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 Douce ironie. [Vanille]

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Sam 03 Mai 2014, 22:54

Livre II – Chapitre I : Arthus ou l’art du serpent sous sa roche.

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Un soleil anodin et un ciel des plus communs, quoi de moins remarquable pour débuter une journée à Pabamiel ou l’île-mirage, une de plus depuis la grande découverte, la fin de notre autarcie. Une journée de plus en enfer, où dès le levé, cette boule au ventre prend aux tripes sans vous lâcher, quittant le lit, ne sachant si vous le retrouverez le soir venu. Et pendu au balcon, comme chaque matin, je me répétais : « Pabamiel est tombé, un jour encore. » dans ce monde que je pestai, moi qui avais grandi loin des fléaux et des maladies, sous les mêmes étoiles mais sans leurs larmes, qu’avais-je à partager avec le peuple maudit ? Je m’habillais rapidement, j’allais être en retard alors que le printemps faisait déjà renaître la flore de nos terres ancestrales, descendant les marches de Vediah à toute vitesse, je me rendais un jour de plus là où je devais être, bien plus qu’une vocation, j’avais dédié ma vie à la justice. On n’attendait plus que moi à la salle d’émeraude, celle des prisonniers politiques, des séances toujours interdites au public. Cette journée était étrange, enfilant ma robe de juge, j’eus l’impression un instant au coin de mon œil d’avoir observé une ombre inconnue aux formes humaines, des cheveux noirs, c’était étrange, peut-être un simple sursaut de fatigue, mais c’était dérangeant, toujours au coin de mon œil sans que je ne puisse l’observer réellement, il m’épiait.

« Veuillez-vous lever pour l’émérite juge de nos terres, Arthus et sa suite de conseillers. » annonça le crieur habituel, toujours au rendez-vous, leur uniforme particulier m’empêchait toujours de les différencier. Je m’étais habitué à tout ce folklore, il était partie intégrante de nos coutumes. Alors que je prenais place, on fit avancer un homme enchainé escorté par plusieurs gardes formant un losange et à la tête du cortège, le récemment nommé Tybalt, capitaine pour qui la notion de zèle était à la fois ironique et iconique. Aucun juré, les bancs étaient vides, la séance était dite exceptionnelle mais les jours passant, l’exception me devenait usuelle. Tybalt prit alors la parole « Honorable, la vie de cet homme est en suspens. » je me penchai vers l’homme désigné, un elfe aux cheveux sales, la figure balafrée et la chemise d’un tissu plus cher que le coût de ma demeure, déchiré, sali, noirci par le charbon de la prison où il avait séjourné jusqu’à lors.
Douce ironie. [Vanille] Teros10

La procédure avait été simplifiée depuis l’ordonnance d’Auguste, proche conseiller de l’impératrice en charge de régulier notre justice et l’état, il aurait été de bon ton de prononcer « Je consens et juge en équité la sentence. » après l’incrimination sommaire de Tybalt. Seulement lorsque celui-ci sans trop se justifier se cantonna à clamer que « L’elfe nommé Lothaire ici présent s’est rendu coupable de haute trahison, que les preuves rapportés par les conseillers d’Auguste lui-même n’ont laissé aucun doute raisonnable. Qu’ainsi, il vous est demandé de prononcer sa mise à mort pour la sécurité de Pabamiel dont vous êtes le gardien. » Cela sentait la machination à plein nez. Ce n’était pas la première fois, l’impératrice savait mener ses troupes mais surtout soigner son image, si ma fonction ne m’amenait pas à envisager les choses sous un œil différent du leur, sûrement serai-je comme le reste de la population : aveugle.

Il ne me restait alors plus qu’à prononcer ces mots lourds de sens : je consens et juge en équité la sentence. J’y étais presque résolu à force. Mais quelque chose était différent. Cet homme au coin de l’œil, il semblait toujours là, derrière l’accusé, c’était si curieux, je semblais le seul à le distinguer parmi les ombres qui planaient et couvraient les murs. Son sourire en coin m’effrayait, mais surtout, il inclina brièvement de la tête de gauche à droite, comme pour me signaler que lui n’aurait pas accepté cela. Je ne le voyais pas vraiment, et pourtant c’était comme s’il me parlait, comme s’il me parlait depuis plusieurs nuits déjà. Alors que Tybalt insista : « Honorable Arthus, vous allez bien ? » je fus pris de panique et répondit dans la hâte : « Bien exposez-moi ces preuves raisonnés puisqu’elles sont indubitables. » à la surprise générale, laissant la colère de Tybalt grimper sans qu’il n’en montre le moindre signe, il n’avait pas pour habitude qu’on remonte en doute sa parole. « Eh bien, nous avons une dizaine de témoignages tous plus crédibles les uns que les autres décrivant la scène, l’entrée de l’accusé au domicile du haut seigneur bélua Gañn assassiné il y a peu, ainsi que les aveux  de Lothaire, ancien conseillers destitués de ses fonctions, est-il nécessaire de débattre de vérités acquises ? Depuis l’ordonnance d’Auguste, votre pouvoir discrétionnaire est total, je le rappelle à l’honorable et sa suite à titre purement informatif. »

Je n’étais pas dupe, Tybalt était un militaire sans pitié mais un piètre orateur. Toute la cour me fixait et me dévisageait, je venais d’emprunter un chemin peu enviable et sûrement que si tous avaient pu m’adresser leurs pensées, celles-ci auraient été de reprendre mes esprits et prononcer le verdict. Mais cet homme, il était toujours là quelque part, je sentais sa présence, il faisait le tour de la salle, j’entendais même son rire moqueur aux paroles de Tybalt. Il était partout, en un instant, je sentais son souffle glacial si proche de mon visage transpirant, j’entendais presque sa respiration et bientôt quelques mots : « Ce tyran armé jusqu'aux dents doit avoir du sang de génie, il ment si bien que tout le monde applaudie. Et toi Arthus ? » Et moi ? Moi, j’étais homme de justice, j’avais accepté un poste grassement payé et jouissait de mon rôle privilégié dans la cité de Pabamiel, j’étais perdu au fond, résolu à n’être qu’un vendu de plus. « Il est temps Arthus. » prononçaient en même temps Tybalt et l’homme dans mon dos : « Temps de juger. » reprirent les deux voix comme synchronisés, comment faisait le fantôme pour prédire les paroles du capitaine tout en leur donnant un autre sens : un défi de conscience. Gañn et Lothaire étaient inséparables mais dangereux pour la politique de notre impératrice.

