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 Détour malencontreux (PV Rosée du matin)

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Jeu 19 Juin 2014, 18:04


Ses grands yeux m’observent d’un air tendre et mélancolique. Elle semble figée dans une éternelle tristesse. Les larmes perlent à flots sur ses joues rosies par le froid tandis que l’esprit du vent semble la consoler, la couvrant de caresses. Dans son cou, un petit oiseau coloré a trouvé refuge. De sa voix cajoleuse, il lui susurre une mélodie nostalgique qui parait alléger sa peine. Un semblant de sourire point sur son visage. Elle baille. Cela fait bien longtemps qu’elle n’a pas fermé l’œil.


Tandis que je me réveillais, je songeais à la femme de mes rêves. Son identité m’était inconnue mais, depuis quelques lunes, elle se manifestait dans chacun de mes songes. Si parfois elle apparaissait puissante et immortelle, je percevais la profondeur de ses sentiments. L’amour qu’elle dégageait était si pur que j’avais presque l’impression qu’il allait se matérialiser devant moi. Etais-je moi aussi capable de ressentir de telles émotions ?


Il était déjà tard lorsque je me remis en route mais je n’étais plus très loin de ma destination. Quelques heures de marche suffiraient à me mener sur la plage de sable fin d’où je pourrais embarquer vers le continent dévasté.

D’humeur joyeuse, je chantonnai à tue-tête des airs que je connaissais depuis toujours, c’est du moins la sensation que j’éprouvais. Mon pas était soutenu, mais pas trop rapide tandis qu’un homme m’accosta.


« Bien le bonjour mon cher ami ! Aurais-je tort de croire que vous vous dirigez vers la plage ?»

Son ton était amical mais je me méfiai des gens qui m’abordaient de la sorte ; d’autant plus que son apparence était louche. C’était un petit être trapu vêtu de vêtements bien trop ample pour sa corpulence. Dans l’attente d’une réponse de ma part, il me fixait de ses petits yeux nacrés.

«  Il se pourrait en effet que la plage soit ma destination, pourquoi cette question ? »

L’inconnu s’apaisa un peu, comme si la menace que je représentais s’était écartée, tandis qu’un air victorieux illumina son visage rond.

« Je le savais ! J’ai l’œil pour ses choses –là vous savez ! Eh bien figurez-vous que l’embarcadère est fermé à cause des récents évènements qui sévissent dans la région ! »

Intrigué et contrarié, j’abandonnai ma position défensive.

« Les évènements récents ? »

« Une histoire à dormir debout. Figurez-vous que des créatures mystérieuses apporteraient la destruction et la dévastation au large. Si vous voulez mon avis, les vieux marins voulaient des journées de repos et ils ont inventés cette histoire pour qu’on les laisse tranquille ! »

Etrangement, j’étais plutôt d’accord avec mon interlocuteur. Je doute que de pareilles créatures puissent entraver ainsi la navigation et puis, s’il y avait eu un problème de ce genre, il aurait déjà été réglé.

« Et comment puis-je traverser ? »

Il poussa un ricanement grave.

« Vous avez de la chance l’ami ! Je suis Béolior, éleveur de dragons voyageurs. Si ça vous intéresse, je peux vous louer une de mes bêtes ! »

Je réfléchis un court instant mais, étant pressé, j’acceptais son offre. Il sorti alors un petit ocarina dont il joua une courte mélodie. Le ciel s’obscurcit soudain. Je levai les yeux pour apercevoir un magnifique dragon aux écailles rouges. Il effectua des cercles au-dessus de nos têtes avant de se poser.

« Si tu veux traverser sur le dos de Draco, cela t’en coutera vingt pièces d’or »

Si de prime abord je m’inquiétais du prix, je fus soulagé que l’honnête homme ait des tarifs abordables. Je sortis ma petite bourse, dont les voyageurs me furent cadeaux, et achetai les services de Béolior.

« Je me dirige sur le continent dévasté, à Aeden »

« Pas de problème mon ami. Monte sur le dos de Draco, il va t’y emmener. »

L’éleveur m’aida à grimper sur l’imposant mastodonte qui paraissait pressé de s’envoler.

« Accroche-toi bien l’ami. Et à une prochaine fois peut-être. »

A peine ses mots furent-ils prononcer que les ailes de la créature s’agitèrent. Il prit un peu d’élan et sauta dans les airs. Le vol était turbulent et  tumultueux mais ce moyen de locomotion était rapide, il fallait l’avouer. Soudain, je me rendis compte que la direction n’était pas la bonne. Nous approchions désormais des montagnes de l’edelweiss enneigé.

