Hayina s'assit sur une souche et sortit le casse-croûte qu'elle avait préparé dans la matinée, avant de venir dans cette forêt qui bordait la prison. Elle renifla un moment l'odeur du pain aux crudités et en saliva d'avance. Mais alors qu'elle allait croquer dedans, une personne le lui retira des mains :

« Dis donc, tu ne m'en proposes même pas un bout ? »

L'orisha regarda son confrère avec une pointe de colère. Elle se leva et tenta de lui prendre son déjeuner des mains, mais ce dernier l'esquiva avec adresse et recula. Il la regarda en souriant et prit une première bouchée, avant de lui rendre. En regardant son repas entamé, elle se sentit humiliée. Il y a des choses auxquelles on pouvait s'attaquer, mais certainement pas à la nourriture ! Et Shigra était bien placé pour le savoir.

« T'es vraiment un imbécile quand tu t'y mets ! Tu te crois tout permis depuis que j'ai été gentille avec toi, c'est ça ? Il va falloir changer, mon bonhomme ! Crounch. »

Et Hayina commença à manger son déjeuner. Touché, l'orisha s'excusa et alla s'asseoir à côté d'elle, avant de lui laisser un baiser dans le cou. Hayina fit semblant de ne pas réagir et se contenta de manger. Puis, elle se mit à observer le groupe des attaquants qui se préparait. Ils étaient une trentaine dans le camp de la forêt, une trentaine se préparant pour prendre d'assaut la prison. La raison de cette attaque était simple : la culpabilité évidente des sorciers dans le fléau qui s'abattait sur leurs terres depuis quelques semaines.

Hayina avait vu Megido qui se faisait attaquer par des sorciers, dans une vision d'avenir effrayante, et voilà que quelques temps plus tard, la magie avait commencé à se réduire. Quand elle était dans les terres arides, Hayina avait vu sa magie diminuer; mais aujourd'hui, elle n'en avait plus une seule once en elle. Et elle ne le supportait pas. Hayina devait avouer qu'elle ne comprenait pas grand chose à tout cela, mais elle n'avait pas pu se résoudre à ne rien faire. En attaquant une race qu'elle jugeait responsable, l'orisha espérait obtenir certaines réponses à ses questions.

« Rassemblement ! Rassemblement ! »

Cria une personne en tapant ses deux épées l'une contre l'autre. Le groupe se rapprocha d'elle, et Hayina se leva à son tour pour les suivre, en choeur avec Shigra, son amant d'un soir qu'elle avait recroisé ici par hasard. Elle observa ce dernier : il semblait s'amuser de la situation, sautillant presque au lieu de marcher. *Eh bien, il va moins blaguer quand l'assaut commencera*, pensa Hayina avec amertume. Quand le silence se fit, elle tenta de manger plus discrètement en écoutant ce qu'allait dire Emmanuelle, cette femme charismatique qui organisait l'assaut.

« Nous voilà réunis, et prêts pour l'attaque. Comme je vous l'ai expliqué individuellement, il est temps de vous séparer en escouades et de prendre d'assaut la prison aux endroits stratégiques que je vous ai indiqués. Êtes-vous toujours motivés ?? » La foule répondit par un cri. « Voulez-vous donner une raclée aux sorciers qui nous démunissent de notre magie ? Êtes-vous prêts à leur rendre justice ?? »

La foule poussa un autre cri, et Emmanuelle redescendit de son estrade puis appela les membres de son escouade. Hélas, Hayina n'en faisait pas partie; il s'agissait de la plus importante, car ils allaient attaquer la prison de front. Ils comptaient entrer par la force et traquer les sorciers qui tenaient la prison. Quant aux autres escouades, elles étaient au nombre de trois; Emmanuelle leur avait indiqué des entrées secrètes ou possiblement condamnées qu'il leur faudrait ouvrir.

