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 Escalader un phare, mauvaise idée ? [PV Lucain]

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Dim 21 Juil 2013, 13:43

Hayina s’arrêta en haut du premier rocher de la jetée. À quelques mètres d’elle, les vagues rugissaient en s’écrasant sur les pierres qui bordaient le phare. La vendeuse aux enchères avait décidé de venir un peu avant le coucher de soleil : c’était à cette heure que les passants, déjà rares, partaient, pour éviter d’être encore là une fois la nuit tombée. Il fallait dire que d’après ce qu’elle en avait entendu dire, le phare était un lieu des plus morbides : en plus, on parlait d’un fantôme qui rôdait dans les environs. On disait qu’il était l’ultime protecteur de ces lieux abandonnés. Hayina, quant à elle, ne se souciait guère de toutes ces histoires : quand elle avait son fléau à portée de main, ses pouvoirs prêts à être déchaînés à la moindre menace, elle n’avait peur de rien. De peut-être un peu trop rien, d’ailleurs.

Cette dernière jeta un regard à Nymeria, qui attendait à ses côtés, humant le filet d’eau qui recouvrait la roche. Il était vrai qu’elles n’étaient jamais allées en bord de mer, toutes les deux… Hayina n’y était plus retournée depuis qu’elle avait été séparée de sa famille. La louve, après avoir reniflé, tenta de goûter l’eau salée et fit une grimace. Hayina lâcha un petit rire puis regarda un moment le reflet qu’offrait le soleil rouge à l’océan. C’était toujours un spectacle éphémère : dans une dizaine de minutes, il se serait déjà caché en-dessous de l’horizon. Puis, l’orisha se dirigea vers le phare. Nymeria la suivit. Hayina était là ni pour le paysage, ni pour les rumeurs qui couraient sur le lieu. C’était juste l’argent qui l’avait amenée ici. En effet, elle avait eu vent de certaines choses ; des histoires de vestiges abandonnés dans le phare. D’autres personnes s’en seraient déjà emparées… si le phare n’était pas difficile d’accès. À ce qu’on disait, il fallait passer sous l’eau pour y accéder, à moins d’arriver à y grimper, mais sans se servir du lierre, qui était animé par l’épouse du fantôme et qui empêchait quiconque de monter. Autrement dit, elle espérait pouvoir passer par le haut pour accéder au phare –qui était d’une hauteur presque déconcertante. Elle avait tout prévu pour arriver à monter. Et à défaut, elle comptait tenter de se servir de son pouvoir de vol pour y arriver, mais c’était la solution la plus risquée, étant donné qu’elle n’arrivait à léviter que quelques mètres au-dessus du sol, et pendant un court instant seulement. Au cas où elle tomberait, elle avait même prévu un carré gonflable. Elle avait aussi pris une corde qu’elle aurait accroché à son fléau pour pouvoir monter, mais au vu de la hauteur du phare, c’était inenvisageable… maintenant, elle n’avait plus que la solution de voler. Et si elle n’y arrivait pas, elle s’entraînerait puis elle reviendrait : il était hors de question d’aller dans cette eau non seulement froide, mais aussi et surtout tumultueuse… en nageant dedans, elle doutait même pouvoir distinguer le haut du bas avec les courants affolés qui la torturait. Au mieux, elle finirait noyée, et au pire, projetée en plein sur le flanc d’un rocher.

En fait, elle était déjà moins optimiste. Il y avait peu de chances qu’elle puisse voler jusqu’en haut… non, aucune, il fallait l’avouer. En revanche, elle pourrait atteindre une hauteur assez importante pour lancer sa corde… ce serait difficile, mais au moins, il y avait un espoir… inspirant un bon coup, Hayina agrippa son sac à dos, le posa parterre et en sortit le carré gonflable. C’était vraiment une mission de tête brûlée, ce qu’elle faisait… elle pourrait bien aller chercher des choses autre part… mais non, non. Plus c’était dur d’accès, plus le magot était important, c’était bien connu. Reprenant son courage, Hayina laissa le carré se gonfler tout seul et attacha la corde à son fléau. Une fois son ‘amortisseur’ gonflé, l’orisha se tint devant le phare et fit signe à Nymeria de se tenir de côté. Cette dernière comprit et s’éloigna puis se mit à patrouiller dans les environs, pour garder un œil et sur elle, et sur d’éventuels voyageurs, ce qui aurait été improbable vue l’heure : le bas du soleil était déjà immergé dans l’eau, la luminosité descendant. Pour cela, ce n’était pas un problème : elle avait prévu plusieurs lampes à huile. Se concentrant, Hayina se mit à monter doucement, ses pieds quittant le sol. Au bout de quelques mètres, elle se mit à hésiter. N’y avait-il pas un autre moyen ? C’était si dangereux… mais, malgré l’étourdissement du vide qui l’envahissait, elle continuait, pour finalement arriver à quatre mètres –un exploit pour elle. Puis soudain, quelque chose rompit toute sa concentration : Nymeria s’était mise à grogner puis à aboyer.

Sursautant, Hayina s’arrêta de voler et… se mit à tomber. Lâchant son fléau, l’orisha ne put même pas crier, ayant le souffle coupé. Elle agrippa alors le mur du phare et tenta de se retenir, avec son pouvoir de s’agripper aux murs. Mais il était glissant et, surtout, les plantes se chargeaient de couper tout son contact avec le mur. Au final, Hayina continua à tomber puis s’écrasa sur le matelas gonflé. Elle rebondit, un peu sonnée, et retomba sur un rocher. Nymeria se précipita au-dessus d’elle et lui donna des coups de tête, pour qu’elle reprenne conscience. Après un moment de sursis, où elle avait l’impression qu’on s’amusait à faire des claquettes juste devant ses tympans, Hayina se remit à entendre le bruit constant des vagues s’arrachant sur les rochers. Massant sa tête, elle s’aperçut que… son bras était ensanglanté. Elle ne sentait rien, tentant de comprendre ce qu’il s’était passé. Puis elle vit le fléau gisant à côté d’elle, mouillé par...
SON… sang. Elle était charcutée ! À cette révélation, Hayina n'eut qu'une réaction.

    « Mon… magnifique BRAS ! Quelle est la saleté qui t’a poussée à aboyer, toi ! Un lapin ? Un bruissement ? T’as intérêt à te sentir coupable, Nymeria ! Mon argent t'en fais quoi, en plus ? Je suis vouée à retourner à Megido ! MERCI ! »