« Non, pas par-là ! C’est par là-bas qu’il faut aller ! »

J’essayais de pousser la tête de l’animal pour le faire bifurquer, en vain. La bête préféra accélérer et s’ébrouer dans tous les sens si bien que je finis par lâcher prise. Bien que nous fussions au-dessus des nuages, ma chute ne fut pas très longue. J’atterris soudainement dans un jardin en fleurs, en plein milieu d’un buisson argenté.
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Rosée du Matin
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Rosée du Matin
Jeu 19 Juin 2014, 23:30




Rosée du Matin était totalement nue, perchée sur un cailloux, les mains placées sur les yeux avant de lancer le signal. Elle avait récolté ci et là des gouttelettes d'eau claire qu'elle avait réunies dans une large feuille. Les abeilles, ses amies, maintenaient la feuille gonflée d'eau à quelque centimètre de sa tête. A son signal, ils leur suffirent d'un simple coup d'aile pour renverser le tout sur la petite fée. Elle émit un petit cri de surprise sous la froideur du liquide, mais ne s'en plaignit pas. Elle adorait faire sa toilette, se confectionner de nouveaux vêtements et décorer ses cheveux. Son jardin lui prenait beaucoup de temps, tant il s'étendait sur l'île, mais elle savait réserver quelque minutes de son temps pour se faire coquette. Elle se secoua, fit battre ses ailes et remercia ses amies les abeilles. La petite fée vivaient dans l'insouciance et son aura féerique brillait d'une joie incomparable. L'immensité du jardin n'était pas une lourde tâche pour elle, que du contraire. C'était une responsabilité qui lui plaisait. Ce lieu avait été créer pour attirer les fées et elle était heureuse d'avoir pu exaucer le vœu de l'ermite qui vivait sur l'île. Il était le seul être humain qu'elle connaissait, le reste n'était qu'animaux, insectes et fleurs. Un royaume de bonheur, un écrin loin de tout chaos qui pouvait sévir en bas. Bien sûr la fée était curieuse, et parfois, penchait le bout du nez pour regarder en bas les couleurs qui la fascinaient tant. Cependant, la crainte de l'inconnu la faisait encore reculer. Rosée du Matin n'était pas prête à quitter son jardin, un jour peut-être, mais pas tout de suite.

Histoire de ne pas prendre froid, la fée s'enveloppa dans un pétale de pavot aussi orange que ses cheveux. Une mauvaise herbe fit office de cordelette qu'elle enroula autour de sa robe naturelle afin de la maintenir en place. La fée vivant en solitaire, uniquement entourée d'animaux, la pudeur n'était pas de mise. Ses formes étaient à peine recouvertes, mais qui s'offusquerait d'un pétale moulant sur le corps d'une fée minuscule? Elle était en train de peigner et décorer sa longue chevelure féerique lorsqu'un tremblement de terre la fit rebondir sur le champignon où elle avait pris appui. Surprise et déséquilibrée, elle se rattrapa in extremis au rebord du bolet, provoquant de ce fait, un nuage de spore brillante qui collèrent à sa chevelure encore humide. Relevant une mèche, elle chercha du regard ce qui avait put produire ce phénomène. Un tremblement de terre, sur une île flottante, c'était possible? Elle n'était pas très maline, mais elle n'avait encore jamais connu pareille réaction sur sa terre natale. Tout ce qu'elle vit, fut bien sûr des fleurs qui lui bouchèrent la vue. Elle fit battra aussitôt ses ailes et s’éleva au-dessus de la végétation pour admirer l'horizon. Et ce fut là qu'elle le vit: un buisson avec des jambes et des bras! Elle frotta ses yeux, étonnée. Il ne possédait pourtant pas de tels membres la dernière fois? Elle s'approcha, intriguée, bien vite suivit par son ami ailé. Fruit des Bois était aussi stupéfait que la fée, cela se voyait à ses grands yeux globuleux qui l'était un peu plus que d'ordinaire et il avait déjà pris les devants en prenant l'arme de la fée entre ses petites dents. Au cas où... car il était un peu plus prudent que Rosée du Matin et probablement un peu plus malin intellectuellement.

« Crottes de limace, cette chose remue! » s'exclama-t-elle horrifiée en se précipitant dans une fleur pour se cacher.

La curiosité la poussa toutefois à redresser la tête et à écarter un pétale pour observer cette chose vivante avec plus d'attention. Des bras, des jambes... Une tête. Elle écarquilla les yeux en se rendant compte qu'il s'agissait probablement d'un humain. Du moins, cela la même anatomie que l'humain qui vivait sur son île, sauf que cela ne pouvait être lui. Déjà parce qu'il ne lui ressemblait absolument pas physiquement et ensuite l'humain s'était absenté de l'île et lorsqu'il revenait, il avait plus d'allure pour atterrir. Il savait se servir des allées rocailleuses, plutôt que de risquer d'escamoter une fleur de son précieux jardin en s’empêtrant dans un buisson... mais dans ce cas, qui était donc cet intrus? Elle tourna la tête vers Fruits des Bois avant de l'hocher de haut en bas, comme un signal implicite.

« Fruits des Bois, à toi. Munitions! » lui dit-elle en se saisissant de son lance-crottes.

