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 Lieu du Chef (Déchus) - Provisions

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Lun 06 Juil 2015, 19:18

Provisions

Lieu du Chef (Déchus) - Provisions OF1cTX

Accoudé sur la grande table ronde, unique meuble de la pièce, le Dædalus réfléchissait. Il avait sous la main plusieurs lettres, plans et listes qui visaient tous à organiser une des plus ambitieuses opérations de transport de nourriture depuis longtemps ; pas loin de deux-tiers des réserves d’Avalon allaient être directement amenées jusqu’aux Îles Suspendues, dans l’avant-poste Déchu encore anonyme. En faisant claquer sa langue contre son palais, il produisait un bruit de bouche qu’il était le seul à ne pas trouver exaspérant. Il était toutefois seul, et n’allait pas s’en priver. Il releva la tête et tendit l’oreille un instant ; non, personne à l’horizon. Il n’entendait même aucune voix. Du bout du doigt, il suivi le tracé de leur itinéraire depuis la grande Cité jusqu’aux Îles. Une partie du chemin se faisait en remontant le long de la Rivière Éternité, puis les Himbaüt, ces barques suspendues dans les airs par magie, prendraient la relève pour l’ascension. Sur le papier, tout se déroulait à la perfection. Comme d’habitude, c’était avec les imprévus qu’il faudrait jouer. Le convoi en lui-même – bien que peu susceptible d’être attaqué, aux vues de la quantité de Garde pour le défendre – était un risque en soi. Autant de nourriture, de biens et de ressources réunies au même endroit, c’était une cible de choix pour qui en voulait aux siens, c’était même la raison de la présence d’autant de soldats. Bien sûr, il avait pris les mesures nécessaires au bon déroulement de l’opération. Le « convoi » était en réalité une chaine continue de bateaux et de barques flottantes, on n’en voyait ni le début ni la fin, comme une chenille immense rampant inlassablement entre les deux villes. Du haut du Plateau, les Wëltpuffs observaient, sarcastiques, ce petit monde s’affairer sans fin tandis qu’eux se contentaient de brouter paisiblement. En songeant aux massifs herbivores, Eerah les imagina évoluer sur les Îles. Ils étaient habitués à ce type de climat froid et aux à-pics profonds, nul doute qu’ils pourraient survivre sans peine là-bas, et ce serait une source de laine et de nourriture supplémentaire. Il saisit une plume dans son encrier et nota l’instruction sur une note à part : « Faire amener quelques reproductrices jusqu’à l’avant-poste ; Former un nouveau berger, ou en trouver un volontaire ; S’assurer qu’un enclos soit bâti dans les plus brefs délais. ». À nouveau, il écouta le bruit ambiant, sans y déceler la moindre activité. C’était étrange ; à cette heure-ci, il y avait toujours quelqu’un pour venir le déranger. Peu importe.

Soupirant, il rangea le fatras de documents. Sans ces évènements étranges, l’attaque de la cité un peu plus tôt, ils n’auraient jamais eu à en arriver à de telles extrémités. Oh, ils n’en étaient pas encore à se rationner, ce que produisait le Cœur Vert à chaque décade était suffisant pour remplir l’estomac de chaque Déchu pendant deux cycles. Depuis qu’il avait pris des mesures pour mettre « en pause » l’exportation le temps que tout revienne à la normal, les entrepôts s’étaient rempli en clin d’œil. Il avait alors paru plus sage et logique de délocaliser l’essentiel de la production au cas où d’autres jours plus sombres puissent survenir. Un paranoïaque optimiste, voilà ce qu’il était. Sans se laisser aller à la dépression et au fatalisme, il ne pouvait pas se permettre de ne pas envisager le pire. Une dernière fois, il releva le menton pour écouter, sans résultat. Pas le moindre toussotement lointain ; ça n’avait aucun sens. Il franchi en quelques pas la distance qui le séparait de la porte, et actionna sa poignée. Elle ne bougea pas d’un cil. Eerah fronça les sourcils et insista de plus belle, mais rien à faire, elle était comme figée. Sans se démonter, il jura, et posa ses deux paumes contre le bois de la porte. Quelques secondes plus tard, le panneau commençait à vibrer violemment, lâcha un grincement déchirant et soudain, la porte vola brutalement en éclats. Derrière, un vacarme assourdissant vint le happer, le bourdonnement d’une centaine de personnes affairées à crier çà et là leurs ordres et directives. Un silence s’installa lorsque le bois explosa, et des dizaines de regards effarés coulèrent vers le Dædalus. Un garde vint le trouver en haletant. « Sire ! Bon sang, nous avons frappé à la porte pendant une heure, nous pensions que vous étiez parti ! ». « Quelqu’un l’avait enchanté, et il va pass… Que se passe-t-il ? ». « Des problèmes, Sire, beaucoup de problèmes. ». Eerah soupira. Comme d’habitude.

