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 Un pierre de mort pour une femme faite de poison [Ritournelle]

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Lun 22 Avr 2013, 02:06

Un pierre de mort pour une femme faite de poison [Ritournelle] 1110
Allongée dans l'herbe fraîche, au beau milieu d'une clairière, Vanille contemplait de ses grands yeux verts digne des poupées de porcelaine d'autrefois le ciel d'un bleu pur, dépourvu du moindre nuage. C'était vraiment une belle journée qui se profilait, à l'instar des cieux, sans un voile blanc à l'horizon. Pensive et étrangement tranquille, la sirène caressait du bout de ses longs doigts pâles les pétales douces et soyeuses d'une petite fleur, sans même la voir, un peu au dessus de sa tête. Le vent frais qui balayait doucement les feuilles mortes jonchant le sol venait aussi faire valser les longues boucles cuivrées de sa chevelure flamboyante, qui ne cessait de danser tout autour d'elle, frénétiquement. Les rayons du soleil, comme cruels, frappaient sa peau si blanche, et l'on s'attendait à ce qu'à tout moment, son teint laiteux rougisse sous les affronts de l'astre du jour. Lassement, la jeune femme croisa ses longues et fines jambes totalement dévoilées, puisque le tissu de la robe courte et vaporeuse qu'elle portait avait glisser peu de temps avant. Pieds nus, elle était en communion parfaite avec la nature. Son visage d'ange aux traits délicats était impassible et inexpressif. Rêveuse, elle se contentait de se perdre dans ses pensées. Qui aurait pu croire en voyant pareil tableau, si poétique et prompt aux fantasmes plus ou moins délirants, avoir à faire à l'une des créatures les plus viles que ses terres aient porté ? Le destin était moqueur, et le hasard tout autant. Qui bien, tout là-haut, avait pu décider de dessiner un être si doux pour abriter le Malin ? Chaque pore de son corps dégageait une pureté inégalable, et même son aura respirait naturellement l'innocence et la candeur. Vanille semblait être l'incarnation de la pureté, à faire pâlir un véritable Ange jusqu'à le faire douter de ses propres vertus. Et pourtant, qu'elle était terrible, et peut-être davantage de sembler si bienveillante et indulgente.

Vanille ne se trouvait pas dans la Forêt aux Milles Clochettes par pur hasard, ou simplement par besoin de solitude ou d'évasion, et elle n'avait pas particulièrement envie de se balader pour se ressourcer. Elle était animée par bien d'autres desseins, plus sombres et morbides. Il devenait lourd pour elle d'assumer le rôle qu'elle avait décidé de porter. Elle n'abandonnerait pourtant pas sa tâche, et comptait aller jusqu'au bout des choses, et ce, peu importe combien de temps il lui faudrait jouer les Reines sympathiques et serviables se souciant des siens. Le masque qu'elle affichait n'était qu'une facette, un stratagème dans le grand jeu de sa vie. Bientôt, elle retournerait à sa place, dans l'ombre, pour tirer les ficelles des ténèbres et semer le chaos. Ce moment n'était pas encore venu, malheureusement, et il lui fallait continuer à jouer la comédie, quitte parfois à commettre pour elle des hérésies. Mais de temps à autre, il était bon pour elle de quitter le lourd quotidien et cette réalité agaçante pour revenir aux sources et s'amuser un peu. La Dame des Abysses n'existant plus aujourd'hui. Elle serait l'Infernal et la personne qui tomberait entre ses griffes risquait de se souvenir de cette journée pendant longtemps, car elle ne comptait pas donner dans la dentelle.

Doucement, Vanille roula sur le côté pour se retrouver allonger sur le ventre, menton dans la paume d'une main tandis que de l'autre, elle cueillit une marguerite. Les environs étaient si calmes et paisibles. Cela l'énervait. Bien évidemment, son mécontentement ne paraissait nullement sur sa frimousse céleste, mais son humeur se dégradait peu à peu, et donc l'envie d'être sans pitié prenait peu à peu le pas. Au moins avait-elle prévu un plan de secours si jamais personne ne traînait dans les parages et qu'elle ne puisse donc s'acharner contre personne. En fouillant dans les archives de la Cité Engloutie, elle était tombée sur quelques documents pour le moins intéressants, contant un drôle de récit sur une étrange pierre. Un morceau du cristal maître..

Les secondes s'écoulèrent lentement, puis les minutes. Il était temps d'agir, car Vanille ne comptait pas passer sa journée à ne rien faire. Dans un soupire, la pétillante demoiselle se releva d'un bond dans une envolée de soie blanche pour s'enfoncer en sautillant dans les bois sombres, murmurant une chanson de sa ville natale de sa voix claire et douce. Tout chez elle était une leurre. Le Mal à l'état pur dissimulé sous l'apparence de la vertu. Un fin sourire étira lentement les lèvres de l'ondine, rendant sa petite bouille davantage charmante. « Il y a quelqu'un? » demanda-t-elle.
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Lun 22 Avr 2013, 03:48

A l'ombre d'un grand orme, ritournelle profitait à sa manière d'une chaude journée de printemps comme on en avait pas vu depuis un long moment. Seule la brise rendait supportable la chaleur dégagée par un soleil mordant, et envahissant.
Assise sur une balançoire de sa confection, devant son ancienne demeure, elle s'adonnait à son passe temps favori, la lecture des encyclopédies de ce monde. Cette journée avait été consacrée à l'étude des potions, puis maintenant, à un vieux livre sur les légendes de ces terres, parlant de la montagne de l'édelweiss. C'était d'ailleurs un livre qu'elle avait ramassé sur place, à défaut d'emporter avec elle une des nombreuses pierres magiques qui trônaient au sommet de la montagne. C'était devenu un ouvrage intéressant, à ne laisser entre les mains de personne. Elle le savait maintenant, une grande pierre avait été brisée en plusieurs morceaux, dix huit d'après l'ouvrage, Chacune de ses pierres étaient assez puissantes pour permettre à son possesseur de transformer un bout du monde en un doux rêve illusoire, où en un cauchemar atroce où même les démons n'auraient su vivre. Elle ne savait trop quoi faire du livre, car même si il était rédigé en elfe, il demeurait lisible, et dangereux pour ce monde. Pourtant, elle ne pouvait se résoudre à le brûler, alors elle l'ouvrait seulement lorsqu'elle était certaine d'être seule, et le gardait très bien caché le reste du temps. Seule elle, et une fée au cœur pur savaient où ce trésor se trouvait.

Depuis sa découverte, Ritournelle dormait mal, et restait tracassée. Elle avait bien des raisons de s’inquiéter et d'être effrayée, puisque quelques pierres des dix huit avaient été trouvées et étaient utilisées à mauvais escient. Si les nuits qu'elle passait pouvaient encore s'appeler des nuits, ce qui les composait ne pouvait plus en rien s'appeler "sommeil". L'angoisse était trop grande, et elle ne cessait de se demander si c'était une bonne idée, d'elle aussi se mettre à la recherche des pierres bénéfiques pour inverser la tendance actuelle. Elle mesurait le risque, et l'importance de cette décision. Tant que les pierres restaient cachées, alors le monde était sûr, mais découvertes, les pierres finiraient un jour ou l'autre par tomber entre de mauvaises mains et le chaos régnerai, n'étant plus le moyen de changer le monde, mais un futur destin tragique. Elle avait fini par aboutir à la conclusion qu'il fallait chercher les pierres, pour les déplacer et les cacher de nouveau, dans un autre endroit plus sûr, plus perdu encore. Là encore, cette hypothèse l'éffrayait, et elle ne se sentait pas assez courageuse pour braver seule les milles dangers qui se mettraient en travers de sa route.

L'elfe avait des intentions bienveillantes et nobles, elle les avait toujours eues. Mais n'était pas assez forte pour accomplir ses souhaits. Un jour peut être commencerai-elle la grande quête de sa vie mais pour l'instant, ce n'était pas sa priorité première, c'était de prier, pour que les cristaux restent bien sagement cachés, et ne soient jamais exhumés.

"Il y à quelqu'un ?"

La voix était lointaine, mais indiquait une source de danger potentiel pour le vieux livre. Elle se hâta de le refermer et le rangea dans sa cachette toute proche, enveloppé dans un tissus épais et étanche. Puis scella l'entrée du dit endroit avec son contrôle sur la végétation. Ainsi dissimulé, il pouvait passer de nombreux siècles sans être trouvé, à part peut être par une fée, où un elfe très attentif à la nature.

Retournant à sa balançoire, elle indiqua qu'elle était présente.

"A mille clochettes, il y à toujours quelqu'un pour veiller au bien être des végétaux"

Par cette chaude journée, Ritournelle avait un peu modifié sa tenue,troquant ses longues robes contre une plus courte, s'arrêtant au genou. Elle était de couleur rose très claire en tissus un peu transparent, avec des broderies dorées et vertes, et de jolie perles en cristal sur les épaules qui dessinaient des fleurs de cerisier. L'habit était accompagné d'une couronne végétale, composée de fleurs de fraisier, de basilic, de branches de thym citronné et de quelques plumes de paon, qu'elle avait trouvé un jour par terre.

Elle n'attendit pas trop longtemps pour voir une demoiselle aux cheveux rougeoyants s'approcher d'elle. La visiteuse était d'une grande beauté, et avait un sourire rayonnant. Elle lui rappelait son amie Lully, une ondine, qui possédait également la grâce d'un ange.

Ritournelle lui adressa un sourire bienveillant, pensant trouver face à elle une possible nouvelle amie, puis décrocha une main de son perchoir pour lui adresser un signe amical.

Sois la bienvenue chez moi.