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Dim 21 Juil 2013, 23:19

Lucain était sorti de l’antre des marais depuis déjà plusieurs jours. Il était maintenant pleinement remit de ses dernières rencontres. N’en restait plus que des tâches de sang affadies, sur le tissu de ses chemises, à la couleur de terre de sienne. Plus il les délavait, plus le souvenir des rencontres associées semblait s’effacer. L’ange retrouvait peu à peu le plaisir infini du spectacle de la nature. Ainsi, son long voyage avait retrouvé de sa clarté. Le ciel n’était plus un aplat gris fade et sinistre, le vent avait laissé sa charge de cendre à même le sol et ses pas n’étaient plus entravés par un enchevêtrement de plantes hostiles et d’eau croupie.
Loin des ruines et des marécages, une vie simple reprenait ses droits, faite de plantes sans envergures et sans malice. La mer et le vent prospéraient à l’infini en un camaïeu de bleu nuancé. Mais surtout, il y avait l’air et sa fraîcheur salée, qui réchauffait le cœur. Lucain avait l’impression de sortir d’un songe, dans lequel il serait longtemps resté. Ses sens s’éveillaient à nouveau. Alors qu’il atteignit le bord d’une haute falaise, surplombant l’océan, il eut le sentiment qu’une ombre avait quitté son âme. Il était de nouveau heureux et plein d’espérance. Une brise froide vint courir le long de ses flancs, s’immisçant entre le plumage de ses ailes immaculées, et lui provoqua un délicieux frisson. Il se sentait vivant.
A ses cotés, Bill demeurait tête baissée, les yeux en partie cachés par l’abondance de sa crinière. Lucain le vit tout de même ouvrir grand ses naseaux, alors que le vent glissait sur son pelage. Lui aussi appréciait ce changement d’atmosphère. L’ange s’approcha de lui et passa une main affectueuse sur son encolure.
« Tu as été remarquable, pendant ce voyage, mon ami. Pas une plainte, pas une fois… Tu n’as jamais hésité à me suivre. Pourtant, j’ai bien vu ta réticence. J’espère que tu ne m’en voudras pas trop de t’avoir entraîné dans de telles aventures. Mais je suis content de t’avoir près de moi.
Le poney secoua la tête en émettant un hennissement sourd. Il était bien loin de toutes ces considérations philosophiques. Lui, se contentait d’aller où on lui disait. C’est pourquoi, même si certains endroits lui avaient déplus, il n’en tenait pas rigueur à son maître. Bill avait toujours connu Lucain. Il s’occupait de lui depuis sa naissance, alors il était impossible de remettre en cause l’attachement qu’il éprouvait à son égard. Ce dernier exigeait peu de lui, si ce n’est de l’accompagner et il le traitait toujours très bien. Alors, lorsque le jeune homme se remit en marche, il le suivit sans se poser de question.
« Nous allons au phare.
Commenta l’ange, tout en marchant. Lucain avait, en effet, décidé de quitter le continent dévasté. Il savait que la plupart des bateaux en direction des autres continents passaient à proximité de ce point de repère. Il espérait donc s’inviter à bord d’un navire de voyage. Jusqu’ici, il n’avait eut à assumer presque aucune dépense. Ce n’était donc pas le prix de la traversée qui l’effrayait. En vérité, il préférait éviter Sceptelinôst à cause de la criminalité, entre autre. Même Megido ne lui inspirait pas confiance. Bien sur, il aurait sans doute à s’y rendre un jour ou l’autre, mais cela attendra.

Bill et Lucain suivaient la côte depuis plusieurs heures maintenant. Cela faisait quelques kilomètres qu’ils apercevaient le phare, comme une épine se dressant sur son socle de roche. Celui-ci grandissait à mesure qu’ils approchaient, pour finalement s’ériger comme une véritable montagne en surplomb de l’océan. Jamais l’ange n’avait vu pareil édifice. Le soleil était bas, ce qui ajoutait encore à sa majesté.
Lorsqu’il fut à proximité, il eut la surprise de constater qu’ils n’étaient pas seuls. Un aboiement retentit très distinctement au pied du phare. Lucain continua tout de même à approcher, mais son regard se fit plus vif. Il n’était pas question pour lui de livrer une autre bataille. Très vite, il repéra la silhouette en mouvement sur la paroi, ainsi que la louve. La méfiance du jeune homme s’évanouit presque à la seconde où il la vit chuter. Il ignorait encore ce qu’elle avait essayé de faire, mais cela n’avait guère plus d’importance.
L’ange hâta le pas et la rejoignit aussi vite que possible, après avoir ordonné à Bill de rester à l’écart. Comme elle était accompagnée d’une louve, il n’approcha pas trop. Il ne voulait pas effrayer inutilement l’animal, sachant qu’elle risquait de se mettre sur la défensive. Une fois assez près de la jeune femme, il constata que son bras était blessé. Après une telle chute, c’était un vrai miracle. Il l’interpella de son habituel ton calme.
« Excusez moi, je crois que c’est à cause de moi que votre loup a aboyé. L’ange fit quelques pas de plus. Je vois que vous êtes blessée. Si vous voulez, je peux y jeter un coup d’œil… Je suis guérisseur. Ça ne prendra que quelques minutes.
A cette distance, il pouvait mieux la considérer. Il s’agissait d’une femme à peine plus jeune que lui. Elle était de petite stature. Sa chevelure était d’une étonnante couleur turquoise et elle possédait les yeux vairons des orishas. Globalement, elle n’avait pas l’air particulièrement dangereuse, même s’il ne fallait pas se fier aux apparences.
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Sam 27 Juil 2013, 08:14

Hayina, tombée du matelas gonflable qui avait amorti sa chute, regarda autour d’elle pour localiser son sac, où se trouvaient quelques vêtements à elle : l’orisha s’en servirait comme bandage pour sa blessure. Ah, elle avait été si près du but… alors, qu’en plus, elle n’en avait été qu’à son premier essai ! Elle aurait certainement pu atteindre le haut de ce phare si Nymeria ne l’avait pas déconcentrée ; peut-être même qu’à cette heure-ci, elle serait en train de mettre un magot dans son sac… mais désormais, il lui était inutile de réessayer, avec la blessure de son bras. Et puis, de toutes façons, elle n’était pas d’humeur à recommencer.

Préoccupée par sa blessure, l’orisha jeta donc un regard sur les côtés, puis derrière elle, pour localiser son sac. Mais quand elle se retourna, cette dernière sursauta : deux grandes silhouettes étaient en train de s’approcher d’elle. Il s’agissait d’un équidé, apparemment, et d’un… ange ou d’un démon. En fait, elle ne le savait pas vraiment, dans cette obscurité grandissante ; mais elle espérait de tout cœur qu’il ne s’agisse pas d’un démon, puisqu’à l’évidence, les deux inconnus se dirigeaient droit vers eux. L’orisha les regarda avec incrédulité, s’assurant que son fléau était à portée de main. Puis, l’homme fit signe à l’équidé de s’arrêter, et il continua seul son chemin. Hayina s’en remit à Nymeria : si cet homme était quelqu’un de mauvais, elle la laisserait l’avertir. Les animaux, ça sentait ces choses-là.

À mesure qu’il s’approchait, la silhouette de l’homme se précisait : grand et fin, ses ailes avaient l’air d’être claires. De ce qu’elle savait, il s’agissait donc d’un ange –elle lui trouvait cet air qu’elle avait aussi vu dans la silhouette de Kayanh, la première ange qu’elle avait rencontré. Enfin, ce dernier sembla regarder son bras. Peut-être voulait-il l’aider ? Sa question n’allait pas rester longtemps sans réponse, puisque l’ange prit l’initiative de parler. Il lui révéla d’abord que si Nymeria avait aboyé, c’était à cause de lui, et ensuite qu’il était guérisseur, étant prêt à soigner sa blessure, qui continuait de laisser s’écouler un filet de sang. Bouche bée, Hayina jeta un regard à Nymeria. Cette dernière le lui rendit d’un air fier d’elle. Bon, elle n’avait pas aboyé pour rien, au moins. D’ailleurs, ce n’était pas son genre : l’orisha s’était juste laissée entraîner par sa colère… il fallait dire que dès qu’il y avait de l’argent en jeu, elle était un peu trop à fleur de peau. Son regard revint ensuite sur l’ange : blond aux cheveux courts, il avait un regard qui lui semblait bienveillant.


    « Guérisseur, vous dites ? Eh bien ! Je crois que ma journée a été placée sous une bonne étoile… je veux bien que vous regardiez, oui. Je crois qu’elle n’est pas très profonde », dit l’orisha à tout hasard.