Explications

Bonjour !

Alors, quelques explications : C'est un LDC un peu ouvert, à savoir qu'il va vous falloir inventer les "problèmes" que doit affronter le convoi. Il y en a beaucoup, mais c'est proportionnel à la taille du convoi, et vous pouvez dire qu'il y en bien 50% de "problèmes" qui ne sont que des petits détails remontés par des paysans un peu relous. Il y aura quand même quelques problèmes importants, donc voici une petite liste d'exemples : Perte d'un chariot, attaque d'une Wyverne, problème à l'arrivée aux Îles, un des hangar à nourriture est bloqué, et/ou habité par une saloperie qu'il faut déloger, je vous laisse faire preuve d'imagination !

Il y a également une mission bonus pour ceux que ça intéresserait, il s'agit de s'occuper des Wëltpuff cités plus haut. Il s'agit de moutons géants, ayant la particularité de vivre en haut du plateau, donc dans un environnement froid et en altitude. Les Îles semblent toute indiquées pour les héberger, mais il faut savoir que ce sont des animaux un peu lourdaux et paresseux, donc pas faciles à déplacer, il y aura donc du challenge ;)

Voilà ! Amusez vous bien =)
Nombre de mots : 920 mots minimum

Gains

Gains pour 920 mots
  • Un Havresac de la Forêt aux Mille Clochettes : C'est un sac de voyage enchanté ; il se porte en bandoulière, et possède deux particularités importantes : Il est extrêmement léger, peu importe ce que vous mettrez dedans, et il est sans fond, aussi vous pourrez y entasser vos babioles pendant une vie entière. Il sera peut-être plus compliqué de les retrouver après...

  • Pour 450 mots de plus (1370 mots au total), un point de spécialité au choix.
Attention : Seuls les Déchus ou les individus possédant des compagnons Déchus peuvent participer ! Vous avez jusqu'au 13 aoûtl !

Récapitulatif des Gains



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Mar 07 Juil 2015, 13:10

Le Déchu passa la porte de la chambre, s'appuyant contre le chambranle « Bonjour Haytham. Comment te sens-tu ? », « Mal, de toutes évidences. » Il se traina jusqu'à la table et se laissa tomber sur une chaise « Tes blessures sont profondes et ont faillies être mortelles. Tu mettras encore quelques jours à t'en remettre. Tu veux manger ? », « Tu es bien aimable aujourd'hui. Tu as passé la nuit dehors ? », « Oui, mais ça n'a aucun rapport. » Le Déchu se massa la nuque, poussant un râle de douleur « Tu voudras sortir aujourd'hui... ? », « Je croyais que je devais me reposer ? », « Je ne sais pas. Tu ne me réponds pas. », « Me faudrait un remontant. J'ai la tête dans le gaz. », « Mange. Tu verras le reste après. »