« Sans qu’il ne soit nécessaire de consulter ma suite, je prononce irrévocablement… » Je m’arrêtai un instant, il était fou comme quelques mots pouvaient tout changer, faire basculer plusieurs vies, celle de l’elfe, mais surtout la mienne : « un refus. Il ne peut être déterminé que l’elfe nommé Lothaire ait tué le haut seigneur bélua Gañn. » Tybalt quitta la salle en reversant tout sur son passage, d’une haine incommensurable. Une fois dehors, il hurla à son second : « Cela fait longtemps que je rêve de voir la tête d’Arthus au bout d’une corde. Va chez Auguste et apporte-lui la nouvelle, qu’il prépare l’incrimination contre cet honorable juge. » Puis plus bas : « Tu sais, je ferai un très bon juge moi-aussi. » Sachant pertinemment que le poste serait pour lui. Il s’arrêta cependant un instant, regardant autour de lui, il continua auprès de son second « c’est étrange, tu ne sens pas comme… une présence ? Je jurerai que la mort est à ma trousse ! Ah ah ! Cet Arthus me rend dingue, je vais lui rendre une visite à domicile ce soir. »

Effectivement, ce jour était anodin. On ne prend plus le temps de rien et la vie d’un homme des plus communs peut défiler plus vite qu’on ne le voudrait. Couché dans mes draps de soie salis par l’argent malhonnête, dans les bras d’une épouse qui m’avait toujours soutenu, je ne doutais que cette nuit serait la dernière. Par un incendie que les militaires qualifieraient après coup d’accidentel, tous les souvenirs d’une vie longue s’envolèrent en famille tout comme le dernier souffle de ma femme, asphyxiée. Il ne restait plus que moi, luttant vers la sortie, les larmes me brûlant les joues, j’avais tout perdu pour la justice, quel idiot d’avoir accepté un jour de participer à cette grande comédie. La corruption n’était pas pour moi, c’était de famille, dans mon sang d’ange de pères en génération. Je me relevai, n’ayant plus qu’à franchir le pas de la porte seulement je m’arrêtai. Quel serait mon lendemain ? La prison, la mise à mort ? Je ne connaissais que trop bien les rouages de la justice selon Auguste. Reculant d’un pas, je m’assis par terre, serrant contre moi le portrait de ma femme, peint pour son dernier anniversaire. Dans les flammes, mon corps fut consommé.

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« Qui êtes-vous ? Pourquoi étiez-vous là ? » - « Je n’apparais qu’à ceux dont la mort est proche, inéluctable. Je n’apparais qu’à ceux qui exigeront mes services, qui auront pour dernière volonté celle que la justice soit rendue. Là où tu vas, tu ne retrouveras pas ceux que tu aimes, mais leur mort comme la tienne ne seront pas vaines. Je prendrai possession de ton corps, sous tes traits, ton bourreau saura pourquoi il mourra de mes mains. » Il était étrange comme la mort nous offrait une autre vision des choses, bien moins morale.

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Au-dessus du corps sans vie et carbonisé d’Arthus était penché Tybalt qui, pour rien au monde, n’aurait voulu cacher ce sourire satisfait. Il songea même à cracher au visage d’un mort mais seulement au cas où un dieu regarderait, il ne préféra pas. « Ainsi l’épopée d’Arthus a pris fin. » se surprit-il même à dire à haute voix avant se retirer et de s’apprêter à quitter le tombeau de fortune où on avait entreposé le corps. Toujours trop sûr de lui, Tybalt aurait sûrement dû se méfier de ses ennemis et ne jamais leur tourner le dos. Car contre attente et reniant toute les lois les plus sacrées de la magie, Arthus se releva avec pour seule différence, deux yeux océaniques à place de ses iris émeraudes passés. Une fois la gorge tranchée avec une dague subtilisée, Tybalt gisait au sol comme un animal chassé dans le silence, avec pour dernière vision celle d’Arthus victorieux mais il le sentait, ce n’était pas le juge qui avait agi : « L’honorable juge a prononcé sa sentence, vermine risible mais nuisible, tu n’es que le premier. » et alors que le tyran rendait son dernier souffle, l’âme d’Arthus qui voyageait près de son corps ne savourait qu’à moitié la victoire de l’ombre vengeresse. « Je sais, il n’était qu’une partie de l’équation. Il faut à présent se débarrasser du second avant qu’il ne prévienne Auguste. N’oublie pas notre marché Arthus, je tue Auguste et ton âme sera mienne. Dis-moi où se trouve ma cible que je sache où se rend le messager. » - « Chez l'impératrice, Auguste était invité pour l’arrivée du printemps chez l'impératrice. Je sacrifie mon âme, non pas dans le seul but égoïste d’une vengeance mais pour Pabamiel, que la justice revienne. »

L’ombre grimaça mais accepta de suivre ce plan pour l’instant. Il ne connaissait rien de Pabamiel, du temps de son existence de génie, la cité n’existait pas, il n’en avait jamais entendu parler et par conséquent ne connaissait rien de l’impératrice. Seulement Arthus semblait persuadé que l’impératrice ne pouvait malfaire et qu’elle était forcément manipulée par Auguste, qu’en le supprimant, le problème serait réglé à la source. Seulement Ismérie le savait parfaitement par expérience, un roi comme une impératrice ne peut, que, malfaire.
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Lun 05 Mai 2014, 19:03


« Je suis véritablement honorée que tu daignes m'accorder un peu de ton temps, de te voir entre les quatre murs de l'une de mes belles demeures. » Les lèvres pincées et la mine contrariée, la belle Rellyra n'essayait même pas de dissimuler son mécontentement. Désappointée, pour ne pas dire d'humeur déplorable, elle noyait ses contrariétés dans le nuage blanc de la fumée qu'elle recrachait de ses poumons. Du bout des doigts, elle écrasa le mégot et le reste de tabac sur le métal froid des bras du fauteuil sur lequel elle était assise. Lentement, elle croisa ses longues jambes nues pour les recroiser dans l'autre sens, tout en jetant un regard glacé à son amie, debout un peu plus loin, le dos appuyé contre l'embrasure de la porte. La maquerelle la plus prestigieuse de tout Pabamiel était, officieusement bien évidemment, très proche du Phénix. Les deux jeunes femmes entretenaient une relation vaguement amicale et tumultueuse, essentiellement portée par l'intérêt commun qu'elles trouvaient à s'allier. L'Impératrice sourit, étirant doucement le rouge sang de ses lèvres. « Je constate que tu es au courant de la réception que je donne ce soir.» - « A laquelle je ne suis pas invitée, comme toujours.» Vanille soupira. « Ce n'est qu'un repas, un long et banal repas entre les plus hauts responsables de la Cité.» - « Oui oui je sais, les grands politiciens, militaires et autres, tout le gratin de Pabamiel, les gens influents et fatalement les hommes et les femmes les plus proches de toi. Je corresponds parfaitement à cette définition.» - « Ton domaine de compétence est dérangeant.» - « Bizarrement, la moitié de tes convives aiment visiter les maisons que je tiens.» - « C'est pour ça que ta présence ennuie. Tu connais des secrets inavouables qu'il vaut mieux taire et je te l'ai déjà dis : je ne veux pas de toi à Jalahaiah. On pourrait te voir. » La brune secoua la tête, dédaigneuse. « Je commence à croire que je suis au plus haut de ma carrière.» - « Tu fais des merveilles à ta manière. Cesse donc de faire la mauvaise tête, j'ai un cadeau pour toi. Un présent spécial.» La Sirène sourit. Intriguée, la brune croisa les mains sur son bureau. « Je suis toute ouïe.» La Phénix esquissa un geste de la main et deux soldats rappliquèrent. Chacun tenait fermement le bras d'une créature aux cheveux blonds dont les traits demeuraient cachés par une grande cape sombre. Alors Rellyra aussi. « J'aime que tu m'offres de nouvelles filles. » - « Veille à ce que celle-là se tienne à carreaux. Si elle te pose quelques soucis, son sort sera réglé.» - « Qui est-elle ? » Vanille se contenta de faire glisser la capuche, dévoilant de grands yeux jaunes et des oreilles de chat au sommet du crâne. « La fille Gañn.» - « Elle essayait de regagner Tinra pour demander asile aux Prêtresses de Sinadiel. » - « Et ? » - « Elle ne courrait pas assez vite.»