Après avoir donné sa réponse, Hayina jaugea la louve du regard. Rien n’indiquait que cette dernière avait des doutes sur l’inconnu. Cela la rassura, et elle n’hésita plus à tendre le bras à l’ange. Depuis qu’elle était partie en vadrouille, ayant coupé le cordon avec Megido une fois pour toutes, Hayina avait eu le don de se placer dans des situations étranges : mais pourtant, elle n’avait eu que de bonnes rencontres pour pallier ça. La première, ç’avait été une ange : et voilà qu’elle en rencontrait un deuxième. Il était vrai que ses ailes lui inspiraient confiance, mais tout ange pouvait faire des erreurs, non ? Fronçant les sourcils, l’orisha se rappela qu’il ne fallait pas endormir sa méfiance, c’est pourquoi elle fit signe à Nymeria de rester près de lui, au cas où. Elle décida de rester silencieuse, du moins jusqu’à ce que celui-ci ait guéri sa blessure –s’il y arrivait. Les politesses pouvaient attendre un peu.

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Sam 03 Aoû 2013, 20:41

La jeune femme accepta immédiatement l’aide que Lucain proposa. Celui-ci se contenta d’esquisser un doux sourire et d’approcher. Lorsqu’elle lui présenta son bras, le jeune homme le saisit délicatement de la main, en se servant de l’autre pour écarter le tissu déchiré de son vêtement. Son regard scruta ensuite la plaie d’un œil expert, ignorant les fugaces indices de son comportement qui trahissaient de la méfiance. L’ange n’était plus aussi naïf qu’à ses débuts, il savait désormais que le danger pouvait revêtir n’importe quelle apparence. C’est donc tout naturellement qu’il rompit le silence, alors qu’il continuait de considérer la blessure.
« Ne vous inquiétez pas, je ne ferais rien d’autre que ce que je vous ai annoncé. Son ton était paisible, comme s’il vivait dans la plus parfaite harmonie. C’est une belle entaille. Vous ne vous êtes pas ratée.
Continua t’il en lui adressant un bref regard. Pendant ce temps, Bill avait préféré désobéir à son maître en avançant près d’eux. Visiblement, la vue de la louve ne l’effrayait pas assez pour lui permettre de résister à un peu d’herbe grasse. Lorsque Lucain tourna la tête vers lui, celui-ci broutait d’un air heureux. S’apercevant que l’ange le regardait, il releva pataudement la tête.
« Reste en arrière mon vieux, lui ordonna t’il calmement. Il regarda ensuite l’Orisha, c’est surtout par rapport à votre loup. Il est toujours difficile de savoir à l’avance comment deux animaux vont s’entendre… Je ne voudrais pas que l’un ou l’autre prenne peur inutilement.
Mais le vieux Bill n’avait pas l’air de ressentir la moindre aversion à l’égard du canidé. Toutefois, le moindre grognement demeurait susceptible de le faire réagir. Lucain connaissait assez son compagnon pour prendre ce genre de précaution. Il ne souhaitait pas avoir à calmer un poney effrayé au milieu d’un soin. Obéissant cette fois ci, l’animal s’écarta un peu. Une touffe d’herbe dépassait de part et d’autre de son nez, comme une maigre consolation de l’échec de sa tentative.  
L’ange pu enfin se focaliser sur la guérison de la blessure. Rassemblant toute l’énergie mentale dont il jugea bon de disposer, il réunit sa force dans sa main libre. Celle-ci rayonna alors d’une lumière intérieure qui alla en augmentant à mesure qu’il se concentrait. La magie fut finalement libérée sous la forme d’une boule de lumière diffuse. Lucain appliqua sa main au dessus de la blessure, de sorte que la pâle lueur qui en émanait entoure la chair blessée.
« Ça ne devrait pas être trop long.
Fit il en esquissant un sourire. Peu à peu, le sang cessa de couler et l’entaille se referma. Un vaste sentiment de sérénité et de bien être accompagnait le sortilège. Comme le gage des anges à apaiser leurs semblables, tel était le pouvoir de la magie des cieux. Lorsque la guérison fut complète, la magie cessa d’elle-même. Il ne resta plus de cette mauvaise chute qu’un souvenir et quelques tâches de sang sur un vêtement abîmé. Lucain libéra la jeune femme de l’étreinte de ses mains et reprit, sur un ton cordial, ce qui semblait être un début de conversation.
« Je vous ai vu tomber tout à l’heure. C’était en tentant de grimper, n’est ce pas ? Sans vouloir être indiscret, qu’essayiez vous de faire ? Il ajouta d’un ton un peu précipité, oh ce n’est pas pour vous juger, je suis simplement curieux.

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Mar 13 Aoû 2013, 14:28

Hayina se calma et le regarda faire. À mesure qu’il se concentrait, sa douleur s’évanouissait. L’orisha jeta ensuite un regard vers Nymeria, qui commençait à s’approcher du cheval avec méfiance. Elle les laissa faire connaissance et retourna ensuite son attention vers l’inconnu, qui demandait à son cheval de s’éloigner un peu. Puis, il lui expliqua qu’il ne voulait pas que les deux animaux se sentent agressés par l’autre. À ces paroles, Hayina sourit et le rassura :
« Oh, Nymeria est méfiante, mais je crois qu’elle ne déteste pas ce cheval : si c’était le cas, elle aurait déjà montré les crocs quand il se serait approché… elle ne l’agressera pas, n’ayez aucune crainte. »
L’orisha se tourna vers sa louve, qui la regardait. Elle avait l’air d’approuver ce qu’elle avait dit. Fort heureusement, les chevaux ne faisaient pas partie de ces animaux qu’elle détestait naturellement –dans ce cas, ce dernier aurait déjà détalé face à ses crocs et, surtout, à ses griffes… qui étaient plus dangereuses que ce que l’on croyait. Hayina avait aussi de la chance que la louve n’ait pas fin : autrement, que le cheval soit domestiqué ou pas, elle l’aurait vu comme un grand bout de viande et elle l’aurait certainement chassé jusqu’à ce que l’orisha la convainque d’arrêter… mais elle se garda de préciser tout cela à l’ange, qui avait l’air de s’inquiéter déjà assez pour son compagnon.

Hayina le regarda reporter son attention sur la plaie laissée par son fléau. Il était beau, quand même, cet homme. Et en plus, il était gentil. Enfin, il en avait l’air, et ses ailes d’anges était une assez bonne garantie… bref, quelqu’un qu’il ne faudrait pas qu’elle laisse partir comme ça. Ce n’était pas tous les jours qu’on rencontrait un bel ange. Alors qu’il finissait de la soigner, elle se décida à lancer la conversation, mais il parla avant qu’elle ait pu dire quoi que ce soit. Malheureusement, le sujet qu’il aborda ne fut pas très réjouissant : il lui rappela son piteux échec d’escalade en lui demandant ce qu’elle avait tenté de faire. L’orisha soupira et lui expliqua la raison pour laquelle elle était venue.