C'était une tradition, dans sa famille, d'avoir le sens de l'hospitalité. Rester toujours amical avec les étrangers, leur tendre la main et leur sourire. D'après ses ancêtres, cela permettait au peuple Elfe d'éviter les ennemis, et les guerres. Pour Ritournelle, c'était normal de se comporter ainsi, et elle regrettait que tous n'aient pas d'aussi charmantes intentions.
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Ven 26 Avr 2013, 15:43

Une Elfe. Une jolie petite créature fine et gracile à la tête couronnée de fleurs et de plantes qui souriait, chaleureuse. Une demoiselle bénéfique à n'en pas douter, protectrice de la nature, prévenante et bienveillante. Le genre de jeunes filles que l'on appréciait tout de suite tant elle respirait la bonté. Une égoïste dans le bon sens du terme, de toute évidence, puisqu'elle devait se montrer sympathique et charmante pour éviter les conflits et les mésaventures. C'était un comportement que Vanille trouvait exécrable, mais la plupart des individus normaux fonderait devant la petite bouille de l'Elfe et se réjouirait de sa politesse. La sirène, malgré ses pensées, semblait d'apparence tout à fait ravie de cette rencontre et de ces quelques paroles. Les mains croisées dans le dos et un petit sourire aux lèvres, elle s'approcha d'une démarche dansante de la petite Elfe, la contemplant de ses grands yeux verts : « Il est très noble de ta part de rester dans la Forêt et de veiller sur elle. Es-tu seule à la protéger ? Enfin, je veux dire, tu n'as personne pour te tenir compagnie ?» Elle tendit lentement une main vers les cieux et un petit oiseau vint en quelques bruissements d'ailes se poser sur ses doigts, gazouillant de joie. Vanille rit brièvement, tout en penchant très légèrement la tête sur le côté, elle caressa doucement les plumes du volatile. « Enfin, à part eux, et tous les habitants de la nature sauvage.» Et dans un geste, elle le fit s'envoler. Qui ? Qui oserait douter d'elle et de sa candeur ? Même les animaux se laissaient berner par l'aura si pur qu'elle dégageait, bien qu'eux n'avaient absolument rien à craindre d'elle puisque aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle avait toujours été végétarienne et ne supportait pas qu'on blesse un animal, pour quelques raisons que ce soit.

En quelques pas, Vanille se plaça non loin de l'Elfe, en face d'elle quoique toujours à bonne distance, elle s'appuya sur le tronc d'un arbre, laissant son dos nu contre l'écorce rugueuse. « Je suis réellement la bienvenue ou n'est-ce qu'une parole de politesse ?» lui demanda-t-elle d'une petite voix claire, le regard curieux. « Je ne voudrais pas te déranger, mais un peu de compagnie humaine me ferait le plus grand bien.» Son visage d'Ange illuminé par un sourire aussi sincère et touchant que celui qu'un enfant innocent, elle écarta lentement une petite boucle rousse qui rebondissait près de ses yeux. « Je traîne dans les parages depuis longtemps déjà, sans croiser personne.» Elle semblait gêner, hésitante quelques instants avant d'ajouter : « Je crois que je me suis un peu perdue d'ailleurs.» Elle rit. « Mais ça ne me gêne pas, j'aime la Forêt.» Elle se laissa glisser de l'arbre pour s'asseoir, les jambes repliés, elle entourait ses genoux de ses bras. « Et si tu as un peu de temps à m'accorder, j'aimerais beaucoup apprendre à faire les bijoux floraux, comme celui que tu portes sur ta tête.»

Les parages étaient calmes et tranquilles, la symphonie naturelle résonnait avec douceur. Vanille ferma les yeux quelques instants pour profiter de ce délicieux silence que nul ne pouvait briser. Paupières closes, elle demanda tout de même à l’Elfe : « Je peux te demander ton nom ? J'aime en mettre un sur un visage. C'est plus agréable, en plus.» Elle rouvrit lentement les yeux pour poser son regard sur les petites fleurs à ses pieds. En quelques mouvements élégants, elle se mit à genoux, et caressa du bout de ses longs doigts pâles les pétales soyeuses des grosses fleurs blanches. Peut-être que la journée ne serait pas aussi morne et insipide que ce qu'elle croyait. Cette rencontre inattendue était une chance, et cette Elfe pouvait rendre la matinée bien plus agréable. Une Elfe. Vanille n'aurait pas pu espérer mieux. Elle n'avait jamais apprécié ce peuple de dégénérés et de non-violents qui ne faisaient que courir dans les champs ou se plonger à corps perdu dans les livres. Ils étaient ses souffres-douleurs par excellence, ceux qu'elle prenait le plus de plaisir à martyriser et à tuer. Combien de petits villages isolés avaient-elles rasés ? Bon nombre. Des familles entières avaient été décimés par sa faute. Et personne ne pouvait se douter que la créature cruelle et sans pitié dont le mot compassion était absent du vocabulaire était cette si jolie sirène qui irradiait cette lumière d'un blanc immaculée à faire pleurer une none. Personne ne savait que c'était elle, et pour cause, personne n'était encore en vie pour raconter qu'il avait vu la silhouette fine de son agresseur. Quand elle voulait réellement tuer quelqu'un, elle ne le laissait pas filer.

Sombres pensées pour une petite sirène à l'allure si frêle et adorable. Alors qu'elle songeait à cela, pas l'once d'une méchanceté ne tint ses traits doux. Elle semblait simplement rêveuse, perdue dans ses pensées et dans la contemplation de la nature, comme si elle cherchait tout bonnement ce qui pourrait constituer sa couronne de fleurs. Un petit lapin sortit de son terrier et étira ses pattes et son corps tout en baillant, avant de constater qu'il n'était pas seul. Pourtant, il ne s'enfuit pas. En quelques bonds, il se dirigea vers la sirène avant de ralentir l'allure pour s'approcher avec plus de méfiance. Vanille, qui avait entendu le bruit de ses sautillements, releva ses grands yeux de poupée étonnée pour observer la petit animal qui finit par se glisser sous sa paume pour réclamer quelques caresses. Attendrie, elle le prit dans ses bras, le blottissant contre son épaule pour caresser son pelage clair. Heureuse d'avoir dans ses bras une petite bête, elle chercha du regard l'Elfe pour la gratifier d'un immense sourire satisfait.

Qu'elle profite de ce calme. Il annonçait la tempête.
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Lun 29 Avr 2013, 01:21

Ritournelle laissa la demoiselle s'approcher doucement, C'était un ange, un ange sans ailes qu'elle croyait avoir face à elle. La regardant se mouvoir avec une grande aisance et beaucoup de grâce, l'elfe n'aurait jamais cru que devant elle se trouvait un véritable monstre. Elle posa ses pieds nus dans l'herbe, écoutant la nouvelle venue. En plus, sa voix était jolie, ce qui la rendit jalouse.

Même si il n'est pas convenable de penser de telles choses... Je l'envie. Si jolie, si parfaîte... Il me reste un bien long chemin si un jour, je souhaites devenir un ange.

La nouvelle venu la questionna ensuite sur son accueil, doutant visiblement de sa sincérité. Ritournelle en était un peu vexée, puisqu'elle était du genre très sincère, trop sincère parfois. Ce n'était pas voulu, mais elle était incapable de mentir, ne serai-ce un peu, et n'était pas non plus capable de feindre un sentiment. En terme d’innocence, il aurait été compliqué de faire mieux. Elle ne répondit pas, presque envoutée par la sirène. au contraire de ce que cette dernière sous entendait, son arrivée avait chassé une vielle ennemie de l'elfe : la solitude, cette dernière était donc ravie de la visite qu'on lui accordait. S'annonçant perdue mais peu inquiète, la visiteuse portait un intérêt particulier à la couronne de fleurs de Ritournelle, lui demandant de lui prêter un peu de son temps pour lui apprendre. L'elfe, heureuse d'avoir de la compagnie, était encore plus enthousiaste à l'idée d'apprendre à la nouvelle venue l'art de rendre les plantes dociles. Même si, elle le savait, ce n'était pas à la portée de tous de réaliser de telles choses. Finalement, on lui demanda son nom, et la sirène se tut. Ritournelle avait attendu sagement qu'elle ait terminé, comme on le lui avait appris. Il était impoli de couper la parole, elle le savait bien. Et la politesse, était sacrée. Elle respectait toujours ce principe, et à travers ce principe, elle respectait les autres. C'était aussi un excellent moyen de commencer une conversation. Sans cette dernière, l'elfe serait une parfaite asociale, et pas par choix.

Je m'appelle Ritournelle, mademoiselle. Mais la plupart des gens de ce monde me connaissent sous le nom d'Ortie.

Elle commença à doucement se balancer, s'amusant à frôler les brins d'herbe, et posa son regard sur la robe de la nouvelle venue, elle la trouvait simple mais jolie, comme sa propriétaire. Décidément, rien ne dénotait chez celle ci.

En ce qui concerne votre présence, je suis réellement heureuse de voir arriver un peu de compagnie. Non pas que les créatures sauvages soient ennuyeuses, mais elles ont assez peu de conversation.

Ritournelle était assez craintive pour son livre, mais il fallait qu'elle l'avoue, elle s'ennuyait beaucoup depuis que Jun l'avait laissée seule, dans les ruines de l'université. L'idée de se faire une nouvelle amie était donc loin d'être exclue, elle l'espérait même. Hélas, elle était bien trop timide pour aller dans une taverne, ou aux fêtes de ses lointains cousins, les Alfars pour rencontrer de nouvelles personnes. La nouvelle "candidate" était des plus intéressantes, puisque Ritournelle adorait enseigner, même les choses les plus simples comme les couronnes de fleurs, pourvu qu'on le lui demande.

Je vous imaginerai bien avec une fine couronne d'edelweiss, Myosotis, Nigelle et jasmin. Toute blanche, comme cette jolie robe.