« Merci Elena. » Rellyra se pencha pour embrasser la joue de son amie. Vanille sourit. « Cela me fait plaisir. » Elle tourna les talons en rabattant son manteau. Il était temps de regagner le Palais. Pensive, la jeune femme songea à sa ville. Chasser la fille du haut seigneur récemment mort avait été un jeu des plus amusant. Elle n'avait pas cru la version officielle et s'était mise en tête de persuader son entourage de l'existence d'un complot. Ses idées étaient bien trop proches de celles de son père. Mieux valait l'écarter. Rellyra saurait se charger de cette demoiselle.

Jalahaiah s'illuminait de milles lumières qui semblait flotter le long des murs clairs et des cascades d'eau fraîche. Loin de la misère de Nobu, rien n'était trop beau pour le cœur de la Cité. Les allées fleuries embaumaient d'un parfum délicat. Les arbres aux grands branchages formaient des tunnels naturels qu'aimaient emprunter ceux qui avaient la chance d'habiter dans le plus beau des quartiers. Il se faisait tard. Quelques politiciens et grands penseurs rentraient chez eux en parlant tout bas, comme pour ne pas briser la quiétude des lieux. Des militaires patrouillaient discrètement. Vanille, accoudée contre la rambarde du grand balcon qui surplombait l'Arbre Sacré, contemplait tout ce beau monde. Du bout de ses longs doigts pâles, elle caressait le cristal de son verre qu'elle faisait parfois tinter de ses ongles. Le vent soufflait, secouant les feuillages de Sinadiel et les voiles blancs de la robe de l'impératrice. « Belle vue, n'est-ce pas, Elena ? » Elle n'accorda à son interlocuteur d'un regard froid et perçant. « Auguste. » le salua-t-elle. Troublée par ce comportement étrangement distant, le conseiller n'ajouta rien, dans l'attente de sa sentence. « Lothaire est encore en vie. N'avais-je pas été claire ? » Gêné, Auguste passa une main dans sa tignasse. « Il recevra bientôt le jugement mérité. Un de nos juges, semble-t-il, a émis quelques réticences vis-à-vis de notre système judiciaire.» - « Il me semble aussi, oui. Vous savez Auguste au fonds je ne suis qu'un petit chat sans défense, avec mes petites papattes, comment voulez-vous que je repende le mal ?» - « Ce problème sera bientôt réglé, Elena.» - « Il vaudrait mieux.» Il acquiesça sans rien dire mais dans un léger sourire. On ne contredisait pas celle qui décidait si l'avenir était merveilleux à Vediah ou malheureux à Nobu. « Où est Tybalt ? » s'enquit-elle soudainement après quelques secondes de silence. « Il paraissait vouloir agir.» - « Et personne n'a rien fait ? Tybalt ne réfléchit jamais, c'est une tête brûlée sans cervelle avec de gros muscles.» - « Ce n'est pas moi qui gère les soldats.» La jeune femme eut un hoquet méprisant dans un rire bref. « Tu as ta part de responsabilités dans ce désastre, Auguste.» Elle fit volte-face pour regagner la table, dressée à quelques pas de là. Élégante, elle s'assit lentement avant de rejeter derrière son épaule sa longue chevelure rouge. « Capitaine Sylver ? » Le militaire le plus gradé, celui qui gérait les Armées, tourna très légèrement la tête pour plonger son regard d'argent dans l'émeraude des iris du Phénix. « Où est Tybalt ? Personne n'a relevé cette chaise vide, autour de la table ?» La petite douzaine d'invités ne broncha pas, préférant se tourner vers le grand homme aux cheveux argentés qu'était Sylver. « Aux dernières nouvelles, il se rendait chez Arthus, le juge défaillant.» Vanille soupira à nouveau. A croire qu'elle ne pouvait s'absenter plus de quelques jours de sa Cité. Elle était comme une mère, devant gérer ses enfants. En punir certains, aussi.

Il semblait régner une drôle d'atmosphère. Pabamiel semblait en proie à un mal tout nouveau. Vanille leva ses grands yeux clairs vers les étoiles, pensive. Puis un nouveau plat arriva.
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Jeu 08 Mai 2014, 23:11

