveur fou, d’une illusion. J’étais parfaitement conscient que ce rêve était voué à l’échec, mais je devais faire de mon mieux pour, à la limite, le transformé un peu, changer la vision des gens. Car aussi longtemps que les hommes vivent sur les Terres, la douleur et ces maux l’accompagnant ne quitterait jamais leur quotidien.


    Présentement, je n’avais pas accomplis de grands exploits dignes d’un héros d’un livre. Uniquement de petits geste par ici et par là, ayant comme résultat de redonner le sourire à ceux que j’aidais. Ça me faisait plaisir de rendre les gens heureux. C’était un pas vers un avenir plus en paix mais beaucoup de chemin restait à parcourir avant que je puisse poser un trait sur ce rêve pour m’en créer un nouveau. Chaque action, aussi petites soient-elles, avait un impact sur la vie de ces gens. L’impact dépendait beaucoup des personnes aidées mais au final, chaque un apportait sa dose de joie à un individu ou un groupe d’individu. Comme ce couple, qui vivait un événement tragique de leur vie. Qui souffrait depuis trop longtemps, qui se changeait presque en fardeau. Je voulais les aider pour leur donner ce qu’ils n’ont pas eus : de la joie, du bonheur et surtout de l’espoir. Car l’espoir faisait vivre les gens, elle leur offrait une raison de continuer à aller vers l’avenir, de les convaincre à poursuivre leur rêve.


    Ce fut grâce à cela qu’une promesse se grava dans ma tête. Comme une marque au fer blanc qui ne s’effacera jamais avant d’avoir combler mes désirs. « Alors, que s’est-il passé? »[i] Le mari et sa femme se jetèrent un regard, qui perdura pendant de nombreuses secondes. Ils ignoraient comment venir à aborder le sujet. Peut-être que leur demande était ce qui les a empêcher pendant si longtemps d’obtenir l’aide qu’ils voulaient. Ils avaient sans doute peur que je réagisse comme ceux qui étaient passés avant moi : que je fuis. Un sourire fit son apparition sur mon visage. Je voulais les rassurer, leur faire comprendre qu’ils pouvaient me faire amplement confiance. J’étais ici pour les aider, non pas pour leur causer plus de maux de tête et de pleurs au cours de la nuit. Le silence qui régnait entre nous tous était interrompu par la respiration forte d’Atles. Au bout d’une minute où personne ne pipa un mot, la femme finit par prendre la parole en premier, la voix tremblante par ses émotions. [i]« C’est… C’est à propos de mon… notre fils. Il est parti… Parti loin… et il n’est jamais revenu… » La jeune dame cacha son visage entre ses paumes et se remit à pleurer, brisant son image de femme forte. Ses cris résonnaient dans la forêt comme une plainte dramatique dans une pièce de théâtre.


    Ses sanglots furent si violent qu’elle faillit tomber à la renverse si son mari n’avait pas pris l’initiative de la rattraper avant qu’elle chute. Il la serra entre ses deux bras et lui offrir le confort et le soutien de son corps pour cesser ses larmes qui coulaient sans plus finir. Je n’avais pas tout compris de ces explications à son problème : son fil était parti? Où, quand, pourquoi? J’étais perdu. La tristesse de la femme était si intense que ces paroles en perdaient tout leur sens. Son mari leva les yeux vers moi. Il allait continuer ce que son âme sœur avait été incapable d’accomplir jusqu’au bout. « Ce qu’elle a voulu dire c’est que notre fils est parti dans la Forêt des Murmures et il n’en ait jamais revenu. Nous sommes vraiment inquiets pour lui, pourtant, il connait tous les risques qu’il court en y allant! » Quoi? C’était la raison pour laquelle ce couple était si triste? Leur fils s’était aventuré dans cette forêt? Il avait réellement osé y aller, en ayant pleinement conscience des risques qu’il parcourait? Par pur respect envers ses deux parents, je gardai toutes mes pensées pour moi uniquement.


    Parmi tous les délires classés « les plus idiots de ce monde », il y avait dans le top cinq l’exploration de la Forêt des Murmures. Ces bois n’étaient pas comme les autres : ils étaient dotés d’une volonté qui lui était propre. La forêt faisait ce qu’elle voulait, jouant des tours sordides à tous ceux qui la traversait. Seuls deux catégories de gens osaient aller dedans : ceux qui ignoraient totalement son existence et les légendes qui l’accompagnaient et les aventuriers stupides qui croyaient assouvir leur curiosité et vaincre leur peur. Pour les non connaissant, je les pardonnais sans problème d’y être allé, car ils croyaient avoir affaire à une forêt ordinaire, pas très différentes des autres. Mais pour ceux qui y allait en sachant tous les risques et les dangers… ils étaient juste stupides. Ou fous. Il n’y avait rien d’amusant à aller dans une forêt comme celle-ci : trompeuse, avec des bêtes féroces derrière chaque arbre. Pour la majorité des cas, c’était la mort qui attendait les intrépides. Ça me peine de songer à ça, mais je crois bien que ce couple doive se rendre à l’évidence : Leur fils était sans doute mort.


    Perdu et incapable de se nourrir, il avait rendu l’âme au pied d’un des arbres ou bien, pour une mort plus tragique, s’était fait dévorer par les loups. Une attitude très pessimiste, je sais, mais j’étais aussi réaliste : c’était la théorie qui contenait le plus de sens à mes oreilles. Je savais bien que c’était leur enfant, mais il était toujours temps d’ouvrir les yeux et briser une illusion. « Je sais que c’est beaucoup demandé mais… nous vous demandons d’aller retrouver notre fils dans la forêt. Il… il n’avait plus toute sa tête lors de son départ et nous craignions que sa folie est finie par le condamner. Mais… nous ne sommes pas encore prêts à faire notre deuil, pas avant d’avoir la preuve de son décès. » Ainsi, ils ne voulaient pas avouer leur garçon mort sans une solide preuve. Ils voulaient que moi, aille retrouver son cadavre dans la Forêt des Murmures? Ce qu’ils me demandaient n’était pas si simple que ça. La forêt était dangereuse et si je prenais le risque d’y aller, les chances que je finisse comme leur fils étaient grandes. Trop grande. Donc en gros, ça me donnait une bonne raison de refuser leur proposition. Ce n’était pas trop étonnant que personne jusqu’à présent n’aille accepter leur requête.


    Sauf que moi, j’avais encore de la difficulté à faire un choix. J’étais tiraillé entre ma propre peur de cette forêt et mon désir de vouloir les aider. Ce couple était si triste. Je les comprenais de ne pas vouloir faire le deuil de leur enfant sans qu’il soit sûr qu’il était bien mort. C’était tous les deux de bons parents, qui aimaient leur fils de tout leur cœur. Je ne pouvais pas refuser, j’en étais incapable.


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Ezechyel
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Ezechyel
Dim 05 Oct 2014, 20:40

    Je devais ravaler la peur qui me traversait à la vision de ces bois. Je devais me montrer courageux. C’était à moi de leur fournir de l’espoir de revoir leur fils. Ou du moins, leur permettre de faire leur deuil sans que leur conscience leur rappelle que leur enfant n’était peut-être pas mort. Qu’il attendait la venue de ses parents dans les bois, seuls. Je savais parfaitement dans quelle situation ils étaient. Je pris une grande respiration, sachant que ma décision serait significative dans leur cœur et leur esprit en tourmente. « La disparition de votre fils remonte à combien de jours? »

    L’espoir vint illuminer les yeux de ces deux braves gens, qui redressèrent la tête. Le poids qui pesait sur leur épaule venait d’être alléger par une simple phrase. Une seule phrase, qui représentait beaucoup d’importance dans leurs vies, dans leur futur. À leurs oreilles, c’était presque comme si je venais d’accepter de les aider. Même si je n’avais pas encore dit un oui, même si ma tête ne savait pas où elle allait en prenant ces décisions. « Tu ne comptes pas accepter? Ežechyel! Promets-moi que tu diras non. » S’il te plait Atles… N’en rajoute pas trop, c’est assez difficile comme ça… Elle savait pourtant quel genre d’homme j’étais. Elle savait que ce n’était qu’une question de temps, de minute avant que j’accepte de leur venir en aide. Ils en avaient terriblement besoin. Je leur avais redonnés de l’espoir. Je ne voulais pas briser les doux sentiments que j’avais fait éclore de leur cœur respectif. J’étais le seul à pouvoir alimenter leur espoir de revoir à nouveau le visage de leur enfant pour qu’ils puissent sourire à nouveau. Pour qu’ils soient heureux. Je n’avais pas le choix. Je ne pouvais pas dire non. J’étais incapable de dire non. Je devais les aider, peu importe le prix que cette action allait avoir dans mon destin.