Fraîchement repu, la souris papillon n'eut aucune difficulté à lui offrir une série de petites crottes bien fermes. Elle arma l'objet et commença son attaque. Quelques crottes filèrent dans l'air et atterrirent sur l'inconnu du buisson. La fée était persuadée de pouvoir faire fuir l'individu à coup de crottes. Après tout, jusqu'à présent, cela fonctionnait assez bien sur les oiseaux un peu trop affamés qui la confondait à tord avec une mouchette. Sauf que là, forcément, la bête était un peu plus grande. Elle ne se découragea pas, faisant confiance aux intestins de son ami pour lui fournir le nombre de munitions nécessaires pour faire reculer le saccageur de buissons. Fruits des Bois avait toutefois un peu moins confiance en ses entrailles, sa production était tout de même quelque peu limitée...


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Dim 22 Juin 2014, 15:26


Je grommelai. Je maudissais Béolior et son compagnon. Cet éleveur de pacotille venait de me faire perdre un temps précieux. Alors qu’elle était si proche, Aeden venait de s’éloigner encore un peu plus de moi et, avec elles, mes souvenirs. Satané dragon ! Il avait failli me tuer cet imbécile ! J’avais encore le goût amer de la frustration quand, soudain, mes pensées se tournèrent vers Leviathan. Je ne l’avais pas vu tomber. Où se trouvait-il ? Etait-il lui aussi sain et sauf ? Il fallait que je le retrouve sans perdre de temps. Je tentais de me redressai  quand un objet vint me heurter la tête. Le choc n’avait pas été violent et la seule trace que je gardais de cet impact était une légère douleur qui s’estompa rapidement. Je n’y prêtai guère plus d’attention qu’à pichenette. A nouveau, une petite bille mal odorante vint me percuter. Qu’était-ce ? Je n’en avais pas l’ombre d’une idée. Je supposai, sans aucune certitude, que ce devait être un fruit quelconque tombé des arbres alentours. Dans tous les cas, l’odeur était vraiment désagréable, proche de celles des chameaux aux abords du campement des Voyageurs. Empêtré dans mon buisson, je cherchais tant bien que mal à me relever, impatient de m’éloigner de cet infect parfum. Brusquement, je remarquais la trajectoire étrange emprunté par une des boules brunâtres ; ce n’était en rien naturel, on m’attaquait.  Certes la douleur était loin d’être au rendez-vous mais je n’étais pas d’humeur pour un tel accueil.

« Hé ! Vous feriez bien d’arrêter car quand je vais me lever, tout cela va mal se finir ! »

Si je savais que j’étais privé de magie, mon opposant l’ignorait. J’espérai pouvoir l’intimider et le faire fuir car si un vrai combat s’engageait, nul doute que je ne ferai pas le poids. Je me roulai sur le côté, m’affalant sur le sol moelleux. L’attaque continuait tandis que je me mis debout.

« Je vous aurais prévenu ! »

Des yeux, je cherchai l’auteur des crimes mais j’étais incapable de le trouver. Je remarquai néanmoins le soin avec lequel quelqu’un prenait soin de ce lieu presque féérique. Il y avait des végétaux aux mille et une couleurs à perte de vue. Là, des fleurs revêtaient leur plus précieux apparat, rivalisant de beauté les unes avec les autres. Ici, aux abords d’une petite marre, des grenouilles se lançaient des défis, cherchant à atteindre le nénuphar qui se baladait au centre de l’étang. Là-bas encore, de petits oisillons composaient une mélodie pleine de joie et de bonheur. Le décor qui m’entourait m’apaisait. Je me détendais peu à peu jusqu’à ce qu’une autre attaque m’atteigne.

« S’il faut que je brûle jusqu’à la dernière parcelle cet endroit pour que vous sortiez de votre cachette, je le ferai sans aucune hésitation ! »

J’étais presque sûr que mon avertissement ferait sortir le gardien de ce lieu car, j’en étais désormais convaincu, c’était lui l’auteur de ces méfaits. Ma présence ici n’était sans doute pas désirée, d’autant plus que je venais d’abîmer l’un des éléments de ce petit coin de paradis. Je soupirai. Si j’avais récupérer mes pouvoirs, j’aurai pu aisément réparer mon délit et même plus encore ! Mais ce n’était pas le cas.

« Je suis désolé pour le buisson aussi… »

Un rugissement familier retentit suivi de près par de petits couinements aigus. Mon ami était bel et bien présent. Avec grand soin, j’effectué les quatre enjambées qui me séparait de la source du bruit. Derrière des feuillages abondants, je retrouvai le bébé dragon bleu aux yeux d’or. Immobile, il ne fit pas attention à moi, trop occupé à fixer l’objet de ses convoitises. Je me penchais davantage pour observais une souris dotée d’ailes de papillon. C’était assez étrange comme animal.