Suite aux évènements tragiques qui emporta leur bateau et leurs projets, la blonde avait prit l'initiative de s'établir sur les îles suspendues, à l'abris de tout, pendant un moment. Le monde était en train de chuter, et ils faisaient tout pour survivre. Ils n'avaient pas pu mettre le pied sur ce continent tant demandé, et tant mieux. Ils avaient risqué leur vie, surtout celle de son frère qui, à ses yeux, était actuellement la personne qui comptait le plus et qu'elle se refusait de perdre. Bien qu'elle soit une paria, une Vincide non reconnue ni déclarée, elle préférait faire profil bas et garder auprès d'elle un homme qui ne cessait de monter en puissance. Peut être lui offrirait-il l'opportunité d'un jour reprendre sa place ? Ou de le seconder si lui même voulait monter sur le trône ? Elle ne savait, mais elle avait énormément d'espoirs en lui. Haytham, lui, ne souhaitait pas parler de politique avec elle. Il voulait l'éloigner de tout ce qui concernait ses projets, ou un quelconque trône auquel, actuellement, il ne pensait pas. C'était ambitieux, et bien qu'il soit envieux, il n'était pas fou. La puissance s'acquiert avec le temps, et la sagesse également. Sauf celle de sa soeur. Cependant, il fallait dire que la blonde avait quelques éclairs de génies concernant leur fraternité et le lien qui les unissait. Elle avait cessé de le harceler pour coucher avec, et s'occupait un peu plus du monde autour que de sa propre tronche. Ainsi, ce fut elle qui trouva astucieux de se rendre sur les îles suspendues, loin de tout le tumulte. Et Haytham n'avait pas dit non.

« Il faudrait que j'aille en ville. Je pense que le meilleur moment pour rentrer dans l'armée est celui-ci. », « L'armée ? J'espère que tu n'y pense pas ! », « Si. Et sérieusement. Je veux prouver ma valeur, me battre pour ma nation, et non vivre dans l'oisiveté. », « Je ne vis pas dans l'oisiveté. », « Ah non ? J'étais persuadé que si pourtant... », « Pourquoi l'armée ? Pourquoi pas un poste poli... », « Je vais voir, et je ferai en fonction, mais sache que tes ambitions ne sont pas les miennes, et tu n'évolueras jamais à travers moi. », « Tu es complètement paranoïaque, Haytham. Je me fiche de ce que tu peux avoir comme poste. Je te dis, à mes yeux, pour l'avoir connu, ce qui est astucieux. », « Peut importe, il faut, de toute façon que je descende. Je ne veux pas rester là pendant des années, même si la vie y est paisible. », « Comme tu voudras. » Le Déchu se leva, et rangea ses couverts, avant de partir, descendant en planant vers Avalon, longeant la Rivière Eternité. Regardant le sol, visant les gens qui évoluaient tout autour de celle-ci, il vit également plusieurs points d'intérêts. Notamment un.
Descendant, se rapprochant de la zone de tumultes, il distingua un conflit plutôt musclé. Une caravane pleines de ressources, se faisant attaquer et piller.