    « Tu peux refuser Ežechyel. Tu n’es pas forcé de dire oui. C’est ta vie, c’est tes choix. » Atles… Pour la jument, ces personnes n’avaient pas besoin d’être aidé. Elle voulait que je les abandonne pour que nous puissions de nouveau passer la journée ensemble, comme je lui avais promis. Mais les événements actuels remettaient en question mes paroles. Quand des gens me demandaient de les aider, je devais le faire et, ce, le cheval le comprenait. N’était-ce pas l’un de mes rêves de changer ce monde de souffrance pour qu’il soit meilleur dans le futur? Pour cause à mes ambitions, j’allais devoir changer tous mes plans. Avec ou sans l’accord d’Atles. J’espérais sincèrement qu’elle comprenne mon choix. En utilisant notre télépathie, je lui envoyai ma réponse. Ça allait lui déplaire, mais elle avait besoin d’être fixé maintenant. « Je suis désolé Atles. Je ne peux pas refuser. Je vais les aider. » Un mélange de plusieurs émotions vinrent perturber le cœur de la jument sauvage, mais malgré ces nombreux sentiments, je pus comprendre qu’elle n’était pas rassurée par les décisions que je prenais. « Tu sais, tu ne seras jamais capable d’aider tout le monde. Parfois, il va falloir que tu prennes une décision, même si cela risque de te faire mal. Ce que ce couple vit est malheureux, mais ne tente pas de te tuer juste parce que tu voulais bien faire. »

    Que des paroles emplis d’une immense sagesse. J’ignorais totalement qu’Atles pouvait faire ce genre de réflexion qui posait un doute dans mon cœur. Elle s’inquiétait simplement pour moi, pour ma vie. Ce qu’elle disait était vrai : je ne pouvais pas aider tout le monde. C’était hors de mes moyens. Un jour viendrait sans doute où je serai forcé de prendre un choix qui me déplaisait, mais qui soutiendrait ce pourquoi je suis encore en vie. Aujourd’hui en était un exemple : si j’acceptais de venir en aide au couple, mes chances que mon périple devienne un voyage à sens unique étaient plus grandes que celles qui me permettraient de revenir en vie et cela, sans même être sûr que leur fils était encore dans le monde des vivants. Je serais les poings. La vie était si compliquée que c’en devenait réellement frustrant. Chaque choix devait être calculé au centième près, mais moi, mon principal problème, était mon incapacité à obtenir une réponse. « Atles, je ne te forcerais pas à me suivre. Pars si tu en as envie mais moi, je vais aller dans cette Forêt. »

    Une vague d’indignation en provenance du cœur d’Atles me frappa de plein fouet. Elle n’était pas contente du tout que je lui propose de partir. « Jamais je ne t’abandonnerais, même si tes choix me mettent en danger aussi. Je viens avec toi. » La loyauté de la jument me touchait énormément. J’avais presque les larmes aux yeux quand elle a prononcé ces mots. Je lui serais éternellement reconnaissant des sacrifices qu’elle prenait juste pour me suivre où j’irai. Parfois, je regrettais quasiment qu’elle m’apprécie avec autant d’ardeur. « Merci Atles. »


    « Cela fait environs trois jours depuis qu’il est parti explorer cette forêt. Nous avons demandé à un grand nombre de personne d’aller le rechercher mais tous ont refusé. Vous êtes le premier à ne pas être parti à la seconde où nous avons prononcé le nom « Forêt des Murmures. » Je sais que nous vous en demandons beaucoup mais nous acceptons toutes les preuves : un objet personnel, un de ses membres ou même son corps. Tous! Juste pour ne pas nous faire de faux espoir… » La dernière partie de ses paroles me choqua beaucoup. Ils n’étaient pas sérieux en disant cela? Un membre ou un corps? J’avouais avoir songé que leur fils était sans doute mort, que la Forêt ne lui avait donné aucune pitié mais de là à ce que ses propres parents veuille que je rapporte un corps? C’était leur propre enfant; leur chair et leur sang. Les autres pouvaient très bien avoir une réticence à l’idée de retrouver un gars qui avait posé les pieds dans cette forêt et pouvait perdre espoir de le retrouver un jour, mais pas ses propres parents! Les parents n’abandonneraient jamais l’idée de revoir leur enfant. Ils croiraient sans hésitation que leur fils, à défaut qu’il aille bien, soit encore en vie. Ce couple n’avait aucun droit de dire des choses aussi horrible. Il devait rester optimiste, garder tout espoir, aussi mince soit-il, de revoir encore une fois le sourire de leur enfant. J’avais bien l’intention de leur faire rappeler ce que c’était, être un véritable parent aimant. « Non, je ne vais pas vous le retrouver mort. Je vais vous le trouver en vie, revenir ici avec lui et ce, en ayant conservé tous ses membres. Il n’y aura aucun bras, aucune jambe et aucun cadavre. À mon retour, il n’y aura que moi et votre fils. »

    La femme de ce couple quitta le confort de l’étreinte de son mari et se passa une main dans ses cheveux hirsutes. Elle redressa sa posture. Son dos était désormais bien droit et essuya de nouveau son visage couvert de larmes. Dès que sa manche cessa de me cacher son visage, je pus distinguer un sourire. Un vrai sourire. Pas triste ni morose mais un sourire de joie et d’espoir. Ça m’a fait chaud au cœur. Elle était heureuse que quelqu’un porte autant d’espoir à l’idée de trouver leur enfant en vie. Je lui renvoyai son sourire. « Je vous serai éternellement reconnaissante si vous parvenez à le ramener en vie. » Mon objectif était dépassé. J’avais fait plus que de leur redonner de l’espoir; je les avais guidés vers la voie qui pouvait enfin leur faire croire que leur fils était peut-être encore en vie. C’était merveilleux de voir à quel point les mots et les paroles, aussi anodins soient-ils, puissent de nouveau apporter de la joie dans les cœurs de tristesse. « Avant que vous partiez, j’aimerais bien connaître votre nom. »

    Mon sourire s’élargit davantage. À chaque fois que j’acceptais une offre pour aider les gens, ils finissaient toujours par me demander mon nom. Je leur répondais, bien sûr, mais c’était assez amusant car parfois, eux-mêmes oubliaient de se présenter à moi. « Je m’appelle Ežechyel, celui qui ramènera votre fils à vos côtés. » J’étais heureux de mes progrès dans les dialogues. Puisqu’avant, je m’étais reclus en solitaire, je n’avais jamais pratiqué mes manières de parler, alors il m’arrivait à certaines occasions d’être maladroit dans mes paroles, mais j’étais assez fier de ce que je venais de dire. En plus, cela fit sourire l’homme, qui me souhaita bonne chance dans mon périple. « Nous vous attendrons ici, mais par amabilité de vous être présenter à nous : Je m’appelle Willian et voici ma femme Aryel. » Je leur souris pour une dernière fois et je leur tournai le dos pour aller rejoindre Atles, qui s’était tenue à distance de ces deux personnes.

    Pendant que moi et Atles marchions dans les bois, je repensais à ce que Willian m’avait dit. Ce qu’il ignorait sans doute, c’était que je n’étais pas la bonne personne à qui souhaiter bonne chance. C’était plutôt à leur fils perdu quelque part dans la Forêt des Murmures à qui la chance devait être présente. Tout le temps que nous avions passé à parler, leur fils devait lutter de toutes ses forces contre les caprices de ces bois pour se maintenir en vie. En sachant cela, ça m’a convaincu d’accélérer la cadence de marche. Cette action aurait pu nous permettre, à moi et Atles, de pouvoir retrouver en moins de temps ce garçon. Malheureusement, quand nous sommes dans la Forêt des Murmures, courir ne servirait pas à grand-chose. À plusieurs reprises, je remarquai plusieurs arbres en train de bouger et certains nous bloquèrent tout simplement notre route, comme pour nous empêcher d’emprunter telle ou telle direction. C’en devenait franchement énervant et ça, c’était sans compter les nombreux hurlements d’animaux sauvages plus ou moins à proximité de notre position qui nous força à dévirer notre route. À croire que ces bois ne voulaient pas que nous puissions retrouver le fils de Willian et Aryel.

    Nous eûmes même le droit à une attaque surprise d’une sorte de gros puma gris, qui visait sans aucun doute possible Atles. Pour les prédateurs de cette forêt, elle représentait une proie idéale. Facile à se mettre sous la dent. Sauf que, depuis notre entrée dans la forêt, la jument n’a cessé d’être sur le qui-vive, donc l’offensive pourtant si stratégique de ce félin se solda par un échec total. Atles évita ses griffes et ses crocs et le félin gris tomba lourdement sur le sol. Il se leva immédiatement après sa chute peu digne de l’animal qu’il était et retenta sa chance, même si l’effet d’étonnement était passé. Atles se cabra sur ses deux pattes et se mit à hennir, manquant de peu d’écraser la tête de ce puma agile, qui parvint quand même à lui griffer le bas du cou. Le sang se mit à couler de la blessure. Ayant le sentiment d’être obligé d’intervenir, je dégainai mon épée de son fourreau et trancha assez profondément son dos. Mon intention n’était pas de le tuer, mais le prédateur comprit le message. Il hérissa son pelage et après m’avoir regardé d’un œil mauvais, s’en alla, laissant derrière lui une grande traînée de sang. Je frissonnai.


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Ezechyel
Sam 11 Oct 2014, 01:57

    Au cœur de la forêt maudite, il y a… que des ténèbres. Un noir sombre. Si sombre. Si effrayant. Que des ombres. Des silhouettes aussi foncé que le vide, qu’un ciel de nuit sans étoile. Sans lune. Terrifiantes. Avec ces murmures. Oui, ces murmures incessants, inexplicables. Qui chuchotent au creux de mes oreilles. Tentant, envoûtant. Qui ne font perdre toute raison, toute notion du temps. Qui font flancher votre volonté, qui la réduise à l’état de miette et de souvenir. Qui opprime jusqu’à même ma capacité phénoménale d’adaptation. À toutes épreuves, à chaque voie infranchissable. Qui n’ont parues infranchissable. Dans cette forêt, il n’y avait plus de place pour le possible. Juste l’impossible, uniquement l’irréaliste. Et de peur. Beaucoup de peur. Une peur primale, primitive. Qui souille notre cœur, qui dévire notre raison. Une peur… impossible à contrôler, impossible à maîtriser. Qui nous font craindre. Quoi, que craignons-nous? Que craigne les hommes, qu’est-ce qui les font trembler. La nuit, lorsque le mystère et l’inconnu sont à leur apogée. Au summum de leur puissance, de leur pouvoir. De leur ampleur.

    Que même les braves, les courageux et les intrépides osent à peine toucher, car eux aussi savent que ce qu’ils vivent ne s’explique pas. Avec des théories logiques; celles qui possèdent cet effet apaisant sur le cœur des hommes, qui les rassurent. Qui les bercent, d’illusion certes, mais qu’ils ne craignent pas. Pour contrer les effets de cette immense terreur, ils ont besoin de logique. De beaucoup de logique. Passant de l’œuvre de Dieux ou de sortilèges et de sorts, ils ont besoin d’être fixé sur une unique théorie. Qui sonne vraie à leur oreilles. Ou bien qu’ils font mimes de la comprendre comme ils le veulent. Une déformation de la vérité, un monde de mensonges et de non vérité. Sinon, ils ne craindraient pas le changement, le renouveau. Ils ont peur de ce qui est contre leurs croyances, contre leur habitude. Personne n’a de la facilité à briser ses routines, ses étapes qu’ils franchissent à chaque jour. Qui sont imprimés à l’essence même de leur conscient, de leur cerveau. Ils idole le mystère, mais ils ne peuvent vivre en harmonie, en symbiose avec.