« Hm… disons que j’ai un certain goût pour les objets de valeur… en plus d’avoir une certaine curiosité. » L’orisha tenta de trouver les mots pour s’expliquer, mais elle avait l’impression que quoi qu’elle dise, elle aurait l’air d’une idiote.
« Je voulais savoir si la légende, qui dit qu’un trésor se trouverait dans le phare, était vraie. J’avais tout prévu ! » continua-t-elle d’un air contrarié. « Seulement, je ne contrôle pas encore bien mes pouvoirs… et j’avais beaucoup de mal à m’envoler… alors quand Nymeria a aboyé, ça a rompu toute ma concentration et voilà. Mais même si elle ne s’en était pas mêlée, je n’aurais peut-être pas réussi mon ascension, de toutes manières », termina-t-elle en se relevant.
L’orisha inspira un grand coup et regarda le haut du phare, dont la lampe les illuminait une fraction de seconde, avant de continuer son éternelle rotation. Maintenant, la nuit était complètement tombée : on pouvait voir la première étoile apparaître, celle du berger. Au moins, la nuit avait le mérite d’être claire et calme. Le vent avait emmêlait ses cheveux et déchaînait les vagues, qui se brisaient dans un énorme fracas contre les rochers, ne laissant plus qu’une flaque d’eau de mer au-delà des rochers, qui allait caresser les pattes de sa louve. L’orisha se demanda pourquoi tant de légendes sombres étaient inspirés par cet endroit : il n’était pas si effrayant que cela. Se rappelant soudain qu’elle n’était pas seule, Hayina regarda son haut tâché de sang et toucha son bras. Elle n’avait rien : même pas un bleu, même pas une petite séquelle. En souriant, elle ajouta :
« Merci, en tout cas. »
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Mer 14 Aoû 2013, 18:36

Hayina rassura Lucain au sujet de sa louve, lui disant qu’elle n’attaquerait pas Bill et que s’il y avait eu un problème, cela se serait constaté plus tôt. Le jeune homme acquiesça donc simplement. Puis, après avoir échangé un regard avec son compagnon, fit signe qu’il pouvait aller où bon lui semblait sans restriction. Ce dernier se contenta d’agiter la tête, sans doute pour chasser une ou deux mouches de ses yeux, et continua à brouter.
La jeune femme aux yeux vairons entreprit ensuite de répondre à la question de l’ange, au sujet de sa petite mésaventure. Lucain perçu son soupir et l’écouta attentivement. Il était assez curieux d’avoir quelques détails supplémentaires et, quand celle-ci lui expliqua s’être lancée à l’assaut du phare par appât du gain, le jeune homme ouvrit de grands yeux. Il était assez surprit, d’une part parce qu’il n’avait jamais entendu parler de cette légende et d’autre parce qu’un tel comportement lui semblait fort téméraire. Cette jeune femme, d’apparence frêle et haute comme trois pommes, avait visiblement un caractère bien trempé, en plus de savoir ce qu’elle voulait. L’ange ne pu retenir un petit sourire, à la fois amusé et admiratif. Toutefois, celui-ci s’effaça lorsqu’elle évoqua les raisons de sa chute. Même si elle expliqua qu’elle serait tombée quoi qu’il arrive, Lucain regrettait d’en avoir été, dans les faits, la cause.

Le silence retomba ensuite sur leurs têtes. La nuit avait prit place au jour et on voyait les premières étoiles poindre au zénith. Seul le fracas sourd des vagues rompait l’ambiante quiétude et un vent salé, chargé de la fraîcheur du large, glissant entre les mèches de leurs chevelures. Sentant le vent jouer entre ses plumes, l’ange frissonna, avant de les agiter. Son regard suivit ensuite celui de l’orisha, vers le sommet du phare. A partir d’une certaine hauteur, le vaste édifice de pierres noires se confondait avec le ciel, tant et si bien qu’il semblait une passerelle entre ce monde et celui des étoiles. Mais la lumière rassurante chargée de guider les navires par delà les mers rappelait à intervalles réguliers qu’il ne s’agissait que d’une construction des hommes. Lucain resta quelque instant figé, à contempler cet instant, qui lui sembla beau à sa manière.
Puis, Hayina rompit le silence en le remerciant simplement. L’ange la regarda pendant un moment et lui rendit son sourire. Il était un peu tiré, de manière artificielle, comme il se sentait coupable de l’accident.
« Il n’y a pas de quoi. Je suis en parti responsable de ce qui vous est arrivé, après tout.
Le jeune homme reporta son regard vers le ciel.
« A vrai dire, je ne suis pas très au fait des légendes… Mais j’ai entendu dire qu’il était impossible de grimper jusque là haut… C’est sans doute pour cette raison que les gens se sont mit à imaginer toute sorte de trésor caché… Il détourna les yeux vers Hayina. Ou pas et il y a effectivement quelque chose qui en vaut vraiment la peine au sommet.
Cette fois ci, le sourire qu’il eut fut tout à fait sincère, voir empreint de malice.
« Je vous avoue rechercher davantage les vertus que la richesse, mais toute aventure est bonne à prendre. Alors si vous voulez, je peux vous aider. Votre histoire a aiguisé ma curiosité… Et si il y a effectivement quelque chose là haut, alors ce sera tant mieux pour vous. Qu’est ce que vous en pensez ? L’ange ajouta, un peu précipitamment, ah, et j’en oublie mes manières ! Je m’appelle Lucain.
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Jeu 15 Aoû 2013, 15:39

Quand Hayina le remercia, il lui répondit d’un air coupable qu’il en était aussi responsable de sa chute. Ce n’était pas totalement faux, mais c’était surtout Nymeria la responsable : elle savait que son amie était concentrée, mais elle n’avait pas hésité à aboyer, au lieu d’attendre de voir si les inconnus qu’elle avait remarqué étaient animés de bonnes ou de mauvaises intentions. Si elle avait un peu réfléchi, rien de tout cela ne se serait passé comme ça ; mais bon, elle avait toujours été impulsive, plus encore que l’orisha. Elle savait qu’elle ne pourrait rien y faire, puisqu’elle était, en plus de ça, têtue comme une mule…

« Oh, vous savez, Nymeria ne peut pas s’empêcher de se faire remarquer. Si elle avait un peu réfléchi, elle n’aurait pas donné l’alerte pour si peu… et de toutes manières, si vous vous sentez responsable, vous n’avez plus aucune raison puisque vous m’avez soignée, et avec brio ! Je suis tellement une tête brûlée, parfois, qu'il me faudrait toujours avoir un guérisseur sous le bras », répondit l’orisha en rigolant.

Puis, ce dernier s’était tourné vers le phare et lui avait dit qu’il comprenait pourquoi ce dernier était source de curiosités. Les endroits mystérieux étaient toujours entourés de légendes, au gré de l’imagination des hommes. Il était vrai que l’orisha était tout aussi curieuse qu’eux, d’ailleurs. Dès qu’on lui parlait d’un lieu étrange, un même instinct la poussait toujours à vouloir le voir : celui de la curiosité. Et même maintenant, alors qu’elle aurait pu risquer sa vie si cette dernière n’avait pas prévu de matelas pour amortir sa chute, elle voulait recommencer et voir ce qu’il se cachait là-haut. Etrangement, atterrir dans un lieu où presque personne n’allait donnait une espère de sentiment de victoire… alors que ce n’en était pas vraiment une.

Alors que l’orisha rêvassait en imaginant une nouvelle fois ce qu’elle y verrait, l’ange reprit la parole et lui proposa de l’aider à monter. Les yeux brillants, elle se retourna vers lui, enthousiaste. Elle avait aiguisé sa curiosité, à lui aussi. Quand ce dernier lui demanda ce qu’elle en pensait, Hayina lui répondit avec joie :


« J’en pense que ce serait parfait ! Je veux savoir ce qu’il se cache là-haut. Et puis même si l’on trouve quelque chose de précieux, je ne manquerai pas de le partager avec vous. » Ensuite, l’orisha l’écouta se présenter. Il dit s’appeler Lucain, juste Lucain. « Oh ! Je m’appelle Hayina. Je viens de Megido, sans surprise, et je suis vendeuse aux enchères. C’est en partie pour cela que les objets précieux m’intéressent grandement… » ajouta-t-elle.