« Laisse-la Lévi, elle ne t’as rien fait cette pauvre bête. »

J’aperçus soudain aux abords de la bête des billes noires comme celle qu’on m’avait lancée.

« Alors c’est toi le coupable ! C’est comme ça que vous accueillez les gens ? »

Léviathan eut un mouvement vers l’avant et un autre être – une fée – sortit de sa cachette. J’eus un léger sourire.

« Hmmm. Vous étiez donc deux !  J’espère que vous avez une explication à me fournir car je ne suis pas très content !»
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Rosée du Matin
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Rosée du Matin
Lun 23 Juin 2014, 16:05


Même redressé, impressionnant sur ses deux interminables jambes, la fée ne se laissa guère intimidé. Bien sûr, elle tremblait un peu de peur. Un peu beaucoup même. L'humain qui lui faisait face était grand... Très grand. Et il avait sûrement plus d'un tour dans ses poches, d'autant plus que la fée était très consciente qu'un simple coup de main suffirait à l'envoyer paître dans d'autre jardin. Rosée du Matin était toutefois quelque peu téméraire et pour lui faire du mal, encore fallait-il que le géant du buisson sût où la trouver. Repérer une fée parmi des fleurs, ce n'était pas une tâche évidente. Bien que la fée aidait sans le vouloir l'individu en ne cessant de lui lancer des petites crottes. Avec un peu de jugeote, il était facile de suivre la trajectoire des projectiles et d'avoir une idée de sa cachette. Mais avoir de la jugeote, ce n'était pas encore une compétence que Rosée possédait.  

Elle tressaillit toutefois lorsque la grosse voix de l'humain raisonna pour l'avertir qu'il brûlerait chaque parcelle de son jardin pour trouver le coupable. Était-il réellement sérieux? Elle écarquilla les yeux, puis fronça les sourcils, hésitant entre colère et affolement. Rosée du Matin ne savait si elle devait stopper son attaque ou doubler d'effort pour chasser celui qui menaçait de bouter le feu à son jardin. Son précieux jardin dans lequel elle avait mis toute sa joie, sa humeur et son amour pour le transformer en lieu magnifique. Finalement, elle se contenta de sursauter lorsqu'elle se rendit compte que deux yeux jaunes la regardait. Ou du moins, regardait son ami Fruits des Bois. Il ne fallait guère plus longtemps pour que l'humain aperçut à son tour son ami ailé et le désigna comme coupable potentiel. Il faut dire que ses crottes à proximité était plutôt une preuve efficace de culpabilité... La fée sortit à son tour de sa cachette, principalement effrayée par ce que l'individu pourrait faire à son ami et par l'animal aux écailles bleus dont elle ignorait s'il se penchait vers elle pour lui faire un câlin ou son repas.

« Ne me mange paaaaaaaaaaaas! » cria-t-elle quelque peu apeurée en levant les jambes pour éviter qui lui grignotât un orteil au passage.

L'animal avait l'air gentil et plutôt mignon, mais la fée avait appris à ce méfier des bestioles non identité de taille moyenne depuis qu'un moineau l'avait poursuivi en la prenant pour son quatre heures. Depuis, elle s'était réconcilié avec le volatile, bien que celui la regardait encore parfois avec une lueur appétissante dans les yeux. Faisant battre ses petites ailes dorées, la fée voltigea jusqu'à une fleur un peu plus haute afin de prendre appui pour s'adresser à l'inconnu. Elle due lever la tête regarder l'homme dans les yeux ou plutôt dans les narines.

« Pas content?, répéta-t-elle. Tu as cassé mon buisson espèce de... Elle chercha après une insulte, mais à vivre en solitaire parmi les fleurs, elle n'avait que peu de référence en la matière. Brute! Tu es une grosse brute, tu me l'a tout malmené! » finit-elle par dire en posant son regard sur la victime.

Ci et là, des branches penchaient mollement vers le sol, retenues que pas de faibles fibres. Certaines brisées, gisaient sur la terre en compagnie de nombreuses feuilles. Aux yeux de la fée, l’arbuste était défigurée et surtout c'était son méticuleux travail de tous les jours qui venait d'être réduit à néant. Rien n'était irrécupérable, le buisson referait de nouvelles branches, des feuilles remplaceraient celles qui avaient chu dans la bataille. Mais en attendant, il avait tout de même une drôle d'allure, surtout vu de plus près, et contrastait dans le paysage entretenu avec soin par la fée. Rosée du Matin vola jusqu'à son arbuste et de ses douces mains caressa l'une de ses feuilles avec amour comme une mère rassurait un enfant qui se serait éraflé les genoux en tombant.

«Je suis là mon beau buisson touffu, je t'aime, susurra-t-elle amoureusement à l’arbuste Je vais m'occuper de toi, puis tu seras encore plus beau » Elle serra la branche pour l'enlacer de tout son amour féerique, mais celle-ci fragilisée lui resta aux creux des bras dans un petit craquement sonore, comme un coeur qui lâche.