    Avec ce qu’ils ne comprennent pas et qu’ils ne cherchent pas non plus à comprendre. Ceux qui essayaient? Ils sont traités de fous, de païens possédés par l’âme d’un démon, qui ignore ce qu’il raconte. L’être humain n’est jamais prêt à écouter les délires de certains, désespérés de ne pas voir leur joli petit monde blanc être souillé par une trace de noire. Une trace aussi foncé que le soufre, comme une tâche inlavable qu’ils craignent un jour voir apparaître sur leur image. D’autres vivent sans même avoir conscience que déjà, des impuretés sont déjà présentes sur eux, mais qu’ils sont les seuls à ne rien voir. Par obstination? Par aveuglement? Qui sait? Qui sait ce qui se trame dans la tête des autres. Nous sommes tous différents, en même temps d’être pareille. Nous ne partageons pas les mêmes points de vue, mais nous avons peur d’environ les mêmes choses. De l’inexpliqué. De l’illogique.

    Comme ces voix. Ces voix que j’entends, ces chuchotements qui nous rendu fous. Si fous. Qui nous font perdre notre trésor le plus précieux, celui qui nous tient à cœur : la raison. Pourtant, en allant à l’exploration de lieu de ténèbres comme celui dans lequel je me tenais, Nous savions que cela finirait par arriver un jour. La perte totale de la compréhension, de la vraie logique. Celle qui régit le monde. Bientôt, inconscients de notre sort, la folie nous dévorerait. Sans y laisser de trace, entièrement. La folie était une maladie, un maux qui nous était impossible à nous abstraire. Les superflus tel que mentionnés plus tôt, la logique et la raison, étaient deux concepts qui n’avait plus leur place ici, dans la Forêt des Murmures. Ces murmures maléfiques. Digne d’une magie sombre, très sombre. Et ancienne. Très ancienne. Qui remontait à si loin dans le passé. De la magie… noire. Source première des malédictions et de la peur.

    Personne ne peut vivre en ayant constamment peur. C’est impossible mais c’est surtout insupportable. Même pour les êtres les plus forts mentalement. Et physiquement. Mais c’est en ayant appris les fonctionnements des créatures que nous sommes que des êtres odieux ont choisi de créer cette magie, de la manipuler à leur guise. Pour posséder un contrôle total sur les gens. Sur leur esprit ainsi que sur leur corps. La Forêt des Murmures applique à la perfection les différentes manières du contrôle de la peur. En premier lieu, il y avait ces bois trompeur, dont la profondeur était sans doute sans limite, à l’abri de l’emprise du temps, maître de tout en ces Terres, en ce monde. Où que l’on regarde, où que l’on touche, où que l’on va, le paysage morose et inquiétant reste le même. Identique. Que ce soit vers ma gauche ou vers ma droite, les arbres et la végétation ne comportent pas l’ombre d’une différence. Il ne change jamais. Un labyrinthe naturel, sombre. Dont la sortie n’est guère accessible à tous.

    Que ce soit le fruit du hasard ou une connaissance ardue des lieux, rien n’était garantis qu’un jour, nous puissions voir la fin de la forêt maudite par la magie noire qui régnait en son sein. Nous tournions en rond et en rond, nos yeux n’ayant pas le privilège de voir le changement que nous attendions. J’avais la sensation, non, les frissons que ces arbres possédaient la faculté de se mouvoir sans problème. Illusion ou création par la peur? Je n’en savais rien, je ne savais plus rien. Peut-être était-ce la vérité aussi, je n’en savais absolument rien. Ma position de simple visiteur m’empêchait d’en être réellement sûr, les secrets de ces bois étant hors de ma portée. J’avais peur, trop peur pour faire un résonnement sensé. J’étais inquiet. Si inquiet que je m’apercevais à peine de mon environnement. De la présence d’Atles à mes côtés, des faibles rayons de la lune qui pénétraient à travers l’épais feuillage et branchages des arbres. Plus rien n’avait de l’importance, mise à part que j’avais froid.

    Si froid… Mon corps entier était parcouru de frissons incessants. La température des lieux avaient chuté à quel moment? Je n’en sais rien. J’ignorais tout. À mon arrivé, je n’avais pas eu aussi froid non? Il faisait au contraire bien assez chaud mais comment pouvais-je en être sûr? Peut-être que je n’avais pas eu conscience de la basse température juste là. Non… ce n’était pas logique. Plus rien n’avait de sens. Arrêtez… arrêtez de me parler. Que quelqu’un fasse taire ces voix. Les murmures étaient mes guides dans ce dédale d’arbre, sans savoir où j’aillai. Sans savoir où j’étais. Ma tête était en feu. Je perdais certains bouts de mes souvenirs passés. Je ne pouvais plus laissez ces émotions me manipuler aussi facilement. J’étais fait fort, je pouvais résister à ces voix enchanteresses, si agréables. Elles ne m’attraperont jamais dans leur filet empoisonné. J’étais plus malin qu’elles. Ma peur était un virus, un parasite nocif qui me ferait perdre la tête si je ne trouvais pas une solution maintenant. Je devais trouver une solution…

    Que devais-je trouver? Quel était mon but, mes objectifs, mes rêves? Pourquoi étais-je venu ici pour commencer? Je n’avais rien à faire ici. Les murmures continuaient à me chuchoter à l’oreille. Ils mettaient ma conscience dans un état proche de celui de la folie. Une folie qui m’avait fait supprimé jusqu’à mon but de ma tête. L’objet de ma quête. Qui étais-je? Que venais-je faire dans la forêt? Au secours. Que quelqu’un m’aide. Que quelqu’un m’apporte sa lumière. Non… je n’en voulais pas de lumière. La Forêt des Murmures venait de s’éclairer. Doucement, tranquillement. L’intensité augmentait à chacun de mes pas. Qui que ce soit, éteignez cette lumière. Elle m’aveugle, elle m’empêche de marcher correctement. Au secours. À l’aide. Aidez-moi à me rappeler, aidez-moi à me souvenir. Qu’une main m’aide à me sortir de ce cauchemar terrifiant, qu’il me réveille.

    Mais à l’inverse du mauvais rêve, je ne m’éveillerais pas de sitôt. Seulement lorsque j’aurai atteint les portes de la mort. Mes yeux étant ouverts dans le cœur d’une réalité monstrueuse. Monstrueuse. Monstre, monstre. Mon corps fut incapable de tenir le choc plus longtemps. Il s’écroula sur le sol, les genoux enfoncés profondément dans la terre noire. Les mains collées contre mes oreilles, je criai. Du plus fort que je le pouvais, pour étouffer les voix qui chantaient. Qu’elles se taisent. Qu’elles arrêtent immédiatement de me parler. ARRÊTEZ! TAISEZ-VOUS! Je ne veux plus vous entendre, je ne veux plus que vous me hantiez ainsi. Je veux être tranquille. Tranquille, vous comprenez? Je ne vous ai rien fait, je ne suis qu’un simple elfe. Je ne peux pas vous offrir ce que vous désirez. Alors éloignez-vous de moi. Éloignez-vous de ma conscience. Sortez de ma tête. Je voulais qu’elles arrêtent. Je priai pour qu’elles cessent de m’importuner ainsi.

    Tout de suite, qu’elles ne me parlent plus jamais. C’était terrifiant. C’était… monstrueux. Oui, cette forêt était monstrueuse. Aussi bien sur le plan psychologique que sur le plan physique. Ce n’était qu’un bois créer par un monstre, ce qui faisait de ses arbres des monstres, de son air un monstre. De tous ce qui les composent un monstre. Tout était si monstrueux. Monstrueux. « Monstrueux, monstrueux… » Cette unique série de boucle se répétait dans ma tête et sur mes lèvres. Je repliai mes jambes sur moi-même, adoptant une position de faiblesse à l’état pure. Mais je m’en fichais. Tout ce qui m’importait, c’était que le silence vienne dans ma tête. Que je n’entende plus rien.

    Alors je répétai ce mot. Pour qu’il fasse fuir les voix. « Monstrueux. Cette forêt… n’est qu’un monstre. UN MONSTRE! » J’étais plongé dans une folie destructrice. Je ne faisais plus preuve de sagesse et de logique, mais d’irréel et d’illusion. Non, attendez. Ce n’était pas ma folie. C’était celle de la forêt. C’était la forêt l’unique fautive de ce que je vivais. L’unique créatrice malveillante qui se nourrissait de ma peur comme un vampire qui se nourrit de sang. Qui buvait à pleine gorgé mon bon sens et ma vraie personnalité. Mais alors, ça signifiait que je n’étais pas fou. J’étais complètement normal. Je ne me ferai pas avoir par la forêt. Cette forêt-monstre. Ces bois ne pouvaient pas me piéger. Plus maintenant que je connaissais la vérité sur leur mode opératoire. J’avais gagné. Je sortirais de ce débat mental en grand vainqueur. Si la forêt croyait que je me laisserais faire, elle se trompait. Elle ne me connaissait pas. J’étais né combattant. Perdre n’était pas un mot employé dans mon vocabulaire. Si elle croyait pouvoir me dompter, ces chuchotements comprendraient rapidement que la tournure du combat sera à sens unique.

    Oui, ils avaient perdu. Dans un coin éloigné de mon esprit, je crus distinguer une série de rires. Qu’avait-il de drôle hein? QU’EST-CE QUI LES AMUSAIENT AUTANT HEIN? Les murmures croyaient que je parlais trop vite, que je me planterai lamentablement dans mes prédictions. Un rire démentiel sortit de ma bouche. Le rire résonna longtemps, porté par le vent. « Sachez que je suis le meilleur. Je ne suis pas un perdant, vous comprenez? JE GAGNERAIS, peu importe ce qui arrivera! » Je continuais encore et encore de rire, jusqu’à ce que mon souffle se coupe, incapable de rechercher plus d’oxygène pour rigolez. Je passai une main sur mon visage. Sur la manche de mon chandail, il y avait une texture visqueuse semblable à de la bave. De la bave d’animal. Elle provenait sans doute du puma de tout à l’heure. Mais qui s’en soucie? Je suis le meilleur; ce n’était ni un stupide animal ni des voix qui parviendraient à achever le reste de ma volonté de fer.