Elle arrêta de se balancer et se leva doucement, puis elle lui adressa un sourire.

Venez donc vous mettre à l'ombre avant que le soleil ne vous brûle la peau, que je vous expliques, puisque j'ai le temps de le faire, étant en vacances.

Ritournelle s'assit dans l'herbe, à genoux et posa ses mains sur le sol, usant de sa magie pour faire pousser diverses fleurs blanches, Des petites clochettes, de grandes pleines de pétales, d'autres moins prétentieuse mais assez rigolotes.

Désolée d'utiliser des fleurs issues de la magie mais ici il est difficile de prélever des végétaux sans provoquer une réaction disproportionnée de la forêt. Essayez de couper une jolie fleur, et un saule vous étranglera... Et puis celles ci sont bien plus faciles à travailler.

Elle rit. C'était exagéré mais pas non plus faux. Il était assez dangereux de couper les plantes ici, et puis même, elle n'aimait pas qu'on abîme cette jolie forêt. Il aurait été insensé à la fois de protéger ce lieu, et d'un autre côté le détrousser de ses plus beaux trésors.
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Mer 01 Mai 2013, 18:27

Illusion de la bonté et de la grâce divine, en parfaite comédienne qu'elle était, Vanille n'abandonnerait pas son rôle tout de suite pour garder encore quelques instants l'apparence de la vertu et de l'innocence. Dans cette charmante comédie qui aurait certainement plus des allures de drame pour l'Elfe, la sirène souhaitait réaliser l'une de ses meilleures performances et effleurer une certaine perfection. Elle avait toujours eu un goût prononcé pour le théâtre, et en cette belle journée, elle chercherait les moments propices à chaque révélation. Plus que de vouloir martyriser la petite Ritournelle, Vanille voulait la briser, faire voler en éclats ses belles convictions et tout ce en quoi elle croyait. Après tout, elle aurait très bien pu ne pas annoncer son arrivée, épier de derrière un arbre sa proie et venir l'égorger sans qu'elle ne s’aperçoive de rien. Un acte gratuit et barbare, sans raison ni justification, un crime parfait pour le simple plaisir si succulent d'enlever la vie. Oui, Vanille procédait bien souvent ainsi. Mais de temps à autre, lorsqu'elle avait suffisamment de temps devant elle pour en profiter, elle s'adonnait à des petits jeux d'autant plus dangereux et malsains. Il était tellement plus amusant de berner et de tromper, de se jouer d'une pauvre créature qui n'avait rien demandé, de lui faire miroiter un désir comme un brin d'amour ou une amitié naissante, se faire apprécier un tant soit peu, pour ensuite tout briser. Et il était encore plus délicieux de savoir ce que pensait sa proie. Elle était jalouse. Parfait. Vanille laissa un petit sourire flotter sur ses lèvres pâles.

« Ritournelle. Très jolie, mais je t’appellerai moi aussi Ortie, simplement parce que tu vas m'apprendre à dompter les fleurs, et j'aime le lien entre les deux. Quant à moi, je me nomme Maryline. Lily pour les intimes.»

Et elle rit. Le flot de ses paroles était naturel et sincère, malgré les mensonges sur son identité. Bien qu'elle ne considère pas que ce soit un drame que de changer de nom, puisque après tout, qui pouvait jurer qu'elle s'appelait bien Vanille ? Elle avait vécu tellement longtemps, tellement de vie, sous différent nom selon son bon plaisir. Ce n'était pas grand chose en soit, d'autant plus qu'elle affectionnait tout particulièrement le prénom Maryline et que ce n'était guère la première fois qu'elle l'utilisait. Vanille finit par ouvrir les bras, pour laisser le petit lapin bondir sur ses jambes avant de retourner batifoler dans les hautes herbes. Elle se releva en quelques mouvements pour se rapprocher de Ritournelle, s’asseoir à genoux juste devant elle, protégée des rayons agressifs de l'astre solaire par l'ombre des grands arbres.

« Je suis aussi heureuse d'être tombée sur toi. Il devient tellement rare de croiser des gens aimables. C'est peut-être pour ça que j'ai longtemps préféré la compagnie des animaux. Eux sont sincères, et ils viennent vers moi car ils savent, ils me connaissent sans même m'avoir déjà rencontré. Certes, je suis d'accord, ils n'ont malheureusement guère de conversation. C'est dommage, j'aimerai les comprendre, comme certains de ce monde qui parviennent à parler le langage de n'importe quel animal. A défaut, ce sont les arbres qui me parlent. Et ils sont bavards.»

Elle pencha doucement la tête sur le côté, quelques longues boucles rousses coulant le long de ses épaules blanches. Elle contempla de ces grands yeux verts curieux les fleurs blanches qui poussaient devant elle, sous la volonté de l'Elfe. Elle sourit en relevant le regard vers Ritournelle. « Elles sont magnifiques. Et je suis bien d'accord, mieux vaut procéder ainsi, je ne tiens pas à fâcher la forêt, surtout que je m'entends bien avec elle.» Elle ferma les yeux durant trois ou quatre secondes au rythme de la mélodie de la nature. « La forêt est contente que nous agissons ainsi, elle aime notre comportement.» Elle rouvrit les yeux. « Et de toute manière, je suis pour la protection des lieux sauvages, il vaut mieux ne pas abuser de leur fruits pour nos petits plaisirs.» Elle passa délicatement ses longs doigts sur les pétales.

« Et très bon choix. J'aime le blanc. Et ces fleurs seront parfaites pour moi. Et elles sentent si bon. Cela change de la ville, je n'aime pas y vivre et je n'y reste pas longtemps. » Elle fit une courte pause. «Alors, comment faire ?» Elle demeurait souriante et adorable, mais ses pensées voletaient vers d'autres cieux. A quel livre cette Ritournelle pouvait bien songer ? Elle semblait craindre qu'on le trouve. C'était une bonne chose, une agréable nouvelle, car elle avait trouvé le moyen de lancer les hostilités. Mais pour l'heure, c'était le jeu et les blagues doucereuses. Bientôt, elle montrerait un semblant de vérité cruelle. Et Vanille pourrait alors commencer à réellement s'amuser.
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Ven 03 Mai 2013, 00:33

Face au visage innnoscent de Vanille, Ritournelle se sentait bien, si bien. Sa gentillesse était sans limite, et en plus elle aimait la nature. Ondine ou ange, là était la question.

"Si c'est un ange, elle n'a pas d'ailes, si elle est ondine, elle est bien trop gentille... C'est étrange. Peut être est elle droguée, qu'elle plane à des lieux de là, loin de la réalité de ce monde. Je sais que j'ai une bonne humeur communicative, mais il est impossible que mon seul effet l'ait rendue ainsi. Au moins, elle est inoffensive..."

Alors, mademoiselle. Il faut tout simplement écouter son coeur, pour faire de telles choses. Il faut que ça plaise, avant tout.
Elle saisit entre ses doigts la base de la tige d'une nigelle, dont elle arracha quelques feuilles, puis, elle saisit une autre fleur, l'enroula autour, en entrelaça les feuilles. D'abbord, il faut une base solide, en tressant les fleurs. à la taille de votre tour de tête. Pour que ce soit fin, il faut prendre les tiges les plus grandes. Dit elle en lui tendant un début d'ouvrage, souriante. Elle se laissa tomber en arrière, se retenant avec ses coudes pour finir en position à demie allongée, et se concentra sur la faible brise. Elle avait chaud, très chaud. Et avait hâte le soleil décline. Elle avait fini par oublier son livre spécial et essayait de se souvenir des plantes qu'elleavait découvert le matin même en lisant.

Vous me rappelez beaucoup une amie ondine, à la quelle j'avais appris à marcher. A chaque fois que je rencontre quelqu'un, il me demande de lui apprendre quelque chose. Parfois, j'ai vraiment l'impression d'être une vielle...

Elle déplia ses jambes et se tourna, flanc contre terre pour observer la rouquine dompter les fleurs. Elle aimait beaucoup voir ses apprentis réussir ce qu'ils entreprenaient, elle espérait même que Maryline y arriverait.

J'aimerai beaucoup aussi qu'en retour, les personne que je croise m'apprennent quelque chose. Même si ces choses paraissent évident. J'ai vécu seule trop longtemps, voyez vous. Et je vis un peu comme une ermite, alors si vous avez quoi que ce soit à m'enseigner, je suis toute ouïe.

Heureuse, peut être même trop. Ritournelle se faisait mener par le bout du nez par l'ondine, voulant croire aveuglement à sa bienfaisance. Qu'avait elle donc à lui apprendre ? Voulait elle de son amitié ? La chute s'annonçait douloureuse, et
sans filet. Ritournelle n'avait jamais été préparée à ce qui l'attendait...

Quand la première rangée sera finie, il faudra
ensuite rajouter les fleurs qui vous plaisent, dans l'ordre que vous
souhaitez en glissant les tiges sans feuilles dans la structure, et en
les nouant. Si vous voulez, je pourrai même me servir une dernière fois
de mes pouvoirs pour qu'elle fane moins vite, Maryline !