Le Déchu atterrit, créant une rafale de vent de ses grandes ailes. Le groupe fut destabilisé, envoyé un peu plus loin. Une femme se tenait à terre, crachant du sang, tremblant de tout son être. Se postant à côté d'elle -possiblement la victime dans tout cela vu son état- il s'interposa entre elle et les voyous. Son regard passa d'un mécréant à un autre, les jugeant sévèrement « Eh bien... On a du mal à arrondir ses fins de mois... ? », « Qui êtes-vous ? Raah, on s'en fout, tuons-le ! » Eh bien ils étaient... Plein d'esprits ces types là. Haytham, encore un peu souffrant, fit attention en se battant. Il dissimula ses ailes, et le combat fut, pour lui, plus technique qu'amusant. Il avait du mal à se mouvoir, mais arrivait à surpasser les malfrats. Petit à petit, il prit le dessus, avant de les anéantir un à un. Soufflant, il s'assit sur la caravane, reprenant un peu de la contenance « Vous allez bien ? », « O... Oui... Merci... Je... », « Où vous rendez-vous ? », « Sur les îles suspendues. Je dois livrer ces ressources rapidement, mais les malfrats sur les routes sont nombreux. » Elle essuya sa bouche, et se tint les côtes, couvertes de bleus « Je vais vous accompagner. Comment cela se fait que vous soyez seule ? Les caravane ne voyagent pas à plusieurs ? », « Mes collègues se sont fait tués dans les convois précédant. Un jour ce sera moi, je le sais, mais je ne peux pas abandonné de la sorte... », « Avalon pourrait vous donner une escorte. C'est assez mal géré... », « L'armée est affairée ailleurs. », « Et ce n'est pas judicieux de délaisser les caravanes au petit bonheur la chance. Lorsque nous nous retrouverons sans rien, car tous nos marchands auront été tués, nous comprendrons notre douleur et notre perte. C'est ridicule. » Haytham descendit de là, mettant pied à terre « En route, je vais vous accompagner. Nous sommes encore loin des îles, à pied. », « Oui... Merci. D'où venez vous ? », « Je suis originaire d'Avalon. J'étais en... Repos forcé, avec ma soeur, sur les îles justement. », « Forcé ? », « Les jours précédant ont été particulièrement éprouvants, et je me suis blessé. Nous avons combattu des démons et des sorciers. », « Oh ! Quelle horreur ! Vous allez mieux ou vous avez encore du mal à vous remettre ? », « Hum... Je partais actuellement pour Avalon, dans le but de m'engager dans l'armée, pour aider, mais... ce petit combat, à l'instant, m'a fait prendre conscience que mon corps n'est pas tout à fait prêt. Je suis déjà épuisé à dire vrai. », « C'est normal ! Ne vous blamez pas pour cela. Ils étaient nombreux. Moi je trouve que vous vous êtes bien battu monsieur... euh... », « Haytham. », « Haytham... C'est très joli comme nom. Je me nomme Seryu, mais vous pouvez m'appeler Lou. », « Enchanté Lou. » Et puis, clairement, autant se connaitre vu qu'ils allaient faire route ensemble. Haytham apprit qu'elle était également une Déchu, tournée vers la gourmandise. Elle était faible autant physiquement que hiérarchiquement, et pour le coup, il se sentait moins seul. Lui qui galérait à monter les échelons, a voir le bout du tunnel.

Sur la route, et bien qu'ils firent halte la nuit, ils ne rencontrèrent personne. Les gens passaient à côté d'eux, et lorsqu'Haytham élevait la voix, les plus robustes s'écartaient, préférant laisser la place et ne pas se faire couper les jambes. Lou lui apprit qu'elle faisait ce trajet tous les quinze jours, et que s'il désirait prendre place avec elle, ce serait avec plaisir qu'elle l'accueillerait. La petite femme avait un visage de poupée, des yeux tombant lui donnant un air triste, chétif, et elle était émerveillait de beaucoup de choses qu'elle trouvait. Jamais elle ne se laissait abattre par les mauvais traitements, et la malchance. Bien qu'elle avait encore mal, elle avait oublié les coups portés sur elle, la veille. Une éternelle optimiste, celle qui avançait en permanence.

Mots : +1 450
Gains : + 2 magie pour H.