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Sam 11 Oct 2014, 18:48



- ATLES


    Suite à l’attaque surprise de l’énorme félin gris, mes observations détaillés m’ont fait comprendre, cinq minutes et quarante secondes plus tard, qu’il n’allait pas bien. Ses gestes, ses expressions… j’en avais même de la difficulté à le reconnaître parmi le dédale d’émotions qui traversaient ses yeux et son visage, devenu pâle. Pour ne pas dire blanc, laiteux. Comme de la crème, comme un mort. Oui, c’était exact. Il affichait une tête de mort. Il n’y avait pas meilleure description pour cerner ce que mon ami était devenu, après avoir majestueusement tranché le dos à l’animal. Un autre sauvetage qui venait de s’ajouter à la liste des redevances que je devais lui payer, en guise de ma bonne foi. Et mes intentions de pouvoir enfin lui apporter l’aide qu’il méritait, pour ne pas être vue comme une compagne inutile, sans intérêts. Car c’est de ce point de vue que je me considérais. Ežechyel n’avait pas hésité à me sauver. Je lui en serai éternellement reconnaissante pour son geste mais une part de moi avait envie de hurlé, prouver au monde à quelle point ma rage était forte, dure.

    C’était en étant plongée dans la même mare de sentiments que je refusais obstinément de l’aide. Je voulais lui prouver que j’étais capable de me défendre seule, contre n’importe lequel des animaux sauvages que nous croiserions dans la forêt noire. Je voulais lui montrer que j’étais en pleine mesure de mes techniques de combat. Je ne voulais pas qu’il me voit comme un poids, une jument bonne à rien. Juste capable de courir à une vitesse folle et emplis de sagesse. Qui paralysait de peur aux moindres problèmes, qui était inconsciente des dangers que je parcourais en suivant stupidement le même chemin que l’elfe. C’était l’image que je me faisais de moi-même dans la tête de mon ami, malgré notre lien télépathie qui me prouvait l’opposé même de ma théorie sans fondements et preuves solides. C’était inscrit dans ma personnalité de me rabaisser. J’essayais pourtant d’améliorer ce défaut mais c’était sans l’ombre de succès que je ne me voyais comme étant la pire des compagnes jamais existé sur les Terres. Un poids, une poltronne. Une… inutile. Voici comment je me décrivais.

    Bien évidemment, j’évitai avec minutie de révélé ce que je pensais de moi à Ežechyel. Si jamais j’écoutais ses encouragements, ses paroles qui nient ce que je lui faisais parvenir, je me sentirais juste trop mal d’avoir cru une seule seconde à ses mensonges. J’étais un être complexe vous ne trouvez pas? Une jument qui se méprise seule, dans les tréfonds de son esprit, alors qu’au grand jour, elle affichait un visage confiant et mature. Juste pour refléter une image, pour étouffer ma personnalité qui était, en réalité, faible et peu optimiste. En ayant accepté de suivre les caprices de mon compagnon, je n’avais cessé de me répéter que cette expédition n’était que pure folie. Pour deux raisons. La première était évidemment ma haine et mon dégoût de la race humaine. Je ne les aimais pas, je ne pouvais pas les sentir. Alors, aidez l’un d’entre eux? C’était simplement… révoltant. Je n’avais pas grand-chose à faire de leur fils. Il ne m’intéressait pas.

    À quoi bon poursuivre un rêveur qui s’était fait envelopper dans les toiles d’illusions et de voix résultant de son imagination. Une forêt qui parle… et puis quoi encore? Que des enfantillages. Un stratagème pour attirer l’attention de ses parents, voilà tout. Il n’était pas obligatoire de rechercher plus loin sur les raisons de sa disparition dans un bois craint de tous, lieux où plusieurs légendes et histoire à faire peur les enfants étaient nées de ces entrailles. Cependant, présentement, ce n’étaient pas les racontars qui me posaient problème. C’était l’attitude de mon alter ego elfe. Sa marche, à son habitude gracieuse et élégante, était désormais mécanique et paresseuse. Non… ce n’était pas la façon dont se mouvait les paresseux. C’était la démarche typique d’un être ayant peur. Très peur. Un fait, dans le cas d’une personne comme lui, était surprenante. Ežechyel, qui affichait ainsi sa peur?

    C’était autant impossible que la possibilité de me voir un jour voler dans les airs comme un ange. Je secouai la tête. Ce n’était qu’une illusion, une erreur de ma part sans doute. Même avec moi, l’elfe faisait bien attention à ne pas laisser paraître une seconde ce qu’il ressentait dans son cœur. Que ce soit colère, répulsion, énervement… rien n’était en mesure de traverser cette carapace de glace qui s’était formée autour de lui et de ses sentiments. Cette forêt ne pouvait pas l’atteindre aussi profondément non? Tout au long de notre avancée, dévirée à plusieurs reprises par les désirs de la forêt, il ne me jeta pas un seul regard. Fait encore plus étrange, car l’elfe aurait dû me tenir à l’œil, surtout en sachant que les risques que je me fasse attaquer soit très grand ici. Je plissai les yeux. Est-ce qu’il allait bien? Pour être sûre que tout se passait correctement dans la tête de mon ami, je poussai un léger hennissement, pas trop fort pour le faire sursauter, mais juste assez pour attirer son attention sur moi. Ses iris finirent par se diriger vers les miens. Et ce que j’y vis me choqua avec une grande brusquerie.

    Au cœur de ses yeux s’était installée une peur primitive, dangereuse. Qui masquait la totalité de sa vraie personnalité, si douce, avec un grand contrôle sur elle-même. Psychologiquement, il était très fort. Physiquement aussi, mais actuellement, ça n’avait pas une grande importance. Comment se faisait-il, après toutes les terribles épreuves difficiles vécues sans verser une seule larme, qu’Ežechyel puisse à ce point être traumatisé par de simple arbre? Ce qui se passait était contre… toute la logique que je pouvais bien trouver. Très inquiète pour lui, je voulus le rassurer, le remettre sur le droit chemin en lui communiquant des émotions douces et courageuses. « Ežechyel? M’entends-tu? Est-ce que tout va bien? » Il n’eut pas la réaction que j’attendais. Au lieu de me répondre, comme il le ferait d’habitude, il tourna la tête droite devant lui, sans ce soucié davantage de ma personne. J’avais obtenu la réponse que je cherchais.

    Là, il y avait vraiment une lacune à quelque part dans son esprit mais d’où provenait-elle? Sans doute pas de ce puma. Les animaux, aussi sauvages soient-ils, ne l’avait jamais effrayé. Alors quoi? Qu’est-ce qui pouvait le faire peur, au point de m’ignorer quand je lui parlais? Je tentai et retentai de lui fournir ce que je voulais dans sa tête. « Ežechyel, dis-moi ce qui ne va pas. Je peux t’aider, tu sais. Je suis là pour toi, ne l’oublie pas. » Encore un mouvement que je n’avais pas prévu. L’elfe eut un geste brutal vers l’arrière, qui m’a donné la frousse de ma vie. Son corps et sa tête se dirigèrent encore une fois vers mon regard, mais cette fois, ce n’était que folie qui habitait son visage. De la panique monta en moi. Ne… ne me dite pas qu’il est en plein milieu d’une de ses crises?

    S’il vous plaît, tout, mais pas ça… Je ne voulais pas le revoir dans cet état de soif de destruction et de sang. Je ne voulais pas… je ne voulais pas… Un détail me frappa directement en ayant ces idées. Non, c’était impossible. Ce qu’il vivait ne ressemblait à rien aux crises habituelles qui prenaient dessus sur lui de temps en temps. Celles-ci n’étant pas basé sur la peur, mais bien la colère, les chances étaient tombées à zéro. Cette fois, c’était complètement différent. Pense, Atles. Pense! Qu’est-ce qui pouvait bien faire délirer à ce point l’elfe? « Hé… Ežechyel? » Cette fois-là encore, il eut une réaction inattendue, aux limites de la sauvagerie. Il se mit à crier, à hurler. Si fort que les échos se répercutaient partout dans l’enceinte de la forêt, comme une plainte, un message qui donnerait l’alerte aux inconscients qui sont venus : partez d’ici tout de suite, vous n’avez pas la place ici, dans cette forêt hostile de folie. L’elfe criait, sans explication, en abusant principalement du mot « monstrueux ». Comme une mélodie, comme un fait. Il me faisait peur.

    J’étais désespérée, complètement déboussolée. Je ne savais pas quoi faire pour qu’il cesse de hurler. Ežechyel tomba sur le sol, les jambes et les bras repliés sur lui-même en continuant de psalmodier comme un dément. Et moi, je ne pouvais que le regarder faire, sans bouger. Que devais-je faire, que devais-je donc faire? Que quelqu’un me guide sur le droit chemin, qu’il me montre les actions que je dois faire pour qu’il arrête enfin d’être aux prises de la forêt. Alors, que trouvais-je à faire? Hennir. Hennir pour attirer l’attention d’un être vivant. Hennir pour obtenir de l’aide. Hennir car il ne me restait désormais que cette solution. Je hennissais du plus fort que je peux, pour faire venir quelqu’un qui ne viendra certainement jamais. La dernière action d’un être désespéré qui ne cherchait que la solution pour aider un ami. Nos cris se laissaient portés par le vent. Nos cris de désespoir n’intéressaient personne. À moins qu’il n’y a personne pour répondre à nos appels? Nous étions juste bon à attirer les bêtes sauvages jusqu’à nous.

    Alors, j’ai arrêté de hennir. L’elfe fit de même, mais il commença à répondre aux voix que lui seul entendait. Une conversation qui me faisait peur. Mais je ne tentai pas de communiquer avec lui. Je voulais éviter qu’il se remette à crier comme un être possédé par un démon, mais le silence qui régnait en ces lieux ne faisait que m’inquiété davantage que de me rassurer. Ironique, puisque qu’à l’habitude, c’était moi qui détestait le bruit. Encore plus que l’elfe, mais ici, les habitudes ne nous servaient à rien. Nos croyances, notre comportement, nos valeurs. Rien n’avait de l’importance dans la Forêt des Murmures. Car elle nous offrait deux seules alternatives. Une étant la mort, l’autre étant la folie. Deux voies liées, car la folie mène à la mort et que la mort qui s’approche de nous nous guide vers la folie. Cette mission qui nous avait été donnée n’avait que pour seul résultat l’échec. Elle l’avait toujours eu. Je poussai un hennissement sans joie.

