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 Les braconniers [Quête PV Eileen]

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Sam 04 Jan 2014, 22:31


Les Braconniers


Le soleil brillait déjà bien haut dans le ciel en cette belle journée printanière, et une douce chaleur régnait aux abords d’Ethernoir au moment où les deux béluas prirent la route en direction de la forêt des murmures. Il y avait de nombreuses légendes qui courraient sur ces lieux, toutes plus effrayantes les unes que les autres, mais Abel, bien que sensible au mysticisme du monde, n’était pas du genre à croire à ces histoires sans avoir vu de ses yeux ce qu’elles décrivaient. En effet, la volonté de Phoebe pouvait s’exprimer sous bien des apparences, et nombre d’entre elles auraient tôt fait de terrifier les non-initiés, mais les béluas avaient la chance d’être proches de la déesse, et de parfois saisir certains de ses plans, bien que la plupart leurs soient inconnus. La faune et la flore avaient leurs propres codes et leurs lois qui, bien qu’elles ne fussent pas gravées dans la pierre comme l’étaient les lois des hommes, organisaient tout aussi assurément la vie là où la civilisation n’avait pas d’emprise. Les troubles qui avaient eu lieu ces derniers temps dans ces contrées du continent naturel avaient éveillé la curiosité, puis l’inquiétude des Gardiens de Phoebe, et les pouvoirs béluas avaient alors décidé d’envoyer quelques un des leurs pour tenter d’apporter une solution qui serait profitable à la fois aux habitants des villages alentours et au peuple de la Lune.

Le hasard avait voulu qu’Abel soit choisi pour faire partie d’un de ces groupes et, n’ayant aucune envie de s’opposer à un ordre qui venait, à ce qu’on disait, directement de la reine Ophalee, le jeune bélua s’était empressé de réunir de quoi traverser les vertes contrées du continent naturel. L’autorité du peuple de Phoebe avait voulu qu’il fût accompagné de Linfaël, un autre bélua dont Abel ne savait pas grand-chose, si ce n’était qu’il était assez jeune mais néanmoins pas moins motivé que lui à revenir victorieux au rocher au clair de lune. Durant le trajet qui les avait menés ici, les deux béluas n’avaient eu guère le temps d’échanger beaucoup de choses, mais à présent qu’ils approchaient de la forêt des murmures leur allonge allait peu à peu se réduire et faire place à l’observation. Ils allaient devoir trouver la source des perturbations et permettre à la nature de reprendre ses droits, mais il n’était pas question de s’aventurer tête baissée dans la forêt, sans quoi ils risquaient de ne jamais trouver ce qu’ils cherchaient. Que cherchaient-ils, déjà ? Abel se posait encore la question, bien qu’il puisse ressentir comme ombre qui planait dans sa mémoire, cherchant à lui rappeler de douloureux souvenirs. Non, il ne devait pas penser à cela, ce n’était pas le moment.
Immobile, accrochée sur son dos comme à son habitude, Alia planta une griffe dans l’épaule du bélua lorsqu’elle essaya de se hisser sur son épaule, lui arrachant un petit pincement de lèvre. Arrivée à sa destination, la jeune panthère à plaques, qui ne ressemblait pour l’instant à rien de plus qu’un gros chat, tenta de se stabiliser tant bien que mal et tendit une de ses petites pattes vers la joue de son compagnon.
« Eh, reste tranquille toi. On est presque arrivés ne t’en fais pas, mais ne gesticule pas comme ça, tu commences à avoir des griffes. »
Pour seule réponse, la jeune créature ramena sa patte sur l’épaule du bélua et se chercha une position confortable, ne manquant pas de planter à nouveau ses griffes à plusieurs reprises dans la chair de son malheureux compère.

Abel s’arrêta alors que les deux béluas apercevaient le gué de la rivière Eternité devant eux au Nord et les abords de la cité de Stenfeck à l’Est.
« Eh l’ami ! Linfaël ! On devrait commencer à réfléchir à la situation. Nous sommes peut-être arrivés jusqu’ici sans encombre, mais si on veut que ça continue il vaudrait mieux ne pas s’aventurer dans ces bois sans savoir pourquoi… Bon, que savons-nous ? Des pashas en ville, de la viande de cerfeuil, des panthères attaquant les troupeaux à des centaines de mètres au Sud de leur terrain de chasse et des papouches fuyant la forêt… La nature se complait à être moins chaotique en temps normal… Que peut-il bien lui arriver ? »
Sans prévenir, Alia sauta à terre et se dirigea vers Linfaël d’un pas rapide. Arrivé à ses pieds, elle leva ses deux petits yeux vers le visage du bélua et pencha la tête sur le côté, comme si elle attendait quelque chose. Abel se tourna vers Stenfeck. Peut-être y avait-il là-bas des gens qui pourraient les renseigner sur les évènements. Ou peut-être devraient-ils tenter d’interroger les intéressés directement…
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Lun 06 Jan 2014, 19:28


  Alors que Linfaël revenait tout juste des montagnes, où il avait rencontré Akhoris, un jeune Bélua scorpion, Ophalee l'avait assigné à une mission avec pour compagnon, un Bélua panthère du nom de Abel Erond. Etant jeune, tout comme moi, elle avait jugée plus prudent de nous y envoyés tous les deux plutôt que l'un ou l'autre seul. En effet, le mission se déroulait dans la Forêt des Murmures, un lieu qui était dès plus étrange pour les humains. Pourtant les Béluas, liés à Phoebe, ne sont guère impressionnés par toutes ces histoires que l'on racontent aux enfants pour les effrayer. Mais quelque chose ne tournait pas rond en ce moment, d'où cette prudence quand aux choix des équipes lancées dans cette mission.

