Une fois totalement transformé en mon animal totem, je pris mon envol, aussitôt accompagné de Munin qui volait à mes côtés. Je jetais un dernier regard à la ville dans laquelle j’avais séjourné ces derniers jours. De la tristesse et de la joie m’envahissaient, chagriné de devoir partir ainsi de ce lieu aussi immense et chargé de milles choses à voir, mais je ressentais aussi une légère excitation à l’idée de découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles villes ainsi que le monde qui m’entourait en général.
J’observais tranquillement le paysage qui défilait sous mes ailes, survolant les terres un peu au hasard, ce que me fit remarquer mon compagnon en me croassant dessus. Rectifiant alors ma trajectoire, je me concentrai un peu plus sur mon volet moins sur ce qu’il y avait au sol. J’aurais très bien pus me déplacer à pieds plutôt que de voler, ceci m’aurait permis d’éviter ce genre de laisser aller. Mais les routes pouvaient être très dangereuses, encore plus pour moi qui n’étais en rien un combattant, je ne m’étais même jamais battu de ma vie. Pas encore tous du moins.

Finalement, après plusieurs heures de vol, je commençai soudain à fatiguer, les ailes endoloris par le voyage. Malheureusement, nulle trace de ville ou de village à l’horizon  n’y quoique ce soit qui pourrait être, de loin ou de près, une présence humaine. Hélas rien. Seulement une forêt à perte de vue qui s’étendait au dessous de moi. Avec mon corbeau, je décidais alors d’atterrir à l’intérieur de cette dernière. Après tout, une forêt était d’autant mieux qu’une auberge ou une taverne pour se reposer et en tant que Bélua cela ne me dérangeait pas de passer un peu de temps au milieu des bois et de ses habitants, au contraire même, j’adorais le contact avec la nature.
Munin et moi, nous posâmes alors sur une branche, scrutant les environs pour voir s’il n’y avait aucun danger à l’horizon. Rien. Mais malgré tous, je ressentait quelque chose d’étrange en ce lieu, un certain mal aise que mon côté humain percevait, mais de son côté, mes sens de corbeau ne sentait rien de particulier, il était même plutôt à l’aise en ce lieu. Enfin, je finis tous de même à venir me poser sur la terre ferme, avant de reprendre ma forme humaine. J’attrapais alors le sac que lâcha Munin et je sortis de ce dernier mes vêtements et mon équipement afin de ne pas rester totalement nu.
Une fois totalement revêtu, mon compagnon vint aussitôt se poser sur mon épaule, usant de cette dernière comme d’un perchoir. Avec un léger sourire je lui grattais doucement le crâne avant de faire un tour sur moi même afin d’apprécier à nouveau les environs, cette fois-ci avec mes sens d’homme. L’endroit semblait calme, trop calme peut-être, car je n’entendais pas beaucoup de bruits, aucun oiseau qui chantait, n’y même le bruit du vent dans les arbres. Pareil au niveau de ma vue, pas l’ombre d’un animal aux alentours. Tous ceci m’angoissait quelque peu, mais je me disais que cela ne devait être que mon imagination, alors je commençai à faire quelques pas à travers les bois pour faire passer cette dernière. Mais à peine je fis quelques mètres, que Munin m’avertit d’une présence, toute proche. Je levais alors la tête pour apercevoir une silhouette de ce qui devait être un homme, accompagné d’un chien. Ceux-ci m’avait forcement vu, tous comme moi, cela ne servait à rien d’essayer de ce cacher et de toute manière, ils n’avaient pas l’air hostile. M’approchant alors de l’homme, je levai timidement ma main en signe de salua avant de parler doucement et avec hésitation.

Ah… heu… Bon... bonjour…

Je n’avais vraiment rien trouvé de mieux à lui dire, j’attendais de voir ce que celui-ci allait me répondre et si je devais fuir ou non.