Concernant Hayina et Shigra, ils devraient entrer par un passage secret qui menait aux souterrains de la prison, là où les détenus les plus dangereux croupissaient. Selon Emmanuelle, c'était un maigre tunnel qu'avait creusé un prisonnier pour s'échapper… et il avait réussi, par la force de ses mains. Cette fois, ils seraient quatre à passer par ce tunnel, et ils avaient pour mission de mettre les gardes hors d'état de nuire, puis soit d'attaquer les sorciers par surprise, soit d'ouvrir eux-mêmes l'entrée principale, si l'escouade d'Emmanuelle n'avait pas réussi à entrer.

Tout en se dirigeant vers le passage secret, Hayina discuta avec ses congénères. Elle était la seule fille; il y avait Shigra, Hangoulin qui était un vieux magicien, et Jig, un jeune elfe plein d'entrain. A eux quatre, ils formaient un groupe assez étrange, mais ce n'était pas pour déplaire à l'orisha. Au contraire, elle adorait connaître des personnes qui vivaient dans un monde à mille lieues du sien… cela lui donnait une nouvelle vision du monde. Mais quoiqu'il en était, elle savait que ce n'était pas le moment d'y penser, même si elle tentait d'y réfléchir pour éviter de penser à ce qu'ils allaient faire. L'infiltration était quelque chose qui l'effrayait au plus haut point, encore plus qu'une bataille ouverte : il fallait être bien plus subtil, et la moindre erreur de leur part réduirait leur plan à néant…

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« Voilà le passage ! Plein de... toiles d'araignées... qui veut passer en premier ? » s'écria Shigra sur son éternel ton humoristique.

« Attendez, peut être que le trou est très profond... ce serait bête de sauter et de se casser les jambes en bas, non ? » Avertit Hangoulin.

« Je vais vérifier », dit Jig.

Il s'assit et s'engouffra dans le passage en se tenant aux côtés grâce à ses deux bras. En le regardant faire, Shigra eut un ronflement d'indignation, comme pour dire qu'il pourrait mieux faire à sa place. *Comment j'ai pu me donner à un débile pareil ?* Pensa Hayina. Voilà pourquoi elle ne voulait pas revoir ce genre de personnes... c'était à ce moment-là qu'on se rendait compte de tous leurs défauts.

« Il n'y a que deux mètres. Par contre, le passage qui va vers la forteresse est exigu... il va falloir ramper, les mecs. »

*De mieux en mieux, cette histoire !* Jig s'engouffra dans le trou, mais pour ne plus en ressortir cette fois. Sans plus attendre, Hayina sauta dedans à son tour et toussa une fois à l'intérieur; c'était comme s'il y avait de la poussière partout dans l'air... en plus de sentir le rat mort. Cela allait être un chemin des plus agréables... Hayina inspira un bon coup pour se détendre puis s'allongea dans le couloir de terre, et elle se mit à ramper à l'intérieur. *Je déteste ça, je hais ça, je vais mourir dans ce trou !* Plus elle avançait, plus elle paniquait. Sa claustrophobie la rattrapait petit à petit.

« Hayina, tu peux arrêter de me pousser ? Je vais aussi vite que je peux... »

« Si je reste trop longtemps ici, je vais devenir folle ! Alors grouille-toi plus ! » cria Hayina.

« Taisez-vous... d'après mes calculs, on n'est plus très loin des cachots... » entendit-elle chuchoter derrière.

Hayina se résigna à ne pas râler. Derrière, elle entendit aussi Shigra ricaner derrière elle. Elle devinait bien pourquoi, et ça l'énervait encore plus. Depuis combien de temps rampaient-ils comme des larves ? Etaient-ils si près de ça ? Hayina continua à avancer et, soudain, elle buta sur les bottes de Jig. Elle avait envie de lui crier d'avancer mais elle se retint en se contentant de le pousser. Pourquoi il s'arrêtait ?!