« Mon p'tit buissonbichon d'amouuuuuuuuuuur bouhouhouhou »

Et la petite fée éclata en sanglot en tenant plus fermement la branche brisée. Entre deux reniflements, elle parvint toutefois à traiter l'individu de brute pas gentil du tout avec la nature. Il avait abîmer un élément de son jardin sans la moindre compassion. Tant bien que mal, elle essaya de remettre la branche, usant une fois d'une herbe pour attacher le tout, puis d'un morceau de sa robe pétale, mais rien ne fonctionna. La branche ne tenait qu'une infime seconde avant de pencher tristement et de se faire rattraper par la petite fée avant de toucher le sol. Chaque échec récoltait un puissant sanglot.

« Méchant, tu lui a fait du mal puis, sans même regarder l'individu, rajouta dans un reniflement peu élégant: tu vas m'en faire aussi sniiif ? »




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Lun 23 Juin 2014, 18:52


La petite fée à la chevelure flamboyante virevolta dans les airs telle une acrobate avant de se poser sur une fleur. De ses petits yeux aux reflets dorés, elle me fixa avec une moue désapprobatrice. Malgré sa petite taille et sa frêle silhouette, elle prouvait sa témérité en s’adressant à moi sur le ton de la réprimande. Pour elle, j’étais un monstre sans scrupule, une vermine qui avait saccagé son beau jardin. Pourtant, s’il y avait quelqu’un à blâmer ce n’était pas moi. Je voulu lui expliquer mais, déjà, elle fila dans les airs. Je la perdis de vue un instant avant de la retrouver à côté de son cher et tendre buisson. Elle lui chuchotait des mots doux tandis qu’elle tentait tant bien que mal de lui prodiguer les soins dont il avait besoin.

De son côté, Leviathan avait fini de terroriser la pauvre souris aux ailes colorées. Il s’en alla trottiner seul dans le jardin, humant le parfum des fleurs alentours. Le dragonnet semblait appréciait son nouveau terrain de jeu bien qu’aucun des animaux présents ne désiraient jouer avec lui. Il sautait, courrait, plongeait dans les pissenlits, les déshabillant de leurs aigrettes blanchâtres.

Épris d’un gros chagrin, la minuscule se mit à pleurer. Des larmes, semblables à de petites gouttelettes d’eau, perlèrent sur son beau visage avant de tomber sur sa robe de pétale. La scène était bien triste à voir si bien que je me sentis également accablé. A cet instant, mon agacement laissa place à une faible culpabilité. Soudain, elle s’exclama à nouveau, s’attendant à ce que je la violente. Je tentais de consolé l’éplorée.


« Ne t’inquiètes pas pour ta vie, je ne vais pas te faire mal. Ni à toi, ni à ton compagnon, ni à ton jardin. D’ailleurs, il semble que mon compagnon l’apprécie beaucoup… »

Je lui fis un sourire maladroit et forcé. La voir dans cet état m’empêchait de laisser libre court à mes émotions.

« Quoi qu’il en soit, je suis vraiment navré pour ton buisson, je n’avais vraiment pas l’intention de lui faire du mal. En fait, je volais sur le dos d’un dragon et celui-ci m’a fait tomber. Si ton buisson n’avait pas été là, je serais sans doute mort. Pour moi, c’est un héros. Il s’est quelque peu sacrifié pour me sauver. »

J’espérais qu’en parlant ainsi de son arbuste cela lui permettrait de mieux accepter la situation.

« Quand tu m’as accueilli avec tes attaques, cela m’a fortement agacé. J’étais perdu, au milieu de nulle part, coincé dans les feuillages de ton ami. Tout cela a contribué à mon énervement. Je tiens à m’excuser de m’être emporté de la sorte. Ton jardin est vraiment magnifique et, quand bien même j’en aurai été capable, je ne l’aurais jamais brûlé. »

Je fis quelques pas vers le buisson endommagé et m’agenouilla à côté de la fée. J’attrapai une des nombreuses branches cassées et l’observai avec attention. Si le doyen des Voyageurs avait dit vrai, jadis je devais sans doute être capable de commander la nature. J’essayai de toutes mes forces de lui rendre un aspect honorable, en vain. Si seulement cet accident avait eu lieu à mon retour d’Aeden, sans doute aurais-je été capable de me repentir de ma faute.

« Je suis sûr que j’aurai pu le soigner si j’avais encore mes pouvoirs mais, malheureusement, dans l’état actuel des choses, je ne peux rien faire… Mais, si tu le veux bien, je reviendrais quand je les aurai récupérés pour le soigner. D’accord ? »

Je me retournai un instant pour observer ce que le bébé dragon était parti faire. Il s’était enfoncé bien loin dans le jardin. Il se trouvait au pied d’un charmant cerisier en fleur qu’il essayait en vain d’escalader. Battant des ailes, il réussit avec peine à se hisser au-dessus du sol. Désespéré, il émit de petits cris suppliants dans l’espoir que quelqu’un l’aide à accomplir son but. Pauvre de lui.