Hayina était tentée de lui en dire un peu plus sur sa vie, mais elle jugea que cela l’ennuierait et se contenta de lui tendre la main, en gage de présentation, en lui lançant un regard légèrement enjôleur. Elle n’avait pas pu s’en empêcher, même si c’était peut-être une mauvaise idée… elle allait continuer de plus belle, tiens. Ce n’était pas tous les jours qu’elle rencontrait quelqu’un qui l’attirait, et elle n’y allait généralement pas par quatre chemins –ce qui ne lui réussissait pas, d'ailleurs.
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Ven 16 Aoû 2013, 00:17

La jeune Orisha ne semblait pas en vouloir à l’ange pour son accident. Lorsque ce dernier évoqua sa responsabilité, elle reporta la faute sur sa louve, expliquant qu’elle avait réagit trop précipitamment. Puis, elle ajouta simplement que, maintenant qu’elle était rétablie, la question ne se posait plus, en plaisantant sur sa tendance à risquer l’impossible. Le visage de Lucain s’illumina d’un sourire, tandis qu’il l’entendait rire. Il était content de savoir qu’elle ne lui en voulait pas, tout comme de découvrir une personne si positive, du moins à première vue. Car jusqu’à présent, elle n’avait pas exprimé la moindre plainte, en dépit des évènements. C’était quelque chose que l’ange appréciait.  
Puis le silence s’installa entre eux quelques instant, pendant lesquels ils contemplèrent la nuit. Lucain proposa ensuite son aide à la jeune femme dans son entreprise. Elle accepta immédiatement, avec un certain enthousiasme. Car si une telle quête paraissait impossible à accomplir seul, à deux elle devenait réalisable. Quand il se présenta ensuite, elle en fit de même. Hayina de Megido, une vendeuse aux enchères. Lucain commençait à la cerner un peu mieux. Ainsi, ce goût pour la chasse aux trésors et l’aventure était en partie motivé par son travail. L’intérêt que l’ange lui portait déjà s’accrut encore. Il regretta seulement qu’elle ne lui en dise pas davantage à son sujet, mais qu’à cela ne tienne. Ils auraient tout le loisir de discuter plus tard.
Cet échange se termina par une main tendue assorti d’un regard évocateur, auquel le jeune homme répondit par un sourire un peu énigmatique. Le plus naturellement du monde, il s’en saisit et l’approcha doucement de son visage, tout en s’inclinant légèrement, comme il était plus grand qu’elle. Alors, il embrassa fugacement le dos de sa main blanche, pour la relâcher l’instant d’après et retrouver sa stature habituelle.
« Enchanté, Hayina de Megido. Fit il, tandis que son regard se détournait une nouvelle fois vers le phare. Si j’ai l’occasion de m’y rendre, je vous rendrais visite… Je ne suis encore jamais allé à Megido. Il faut dire que c’est la première fois que je voyage…
Acheva t’il, d’une voix qui se perdait dans l’écho des vagues. Ses pensées étaient désormais orientées vers cette quête impossible, de conquérir ce vaste édifice réputé imprenable. Il n’avait encore aucune idée de la juste manière de s’y prendre. Il savait seulement qu’il voulait éviter un autre accident. Ses pouvoirs de soin n’étaient pas illimités, quoiqu’il souhaitait surtout éviter trop de peur ou de douleur inutile.
« Je me demande s’il est vraiment possible de voler jusque là haut… Au niveau de la hauteur, c’est faisable, même si j’avoue ne jamais avoir dépassé la cime d’un arbre… C’est surtout le vent… L’ange réfléchissait à haute voix, afin de partager avec Hayina ses estimations. Je pourrais utiliser mon pouvoir de contrôle de l’air… Quoique, si le vent est trop fort, je n’y pourrais rien… Et puis c’est vraiment difficile de voler et d’utiliser la magie en même temps. Ses yeux se posèrent à nouveau sur sa compagne d’aventure. Enfin, j’imagine que ça se tente. Mes ailes ne sont pas assez fortes pour supporter le poids d’une autre personne sur une telle distance, mais si je vous tiens la main, vous pensez pouvoir voler ? A moins que vous n’ayez pas envie de retenter l’expérience… Ce que je comprendrais très bien.
L’ange passa une main distraite dans sa chevelure blonde. Il ignorait si cette idée était bonne ou mauvaise, malheureusement, il n’en avait pas d’autre.
« Ce serait tout de même étonnant qu’il n’y ait pas d’autre moyen d’entrer…
Conclu t’il finalement, un peu dubitatif, bien que conscient du fait que s’il existait une manière simple de pénétrer dans le phare, toutes les légendes à son propos n’existeraient pas.
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Mar 20 Aoû 2013, 15:23

En réponse à sa propre présentation, Lucain lui révéla ne jamais être encore allé à Megido, sa ville natale. Apparemment, il n'était voyageur que depuis peu. Si c'était ça, il avait encore beaucoup d'endroits à découvrir... tout comme elle, d'ailleurs, puisqu'il existait encore des continents où elle n'avait jamais mis les pieds. Il y avait tant de curiosités dans le monde. D'ailleurs, en pensant à sa terre natale, l'orisha en vint à penser à la terre natale de l'ange. Les yeux brillants de curiosité, elle se décida à lui poser une question :

« Et vous... vous venez des cieux, c'est bien ça ? » puis, en pensant à Megido, elle ajouta en rigolant : « Si vous me faites découvrir votre terre natale, un jour, je serais bien enchantée de vous faire découvrir la mienne ! Megido est une ville sans pareille, faite de l'essence des Orishas... »

S'il y avait bien une race qui avait toujours fasciné Hayina, c'était celle des anges. Son élément à elle, c'était l'air, et elle avait toujours rêvé d'atteindre la terre sacrée dont on parlait dans les livres, qui était celle de la naissance des anges. Quand elle était enfant, son grand-père l'avait bercée de toutes ces légendes, et il lui avait dit qu'un De Nalgran ne devenait respectable que quand il réussissait à voler assez haut pour atteindre cette terre, sous-entendant que tout le monde l'avait fait, à part elle et ses frères. Maintenant, elle savait bien que ça avait été juste une histoire pour elle, mais elle avait gardé cette curiosité des anges -avec les rehlas, c'étaient les deux races qui l'avaient toujours intéressée.

Mais les deux personnes avaient autre chose à faire que de parler d'eux-mêmes : pour le moment, ils devaient se concentrer sur l'ascension du phare. Après tout, ça avait été son but premier, en venant ici... sans rien dire, Hayina écouta un moment les propositions de l'ange. Elle n'était pas contre son idée, même si l'idée de voler une nouvelle fois l'effrayait. Hayina adorait voler, mais en même temps, elle avait un vertige fou... mais d'un autre côté, elle savait que si elle se blessait une nouvelle fois, l'ange pourrait encore soigner ses blessures. La seule chose qu'elle pouvait craindre, après tout, c'était la douleur d'une chute ou autre. Enfin, ce dernier confia qu'il trouvait étrange que le phare ne cache aucun autre moyen d'entrer.


« Effectivement, un phare a normalement une porte d'entrée, tout simplement, et des escaliers... mais tout ce lierre nous empêche de voir, et il m'a l'air ensorcelé... quand je suis tombée, on aurait dit qu'il s'était acharné à précipiter ma chute. Je pense qu'il y a une entité magique, à l'intérieur, qui ne souhaiterait pas que des inconnus s'y aventurent. » En parlant d'une mauvaise magie, Hayina sentit un frisson la parcourir. Quand il s'agissait de sortilèges, on ne savait jamais à quoi s'attendre.