Mon rythme cardiaque s’accéléra un peu plus alors que j’observai l’homme devant moins, les joues rougies, un peu honteux, ne sachant toujours pas si celui-ci avait compris un traitre mots de mes bafouillages. J’essayais alors de me calmer un minimum, fermant les yeux et me concentrant sur autre chose. J’eus même envie de commencer à me fondre dans l’ombre pour que ceci puisse m’éviter son regard, mais cela risquera de le surprendre, voire même penser que je lui voulais du mal. J’essayais donc de me tranquilliser par d’autre moyen. Soudain, la voix de l’homme me fit revenir à l’instant présent, ouvrant un œil, je le vis assit par terre, m’invitant à faire de même. Faisant de même, je le regardais alors, surpris. Il ne venait pas de me sortir une tonne de phrase cette fois-ci, seulement une. Un mince sourire amusé se dessina sur mes lèvres tandis que je me demandais bien ce pourquoi je devais l’attendre. Et tel un enfant sage et bien éduqué je l’attendais, patiemment, jouant avec quelques brindilles se trouvant au sol en toute innocence.
Finalement, l’étrange individu sembla sortir de sa réflexion en m’offrant un bâton d’un noir luisant. Je me demandais bien ce que cela pouvait être, mais en le voyant avec lui aussi avec cette bizarrerie à pleine bouche j’en déduis facilement que ce devait être une sorte de nourriture. L’approchant à mon tour de ma bouche, mon instinct animal reprit rapidement le dessus et je commençai à le renifler et le tordre, tel un animal méfiant. Mais finalement j’en croquai un petit morceau, le mâchouillant longuement et avec quelques difficultés, l’étrange aliment restant collé entre mes dents. Ce n’était pas mauvais, sucré, mais avec un goût assez particulier tout de même. Enfin, après cette petite pause, l’homme reprit de nouveau la parole, cette fois-ci plus lentement en décomposant ses mots, mais j’avais l’étrange impression en l’entendant qu’il me prenait pour un débile. Si seulement il savait qu’il parlait à un héritier d’une grande famille Béluas. Peut-être était-ce ma timidité qui lui avait fait penser ça, mais après tout, il valait mieux paraître débile et inoffensif, qu’intelligence et être un danger potentiel. J’hochai vigoureusement la tête pour confirmer que j’avais bien tout compris à ses mots et je pris de nouveau la parole, bafouillant un peu moins, mais toujours avec autant de timidité.

Heum… m’appelle Fran… Mmmh… heu… je… j’ai rien vu… je viens juste d’arriver…

Ma dernière phrase pouvait être sujet à de nombreuses questions. Je n’avais, à vrai dire, aucune idée de l’endroit où je me trouvais et je pouvais bien être en plein milieu de cette forêt et le fait de dire que je venais juste d’arriver allait surement paraître étrange. Je n’y avais pas pensé sur le coup, mais avec un peu de chance peut-être étions nous juste à l’orée de ces bois.
Me grattant doucement la joue, le regard baissé, je rajoutai dans un murmure.

…Je… heu… peux vous aider ? … Je… j’aime… bien les… animaux…

Ce qui était vrai, je les adorais, c’était les seules créatures avec lesquels je m’entendais le mieux et j’adorais m’amuser et avec lesquels, bizarrement, j’étais le moins timide, cette dernière disparaissait presque totalement.