  Le jeune Bélua, avec qui je n'eus pas réellement le temps de converser, était légèrement plus grand que moi, avait les yeux orangés, comme certains félins se rapprochant de son totem, et signe assez particulier, possédait deux traits sur le visage qui faisait penser à des cicatrices. Ses cheveux, de taille moyenne était à peu près aussi ébouriffé que les miens, si ce n'est qu'il lui tombait devant les yeux. Il avait également l'air d'être âgé d'une vingtaine d'années. Sans ses yeux si particulier, il pourrait facilement passer pour un humain des plus banals.
  Nous sommes arriver aux abords d'Ethernoir, accueillis par une douce chaleur, si particulière des journées printanières. Alors que l'on approchait de la forêt, la jeune panthère à plaques qui accompagnait Abel commença à s'agiter. En effet, celle-ci essayait de lui grimper sur l'épaule, chose qu'elle ne fit pas sans enfoncer ces griffes dans la peau de son partenaire qui ne pus retenir une légère grimace. Puis elle tandis une patte vers le visage d'Abel mais celui-ci le réprimanda gentiment en lui disant qu'elle ferait bien de faire attention à ce qu'elle faisait puisqu'elle commençait à avoir des griffes. La jeune panthère sembla ne pas en tenir compte, plus préoccupée à se stabiliser sur son perchoir improvisé. Lorsque le guet de la rivière Eternité et la ville de Stenfeck furent en vue, Abel se tourna vers moi et me dit: « Eh l’ami ! Linfaël ! On devrait commencer à réfléchir à la situation. Nous sommes peut-être arrivés jusqu’ici sans encombre, mais si on veut que ça continue il vaudrait mieux ne pas s’aventurer dans ces bois sans savoir pourquoi… Bon, que savons-nous ? Des pashas en ville, de la viande de cerfeuil, des panthères attaquant les troupeaux à des centaines de mètres au Sud de leur terrain de chasse et des papouches fuyant la forêt… La nature se complaît à être moins chaotique en temps normal… Que peut-il bien lui arriver ? ». Alors que je réfléchissais à sa question, la jeune panthère sauta au sol et se dirigea vers moi. Puis arrivée à mes pieds, elle s'assit et commença à me fixer en penchant légèrement la tête de côté. D'abord étonné, je ne réagis pas. Mais voyant qu'elle attendait quelque chose, je m'accroupissais et tendais ma main droite dans sa direction. L'animal approcha doucement sa truffe de la paume de ma main et sentit mon odeur. Après quelques secondes, elle tendit sa tête vers ma main, réclamant des caresses. Alors que je lui caressais doucement le dessus de la tête, je me tournais pour apercevoir mon partenaire. Celui-ci était en pleine réflexion. Me relevant, je m'approchais de lui, Alia me suivant légèrement derrière. Alors que je me plaçais à côté de lui, je remarquais qu'il fixait la ville de Stenbeck. Sans doute se demandait-il s'il fallait d'abord y aller ou commencer les recherches immédiatement. Moi-même, je me posais cette question, mais mieux valait ne pas se précipiter. Ne sachant pas réellement s'il m'avait remarqué, je répondis à sa précédente question: « Pour ce qui est de la forêt, je ne sais pas vraiment ce qui peut causer autant de troubles, mais tachons de ne pas nous précipiter et commençons par nous renseigner auprès des villageois sur les dernières nouvelles ... » Comme tiré d'une sorte de rêve éveillé, il se tourna vers moi et sembla tout juste prendre conscience de ma présence. Je me demandais ce qui pouvait autant le perturber mais garda pour moi ces questions. Après coup, il se reprit et acquiesça simplement de la tête. Prenant la tête de l'équipe, je me dirigeais avec Abel et Alia, vers Stenbeck.

  Une fois arrivé sur place, je demandais à un passant le chemin vers la bâtisse du dirigeant de cette cité. Il m'indiqua un grand bâtiment fait de pierres joliment taillées, mais me précisa qu'il ne nous recevrais pas, à moins de prendre un rendez-vous. Comprenant rapidement que nous ne l'aurions pas, et n'ayant pas très envie de perdre du temps, j’entraînais mes compagnons dans l'auberge de la ville. Je m'approchais du patron de celle-ci pour discuter avec lui, laissant Abel légèrement en retrait. Celui-ci semblait ressassé de sombres pensées puisqu'il avait la mine sombre. Mais je devais avoir plus de précisions quant à l'origine des nombreux troubles que connaissait cette région. Alors que je discutais encore avec le patron, un homme entre deux âges fit irruption dans l'auberge en beuglant : « Alerte !!! Des fauves attaquent le bétail !!! ». D'abord étonné de voir cet homme débarquait ainsi, je me repris rapidement et m'approchais de lui:
« Et tu sûr de ce que tu avances ? » lui demandais-je. Celui-ci après m'avoir rapidement examiné répondit que le troupeau voisin au sien était réellement en train de se faire attaquer et qu'il avait besoin d'aide pour stopper les bêtes. Personne ne broncha. Me tournant vers Abel, je lui dit: « Allez viens on va l'aider » et à l'attention du berger: « Accompagnait nous là-bas, on s'en occupe. ». Abel me suivit sans rien dire. Alors que nous allions en direction du lieu de l'attaque, je m'écartais légèrement du berger pour lui parler: « Je ne sais pas ce que tu as vécu dans ces lieux, mais sache que ce n'est pas en ressassant le passé que l'on va de l'avant. Après, je voulais te demandais, ça te gênerais si je t'appelle simplement Abel ?
»
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Mar 07 Jan 2014, 01:07


Linfaël n’avait pas l’air plus pressé que lui d’entrer dans la forêt. Après tout, ils pourraient apprendre beaucoup de choses de la part des villageois, car c’était bien eux les plus directement concernés par les changements d’habitude des animaux de la forêt des murmures. Abel espérait simplement qu’ils pourraient régler la situation sans faire couler le sang. Les êtres humains étaient bienveillants envers les créatures de Phoebe, du moins pour la plupart, mais lorsqu’elles s’élevaient contre leurs plans ils n’hésitaient pas à réprimer, parfois violemment, le moindre signe d’opposition. C’était facile pour un peuple établi et prospère de critiquer les méthodes des hommes, ceux-ci ayant plus de mal à survivre, mais la considération de ceux-ci envers la nature avait quelque chose de malsain. Peut-être qu’Abel l’idéalisait et la vénérait un petit peu trop, mais il ne pouvait supporter l’excès inverse, et bien souvent les humains dénigraient ce dont ils ne pouvaient tirer profit, n’hésitant pas à utiliser certains animaux comme esclaves. En tant que membre du peuple de Phoebe, le bélua ne pouvait pas tolérer de tels comportements.
C’était d’un air pensif, fuyant, qu’Abel suivait Linfaël qui lui avait l’air de savoir ce qu’il faisait. C’était une chance qu’il ait été envoyé avec lui. Ils n’allaient pas être trop de deux pour régler ce problème. Après une tentative ratée pour rencontrer le chef de la cité humaine, Abel et son compagnon atterrirent dans une taverne où le plus jeune d’entre eux s’attela à nouer des contacts avec le propriétaire de l’établissement. Mais alors qu’Abel s’apprêtait à faire de même avec les clients, un homme entra en toute hâte pour les prévenir d’un assaut imminent.

Alors qu’ils s’élançaient derrière le berger, Alia sur leurs talons, Abel fut surpris par les paroles de son compagnon. Mais ce dernier avait raison, ils devaient se concentrer sur le présent et la meilleure manière de régler la situation, pas sur le passé.
« Oui excuse moi, juste un mauvais pressentiment. Ce n’est pas la première fois qu’on s’en prendrait à nos frères. Appelle moi Abel bien sûr ! »
Quelques minutes plus tard, les deux béluas arrivèrent avec le berger aux abords des enclos où, effectivement, un petit groupe de panthères à plaques s’étaient déployées en arc de cercle s’approchant du bétail qui se retrouvait coincé contre la clôture. Celle-ci ayant été construire pour empêcher les animaux de s’échapper, elle n’était pas de taille à empêcher une panthère à plaques d’entrer si elle le souhaitait… Alors qu’Abel et Linfaël constataient la gravité de la situation, le berger se précipita dans sa cabane et quelques secondes plus tard, une flèche siffla à leurs oreilles et vint se planter dans le sol à plusieurs mètres d’une panthère. Les béluas se retournèrent pour voir le berger encocher une deuxième flèche sur l’arc dont il s’était équipé.