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Ven 03 Mai 2013, 01:45

Vanille cueillait de ses longs doigts avec une infinie délicatesse les petites fleurs fragiles pour les ajouter au début de la couronne ouvragée que lui avait commencé Ritournelle. Quelques secondes s'écoulèrent, pendant lesquelles la jeune femme se contentait de murmurer du bout des lèvres une petite mélodie qui résonnait en parfaite harmonie avec le décors et les bons sentiments qui semblaient flotter dans les airs. Elle ne se pressait pas pour réaliser son œuvre, calme et tranquille, le moindre de ces gestes était calculé et précis, et le bijou florale prenait forme. « Comme ça ?» demanda-t-elle à l'Elfe avec un sourire, attendant une réponse avant de continuer pour ne pas faire d'erreur. « Réellement ? » ajouta-t-elle quand elle lui parla d'une amie sirène. « Ce n'est guère étonnant, autrefois, j'étais une sirène. Il y a fort longtemps, mais je me rappelle de cette époque comme si c'était hier. Et je crois avoir gardé quelques caractéristiques de la race de ma naissance.» Le sourire qui teintait ses traits était désolé, emprunt d'une certaine nostalgie. « Les cheveux, surtout, je ne passe guère inaperçu avec une tignasse pareille.» Et elle rit doucement, mais cela ressemblait plus à un soupire. « Mais je suis morte. Navrée d'être crue, mais ce n'est que la vérité. J'ai été tué pour des raisons que j'ignore encore aujourd'hui, quand bien même mon décès remonte à quelques siècles, je ne sais toujours pas qui m'a planté ce couteau dans le dos et pourquoi.» Elle releva lentement ses grands yeux verts pour les poser sur sa compagne d'infortune qui ne pouvait pas encore se douter de ce que cette créature délicieusement fourbe préparait. « J'ai été récompensé cependant pour mes bons et loyaux services, ceux que j'ai accomplis à mon époque. J'étais infirmière durant les temps de guerre, j'ai passé la plupart de ma vie de mortelle sur les champs de bataille à soigner les blessés. Et on m'a tué dans une ruelle sombre alors que je rentrais chez moi après des mois et des mois sans avoir vu ma famille.» Elle secoua la tête. « Mais je suis heureuse, maintenant. Je suis heureuse d'être Ange. Même si les ailes sont assez encombrantes, je dois bien l'avouer.» Comme gênée, une petite moue aux lèvres, elle passa une main dans sa chevelure flamboyante, semblant réfléchir quelques instants. « Tiens. » Elle posa la couronne devant Ritournelle puis se releva d'un bond pour s'éloigner de quelques pas et grimper sur un tronc d'arbre coupé, gagnant ainsi quelques centimètres.

Et elle déploya ses immenses ailes blanches, rayonnantes et éblouissantes, d'une blancheur immaculée et d'une aura sans pareille. Vanille aimait ce don, celui qui lui permettait de prendre l'apparence de la race qu'elle souhaitait. Il lui était très pratique, et elle aimait en user et en abuser tant elle s'amusait avec lui. C'était encore plus facile de berner autrui. Après tout, il était courant chez les Anges de dissimuler leur ailes grâce à des pouvoirs pour se déplacer plus facilement. Elle n'en paraîtrait pas suspecte. Et d'un petit bond, ravie, Vanille redescendit pour s'approcher à nouveau de l'Elfe dans une démarche dansante. « Je suis sûre que mon père serait fière de moi. C'est du moins l'illusion dans laquelle j'aime me bercer.» Et elle s'allongea sur le ventre, en face de Ritournelle, continuant à faire sa couronne de fleurs. Quelle menteuse hors pair. C'était d'une cruauté subtile, d'autant plus qu'il y avait une part de vrai. Un petit médaillon en or, glissa lentement du tissu blanc de sa robe pour tomber dans l'herbe quoique toujours retenue au cou de la demoiselle par la chaîne, il était clairement lisible un mot sur l'ovale du pendentif. Maryline. Comment douter d'elle ?

Un sourire victorieux aux lèvres, Vanille piqua la dernière fleur qui vint sublimer sa couronne à présent terminée. « C'est bien comme ça?» Elle la posa sur sa tête. En tout cas, elle était ravie du résultat. « J'aimerai bien qu'elle ne se fane pas, je trouve ça si jolie.» Le blanc lui allait à ravir, mais ce n'était guère de la pureté que son âme souillé réclamait. Il était temps de passer lentement aux choses sérieuses. « Et tu sais Ortie … Je pense que je peux bien essayer de t'enseigner quelque chose. J'y songeais, ces derniers instants. J'ai envie de me rendre utile, moi aussi, t'apprendre quelque chose que tu ne connaîtrais pas. Car après tout, je te suis redevable ! Et ma mère m'a toujours dis : Maryline, tâche de rendre à hauteur de tes moyens ce qu'on te donne. Je ne veux pas qu'elle ait honte de moi. Alors je vais t'aider. Tu le mérites.» Elle se remit sur ces pieds avec grâce, tendant une main à la jolie Elfe pour l'aider à se relever. « J'ai ma petite idée.» L’enthousiasme se lisait dans son regard, comme si elle était heureuse de pouvoir être le professeur durant quelques instants.

« Par contre … je suis une Ange, tu sais, je ne suis pas bien douée de mes mains. Enfin, je le suis assez pour manier un scalpel et recoudre les blessures, mais je doute pouvoir t'enseigner quoique ce soit de manuel. Alors laisses-moi faire quelque chose d'autre pour toi. Quelque chose qui touche à l'âme.» Elle sourit. « La leçon sera peut-être un peu longue, mais j'irais jusqu'au bout, si tu es prête à faire de même. Et pour commencer, j'aurais une question à te poser. Ortie, que penses-tu de moi ? Réellement et sincèrement ? S'il te plaît, ne me mens pas, même pour m'épargner, c'est très important.» Elle fit une petite pause. « Et ensuite, j'en ferais de même.» Et il y aurait des surprises.

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Lun 06 Mai 2013, 00:40

L'amitié.

C'est tout ce que ritournelle attendait de celle qu'elle appelait Maryline, ancienne ondine et ange selon ses dires. Qu'elle soit une ange la rassurait, elle préférait ces gentilles créatures aux ondines, bien trop capricieuses et lunatiques. Elle n'était pas raciste, au contraire, mais elle avait tendance à préférer les créatures bénéfiques telles les fées, les anges, mais pas les elfes. Étrangement, elle ne les aimait pas tellement, puisqu'elle avait été rejetée pendant des années. D'un côté parce qu'elle jouait seule, et se passionnait pour les grands livres, ce qui attirait les moqueries, ensuite parce qu'elle refusait d'apprendre le maniement des armes, et enfin, parce qu'elle ne souhaitait pas chasser les mauvaises âmes qui se dirigeaient vers Earudien. Finalement, c'est dans la forêt qu'elle avait trouvé refuge, s'accompagnant des végétaux dont elle comprenait désormais le langage. Elle était devenue pacifique, et jamais ne s'était battue.

Finalement, la supposée ange lui proposa un enseignement, et lui demanda une chose étrange : lui dire ce qu'elle pensait réellement d'elle. La réponse qu'elle attendait, était la vérité. L'elfe était incapable de mentir, elle ne l'aurait jamais fait. Avec le temps, elle avait appris à être responsable, et assumer ses actes, ses pensées. Le souci était le langage... Ritournelle était une elfe, après tout, et parlait donc l'elfe. Elle avait déjà beaucoup progressé, mais lui demander une chose si précise relevait du complexe pour la jeune femme. Elle la regarda de la tête aux pieds, et lui dit le fond de sa pensée, le plus honnêtement possible.

Eh bien, si cela vise à m'enseigner, je veux bien. Déjà, je vous trouve très jolie, et gentille. Adorable, serait le mot je crois. J'aime beaucoup le fait que vous vous souciez de la nature, et je suis aussi... Envieuse. J'aimerai être aussi bienfaisante que vous, et aussi jolie. Vous portez si bien ces petites fleurs.

Elle plia les jambes et les entoura de ses bras, pour venir poser le menton sur ses genoux. Elle la regardait de nouveau, essayant de ne rien oublier dans ses précisions. C'était compliqué de dire ce qu'elle pensait des gens, surtout qu'elle ne la connaisait pas bien.

Je pense aussi que vous êtes très joyeuse, à tant rire, peut être même un peu trop. Je n'arrive plus à tant le faire, depuis que des guerres éclatent, je n'en ai pas le coeur. Mais heureusement que des gens comme vous existent, merci de m'apporter de la joie. J'en avais besoin.

Tout était vrai, pas la moindre trace de mensonge là dedans. Ritournelle se sentait soudain étrange, comme si ses pensées ne lui appartenaient plus vraiment. Elle ne redoutait pas le jugement de Maryline, contrairement à cette dernière, l'elfe se fichait éperdument de ce qu'on pensait d'elle. Ca avait toujours été. Elle estimait que si les gens l'aimaient bien, ils reviendraient la voir, et si ils ne l'appréciaient pas, ils iraient ailleurs. Les paroles pouvaient être des mensonges, et elle avait une estime d'elle très juste. Le temps passé lui avait appris à ne pas compter sur la perception des autres pour se construire. On avait déjà dit du mal d'elle, quand elle était plus jeune. Au début elle eut du mal à s'en remettre, puis elle s'en moquait. Elle ne voulait pas être aimée de tout le monde, surtout pas des esprits simples et moqueurs. Le monde était vaste, il y avait des gens partout. Bons, où mauvais.

Voilà, ce que je pense de vous, à l'heure qu'il est.


Mais les anciennes moqueries avaient été gentillettes, faciles à oublier, ne l'avaient pas fait douter un instant, au point passer totalement outre. Elle n'était pas préparée à la grande méchaceté...