M’avait-il comprit cette fois-ci ? Je bafouillais encore un peu, impressionné et quelque peu intimidé par le flot de paroles qui sortait de la bouche de cet inconnu. Il me fallait un peu de temps, assez pour pouvoir me calmer et me sentir en confiance et ainsi pouvoir être attentifs aux mots de l’homme. Finalement il dû me comprendre, bien que le dénommé Dasso-hei recommençait à se frotter les cheveux comme si celui-ci cherchait quelque chose ou réfléchissait. Je ne pouvais que le regarder sans rien dire, attendant qu’il prenne la parole en premier. Mais cela lassa assez vite mon corbeau qui s’envola soudainement en croassant pour aller se poser sur une branche d’arbre un peu plus loin de là ou je me tenais.
Aux premiers mots de l’homme en face de moi, je rougis aussitôt, quelque peu offusqué par ses mots. Ce n’était pas de ma faute si j’étais timide par nature et si en plus il me rendait nerveux. Mais peut importe, car il commença à m’expliquer un peu plus en détail ce qu’il faisait dans ses bois et comment régler le problème dont il était soit disant chargé de résoudre. Au cours de son explication, il marqua une courte pause le temps de boire à sa gourde avant la tendre vers moi. Hésitant, je la pris tout de même, buvant quelques gorgées afin d’enlever ce petit goût de réglisse que j’avais dans la bouche. La remettant alors à son propriétaire, Dasso-hei reprit le cours de ses explications.
Ces dernières enfin finies, je réfléchissais alors à qu’elle option choisir tout en essayant d’exposer mon point de vu.

Heu…mmh… Je ne pense pas que ces braconniers soient de simples braconniers… Déjà… pour les raisons que vous avez expliquées… et heu… si cette forêt est spéciale… les heu.. animaux qui la composent aussi… Non ? I…Ils doivent alors chasser une espèce en particulier… je pense…

Mon regard devint fuyant, hésitant et peu sur de moi, mais je repris tout de même après avoir marqué une courte pause.

Mais… si les braconniers vont ça pour l’argent… ils doivent bien aller vendre les fruits de leur massacre dans les villages alentours… non ? Enfin… on pourrait toujours aller dans l’un d’eux et chercher l’un des braconniers ou quelqu’un qui en sache plus sur leur activités… mmh… là ou il sévissent et heu… on pourrait aussi suivre l’un des braconniers et peut-être nous mènera t-il à ses amis… et peut-être que… on pourrait tous les arrêter comme ça… Je… je sais pas trop…

Je baissais alors mes yeux, regardant fixement mes pieds tout en frottant mes doigts contre mes lèvres, l’air d’un enfant ayant dit une bêtise.

Mais alors que la gêne montait doucement en moi suite à mes paroles, les croassements soudain de Munnin m’alertèrent, tout comme les aboiements du chien, accompagnant la personne près de moi, peu de temps après. Tel un réflexe, je levais aussitôt la tête dans la direction de mon corbeau, tout en m’insinuant à travers ses yeux. Étrangement je ne vis rien, la brume s’était levée d’un coup, réduisant ainsi la distance de vue à seulement quelques mètres, si ce n’est moins encore. Le danger était là, tout près, nulle besoin de la voir maintenant, je le sentais, c’était peur qui doucement s’infiltrait en moi et paralysait tout mes membres.
Et alors, tout ce passa beaucoup trop vite pour moi, retournant sur mon propre regard, je vis le chien de l’humain grogner de plus en plus, jusqu’à ce que celui-ci se fasse happer par, ce que je pensais être, une immense masse noire, le réduisant ainsi au silence. Je tremblais, et peu de temps après, essayant de me rassurer et me disant qu’il allait me protéger, la personne que je venais de rencontrer disparu à son tour. Sentant que le mien n’allait pas tarder non plus, un horrible cri d’effroi et de détresse sortit soudainement de ma gorge, résonnant presque à travers toute la forêt tellement je l’avais pousser avec toute la force du désespoir.

La peur me tiraillais de toutes par, une bête rodait dans les environs et je n’avais aucune idée de ce qu’il se passait autour de moi, peut-être même que cette dernière était seulement à quelques centimètre de moi e qu’elle se délectant de mes craintes, jouant avec moi avec de se mettre à m’attraper. Tout comme elle l’avait fait avec l’homme que je venais de rencontrer et son compagnon. Tout deux disparu, peut-être même mort. Je n’en savais rien, mais le silence environnant, l’absence de cri ou de lutte, me dirigeais obligatoirement vers cette hypothèse, hélas sans grande certitude, je pouvais très bien me tromper.
Enfin, après un temps qui sembla interminable tellement la tension était grande, je finis par craquer totalement, me libérant ainsi de la paralysie qui tétanisait le moindre de mes membres. Un cri s’échappa du plus profond de me gorge, terrible et remplit d’effroi, se répercutant dans tout les environs de la forêt des murmures. Je n’espérais pas qu’une quelconque personne réponde à mon cri, celui-ci n’était que l’expression de tout mon désespoir face à la situation dans laquelle je me trouvais.
Mes derniers instants de vie semblaient tout proches, j’en étais presque certains et même Munnin ne saurait me protéger de cette menace invisible qui rôdait dans la brume. Je me recroquevillais alors sur moi même, fermant les yeux pour me croire invisible aux yeux du monde.