Abel laissa échapper un grognement et arracha si violemment l’arme des mains du pauvre homme qu’il tomba à la renverse en poussant un petit cri de surprise. Les yeux du béluas brillaient d’un éclat orangé et, l’arc dans ses mains, une flèche sur sa corde, une idée sombre traversa son esprit l’espace d’un instant. Mais vite rattrapé par la raison, il se contenta de jeter l’arme sur le sol et de toiser son propriétaire d’un regard noir.
« Essayez seulement de refaire ça et ce sera la dernière chose que vous ferez ! »
Abel se retourna vers Linfaël et ses yeux perdirent quelque peu de leur couleur alors qu’un soupir de colère s’échappa de ses lèvres. Le bélua espérait que son équipier comprendrait et qu’il serait du même avis que lui. D’un pas décidé, il commença à avancer vers l’enclos.
« Viens, il faut s’interposer. Phoebe ne voudrait pas d’un massacre. »
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Ven 07 Mar 2014, 19:37



    « Le vent prenait ses aises, s'engouffrait dans les hautes herbes dans le but de les faire danser. Il se comportait tel un maitre des lieux, faisait preuve d'arrogance. Il était libre. Bien plus libre que tout être qu'il croisait. Il faisait trembler les feuilles des arbres, qui — pour certaines — tombaient sur la terre sèche. Il faisait vibrer la surface de la rivière éternité, & semblait rendre le courant plus dynamique. Il était là & voulait le montrer. Il chassait les nuages dans les cieux, qui voguaient dans cette étendue bleue tels des navires sur l'océan. Partant à la dérive, là où le vent voulait les emmener.
    Impuissants.
    Il caressait le visage de la jeune femme, farfouillait dans sa chevelure ondulée. Il rafraîchissait sa peau gorgée de soleil & partait quelques minutes avant de revenir, inlassablement. La journée était magnifique. L'astre jaune trônait au coeur du ciel comme un roi, réchauffant le coeur de ce monde, de ces terres, de ces eaux. L'heure était à la renaissance. La nature reprenait ses droits sur les saisons & plus particulièrement sur l'hiver, déjà loin derrière les êtres de cet univers. On l'oublie vite, l'hiver. Ce froid, cette tristesse, cette grisaille, ces longues nuits. On l'oublie vite grâce au printemps. A ce retour à la vie.
    Eïleen, c'était son nom, à cette jeune femme. Elle arpentait les terres du continent naturel, longeait la rivière éternité dans le but de trouver la partie d'elle même qu'elle avait laissé là, quelques semaines auparavant. Chaque jour, son objectif était le même ; se rapprocher de son frère porté disparu, mais qu'elle seule cherchait avec l'aide d'Edril, son compagnon de route depuis plusieurs mois. Lui aussi avait vécu l'embuscade, lui aussi avait vu les autres membres du groupe tomber par terre, leur vie arrachée. & lui aussi avait survécu. Ils n'étaient que tous les deux désormais, alors qu'ils furent une bonne quinzaine avant cet événement. Tout avait basculé. « Rien par là-bas, pas une trace de vie, pas une trace de mort non plus ». Edril se tenait à ses côtés, quelque peu essoufflé par la course qu'il venait de mener. La jeune femme posa ses prunelles sur le visage du jeune homme & lui adressa un sourire dénué de joie. Un sourire poli, triste, désespéré, de remerciement, qu'importe. Elle tentait tout de même de sourire, de faire bonne figure. Edril montrait des signes de fatigue. Non, pas cette fatigue physique, tout du moins pas principalement. C'était de la lassitude. Il avait perdu espoir depuis longtemps désormais, & ne croyait aucunement qu'ils parviendraient à retrouver Eadwin ou qui que ce soit de leur groupe. Il les savait décimé. Il en était persuadé. & Eïleen ne pouvait pas lui en vouloir. Elle aurait eu — elle aussi — cet état d'esprit si son frère ne faisait pas parti des disparus. Pas de corps, pas de traces. & c'était bien cette absence de corps de certains de ses compagnons qui l'empêchait de faire son deuil. Eïleen toisa son compagnon de route intensément. Les jours étaient compté avant qu'il n'abandonne. Elle le sentait. Un pressentiment qui ne cessait de croître.
    Il voulait partir.
    Recommencer à vivre.
    Ailleurs.
    Eïleen — elle — était en train de se noyer dans son passé, de se faire happer par les regrets & il ne le supportait pas. Edril avait toujours eu des projets, toujours eu cette soif d'avancer & avec Eïleen, il avait la sensation de reculer, sans cesse. De s'emprisonner dans un passé oppressant. La jeune femme détourna le regard. Bientôt, il la laissera là, & reprendra la route, pour atteindre la liberté qu'il souhaite au plus profond de lui. Liberté qu'elle même avait tant désiré. Mais on le lui avait enlevé cette possibilité. La cité des humain — Utopia — n'était plus accessible. Ce rêve, on le lui avait arraché.
    Ces yeux sombres. Ces cheveux noirs de jais. Cette peau dorée.
    Son bourreau.
    « On ferait mieux de continuer, dans ce cas », répondit-elle, la voix presque éteinte. Elle crut discerné un soupir effleurer les lèvres d'Edril, mais ne releva pas. Pourtant, elle savait que fuir l'inévitable était d'un ridicule sans nom. Elle qui avait toujours été franche, à foncer tête baisser, la voilà fuyarde, lâche. Elle avait honte, bien sûr. Mais rien n'y faisait. Pourquoi ? Elle n'avait aucune réponse. « Eïleen, c'est fini, tu sais. C'est fini », lâcha Edril, la voix tremblante. La jeune femme se stoppa nette, comme si elle venait de recevoir une flèche en plein myocarde. Il frappait dans une plaie ruisselante de sang. Il le savait, & regrettait déjà. Que répondre ? Rien. Elle n'avait rien à répondre. A quoi bon argumenter, comment justifier son manque de raison ? Elle même n'arrivait pas à comprendre son manque de réalisme, elle qui avait toujours su prendre du recul face aux diverses situations. Elle qui était toujours rationnelle. « Stenfek est à l'ouest, à quelques lieux d'ici, on pourrait y aller pour se reposer & continuer nos recherches. », tenta le jeune homme. Eïleen passa ses doigts dans ses cheveux châtains, qui volaient devant ses yeux à cause de la brise. Edril était un homme intelligent qui savait manier les mots pour arriver à ses fins. Eïleen n'était pas dupe, loin de là, mais l'idée — bien que non dénuée d'arrières pensées — avait le mérite d'être intéressante. Ils avaient erré dans tous les recoins proches du lieu du drame sans rien trouver. Peut-être était-il temps de voir plus grand. Eadwin avait peut-être été enlevé, et trainé quelque part, dans une cité telle que Stenfek. « Tu as raison », répondit-elle, avant de prendre la direction de la ville.