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Sam 25 Juil 2015, 22:18


« Je suppose que tu n’as toujours pas changé d’avis. » soupira Victoire, une pointe d’impatience dans le ton. Belle répondit d’abord par un très léger sourire, Embarrassée, elle glissa lentement ses doigts diaphanes dans ses longs cheveux blonds. Le sujet était devenu tabou. « Non. » murmura-t-elle simplement. « Pourquoi ? » Elle réfléchit brièvement avant d’articuler : « Lord Von Dreth m’envoie à l’avant-poste déchu de la Forêt. » Vicky se mit à rire. « C’est à croire que notre Dædalus ne peut plus se passer de tes services. » De justesse, elle se retint de livrer ses pensées sur le prétendu chemin que son amie devrait emprunter ; une route qui s’achèverait dans le lit du Roi. Victoire était vouée corps et âme à la luxure, au point de ne pas réussir à songer à autre chose, de ramener toujours les évènements à la chair. Belle était du signe de l’Envie et supportait de moins en moins les lubies charnelles de sa dame de compagnie. « Seulement … » reprit-elle, le sérieux retrouvé. « Je te parlais des véritables raisons de ton comportement, Belle. Cette mission a certainement arrangé tes projets mais … » Elle prit une grande inspiration, consciente de la tension de la discussion. « Je ne suis pas sotte. J’ai remarqué que tu refusais de t’approcher des Montagnes. » Face au silence persistant de la Déchue, Victoire continua : « Pourquoi ne pas écouter les consignes et rejoindre les Îles en revenant des bois ? Nous serions toutes en sécurité, là-bas. » - « Vicky … Je ne peux pas. » - « Dis-moi pourquoi. Je veux t’aider. » - « Il n’y a rien à faire. » - « Alors je t’accompagne. » - « Non. Grâce et Arabella sont incapables d’être indépendantes et autonomes. Elles ont besoin de toi. Tu dois les retrouver, au plus vite. » Vicky se mordit les lèvres, contrariée mais indécise. « Je m’inquiète pour toi. Si tu évites les régions montagneuses, tu seras contrainte de passer par le Désert et voler au-dessus de la baie ou de descendre les Terres d’Emeraude et couper par les plages pour remonter le Rocher. Dans les deux hypothèses, les détours sont très longs et éprouvants. » - « J’irai par le sud et longerai les frontières du Fjörd. Le climat est trop incertain près des côtes pour que je m’y risque. » - « Où iras-tu, ensuite ? » - « Je ne sais pas encore. » - « Et … » - « Je n’ai pas envie d’en parler, Vicky. S’il te plait. » La conversation était close. Belle songea à ses craintes et ses doutes, son impossibilité de traverser les Montagnes ou même de s’en approcher. Les raisons étaient simples, d’une cruauté malsaine. Pendant trop longtemps, la jeune femme avait été captive des rochers et du givre, emprisonnée dans le Château des Vampires en tant que favorite de l’un d’entre eux. Angelus était reparti auprès des siens, avait claqué la porte après une violente dispute avec l’objet de ses désirs. Elle savait qu’il n’abandonnerait pas, qu’il demanderait le secours de son clan. Belle avait simplement peur.