En position fœtal sur le sol de la forêt, j’attendais mon heure arriver, comptant les secondes, mais plus le temps passait et plus je me demandais se qui pouvait retarder l’échéance. Peut-être étais-je réellement devenu invisible et le bête, ne me voyant pas, devait certainement être repartie. Avec hésitation, je commençai tous de même à ouvrir doucement un œil, afin d’observer les alentours.
Ce que je vis alors me stupéfia. Me redressant subitement, restant sur les genoux, j’observais avec les yeux brillants, autant par l’admiration que par les larmes, la personne qui se tenait devant moi. Ne voyant que son dos, je pouvais malgré tout en conclure que cette personne était une fille, au vu des longues tresses brunes qui descendaient presque sans fin jusqu’à finalement s’arrêter au niveau de ses jambes, mais aussi de sa voix lorsque celle s’adressa à moi. L’espoir et le bonheur retrouvé, je pus distinguer clairement ses paroles, ce sans que la peur ou la crainte n’embrouille mon esprit. Erine qu’elle s’appelait et Elémentale, comme pouvait en témoigner les deux boules qui étaient apparue entre ses mains.
Encore quelque peu troublé malgré tous, j’essayais d’articuler quelques mots à l’intention de ma sauveuse. Hésitant et légèrement bafouillant j’articulai :

Ha…Je… heu… m…merci… Je heu…

Mais je n’eus pas assez de temps pour pouvoir me présenter ou m’étaler en remerciement, que déjà je remarquai une forme noire se diriger vers nous à travers la brume. Pointant cette dernière du doigt mon visage se remplit de nouveau de terreur et d’une voix tremblante j’essayai d’alerter l’Elémentale.

A…Attention !

Ma laissant tomber sur les fesses, je me reculai alors vivement, avant de me mettre en boule et de fermer les yeux pour me protéger.

Erine, encore une fois, n'avait pu prendre de vacances, à peine commençait elle à marcher avec la joie du monde ( oui c'est pas très français mais bon.), un homme cria, sérieusement, il n'aurait pas put se faire avaler avant ? Avant de crier, au moins, Rine aurait pu profiter du calme qui régnait et de pouvoir se reposer. Mais ce n'était pas la pensée d'Erine, car elle adorait aider des personnes, er se battre contre des méchants, la peur de ne jamais s'en sortir provoque en Erine un chamboulements de pleins de sentiments aussi étonnant qu'étrange. Donc, au final, elle était bien contente qu'un événement comme ça se passe non loin d'elle. Depuis le temps que la jeune élémentale aidait des personnes, elle aurait dû être médailler. Enfin bref, l'arrivée se fut en douceur, et maintenant, après sa présentation habituelle, dans n'importe quel cas, même lors d'un grand danger, Erine est calme. Bref, avec une boule de feu et une boule d'eau dans chaque main, elle était prête et très enthousiaste d'affronter cette grande masse noire. La brume ne s'enlevait pas, une solution s'offrait à eux pour leur en débarrasser, une onde magique. Cette onde enlèverait facilement le brouillard qui se formait autour, du moins dans que celle-ci serait maintenu en activité. Erine regarda Split sans lâcher son champ de force :

- Mon petit Split, j'ai un plan pour dissiper la brume autour de nous et de ce monstre en face de nous. Fait apparaître une onde magique qui grandira au fur et à mesure pour enlever ce maudit brouillard, je pense que la bête tombera dans le meilleur des cas, sinon, j'aurais à l'affronter seule car toi tu devras tenir l'onde magique en activité.

