La guerre ne menait jamais à rien. Je le savais, mais rien de bien n’arrive sans le mal. En ce moment, le monde était atteint d'une curieuse maladie. Celui de la perte graduelle de la magie. Très tôt dans la contagion, j'avais ressenti quelque chose d'étrange. Je me sentais de plus en plus faible. Ce n'était pas encore critique, mais j'avais l'impression que je n'avais plus le même contact avec l'air. J'avais l'impression de m'éloigner petit à petit de ce que je suis. J'avais beau me concentrer pour me régénérer avec l'air pendant des heures et des heures, mais rien à faire. J'avais l'impression d'être un bateau à la dérive. Lorsque je regardais dans les rues d'Aeden, je pouvais sentir que la magie n'était plus aussi stable qu'avant. Elle s'affaiblissait et tous le ressentaient plus ou moins à leur manière. Je ne pouvais rester de glace face à la situation qui risquait de s'aggraver avec le temps. Je décidai de partir à la recherche d'informations sur ce qui se passait. Je voyageais de gauche à droit en me camouflant sous une autre apparence. Je me faisais nommer Constance et je n'étais qu'une simple humaine un peu coquine. Je ne leur faisais rien de particulier, mais avec un sort de charme, je faisais en sorte de soutirer des informations.

Après plusieurs jours de recherche, j'ai eu vent d'un groupe qui allait attaquer les sorciers. Ils croient que ce sont eux qui sont la source de cette perte. Je dois dire que cette race était plutôt loin de mon coeur. Je ne les appréciais pas puisqu'il était la source de nombreux de mes malheurs et ceux de ma race. Je devais rejoindre le groupe. Je ne voulais pas vraiment les tuer, mais plus m'infiltrer pour savoir s'ils sont vraiment les fautifs. Tuer ne servait à rien au final s'il n'était pas les coupables... Bref, je me rendis au point de rendez-vous sous mon aspect caché pour m'infiltrer au sein du groupe.

« Il n'y a qu'à regarder dans l'histoire pour s'apercevoir que les sorciers sont le pire fléau que notre Humanité ait connu ! De tout temps, ils complotent dans l'ombre, souhaitant répandre leur venin sur notre monde. » Un début fracassant pour cette dame qui attisait la foule vers la colère. Moi, je restais neutre. Elle n'avait pas tort, mais je n'aimais guère les généralités. Tamiser dans le décor, elle continuait de rependre la colère parmi le groupe et moi je ne l'écoutais pas. Je m'étais rejoint au groupe simplement pour passer sous couverture et attaquer par-derrière. Emmanuelle, la grande dame qui avait fait un long discours élogieux sortit un plan de la prison. Ce plan était très détaillé de tous les chemins possibles. Elle voulait attaquer sur deux chemins différents. Comme ça, si l'un des deux se faisait prendre, l'autre pourrait les surprendre par-derrière. Nous étions un assez grand groupe et l'effet escompté pouvait marcher. Pour ma part, je regardais le plan et je cherchais un petit passage que je pouvais me faufiler pour éviter de me faire prendre. Je remarquai deux passages si je prenais le chemin à l'ouest. J'allais donc essayer de prendre le groupe de l'ouest pour prendre le chemin qu'ils n'allaient pas prendre. Lorsque l'obscurité commençait à s'installer, les deux groupes se mirent en marche vers la prison. Nous étions silencieux et les sorciers ne semblaient pas au courant de notre venue. Tout se passait bien pour le moment. Dès que le groupe tourna à gauche, moi je me transformai en air pour ne pas me faire voir et aller vers la droite. Je me faufilais ainsi au travers de plusieurs longs corridors tout plus lugubre les uns que les autres. Je pouvais voir des sorciers un peu partout qui faisaient la garde. Certains semblaient trouver cela étrange de sentir un courant d'air que d'autres non. Je me rendis dans un coin sombre où je ne sentais aucune présence proche pour reprendre ma vraie forme. J'avais beaucoup utilisé de magie pour faire le chemin jusque là. Je devais me reposer et reprendre mes forces. Alors, je restai là, coller contre un mur à reprendre mon souffle. La perte de la magie dans le monde m'affectait beaucoup plus que je pouvais l'imaginer.

Ce que je ne m'attendais pas en ce jour allait bientôt se passer. J'entendis des pas se rapprocher. Je n'avais pas le choix que de me battre en ce moment. En plus, cette personne était isolée. Je ne risquais pas de me faire voir par quelqu'un d'autre. Lorsque cette personne fut dans la lumière d'une torche, je pus reconnaître une de mes amies, Naely. Qu'est-ce qu'elle faisait ici? Je ne pouvais pas la tuer... Même si nous ne nous étions pas revus depuis fort longtemps, j'avais une bonne relation avec elle malgré qu'elle soit du camp adverse. J'ai décidé que j'allais plutôt la prendre en otage. Je m'approchai rapidement d'elle pour l'attraper de dos et je déposai une main sur sa bouche et l'autre sur son corps. J'espérais avoir l'effet de surprise pour l'attirer dans une salle juste à côté pour discuter. Je la relâchai rendu dans la salle pour refermer la porte derrière nous. Nous avions une brève  discussion à avoir, je crois bien.

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"Il est un fait que le temps ne peut altérer.
Une amitié partagée... Un sentiment profond du cœur qui devient plus fort au fil des jours.
La confiance réciproque cédera bientôt sa place au pouvoir de justice, nous révélant le chemin de la gloire et de la paix."