    Depuis le début de cette aventure dangereuse, seule la mort nous attendait à la fin de notre périple. Comment avais-je pu croire un instant que nous avions une chance de sortir d’ici vivant. Ma naïveté me sidérait. Je n’avais qu’à regarder mon ami pour savoir que tout était finit. Le pauvre… il menait un combat contre des mirages. Ežechyel représentait mon moyen de survie le plus efficace, mais voilà qu’il était aux prises d’illusions, avec la compagnie d’une jeune fille assise à ses côtés, une de ses mains plaquée contre son front. Attendez une minute… Une fille, assise près de lui? Le déclic fut immédiat dans mon esprit. Je piquai un sprint vers eux et me cabra sur mes deux pattes arrières, poussant des hennissements menaçants.

    Qui était-elle? Pendant que je la tenais à distance d’Ežechyel, je me mis à l’observer de la tête jusqu’aux pieds. L’étrange fille devait avoir environ le même âge que l’elfe délirant. Elle était assez petite et sa peau légèrement bronzé. Elle avait de longs cheveux bleus foncés et cachait ses yeux derrières un masque de la même couleur que sa chevelure. Ses oreilles étaient aussi pointues que ceux des elfes. Je remis mes quatre pattes sur le sol, ne la quittant pas une seconde du regard. « Désolé, cher destrier. Je ne voulais point faire du mal à votre ami. » Ça, c’est juste à moi d’en juger. Je continuai à la toiser de mes yeux méchants, ne croyant pas une seule seconde à ses paroles.

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Ezechyel
Sam 11 Oct 2014, 23:27



- LÛTH


    Enfin, la nuit et ses étoiles venaient de naître dans le ciel, poussé par la disparition du soleil. Une merveille, un spectacle magique, où la lune, maîtresse contesté du soir, enveloppait les bois ainsi que la nature de son voile magnifique et protecteur. Un vent frais, doux et agréable me frappa le visage, emplissant mon cœur d’une sensation inimaginable. Cette brise me reposait, elle me détendait. Elle me redonnait espoir. Espoir de le retrouver un jour. Ici ou ailleurs, je ne renoncerais pas. Je voulais revoir son visage souriant, je voulais retrouver le réconfort qu’il m’offrait. Mon frère, mon cher petit frère. Je savais que tu étais loin. Si loin, trop loin. Nous avons été séparés depuis trop longtemps, il est désormais l’heure que nous nous rencontrions de nouveau, et que nous soyons heureux pour le restant de nos jours, à danser et à chanter à la maîtresse qui régit le monde : la nature. Une larme coula sur mes joies rougies par la température nocturne. Je sursautai brutalement.

    Non… je ne devais pas pleurer. Sans une once de douceur, je m’essuyai les yeux en dessous de ce masque, ne ressentant que rage et colère. De ma propre faiblesse. Je m’étais jurée de ne pas pleureur tant et aussi longtemps que je ne l’aurais pas revu. L’heure n’était pas aux pleurs, mais à l’avancement de mes recherches, à la progression de l’espoir. Pleurer ne me ramènera pas jusqu’à toi. Pleurer ne sert à rien dans la vie. Cette action ne faisait que me ralentir, oublier ce dont pourquoi j’ai tout abandonné. Alors, reprends courage Lûth. Un jour, je finirai par quitter la Forêt des Murmures. Un jour, je finirai par trouver la piste qui m’échappait depuis plusieurs mois. Alors, ne t’en fais pas pour moi. Je te retrouverais, soit en certain mon cher petit frère. Ces pensées me donnèrent l’énergie de me lever, de poursuivre ma route. Je marchai, sans un souci pour l’environnement de la forêt. Ces arbres étaient trompeurs, son air était malsain. Je le savais, depuis le temps que je vivais dans son enceinte, mais à force de l’habitude, je ne m’en souciais plus.

    Pourquoi donc se soucier de quelque chose que je ne voyais pas? Depuis ma naissance, en ce lieu même, je n’avais jamais eu la chance de voir ce que tous ces voyageurs perdus me contaient. À propos de l’horreur qui régissaient à travers chaque branche, chaque feuille, chaque coup de vent. Je ne le comprenais pas, parce que je ne le voyais pas. Ces gens parlaient très souvent des bêtes sauvages qui vivaient en ces lieux, de viles créatures qui patientaient, tapis dans l’ombre, pour nous tendre un piège et dévorer notre chaire. J’avais grandi, j’avais pleinement conscience des dangers que les gens parcouraient en venant ici, mais je n’avais pas peur. Je ne craignais pas ce que je ne voyais pas. Alors, nous pouvions dire que je n’avais peur de rien? Non, pas vraiment. Il y avait bien une chose qui me faisait peur, qui terrorisait mon esprit : ne jamais réentendre mon frère, ne plus jamais lui toucher le bras, le visage. Il me manquait terriblement. Depuis qu’il était parti, il y a très exactement deux ans, cinq mois et douze jours, mon cœur se serait, ne sachant pas s’il était encore parmi le monde des vivants.


    Ça me tiraillait depuis trop longtemps et ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai pensé me mettre à sa recherche. Imaginez-vous un peu… Il m’aura fallu deux ans, cinq mois et douze jours pour que je trouve le courage de partir de la Forêt qui a été mon chez-moi depuis toute petite pour inscrire un but dans ma vie. C’était simplement… ridicule, pathétique, mais comme dit ce proverbe que mère n’a cessé de me répéter, mieux vaut tard que jamais. Je faisais jouer en boucle cette phrase dans ma tête, juste pour soulager mon esprit tourmenté et le pire, c’était que la stratégique fonctionnait. À la perfection, sans aucun défaut. En y réfléchissant bien, il n’en fallait que de très peu pour me rassurer, pour me remonter le moral, pour continuer d’avancer, mais l’unique problème, c’était que j’associais cette qualité à de la naïveté. Étais-je vraiment naïve? Je n’en savais rien, absolument rien.

    Alors, je continuai de marcher, forçant ainsi mes pensées si négatives à se coller contre un coin de ma tête et de ne plus me déranger. Je tournai à droite, puis à gauche, avec un pas assez confiant pour une jeune fille qui se trouvait dans une forêt très capricieuse. Peut-être était-ce les bois eux-mêmes qui me dirigeaient actuellement? Je n’avais pas les moyens d’en être sûre, surtout parce qu’au fond, je m’en foutais. Énormément. Que telle soit sa volonté! Que la Forêt des Murmures me guide vers un chemin, où surprise et intrigue m’attende. Je suis de tout cœur avec toi. Suivit par la fin de ma pensée, un cri sonna dans les airs pour venir se loger dans mes conduits auditifs, comme une surprise de taille envoyé par les bois. Ce cri… c’était un hurlement de détresse, de folie. Un cri que seuls pousseraient les pauvres voyageurs empoisonnés par l’oxygène malveillant des lieux. S’ajouta à la cacophonie des hennissements de chevaux, forts, puissants. Je fus obligée de boucher mes oreilles avec mes mains, pour ne plus à devoir entendre l’horreur.

    Un pauvre aventurier et son cheval avait des ennuis. Je ne pouvais pas laisser cela se passer ainsi. Je devais les aider, de toute urgence. Ils pouvaient s’être fait attaqués, ou pire… Je ne voulais pas que le deuxième scénario se révèle exact. Sans hésiter une seconde de plus, je me mis à courir, comme je n’avais jamais couru avant. J’espérais qu’il ne soit pas trop tard, que j’arriverais à temps pour les sauver. Par chance, les cris continuaient de me guider vers la bonne voie, cependant, ma condition physique n’étant pas très exceptionnelle, je dû prendre plusieurs pause, ajoutant sa touche de frustration à la situation actuelle. Je n’avais pas le temps de me reposer. Je devais agir, vite! Je repris de nouveau ma course, mon cœur sautant brutalement dans ma poitrine. Le bruit que faisaient les feuilles à mon passage de vitesse était épouvantable, peu digne de la discrétion qui honoraient les peuples nomades de Nelphennéen, mais je m’en foutais. Ce n’était pas important dans une situation telle que présentement.

    Mon souffle se faisait terriblement plus court. Je devais prendre une pause, je devais m’arrêter. Non, tu ne peux pas Lûth. Eux, ils ne t’attendront pas! Alors je continuais à courir et puis… cette course forgerait mon cardio non? Ça ne pouvait que m’être bénéfique au final. Je pris un nouveau tournant, failli tomber à cause de branches qui traînaient sous mes pieds, mais trouva sans problème la source des hurlements et des cris de chevaux. Usant de ma vision sensorielle, pouvoir spécial qui impliquait de regarder sans utiliser les yeux, je vis un elfe, avec des cheveux blonds assez courts et des vêtements entièrement verts, enroulé sur lui-même, ainsi qu’un joli cheval roux flamme à la crinière blanche et les iris bleutés. L’animal cessa de tout d’un coup de hennir, la tête tournée vers un point dans le ciel, en même temps que l’être du printemps, qui poursuivit son délire en se parlant tout seul. Doucement, pour ne pas effrayer le cheval, je m’avançai vers l’elfe, dont les yeux exorbité de folie se rivèrent sur moi, mettant fin à son dialogue avec le vide.