« On est arrivés. »

C'était encore la voix de Hangoulin. Cette phrase rassura l'orisha, et elle attendit que l'elfe ouvre l'issue. Ce dernier avait l'air d'avoir du mal... ce qui l'angoissait de plus en plus. Mais soudain, elle entendit le bruit de la pierre qui bougeait, lentement, puis elle aperçut une faible lumière de torche. Elle poussa encore Jig pour qu'il se dépêche de sortir, mais elle n'en obtint qu'un léger coup de botte. Ce dernier se glissa tant bien que mal jusqu'à l'extérieur, puis il se leva et leur fit signe de le rejoindre. Hayina se précipita à l'extérieur, tout en essayant de faire le moins de bruit possible. A l'extérieur, ils entendaient des bruits lointains de bataille. Les autres escouades avaient attaqué.

Shigra, puis Hangoulin, sortirent à leur tour sans faire de bruit. Hangoulin fit tomber quelques araignées qui s'étaient prises dans sa barbe. *Ce sera l'image de la journée, ça...* pensa Hayina avec dégoût. Puis, elle observa les alentours : ils venaient d'arriver dans le débarras des cachots. Il y avait du pain rassis, un balai et des affaires empoussiérées; certainement celles des détenus. L'orisha savait ce qu'il y avait en-dehors de la pièce : un couloir, des cellules et des gardiens. Et ils allaient devoir passer tout cela sans alerter les forces du dessus. Cela n'allait pas être une mince affaire... prenant les rênes de l'organisation, Hayina se planta devant le petit groupe et leur murmura :

« Préparez-vous. Shigra, tu passeras devant et tu tueras les gardes silencieusement, si Jig ne les a pas embrochés avant avec son arc. Hangoulin et moi, on s'occupera de calmer les détenus, s'ils décident de nous rendre la tâche plus difficile. Compris ? »

Tous acquiescèrent en silence, et l'orisha se félicita de voir que le sourire débile qu'arborait Shigra en permanence avait quitté son visage. Elle sentait sa peur. Il semblait être encore plus effrayé qu'elle... peut-être à raison.

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Ainsi, Shigra mit sa main sur la poignée de la vieille porte et l'ouvrit doucement. Tous les autres membres du groupe suivirent le mouvement de la porte, le souffle coupé, fixant le couloir qui apparaissait petit à petit. Heureusement, la porte ne faisait aucun bruit; ils avaient encore toutes leurs chances de passer inaperçus. Shigra continuait d'ouvrir la porte… jusqu'à ce qu'elle le soit entièrement.

En voyant ce qu'elle avait dévoilé, le groupe se regarda avec curiosité. Ils ne savaient pas quoi penser. En effet, le couloir était tout bonnement vide, et aucun bruit ne s'échappait des cellules. Mourant de curiosité, Shigra se propulsa dans le couloir et alla voir les cellules. Quant au reste du groupe, il attendit son rapport, qui ne tarda pas à venir :

« Personne. »

« Quoi ?! » répondit Hayina.

Incrédules, les trois protagonistes déboulèrent dans le couloir et regardèrent les cellules. Elles étaient toutes ouvertes, et les gardes avaient abandonné leur poste. Quand elle vit que tout était vide, tout parut clair pour Hayina : les gardes avaient relâché les détenus… pour les laisser semer le chaos dans la bataille. Et les gardes étaient partis renforcer les rangs des sorciers. Cela sentait très mauvais pour eux, et cela rendait leur expédition inutile.

« Ils les ont relâchés ! Il faut partir tout de suite aider notre groupe !! » s'écria Hayina en s'élançant vers les niveaux supérieurs.

Visiblement, elle venait de clamer l'évidence. Le reste du groupe la suivit dans sa course, tout aussi déterminés qu'elle. Le groupe passa trois niveaux de cellules, et elles étaient toutes vides. L'orisha réfléchit à l'impact que les prisonniers pourraient avoir sur la bataille : se retourneraient-ils contre les sorciers, est-ce qu'ils les aideraient plutôt, en quête de récompense, ou fuiraient-ils simplement ? Certainement, il y aurait un peu des trois, et cela n'aiderait personne. Sauf si les sorciers avaient le contrôle des détenus, auquel cas cela les mettrait dans une mouise noire.