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Mar 20 Aoû 2013, 22:21

Le visage d’Hayina se teinta de curiosité, puis elle demanda à l’ange d’où il venait, citant les cieux comme contrée d’origine. A ces mots, Lucain ne pu se retenir de rire. Il avait l’impression de voir dans son regard comme une peinture de sa race, mystérieuse et légendaire. Alors que de son point de vue, il n’était rien d’autre qu’un jeune homme tout à fait ordinaire, sans mystère ni secret. Elle ajouta ensuite une proposition, que chacun d'eux fasse découvrir sa terre natale à l'autre. Esquissant un sourire, l’ange répondit avec douceur.
« Non, pas des cieux. En réalité, je suis un citadin tout à fait banal. J’ai grandi sur le continent du matin calme avec une partie de ma famille. Mais la plupart des miens vivent à la citadelle blanche. C’est un sanctuaire dédié aux anges, quelque part au milieu de l’océan. Tout y est d'une blancheur d’albâtre et il y règne une paix sereine, qui se veut à l'image de notre race... La nature aussi y est belle et paisible. C'est un très bel endroit. Je serais vraiment heureux de vous y emmener, tout comme de visiter Megido. A vrai dire, je connais très peu le peuple Orisha et plus nous discutons, plus je le regrette.
L'ange eut un petit rire. Il était vrai qu'il appréciait la compagnie d'Hayina. Sa simplicité, sa manière franche de dire les choses lui donnaient envie de s'intéresser à elle et à son peuple, dont il ne connaissait hélas que les stéréotypes, tout comme le fait que leurs races entretenaient de bons rapports diplomatiques. En outre, Lucain savait que tout Orisha devait passer par une période d'esclavage à un moment de sa vie, afin de bien saisir l’inestimable valeur de la liberté. Dans les faits, il ignorait ce qu'il en était. Toutefois, l'ange n'osa pas aborder le sujet, craignant de se montrer indiscret. S'il s'avérait qu'Hayina avait eu une mauvaise expérience, il regretterait d'avoir posé la question. Lucain estimait que s'il y avait quelque chose à dire sur le sujet, elle l'aborderait d'elle même et que ce serait mieux ainsi. Après tout, ils n'étaient pas assez intimes pour avoir ce genre de confidences.  
Lorsque la conversation se reporta sur l’ascension du phare, Hayina déploya davantage sa connaissance des lieux. Apparemment, l'entrée, s'il y en avait une, devait se trouver sous l'épaisse couche de lierre qui enserrait les fondations de l'édifice. Selon la jeune femme, il était vraisemblablement ensorcelé. L'évocation d'une entité magique à l'intérieur du bâtiment ne rassura pas l'ange, qui ne pu que partager la réaction de l'Orisha. S'il y avait quelque chose de dangereux à l'intérieur, Lucain préférait autant qu'il y reste.
« Je vois... Détruire le lierre serait le seul moyen de savoir s'il y a bien une entrée. Et dans le cas où nous parviendrions à rentrer... Rien ne nous garantirait que ce qui se trouve à l'intérieur n'est pas plus à redouter que les mauvaises chutes... Surtout si on s'est amusé à taillader les plantes au préalable. L'ange regarda Hayina d'un air perplexe, quoique teinté d'une pointe d'excitation au regard du défit qui se présentait à eux. Apparemment, il ne nous reste que la voie des airs ! Je crois que personne n'a jamais vu un Orisha et un ange voler ensemble, ce serait dommage de passer à côté de ça, vous ne croyez pas ?
Lucain laissa de nouveau échapper un petit rire. La vérité, c'était qu'il n'avait jamais vu d'Orisha voler tout court. Une image qui ne lui déplaisait pas, car après tout, cette pratique n'était pas réservée aux porteurs d'ailes. D'un pas tranquille, le jeune homme s'approcha donc d'Hayina et lui tendit la main. Un sourire rassurant avait prit place sur ses traits.
« Est ce que vous avez peur ?
Lui demanda t'il de sa voix douce.

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Sam 31 Aoû 2013, 18:27

L'orisha fut déçue quand l'ange lui révéla qu'il ne venait pas des cieux : il s'éloignait du mythe qu'elle se faisait des anges. Mais sa curiosité se raviva quand Lucain lui parla de la Citadelle blanche. Etrangement, Hayina n'en avait entendu parler que très rarement, et elle ne s'était jamais renseignée sur le sujet. C'était peut-être car elle ne s'intéressait pas à l'Océan et à ses profondeurs... à vrai dire, elle avait un peu peur de tout ça : les abysses, les créatures marines et autres monstruosités. Il y aurait au moins un endroit qui l'attirerait, maintenant... encore lui faudrait-il l'atteindre. Ce serait bien plus facile si l'ange l'accompagnait. En souriant, l'orisha hocha la tête quand ce dernier parla de sa proposition de visite de leur terre natale : c'était comme une promesse, selon laquelle ils allaient se revoir. Elle se sentit aussi flattée quand il lui dévoila être intéressé par sa race : aujourd'hui encore, il arrivait que l'on les méprisât, à cause de leur origine d'esclavagisme. Que ça soit conscient ou non, on les considérait donc comme inintéressants... mais il ne s'agissait pas de la majorité des gens, fort heureusement.

« Oh, je promets de vous apprendre le plus possible sur ma race... ce n'est pas tous les jours que quelqu'un me le demande... » lui répondit-elle en gloussant.

Puis, l'orisha s'approcha du phare, son sourire s'effaçant à sa vue. Elle écouta les propositions de Lucain, qui lui semblaient plutôt sages et censées, d'ailleurs : il ne souhaitait pas s'attaquer au lierre ensorcelé, et elle était bien de cet avis. Comme si elle avait compris le sujet de la discussion des deux personnes, Nymeria s'approcha d'eux, en grognant à moitié, et poussa la jambe de Hayina vers la côte. Elle ne voulait pas que son amie réessaye et prenne des risques. L'orisha se tourna vers elle et posa doucement une main sur sa fourrure, chose qu'elle faisait rarement, et lui lança un regard qui se voulait rassurant mais déterminé. La louve comprendrait que de toute façon, Hayina lui ferait comme bon lui semblait, comme toujours... Nymeria baissa la tête et alla s'asseoir près du cheval, remuant la queue et le regardant comme si elle voulait jouer. Mais l'animal ne semblait pas réagir, continuant à brouter le peu d'herbe qui se trouvait près de la forêt. Hayina les quitta du regard puis se tourna vers l'ange. Il lui avait demandé si elle avait peur. L'orisha hésita : soit elle extrapolait sa peur pour qu'il veuille la protéger, soit elle la cachait pour qu'il ne la prenne pas pour une fille en sucre. Elle réfléchit puis finit par opter pour un équilibre.


« Je préfère ne pas avoir peur, ou je ruinerais toutes mes chances de m'envoler. Alors... je n'ai pas peur, mais juste car la concentration m'en empêche. et puis, j'en ai vu d'autres ! » Voulut nuancer Hayina en faisant un large geste de la main. Elle voulut sourire aussi, mais elle n'y arrivait plus vraiment. « Lançons-nous ! » Termina-t-elle.
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Ven 06 Sep 2013, 20:58