    Je posai tranquillement ma main sur son front pour ne pas l’effrayer et je pus sentir sans problème les tremblements qui parcouraient son corps. Je vis aussi la substance grise qui couvrait le manche droit de son vêtement et un clic se fit dans mon cerveau. Ne me dite pas que… Un hennissement tout en puissance résonna dans mes oreilles, mettant ainsi fin à la vision sensorielle. J’étais de nouveau aveugle mais j’étais sûre que c’était un coup de ce cheval. Pour éviter de me blesser inutilement, je reculai d’un bon six mètres et lança des excuses à l’animal, que je n’avais pas voulu inquiété. Mes explications se mêlaient en fouillis dans ma tête et sortait en désordre de ma bouche. « J’ai… j’ai entendu vos cris et je me suis inquiétée. J’ai cru que vous étiez en danger, je ne voulais que vous aidez, je le jure. » Ça ne rimait pas à grand-chose de discuter avec un cheval, mais quelque chose dans ma tête me disait que cet animal pouvait me comprendre. Je réactivais la vision sensorielle, voulant être mise de au courant des expressions du destrier. Dans les yeux bleus de l’animal, il y avait encore du doute, un manque flagrant de confiance en moi.

    Ma voix se calma un peu, retournant dans mes tons de voix habituelles. « Je sais ce qui arrive à ton ami. Il a été empoisonné par la salive d’un Präger, une sorte de gros puma gris. Sa salive a la propriété, une fois en contact avec une personne, de lui faire vivre des illusions – le plus souvent auditives – qui affecte son jugement. Je peux le guérir. » J’espérais avoir été assez convaincante aux oreilles de la jument, qui se tassa sur le côté, pour me laisser passer. Un soupir de soulagement traversa mes lèvres et je marchai jusqu’à l’elfe qui murmurait sans arrêt le mot « monstrueux ». Je posai ma main gauche sur son front et usa de mon pouvoir contre le poison, qui se manifesta en douce vapeur mauve autour du visage de cette personne. Ses yeux se fermèrent, son corps cessa de trembler et sa respiration redevint normale. Fatiguée par les efforts – entre la vision sensorielle et sa guérison –, mon corps tangua doucement avant de tomber à genoux sur le sol, avec un sourire qui étirait mes lèvres. J’avais réussi.



    - EŽECHYEL


    Quand j’ouvris les yeux, je crus m’attendre à voir des bois, de magnifiques forêts verdoyantes peuplés d’animaux aussi merveilleux les uns que les autres. Une vision digne du rêve idéale, de la forêt idéale. Cependant, une petite voix dans ma tête me disait que je n’obtiendrais pas ce que je désirerai, que ce ne serait pas une magnifique forêt qui allait m’être montré, mais je fus l’erreur de l’ignorer. Mes pupilles s’ouvrirent petits par petits et ce que je vis… ne me plaisait pas. Mes souvenirs remontèrent dans mon esprit et je compris que je me trouvais encore dans la Forêt des Murmures, appuyé contre le tronc noir d’un arbre aux allures cauchemardesques. Évidemment, c’était impossible que je sois de retour dans les forêts d’Earudien. J’avais encore une mission à accomplir avant que cela soit possible, je devais retrouver le fils de William. Qui c’était perdu dans l’immensité de ces bois. Je soupirai. « Ežechyel! Tu es enfin réveillé! Oh, si tu savais comme tu m’as fait peur. »

    C’était la voix d’Atles qui criait si fort dans ma tête? Aïe. « Calme-toi… tu parles trop fort. » « Désolée, mais quand j’ai su que ce puma t’avait empoisonné, j’ai cru que j’aillai mourir sur place. » La jument se tenait à mes côtés. Je souris, aussi heureux qu’elle en cet instant. Puis, quelque chose dans ces paroles attira mon attention, comme une petite lumière dans ma tête. « Empoisonné? Comment sais-tu que j’ai été empoisonné? » La jument ne tenait même plus en place. « C’est grâce à elle! C’est elle qui t’a sauvé. » Je me tournai dans la direction que me montrait Atles et je la vis. C’était une jeune fille, avec des longs cheveux bleus, des vêtements de la même couleur et le teint bronzé.

    Ses yeux étaient cachés par un joli masque et elle souriait. Elle semblait très fatiguée. Je m’avançai vers elle et m’adressa à elle avec une certaine gêne. « Merci de m’avoir guéri. Merci beaucoup. » La nouvelle venue se leva et me tendit timidement sa main, la tête tourné un peu plus vers la gauche. « Ce n’était pas grand-chose mais de rien. » Elle voulut ajouter quelque chose, mais elle décida de se taire, nous laissant tous les deux dans un silence gênant. Après une certaine hésitation, elle finit par dire ce qui l’intriguait. « Je… je ne veux pas me montrer trop curieuse non plus mais… que faites-vous ici? La Forêt des Murmures n’est pas le genre d’endroit où l’on passe ses vacances. Enfin, vous n’êtes pas obligés de répondre aussi… »


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Ezechyel
Lun 13 Oct 2014, 01:13

    « Tu ne vas quand même pas lui dire, si? Ce n’est pas très prudent. » Appuyé contre le tronc d’un grand arbre noir, je poussai un soupir; doux et discret, pour ne pas attirer l’attention de l’elfe aveugle, dont le visage s’empourpra deux secondes après avoir posé cette question. Question qu’Atles ne voulait pas donner la réponse, vu sa réticence et le manque de confiance évident envers la nouvelle, même si celle-ci m’avait sauvé des effets secondaires de ce puma gris. Le poison ayant entièrement quitté mon organisme, j’étais encore faible, autant sur le plan physique et psychologique. L’idée de commencer un débat avec mon amie cheval ne me plaisait donc pas et je mis fin à nos dialogue en lui fournissant une réponse qui sonnerait véridique aux oreilles de l’animal. « Réfléchis bien Atles. Son aide serait une des plus précieuses. Elle connait cette forêt, elle sait quels sont les dangers que nous parcourons en s’y promenant à l’aveuglette. N’oublie pas que les parents de ce garçon comptent sur nous pour le ramener en vie. » Je sentis une légère hésitation dans le cœur de la jument.

    Mon argument avait de la valeur, mais pour avoir passé de longues périodes en sa compagnie, je savais que mes paroles n’étaient que la victoire d’une bataille. Je n’avais pas encore gagné cette guerre télépathie qui faisait fureur dans nos deux esprits respectifs. Ainsi, la jument ne tarda pas à riposter, en utilisant principalement des arguments qui concordaient avec les valeurs qu’elles chérissaient. « Les parents de ce garçon ne compte pas sur nous, il compte sur toi! » Avais-je rêvé où était-ce réellement de la colère qui noyait son cœur? Oui, c’était cela. Atles était fâchée, mais j’ignorai quelle était la source de sa rage. Cependant, notre lien était devenu assez puissant pour que je sache que sa frustration n’était pas dirigée contre ma personne mais contre elle-même. Pourquoi? Comment ce pouvait-il que la jument sauvage, aux allures fières et au tempérament comme tel, puisse se battre sur deux fronts : sa conscience et moi.

    « Vous devez vous rendre à l’évidence. Cet humain n’avait pas de chance de survivre ici dès le début. Il s’est condamné tout seul à la seconde où ses pieds ont foulés la terre de la Forêt des Murmures. » La voix d’Atles s’était adoucie, sa colère était partie aussi vite qu’elle était venue, mais je ne pouvais pas être d’accord avec elle. Je ne pouvais simplement pas baisser les bras aussi vite sans avoir trouvé de véritables preuves que sa folie l’ait jeté aux portes de la mort. « Désolé Atles, mais je ne peux pas y croire. Je vais le chercher, j’ai fait la promesse à ses parents. » Ces derniers temps, les chicanes avec elle se multipliait et à force, ces disputes devenaient de plus en plus longues et pénibles pour nous deux. Tout ceci parce que nous avions changé, mais dans une voie différente de l’autre. Si de mon côté aider ceux qui vivaient des difficultés me passionnaient, la haine de Atles à l’encontre des humains s’aggravait, jusqu’à déborder lors des situations où je l’entrainais avec moi dans des périples comme celui-là sans qu’elle ait été véritablement d’accord avec mon opinion.

    Cependant, je ne savais pas comment l’aider à canaliser sa colère, ne sachant même pas les raisons qui la poussaient à détester l’espèce humaine. Maintenant que j’y réfléchissais bien, je ne connaissais rien sur elle : sur sa vie avant que je ne la rencontre blessée dans la forêt et sur sa famille de chevaux tandis que moi, je ne lui avais rien caché. Je m’étais confié à elle, car il n’y avait eu personne pour s’assoir et m’écouter, excepté cette jument qui m’accompagnait toujours là où mes pas me guidaient. J’avais en quelque sorte partagé sa souffrance, mais Atles n’avait jamais eu une occasion de le faire, étant incapable de me communiquer ses sentiments, ses pensées. Elle avait vécu une grande partie de sa vie à goûter à la douleur en silence, en solitaire. Puisque son ami elfe n’avait pas la possibilité de la comprendre, car à ses oreilles, elle ne faisait que hennir.

    Mais hennir n’étant pas un langage compris par ces créatures des bois, elle avait dû se résoudre à écouter son histoire sans qu’elle puisse elle-même raconter ce qu’elle voulait bien me dire. C’était horrible; vivre sans pouvoir se confier avec celui qu’elle apprécie le plus au monde. Nuls n’étaient mes intentions de la blesser. Je du donc bien choisir les mots que j’aillais employé avec elle. Nous n’avions pas besoin d’une dispute pour régler ces quelques différents qui pesaient entre nos deux cœurs. « Je sais que tu n’as jamais été très enjouée d’aider ces gens, mais il est désormais trop tard pour retourner sur nos pas. » Je la sentais venir la morale de la jument. Ses pensées étaient sur le point de se manifester dans mon âme, mais je ne lui laissai pas le temps de les exprimer. « Leur fils est peut-être mort comme tu le dis, mais il peut aussi être en vie. Nous n’avons aucune preuve qu’il soit décéder, et même si c’était le cas, nous ne pourrions pas quitter les bois de par nos propres moyens. »