Son jeune wyrm n'approuvait pas réellement ce plan, car il n'aimait pas laisser Erine toute seule, sans aide, surtout que la personne à côté ne semblait pas bien, comment dire... Courageuse.  Mais il n'avait pas vraiment le choix, car au final, cela restait sans doute la meilleure solution. Il commença à créer l'onde magique qui fit une croissance phénoménale prenant au final un rayon de 500 mètres de diamètre.
On pouvait voir cette bête, elle était comment dire, spéciale, disons que ce n'était pas quelque chose de commun, on aurait dit un croisement entre une chèvre, un kéfir et une tortue, enfin bref, ce qui était sur, c'est que cela n'était pas amicale, car lorsqu'il fut Split, il décida de s'attaquer à lui.
Erine, envoya une rafale d'eau avec sa main droite, projetant l'étrange bête au sol, pour protéger son ami, elle lui créa un champ de force miniature l'entourant tout juste. Erine entoura les jambes et les bras plus le milieux de son corps d'eau et transforma le tout en glace, ce qui emprisonna la bête. Il était maintenant l'heure de parler. Car oui, Rine pouvait communiquer avec les animaux.

- J'ai besoin de te parler, pourquoi fait tu cela ? Pourquoi tu t'es jeté sur mon petit Split ?

La grosse bête, un peu sonnée, commença à répondre avec une grande difficulté, Erine avait sans doute mal calculé sa puissance.

- Je, je, je croyais que c'était de la nourriture, moi avoir besoin de manger, mais, wyrm pas comestible.

Erine lacha les liens qui tenaient le grand monstre, elle l'avait mal jugée à cause de son apparence plutôt appart, ce n'était en fait qu'une bête comme une autre.
La bête partit l'air tout penaud, il avait réellement faim, mais ce n'était pas Erine qui allait l'aider, elle ne voulait pas tuer d'autres animaux pour combler un estomac vide.
Elle abandonna toute forme offensive et ses yeux qui s'était un tout petit peu éclairés, étaient redevenus bleus. Elle s'approcha du jeune et lui dit :

- Alors ? Tu t'appelles comment ?

Les yeux intensément fermés, je forçais même sur ces derniers afin de ne pas voir ce qui allait arriver à la jeune fille qui s’était portée à mon secours, craignant qu’elle pas battre l’odieuse, et certainement horrible, créature qui se dirigeait vers elle à grand pas.
Roulé en boule sur l’herbe rendue humide par la brume environnante, j’attendais le moment fatidique en tremblant, le moment ou la bête viendra vers moi pour me prendre tout comme elle l’avait fait il y a peu pour l’humain. Mais ceci ne venant pas, je commençai à me poser plusieurs questions. Est-ce qu’Erine était venue à bout de la créature ? Ou bien celle-ci l’avait peut-être mangée et qu’elle n’avait plus faim désormais ? Étais-je en sécurité désormais ? Ouvrir les yeux m’aurait permis de répondre à tous cela en un rien de temps, mais ma peur m’en empêchait pour le moment.

Ce ne fut seulement lorsque que je ressentis une étrange chose me traverser, une sorte de vague qui provoqua comme des picotements dans chaque parcelles de mon organisme, que je me mis à rouvrir les yeux. Chose étrange, la brume s’était totalement dissipée, comme par enchantement. Je restai pendant un court instant totalement bouche bé devant ce soudain changement de paysage, me demandant bien comment cela était arrivé. Mais à la vue de l’étrange animal, si l’on pouvait appeler ça ainsi, je me remis à frémir de trouille, craignant de nouveau pour ma vie lorsqu’elle se mit à attaquer. Fort heureusement, la jeune fille était là, usant de pouvoirs élémentaire qui furent des plus impressionnant pour ma petite personne, entre le feu qui brulant dans l’une de ses mains, l’eau qui se mit en entraver la créature et maintenant la glace qui permit de la retenir prisonnière. Cela en faisait déjà beaucoup pour moi.
S’ensuivit alors une chose assez étrange, Erine s’avança vers la créature et ses lèvres s’animèrent, comme s’il elle lui parlait, du moins c’est l’impression que cela me donna, même si je ne pus entendre ce qu’elles pouvaient se dire.