    ***

    Stenfek n'était pas une cité inconnue pour la jeune élémentale. En effet, durant leur voyage vers Utopia, leur groupe avait fait une halte dans cette grande ville. Ils avaient pu s'y arrêté car Stenfek fait partie des rares cités à prôner la tolérance. Ainsi, les humains n'étaient pas pourchassés. Ils étaient tolérés. Les regards se posaient sur eux, bien sûr, avec un air suspicieux, mais aucune agressivité n'étaient véritablement exprimée. Elle aurait pu presque considérée Stenfek comme une ville sûre. Nonobstant, Eïleen n'était plus une humaine, à son grand damne. Elle avait mis du temps à accepter cette nouvelle. Edril aussi. Il la craignait, elle le savait. Elle était devenue tellement imprévisible, dangereuse. C'était sans doute une des raisons qui expliquait sa diplomatie & sa patience à son égard. Mais malgré cela il n'était pas parti. Eïleen n'avait pas encore réussi à comprendre la raison de sa présence à ses côtés. Par attachement ou parce qu'elle pouvait le protéger ? Quelque soit la réponse, peu lui importait. S'il se servait d'elle comme bouclier, elle se servait de lui pour retrouver son frère. Si c'était par un certain attachement, elle considérait Edril comme un ami, pour ainsi dire. Sa présence n'était pas désagréable. & il avait veillé sur elle, alors qu'elle était dans un état physique & mental pitoyable. Il n'avait pas fui quand ses pouvoirs s'étaient exprimés & ce, parfois violemment.Les deux acolytes avaient traversés sans difficultés les portes de la ville. Ils s'étaient présentés comme de simples voyageurs, ce qu'ils étaient après tout. Ils ne cessaient de voyager, de parcourir les lieues de ces contrées. Edril gardait la main sur le pommeau de son épée, quelque peu craintif. Il était humain, & les gens le sentaient sans doute. Eïleen, elle, passait presque inaperçue. Elle était une élémentale, un être frappé par la magie. Un être commun, désormais. Ses prunelles toisèrent les villageois, tous de conditions différentes. Des notables, des roturiers, des paysans. Aux portes de la ville, tous pouvaient se croiser, avant qu'ils ne regagnent leurs quartiers. Avec leur apparences presque négligées, Eïleen & Edril savaient qu'ils devaient marcher vers le quartier modeste, pour ne pas dire pauvre. Ses bottes en cuir brun étaient usées, son pantalon à la couleur similaire aussi & sa tunique blanche n'avait plus son éclat d'antan. Le veston bleu sombre qu'elle portait semblait presque plus vieux qu'elle. Eïleen suivait les pas de son compagnon de route sans un mot & observait les habitations qu'elle croisait avec attention. Des gamins courraient sur le chemin de terre sec, criaient & riaient aux éclats. Les maisons étaient de petites tailles, parfois en pierre avec un toit de chaux, parfois faite de bois. Il y avait quelques humains parmi les différentes races qu'ils croisèrent. Edril cherchait une auberge du regard tandis qu'Eïleen espérait voir le visage de son frère. Les maisons étaient de plus en plus éparpillées, les terres plus vastes. Des paysans travaillaient leur terre, des éleveurs criaient sur leur bétail. L'attention de la jeune femme se porta sur une de ces fermes. Des panthères à plaque se dirigeait vers les bêtes de l'un de ces pauvres éleveurs. Il semblait paniqué, débordé. Les félins devaient avoir une faim intense pour être si proche d'une cité, pour pénétrer dans ces fermes, alors que la nature était d'ordinaire abondante en nourriture. « Edril ! Ramène-toi, ce pauvre homme va perdre une partie de son bétail ou même sa propre vie si on ne fait rien ! », lâcha-t-elle. Elle ne pouvait éprouver que compassion à l'égard de cet homme, qui vivait dans des conditions difficiles. Cet humain, qui plus est. Elle se précipita donc, suivit par un Edril résigné. Mais alors qu'elle arrivait presque sur les terres du berger, deux béluas firent leur apparition. Elle se mit alors à ralentir, instinctivement, pour analyser la situation. Les deux êtres semblaient vouloir apporter leur aide, mais lorsque l'éleveur encocha une flèche en direction des panthères, la réaction d'un de ces derniers fut beaucoup plus agressive & menaçante. Le sang de la jeune femme bouillonna. Elle ne supportait pas ces races qui s'en prenait aux humains de la sorte. Elle reprit alors sa course, la colère déferlant dans ses veines. Ses mains étaient humides, l'eau faisait son apparition dans ces moments.
    Incontrôlable.
    Alors que les deux béluas détournèrent leur attention vers l'enclos en danger, Eïleen arriva près de l'éleveur, se laissa tomber sur ses genoux. « Vous n'avez rien ?! », lança-t-elle vigoureusement. L'homme était sous le choc, mais n'avait rien. La panique se lisait dans son regard. Il ne comprenait pas le comportement des béluas ni le sien. « Reste avec lui, Edril ! », ordonna-t-elle. Il hocha la tête pour simple réponse tandis qu'elle se relevait pour rejoindre les deux intrus. Des gouttes d'eau glissèrent dans son dos & sur sa gorge. Ses cheveux étaient trempés, désormais. Cet élément qui l'habitait & qu'elle ne contrôlait même pas rajouta à sa colère. Elle attrapa alors son arc, tira une flèche de son carquois & l'encocha. La corde tirée, prête à lâcher la flèche. Eïleen visait le bélua qui avait agressé le berger. « Si vous touchez encore à cet humain, je tue une de ces bêtes que vous chérissez tant, compris ? ». Eïleen sentait la rage réchauffer tout son être, tandis que les gouttes ruisselaient sur ses épaules, tranquillement. Elle avait l'air maligne, avec ses cheveux trempées, ses doigts mouillés alors qu'il y avait un grand soleil dans les cieux. Une panthère s'approchait — avec une posture menaçante — vers l'une des bêtes du berger. Elle laissa sa flèche filtrer l'air pour s'enfoncer dans le sol, à quelques centimètres du félin, pour le faire reculer, ce qu'il fit. »

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Lun 17 Mar 2014, 23:44


Abel jeta un œil vers Linfaël qui semblait quelque peu dépassé par les évènements. Le bélua comptait sur son compagnon pour l’aider à gérer cette situation délicate, mais il semblait que sa faible expérience allait jouer en leur défaveur. Alors que le regard du fils de Phoebe se tournait vers les panthères qui approchaient de plus en plus, son esprit réfléchissait à une vitesse folle, et des idées plus saugrenues les unes que les autres se bousculaient dans sa tête. Le fermier avait réveillé l’esprit animal d’Abel en s’en prenant à son espèce. Car s’il était attaché à toute forme de nature et à tous les animaux qui parcouraient les terres du Yin et du yang, il devait bien reconnaître que les panthères à plaques avaient évidemment une place privilégiée dans son cœur. Sa fidèle Alia et la bête qui sommeillaient en lui l’avaient lié à cette espèce, et il considérait aujourd’hui ses représentants comme ses frères et ses sœurs. Une grande famille qui ne manquait pas de lui poser des problèmes en cet instant. Abel ne pouvait accepter le fait que l’on menace ces créatures qui n’agissaient que sous la contrainte, sous la pression d’un élément inhabituel qui les stressait et les poussait à modifier leurs comportements et leurs terrains de chasse dans une lutte acharnée pour la survie. Mais il n’en était pas moins conscient que la proximité entre ces prédateurs sauvages et indomptés et une communauté humaine organisée n’allait rien apporter de bon, et la réaction de l’éleveur le lui avait déjà prouvé. Forts de leur prétendue supériorité, les habitants et la garde de Stenfeck auraient été capables de chasser ces animaux jusqu’au dernier pour protéger leurs troupeaux et leurs cultures. C’était une bataille que Phoebe ne gagnerait pas, et il ne fallait donc pas la livrer.