    Atles était intelligente. Elle commençait tout doucement `à comprendre où je voulais en venir, et juste au cas où sa réflexion la mène ailleurs, je crus bon de poursuivre ce que j’avais à lui dire. « Cette fille peut nous guider vers l’extérieur de la Forêt des Murmures. C’est notre seul moyen de retrouver ce garçon et de le ramener à ses parents. S’il te plaît Atles… Crois en moi, crois en elle! N’est-ce pas celle qui m’a guérit alors que j’étais pris dans les griffes de la folie? » Voilà, j’avais réussi. J’étais parvenu à la faire douter de ces choix, de ces actions. En cet instant, la jument sauvage pesait le pour du contre, avant de rendre son jugement final, mais je la connaissais assez pour savoir que l’opportunité qui s’offrait à nous la convaincrait de changer son point de vue. L’elfe aveugle était notre joker, la chance qui nous était donné qu’une seule fois. Nous ne pouvions pas nous permettre de la perdre ainsi à cause de mauvais jugement. « D’accord, tu as raison. Je vais faire confiance à cette fille mais si tu t’es trompé à son sujet, promets-moi d’abandonner cette quête de fous. »

    Ma mâchoire se sera, jusqu’à laisser derrière elle qu’une fine ligne à la place de mes lèvres. La décision que j’aillai prendre maintenant serait décisive pour le jeune homme perdu en forêt… et pour ses parents. Je fermai les yeux. « C’est promis. » Je coupai net notre lien, sachant que je venais de sceller le destin d’une personne innocente. Mes yeux se rivèrent sur le cheval et nos iris respectifs se livrèrent une guerre silencieuse avant que je détourne mon regard pour me rapprocher de la fille que nous avions laissé en plan tout le long de notre discussion mentale. « Nous sommes à la recherche du fils d’un couple qui vit dans un village dans les environs. Il serait venu ici en prétendant que les voix l’amènerait jusqu’à la vérité mais… je crois bien que nous aussi, nous nous soyons égarés. » Son visage étant en grande partie masqué par ce masque, je n’avais aucune manière de connaître ses expressions ou de deviner ses pensées. Tout ce que je pouvais faire, c’était d’attendre qu’elle prenne la parole, qu’elle exprime ce qui se terre dans sa tête.

    L’aveugle passa une main dans ses longs cheveux bleus et avec son autre main, posa son doigt sur son menton. Je ne savais pas si elle réfléchissait ou si elle s’apprêtait à répondre, mais j’obtiens la réponse à mon questionnement lorsque sa faible voix atteignit le creux de mes oreilles. « Un… jeune homme… qui entend des voix? » Elle semblait en plein milieu d’une période de réflexion, comme une personne qui cherche à se souvenir d’un détail anodin au début mais qui se révélait être de la plus haute importance. Si c’était bien ce que je croyais, alors cette fille l’avait sans doute croisé sur son chemin. Un regain d’espoir grimpa dans mon cœur, qui se mit à battre à la chamade. « Est-ce que vous l’avez vu ou croisé à quelque part? » L’elfe sursauta, surprise d’entendre quelqu’un s’adresser à elle. Son visage s’aligna sur le mien. Si elle n’avait pas porté ce masque sur son visage, nous nous serions regardés les yeux dans les yeux.

    « Oui… je crois bien que tu as raison. Il y a un jour environ, j’ai croisé un jeune homme qui prétendait que des voix le guidaient vers un des plus grands secrets de ce monde. Je ne me suis pas resté bien longtemps avec lui, car à mes yeux, ce n’était qu’un autre de ses aventuriers fous, qui viennent dans cette forêt sans même connaître les dangers qu’ils courent. » C’était bien ce que je pensais; cette fille avait rencontré le garçon! C’était il y a un jour certes, mais c’était la piste la plus solide que nous possédions depuis le début de ses aventures en forêt. J’eus de la difficulté à cacher mon bonheur dans ma voix. « Où l’avez-vous vu pour la dernière fois? C’est très important. » L’elfe hocha de la tête, et un petit sourire pointa le bout de son nez sur ses lèvres. « Je ne peux pas te le pointer du doigt et te laisser y aller comme ça. Cette forêt est très capricieuse, alors je te propose ceci : que je te serve de guide pour rejoindre cette personne. » Elle ajusta le masque qui barrait ses yeux et étira son corps fragile de tout son long. « Cependant, je l’ai croisé il y a une journée entière. Je ne peux pas vous garantir qu’il sera toujours là où je l’ai vu pour la dernière fois, mais je suppose que c’est mieux que rien. »

    C’était vraiment trop beau. Cet elfe était une vraie bénédiction dans notre quête : elle m’avait déjà retiré le poison du puma dans mon sang et maintenant, elle se proposait comme guide dans la Forêt des Murmures. S’il s’aurait s’agit d’Atles, je croyais bien que je lui aurais sauté au cou mais comme elle était une inconnue, je devais faire preuve d’un peu plus de retenue. Alors je ne fis que lui sourire chaleureusement, ne sachant pas comment exprimer ma gratitude à son égard. « Je ne saurais pas comment vous remerciez. Vous… vous avez fait tant de chose pour nous. Merci. » Le visage de l’elfe masqué s’empourpra. Elle ne semblait pas très à l’aise avec des compliments comme ceux-ci. « Tu n’as pas besoin de me remercier. »

    Elle fit une courte pause. « Par contre, pour faciliter nos discussions, je crois qu’il sera bien de s’échanger nos noms, tu ne crois pas? » Bien évidement, comment avais-je pu oublier de me présenter à elle? J’avais encore beaucoup de chemin à faire avant que je puisse parler correctement avec les gens. « Bien sûr. Je m’appelle Ežechyel. » « Tu peux m’appeler Lûth. » Elle fit encore une courte pause avant de rajouter : « Alors Ežechyel, te sens-tu prêt à me suivre? » Je ne lui répondis pas avec des mots, mais je pensai bien qu’elle prit mon silence comme un oui, car elle me tourna le dos et commença à marcher vers les ténèbres de la forêt, le pas confiant et assuré.


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Ezechyel
Lun 13 Oct 2014, 19:04


- LÛTH


    Pourquoi avoir fait ça? Pour avoir proposé d’accompagner cet elfe dans la Forêt des Murmures? Pourquoi, Pourquoi? « Est-ce que tout va bien? » Je sursautai brusquement, manquant de peu de tomber à la reverse, les quatre fers en l’air. Ma tête se tourna sans l’ombre d’une douceur vers la provenance du son, reconnaissant immédiatement la douce voix d’Ežechyel, mais l’intensité de mon mouvement se solda par une collision directe avec l’elfe, donc le bruit de ses pas s’éloignèrent de moi. Il devait être surpris par ce qui venait de se passer et moi, j’étais horriblement gênée de la maladresse dont je venais de faire preuve. J’étais sensée être leur guide, je devais donc leur montrer que j’étais capable d’assumer cette responsabilité. Je me redressai avec une certaine lenteur, le menton relevé pour me cacher dans le reste de la fierté qui me restait à présent. « Bien sûr que je vais bien. Pas la peine de t’inquiéter pour moi. » Ma voix sonnait fausse en disant cela et je pouvais être au moins sûre que l’elfe n’a pas vraiment gober la réponse que je lui avais donné, mais il fit preuve de discrétion en gardant le silence. Avant que mon visage ne se rougisse à cause de la gêne que je ressentais, je me mis de dos à l’elfe, en continuant de guider notre progression dans le labyrinthe que formait cette forêt.

    Je jouais nerveusement avec le coin de mon masque, en réfléchissant à ce qui venait de se produire. Ma gêne était-elle si évidente? Sans doute, puisque l’elfe en avait fait la remarque, mais il n’en connaissait pas la raison, sinon, sa voix ne m’aurait pas parue si inquiète non? La vérité, c’est que jamais auparavant, je ne m’étais proposé pour être le guide d’un quelconque aventurier. En fait, jamais au cours de ma vie, je n’avais eu la folle idée de le proposer. Pourquoi avais-je fais une chose pareille? Je les connaissais à peine. Ce n’était que des inconnus. Alors, pourquoi ses mots étaient-ils sortis de ma bouche avant même que ma tête les approuve? Au fond, je détenais déjà la réponse à mon questionnement. Il m’était donc bien inutile que je continue à me les poser, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Était-ce par culpabilité d’avoir cru, pendant l’ombre d’une seconde, que je pouvais me servir d’eux pour faciliter mes recherches sur mon frère? Je frissonnai. Jamais je n’aurais cru pouvoir penser à faire une chose aussi horrible que de me servir des autres, mais dès qu’il s’agissait de lui, tous les chemins étaient possibles. Ça m’avait quand même demandé deux ans avant que je puisse trouver enfin le courage de partir à sa recherche à travers un monde qui m’était inconnu.

    J’étais un être faible et pitoyable. Je ne méritais même pas de guider ce brave elfe et son cheval dans la Forêt des Murmures pour retrouver cet homme. Je ne méritais pas la gentillesse qu’il m’offrait et ce, sans même me connaître. Je ne méritais rien. Des larmes se pointèrent sur le bord de mes yeux. Ah non! Il n’était pas question que je laisse ces pleurs couler sur ma joie. Avec rage, je les essuyais en frottant mes yeux cachés derrière mon masque. Pourquoi étais-je incapable de faire ce que je m’étais promise? Je ne pouvais pas pleurer, tant et aussi longtemps que je ne l’aurais pas retrouvé en vie. Je serai les dents; si fort que mes lèvres se mirent à saigner, mais je ne m’en souciai pas. Avant tout, avant que je commence ce pourquoi j’avais finalement décidé de partir à l’aventure, je devais accomplir mon rôle de guide à la perfection. J’accélérai involontairement mon rythme de course, la colère dominatrice de ma raison, et quand je sentis un vide sous mes pieds, mon cœur arrêta tout simplement de battre. La gravité, ayant tous les droits actuellement, m’entraîna vers le fond de ce trou.

    J’avais été stupide. J’étais si obnubilée par mes pensées que j’avais été imprudente et que je n’avais pas même entendue la voix d’Ežechyel me crier « attention. » Un sourire sans trace de joie apparu sur mes lèvres. Ainsi, voilà comment se termine la vie d’une créature faible? Il n’y avait rien de plus débile que mourir dans un trou, dû à mon inattention. Au moment où je pensai bien que la faux de la mort allait s’abattre sur moi, ma chute fut brusquement interrompue par un soutien étrange. La texture de cet objet était dure et rugueuse. Comme… Comme la branche d’un arbre. Alors, c’était ainsi que nous nous sentions après que la faucheuse nous eut embrassé avec passion? La chute vers le monde des morts s’arrêtait sans douceur et nos mains attrapaient la branche d’un arbre? Je fronçai les sourcils. C’était assez bizarre, les sensations de la mort, mais au fond, qui étais-je pour me questionner? Personne ne m’avait conté ce que c’était, la mort, alors peut-être était-ce vraiment comme ça que ça se produisait. Mais restait que c’était assez… stupide. Je devais m’assurer de quelque chose.