Une bouffée d’air, puis une autre, puis encore une autre, à plein poumons, le temps semblait s’être arrêté, les yeux fermés, l’ombre savourait cet instant de vie volée, une exalte de voir son corps vivre, de sentir le vent printanier frais et déroutant, il sourit à cet étrange hasard avant de se mettre à marcher d’un pas rapide. « Ce jeu me plait. » c’était sa première possession, il n’avait plus quitté les limbes depuis son arrivée chez les ombres vengeresses, il avait attendu patiemment comme l’avait exigé la mystérieuse Iris, aussi lorsqu’une âme perdue et désireuse lui arriva sur un plateau d’argent, il fit abstraction de toute notion morale, qu’importe que celle-ci soit dévorée par la suite, lui pourrait vivre et c’était le plus important, ce qu’il y avait de fondamental, une chose si banale pourtant. D’un pas engagé, il vola une pomme sur un étalage tout en tournant sur lui-même puis la croqua vulgairement à pleine dent, déchira sa peau savoureuse et mâcha lentement la chair juteuse qui se déversait sur ses papilles, son regard ne trompait personne, il était ce prisonnier en cavale qui savourait sa liberté. « Ombre. Que fais-tu ? Il faut rattraper le messager avant qu’il n’apprenne à Auguste la sentence du procès ! Ce n'est pas un jeu, beaucoup de vies sont en jeu ! » Iris avait oublié de lui signaler que les âmes qui ont pactisé avec lui seraient toujours là le temps de l’exécution du contrat. « Oh la-ferme. » Ismérie jongla un instant avec sa pomme à moitié dévorée avant de la jeter sur un enfant qui passait par là puis de rire sans gêne tout en avalant le reste qui mijotait dans sa mâchoire alors que l’enfant s’enfuit en pleurant. « Tu as un corps vif monsieur le juge, de la force dans ses bras de bureaucrate, cela aurait pu être pire. Laisse ton messager prévenir Auguste, il courra comme un chiot voir ton impératrice, je veux voir à quoi elle ressemble. » - « Mais tu es fou ! S’ils apprennent ma trahison, ils ne te laisseront pas passer les portes de son palais sans t’abattre comme du gibier. Je croyais que tu avais un plan ? » - « J’ai un plan, mais ta foi envers l’impératrice est malsaine, je me demande comment un juge corrompu qui a eu un sursaut de conscience au dernier moment peut être aussi naïf. Auguste n’est pas arrivé là où il est par magie, quelqu’un l’y a nommé ! La politique c’est un nid à serpent, plus on creuse… » - « Plus on risque de se faire mordre mortellement ! » - « Exactement ! N'est-ce pas excitant ? » Criait-il les bras levés pour savourer une bourrasque soufflant dans sa direction, les passants le prenaient sûrement pour un dégénéré qui parlait tout seul. « Un bon coup de pied dans la fourmilière, il n’y a rien de plus jouissif » contractant les muscles de ses bras, il souriait de plus belle, cependant Arthus était des plus contrarié. « Ecoute. Ces gratte-papiers sont des pions, je sais de quoi je parle crois-moi, ils ont l’apparence des brebis et sûrement l’odeur aussi car si la justice de Pabamiel est corrompue, le reste l’est assurément. Si on élimine discrètement un pion, il est remplacé aussitôt et rien ne changera. Mais si nous mettons tout le monde dans une situation de panique, alors les langues se délieront, et celles à sonnette se distingueront des moutons. Dans la détresse, notre véritable personnalité se révèle, c’est un peu le naturel qui revient au galop pour reprendre l’expression ! » - « Donc pour toi, même Auguste est au service de pire que lui ? » - « Ce n’est pas qu’une intuition, j’ai été roi tu sais et s’il y a bien une chose que j’ai retenu, c’est qu’il y a toujours plus grand que soi, peu importe qui nous sommes, dixit la chaine alimentaire ! » Et tout en riant il s’approcha du lieu où se déroulerait ce repas d’affaire si important. « Tu as faim Arthus ? Moi je meurs de faim ! »

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Après quelques heures, le soleil se dissipait dans les méandres nocturnes d’une nuit qu’Ismérie savait d’avance des plus excitantes. Alors qu’Arthus se réveillait doucement, il grogna : « J’ai l’impression de m’être comme endormi, comment est-ce possible ? » - « Je pense que ton esprit se fait dévorer lentement, je présume donc que tu es voué à disparaître d’ici peu. Si une douleur apparaît ou si ton état évolue, préviens-moi ! » - « Car tu sauras comment me soulager ? » - « Non, mais comme ça je préviendrai les futures âmes qui pactiseront de ce qui les attendent.. après qu'ils aient signé bien sûr ! » Arthus resta muet, Ismérie n’éprouvait donc aucune émotion songeait-il ? S’allumant une cigarette, il prenait un malin plaisir à détruire des poumons qui n’étaient pas les siens, toussant instinctivement, il reprit : « Mais tu n’as jamais fumé de ta vie Arthus ou quoi ? » - « Non et j’aurais aimé que tu ne fasses pas subir ça à mon corps ! Et où t’es-tu procuré ça ? Et où sommes-nous au fait ? » - « Doucement l’ami. De une, je ne vois pas de quoi tu as peur, tu es déjà mort ! Laisse-moi savourer cet avantage en nature que je m’accorde, j’ai attendu que tu t’assoupisses dans les limbes pour ne pas t’entendre gindre ! Nous sommes entrés dans le palais, comme tu n’étais plus là, j’ai suivi le messager puis Auguste discrètement. Ils sont risibles, trop prétentieux pour prendre garde aux rôdeurs. Ils m’ont conduit où je voulais sans que je n’ai besoin de tuer ou torturer qui que ce soit. Dommage, tu as raté mon entrée, les gardes m’ont salué avec courtoisie : "bienvenue chez le phénix honorable Arthus" ; quels crétins, je suis armé jusqu’aux dents et ils n’essayent même pas de vérifier si je suis bien sur la liste des invités. Je me suis renseigné sur Pabamiel, votre peuple a été invisible pour le reste du monde pendant et depuis très longtemps et ça se voit, vous n’êtes pas d’une nature méfiante, vous n’avez pas la crainte de l’envahisseur et votre impératrice le savait pertinemment, elle s’est servie de cet avantage militaire pour arriver au pouvoir. Une femme intelligente je présume ou seulement observatrice. Je suis pressé de faire sa connaissance. Puisqu’elle vient de l’extérieur de Pabamiel, je l’ai peut-être rencontré à un sommet ennuyeux ou un événement de paysan comme un autre. »

S’amusant à faire des ronds de fumée avec sa bouche, il écrasa le mégot contre un tableau de grande valeur non loin de la pièce où se déroulait la réception. « Tu n’as donc de respect pour rien ni personne, ombre. Khaelessi a été choisie, élue, elle représente un espoir après le décès de notre aimée du peuple. Ce tableau c’est le sien et l’impératrice descend généalogiquement d’elle ! Auguste est un manipulateur, il corrompra l’impératrice si on ne l’arrête pas ! » Ismérie en avait marre des discours patriotiques du juge, il l’ignora en faisant semblant de s’intéresser au tableau qui présentait alors une grosse tâche noire brûlée et recouverte de cendre, le mégot a terre se consumant encore. « C’est drôle, je jurerais que cette femme ait un air de famille avec… Non. Tout le monde se ressemble si on regarde bien. Allez, tais-toi et observe Arthus, ça t’instruira. »

Poussant avec force les deux grandes portes de bois de chêne qui menaient au repas, Ismérie sous les traits d’Arthus arriva d’un pas déterminé dans un silence de mort qu’il s’empressa de faire renaître, tous les regards portés sur lui, plus ou moins interloqués. « Tu aimes ça, ombre, être le centre de l’attention ? Tu devais être un génie ou un humain dans ton ancienne vie pour être si prétentieux. » Ismérie souriait à cette remarque que seul lui pouvait entendre, si seulement le pauvre savait. S’avançant d’un pas, il dévisagea quelques têtes avant d’entreprendre : « Tybalt vous fait savoir qu’il ne pourra malheureusement être présent ce soir, fiévreux, il est cloué dans son lit pour quelques temps.. » l’image était fidèle, l’homme devant à cette heure pourrir et se faire dévorer par les vers six pieds sous terre. «  Toutefois il m’envoie à sa place et c’est avec grande hâte que j’ai accepté ! » Auguste recula sa chaise pour se faire connaître, cependant, alors que le délégué à la justice allait parler, je m’arrêtai sur celle qu’Auguste cachait par son imposante carrure. Je cru rêver et m'étouffer un instant. « Arthus, quel plaisir ! Je vous croyais sur l’affaire Gañn qui semblait présenter des difficultés ! » Mais Ismérie ne répondit rien, presque médusé, la bouche légèrement entre-ouverte. Secouant vivement la tête, il reprit : « Un léger quiproquo, c’est à cause de toutes les têtes qu’on coupe en ce moment, j’en perds mes repères et ne sais plus lesquelles sont encore accrochées aux épaules des accusés, j’ai cru que le meurtrier de Gañn avait été exécuté la semaine passée et vue l’intelligence de Tybalt, vous comprendrez qu’ordonner l’exécution d’un innocent m’aurait été insupportable ! » Auguste serra les dents, il était pris au piège devant tout le beau monde de Pabamiel et devait faire bonne figure. De plus il était vrai, Tybalt la semaine passée avait commis une belle bourde en faisant exécuter une catin qui l’avait bousculé en prétextant le meurtre de Gañn alors que le plan d’accusation de Lothaire avait été savamment préparé et que l’elfe était déjà emprisonné dans l’attente d’un procès. « Bien Arthus, bien, je reconnais là votre zèle irréprochable, vous êtes de tous, l’un des piliers de Pabamiel sur lequel nous pouvons toujours compter, vous avez évidemment votre place à table et je ne doute pas que vous ferez le rapport de ce repas à Tybalt à qui vous souhaiterez de notre part à tous et surtout de notre impératrice que je sens émue par la nouvelle un sincère rétablissement. » après quoi Auguste jeta un regard froid à Vanille lourd de sens. « Prenez place mon ami, votre repas arrive. »