Mais alors qu’Abel essayait de se raisonner, son totem avait du mal à laisser filer la rage qui était monté en lui alors que le fermier s’en était pris à ses semblables. Le bélua avait été obligé de dresser des barrières mentales puissantes entre leurs deux esprits, sans quoi les pulsions meurtrières qu’il lui envoyait risquaient de se concrétiser d’une bien triste manière. Le fermier était derrière lui, au sol, sans arme… En une seconde il aurait pu être sur lui et mettre fin aux jours de celui qui avait failli emporter dans sa haine une des magnifiques créatures qui s’avançaient de plus en plus. Abel était d’ailleurs bien trop occupé à chercher un moyen de les contenir pour ne serait-ce que remarquer la venue d’Eileen et de son compagnon.
Le regard du bélua se posa sur Linfaël, cherchant un soutient qu’il ne trouva pas, et décida de prendre les choses en main, faisant quelques pas vers les animaux qui n’étaient plus qu’à quelques mètres. Il savait bien que les panthères ne lui feraient aucun mal. Aucun animal sain d’esprit ne s’en était jamais pris à lui, car bien souvent ils sentaient dans l’âme du serviteur de Phoebe quelque chose qui leur était familier, le faisant passer à leurs yeux pour l’un des leurs. Il ne risquait donc absolument rien, même s’il venait à marcher au milieu d’un groupe de panthères affamées. Mais ce n’était pas pour sa sécurité qu’il était inquiet.  Ni pour celle de ce fermier et de son troupeau d’ailleurs…

Abel s’accroupit alors qu’il n’était plus qu’à 3 ou 4 mètres de la panthère en tête du groupe et posa sur elle un regard doux mais déterminé. Sa voix s’éleva, tremblant légèrement au départ pour se faire plus assurée lorsqu’il constata l’attention que lui portaient les créatures.
« Arrêtez-vous, ces humains sont dangereux. Si vous vous en prenez à ces bêtes ils vous tueront ! »
La panthère émit un feulement qui retentit dans l’esprit du bélua d’une bien étrange façon. Le grognement se matérialisa en une idée bien précise, sans qu’Abel ne comprenne réellement pourquoi.
Ils nous tuent déjà, ils nous chassent, nous traquent jusque dans nos tanières.
Le fils de Phoebe fit un pas en arrière, manquant de perdre l’équilibre. Il avait l’impression d’avoir compris ce que l’animal avait dit.
Aide nous. Nous ne leur voulons pas de mal, mais si ils chassent sur nos terres nous devons bien trouver un moyen de nous nourrir.
C’est à ce moment qu’une flèche siffla et vint se planter juste devant une des panthères. Le sang d’Abel ne fit qu’un tour et il toisa du regard l’animal qui montrait déjà ses crocs après ce qu’il avait identifié comme une attaque.
« Restez ici, je m’en charge »
Au début il avait d’abord cru que le fermier avait repris son arc, et ce ne fut qu’en se retournant qu’il vit la jeune élémentale trempée comme si elle venait de plonger dans un lac. Mais ces détails n’avaient déjà plus aucune importance à ses yeux. Les mots de la jeune femme éveillèrent un instinct qu’il ne connaissait que trop bien. Ses défenses avaient cédées. Elle n’aurait jamais dû menacer la vie de ces panthères. Le bélua fit quelques pas vers elle, tentant de retenir ses mouvements, mais il était trop tard. Ses ongles et ses dents le faisaient souffrir, et un voile sombre recouvrit peu à peu ses mains, avant de progresser lentement le long de ses bras, transformant sa peau en un pelage d’un noir de jais. Les yeux d’Abel brillèrent d’un éclat orangé et ses pupilles s’allongèrent pour former deux fentes.
« Tu veux tuer une panthère à plaques ? Qu’est-ce que tu dirais d’essayer avec moi ? »
La fin de sa phrase se perdit en un feulement plaintif. A force de se pencher de plus en plus, le bélua se laissa tomber en avant et ses pattes martelèrent le sol. Ses griffes se déployèrent en lui arrachant un grognement menaçant. Des plaques rugueuses parsemèrent son pelage, venant alourdir quelque peu son corps qui vint s’affaisser légèrement, frôlant le sol, alors que la créature se préparait à prendre une impulsion sur ses pattes arrière. La transformation était accomplie.
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Mar 18 Mar 2014, 20:41

    « La tension était palpable. Elle aurait pu tendre les doigts dans cette atmosphère pour la sentir caresser sa peau, de façon oppressante, étouffante, intense. Elle s'était glissée dans le coeur & l'estomac de chacun des êtres ici présents, peut-être même dans celui de ces panthères. Le stress avait pris possession de ces lieux, avec une rare agressivité. Plus rien ne comptait désormais. Le soleil — suspendu dans une étendue trop vaste à la couleur si pure — n'avait plus d'intérêt. Pas plus que le vent puissant qui voguait sur les terres. Même le chant des oiseaux n'avait plus d'effet sur la jeune élémentale, alors même qu'il avait pour habitude de l'apaiser dans des moments semblables. C'était fini.
    Trop tard.
    La machine était enclenchée.
    Son sang bouillonnait & heurtait son épiderme dans un tumulte régulier. Elle sentait ses tempes battre le rythme, elles aussi. Pourtant, habituellement, Eïleen était quelqu'un doté de la faculté de garder son sang froid, de réfléchir posément dans des situations extrêmes. Elle avait appris à ne jamais perdre son calme, car la vie lui avait enseigné que la panique, c'était comme mettre un pied dans la tombe. & mourir n'était pas dans ses objectifs. Elle avait d'autres projets. La faucheuse trainait souvent autour d'elle, mais à chaque fois, Eïleen l'avait envoyé valser. Elle entretenait une relation étrange avec la mort. Elle la croisait sans cesse sans jamais tomber dans ses bras. Elle la voyait tellement, mais à chaque reprise sur le visage d'autrui, jamais sur ses propres traits, en son propre corps. Elle l'avait déjà frôlée bien sûr, mais étonnement, la mort décidait de partir sans elle, comme si elle ne présentait aucun intérêt.
    Soit.
    Qu'il en soit ainsi.
    Le visage de la jeune femme fut traversé d'un sourire. Un sourire narquois, satisfait, provocateur. Un sourire totalement démuni de trace de bonheur. Edril ne cessait d'ailleurs de se demander si Eïleen avait la capacité d'esquisser un véritable sourire. Un sourire sincère, dénué de toute trace d'ironie. Eïleen — quant à elle — évitait ces faiblesses. Le bonheur, même si elle courrait après, était trop fragile. Le bonheur, elle ne pouvait plus s'y résoudre. L'absence de son frère l'en empêchait, son passé le lui interdisait. Une voix ne cessait de lui répéter que l'attachement serait synonyme d'arrêt de mort. Attache-toi & tu en pâtiras. Seule la rage, la colère & la soif de vengeance était admise dans son coeur. Seule la soif de vivre. Mais à quoi bon vivre s'il on est si aigri, si taciturne, me direz-vous ?
    Demandez à Eïleen.