Quoiqu'il en soit, le groupe finit par atteindre la sortie. A quelques mètres d'eux, la porte était défoncée, et il régnait un chaos sans pareille à l'entrée de la prison. Apparemment, le groupe avait déjà réussi à entrer; à moins que les sorciers les aient laissé faire, laissant les détenus attaquer en première ligne… en tous cas, de ce qu'ils pouvaient voir, ils étaient en bien moindre nombre. Qui aurait cru que le lieu serait aussi bien gardé ?

« Allons-y ! Essayons d'atteindre les archers qui se reposent sur leurs lauriers, là-haut ! Personne ne nous verra arriver d'ici. »

L'heure n'était pas aux bavardages inutiles; le groupe acquiesça et suivit Hangoulin dans les escaliers en colimaçon, qui devaient mener jusqu'à la vingtaine d'archers qui faisaient tomber bien plus d'hommes que de se faire toucher. Jig était resté à l'arrière; il avait trouvé une cachette et tirait sur les personnes qui lui semblaient les plus dangereuses.

Il était temps de rétablir l'équilibre dans la bataille. Hayina empoignait son fléau avec force, le tenant à deux mains en courant à toute vitesse. Elle n'avait encore jamais tué d'hommes par son arme, mais seulement des créatures infâmes ou des animaux qu'elle chassait. Ce serait une première pour elle… une première qu'elle aurait voulu éviter.

Mais elle avait déjà fait son choix.

Soudain, Hangoulin se releva et poussa un cri de guerre, avant de trancher un archer en deux avec son épée. Il fit de même avec deux autres, profitant de son effet de surprise, mais ensuite, un archer cria et des sorciers vinrent à leur rescousse, pendant que les archers restants dégainaient leur arme blanche. Voyant un ennemi sauter d'elle-ne-savait-où sur Hangoulin, Hayina cria un "Attention !" et, alors que ce dernier se retournait, elle planta son fléau dans le torse de l'ennemi de toutes ses forces. Elle le fit tomber, mais ce dernier n'avait pas l'air d'avoir beaucoup souffert, puisqu'il se relevait déjà.

« JUSTICE ! »

Hayina se tourna instinctivement vers le bruit, ainsi que son ennemi : Shigra venait de sauter sur deux ennemis, dont il trancha la gorge avec ses deux dagues, mais il n'avait pas vu le prisonnier qui attendait derrière lui… et il se fit trancher la gorge à son tour. Le détenu laissa tomber le corps de Shigra et fut pris d'un rire diabolique. Il avait pris plaisir à le tuer. Soudain, la colère envahit Hayina. Elle se retourna vers son ennemi et se batta avec toute la force dont elle disposait. Elle n'aurait même pas cru faire preuve de tant de force et de tant de réactivité : l'orisha était plus concentrée que jamais. Sa vie dépendait de chacune de ses actions, et si elle faisait un mauvais pas comme ce Shigra l'avait fait, elle mourrait comme lui. *Shigra, ta mort ne sera pas vaine.*

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Pendant des dizaines de minutes, les sorciers et les prisonniers se battèrent contre leur groupe improvisé. La prison ressemblait à un vrai bain de sang. A mesure que le temps passait, l'orisha se fatiguait, et son espoir d'une victoire partait en cendres. A chaque fois qu'elle mettait un ennemi hors d'état de nuire, c'en était deux autres qui arrivaient. Heureusement, elle, Hangoulin et Jig se surveillaient et s'aidaient mutuellement; mais si elle n'avait pas bénéficié de leur aide à plusieurs reprises, Hayina n'aurait pas donné cher de sa peau… c'était clairement un combat perdu d'avance.