La jeune femme semblait ravie qu’on s’intéresse à sa race, tout en soulignant que c’était plutôt rare. Voila qui présageait quelques conversations futures… Car Lucain pouvait se montrer très bavard, si on lui en donnait la permission. Il la regarda s’approcher du phare, tandis qu’il exposait son point de vue. La seule solution restait de rejouer la scène de l’envol, en espérant que cette fois ci les choses se passent bien. L’ange ne s’en faisait pas trop, il était à l’aise dans cet élément. Bien sur, cela impliquait tout de même des risques et à ce sujet, mieux valait avoir l’esprit bien clair. Nyméria, loin d’être naïve, avait senti le danger depuis un moment flotter dans leurs mots. Si elle avait vu sa maîtresse tomber une fois, on pouvait présager qu’elle ne souhaitait pas la voir recommencer. Et c’est sans doute ce que recommandait la prudence. Mais ses plaintes et sa gestuelle ne suffirent pas à dissuader les deux aventuriers du jour. Elle s’en alla donc rejoindre Bill, la tête basse, dans l’espoir de s’adonner à quelque activité qui lui changerait les idées. Mais l’animal ignorait tout des jeux de loup. Il ne pu que la décevoir, dans sa tentative.
Hayina se tourna finalement vers Lucain et relativisa au sujet de la peur. Elle plaida l’expérience et la concentration, ce qui lui sembla raisonnable. Pour sa part, l’ange avait l’esprit léger. Il percevait cette entreprise comme une sorte de défi, sans vraiment tenir compte du danger que cela pouvait représenter. A tort peut être. Car il fallait bien reconnaître que si le jeune homme péchait dans une vertu, c’était bien la prudence. Enfin, son jeune âge le justifiait.
Esquissant un sourire, l’ange fit un pas en avant. Il saisit la main de la jeune femme et déploya ses ailes. Quel agréable moment, que celui de l’envol ! Quand la brise s’engouffrait dans son plumage avec une vive fraîcheur, présageant tant de sensations dont il ne se lassait pas, rien ne lui importait plus. Elles battaient l’air à vide pendant quelques secondes, jusqu’à ce que la force accumulée soit suffisante. Alors, le jeune homme pouvait sentir son corps se défaire de la pesanteur et s’élever. Cet instant était généralement le plus grisant de tous, comme une entrée vers la liberté.
Mais cette fois ci, les choses étaient différentes. Lucain se trouvait accompagné d’une jeune femme et il n’était pas question de faire n’importe quoi. Il tâcha donc de modérer sa folle envie de faire des pirouettes, pour s’assurer qu’Hayina se sentait à l’aise. L’ange avait toujours volé grâce à ses ailes, il imaginait bien que ce n’était pas la même chose que de le faire grâce à la magie. Pas question de gâcher sa concentration. Il fit donc son possible pour rester à peu près sérieux, même si on lisait sur son visage une certaine béatitude impatiente. Enfin, pour le moment tout se passait bien, il n’y avait donc pas de raison de paniquer.
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Sam 14 Sep 2013, 12:11

Lucain, en déployant ses ailes, prit la main de Hayina, pour sa plus grande joie et pour son plus grand soulagement. D'abord, elle était sûre qu'il maîtrisait le vol bien mieux qu'elle : ainsi, si elle avait des soucis de puissance ou de trajectoire, l'orisha savait qu'il pouvait la rattraper, ou atténuer ses erreurs. Et ensuite, sentir sa peau contre la sienne n'avait rien de désagréable...

En souriant, Hayina commença à s'élever dans les airs, en suivant le rythme de l'ange. Ses pieds quittèrent le sol, et l'orisha ressentit une peur, alors qu'elle ne se trouvait plus qu'à la merci du vent. Mais cette dernière s'effaça très vite, beaucoup plus vite que quand elle avait été seule : confiante, elle se mit à apprécier le fait de s'élever, comme si l'on quittait son enveloppe charnelle de toujours, sa nature terrestre. L'orisha se sentait comme un ange, en fait.

Autrefois, elle avait toujours ressenti des remords quand il s'agissait de voler : mais cette fois, elle avait quelqu'un pour la rassurer. Et c'était la première fois que Hayina appréciait autant un vol. Elle avait l'impression d'emporter une victoire, celle contre la faiblesse que sa famille lui avait toujours reprochée. Maintenant, ils étaient plusieurs mètres au-dessus du sol : le sommet du phare était encore loin, mais le sol l'était encore plus.

Soudain, une rafale de vent, plus forte que les autres, la déstabilisa un peu. Sortie de son état de béatitude, Hayina faillit crier et se reconcentra. Elle n'osait plus regarder le sol, mais le vertige l'envahissait petit à petit. Elle voulait toucher le sol, ou même n'importe quelle surface où elle pourrait tenir... c'était sûr, elle allait tomber. Elle n'avait jamais réussi à aller aussi haut. Qui pouvait dire qu'elle pouvait continuer ? À force d'employer sa magie, son esprit s'embrumait : elle faiblissait. En paniquant à moitié, l'orisha se mit soudain à voler plus vite, le plus possible, pour arriver au sommet du phare. Mais il restait encore une dizaine de mètres...


« Je veux être posée... sur le sol... »

Mais elle se décourageait aussi, culpabilisant d'autant plus de montrer sa peur en face de quelqu'un. C'était aussi son honneur qui en prenait un coup. Alors, elle jeta un regard à Lucain, et tenta de percevoir de la moquerie dans ses yeux. Mais il ne semblait pas en avoir ne serait-ce qu'une once. Par pur réflexe, Hayina lui sourit. Elle ne comprenait pas pourquoi, puisqu'elle était engourdie par la peur et par la fatigue; mais ce sourire, qu'elle avait lâché sans aucune raison, lui avait redonné un peu de courage. Maintenant, le haut du phare n'était pas loin. Sa lumière les éblouissait, quand elle les balayait, et on pouvait voir les détails des vitres abîmées.

« Presque arrivés ! Préparons-nous à l'atterrissage », s'écria-t-elle. Hayina ne sentait plus la fatigue : toutes ses pensées étaient tournées vers leur destination, qui était plus proche que jamais, plus proche qu'elle n'aurait espéré.
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Dim 15 Sep 2013, 20:07

L’ange et l’orisha allaient désormais d’un même élan. Tout deux liés par une même envie de tenter quelque chose de fou, avec pour toute raison l’appât du gain ou la simple découverte. Ils s’élevaient progressivement vers les nuages, avec pour tout indicateur, le défilement des briques noires de l’édifice. Sous eux, la terre et ses éléments s’éloignaient. Bill et Nyméria étaient désormais réduits à l’état de points, sur un vaste aplat brun. Et la mer, immense à leur hauteur, ne produisaient plus qu’un son étouffé, lorsqu’elle venait se fracasser contre la falaise.
Le vent tournoyait autour d’eux en toute liberté, sans entrave ni maître. Il charriait avec lui les embruns imprégnés de sel marin. Un air froid, vif, dangereux parfois, mais dont l’ange ne craignait rien, à tort ou à raison. Comme il s’enivrait de tant de sensations mêlées, son regard se posait souvent sur la jeune femme à ses côtés. Elle aussi semblait heureuse en cet instant et cela lui réchauffa le cœur. Il n’aurait jamais imaginé vivre pareille histoire en venant ici. De se trouver à prendre l’assaut d’un monument millénaire, en compagnie d’une inconnue si audacieuse et fascinante qu’il s’en trouvait troublé.
Et peut être aurait il été moins dépourvu par cette soudaine bourrasque, s’il s’était davantage concentré sur son vol, au lieu de contempler la jeune femme. Car celle-ci fut si effrayée par ce bref à-coup, qui les déstabilisa, qu’elle exprima le vif besoin de retourner sur la terre ferme. Comme elle usait de sa magie pour voler, la moindre déconcentration risquait de la faire chuter. Peu habituée aux hauteurs, on ne pouvait que comprendre son appréhension à la moindre menace. Mais l’ange n’était pas prêt à la laisser tomber comme une vulgaire feuille d’automne. Entendant sa plainte, il resserra l’étreinte de sa main sur la sienne.
« Tout va bien, ne vous inquiétez pas. Je ne vous lâcherais pas comme ça.
Tout deux s’échangèrent un sourire. La confiance était ravivée dans le cœur de l’Orisha, qui n’était pas prête à céder si facilement à la peur. Maintenant, le sommet du phare était à portée. Lucain sourit davantage. Il ne pensait pas y arriver si facilement, mais le voyage s’était fait sans encombres finalement.
Une pensée un peu prématurée peut être, car au moment où le jeune homme s’apprêtait à amorcer l’atterrissage, une bourrasque violente, bien plus que la première, balaya les deux jeunes gens. Ils furent emportés en direction de la mer, incapable de lutter contre cette nature plus forte qu’eux. Lucain savait que les choses devenaient dangereuses. Il n’était plus question de penser à autre chose. Alors, son premier réflexe fut d’attirer Hayina contre lui. Son bras libre encercla sa taille, l’autre ses épaules. Après cela, il se laissa porter sans tenter de lutter. Ses ailes, étendues, lui permettaient de planer sans effort. Même s’ils s’éloignaient du phare, c’était sans importance aux vues des circonstances. L’ange se contenta de suivre le courant, jusqu’à ce que celui-ci faiblisse.
« Accrochez vous bien.
Fit il, alors qu’il amorçait le virage. Son élan lui permit de négocier un grand arc de cercle, droit en direction du ciel. Le duo remontait vers les nuages à toute allure, mais de manière si fluide que cela semblait parfaitement maîtrisé. Ils les traversèrent alors, sans cesser de grignoter du terrain sur la distance perdue. Ces derniers formaient comme une prairie cotonneuse, sous la pâle lueur des étoiles et de la lune. C’était sans conteste un magnifique spectacle, mais dont Lucain n’avait pas à l’esprit de profiter. Car déjà, il amorça la descente.
Le duo repassa la barrière nuageuse. Sous leurs yeux, le phare apparut, bien visible et juste à portée. L’ange avait fait en sorte de revenir plus loin qu’à l’origine, de manière à ce que le vent l’entraîne sur le phare et non l’en éloigne. Il pu alors se poser, après tant d’efforts et de peur. Tout danger était écarté, maintenant qu’ils avaient mit pied à terre.
Il relâcha alors la jeune femme avec toute la délicatesse dont pouvait faire preuve un ange. Son regard cherchait le sien, l’adrénaline encore vive dans les veines.
« Désolé pour les acrobaties, j’espère que… que vous… que ça va.
Articula t’il, essoufflé.
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Mer 18 Sep 2013, 15:27