Finalement, rompant les liens qui retenait la créature, cette dernière s’en alla aussitôt sans demander son reste n’y même montrer le moindre signe d’agressivité. J’avais observé la scène, quelque peu confus. Que venait-il de ce passer à l’instant ? Avec un peu moins de timidité je lui aurais volontiers demandé, mais celle-ci s’avançait déjà vers moi  et me demanda comment je m’appelais.
Assis sur l’herbe, les jambes repliées sous moi, je levais la tête pour regarder la jeune fille d’un air un peu niais et perdu. Je commençai alors à lui répondre, bafouillant et rougissant légèrement.

Ha… je… heu… m’appelle… Fran ! Heu… Wulfran…

Baissant ensuite le tête, je regardais l’herbe près de moi, hésitant, je voulais vraiment lui poser les plusieurs questions qui me tiraillaient, mais au final, je ne pus rajouter que ces mots-ci :

Heum… merci…

Erine, la jolie élémentale ( c'est mon personnage, je l'avantage ) avait aidé un homme, qui lui, n'était, à vue d'oeil, pas très courageux.
Pour une fois que c'est une fille qui sauve un homme tien !
Bref, au début, Rine et le jeune wyrm d'un grand bleu croyaient qu'ils allaient affronter un grand monstre surement dur à éliminer ou du moins, ils pensaient qu'ils auraient du mal à en sortir victorieux !
Eh bah non !
En fait, ce monstre, qui paraissait dangereux avec ces croisements de toutes parts était en fait, quelqu'un de quasiment inoffensif, cette bête, aussi effrayante soit-elle, cherchait juste à manger, malheureusement, elle vit que le wyrm n'était pas très comestible, la magie blanche ne se mangeait pas.
Dommage pour lui !
Erine n'était pas super heureuse, elle aurait bien aimé tomber contre un monstre envoyé par de mauvaises personnes, elle l'aurait combattu et, disons que, cela lui aurait vachement plu ! La jeune élémental adorait le danger.
Split expulsa son onde magique, ce qui fit un choque, l'on vit les arbres bouger, et la brume qui était retenue derrière cette onde disparut dans les airs. Erine s'approcha de l'homme et lui demanda son nom. Celui-ci, un peu timide, bégayait légèrement.
Pourquoi avait-il peur d'Erine ?
L'homme termina par la remercier, même si ce merci, mit énormément de temps à venir, comme si, parler était quelque chose d'extrêmement difficile. Erine, tout en passant sa main droite dans ses cheveux, pour enlever une feuille coincée au milieu, lui posa une autre question :

- Enchantée Wufran. Dis-moi, que viens-tu faire par ici ? La forêt des murmures n'est pas dangereuses, mais, pour venir ici, tu dois avoir de bonnes raisons non ?

Erine tendit sa main à Wufran, pour qu'il se lève, le pauvre bonhomme n'allait pas rester en boule toute la journée, il allait avoir un sacré mal de dos après.
Split, lui, qui venait de stopper son onde magique, pouvait dès à présent bouger à sa guise, sans aucun soucis. Le jeune wyrm décida de se rendre auprès du compagnon de Wufran, un corbeau, il ne savait pas son nom, mais voulait briser la glace entre les 4 personnes, si ils avaient un bout de chemin à faire ensemble, autant mieux se connaître non ?

- Bonjour. Je m'appelle Split Il se mit à sourire Tu vas bien ? Le monstre ne t'as pas fait trop peur ?

