Taille la en pièce, vas-y, ce serait tellement simple. Elle est épuisée, brisée, un coup de patte la trancherait en deux. Elle est faible et tu es fort.
Non, tous les êtres vivants méritent une seconde chance, aide là à se ressaisir. Tends-lui la main, arrête ça. C’est un meurtre !
Quoi ? C’est un démon, une créature des enfers, elle ne vit que la pour la destruction ! La mort n’est que ce qu’elle mérite ! Purge le monde de cette engeance !
Je… je…

Abel s’avança, ses yeux transperçant la jeune fille. Azazel ne l’intéressait même plus, si le renard tentait quoi que ce soit, un claquement de sa mâchoire lui briserait tous les os du corps. Il n’y avait plus qu’Opalyne, plus que son ennemie, là, devant lui. Un bond, un simple bond, une extension et ses griffes lacèreraient sa chair fragile. Le bélua voyait le moindre de ses mouvements, la moindre hésitation, le moindre frisson du corps de la démone. Ses yeux parcouraient sa gorge, tendre et vulnérable. Ses bâtons semblaient avoir le pouvoir d’infliger la souffrance, mais la douleur lui importait peu, car ses griffes et ses crocs à lui infligeaient la mort.

Attaque ! Laisse l’animal parler. En un éclair tout sera terminé.

Le bélua n’avait plus la volonté de résister. Ses forces semblaient s’épuiser à mesure que la bête prenait le dessus. Dans quelques instants, il ne serait plus en mesure de la retenir. La résistance acharnée de son esprit était la seule chose qui l’avait empêché de fondre sur Opalyne comme un prédateur sautait sur sa proie. Ses muscles étaient tendus, ses membres vifs. Les changements dans l’anatomie du bélua l’obligèrent à se laisser tomber sur ses pattes avant, l’approchant encore un peu de la démone. Mais ce qu’il vit lui permis de reprendre le dessus sur l’animal. Une larme coulait le long de la joue de son ennemie. Bien qu’il ne distinguait plus tout à fait les couleurs, cela ne pouvait être que cela, et après l’avoir regardée d’un air étonné, elle tomba à genoux.

C’est le moment, achève là ! Sa garde est baissée, elle ne peut pas se défendre. Elle est perdue !
Non. Elle ne mourra pas aujourd’hui. Et elle a raison, seul je ne pourrais pas déraciner cette plante.

Abel poussa un rugissement terrifiant qui résonna dans la forêt alors qu’il franchissait les derniers mètres qui le séparait d’Opalyne. Ses yeux brillaient de colère, et en un éclair sa puissante mâchoire se referma sur le bras de la démone. Mais plutôt que de forcer pour lui broyer les os, il se contenta de la tirer sans ménagement derrière lui, se dirigeant en toute hâte vers le centre de la propagation des fleurs. Tâchant d’éviter soigneusement de s’approcher trop des buissons toxique, il se fraya un chemin entre les arbres jusqu’à un buisson plus gros que tous les autres. D’un geste sec, il envoya la démone devant lui et lui désigna la plante.
« Utilise ta magie pour la déraciner. Si tu tentes quoi que ce soit, je te tue. »
Le bélua poussa un grondement menaçant, et, après avoir pris une profonde inspiration, attrapa dans sa gueule le bas de ce qui servait de tronc à cette espèce maléfique. Bien calé sur ses pattes, il tira de toutes ses forces, espérant parvenir à sortir cette chose de la terre avant d’être obligé de respirer à nouveau.