A nouveau, je reportais mon attention sur la fée. Elle paraissait se sentir un peu mieux mais je n’en étais pas sûr du tout ; c’était la première fois que nous nous rencontrions après tout.


« Au fait, je ne me suis pas présenté, je m’appelle Raphael… enfin je crois. Je n’ai plus vraiment de souvenirs de mon passé. C’est une Rehla que j’ai rencontré, une certaine Malys, qui a vu dans les étoiles que je m’appelais Raphael. Je lui fais confiance et, de toute façon, j’aime bien ce prénom. Et puis, il aurait quand même fallut que j’en choisisse un si je ne m’en souvenais plus, n’est-ce pas ? Alors voilà, Raphael ça me va bien. »

Au contact de la petite, j’avais l’impression que mon langage devenait plus enfantin, plus simpliste. C’était assez étrange comme sensation. J’avais l’impression qu’elle me rajeunissait, qu’elle me rappelait un épisode de mon enfance oubliée qui cherchait à refaire son apparition.
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Rosée du Matin
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Rosée du Matin
Mar 24 Juin 2014, 19:40


[hrp: mon dieu, je recommence à pondre mes pavés Détour malencontreux (PV Rosée du matin) Kaos-mi3  pardon et bonne lecture XD]

Rosée du Matin s'était attendu à ce que l'humain répondre par l'affirmative où qu'il décidât tout simplement de l’abandonner à son triste sort, la laissant avec son buisson abîmer voire qu'il s'agaçât une autre partie de son jardin. Les humains s'étaient méchants... Du moins, c'était toujours ce que les fleurs lui avaient dit lorsqu'elles lui comptaient des histoires. Les humains, c'est grand et avec le pieds, ils écrasaient tout. Ils piétinaient, saccageaient et abîmaient la nature sans sourcilier. Ils cueillaient les fleurs avec violence ou arrachaient leurs pétales simplement pour l'amour du nombre, sans pencher à remercier leurs fleurs d'offrir leur si belle couleur à l'élu de leur cœur. Ce n'était pour pas difficile de remercier la nature. Rosée du Matin le faisait toujours, disant des mots d'amours aux arbres fruitiers qui lui donnait de délicieux fruits, juteux et sucré. Tout comme elle savait demander poliment la permission à une fleur de lui emprunter un pétale pour sa robe. Et voilà que cet humain lui répondait d'un ton qui semblait dépourvu de mensonge qui ne lui ferait pas de mal. Il s'excusa même pour son buisson. Elle écarquilla les yeux en penchant la tête sur le côté. Son ami le buisson était un héro, il avait sauvé la vie de l'humain. Elle regarda la branche qu'elle tenait toujours dans ses fins doigts et se mit à la cajoler en frottant doucement sa joue tout contre. Rosée du Matin ne doutait pas de la capacité de son buisson chéri à se agir en héro. De nombreuse fois, il lui avait permis de s'abriter pour éviter une pluie trop violente ou un oiseau trop affamé. Parfois même, il lui servait de cachette pour jouer avec Fruits des Bois.

Elle releva la tête vers l'inconnu qui s'excusait une nouvelle fois, en rajoutant que son jardin était magnifique et qu'il ne l'aurait jamais brûlé. Rosée du Matin renifla une dernière fois avant d'émettre un petit sourire devant le compliment reçu. Ses larmes avaient cessé de couler sur ses joues, mais ce fut toutefois avec une pointe d'inquiétude qu'elle regarda l'individu se pencher vers l’arbuste. Curieuse, elle l'observa, mais resta sur la défensive juste au cas où il aurait un geste trop brusque. Cependant, il fit moins la brute... En fait, il ne fit même rien du tout. Elle le regarda de ces grands yeux ambrées, étonnée et perplexe, ne sachant que penser de cet individu qui se désolait de n'avoir plus soigner son ami buisson. Une histoire de pouvoir manquant, mais il lui promis de revenir une fois ceux-ci récupérés pour aider l'arbuste à retrouver sa splendeur d'autant.

« Si tu reviens, faudra pas lui retomber dessus non plus, hein! lui fit-elle remarquer sur un ton naïf. Pour atterrir, c'est là-bas » précisa-t-elle en montrant brièvement une plateforme à l'autre bout de l'île quelque peu vétuste, mais opérationnelle pour accueillir les dragons et autres créatures ailées.

