Cette fois-ci, Erine avait appris quelque chose de contraignant à ses yeux. Des braconniers s'en prenaient à des animaux sans défenses, elle ne comprenait pas pourquoi ces personnes faisaient, ou plutôt commettaient des crimes pour de l'argent ! Surtout que ces animaux ne faisaient rien de mal. Erine ne comprenait pas le fonctionnement de certaines personnes, la première qui lui vint à l'esprit était Takias, l'impératrice du tout avec sa politique raciste. Cette allusion aux braconniers mit la jeune élémental dans une colère noire. Le spectacle fut impressionnant, mais aussi effrayant. De l'eau ainsi que de la glace tournaient rapidement autour d'Erine, et les yeux de la jeune femme se transformèrent en flammes. C'était la première fois qu'Erine perdait le contrôle de ses pouvoirs depuis son entraînement avec Anwen Worthington. Heureusement que son compagnon était présent, il avait réussit en quelques secondes à ramener l'esprit de sa partenaire à la raison. Erine s'excusa auprès de Wufran qui semblait terrorisé par le changement d'état de l'élémental, d'un côté, la réticence de Wufran était logique, il avait fait se faire déchiqueter par l'eau et la glace environnante. Mais bon, il n'avait pas grand chose à craindre, Erine n'était pas agressive, c'était la première fois qu'elle perdait le contrôle depuis 5 mois. Malgré la peur de Wufran, elle lui demanda le but de la mission, qu'est-ce qu'elle, enfin ils devaient faire contre les braconniers. Même si les mots furent très dur à dire, Erine comprit qu'il fallait seulement les arrêter. Bon, cela n'allait pas être compliqué, il fallait juste les trouver. Erine, de nouveau douce, lui répondit :

- D'accord ! Nous allons les arrêter vite fais bien fait, il faut juste savoir où ils sont, tu as une idée ?

Wufran ne répondit pas, il avait trop peur, Erine était gênée, car elle se rendait compte que ce comportement était inadmissible, le pauvre adolescent était déjà, peureux, timide, et elle, elle venait de lui flanquer la plus grande frayeur de sa vie juste à l'évocation des braconniers. Mais bon, maintenant, elle ne pouvait rien faire pour lui prouver qu'il n'y avait rien à craindre car elle même ne le savait pas. Sans doute avait-elle accumulé trop de stress, trop de quêtes sans se reposer, qu'à force, les nerfs lâchent. Oui, c'était surement la bonne raison. Là, Rine se jura de faire une pause après la chasse aux braconniers. Puis, après un long instant de silence, quelques mots sortirent de la bouche du jeune homme. Même si Erine dût un peu décrypter les paroles de Wufran, elle comprit qu'il avait peur d'elle. Cela lui fit rire, il fallait bien évacuer le stress non ? Puis, après un petit moment de trente secondes quand même ! L'élémental se reprit et lui répondit :

- Tu n'as pas à avoir peur de moi. Je sais que j'ai été un peu en colère, je pense que j'ai aligné trop de quête à la suite, et avec les évènements récents dans ma famille, disons que, mes nerfs étaient à bout de forces et ont lâchés. Je suis désolé, est-ce que je peut faire quelque chose pour me pardonner ? Je ne veut pas que tu croies que je suis une psychopathe folle alliée. Bon, j'ai un humour spécial et je rigole pour rien. Mais je ne suis pas folle, du moins, pas dans le sens que tu sous entend.

Puis, Erine se tut, elle attendait la réponse de Wufran, un bruit se fit entendre. Des bruits de pas à travers la forêt, il y avait des branches qui claquaient sous le poids des personnes. Puis on entendit une femme dire :

- Tu crois que le monstre est par là Bill ? Ça fait deux heures qu'ont le cherche et même si ce monstre vaut une fortune. Ce n'est même pas sur qu'elle existe d'ailleurs.

La femme, de part sa voix, ne semblait pas très... Comment dire... Féminine. Non ! Elle avait une voix grave avec un drôle d'accent. Puis, Erine de ses yeux bleus, put apercevoir la femme avec un homme.
Le couple ! C'est beau l'amour !
Ce couple était assez spécial, et peu ordinaire, la femme était petite, cependant, elle était sans aucun doute aussi grande que large tandis que l'homme était très grand mais fin comme une brindille et encore ! La femme fut étonnée de voir des personnes se balader dans la forêt, elle allait commencer à parler, mais Erine fut beaucoup plus rapide.