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Lun 26 Aoû 2013, 23:08


Un petit sourire timide étira lentement les lèvres d'un rose acidulé de la jeune demoiselle immaculée. Comme gênée, elle repoussa en quelques gestes vifs deux ou trois longues boucles cuivrées de son visage d'ange avant de murmurer tout bas : « Merci. C'est très gentil.» Elle fit doucement quelques pas sur le côté, joignant ses mains derrière son dos. « Tu dois très certainement te demander à quoi rime tout cela. Pourquoi diable aurais-je besoin d'entendre ces quelques paroles pour t'enseigner quoi que ce soit ? Il est vrai que cela peut paraître surprenant, mais j'avais besoin d'être en possession de certains éléments avant de pouvoir débuter la leçon. À présent, nous allons commencer. J'espère que tu aies prête !» Elle rit. Mais très vite, elle tâcha de reprendre son sérieux pour ajouter avec une infinie douceur tandis qu'elle souriait à Ortie. « Tu m'as ouvert ton cœur, et je sais de source sûre que tu étais sincère.» La Sirène avait délicatement effleurer l'esprit de Ritournelle afin de capter quelques pensées et vérifier ses théories, ainsi que la véracité des dires de l'Elfe bien qu'elle était déjà persuadée qu'elle n'était pas du genre à mentir. « Seulement ma chère amie, les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être. Beaucoup se laisse tromper par les apparences. Rares sont ceux qui ont l'intelligence de voir ce qui se cache derrière les masques.» Et toujours aussi avenante, elle se rapprocha de Ritournelle. Commençait-elle à comprendre ce qui se tramait dans l'ombre ? Arrivait-elle à percevoir l'immensité des erreurs qu'elle avait commise ?

Du bout de ses longs doigts fins, Vanille saisit le menton de Ritournelle pour relever son visage tandis que de l'autre main, elle rejeta derrière elle quelques mèches couleur cendre. « Ma belle enfant, tu es bien trop naïve et insouciante. Légèrement illogique, aussi. Quant à moi, tu constateras très vite que le masque que je porte est très certainement le plus vil de tous. Comme beaucoup, tu t'es laissé berné par ce que tu voyais et ce que tu entendais sans jamais réellement te poser de questions. Ou tout du moins, ce n'était guère les bonnes.» Un drôle de bruit résonna. Vanille avait fait sortir l'une de ces griffes. Son index n'était plus pourvue d'un ongle parfaitement manucuré mais d'une longue griffe en métal pointue qui longeait la joue de l'Elfe. Le sourire qui ornait ses lèvres n'était plus tout à fait chaleureux. Il avait un petit côté carnassier.Vanille se recula brutalement, laissant une vilaine coupure près de l’œil de sa proie au passage. « Je t'ai beaucoup menti. Je dirais même plus, je n'ai quasiment fait que ça durant notre bref échange. Malgré tout certaines brides de vérité demeurent. Peut-être vais-je te filer des insomnies durant lesquels tu t'évertueras à démêler le faux du vrai. Mais sache que tu ne peux plus être sûr de rien. Mon nom, mon histoire, mon apparence … Tout cela n'est qu'une mise en scène ma jolie. Je l'ai pensé spécialement pour toi. Sois en honorer. » Une pointe d'ironie transparaissait clairement dans le choix de ces mots.

« Ton esprit est bourré de stéréotype. C'est assez pathétique. » Mais pour peu qu'on soit un tantinet observateur, cela aidait grandement à la manipulation. « Tu es pathétique.» se corrigea-t-elle doucement. « Comment peut-on pleurer les guerres et les misères de ce monde et ouvrir sa porte comme son cœur à la première fille en blanc qui passe dans les parages ? Ne me répond surtout pas que c'est une question de sens de l'hospitalité. Si tu craignais réellement ton univers, tu serais plus méfiante, moins naïve aussi. Tu n'essayes pas non plus de rendre les choses plus roses par tes actions. Je te trouve même étonnement passive. Tu prétends être une malheureuse elfe qui n'arrive plus à rire tant ce qui l'entoure est monstrueux. Quelle empathie ! Mais soit. Si tout est tellement noir et que seuls les menteurs t'apportent de la joie, je peux t'indiquer la falaise pour t'envoyer valser. » Elle soupira. « Et en plus, tu te mens à toi même tout en croyant que tu a une vision juste de ta petite personne. Tu es comme tout le monde, ma pauvre. Tu redoutes le jugement d'autrui. Le regard des autres t'importent au fond. Certes, peut-être que tu ne veux pas être amie avec tous le monde, mais tu espère tout de même que l'on t'accepte. Tu veux un entourage de choix. Si personne ne t'acceptait, que tous te rejetait, je doute sincèrement que tu t'en fiches. Personne n'est fait pour la solitude. Même les pires ermites ont besoin d'un minimum de contact positif. Et tu n'es certainement pas une exception.»

Vanille prit les mains de Ritournelle dans les siennes. « Au final, tu es une banale petite créature trop candide et irréfléchie. Il faut que cela change.» Et alors qu'elle prononçait ceci, son souffle caressait les doigts de l'elfe. Le Souffle Ardent, celui qui brûlait. Vanille sourit, lâchant la jeune fille. « Méfie toi des apparences. Tout le monde ment. Voici les deux principes de base de l'humanité. J'espère que ta leçon te plait, elle est loin d'être terminée.» Elle rit.« Des questions ?»

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Ven 30 Aoû 2013, 01:27

L'elfe avait finalement répondu avec son coeur, avec sa gentillesse inépuisable, et quasi sans faille. Personne jamais n'aurait pu changer le fond de cette demoiselle dont l’existence était, à l'évidence, dû au chagrin d'un ange.

Des êtres étaient crées incapable d'aimer, incapables d'amabilité. On les appelait démons. Elle, au contraire, avait prouvé tout au long du siècle passé qu'elle était incapable de haine, de rancune, et de toute forme de pensées qu'on rattachait au négatif. Même l'envie qu'elle éprouvait, parfois, n'était pas malsaine. C'était de l’admiration, pas une réelle convoitise.  Plus la femme parlait, plus elle semblait changer. Comme si soudainement, une autre personne s'était tenue face à elle. Et  la demoiselle la jugeait à son tour, de manière plus ou moins vraie. Allait elle réussir à briser la bonté de cette créature si frêle en apparence ? C'était assez compliqué. En tout cas, elle fournissait de nombreux efforts.

Étrangement, ce n'était pas de la tristesse, ni de la haine qui envahissaient le coeur de l'elfe. Ces paroles, pourtant cinglantes de vérité au moins à moitié, ne parvinrent pas au début à ébranler l'elfe. Elle se savait imparfaite, mais n'était pas exactement ce que Maryline dictait.  Elle n'était ni vraiment niaise, ni soucieuse des pensées de cette nouvelle rencontre. Elle appréciait la compagnie, c'était vrai, soufrai de la solitude, parfois, mais se moquais éperdument de ce que les autres pensaient d'elle. Elle était surtout, loin d'être incohérente.
Elle avait connu des gens, des sorciers, des ondines, quelques orines, et fréquenté quelques réprouvés, et des humains. et la seule chose qui préoccupaient l'elfe, était la part de bonté qui résidait, parfois cachée, au fond du cœur de ces personnes.

Pour preuve, elle avait réussi à faire de Jun son ami, alors que c'était lui, qui avait ordonné qu'on détruise la cité de son peuple.  Peu importait que ces personnes soient bonnes, ou mauvaises. A chacune, elle avait ouvert sa porte, et son coeur, comme le disait si bien Maryline, et jamais, n'avait regretté de l'avoir fait. L'elfe demeurait forte, pour l'instant. Elle n'ignorais pas ce qui se cachait parfois derrière un visage d'ange, elle espérais simplement, que comme derrière n'importe quel visage se cachait une âme remplie de bonté. Et même si s'eut été un démon approchant, elle l'aurait aussi bien accueilli si il avait manifesté autant de gentillesse que cette étrange femme. Sur ce point là, elle avait donc faux.

Naîve, elle ne l'était pas, illogique non plus.  mais il était vrai que l’insouciance berçait sa vie. Elle ne se souciait pas des intentions des gens, ni de leur moyens. Elle donnait sans compter, sans jamais rien exiger en retour. Elle donnait de l'affection à quiconque en souhaitait, des remèdes à quiconque était blessé, fut il sorcier, fée ou même vampire. Là était sa faille, elle était trop gentille, et avec tout le monde. Alors que la demoiselle s'approchait d'elle, et la blessa, l'elfe ne fit rien. Elle se contenta d'écouter, droite et digne, le petit numéro si bien ficelé de cette créature. L'elfe ne chercha pas à savoir ce qu'elle était, et s'en moquait complétement. La quête de la vérité absolue ne la passionnait pas. Elle aimait apprendre bien sûr, mais les sciences humaines étaient une science inexacte, sur la quelle elle avait décidé de ne pas se pencher, préférant l'apprentissage des langues, des potions, des enchantements et de l'herboristerie.  Même l'histoire du monde ne la passionnait pas, puisqu'il s'agissait simplement de récits racontés parfois d'une manière très subjective. Il ne s'agissait que de légendes, qui oubliaient tant de détails pour affabuler le reste, des histoires, juste bonnes pour endormir les enfants. Regardant Maryline, qui à présent, tombais complêtement dans le faux, elle pensait à ce qu'elle pourait bien dire, une fois qu'elle aurait fini son cinéma. Elle réfléchit cependant en elfe, et verrai plus tard la traduction. Elle était loin d'être à l'aise avec ce language, qu'elle comprenait si mal.

En l'observant, Ritournelle dut admettre que cette femme représentait beaucoup de choses négatives, qu'elle n'appréciait pas.  Elle mentais, elle se permettais de la juger en croyant tout savoir sur elle, qu'elle connaissait à peine, sans avoir pris le temps de l'apprivoiser. Et elle semblait détester l'elfe.

Alors qu'elle s’essuyait la joue, couverte de sang et picotant, elle se mit à sourire. Elle avait si faux... L'elfe ne craignais pas la guerre, elle ne l'aimait simplement pas. La guerre était juste un affreux contexte, capable de faire détester à tant de monde des inconnus, avec les quels, dans d'autres circonstances, une amitié aurait été possible. La mort ravageait les cœurs, et tant de vies se perdaient, que la cause de la guerre soit juste, ou non.