    Usant de ma vision sensorielle, je pus enfin tout distinguer de façon nette et précise. Mon corps qui se balançait dans le vide, mon bras levé vers le haut et ma main accrochée sur la branche de cet arbre. Ensuite, je remarquai la présence de l’elfe aux cheveux blonds, étendu de tout son long sur le rebord du trou, sa main tendue vers moi. Hein? Hein? Je ne comprenais plus rien. Que faisait Ežechyel ici, vers le chemin des morts? Ah… AH! Ne… ne me dites pas qu’il était lui aussi… Ma main libre se plaça d’elle-même à la hauteur de ma bouche. Est-ce que l’elfe aussi m’avait accompagné dans ma chute? Est-ce qu’il était… mort? « Lûth! Qu’attendez-vous, sortez-vous de là. Vous risquez de mourir si vous ne faites rien! » Quoi? Un mort qui disait que je risquais de mourir? Ça n’avait aucun sens, j’étais… Bien sûr que non, idiote! Tu n’es pas morte, tu es encore en vie, reprends-toi avant de mourir pour de vrai cette fois. Comment avais-je fais pour manquer ce détail important. J’étais en vie. En VIE. Je m’étais accrochée à cette branche pour ne pas tomber. C’était si évident pourtant!

    Je me mis à rire comme une vraie petite folle. J’étais en vie! Je ne pouvais pas mourir sans avoir retrouvé mon frère, c’était un fait, voilà tout. Sauf que mon élan de joie fut interrompu par cette douleur qui me traversait le bras. N’étant pas faite forte physiquement, me soutenir ainsi mettait à dure épreuve mon pauvre bras qui ne pouvait pas en soutenir plus. Alors, de ma main libre, je pris la main que me tendait l’elfe et lâcha la prise que j’avais sur la branche. La soudaine augmentation de poids faillit faire tomber Ežechyel dans le trou, mais il se reprit juste à temps, soutenu par son cheval qui avait refermé sa mâchoire sur un pan de ses vêtements. Elle se mit à tirer son ami, ce qui l’aida beaucoup à me faire gravir le trou et je pus enfin remettre mes pieds sur le sol. Épuisée, je dû renoncer à ma vision sensorielle et ma vision redevint noire. « Est-ce que ça va Lûth? Vous n’êtes pas blessée? » Je lui répondis en haletant comme un pauvre animal. « Ça… ça va… Mer… ci… beau…coup. » J’entendis clairement le soupir de soulagement d’ Ežechyel. « Tant mieux. » Je souris, heureuse de l’aide qu’il m’avait apporté.

    Je me remis sur mes deux jambes, en secouant au passage mes vêtements couverts de terre noire. Maintenant que j’avais failli tomber dans ce trou, je me souvenais que le jeune homme que l’elfe recherchait avait lui aussi manquer de peu de tomber dedans. C’était dans ces environs où je l’avais croisé. « Nous y sommes presque. Si je me rappelle bien, il avait construit une "cabane" un peu plus à gauche de notre position. » Je n’avais pas besoin de voir pour savoir que les yeux de l’elfe se sont illuminés. Il avait presque atteint son but. C’était donc une réaction tout à fait normale. Je repris la tête de notre marche, cette fois-ci en faisant bien attention où je posai les pieds et nous finîmes par arrivés sur le lieu décrit, grâce à l’elfe qui dit : « Je la vois. » Il faisait sans doute référence à la cabane. Enfin, j’appelai cet objet une cabane, mais quand je l’avais vu pour la toute première fois, ça ressemblait beaucoup plus à un tas de morceau de bois empilés l’un sur l’autre qu’à une véritable construction. « Est-ce que le jeune homme est ici? » L’elfe ne répondit pas tout de suite. « Il est ici mais il ne bouge pas. Je… je crois qu’il dort. À moins que… »

    À moins qu’il soit mort. Si c’était le cas, ce n’était pas si étonnant. Si vous saviez le nombre d’aventuriers qui ont trouvés la mort en ces lieux… Je m’avançai vers le tas de bois et en tapotant un peu partout, finit par touché un nez. De là, je pus descendre mon doigt vers sa nuque et je sentis son pouls battre régulièrement. Il était juste endormi, mais cela ne dura pas très longtemps. Je le sentis se relever brusquement et une lame froide se posa sur la base de ma tête. « Qui es-tu… Mais attend, je te reconnais toi! » Il retira tout de suite son arme après avoir reconnu mon visage. « Désolé de gâcher votre repos, mais je dois savoir : êtes-vous le fils d’une personne nommée William? » Ežechyel n’avait pas attendu. Il allait directement vers les faits. « Ou… oui, bien sûr… mais attendez, comment peux-tu le savoir? Je ne t’ai jamais vu dans le coin! » Je me levai doucement et m’éclipsa vers l’arrière pour ne pas gêner leur conversation. Je ne pouvais pas les voir, mais ça ne me dérangeait pas plus que cela. « Ce sont eux qu’ils me l’ont dit. Ils s’inquiètent pour vous, je crois même qu’ils pensent que vous êtes mort! Ils m’ont envoyé ici pour vous cherch… »

    Le fils se mit à rire comme un fou. Les paroles de l’elfe le laissaient parfaitement de marbre. « Désolé pour toi, mais je crois que ce ne sera pas possible. Du moins, pour l’instant. Sache que je suis sur le point de percer le secret de la forêt. Je ne peux pas partir maintenant! » Cet homme délirait complètement, au point d’ignorer toute la souffrance de ses parents, qui devaient se ronger les sangs pour lui, incapable de dormir malgré l’heure tardive. « Non, vous ne comprenez pas. Vos parents s’inquiète pour vous! Vous ne pouvez pas leur faire une telle chose. La forêt se joue de vous, il n’y a aucun secret à découvrir ici. » Je ne savais pas comment l’elfe s’y prenait, mais il parvenait à garder un ton calme. À sa place, je crois que j’aurais secoué ce fils indigne comme une vulgaire poupée de chiffon. « C’est faux! Tu as tout faux! Les voix que j’entends… elles ne peuvent pas me tromper, je sais qu’elle dise la vérité! C’est mon unique chance de découvrir ce que la forêt cache. La famille peut très bien attendre. » Silence. Personne ici ne croyait que ce garçon est pu dire une telle horreur. Comment pouvait-il mettre en seconde place sa famille, alors que les murmures qu’il attendait n’étaient que le fruit de son imagination? Quand Ežechyel reprit la parole, sa voix était encore plus douce qu’à l’habitude.

    « Est-ce que tu sais ce que tes parents m’ont dit avant que je vienne ici? » Comme le jeune homme ne répondit pas, je supposai qu’il n’en avait pas la moindre idée. « Ils m’ont dit qu’ils étaient prêts à recevoir n’importe quoi qui puisse t’appartenir. Et quand je dis tout, je ne parle pas uniquement d’objet personnels, mais aussi de corps, de bras et de jambes. Tout! Si tu savais à quel point ta mère était désespérée en prononçant ses paroles… » Je ne pus m’empêcher de vouloir connaître l’expression de ce garçon. À l’aide de mon pouvoir et en m’approchant de plus près, je pus voir sans problème la légère hésitation dans ses yeux. Les mots de l’elfe avaient du pouvoir sur lui. Ežechyel le remarqua aussitôt et il en profita pour rajouter : « En ce moment, tes parents doivent m’attendre à l’orée du bois, le cœur serré. Tu sais pourquoi? Parce que j’ai réussi à les convaincre que tu étais en vie et que je te ramènerais un seul morceau. Veux-tu à ce point écouté les voix et faire pleurer ta mère pour une centième fois? » Ce fut avec une voix tremblante qu’il répondit : « Non. » « Alors, viens avec nous et laisse tomber les voix. » Il hésita pendant une courte seconde, mais il finit par prendre la main de l’elfe, en se laissant guider.



    - EŽECHYEL


    « Par les dieux, Nikolas! C’est bel et bien toi! Tu es en vie! » Sa mère le sera si fort dans ses bras qu’après un moment, son fils fut obligé de lui demander de le lâcher. Les larmes aux yeux, sa mère s’éloigna d’un pas, avant de se mettre véritablement à pleurer, trop émue. Le père se contenta que d’une bonne tape dans le dos de son fils. « Merci du fond du cœur d’avoir retrouvé notre garçon, jeune homme. Veuillez accepter notre cadeau. » Le père à Nikolas me tendit une bourse remplie d’argent, que je déclinai d’un mouvement de la tête. « Je n’ai pas besoin d’argent monsieur. Vous avoir aidez est ce qui m’importe le plus. » Il sourit jusqu’aux oreilles. « Vous êtes bien étrange, de refuser ainsi une telle somme d’argent, mais je ne vous forcerais pas à l’accepter. » Je lui souris, heureux de voir la famille de nouveaux unis. Ne voulant pas gêner leurs retrouvailles, je m’éloignai d’eux pour aller rejoindre Lûth et Atles, restées en retrait. « Merci pour tout ce que vous avez fait pour nous. »

    L’elfe aveugle hocha la tête. J’avais l’impression qu’elle voulait dire quelque chose, mais qu’elle ne parvenait pas à exprimer ses paroles. Elle prit une profonde inspiration et lança ce qu’elle avait en tête. « Je… en fais, je suis à la recherche de quelqu’un, mais comme je n’ai jamais quitté la Forêt des Murmures, j’ignore à quoi ressemble le monde extérieur. Alors j’avais pensé que, peut-être… » Je lui souris avec tendresse. Dans mon esprit, j’entendis la jument soupirer, mais elle ne s’opposa pas à la décision que j’aillais prendre. « Vous voulez que je vous serve de guide? » Le visage bronzé de la jeune fille se rougit. « En quelque sorte… oui. »


    - FIN



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