Le petit Split décidait d'être gentil avec le corbeau, car d'après le père d'Erine, ceux-ci pouvait être très susceptible, alors ce n'était pas le réel moment de faire un peu d'humour, surtout avec le fameux humour de Split, bien lourd, bien embêtant, enfin bref, il fallait s'accrocher pour ne pas lui couper la tête sur place après avoir entendu ses fameuses blagues que lui croyait drôle.
Une fois, Wufran relevé, Erine commença à s'étirer, elle avait usé un peu de magie, pour au final pas grand chose, l'homme semblait étonné par les pouvoirs de l'élémental. Bon, il est vrai qu'Erine n'est pas la plus faible des élémentals, mais elle est très loin d'être la plus forte. Bientôt, elle passerait surement au rang de maître élémental, là, elle serait un peu plus respectée, mais ce n'était pas encore le cas. Cependant, Erine restait fière de son grade d'élémental, car ce n'était quand même pas tout les villageois d'Aeden qui l'étaient.

Jouant machinalement avec les nombreux brins d’herbes qui composaient le sol juste devant moi, tête baissée, je fixais ce dernier sans dire un mot, l’air un peu gêné. Je venais de remercier et dire mon nom à la jeune fille tout près de moi qui venait d’arriver, et par là même venait aussi de me sauver, même si je me demandais bien comment elle a put réussir à éloigner la créature sans que celle ne se fasse attaquer par celle-ci. J’étais curieux, mais trop peureux pour le lui demander.
Ainsi, perdu dans mes pensées à me tirailler l’esprit pour savoir quoi dire à Erine, je remarquai soudainement une petite qui, voletant devant mes yeux, vint doucement se poser tout près de ma main. Intrigué, je levai aussitôt la tête en direction de l’Elémentale. Voyant son visage, je rougis doucement, avant de détourner mon regard de celui-ci, tandis que la jeune fille, me demanda alors ce que j’étais venu faire ici. Bonne question pensais-je. A la base je n’avais atterris ici que pour me reposer après mes heures de vols, n’ayans pas vu l’ombre d’un village à l’horizon. Mais le destin m’avais aussi fait rencontré ce drôle de personnage, qui venait de se faire happer précédemment par la bête, ce dernier avait été là pour s’occuper de braconniers, ceux-ci perturbant la faune local et se faisant, plusieurs villages s’étaient vu envahir par plusieurs animaux à cause de ces même braconniers.
Réfléchissant un instant, je me demandai ce que j’allais bien pouvoir dire à Erine. La vérité, et dire que je n’étais là à la base que pour faire une pause ? Elle me prendra certainement pour un fou si je lui disais cela. Dire que j’étais ici pour m’occuper des soucis évoqués précédemment avec l’humain passait beaucoup mieux. Et peut-être même que, la jeune fille, était elle aussi ici pour s’occuper des braconniers.
Tout fier soudainement, un soupçon d’énergie dans la voix, je répondis à l’intéressée.

Pour les braconniers ! Oui ! Il… heu… On… Devait s’en occuper. Vous seriez pas au courant vous madame ?

Une légère lueur d’espoir et de joie illumina mes yeux, pensant que la jeune fille pourrait m’aider pour cette tâche. Même si je n’étais pas des plus courageux, je ne pouvais pas laisser de méchants hommes tuer impunément tous les animaux qu’ils croisaient, ce dans le seul but de vendre tous se qui pouvait l’être sur le marché.

Du côté des animaux, Munnin toujours perché sur son arbre observa d’un air mauvais et sinistre, comme à son habitude pour un corbeau, le Wyrm qui s’approchait de lui. Ce dernier lui parla, se présenta, mais cela ne faisait ni chaud ni froid à mon compagnon, se contentant seulement de l’observer durant quelques instants, comme s’il essayant de mémoriser chaque parcelle de sa physionomie, avant de lâcher un bref croassement pour ensuite venir se poser sur mon épaule.
Ce qui contrasta énormément avec l’allure sombre du corbeau et mon air soudainement enjoué que j’eus en parlant à Erine.