Elle aborda ensuite la solitude de l'elfe. Il était fort vrai que la solitude l'avait affecté, longtemps, jusqu'à même récemment. Heureusement, depuis que l'elfe apprenait à parler le langage commun, quelques liens timides s'étaient tissée, et elle avait bon espoir que d'autres viendraient, que certains même, puissent devenir de solides amitiés.

Elle la traîta de candide, de créature patéthique, et lui dit que celà devait changer.  Mais qui était elle donc, pour décider ? Croyait elle qu'il suffisait simplement qu'elle claque des doigts pour changer Ritournelle ? Quelle étrange fille. Qu'espérait elle lui apprendre.

Pourquoi donc faire de ton cas, une généralité ?
dit l'elfe en se relevant, et en lissant les plis de sa robe. Fort heureusement pour ces terres, toutes les âmes de ce monde ne sont pas aussi méchantes que toi. Elle se baissa pour cueillir quelques fleurs qu'elle avait fait pousser, et se remit à l'ouvrage sur la couronne de la demoiselle. Il y aurait eu de quoi en perturber quelques uns. Et puis, tu ne me connais pas assez, pour avoir brossé un tel portrait. Tu vois, je ne suis pas la seule à me tromper.  la différence, c'est que moi, je t'ai dis comment je te trouvais, et toi, tu m'as jugé de manière puérile, en pensant avoir raison. Elle continuais à entortiller les fleurs sur un début de couronne, en lançant de temps à autre un regard à l'ondine.  Elle ne souhaitait pas la blesser, ni la faire souffrir, elle souhaitait simplement lui faire remarquer quelle bêtise elle avait fait. Agir ainsi n'est pas une preuve d'intelligence, ni de sagesse. Je me moque de ce que toi tu peux penser, je ne t'obligerai jamais à m'apprécier, tout comme jamais tu ne pourras me forcer à changer. On aurait dit un enfant face à un plat, impoli, qui disait que le plat était mauvais, alors que seul lui ne le trouvait pas à son goût. Je suis ainsi, et bien des personnes apprécient mon fond inconscient et bienveillant. Elle fit une pause, et lui tendit la couronne qu'elle avait enfin fini.

J’accueille toujours de la même manière n'importe qui se présentant à moi, je n'ai que faire de leur apparence, de leur race... Même si j'avoue faire exception pour les anges, les vrais anges, qui eux ont déjà prouvé leur bonté. pour les autres, j'ai simplement la foi, Je crois en eux, je les crois tous capables de bonté. Seulement, il y à comme toi ceux qui ont fait le choix de la méchanceté. Il est tellement plus simple, pour certains d'être méchants... Il faut une certaine force pour pardonner, et pour aimer. Toi, c'est pire encore. Je vois bien que tu n'est pas méchante par facilité, tu l'est pas plaisir, je le vois au fond de ton coeur. Je vois tout le mal que tu te donnes pour essayer de me briser. Il est vain... Tu as été trop pressée, vois tu.
l'elfe se rassit sur l'herbe fraîche, à l'ombre, et la regarda dans les yeux, elle ne souriait plus, elle n'en avait pas envie. L'elfe espérais simplement faire comprendre à l'ondine à quel point elle avait eu tort. Pour m'atteindre vraiment, il aurait fallu que nous soyons amies, il aurait fallu gagner ma confiance. J'ai beau ouvrir mon cœur à tous, et être agréable avec chacun, il n'en va pas de même pour ma confiance. Je tend la main à tous, libre à eux de la prendre, où non. Libre à eux de changer, jamais je ne forcerai qui que ce soit, je n'ai pas envie. Ma confiance en revanche est la seule chose que je ne donne jamais, je ne l'accorde qu'à ceux qui m'ont prouvé leur amitié, qui ont su me prouver que je comptais, et qui l'ont mérité.
Pauvre Maryline... Peut être que ceux qui ont ma confiance sont peu nombreux, mais peu importe, ils sont là. Je préfère peu de compagnie agréable, à une popularité qui elle, n'aurai rien à m'apporter.


Si tu ne trouves pas ma compagnie assez bien pour toi, alors passes ton chemin, comme tant d'autres l'ont fait bien avant toi. Et si un jour alors, tu penses qu'une elfe candide et insouciante ferait une bonne amie, il te suffira de me tendre la main.
L'elfe se releva, pour se diriger vers sa balançoire, et s'installa dessus, visiblement aussi radieuse que lorsque Maryline était arrivée. Saches que si tu souhaites atteindre quelqu'un, il ne faut pas lui montrer ce qu'il a à y gagner, mais ce qu'il  a à y perdre.  Et pour savoir ce à quoi cette personne tient, ce qu'elle souhaite ne jamais perdre, alors il faut bien la connaître. Quitte à faire le mal, la prochaine fois, tâches de bien le faire.

Etrange pour une elfe aussi bienveillante d'expliquer à quelqu'un comment faire le mal ? La trahison faisait mal, c'était certain. Par cette manœuvre, elle espérait simplement que Maryline se fasses un ami même en ayant de mauvaises intentions au départ, et qu'au moment où elle penserai à la trahison, elle réalise qu'elle pourrait perdre la confiance et l'amitié de quelqu'un. Peut être alors, Maryline changerai. C'était assez risqué comme procédé, mais Ritournelle espérais que Maryline puisse découvrir le bonheur d'une amitié, un jour, si elle le désirait.
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Ven 06 Sep 2013, 20:02


Vanille, presque incrédule, contempla de ses grands yeux d'émeraude la petite elfe qui s'était lancée dans un magnifique monologue à faire pleurer les pierres. Mais la Sirène était loin d'être touchée par ses belles paroles qu'elle trouvait des plus pitoyables, voir mêmes enfantines. Bien au contraire. Elle avait plutôt l'impression de s'adresser à une demoiselle quelque peu demeurée. D’ordinaire, elle aurait coupé court à ses simagrées. Mais une vilaine curiosité morbide animée par de bien vils sentiments l'avait poussé à se taire pour que Ritournelle continue à dégringoler sur l'échelle de son estime où elle était déjà fort peu bien placée.  Dans un soupire, la jeune femme dit sur un ton lasse, comme désespérée de devoir expliquer quelque chose de pourtant évident : « Par tous les Aetheri mais que tu es sotte ! Bien pire que cela, tu t'accroches à ta bêtise et t'acharnes à creuser plus profondément dans les tréfonds absurdes de ton idiotie aberrante. Tu es allée bien plus bas que ce que je pensais. Je te pensais tout de même un tantinet moins stupide.» Pourtant, un charmant sourire ornait ses lèvres. Elle saisit du bout des doigts la petite couronne de fleurs, tout en hochant la tête en signe de remerciement. Il n'était après tout pas impossible d'être une créature des enfers d'une politesse exquise. « Tu fais l'erreur habituelle. Tu crois que parce que je n'ai pas bourré mes paroles de 'je pense' ou 'je crois', de 'c'est ainsi que je vous vois' et tout ce genre de blabla, je suis certaine de moi et je crois avoir raison. Qu'il est facile de songer ainsi ! Malheureusement, c'est tout à fait faux. Tout comme toi, ma chère, je juge ce que je vois. Je ne vais simplement pas par quatre chemins pour exprimer mes pensées. C'est inutile de dire en une vingtaine de mots ce que trois résument. Et mes opinions sont loin d'être tranchées. Malgré tout ce qu'on dit et qu'on pense sur moi, je suis très ouverte d'esprit.» Elle rit. Elle était honnête en cet instant. Bien entendu, il n'était guère utile de préciser que la plupart des choses que l'on pouvait lui prêter étaient tout à fait justes. À ceci près. «J'aime qu'on me surprenne et qu'on me prouve que j'ai tord. Il est fort appréciable qu'un caractère se révèle différent de ce que je pensais. Je ne demande qu'à ce que mes avis évoluent. Pour l'heure, je n'ai guère changé d'avis sur ton humble personne elfique. Mais qui sait de quoi l'avenir est fait ?»

Toujours aussi souriante et tranquille, Vanille passa ses longs doigts pâles dans ses boucles rousses. « Tu fais aussi une autre erreur tout à fait grossière. Tu crois que j'ai cherché à te faire du mal avec mes mots. Tu sembles même persuadée que je voulais te faire du mal. Que je voulais te détruire moralement même.» Elle leva les yeux au ciel. C'était risible. « Petite imbécile. N'ai-je pourtant pas été assez claire ? Ceci est une leçon. Libre à toi d'appliquer par la suite ce que je tâche de t'enseigner, ou même d'y songer. Tu pourras gommer de ton esprit cette rencontre dès mon départ. Cela ne me regarde pas. Et à vrai dire, je n'en ai rien à faire. Mais dans mes instants de bonté miséricordieuses, je vais t'apprendre quelque chose, à toi à qui l'on ne fait jamais rien en retour de tes bons et loyaux services.» Son ton était légèrement moqueur. Mais qu'il était dur, encore une fois, de démêler le faux du vrai dans ce que prononçait les délicieuses lèvres de la flamboyante demoiselle. Et Vanille ne prit pas la peine de souligner l'évidence. Si elle avait vraiment voulu écraser la petite Ortie, ce serait fait depuis longtemps. « Sache que toi, petite innocente jeune fille, ne pourra rien m'apprendre sur l'art de la manipulation et les mille et unes manières de blesser l'âme ou le corps d'autrui. J'affectionne d'ailleurs tout particulièrement la technique que tu m'as décrite avec ton air fière et maligne en croyant être la première à y avoir songé. Tu l'as bien remarqué, je ne l'ai pas utilisé sur toi. Tu n'en vaut vraiment pas la peine.» Les derniers mots semblaient lui avoir échappé. Elle planta ses mires vertes dans le regard de l'elfe. « Navrée. Tu n'es simplement pas mon genre de proie. Une gamine isolée qui n'a presque aucune attache n'est guère amusante à briser. Tu es le genre de fille qu'attaquent les débutants.» Elle haussa les épaules. Dans un sens, n'était-ce pas rassurant d'être considérée comme ennuyeuse par les âmes les plus noires de ce monde ? « Quant à ce que tu penses sur moi ...» Elle rit. « Moi...» Elle insista sur ce mot « Je n'en ai réellement rien à faire. Penses ce que tu veux.» Sous-entendu à peine voilé sur les dires de Ritournelle. Mais il est vrai que le sujet était clos pour Vanille. Les opinions fileraient d'elles-mêmes.