Les jeunes femmes suivaient le convoi qui avançait avec paresse, plongées dans un silence que Victoire ressentait pesant. Rêveuse, Belle contemplait la surface de la Rivière Eternité qui, nimbée de l’étrange et pâle lueur de la Lune, reflétait des arabesques lumineuses et enchanteresses. De temps à autre, quelqu’un lui adressait la parole pour la saluer, reconnaissant les traits éthérés de cette femme qui avait un petit renom. Elle répondait d’une politesse distraite. Il fallut un cri strident pour la tirer de ses songes éveillés. « Que se passe-t-il ? » souffla-t-elle, alerte. Sans attendre la moindre explication, elle se mit à courir à travers la foule. « Il y a quelque chose ! Je vous dis qu’il y a quelque chose ! Vous ne me croyez pas mais il y a quelque chose ! » S’écria une femme qui frôlait l’hystérie. A ses côtés, ils étaient plusieurs à tenter de la résonner, à lui expliquer qu’elle avait dû se méprendre. Cela la rendait davantage furie. Sur la pointe des pieds, Belle tâchait de voir ce qui se passait. Elle était arrivée tardivement et un cercle s’était formé. « Pourquoi vous ne m’écoutez pas ! » grondait la femme. Profitant de sa frêle et petite stature, Belle se faufila à travers les Déchus jusqu’à approcher la concernée. Doucement, elle posa une main sur son épaule, la faisant sursauter. « Calmez-vous. Expliquez-moi ce que vous avez aperçu. » Le discours bredouillant était à peine compréhensible. « Respirez. » murmura-t-elle d’une voix douce. « La roue du chariot s’est brisée, l’immobilisant le temps des réparations. Il n’a pas été vraiment surveillé. Quelqu’un ou quelque chose s’est glissé à l’intérieur et dévore les provisions. » - « On est allé voir plusieurs fois ! » Protesta un autre. « Il n’y avait rien. » - « Mais les réserves ont diminué. » souligna un dernier. « Des vols ! Ce ne sont que des vols. Il suffit de trouver le ou les coupables et l’affaire sera classée. » - « La forme n’était pas humanoïde ! J’en suis sûre. » Belle écouta attentivement les débats, mouvementés. « Je peux enquêter si vous le souhaitez. » On la dévisagea avec une once de surprise et de moquerie. Quelqu’un finit par hausser les épaules. « Si ça vous chante. » La foule se dispersa peu à peu. « Puis-je vous accompagner ? J’aimerai vous venir en aide. » La Déchue se tourna vers son interlocuteur. « Ne nous sommes-nous pas … déjà croisés ? » Il sourit. « Heureux que vous vous souveniez de moi. On ne vous a pas oublié à la Forêt, chère fille en porcelaine. » - « Pardon ? » Elle l’observa un peu plus. « Edaiah ! » Ils parlèrent quelques instants. Edaiah avait quitté l’avant-poste pour une permission de quelques jours. Il s’apprêtait à retourner à la Forêt aux mille clochettes et, tout comme Belle, avait décidé de faire un petit crochet pour prêter main forte au convoi. « Tu as fait impression, tu sais. » finit-il par lâcher. « Personne ne t’a oublié et les nouveaux arrivants ont droit au récit de tes exploits. Ils n’étaient pas beaucoup à connaître ton nom. Peu à peu, tu es devenue la Fille en Porcelaine. » Timide, elle sourit. « Le chariot. » susurra-t-elle, désireuse de changer de sujet. Le Déchu rit avant d’acquiescer.

« C’est certain, il y a bien eu quelque chose. » Belle attrapa du bout des doigts une pomme croquée qui roulait à travers les cargaisons bien enfermées. « Hum. Oui, c’est une évidence. » - « Humanoïde ou animale ? » Elle effleura la chair du fruit. « Je … ne sais pas trop. » Elle avait la désagréable sensation d’être observée, épiée et peinait à se concentrer sur ses recherches. Malgré tout, elle avait cette pomme à moitié dévorée par une dentition monstrueuse. « On dirait des marques de crocs. » Elle hocha la tête. « Peut-être ferions-nous mieux d’organiser une petite partie de chasse ? » - « La solution me parait extrême. » - « Pourquoi ? » - « Edaiah … oublie les canines. Cette chose s’attaque à nos légumes. Elle menace nos réserves, pas nos vies. » - « Il faut tout de même la trouver. Elle a l’air … vorace. » - «  Oui, à moins qu’elles ne soient plusieurs. » Elle marqua une courte pause. « Viens, j’ai une idée. » D’un sourire ravageur et charmant, elle prit la main du jeune homme pour l’entraîner plus loin et lui expliquer ses desseins. « Nous ne risquons pas grand-chose à essayer. . » conclut-il. Ils mirent en place le piège avant de se cacher derrière une grosse pierre. Ils attendirent. Longtemps .« Je commence à croire qu’on se donne du mal pour rien. Les choses n’ont peut-être plus faims. » - « J’aimerai tellement savoir à quoi nous avons à faire. » - « Oui, moi aussi mais rien ne bouge. »  Belle plissa les yeux. « Je crois que si, en réalité. Regarde bien. » De prime abord, rien ne semblait se passer. « Je ne vois pas de monstre. » - « Moi non plus. » Il scruta davantage la scène et enfin, il vit. Les provisions lévitaient à quelques pas du bois et disparaissaient, engouffrées par une créature invisible. Doucement, Belle se pencha pour attraper une poignée de terre humide. Dans un sourire, elle se mit à détaler pour envoyer la poussière à l’intérieur du chariot. Les particules tombèrent mollement, dessinant les contours d’une bête aux grands yeux et aux longues dents, dont on ne saurait dire qu’il s’agissait d’un singe ou d’un petit diable. Edaiah l’attrapa d’une poigne ferme. Dans un cri, l’animal se débattit. Il redevint visible. « Qu’est-ce que c’est que ce truc ? » Belle avait reculé de quelques pas. « Un petit habitant du coin. » Le Déchu l'amena dans les bois alentours.