    La jeune femme savait que ses paroles avaient eu le don de toucher la corde sensible de son adversaire. Un bélua. Elle l'avait tout de suite vu, immédiatement compris. Cette race détient ce côté animal, ce physique particulier bien que semblable à celui des humains. & lui, il avait un air félin. Il avait ces yeux d'une couleur si étrange, cette allure inhumaine . Ce n'était pas la première fois qu'elle tombait sur un membre de cette race. A force de traverser les terres de ce bas monde en large & en travers, la jeune femme avait pu croiser différentes espèces pour lesquelles elle vouait une certaine animosité. Eïleen avait appris à se méfier de tout & de tout le monde, de chacune des paroles & de chaque geste. Elle avait compris que même les humains peuvent être un danger, parfois. Cette méthode avait été — jusqu'ici — plutôt bénéfique. La preuve, elle était encore en train de prendre des bouffées d'air, & d'expirer l'oxygène.
    Pour combien de temps, encore ?
    Ses prunelles au couleur de l'océan se portèrent sur le bélua. Elles dégageaient cette arrogance, cette désinvolture dont elle avait le secret. La provocation avait toujours été une de ses armes, une de ses défenses aussi. Elle permettait de mettre un frein à l'autre, de l'éloigner.
    Toujours plus loin.
    Sa main attrapa une autre flèche dans la foulée, avant de l'encocher. Son index & son majeur glissèrent sur la tige de la flèche, alors qu'elle tirait la corde adroitement. Elle était prête à riposter. Ses yeux ne quittèrent plus son adversaire. Il était grand & sa carrure était bien plus imposante que la sienne. Eïleen avait toujours eu cet aspect fragile, frêle. Mais cette fragilité n'était qu'une apparence, tout du moins, c'est ce qu'elle voulait faire croire à ceux qu'elle rencontrait & même à ceux qu'elle connaissait plus amplement. La peau du Bélua était quelque peu colorée, suite aux longues expositions au soleil, sans doute. Ses cheveux — noir de jais — lui arrivaient aux épaules, & étaient en bataille. Son physique lui rappelait presque celui qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui, à la seule différence que les yeux de ce Bélua étaient de la couleur du soleil & non des ténèbres. Malgré son regard agressif & menaçant, il n'avait pas l'air aussi maléfique que le sorcier qui l'avait changé en élémentale, contre sa propre volonté, tant à lui qu'à elle.
    « Tu veux tuer une panthère à plaques ? Qu'est ce que tu dirais d'essayer av... GRAOU ! » (oui, je sais, mais je trouve ça chou), hurla son adversaire. La situation aurait presque pu la faire rire, s'il n'y avait pas eu une atteinte portée à l'intégrité d'un humain sans défense. Le Bélua perdait peu à peu son apparence humaine. Sa peau dorée prenait la teinte de la nuit, pendant qu'il arrivait plus proche du sol, sur quatre pattes imposantes, dotées de griffes aiguisées. Plusieurs plaques parcouraient son nouveau corps. Il était tel ses semblables, désormais. Plus proche de la nature que les secondes qui venaient de s'écouler comme du sable. La scène avait ce côté magique qui émerveillait toujours la jeune femme, malgré son dégoût pour celle-ci.
    Ces êtres où la magie s'écoulait dans leur sang.
    & elle était des leurs, désormais.
    A son grand damne.
    « EÏLEEN ! ». Edril avait hurlé son nom de façon alarmante. Il avait hurlé comme son frère l'avait fait cette nuit là. La flèche glissa entre ses doigts avant de filtrer l'air, tandis que le bélua devenu félin prenait impulsion sur ses pattes arrières. Il allait se ruer sur elle. Sans ménagement. La flèche ne se nicha malheureusement pas dans le corps de la panthère. Elle frôla cette dernière, laissant sans doute une légère coupure sans effet. Un grognement d'insatisfaction s'échappa des lèvres pulpeuses de la jeune femme, tandis que ses sourcils châtains se fronçaient. Rater sa cible avait le don d'accentuer sa colère.

    Les choses se déroulèrent trop vite, par la suite.
    Eïleen n'avait pas eu le temps de réagir aussi rapidement qu'elle l'aurait souhaité. La panthère était d'une vivacité impressionnante. Ses prunelles lui offrirent une vue qui eut pour effet de faire monter l'adrénaline dans son corps — arpentant ses veines, son coeur & son ventre a une vitesse exceptionnelle. Au second plan, il y avait cette étendue bleue sans limite & ce soleil qui donnait de sa chaleur. Mais surtout, il y avait ces yeux jaunes & ces pupilles fines. Il y avait ce souffle chaud qui caressait son visage. Il y avait cette gueule ouverte, laissant ainsi des crocs aiguisés à sa portée. La bête rugissait, comme assoiffée de sang. & puis, surtout, il y avait ces pattes énormes sur ses épaules. Ces griffes qui entamaient sa peau. La situation était chaotique, catastrophique pour la jeune femme. Mais elle n'avait pas dit son dernier mot, elle n'avait pas abandonné. Il voulait lui ôter la vie ? Il allait devoir donner un peu plus de sa personne pour y arriver.
    La rage & l'adrénaline se mêlèrent dans son être.
    L'instinct de survie rodait.
    Eïleen n'avait pas peur de la mort. Elle connaissait que trop bien ces instants où elle reste à vos côtés, à vous regarder vous débattre pour garder la vie dans votre camp. Elle connaissait ces regards malicieux, pleins de vie, qui ne cessait de lui répéter que la mort était proche. Elle avait même l'impression que les grognements de l'animal lui disait cette phrase. Encore & encore.
    Tu vas mourir.
    Tu vas mourir.
    Crève.
    La tension était palpable. Incrustée dans l'atmosphère. Eïleen serrait la mâchoire, tandis que ses mains se posaient sur le poitrail de la panthère. De ce Bélua. De cette saleté de Bélua. Elle n'avait jamais eu énormément de force, elle savait donc pertinemment qu'elle ne le repousserait jamais ainsi. Mais lorsque le danger frappe, des capacités insoupçonnées peuvent faire leur apparition. En l'espèce, ce n'est pas sa force qui la sortit d'affaire. Mais l'eau.
    L'eau.
    Ses cheveux étaient toujours aussi trempés. Tellement, que l'eau léchait l'herbe sous son crâne. « EÏLEEN, NON ! ». La voix d'Edril était désespérée. Il voyait déjà sa compagne de route s'en aller dans les bas fonds de ce monde. Il se précipitait vers elle, pour la sauver, totalement inconscient du danger. Mais il ne parvint pas jusqu'à elle. L'autre Bélua l'avait déjà mis à terre, après l'avoir frappé dans le ventre. Elle l'entendait tousser, pendant qu'elle forçait sur le poitrail de ces grands yeux jaunes. « Si tu crois que tu vas me tuer, gros chat, tu peux toujours aller te brosser ton pelage soyeux ! ». Ses mains étaient toujours de plus en plus mouillées, ce qui n'était pas avantageux. Elles glissaient. Elle risquait de perdre sa prise.
    Sa vaine prise.
    Les secondes passaient & semblaient être aussi longues que des heures. Les griffes creusaient dans ses épaules, inlassablement. & lorsque la douleur ne fut plus supportable, lorsque la colère fut à son comble, de l'eau coula à flot de ses mains, avec une pression suffisante pour que la panthère lâche sa prise & soit repoussée. Les yeux d'Eïleen s'écarquillèrent sous la surprise. Elle n'avait toujours pas l'habitude. & d'après ses souvenirs, c'était la première fois qu'autant d'eau déferlèrent de ses propres paumes. Mais ce n'était pas le moment de s'émerveiller. La jeune élémentale se redressa, ramena ses genoux vers elle & se retrouva sur ses jambes. Elle chercha le Bélua du regard tout en sortant sa dague de son veston. Cette fois, elle grifferait elle aussi.
    La panthère noire la fixait de nouveau, avec une rare intensité. « Comme quoi, ce n'est pas un mythe : les chats n'aiment pas l'eau ! », lança la jeune femme, d'un ton provocateur. Elle trouva la force de lui adresser un sourire narquois. « EÏLEEN, STOP ! Ecoutez-moi ! », ordonna Edril d'une voix autoritaire. Mais Eïleen n'avait que faire des paroles de son compagnon. Qu'il tousse en silence, pendant qu'elle faisait la peau à cette saleté de Bélua. Elle pointa son arme vers son adversaire & l'invita à venir, d'un hochement de tête. C'est à cet instant qu'elle sentit une pression sur son bras. La jeune femme se retourna avec rage tandis que les traits colériques d'Edril se dévoilaient à ses yeux. « Tu vas m'écouter à la fin ! L'homme veut vous parler d'une chose importante avant que vous ne vous entretuiez ! », lâcha-t-il. Edril avait perdu patience & son regard transpirait de douleur, alors qu'il se tenait le ventre. Il reprenait difficilement son souffle. Eïleen regarda alors par dessus l'épaule de ce dernier pour y voir l'humain se tenir là, hésitant. Il semblait effectivement vouloir parler.
    La jeune femme se tourna vers la panthère, comme pour prendre la température.
    Trêve ou guerre ?