- C'est vous les braconniers ?
- Nous sommes bien braconniers. Pourquoi cette question jeune fille ?
- Oh, pour rien, sauf que, vous ne serez plus libre pour très longtemps.

Les deux braconniers ne saisirent pas trop ce qu'Erine venait de dire, ils croyaient tout deux d'avoir halluciné sur les propos de la jeune femme qui semblait inoffensive. Mais une chose était sûre, le combat allait commencé.

Toujours en me balançant convulsivement, j’essayais de ravaler les sanglots qui montaient jusqu’à mes yeux et qui les humidifiait légèrement, craignant encore l’Elémentale tout près de moi. Lui ayant alors dit ce que l’on devait faire concernant la menace des braconniers, celle-ci me demanda alors si j’avais une idée de l’endroit ou ils pouvaient bien être allés. Ne répondant pas, je réfléchissais en silence à la question, mais à vrai dire je n’avais absolument aucune idée. Le mieux aurait été de chercher dans les villages qui avaient été attaqués par les animaux, hélas je ne connaissais pas du tout la forêt pour savoir ou se situait ces villages.
Enfin, j’eus ensuite le courage d’avouer à Erine qu’elle me faisait peur. Je revoyais encore son visage et les éléments qui se déchainaient tout autour d’elle. Rien que d’y repenser j’en frissonnais encore de terreur.
Le silence qui se fit alors suite à me mots commença peu à peu à m’inquiéter, et de plus en plus à chaque seconde qui passait. Un peu de sueur se mit alors à perler sur ma peau.

Finalement, la jeune fille prit la parole. Elle était apparemment sur les nerfs depuis quelques temps. C’était la goutte de trop apparemment. Cela pouvait se comprendre je pense. Tournant ma tête vers Erine, un timide sourire s’afficha sur mon visage, avant d’hocher légèrement le tête tout en lui répondant calmement.

D’accord…

Soudain, Munnin se mit à croasser, signalant la présence d’une personne ou d’un animal tout proche d’eux. Toutes les têtes se tournèrent instantanément alors en direction des bruits qui commencèrent doucement à se faire entendre. S’ensuivit donc peu après, l’apparition de deux étranges personnages.
L’étonnement fut pour les deux groupes. D’un côté, il y avait moi, recroquevillé sur moi même, les yeux à la limite de verser une petite larme et la jeune fille près de moi qui s’était mise directement à les menacer. Et de l’autre, l’étrange couple, pour dire, ils se complétaient à merveille, que ce soit entre la femme, grosse et petite, et l’homme, grand et mince, ils formaient vraiment une belle paire.
Sentant doucement le combat approcher, je me mis à me reculer instinctivement, préférant m’éloigner du conflit imminent.
Et les hostilités commencèrent. L’homme allant s’occuper d’Erine et la femme de moi. Lance à la main, elle avança vers moi et tenta de me porter aussitôt un coup avec le manche de cette dernière. Fort heureusement, même si je n’étais en rien un combattant, j’étais tous de même assez agile pour éviter le coup sans trop de soucis. Roulant habilement sur un côté, je me relevai ensuite pour me mettre à courir, comme poussé par l’adrénaline.

Revient là sale gamin, tu va voir.

Fuyant, je me retrouvai adossé à un arbre, et j’utilisais alors les ombres environnantes pour me fondre dans ces dernières. La bonne femme approchait, tremblant comme une feuille je la vis même observer les alentours à ma recherche.

Toujours à essayer de me débusquer, la femme s’était retrouvée tout près de ma cachette. Dos à moi, si je tendais le bras j’aurais pus la toucher, mais jamais une idée aussi folle ne me serait venue à l’esprit, j’essayais simplement de ne pas bouger et d’attendre qu’elle s’en aille, les doigts totalement crispés sur la poignée ma dague. Mais la braconnière ne semblait pas vouloir partir, humant l’air elle avait presque l’air de savoir ou je me trouvais. Je vis fugitivement son buste se tourner dans ma direction, mais ce fut sans compter sur l’intervention de Munnin qui la stoppa dans son mouvement en allant lui lacérer le visage. Elle se mit alors à crier et à se débattre, et moi, comme poussé par mon instinct de survie animal je lui plantai alors profondément mon arme entre son cou et son épaule.