« Ma leçon est loin d'être conventionnelle. Ce n'est pas un apprentissage, mais seulement un voyage à travers le temps et l'espace. Tu en tireras toi-même tes propres conclusions.» Elle tendit la main à Ritournelle. « Pour peu que tu sois assez malade, folle et curieuse pour me suivre.» Elle était toujours aussi souriante. Un refus ne l'offusquerait pas. Que Ritournelle la suive ne la plongerait pas dans une joie immense. La vie suivrait son cours. Quoiqu'il arrive. « Je te propose de voir la vie en face.»
 

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Dim 08 Sep 2013, 19:50


Le coeur serré, l'elfe avait du se rendre à l'évidence face à cette créature qu'elle n’arrivait pas à cerner. Elle ne lui voulait pas que du bien, et même si elle ne comprenais pas le tiers de ce que l'ondine racontait, elle avait décelé une sorte de sautes d'humeurs, comme si la griffe qui lui avait écorché l’œil n'était qu'une infime partie du monstre qui se cachait sous la peau laiteuse et les boucles rousses du brushing quasi parfait de la demoiselle. Elle avait l'air mentalement dérangée, et tenter de la raisonner relevait de l'obstination, ou d'une sorte de folie. Elle ne pouvait rien pour cette femme, rien du tout, si ce n'était l'écouter parler, et lui laisser croire qu'elle valait mieux que l'elfe, mieux qu'une candide demoiselle au coeur sur la main. L'elfe ignorais ce qui était le mieux, elle ne se permettait jamais de juger seule ces choses là.
Maryline remis une couche de ses viles paroles, la traitant de sotte, d'imbécile, elle semblait vouloir lui enseigner quelque chose... Et l'elfe n'appréciait pas du tout la manière dont elle s'y prenait. Pourtant, il y avait tant de manières d'apprendre, et on apprenais pas à manier les armes sans se battre. Elle voullait, d'après ce qu'elle comprenait, lui montrer la vérité.

La vérité... Voilà ce qui effrayais le plus l'elfe, elle risquait si gros à connaître la vérité, notamment sur ses amis. Elle risquais de tant perdre et jusque là, elle avait toujours changé de sujet avant d'aborder la  grande et fâcheuse vérité. C'était si triste... Elle aimait des personnes qu'elle ne connaissait même pas.

Quelque part, Vanille venait de réussir à atteindre l'elfe, elle avait actionné le bon levier.  

L'elfe, au visage avant si lumineux, s'était terni, le coin de ses lèvres n'était plus relevé, et ses yeux se fermaient à moitié. Elle était angoissée, à l'idée qu'un de ses amis soit une mauvaise personne, prête à la trahir pour profiter d'elle. Mais elle en avait si peu... Et ne se sentait pas vraiment prête à en perdre un.  Elle savait aussi qu'elle ne pouvait pas accorder sa confiance à la rouquine, qu'elle pourrait arriver à la manipuler aisément, elle qui était si influençable. Quel que soit l'issue de cette rencontre, il était certain qu'elle finirai par apprendre quelque chose.

La fille lui tendait la main, lui proposant une étrange chose. Elle devait être une créature très puissante, elle qui possédait de si nombreux pouvoirs. L'elfe ignorais qui elle était vraiment, ce qui se cachait derrière "Maryline" La rouquine au visage d'ange.

Avant d'attraper la main de cette dame, elle pensa une dernière chose, en elfe : Au moins, elle s'éloignera de mon livre, elle n'y pensera plus, et il restera en sureté. Elle projeta dans son esprit une image factice d'un livre, caché sous son lit. Celui qui n'était autre que le livre qui l'avait rapproché d'Aria Mishalaak, : La légende du chat de Shershiran.


Où qu'elles soient allées, et quoi qui se soit passé, un corbeau noir les avaient rejoint. Ir Loiwa, Le corbeau capable de se transformer en homme, et aussi l'ami le plus fidèle de l'elfe.

HRp : j'introduis le corbeau pour la suite, puisque tu auras le droit de le tuer si tu le souhaites.
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Dim 22 Sep 2013, 18:17


Le doute, l'appréhension et l'hésitation se lisaient clairement sur les traits fins de Ritournelle, dont les cheveux couleurs cendres encadraient la petite mine désappointée d'une personne contrainte d'accepter l'évidence : elle n'avait guère le choix et devait suivre l'étrange demoiselle aux cheveux roux qui lui tendait la main. Mais on ne pouvait blâmer l'Elfe de ces évidentes réticentes. C'était même une certaine preuve de sagesse et de raison. Car il fallait être totalement fou ou dégénéré pour suivre les yeux fermés la jeune femme, sans se poser de questions ni s'inquiéter de son sort à venir. Qui pouvait savoir quel genre de plan tordu son esprit malsain avait bien pu imaginer ? Les choses n'étaient jamais aussi facile qu'elles semblaient l'être avec cette drôle de femme. Mais en cet instant précis, Vanille semblait étrangement douce et sereine. Un charmant sourire ornait ses lèvres roses et un éclat d'une infinie douceur brillait dans ses prunelles d'un vert intense, conférant à ses traits une déroutante sincérité et des airs inoffensifs. Son sourire redoubla lorsqu'elle vit Ritournelle s'approcher d'elle pour lui confier sa main. Par ce geste, elle signait un contrat dont elle devait s’accommoder jusqu'à la fin. Elle était condamnée à aller jusqu'au bout de la leçon et de subir les tourments de la Sirène. Vanille resserra doucement ses longs doigts blêmes et froids autour de la paume de l'Elfe. « Ne t'attends pas à ce que je suis conciliante et délicate avec toi. Je t'ai promis la vérité, et c'est nue et sans détour que tu la contempleras. La vie dans son plus simple appareil te sera plus profitable que n'importe quel discours, aussi long et pertinent serait-il.»

Vivement mais sans brusquerie, Vanille tira Ritournelle près d'elle. Elles étaient face à face, séparées par quelques centimètres seulement. L’Elfe était-elle gênée par une telle proximité, si soudaine ? Vanille, quant à elle, ne ressentait aucun malaise. Ses mains avaient abandonné celle de Ritournelle pour encadrer son visage blanche. Contrairement à sa bonne habitude, la Sirène n'enfonça pas ses longs ongles  dans la peau blanche de sa proie, bien qu'elle n'aurait été que plus douce couverte de son sang. Elle se contenta d'approcher son visage du sien, comme si elle comptait l'embrasser. Bien évidemment, il n'en fut rien. Leurs lèvres auraient pourtant pu se frôler. Mais seul le souffle frais de Vanille vient chatouiller les traits de Ritournelle. Sentait-elle les arômes de rose et de lilas ? Ils étaient enivrants. Et surtout, ils dissimulaient avec brio un parfum bien différent, celui d'une plante dont les propriétés violents plongeaient dans un profond sommeil. Et Ritournelle ne tarda pas à s'effondrer. Vanille sourit. Tout cette mascarade avait été finement étudié depuis quelques temps déjà. La Sirène n'avait pas succombé aux bras de Morphée, puisqu'elle ne dormait presque jamais. Elle fouilla dans ses poches pour dénicher deux petites fioles contenant une étrange liquide bleu. L'une était pleine, l'autre seulement à moitié. Elle les but sans broncher, car il lui fallait au moins cela pour dormir, avant de s’allonger par terre, paupières closes, pour se laisser glisser dans les abîmes des songes.

Le ciel et la terre ne semblait pas exister. L'horizon était sombre, et le ciel d'un sombre profond semblable aux abysses des mers. Et Vanille apparaissait marcher sur un océan d'étoiles aux vagues délicatement argentés. Pieds nues, toujours vêtue d'une robe blanche, elle prenait des airs de déesse dans ces parages inattendus. « Bienvenue dans ce merveilleux monde qu'est celui des Rêves. Nous sommes dans un songe, que je contrôle à ma guise. En ces lieux, je pourrais te montrer bien des choses. Des vies. La tienne, même si tu la connais déjà. La mienne, même si je doute fortement qu'elle t'intéresse. Et surtout, celles de tes proches, de tes amis, de leurs occupations lorsque tu n'es pas à leur côtés.» Elle fit quelques pas sur le côté. « Sache que ce ne seront que des visions que je te confierais, et en aucun cas un présent sur lequel nous pourrions intervenir. Nos actions n'auront aucun effet, pas plus que nos paroles. Nous sommes simples spectatrices d'une délicieuse cruauté, ou d'une belle douceur. Je ne tiens pas à te montrer toutes les horreurs de ce monde pour t'anéantir, car cela serait mentir. Il y a de belles choses sur ces terres. Mais ça, tu le sais déjà. C'est pour cela que j'insisterais moins sur ce point. Enfin ... vu tes fréquentations ...» Elle sourit, jetant un coup d’œil à l'étrange corbeau qui était parvenu à s’immiscer dans le songe. « Par contre, prends garde à toi ma douce.» Elle rit. Les petits noms doux qu'elle donnait sonnaient toujours étrangement et ne présageaient rien de bon. « Car les douleurs infligés ici seront ressentit au centuple lors de ton réveil, qu'elles soient physiques ou psychologiques. Alors, évite donc de mourir.» Elle pencha doucement la tête sur le côté. « Es-tu prête ? Je compte commencer par ton amie magicienne.» Un brasier illuminait le fond de ses mires vertes.
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Dim 29 Sep 2013, 01:51