« On bat en retraite ! On bat en retraite ! »

Hayina reconnaissait cette voix : c'était celle d'Emmanuelle. Et il ne fallait pas discuter ses ordres. Contrairement à quelques braves, Hayina suivit Hangoulin, qui partit le premier, et entraîna Jig qui montrait quelques réticences à partir du champ de bataille.

« Jig, on a perdu ! Viens avec nous maintenant ! C'est du suicide ! »

« Tant que je serai vivant, on aura pas perdu… »

« VIENS AVEC MOI ! »

L'orisha agrippa la capuche de l'elfe et le tira vers la sortie. Cette fois, il montra moins de résistance et, quand un ennemi faillit lui planter une flèche dans le torse, il passa même devant elle au lieu de résister encore. Les deux alliés coururent ensemble sans se retourner, les projectiles fusant autour d'eux. Souain, à côté d'eux, un homme tomba à terre : il s'était pris une flèche dans le genou. Sans même réfléchir, Jig et Hayina le prirent par les épaules et coururent. Hangoulin leur cria qu'il les couvrirait. En effet, ils purent rattraper les autres sans encombres et finirent par passer les portes sans être blessés.

Tous les survivants de l'escouade coururent ainsi jusqu'à leur campement dans la forêt. Les sorciers abandonnèrent bien vite les poursuites, non sans lancer des injures plus ou moins ordurières, puis les prisonniers finirent également par se lasser. Certains partirent même dans une direction opposée à eux : ils fuyaient pour leur propre peau.

Quand Hayina aperçut les cendres de leur feu de camp de la veille, elle ressentit un soulagement incommensurable. Elle ralentit la cadence, et doucement, Jig et elle posèrent l'homme qui était tombé inconscient, mettant fin à ses éternelles lamentations. Sans plus attendre, Jig soigna la plaie de ce dernier. Il demanda à Hayina de retirer la flèche de son genou par un bon coup sec, ce qui ne lui plut pas énormément… mais elle fit comme ce qu'il disait, et la flèche se retira de son corps, laissant un flot de sang sans pareille s'échapper de la plaie. L'elfe stoppa l'hémorragie et alla ensuite s'occuper d'autres blessés. *Eh ben, cet homme a échappé de justesse à la mort… je pense qu'il lui faudra du temps avant qu'il reparte à l'aventure…* pensa Hayina avec compassion.

« Mes frères », commença Emmanuelle en montant sur une estrade, « notre expédition a été vouée à l'échec. Mais nos sacrifices n'auront pas été vains, car les sorciers ont également subi des pertes, et ils ont compris notre message. J'informerai mes supérieurs de notre action, et je négocierai l'envoi de troupes plus importantes à la prison. Oui, mes frères, vos actions n'ont pas été inutiles. Je vous remercie. »

Emmanuelle redescendit maladroitement, ne pouvant se tenir que sur sa jambe droite. Elle avait des blessures partout : son nez était même coupé en deux dans une entaille horrible, cachée par un bandeau provisoire. A côté d'elle, un vampire avait son bras gauche brûlé, et une ange (ou une ange déchue…?) avait une main de coupée. Mais c'étaient les personnes les plus blessées du groupe. *Et s'il y avait encore la magie, leurs membres auraient pu se faire repousser par le guérisseur de Megido…* pensa l'orisha avec amertume. Mais la magie n'était pas là pour faire des miracles. Il n'y avait plus de miracles dans leur monde. C'était le chaos qui s'installait petit à petit, à l'image de ce qu'ils avaient vécu dans la prison.

« Merci, Hayina. Nous nous sommes bien défendus. J'espère rentrer avec toi et avec Hangoulin à Megido. »

L'orisha acquiesça sans rien dire; elle n'avait pas la force de dire quoi que ce soit. Elle proposa son aide à de divers soigneurs, mais elle n'avait plus envie que d'une chose : un lit douillet. Et le trajet serait encore long pour y arriver.

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