Ismérie s’avança mais au lieu de s’asseoir, il exigea des invités qu’ils se décalent pour pouvoir prendre place à côté de l’impératrice. Une fois assis, il plongea ses yeux océaniques dans ceux de celles qu’il aurait préféré ne pas reconnaître : « Je vous rencontre enfin. » prenant sa main, il la baisa délicatement, sourire aux lèvres, avant de la laisser en disposer à nouveau « C’est que l’occasion ne s’était pas présentée, et j’étais las d’entendre les rumeurs. Vous êtes assurément aussi envoûtante qu’on le dit mais après tout, même les serpents se font facilement charmés à condition que l’on emploie la bonne musique. Jouez-vous par hasard d’un instrument ? Car moi, je sais siffler. » Mais Auguste lui coupa immédiatement la parole. « Arthus voyons, vous vous adressez à l’impératrice et non à une courtisane des bas-fonds de Pabamiel, un peu de tenue. Vous vous sentez bien ? » Ismérie sans détacher son regard planté dans ceux de Vanille continua : « Je crois que la fièvre de Tybalt m’a gagné à mon grand regret mais ça ne me déplaît pas, je me sens un homme nouveau, plein d’entrain et d’audace. » Puis en dévisageant toute l’assemblée : « N’est-ce pas ce qui manque à Pabamiel, un peu d’audace ? Nous sommes là à nous encroûter, à vieillir avec chauvinisme comme de vieux sages que plus personne n’écoute. Je l’espère, notre bien aimée impératrice est là pour faire bouger les choses ! » se retournant de nouveau vers elle il reprit : « Il est vrai, on ne sait pas grand-chose de vous, qui vous étiez à l’extérieur de Pabamiel ? A quelle race appartenez-vous ? Votre chevelure dégage une odeur qui me rappelle le pourtour de notre île lorsque les vagues se déchaînent et dévastent tout sur leur passage. » Mais Auguste lui coupa à nouveau la parole ce qui eu pour effet d'agacer ce dernier « Et bien Arthus, tu penses bien que notre impératrice a bien des projets mais qui exigent une certaine préparation, tu ne peux pas t’attendre à voir nos habitudes bousculées du jour au lendemain, cela prend du temps. » Mais Ismérie d’un ton moins jovial adressa à sa future victime très sèchement : « Je ne crois pas vous avoir adressé mes poésies Auguste. Laissez donc… Khae-le-ssi s’exprimer, je suis sûr que sa rhétorique en vaut le détour ! » Insistant bien sur le nom de la dame, un nom qu’il avait du mal à prononcer, qu’il voulait faire ressentir comme sonnant faux, n’allant pas à la personne qui se faisait passer pour une autre. Faisant marche arrière, il se reprit à courtiser la maîtresse de ces lieux avec un ton plus mielleux : « Votre nom emporte des consonances lyriques… il reste toutefois mystérieux, je ne l’ai jamais entendu avant. Oh vous savez, j’en ai entendu des prénoms farfelus, j’ai connu une fois par exemple une Hildegarde, c’est vous dire la bêtise des parents peu scrupuleux ! Enfin… » Et Ismérie souriait, il s’amusait comme un enfant devant son cadeau de noël. Rien n’aurait pu lui faire plus plaisir. Le destin était une bête bien curieuse, évidemment, il aurait sûrement tué pour revoir l’aether de la justice, mais sûrement n’aurait-elle pas daigné lui adresser la parole sans son apparence de Mârid. Alors que là, Ismérie le savait, il aurait toute l’attention de Vanille et ne comptait pas la laisser s’en sortir à si bon compte. « Au moins à présent je suis fixé, je suis prêt à parier que tu es un ancien génie. » fulmina avec désespoir l’âme d’Arthus non loin.[/color]
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Ven 09 Mai 2014, 23:20


« Khæleesi ?» - « C'est absurde. » - « Qui est Khæleesi ? » - « Voyons ma chère il s'agit du surnom donné à la Dame des Abysses. Je crains que notre Arthus n'ait commis une méprise. Non pas que notre Phénix n'ait pas le prestige d'une Reine, mais Elena ...» - « Khæleesi, comme cette Reine Ondine ?» - « On raconte qu'elle aussi a les cheveux rouges comme les braises.» - « Arrêtez de supputer ! N'écoutez pas les bêtises d'un fou qui se donne en spectacle.» - « Sa langue a du fourcher.» - « Voyez vous un rapport entre Khæleesi et Impératrice, Phénix ou même Elena ? » - « Et bien sauf erreur de ma part, le nom de famille d'Elena est Marellye. C'est ressemblant.» - « Ce n'est qu'une méprise ! Voyez bien qu'Arthus ne sait plus ce qu'il dit.» Jusqu'alors, les convives s'étaient montrés bien silencieux. Surpris, outrés ou anxieux, ils avaient préféré baisser les yeux et ne pas se préoccuper du juge, dont l'arrivée théâtrale et un brin excentrique ne pouvait passer inaperçu. Pour autant, ils l'avaient écouté et ces mots n'étaient pas tombés dans l'oreille d'un sourd. Khæleesi. Il avait prononcé ce surnom, un mot de la langue des eaux donné à la Dame des Abysses, à cette chère Vanille Deslyce. Elena Marellye ne se faisait pas appeler ainsi. Elle était l'Impératrice de Pabamiel, le Phénix. Alors ce simple nom, Khæleesi, fut l'objet de bavardages incessants. Les invités, soudain pleins d'entrain, débattaient. Pensive, Vanille baissa doucement les yeux sur son assiette avant de les relever sur le Capitaine Sylver, qui s'était redressé dans une grande inspiration. Le soldat hocha très légèrement la tête, signifiant qu'il était prêt à agir à tout moment. La Sirène sourit. Puis elle se tourna près d'Arthus, confortablement installé à ces côtés. « Hum. » Loin d'être perturbée par son surnom, pas plus que par une éventuelle tombée des masques, elle réfléchissait. Le regard d'Arthus ne lui semblait pas inconnu. Certes, ce n'était que des yeux bleus. Néanmoins, les iris céruléennes lui rappelaient celles de Caliel. Qu'il tenait de son père, ce grand fuyard. Le petit juge s'avérait aussi avoir pris du poil de bête. Il posait les bonnes questions et soulevait les failles. En quelques métaphores, il sous-entendait l'appartenance au peuple des mers de la Phénix. Qu'il la connaissait, aussi. Cela ne ressemblait guère au portrait qu'on lui avait fait d'Arthus. « Hildegarde. » répéta-t- doucement et tout bas. Elle n'eut aucun mal à retrouver dans les tréfonds de sa mémoire un visage ridé, celui de quelqu'un ayant porté ce nom. C'était il y a quelques années, une vieille bibliothécaire qui avait voulu intervenir lors du conflit originel entre elle et le Génie Bleu.