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Lun 24 Mar 2014, 22:00


Abel essayait de toutes ses forces de retenir ses mouvements mais son totem avait désormais le contrôle total sur ses gestes. Le bélua regrettait déjà d’avoir cédé si rapidement à la colère et ne pouvait plus que craindre ce que l’esprit animal allait faire. Il semblait particulièrement agité aujourd’hui. Il avait déjà eu des envies tellement sombres à l’égard de ce pauvre fermier qui ne cherchait qu’à protéger son troupeau, et à présent c’était cette jeune femme qui s’était interposée… Au moment où il avait vu la flèche venir se planter à quelques mètres seulement de la panthère, son sang n’avait fait qu’un tour, mais à présent il se demandait s’il n’aurait pas été possible de trouver une solution pacifique à tout cela. Les panthères n’étaient plus une menace pour les humains tant qu’Abel pourrait les tenir à bonne distance de leurs terres, et s’ils ne se sentaient plus menacés, les habitants de Stenfeck laisseraient certainement ces animaux en paix. Mais pour l’heure, la situation était bien différente de ce qu’elle aurait pu être avec une once de bon sens et de diplomatie, qui faisaient parfois cruellement défaut au bélua.

Sous sa forme de panthère, Abel se sentait pousser des ailes. Ses membres étaient agiles et son corps massif, il pouvait courir plus vite et était bien plus dangereux que sous sa forme humaine. Malheureusement, il n’avait qu’un contrôle tout relatif de cet aspect, et se retrouvait bien souvent obligé de n’être que spectateur de ce que l’esprit animal lui faisait faire, cherchant par tous les moyens possibles de l’apaiser du mieux qu’il pouvait, sans réellement parvenir à saisir ses motivations. En cet instant, son attention était focalisée sur la jeune femme qui plaçait une flèche sur la corde de son arc.
Le bélua vit Eileen préparer son arme et en tendre la corde, cherchant à avertir son totem du danger imminent, mais celui-ci se contenta de grogner furieusement en direction de son adversaire, semblant ignorer le danger qui se profilait. Abel et son esprit animal manquaient encore cruellement de coordination, à tel point qu’il ne put même pas avertir la créature du danger que représentait la flèche qui ne tarderait pas à voler en sa direction.
Ce ne fut que lorsque la jeune femme lâcha la corde de l’arc que son totem compris, mais il était trop tard. Malgré un réflexe assez rapide, il ne put complètement éviter le projectile qui vint érafler ses plaques et sa peau  le long de son flanc, lui laissant une blessure peu profonde mais douloureuse qui arracha à la panthère un feulement de colère.

La réponse ne se fit pas attendre et, sans laisser le temps à l’élémentale d’encocher une nouvelle flèche, le bélua arriva à son niveau en quelques foulées. Prenant une puissante impulsion sur ses pattes arrière, il propulsa tout le poids de son corps sur la jeune femme, ses deux pattes tendues vers l’avant. En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, le corps de la jeune femme décolla du sol et Abel se retrouva sur elle, planta ses griffes dans la chair qui recouvrait ses épaules. La volonté du bélua lui permis alors enfin de reprendre un semblant de contrôle, empêchant son totem d’achever sa proie d’un coup de griffe. Mais alors que ce dernier avait de plus en plus de mal à résister à l’envie de planter ses crocs dans la chair tendre de son cou, une force violente sembla faire pression sur son corps et l’envoya au sol à quelques mètres de là. Il se releva complètement trempé et s’ébroua, sans réellement comprendre ce qui venait de lui arriver.
Son corps s’affaissa légèrement jusqu’à frôler le sol et la créature commença à tourner autour de sa proie en la gardant à bonne distance. Elle devait maîtriser une sorte de magie, et cette douche froide avait réellement refroidit les ardeurs du totem. Abel, qui reprenait doucement le contrôle de son corps, grogna avec puissance en entendant les railleries de la jeune femme. Si elle espérait que son petit couteau pourrait faire autre chose qu’effleurer ses plaques, elle allait droit vers une cruelle déconvenue. Mais alors qu’il cherchait le meilleur angle d’attaque, le bélua vit le fermier s’agiter derrière la jeune femme. Il l’appela plusieurs fois et l’autre homme qui l’accompagnait et qui semblait avoir maîtrisé Linfaël finit par attirer son attention.

Abel faillit utiliser cette distraction pour fondre sur sa proie, mais le fermier avait pointé son doigt vers la lisière de la forêt. Cinq hommes en armures de cuir et lourdement armés d’arcs, haches et autres épées se dirigeaient doucement vers les panthères, les prenant au piège en coupant leur retraite. Ils bandèrent leurs arcs à l’unisson et une première volée de flèche jaillit dans leur direction. L’une d’elle vint se planter juste devant Abel, une autre blessa le fermier au bras alors qu’une dernière atteint l’une des panthères, la projetant au sol dans un miaulement plaintif, le corps transpercé par le trait.