1 500 mots : Un Havresac de la Forêt aux Mille Clochettes + 1 point d'intelligence. Merci beaucoup pour ce lieu !
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Ven 07 Aoû 2015, 16:01

La main d'Alaster caressait doucement l'orge qui se trouvait autour de lui. Il n'avait pas souhaité se rendre à la cérémonie. Ce n'était pas par flemme, simplement qu'il n'était pas sûr d'avoir le courage de se tenir droit, sur ses jambes, le dos redressé, le regard fort et dur devant la mort. Si les familles de Déchus étaient grandes c'était pour l'unique raison de la longévité des individus peuplant la race. Ainsi, les individus se succédaient, encore et encore, sans que ne s'arrête le cycle. Il avait bien des grands-mères et des arrières grands-mères, des dizaine et des dizaine de femmes qui avaient, au fil des temps, forcé son respect de par leur sagesse et leur savoir faire. Les hommes avaient une vie plus courte car tous se battaient pour la nation Déchue. Beaucoup étaient morts en combattant. Aujourd'hui, cependant, c'était l'une des plus anciennes femmes de la maison Dah Numen que l'on célébrait, la fin de sa vie pour être exact. Les flammes du feu qui calcinerait son corps avaient déjà commencé à s'étendre et, lui, était toujours au beau milieu de son champ d'orge, le regard dans le vide, incapable de bouger. Il était fatigué bien sûr, mais sans doute son péché lui était-il d'un grand secours à ce moment précis. Il n'aurait pas pu. Supporter la vision du corps de la morte se faire emporter par le feu était impossible pour lui, même s'il s'agissait d'une coutume de son peuple. Il aimait trop cette femme, l'une de celles qui avaient accepté de prendre une apparence âgée, conformément aux années qu'elle avait vu s'écouler devant ses yeux. Alaster pensait que décider de quitter à tout jamais la jeunesse, cette beauté que les Déchus avaient pour l'éternité, était un signe de grande sagesse.
Alaster ! La voix appartenait à sa mère, cela ne faisait aucun doute. Voilà que la Déchue de l'orgueil venait à lui, se posant à ses côtés sans lui demander la permission de se joindre à lui. Cette femme était cruelle parfois. L'homme savait parfaitement qu'elle ne pouvait porter le deuil, il y avait bien trop de choses à conquérir pour s'apitoyer inlassablement. Elle était, en plus de cela, trop fière pour envisager qu'on la voit pleurer ou faible. Elle semblait n'avoir besoin de personne, juste de naïfs qui l'admireraient sans compter.
Je t'ai cherché partout. Heureusement que ma mémoire est excellente. Personne n'aurait pu te trouver ici continua la voix hautaine. Sache que des Himbaüts sont en route pour les îles. L'on cherche un berger également pour s'occuper des Wëltpuffs. Il semble que personne d'autre soit aussi compétent que toi pour cette tâche, tu es mon fils après tout, dit-elle avec une grande fierté. Cela dit, Alaster savait depuis longtemps qu'elle n'était pas fière de lui, simplement du reflet de sa propre réussite. Elle avait réussi son mariage, elle avait également réussi son fils. S'il était grand et beau aujourd'hui – du moins, du point de vue d'Hélène – c'était uniquement de son fait.
Je vais y aller dit le concerné. Il avait appris depuis longtemps que contrarier sa mère était une grave erreur. S'il disait non maintenant, prétextant vouloir rester seul à cause des sentiments de tristesse que la perte de son ancêtre avait occasionné, il fallait s'attendre à un débat long, pénible et bruyant. Il valait mieux obtempérer pour le moment, quitte à désobéir plus tard. Elle ne vérifierait de toute façon pas.