Vanille tourna brusquement la tête dans une envolée d'ondulations rouges. Le regard à la fois surpris et sévère, les sourcils arqués, elle dévisageait avec plus d'insistance son voisin de table. Non. Ce n'était pas possible. Pas lui. Arthus était un Pabamellien né qui n'avait jamais eu vent de l'existence du Marid. Ce n'était pas lui. Les lèvres pincées, elle ne savait quoi penser. « Silence.» ordonna-t-elle simplement d'une voix ferme. Les commérages et les jacassements cessèrent immédiatement. Tous attendait la suite et personne n'envisageait de contrer les volontés de l'Impératrice. La jeune femme croisa délicatement ses longues jambes blanches et joignit ses mains sur ses genoux, dans un sourire. Elle jeta un coup d'œil aux domestiques qui patientaient près de la porte. « Veuillez servir Arthus. » Une petite blonde s'empressa d'amener une assiette remplie. Peut-être que la bouche occupée à mâcher, il déblatérerait moins d'absurdités ou de secrets. « Vous avez une petite mine, Arthus. Si la fièvre de Tybalt ne s'arrange pas, pensez à vous reposer et à vous ménager.» A se taire, dans l'idéal. « Vous n'êtes pas le premier à m'interroger et je réponds sans mal à ces questions. Voyez-par vous même.» Qu'il était commode d'avoir le don de revêtir l'apparence de n'importe quelle race. La jeune femme jeta son dévolu sur les Béluas. Ainsi deux petites oreilles noires et rousses pointèrent de sa chevelure flamboyante. Elle s'était toujours amusée à constater, lors des utilisations diverses de ce pouvoir, qu'elle ne pouvait être que du Totem du Chat. Un animal qui lui allait à ravir, bien que certains lui prêteraient volontiers le serpent ou la hyène. Durant un instant, elle avait balancé avec les Anges, mais elle ne tenait pas à pousser le ridicule jusqu'au bout. Personne n'aurait pu y croire. Les quelques attributs de chat s'envolèrent après quelques instants. « Je vous en prie, mangez.» souffla la belle dans un léger rire. Les convives, presque pétrifiés, n'osaient plus bouger. Tintèrent alors les couverts, ponctués de discussions mondaines, la haute-sphère se régala d'une viande en sauce, exception faite de la Phénix. Avec ses légumes, on la devinait végétarienne. Elle n'en avalait qu'une infime partie, d'ailleurs. « Ne vous inquiétez pas pour Pabamiel. J'ai de grands projets pour cette Cité et ces terres.»

Définitivement, non. Cela ne pouvait être lui. Le Génie Bleu était parti, très certainement élever des lamas dans les cavernes du désert. Il était porté disparu depuis si longtemps. Arthus, quant à lui, n'était qu'un juge de Pabamiel. Un juge aux yeux bleus et à la verbe cinglante qui s'approchait en souriant pour la courtiser. Vanille se mordit doucement les lèvres, partagée entre deux sentiments. Devenait-elle paranoïaque ? N'était-ce pas hâtif que de sauter à pareille conclusion à cause de quelques phrases volées et d'un prénom démodé ? La Sirène prit sa coupe de vin pour en boire une gorgée. « Comment se porte votre femme, Arthus ? » s'enquit-elle avec un léger sourire. À ce qu'elle avait entendu, elle aurait plutôt cru à l'un de ses hommes bons et fidèles, loin de faire du zèle. Il lui brûlait la langue de demander s'il avait des enfants, songeant déjà aux nouvelles recrues qu'elle pourrait vendre ou offrir à Rellyra. Puisque cela serait tombé un peu brusquement, elle préféra se taire. Pour l'instant. Innocente et délicate, elle tendit ses dons psychiques pour effleurer l'esprit de son interlocuteur. Elle se heurta un mur de briques sanglantes qui fit se tordre le sourire de circonstance en une moue contrariée tandis que ces soupçons s'agrandissaient. « Où diable avez-vous entendu un prénom aussi ridicule qu'Hildegarde ? Il ne doit pas être des plus courants. Moi-même parfois ai-je entendu des noms ou sobriquets ridicules. J'ai connu un homme, il faisait partie de l'une de ces races où il est préférable de dissimuler son nom pour demeurer libre. Il a gravit les échelons de son espèce et la plupart frémissait rien qu'à entendre ses titres. Aujourd'hui, il n'est plus rien. Il ne mérite même pas que je prononce son nom ici. Ce serait le faire revivre. Je le préfère mort. » Légère référence à ce soir de bal où entre une danse et un baiser, entre brune ou rousse, Naram-Sin lui avait dit qu'il l'aurait préféré trépassé. Cette situation frôlait la démence. Bien heureusement, Vanille s'était toujours sentie chez elle dans la folie.
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Dim 18 Mai 2014, 00:16

Alors qu’une tension délectable s’imprégnait des lieux, le comédien tentait de cacher de sa main ce sourire satisfait, un tel frisson l’envahissait, cela lui faisait un bien fou de vivre, il voyait la société d’un autre regard, guidé par l’ironie, il la trouvait si douce. Un léger « Oups » se dégageait presque muet des dents qu’il serrait pour ne pas rire à outrance. Il trouva d’ailleurs fascinant comme la vipère des abysses restait muette au ton montant des convives. Son assiette devant lui, il s’empressa de l’échanger avec la personne à côté de lui. « Des fois que le cyanure soit la seule épice de ce plat. » laissant le destinataire bouche bée, ne savant pas s’il devait manger ou faire preuve d’une satiété précoce. Se tournant vers la méduse, il vit les deux oreilles félines pousser sur sa tête ce qui eut l’effet de s’étouffer un instant, le morceau de viande restant coincé dans sa gorge. « Oh dieu… » Se frappant vivement la poitrine en buvant une grande gorgée du vin de la coupe qu’il vola devant l’assiette de la sirène, il se racla longuement la gorge avant de reprendre tout en reposant la coupe de cristal à sa place d’origine.