Je su à l'instant même où je prenais sa main j'avais fait une chose regrettable, lorsque je sentais ses doigts frêles et froids presser mes paumes, comme si désormais, je lui appartenais. Elle m’attirait vers elle, toute proche, si proche qu'elle me mit mal à l'aise. Je n'arrivais pas à déchiffrer ce qu'elle pouvait bien penser, ou être, cette femme était une comédienne d'exception. Son visage était tout proche du mien, si proche que je ne voyais plus que ses yeux, et ses joues dont la peau était absolument parfaite, bien trop à mon sens. Je doutais même que les garçons puissent lui désister, si elle gardait ses airs d'ange, et pourtant... Je commençais à comprendre à quel point cette femme était manipulatrice et folle, je comprenais jusqu'où elle tait capable d'aller pour obtenir ce qu'elle voulait. Je n'étais certainement pour elle qu'un jeu, une elfe paisible à torturer, juste pour lui faire passer le temps. Elle avait beau être aimable avec moi, je ne la croyais plus. Quelque chose me dérangeait en elle au point d'éveiller mes soupçons, son étrange sincérité. Même si elle disait vrai, je ne comprenais toujours pas pourquoi elle souhaitait faire ça... Moi qui ne souhaitais qu'une chose, qu'elle me laisse tranquille, j'avais succombé à son sourire chaleureux et à son regard innocent, alors que je n'avais pas envie de connaître la véritable nature de mes amis. Je pensais notamment à Jun, du quel je ne souhaitais rien savoir. Et pourtant, elle qui me promettait la vérité, comment la croire ? Elle m'avait déjà menti, elle était bien capable de recommencer. Je devais simplement paraître intéressée par ses frasques, mais je n'avais pas réellement envie d'y croire.

Lentement, je me sentis partir, le sommeil me gagna sans que je ne m'en apperçoive. Ma vigileance disparut, à présent je dormais. La voix mielleuse de Maryline était toujours là, elle, elle apparut, les yeux brillants. Puis elle laissa place à un vsage que je connaissais si bien, Valita.

Ce que je vis sur elle n'était pas bien différent de l'idée que je m'en faisais, je la voyais souriante et aimable, attentionnée envers une femme qui semblait avoir la trentaine et qu'elle appelait "marraine". Je la voyais aider un viel homme à récolter des pommes, puis donner à manger à un jeune enfant, jouer à la poupée avec une autre enfant.  Elle semblait absolument irréprochable, et rien de ce qui se présentait à moi ne m'incitait à penser que Vanille me trompait. Elle avait l'air de me dire la vérité, rien de plus... Etais-je simplement prête à l'entendre ?
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Mer 02 Oct 2013, 00:03


Le charmant sourire qui ornait les lèvres de Vanille demeurait toujours aussi lumineux et resplendissant. Animée d'une pointe de curiosité, elle contemplait, avec une once d'ennui dans le regard cependant, la scène d'une effroyable banalité qui s'offrait à elle. Valita, charmante magicienne, n'avait pas volé son statut. C'était de toute évidence une demoiselle bien sous tout rapport, au comportement irréprochable et terriblement bienveillant. Peu surprenant. Si son âme avait eu quelques côtés obscurs, elle n'aurait point été magicienne mais aurait vite sombré dans les méandres de la sorcellerie sombre.  Peu à peu, les images s'estompèrent, comme assaillis par un épais brouillard, jusqu'à ce que l'Elfe et la Sirène soient de nouveau plongées dans les ténèbres des cieux et des flots de ce songe qui oscillait sans cesse entre rêve et cauchemar. Vanille laissa un petit rire clair s'échapper de ses lèvres toujours étirés en un sourire, amusé. « C'est si touchant. N'est-ce pas merveilleux ma douce ? Parmi tes connaissances les plus proches se trouve un être sincère qui n'a rien à se reprocher. Tâche de te souvenir de son visage. Il te sera rassurant par la suite.» En cette succulente journée, elle avait décidé de ne pas mentir. Tout du moins, durant la leçon, elle se montrerait d'une cruauté sincère éprouvante. Pensive, la jeune femme fit quelques pas sur le côté. Muette, le silence fut maître pendant de bien longues secondes, qui semblaient s'écouler si lentement. Hésitante, elle murmura. « Que te montrer, à présent. Je crains de ne plus disposer de grand chose d'avenant et rassurant.» Elle haussa délicatement ses frêles épaules. « Il doit très certainement en être ainsi. Ce n'est pas ma faute si tu choisis vraiment très mal tes fréquentations. Laissons voguer les idées et les images.»

L'obscurité s'évapora comme dans une pluie d'étoile, pour laisser s'ériger une grande salle de réception au contour assez flous. Bal, réception quelconque ou réunion, il était impossible de savoir quel genre de petite fête pouvait bien avoir lieu. Les convives n'étaient guère identifiables. Simples ombres méconnaissables, les invités se mouvaient lentement. Parmi la foule de sans visage, on ne pouvait reconnaître que deux personnages. Vanille, près de ce qui semblait être un buffet, sirotait une coupe de champagne. Bien loin de la simplicité sous laquelle elle s'était présentée à Ritournelle, elle portait alors une splendide robe d'un bleu sombre qui soulignait ses courbes parfaites. Une grande fente sur un côté laissait entrevoir ses jambes blanches. Sa longue chevelure était retenue en un magnifique chignon piqué de quelques broches. D'une grande prestance, il paraissait évident qu'elle n'était pas fille du peuple. Vanille, la vraie, rit brièvement. Il était des plus troublants que de se voir soi-même. « Je me souviens bien de cette soirée.» souffla-t-elle à Ritournelle en étouffant un nouveau rire. Elle releva ses grands yeux verts pour rechercher la seconde personne dont le visage n'était pas caché. C'était Jun. Le charmant jeune homme, si reconnaissable avec sa carrure ses cheveux sombres ses traits fins et sa gueule d'ange, souriait. Avec une pointe d'insistance, il contemplait Vanille. Elle tourna la tête, et leur regards se croisèrent. Peu importe ce que cet échange pouvait bien signifier, il sautait aux yeux qu'une étrange complicité les liait. Et le Sorcier s'approcha de la Sirène. Ils se mirent à converser. Les secondes passèrent sans qu'on ne puisse entendre quoique ce soit de leur messe-basse. Seules quelques brides sortirent des limbes, à peine audibles. « Vous me plaisez sans doute bien plus que mon profit vous convient.» dit-il à la jeune femme.  Et il s'approcha lentement d'elle pour glisser quelque chose à son oreille. « … vous aurai bien épousé en réalité ...» Et il sembla vouloir mordre le lobe de Vanille, qui riait, et il disparut. Tout comme cette drôle de scène.

Les deux jeunes femmes étaient seules, encore. Ce qu'elles venaient de voir n'avaient pas grand chose de dramatique en soit. Ritournelle n'avait rien vu d'horrible. Pas de sang, pas de mort, ni même de paroles déplacées. Mais ce petit passage de vie entrecroisé sous-entendait bien des choses désagréables. « Je vois que nous avons des amis en commun.» remarqua de façon tout à fait innocente la jeune femme, sa voix claire teintée d'ironie. Durant une ou deux secondes, Vanille scruta avec une certaine insistance la petite Elfe. « C'est fou. En quelque sorte, tu sais déjà. Ou plutôt, tu es en possession de plus d'information que l'on croirait. Mais tu n'as pas envie d'ouvrir les yeux sur la vérité. C'est assez pitoyable. Est-ce que cela signifie que si j'avais continué mon petit numéro d'adorable gamine pleine de bonnes intentions, j'aurais pu tuer toute une Cité sans craindre ton courroux ou ne serait-ce qu'un reproche ? Tu garderais foi en moi ? Tu t'acharnerais à vouloir une amitié avec une horrible personne, des plus détestables, simplement parce qu'elle t'a manifesté un semblant d'intérêt ? Tu t'acharnerais à dénicher une part de bonté ? À moins que tu sois amoureuse de lui, cela expliquerait tout. Ce serait terriblement mignon.» Écœurant en réalité. Les sentiments amoureux n'étaient guère la tasse de thé de la sulfureuse sirène. « Ou peut-être préfères-tu faire la gourde sourde et aveugle pour garder tes illusions. Navrant. » Elle soupira. « Que je suis mauvaise.» Un comble qu'elle dise ces quelques mots. « Je devais ménager mes paroles. Alors au lieu de parler, je veux que toi, tu t'exprimes. Ton opinion a-t-elle changé ? Crois-tu encore à ce que tu croyais avant de voir cela ? Ce n'était qu'un simple aperçut bien innocent. Je peux te dévoiler bien plus, ma pauvre enfant. Mais la véritable question est : tiendras-tu le coup ? Parviendras-tu à voir la vérité en face, comme je te l'ai promis ? Ou vas-tu te boucher les oreilles en fermant les yeux pour ignorer ce qui ne peut être modifier ? » Elle haussa les épaules. « Mais je ne peux t'en vouloir d'apprécier Jun. Au moins tu as bon goût. Quoiqu'il en soit ...» Elle sourit. Elle respecterait son choix. Si elle ne voulait pas en voir plus, c'était son droit. Ce serait une preuve irréfutable de faiblesse. Mais Vanille se doutait que la fragile petite elfe n'aurait pas forcément le courage de tout contempler sans voile.
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Un pierre de mort pour une femme faite de poison [Ritournelle]

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