Le bélua eut à peine le temps d’apercevoir le regard de la jeune femme et de hocher la tête avec conviction avant de se tourner vers leurs nouveaux adversaires. Ils allaient devoir remettre leur petite altercation à plus tard, le temps de venir à bout des bandits qui semblaient ne pas différencier les panthères des humains dans leurs tirs, alors qu’une nouvelle volée venait de jaillir de leurs armes.
Abel souffla bruyamment et se mit à marcher vers leurs adversaires, imité par le reste des panthères alors que les flèches venaient se planter tout autour d’eux, sans faire de victime cette fois-ci. Mais déjà, la troisième volée était encochée.
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Jeu 19 Juin 2014, 01:14

    « Le regard d'Edril dégageait tellement d'émotions. Un torrent d'émotions qui se heurtaient entres elles, avec violence. La peur dégoulinait dans la totalité de ses iris. La douleur s'abattait dans ses pupilles. La rage se trouvait là, elle aussi. L'angoisse, la panique, l'incompréhension. & le doute. Beaucoup de doute. Il voulait fuir. Cette possibilité l'effleurait, lui faisait envie. Mais il luttait. Contre lui-même, contre ce qu'il considérait être de la pure lâcheté. Edril ne voulait pas laisser Eïleen seule, ici, livrée à elle même. Elle était en capacité de se débrouiller, il le savait. Mais elle était bien trop fragilisé par les récents événements qui l'avaient frappé de plein fouet. Non, il ne la laisserait pas. Eïleen pouvait le lire dans ses prunelles.
    Le fermier s'agitait avec vigueur, tentait de parler mais l'incohérence l'enveloppait. Eïleen l'observait, attendant des paroles audibles mais seul son bras tendu vers la lisière de la forêt qui s'étendait à quelques dizaines de mètres. Les yeux de la jeune élémentale suivirent la direction que pointait les doigts tremblants du fermier. Quelle ne fut pas sa surprise de voir se déployer cinq hommes vêtus d'armures en cuir équipés par des arcs & des lames. La coeur de la jeune élémentale se serra. Etaient-ils des hommes ? Des êtres humains ? Mais elle n'avait pas le temps de laisser le doute s'installer dans son myocarde. Elle ne pouvait pas reculer. Il fallait bien se défendre, car une volée de flèches se dirigeait vers elle, vers eux. La jeune femme fit un mouvement vers sa gauche, pour éviter un trait qui se logea finalement dans la terre sèche, près d'elle. Ses yeux l'observèrent un court instant.
    Encore cette violence.
    Toujours cette violence.

    Edril — quant à lui — avait déjà dégagé sa lame de son fourreau abîmé. Le fermier avala un cri de douleur avant de se laisser tomber à genoux, sa main serrant son bras droit, à l'endroit même où la flèche venait de se nicher. Il était vulnérable. A la merci de tous. Eïleen croisa le regard de son adversaire à ce moment précis & compris alors qu'il avait opté pour la trêve. Trêve qui — se promit-elle — serait de courte durée. La jeune femme attrapa son arc, la mâchoire serrée par la douleur qui lui rongeait les épaules. Il lui fallait de l'eau. Ses doigts caressèrent l'empennage en plume de l'une des flèches avant de l'en tirer du carquois afin de bander son arc. Le trait quitta son emprise & se laissa à la liberté. Il filtra l'air, avec rapidité, avant de transpercer le cuir de l'un des assaillants, le faisant tomber à terre dans un bruit sourd. Eïleen ne ratait que très peu sa cible. Le dernier râle de cet homme en témoignait.
    Son de fers qui se croisent.
    Edril était dans sa lancée, se battant avec la hargne qu'Eïleen lui connaissait. Il avait soif de vivre. Les panthères & le Belua s'étaient regroupés afin de marcher vers l'ennemi qu'ils avaient tous en commun. Les bêtes étaient d'une élégance incroyable, d'une agilité folle, d'une envie vengeresse. Il venait de perdre l'une des leurs. & la troisième volée arracha une autre panthère à ce monde cruel. Elle s'écroula sur le sol dans un dernier souffle. La jeune femme attrapa une autre flèche qui ne resta que quelques secondes entre ses doigts. Elle volait déjà à toute vitesse pour transpercer la jambe d'un des hommes. Il tomba à genoux mais la rage lui permit de se relever assez rapidement. Un sourire sans joie se dessina sur les lèvres de la jeune élémentale.
    Un déterminé.
    Tout comme elle. A la seule différence qu'elle l'était sans doute plus que lui.

    Ses doigts glissèrent sur la tige de sa flèche pendant qu'elle bandait son arc & visait. « Meurs », murmura-t-elle. & l'homme en question lui obéit. Il tomba à terre, sur le ventre. Edril lâcha un cri rauque pour s'encourager tandis que sa lame s'affaissa sur le crâne de son adversaire. Un sourire de satisfaction trônait sur le visage de son compagnon. Mais celui-ci se figea en rictus de douleur. Il tomba à terre sous la force de propulsion du carreau qui venait de traverser son épaule. Un cri d'horreur s'évanouit alors dans la gorge d'Eïleen. Des renforts venaient de faire leur apparition. Quatre autres hommes se tenaient à la lisière dont deux armés d'arbalètes.
    Dont un était l'auteur de la blessure d'Edril.    
    La rage s'empara rapidement du coeur & du sang de la jeune femme. Edril gisait à terre, luttant contre sa propre souffrance. L'épaule était touchée. Cela pouvait être grave, Eïleen en avait conscience. Elle attrapa avec rapidité une nouvelle flèche qu'elle laissa partir vers sa cible. Elle avait visé la jambe pour le déséquilibrer. Elle encocha une nouvelle flèche & visa l'estomac. Ce dernier fut percé quelques secondes plus tard. Elle n'avait pas touché les organes vitaux. Elle voulait qu'il souffre encore un peu, avant de le finir.
    Souffre. Souffre.

    Les panthères & les Béluas semblaient s'en sortir avec une relative facilité. Eïleen se permit alors de courir vers son compagnon. Elle se laissa tomber à genoux à ses côtés, après avoir posé son arc dans l'herbe réchauffée par le soleil. Edril avait le visage crispé par la douleur. Le premier réflexe de la jeune femme fut de vérifier l'endroit par lequel le carreau était passé dans son épaule. Au vu du flux de l'hémorragie, l'artère ne semblait pas être atteinte. Eïleen fouilla alors dans son sac pour y prendre un linge propre & appuya sur la plaie pour arrêter le saignement.
    « Eïleen...
    — Rien de grave, tu vas t'en sortir.
    Tu as vu comme j'ai défoncé le crâne de ce salopard ?
    Oui, répondit-elle en souriant. Maintiens ça sur ton épaule, j'ai de quoi te nettoyer cette maudite plaie & te faire un bandage. »
    Edril s'exécuta en silence, le sourire aux lèvres en se remémorant son exploit. Il n'avait pas souvent tué. Pas avec autant de sang froid & cela était pour lui une forme de changement. Il se sentait plus fort, plus déterminé & accroché à la vie. La mémoire de sa victime n'était pas encore venu le hanter. Les mains d'Eïleen plongèrent dans sa besace en cuir pour y trouver une gourde d'eau et des bandes propres. Elle tâcha de nettoyer la plaie avec l'eau & quelques plantes, comme le lui avait enseigné son frère par le passé.
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