« Ô votre excellence, une telle couronne de poil sur votre tête est le réconfort tant attendu à mes inquiétudes. Quelle belle petite chatte faites-vous là. » Il leva les yeux au ciel priant on ne savait quel Satan « Nous avons assez joué, je pense. » Dit-il avec une lenteur effrayante, comme s’il allait annoncer sa sentence. Tendant la main vers un serveur qui resservait le verre d’une inventée, la bouteille qu’il tenait fut comme aimantée et finit entre les mains de l’ombre « Ma femme ? Les dieux me l’ont pris, je leur ai tout donné et ils m’ont tout pris. » Puis il s’empressa d’en engloutir un bon pichet avant de se lever brutalement. « C’est drôle Auguste, vous semblez sans cesse regarder par-dessus mon épaule ?  Qu’est-ce que j’ai ? Vous voyez un fantôme ou quoi ? » Il reprit une gorgée au goulot avant de se pencher, coudes sur la table, yeux dans les yeux avec la mère de son enfant : « Cela vous fait un point commun alors ma chère. » En référence au secret des génies qui doivent sans cesse cacher leur nom. « Il pourrait bien revenir vous savez. Les âmes meurtries, elles sont amères et quémandent vengeance. »

L’âme d’Arthus à côté de l’ombre criait : « Qu’est-ce que tu attends ? Tue-le ! TUE-le ! » Mais Ismérie semblait impassible, son regard était si sombre, il se mordillait les lèvres, tournant à présent autour de la chaise de la reine sous le regard plus que fixant des gardes qui ne le lâchait pas de vue alors que la tension venait de monter d’un cran de plus. « Je pourrai, oui. » disait-il dans le vent tel le fou. « Tu me l’as juré, c’était notre pacte, il est à quelques mètres de toi, tu voulais savoir qui était la reine, je t’ai laissé ta permission, tu as fumé et bu, tu as joué en société mais c’est ton lot, ombre vengeresse, je veux du sang ! Las des paroles, des actes à présent ! » voir un juge honorable perdre son sang-froid était quelque part amusant, Ismérie à n’en pas douter, s’en amusait. Se mettant à faire le tour de la table, passant un doigt sur la nuque de chaque invité, il débuta : « Vous. Méprisables vermines. Insectes à la botte du diable, votre paradis, Pabamiel, n’est qu’un autre nom un synonyme, pour désigner l’enfer qui s’en vient. Loin de la lave ardente qui habite les démons, le soufre est le seul oxygène de celle dont vous baisez les pieds, des pieds palmés si je puis jouer à ce jeu imagé. » Agrippant les cheveux d’un invité au mauvais endroit au mauvais moment, il colla son visage dans son cou, reniflant lentement l’odeur qu’il dégageait en parfait psychopathe, s’adressant à lui : « Et à toi, que t’a-t-elle promis pour que tu fermes les yeux, que tu ne poses pas de question ? Arthus était un juge honorable n’a-t-on cessé de me répéter. Mais l’appât de l’argent était si fort et que vaut l’intégrité face à la savoureuse délectation de la puissance politique ? Toi par exemple, tu pues la catin, elles t’enivrent chaque nuit et les rues de Pabamiel regorgent de tes bâtards. » Le lâchant, il s’aventura vers une autre ministre qui semblait terrorisée : « Oh mais qu’est-ce qu’il y a ? C’est le grand méchant loup qui te fait claquer des dents ? Ton parfum à toi respire le sang. Combien en as-tu tué pour le compte de la dame des abysses ? » Et l’humaine, les larmes aux yeux répondit : « Mais qui êtes-vous ? » - « Je vous juge. C’est mon rôle, non ? C’est pour ça que ma petite chatte aux oreilles de feu me paye grassement, pour vous juger ! » Son regard fixa de nouveau Vanille, plein d’appétit. « Méfiez-vous ma reine parfois le diable cherche à revenir parmi les vivants. » Arthus suivait Ismérie comme son ombre, continuant de parler dans le vide, d’agacer d’autant l’ancien génie : « Pourquoi Auguste respire-t-il encore ? Qu’attends-tu ? Tu m’as promis et je l’ai payé de mon âme ! »

Se retournant brutalement face au vide, il hurla d’une voix grave et forte : « Pourquoi le tuerai-je ? S’il meurt, je quitte ce corps et pourquoi aurai-je envie de retourner dans l’ombre ? Pourquoi ne la tuerai-je pas elle ? » Pointant du doigt, le bras à l’horizontale, dans la direction de la sirène. « Il est un pion, mais elle est la reine ! Es-tu donc si naïf ? » S’adressant ensuite à tous les invités dans l’ignorance : « Etes-vous tous aussi débiles que vous en avez l’air ? » Soupirant, il reprit « Ô oui, vous l’êtes. Elle vous tient comme des marionnettes. » L’ombre le savait, c’était peine perdue, ce combat serait vain.  Il aurait beau crier, pointer du doigt l’irréfragable preuve, la dame des abysses avait su organiser la mécanique de son pouvoir. « Vous me dégoûtez, tous autant que vous êtes. » puis s’approchant de Vanille « Sauf toi, tu m’as manqué dans le fond. » le fond était un gouffre à sa pensée.  « Alors quoi, c’est ça ta nouvelle lubie ? Pabamiel ? T’ennuies-tu donc tant que ça sans moi pour vouloir gouverner des bouseux pareil ? » Et si proche de son visage, il s’en saisit délicatement pour caresser son menton d’un doigt de plus en plus ferme : « Tu me déçois. » Arrêté en plein élan par Auguste qui l’avait saisi au col pour l’envoyer quelques mètres plus loin, ce fut à ce dernier de parler. « Je savais que tu viendrais me chercher mais sûrement pas sous cette forme. » Ismérie interloqué, se mit à rire. De quoi parlait-il ?

« Les ombres vengeresses sont venues me voir, à ce qu’il parait, elles rencontrent beaucoup de personnes à travers le monde. A l’instant où j’ai refusé leur marché, je savais qu’elles viendraient me chercher, qu’elles enverraient quelqu’un. Et toi, tu ne t’es même pas posé la question de ma race ? Trop focalisé sur Khæleesi pour t’intéresser à moi. Alors devine, à quelle race j’appartiens ? » La réponse était malheureusement dans la question : « Un chaman. » Répondis-je tout de même. Il voyait l’âme Arthus et la mienne qui entourait le corps du juge décédé. « On m’avait prévenu que cela pourrait arriver. Et puis, après ? Tuez-moi ! Je posséderai un autre corps et reviendrai vous chercher ! Je sais qui vous êtes, où vous habitez, je vous retrouverai. Vous par contre, jamais vous ne m'aurez car je ne suis qu'un fantôme. » Auguste sortit de sa poche une bague qu’il posa devant Vanille avant de lui dire plus calmement : « Voyez par vous-même. »
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Dim 18 Mai 2014, 14:13