Après avoir regagné confiance, Hayina continuait à s'élever, s'admirant presque pour la maîtrise qu'elle avait de son pouvoir. C'était comme si elle venait de découvrir une grande partie d'un potentiel qu'elle n'avait même pas soupçonné. Et, en voyant le sommet du phare tout proche, elle criait déjà victoire intérieurement, lorsque le vent, déjà fort, changea brusquement de sens et projeta les deux personnes vers le haut, les éloignant du phare... et donc du sol.

En un rien de temps, l'illusion de réussite de Hayina s'était brisée. Elle avait perdu toute confiance et, par la même, toute concentration : maintenant, c'était certain, elle allait tomber... et entraîner Lucain dans sa chute. Quelle serait l'ampleur de la tristesse de Nymeria ? Mettrait-elle du temps à l'oublier ? Mais alors qu'elle avait l'impression de vivre sa prochaine chute, l'imaginant à une vitesse folle, elle cria. Mais elle ne tomba pas en pic comme elle l'avait attendu. Pourtant, elle n'avait plus aucune maîtrise de son pouvoir : en ce moment même elle était comme une masse que la gravitation emporterait.

Mais ce n'était pas le cas, et ce pour une seule raison : c'était l'ange qui la tenait contre elle, ayant réagi bien plus vite qu'elle. Les yeux fixés sur la mer lointaine, Hayina s'accrocha le plus fort possible à lui, peu importe si elle lui briserait les côtes : maintenant, ce n'était pas ce qui importait. Elle avait vraiment peur pour sa vie. Et l'orisha eut le réflexe de s'accrocher encore plus quand l'ange, après s'être stabilisé et l'avoir prévenue (ce qui avait eu le don de l'effrayer encore plus), il se mit à voler à une vitesse folle... vers le sol, en retraversant les nuages au-dessus desquels ils avaient été attirés.

Et, à ce moment, Hayina avait eu effroyablement peur, mais à la fin de la descente, dès que le brouillard des nuages révéla le gigantesque paysage de la côte, l'orisha regarda et se sentit transportée par sa beauté. Mais cette fois encore, elle n'eût pas beaucoup de temps pour admirer le paysage, puisque l'ange avait atteint le phare, le sol couvrant soudain la mer. Ce dernier se posa en douceur, et pendant quelques secondes, Hayina resta accrochée, par pur réflexe. Enfin, cette dernière se décida à mettre les pieds sur le sol.

Quand elle se décrocha de Lucain, Hayina eut un moment de vertige, comme si son cerveau n'arrivait plus à assimiler tous les vols-planés qu'ils avaient effectué. Elle s'accrocha au bras de ce dernier, manquant de tomber (encore une fois), puis cette sensation disparut, n'en laissant plus que des échos. Mais son esprit était encore en ébullition, après toutes les émotions qui s'étaient succédées, de l'ascension à l’atterrissage. Elle entendit alors Lucain qui lui demandait si elle allait bien, en s'excusant pour les acrobaties, d'une voix essoufflée. Alors, Hayina le regarda et manqua de sauter de joie, l'excitation laissant enfin place à la peur :


« Oh, bien sûr que ça va ! C'était... c'était... ah. C'était grand. »

Ce mot était le seul qui venait à la bouche de Hayina : elle n'en avait aucun qui pouvait exprimer tout ce qu'elle avait ressenti. Et à ce moment-là, l'orisha se délecta des souvenirs du vol et des sensations qui lui en restaient. Elle se souvint aussi du moment où Lucain la sauva d'une chute imminente... et où elle s'était retrouvée accrochée à lui, sentant la chaleur de son corps qui lui avait fait oublier le froid mordant du vent d'altitude.

« Merci. Merci pour... beaucoup de choses, en fait. Pour le vol, pour m'avoir empêchée de tomber et pour m'avoir ramenée sur la terre ferme... il est clair que je n'égalerai jamais vos talents dans ce domaine... » ajouta-t-elle. La fatigue la gagnant petit à petit, elle vérifia la solidité de la barrière qui la séparait du vide puis s'appuya dessus, admirant maintenant le paysage à sa juste valleur. Après tout cela, elle n'avait plus aucune sensation de vertige. « C'est magnifique. »

À plus de cinquante mètres au-dessous d'elle, la mer s'étalait, zébrée par le reflet du soleil qui était maintenant presque couché. Elle voyait les plis des vagues bouger très légèrement, et se rappela que vu d'en bas, elles étaient menaçantes, pour elle. C'était dur à imaginer... et puis, en regardant plus vers l'Est, la mer était coupée par d'énormes rochers qui entamaient la côte, jusqu'à la terre ferme. Hayina croyait voir le cheval et la louve, en bas, comme deux figurines côte à côte. Elle eut un moment d'inquiétude en les sachant seuls, mais elle se rassura en se disant que Nymeria savait parfaitement se défendre.

Puis, son regard remonta vers l'horizon: de l'autre côté, le ciel se muait en une couleur plus orange que rouge, puis disparaissait au-dessous de l'immense forêt qui menait jusqu'à Megido. On ne distinguait pas la ville, mais l'orisha croyait apercevoir une fin dans l'étendue de verdure. Avait-elle déjà eu l'occasion d'admirer un paysage d'aussi haut ? Hayina remonta au plus loin de ses souvenirs et se rendit à l'évidence : c'était la première fois. Et, maintenant, elle comprenait la fascination que l'on pouvait voir dans le regard de ceux qui décrivaient ce genre de panorama. Mais ce qui rendait l'orisha la plus heureuse, ce n'était pas le monde qui s'étendait tout autour d'elle : s'était le fait qu'elle puisse partager ce moment avec quelqu'un, et surtout, avec quelqu'un d'aussi fascinant que Lucain.


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Escalader un phare, mauvaise idée ? [PV Lucain]

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