Alaster avait décidé de rejoindre le convoi après plusieurs longues heures d'hésitation. Ce n'était pas le décès qui lui avait provoqué cet état mais simplement sa paresse. Les choix étaient difficiles pour le jeune homme, sauf s'il était pris dans le feu de l'action ou que sa vie en dépendait. Et encore, son péché était parfois bien traître. Il avait faussé compagnie à sa mère, faisant mine de partir directement rejoindre les événements mais, en fait, il s'était posé un peu plus loin dans le même champ, s'asseyant au creux de l'orge pour qu'on ne le repère de nouveau. Il avait réfléchi, encore et encore, les idées ayant bien du mal à venir. Il avait beaucoup de périodes de creux, pendant lesquelles il était totalement improductif. Cependant, après un long moment, il avait pris l'initiative d'aider pour les Weltpüffs. Cette décision avait d'ailleurs était d'une grande sagesse puisque dès son arrivée, il lui avait paru évident que les personnes qui s'étaient proposées pour guider les énormes bêtes n'étaient pas qualifiées. Éleveur de Welpüffs était une lourde tâche, on ne pouvait l'improviser. Lui-même avait étudié pour ça. L'expérience était aussi nécessaire, surtout que les grands moutons n'avaient pas l'habitude de voyager. La plupart du temps, ils restaient au Cœur Vert à brouter tranquillement. Alaster n'était pas sûr que les faire bouger soit une bonne idée en plus de cela. Peut-être qu'ils ne s'acclimateraient pas sur les Îles Suspendues ? Il valait mieux qu'il soit aux côtés de ces animaux, pour veiller à ce que tout se passe pour le mieux.
Si tu veux qu'ils te suivent, je serai toi, je ne crierai pas. Ils risquent juste de se vexer. Au mieux ils continueront à brouter, au pire, ils rouleront sur leur flanc et tu ne pourras plus jamais les bouger dit le berger à un jeune garçon, excédé par le comportement passif des animaux. Après quelques minutes, les animaux avaient embarqué. L'on disait dans sa famille qu'il avait un don avec les Weltpüffs. Lui pensait simplement qu'il suffisait de les considérer avec soin pour qu'ils obtempèrent. Le reste du voyage, il ne le vit pas passer car, comme les énormes moutons, il plongea dans un sommeil profond. Il n'y avait rien à faire sur les Himbaüts de toute façon, hormis regarder le paysage défiler. Seulement, cette activité avait le don de le bercer. Quand il dormait, il ne souciait de plus rien. La mort, la souffrance, tout ceci lui était étranger, tout comme ce qu'il se passait sur les Terres du Yin et du Yang en ce moment même. Car si son ascendante avait rencontré la grande faucheuse, c'était pour avoir voulu protéger leur ferme d'une bande de pillards qui souhaitaient profiter du chaos ambiant. Demain, il se le promettait, il vengerait cette grand-mère qu'il avait toujours admiré.

1036 mots - Un Havresac de la Forêt aux Mille Clochettes – Merci !
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