« Ainsi, la fable devint réalité. » murmura la Sirène, un brin moqueuse. Ces lèvres s'étirèrent lentement en un sourire acide et satisfait. D'une main, elle secouait ses longues boucles rousses et de l'autre, elle caressait la bague d'Auguste qui ornait son doigt. Grâce à elle, elle discernait les âmes, celle du malheureux Arthus qui flottait à l'épaule de son propre corps, et celle qu'un Génie Bleu d'autrefois qui irradiait le cadavre du défunt. « Salut petit cœur.» souffla-t-elle en penchant la tête sur le côté. C'était bel et bien lui. Il était là. Le père de son premier fils, cet homme qui jadis faisait trembler le monde du haut de son île, cet homme qui détestait la Sirène, cet homme que répugnait la Sirène. Dans la pénombre depuis bien longtemps, il surgissait des ténèbres et revenait à ses premiers amours dans un folle verbe et un jeu délirant. Douce et élégante, Vanille se leva et fit quelques pas le long des convives. « Mon tendre ami, la vie sans toi devenait fade et grotesque, presque insipide. Partout l'on criait ta mort avec une certaine joie. Tu es restée dans l'ombre pendant bien trop longtemps. J'étais prête à t'ériger une sépulture, à venir tous les trois jours pleurer sur ta tombe en me remémorant ce bon vieux temps, celui de notre bref passé commun. Puis te voilà, âme flottante sans corps.»  persifla-t-elle d'une voix douce et chaude. En quelques pas, elle se rapprocha de Naram. Les petites oreilles félines, noires et cuivrées, revirent orner la chevelure de l'Impératrice, suivies de près par une gracieuse queue en panache qui vint se glisser le long des joues de l'Ombre. « Ne trouves-tu pas Pabamiel belle et agréable ? Cette Cité me plaît. Elle est mienne et me revient de droit. Mon cher ami, tu te trouves actuellement dans les terres des Deslyce, dans la ville fondée par mon ancêtre et dirigée depuis sa naissance par les femmes de ma famille. Je ne compte abandonner ce qui est à moi et j'entends mener cette population comme il me convient, pour la sortir de la décadence et l'élever vers des idéaux et une morale bien plus prestigieuse. Tout cela selon mes propres principes, bien évidemment. Cependant, aussi longtemps que je demeurerai Dame des Abysses, il est nécessaire qu'on ne sache pas qui est réellement la Phénix.» Elle laissa vagabonder ses yeux clairs sur la petite assemblée tremblante. « Capitaine Sylver.»

Le Soldat, dont la mine sévère et le regard froid ne laissait présager rien de bon, se leva et esquissa un geste du bras, sec et brutal. Par dizaine, des hommes en armure et armés débarquèrent de toute part. Ils étaient tous des archers aux flèches à la pointe aiguisée. « Tu choisis toujours bien ton moment. N'aurais-tu pas pu choisir de venir demain, lors de mon rendez-vous avec les marchands elfiques et vampiriques ? Évidemment, non, tout devait se dérouler lors du grand repas avec la haute-sphère de Pabamiel. Problématique, puisque tous ne peuvent savoir.» Elle soupira, feignant un certain désespoir tout en conservant son charmant sourire éclatant. Puis elle hocha doucement la tête et la pluie de carreaux s'abattit dans une symphonie de cris. Dans ce chaos morbide, la Sirène demeurait immobile, contemplative quant à la mort qui régnait. Le Capitaine Sylver, Auguste, et quelques autres invités, faisaient aussi comme si de rien n'était. Ils étaient dans la confidence, proche de la Reine qu'ils servaient, et cette connaissance les épargnait. « Pas si vite ma jolie.» glissa Khæleesi en attrapant au cou l'humaine en pleurs, proie du Naram quelques instants plus tôt. Dans un sourire, elle enfonça ses ongles dans la peau de la malheureuse, dont le sang dégoulinait lentement sur ces vêtements. Le poison de ses doigts tua la jeune femme en quelques instants et Vanille laissa s'effondrer le corps en reculant de quelques pas. Le silence regagna la grande salle. Il restait debout et en vie un peu plus d'une demi-douzaine d'individus. « Nettoyez-moi tout cela.» Les soldats obtempérèrent. « Voulez-vous que nous nous chargions de l'histoire officielle et du recrutement des nouveaux ? » - « Tout cela est la faute de la marchande de drogues que l'on nomme Cheyenne.» articula Vanille doucement.  Elle sourit. Voilà le moment parfait de se débarrasser de cette femme qu'elle ne connaissait que trop bien et qu'elle devint évincer de toute urgence.

Elle tourna la tête vers l'Ombre. « Félicitations à toi et Arthus. Vous avez réussis à faire un brin de ménage au sein des hauts responsables de Pabamiel. Dommage que ce soit ces gens biens qui aient trépassés, et pas ceux que vous auriez aimé voir mort.» Vanille effleura du bout des doigts la joue de ce corps sans vie, son regard plongé dans l'océan des prunelles de Naram. « Alors oui, mon cher, c'est ma nouvelle lubie. Une Cité militaire pour ma petite personne, que je vais forgé à mon image. Les jeunes têtes des environs suivent déjà un apprentissage spécial. Ce sera magnifique.» La Sirène, toujours pourvue d'attributs félins, jeta un bref coup d'œil à Auguste. « Es-tu condamner à mourir ? Est-ce ton Destin ? Ou bien as-tu la moindre chance d'échapper à ces ombres vengeresses ? » Curieuse et prudente, la jeune femme désirait savoir de quoi il en retournait réellement. À ses yeux, personne n'était irremplaçable, à part peu être Jun et Naram, ces deux hommes à l'allure semblable. L'un était son allié, l'autre était adversaire. D'un pas tranquille et léger, Vanille alla se rasseoir sur une chaise autour de la table et croisa les jambes avec un regard de défi. Loin de se préoccuper de la valse des cadavres que l'on chassait ou du sang qui souillait le carrelage blanc, elle prit son verre entre ses longs doigts et versa son contenu dans celui d'un défunt, pour se servir un nouvel alcool qu'elle gouta du bout des lèvres. « On raconte que ton fils s'amuse beaucoup des quiproquos que laisse place son physique. Il te ressemble beaucoup. Enfin, ce ne sont que des on-dit, puisqu'une autre femme l'a élevé. Tu serais surpris des conséquences de ta petite vengeance sur cette Orine. Elle l'a fait passer pour son propre fils. Ces yeux océans et ses cheveux bleus ont amené des soupçons sur sa vertu. On lui a prêté une aventure avec toi. Certaines mauvaises langues ont même pensé qu'elle était cause de ton départ. Sans compter que je lui rend la vie impossible depuis ce jour. La pauvre dépérit. Bientôt, elle pensera très certainement au suicide. » Elle but une gorgée de vin dans un sourire mesquin. Oui, Jun allait s'occuper de son cas pour obtenir de la Sirène un présent du fond des Océans. La petite chatte avait des griffes et des crocs. Elle savait en user.
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Douce ironie. [Vanille]

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