Après tout, chuter d'un dragon en plein vol, c'était peut-être une manière de descendre dans la culture de ce drôle de personnage. Cependant, s'il y devait revenir, elle préférait nettement qu'il fît comme l'homme qui vivait à proximité de son jardin. Déjà, le temps qu'il arrivât auprès de ses fleurs, elle aurait bien plus le temps de se cacher, voire de s'abriter dans la maisonnette. Attirée par le bruit d'un animal inconnu, elle tourna la tête en direction des plaintes et remarqua le petit lézard bleu de l'individu. Elle avait craint qu'il ne la mangeât, mais il semblait bien plus attiré par le cerisier. Ce n'était don c pas une créature croqueuse de fée, c'était rassurant. Son attention fut une nouvelle fois attiré par la brute qui avait l'air moins brutal qu'elle ne le pensait aussi. Il se présenta... Du moins, c'est ce qu'elle compris. Il n'était pas sûr que Raphael fût son prénom. Il n'avait pas de passé et quelqu'un ou quelque chose ─ elle ignorait ce que pouvait bien être une Rehla Malys ─ avait vu dans les étoiles qui s'appelait ainsi. Il ignorait si c'était vrai, mais comme il avait besoin d'un prénom, il l'avait gardé parce qu'il l'aimait bien. Elle le regarda les sourcils haussés devant l'incompréhension de son histoire de prénom. *Faudra p'têt que j'lui dise qu'il y a des fleurs qu'il ne faut pas sniffer* pensa-t-elle innocemment.

« Tu as perdu tes pouvoirs et égaré ton passé... Comment tu as fait ça?  , s'étonna-t-elle ingénument en écarquillant les yeux de surprise.

Elle ne savait pas qu'il était possible de perdre ça, mais le monde des humains était étranger au sien alors peut-être qu'il fonctionnait différemment. Après tout, peut-être qu'il ne savait plus où il les avait rangés ou qu'il avait l'art de perdre tout ce qu'il possédait. Peut-être même qu'il n'avait en réalité pas chuté d'un dragon, mais bien perdu ledit dragon en cours de route. Mais alors là, ça voulait dire qu'il était vraiment très peu soigneux de ses affaires pour les perdre à tout va. La petite fée fit toutefois la moue et retroussa son minuscule nez. Et si c'était des mensonges? Peut-être cherchait-il à l'embrouiller pour mieux l'attraper. Ces histoires de passé perdu, d'étoile parlante et de retour pour soigner son buisson. Peut-être qu'il allait revenir, mais avec d'autre humaine plus méchant encore. D'un battement d'aile, elle recula de quelque pas pour être sûr d'avoir le temps d'éviter une éventuelle main. Elle restait curieuse, naïve et quelque peu suspicieuse. Ce que la dérangeait surtout, c'était qu'il n'agissait pas selon les manières décrites par ses fleurs chéries.

«Vous êtes sûr que vous n'allez pas me faire du mal? Vous n'allez pas m'attraper, m'enfermer dans une boîte, m'arracher les ailes, m'enfiler sur un bout de bois pour me manger comme une brochette? Brûler, piétiner ou massacrer mon jardinounichou tout mignon tout beau? Parce qu'avec vos grands pieds là...» »

Rosée du Matin posa son regard sur les immenses pieds du dénommé Raphael. Ce n'était pas étonnant que ses fleurs étaient apeurés à l'idée de voir des humains et elle se souvenait très bien de certaines histoires qui parlait de ses membres cauchemardesques sous lesquelles croquaient les tiges des fleurs. Cela faisait moins peur qu'elle ne pensait, mais tout de même... Elle ne voudrait pour rien au monde se retrouver sous les pieds de Raphael. Du coup, elle battit à nouveau des ailes pour se retrouver quelques centimètres plus haut pour éviter un éventuel coup de pied.  Son attention aussi virevoltante que ses ailes se retrouva une nouvelle fois intrigué par le compagnon de l'humain. En faite, c'étaient surtout ses fleurs qui avait attirer son attention. Capable de communiquer avec elles, la fée les entendait murmurer quelques phrases charitables. Ses petits cris et sa difficulté apparente à voler assez haut avait attendrit leurs pétales. Elles cherchaient à l'encourager à persévérer, mais la fée doutait qu'il les entendissent. Du moins, elle l'espérait, car les roses étaient moins aimables. Souvent sur la défensive et les épines en avant, les rosiers craignaient une agression sur l'arbre. Or, ce dernier leur prodiguait l'ombre dont elle avait besoin pour ne pas se brûler les pétales au soleil.

« Votre ami, il lui veut quoi à mon cerisier? »  demanda-t-elle alors à Raphael à défaut de savoir si elle devait suivre le camp des pâquerettes qui voulaient l'aider ou le camp des roses qui voulaient lui mettre une épine quelque part...


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Jeu 26 Juin 2014, 14:07

Hors RP:


De son petit doigt, elle désigna un plateau rocailleux dénué de végétation dont l’aspect ne me paraissait pas très solide. Etait-ce vraiment le seul moyen de revenir en ces lieux ? Je ne m’imaginais pas emprunter cette plateforme alors y atterrir avec un dragon… Je chassai définitivement cette idée de ma tête ; si je devais revenir, je trouverai un autre moyen.