Sorcellerie. Infamie. Horreur. Ces mots qui d'habitude semblaient destinés aux actes des sorciers ne leur étaient pour une fois pas attribués, au contraire. Une vague de désespoir, un voile d'amertume recouvrait les Terres de leurs ancêtres, menant tous les peuples à la guerre.
« Je me refuse d'être accusé d'une telle sorte ! Sont ils assez bêtes pour nous penser coupables alors que nous même perdons nos pouvoirs à vue d’œil ? » Assis en cercles, les chanceliers des ténèbres s'étaient réunis, tous accompagnés d'une personne de rang inférieur, afin de protéger la prison. « Nous ne pouvons pas prendre ces attaques à la légère. Nous devons protéger notre peuple. »

Tandis que tous se querellaient, Naely, elle, conviée par l'Isekel, observait la lune et les étoiles qui s'étaient levées. Elle n'écoutait pas vraiment les propos de ses supérieurs. Préférant admirer la beauté de la nuit qui l'éclairait, elle pensait à sa sœur qu'elle avait abandonné aux mains de son funeste destin. Une main appuyée sur la grande vitre de la salle de pierres, la jeune femme fut prise d'un léger frisson avant de se retourner vers l'assemblée d'hommes qui se tenaient face à elle. Il était rare qu'une sorcière assiste à une telle réunion, le sexe féminin n'était pas très apprécié dans la hiérarchie malgré les nombreuses reines qui étaient, jadis, montées sur le trône pourtant, la fille de magiciens ne se sentait pas privilégiée. Elle désirait partir, retrouver sa sœur et parfaire ses connaissances mais cela signifiait la désertion, chose punie par la mort comme l'expliquait d'interminables décrets.
« Et vous Naely qu'en pensez vous ? »

La jeune femme tourna les yeux vers l'Isekel qui l'avait questionné. Grand, beau, brun, ce chancelier n'avait rien d'extraordinaire et ressemblait à tous les autres, pourtant, il l'avait menée ici, lui donnant l'opportunité de s'exprimer devant les grands de la prison.  Alors que tous les autres chuchotaient et riaient, lui montrant le peu d'importance qu'elle avait, la demoiselle avança avant de s'appuyer sur l'épaule d'un autre invité.
« Nous devrions les laisser faire. » Les yeux étaient à présent tous rivés vers elle. Les sorciers les moins gradés se moquaient tandis que les chanceliers se montraient perplexes.

« Expliquez vous, nous sommes toute ouïe ma belle. » Un sourire aux lèvre, le Forcas s'était levé et s'était approché de la sorcière avant de lui embrasser le cou avec force. Il lui tenait la tête avec l'une de ses mains, l'autre étant trop occupée à lui caresser le ventre. Sans se débattre, Naely continua. « Notre réputation ne vous est pas inconnue, ne jouez pas les innocents. Nous méritons toutes les accusations qui nous sont portées. » Le chancelier, passa sa main dans les cheveux blancs de la jeune femme avant de défaire le chignon qu'elle avait prit soin de coiffer puis, il déshabilla son épaule. « N'oubliez pas l'invasion de Zombies, n'oubliez pas non plus tout ce qui s'est passé sous le règne de Jun. » La robe à présent relevée, la sorcière se laissait faire, elle se laissait caresser par un homme des hautes sphères. La respiration haletante, elle continuait son discours tant bien que mal. « Si nous voulons prouver notre innocence, nous ne devons pas nous battre. Nous nous devons de rester pacifiques face aux attaques.. » Le toucher du chancelier des ténèbres la fit trembler de plaisir avant qu'il n'ordonne à tous les autres qui avaient assisté à cette scène de sortir de la pièce. Enfin seuls, le bel homme plongea une nouvelle fois son visage dans le cou de Naely. « Vous ne devriez pas. » Imperturbable, il continuait comme si de rien n'était, attentant ainsi à la pudeur de celle qu'il effleurait. De temps à autres, il relevait la tête, se léchant les babines.

Lorsque la belle blonde se retourna, elle le frappa avant de s'enfuir à toute vitesse. « La forteresse n'est pas assez grande pour que tu puisses t'y cacher ma douce ! Quoi qu'il advienne, tu seras mienne. » Elle ignorait pourquoi elle s'était ainsi laissée dominer par un chancelier. Les larmes perlaient le long de ses joues alors qu'elle courrait dans les couloirs sombres de la prison. Ses yeux vairons et le blanc de ses cheveux illuminaient les pavés bleus, les gardes l'observaient dans sa course effrénée. Jamais elle ne s'était ainsi soumise seulement, ici, tout était différent. Elle se sentait épiée, redevable et surtout, impuissante.
Arrivée au rez de chaussez de l'immense forteresse, Naely ralentit. Elle avait traversé de nombreux étages dans le but d'échapper au chancelier de Forcas et se trouvait affaiblie. Dans le long couloir qui menait vers l'une des sorties, la jeune femme se fit surprendre. Une personne l'empêcha d’émettre le moindre son à l'aide de sa main et l'entraîna dans l'une des rares cellules vides. La petite salle carrée avait été disposée de telle sorte que le prisonnier ne puisse rien effectuer autre que dormir. Quasiment vide, elle ne présentait qu'une petite paillasse pour lit. La porte, lourde, gronda lorsque la personne qui avait agressé la sorcière la referma. Inquiète, cette dernière ne bougeait pas, de peur que le chancelier ne soit l'être qui l'avait menée en ces lieux lugubres.
La jeune femme attendait bien qu'elle ne sache pas qui, ni ce qui l'attendait. La seule chose dont elle était certaine, c'est qu'elle refusait de se faire violer dans une cellule destinée aux criminels les plus ignobles de ces Terres.

Je m'excuse pour le retard ma belle, j'ai eu beaucoup de soucis... J'espère que l'on aura le temps de finir. Je peux faire 2 réponses par jour si tu as le temps également.