Mon interlocutrice, sans doute fort curieuse, s’intéressa à la manière dont j’avais égaré ma vie. C’était une très longue histoire et je n’en connaissais pas réellement tous les détails mais je décidai de lui raconter quand, tout à tout, elle redevint méfiante. Tandis qu’elle s’inquiétait, la minuscule s’éloigna de moi.


« Manger un petit être comme toi ? Ça ne serait pas très malin… Penses-tu réellement que quelqu’un de ma taille passerait des heures à attraper une fée, à lui ôter les ailes, pour la manger ? Regarde-moi, je suis infiniment plus grand que toi. Tu ne prendrais moins de place dans mon ventre qu’une de ces pommes là-bas. »

Je désignai d’un geste de la tête un pommier sur lequel pendaient d’appétissants fruits.

« Bon, je pense quand même que certaines personnes doivent le faire car il y a des races cruelles mais ce n’est qu’un minorité, crois-moi. Je ne sais pas qui t’enseigner ce que tu sais mais il ne faut pas que tu généralises. C’est vrai, quelques-uns désireront brûler ton jardin, mais d’autres s’en préoccuperont. Dans une même idée, certains ne font pas attention à l’endroit où ils mettent les pieds et écrasent malencontreusement de magnifiques fleurs mais ce n’est fréquemment pas un acte volontaire. C’est seulement que, bien souvent, nous sommes préoccupés. Nous marchons perdus dans nos pensées et nous n’apercevons pas la flore qui peuple notre chemin. Cela m’est sans doute déjà arrivé, je te l’avoue. Seulement, en contrepartie, nous aidons les fleurs à s’épanouir dans des lieux qui leur sont dédiés et où personne ne viendra leur faire de mal. Tu sais, même s’ils ne sont pas aussi beaux que le tien, il existe d’autres jardins entretenus par des êtres de ma taille. »

Je voulais vraiment qu’elle se rassure et qu’elle réussisse à faire la part des choses. Pendant un instant, je m’interrogeai sur l’identité de celui qui lui avait enseigné à se méfier de nous. L’individu devait vraiment avoir une dent contre le reste du monde pour décrire une population cruelle et sauvage. A moins qu’il ne voulait cloîtrer la fée ici afin que jamais elle ne parte et ne quitte ce jardin ? Je frissonnai. SI ma deuxième hypothèse s’avérait être correcte, le précepteur de Rosée était encore plus vil que le peuple qu’il lui décrivait.  

La petite m’interpella au sujet de Léviathan. Je me retournai et remarquai qu’il s’obstinait à vouloir atteindre l’une des branches des cerisiers. Si je me félicitai de sa ténacité, je doutais qu’il puisse y arriver ; ses ailes étaient encore trop jeunes et trop fragiles pour supporter son petit corps. C’est d’un ton naturelle que je répondis à la minuscule qui – au passage – ne s’était toujours pas présentée.


« Je ne peux pas vous répondre avec certitude car je ne le connais pas encore suffisamment mais, d’après moi, il essaye de voler pour atteindre une branche du cerisier. Pourquoi donc ? Je n’en ai aucune idée. Il veut peut-être connaître l’odeur des fleurs ou bien manger des cerises à moins qu’il ait aperçu un animal et qu’il veuille jouer avec lui… C’est encore un enfant après tout… »

Je marquai une courte pause, le regard dans le vide avant de reprendre.

« Ne bougez pas, je vais aller le chercher. Après tout, il ne devrait pas agir de la sorte. »

Je me levai et me dirigeai vers l’animal, zigzagant entre les plantes. Sur ma route, je croisai la souris-papillon à qui j’adressai un sourire jovial. Enfin, j’arrivais au pied des cerisiers. Tandis que je m’abaissais pour attraper le dragonnet, ce dernier – joueur – me déséquilibra vers l’arrière. Je tombai lourdement sur le sol herbeux, au pied d’un grand rosier aux belles fleurs rouges et aux épines aiguisées. Il s’en était fallu de peu ! Le bébé dragon sautillait en tous sens autour de moi, tel un chien incitant son maître à s’amuser avec lui.    

« Pas maintenant Lévi’ » soupirais-je.

Je me relevai lentement, frôlant les aiguillons de l’arbuste derrière moi et, cette fois-ci, j’attrapais mon compagnon sans me laisser surprendre. Il feignait une moue désapprobatrice tandis que je revenais auprès de la fée.


« Excusez-moi pour vous avoir fait attendre… »

Je tenais Léviathan au creux de mes bras, l’entravant dans ses mouvements ; il ne manquerait plus qu’il assomme nôtre petite hôte en lui sautant dessus pour jouer.

« Alors pour en revenir à la question que vous m’avez posée tout à l’heure. C’est un peu compliqué et un peu long à expliquer mais je vais essayer de résumer. »

Je pris une profonde inspiration, ordonnant les idées dans ma tête.

« Il y a quelques semaines je me suis réveillé dans un endroit plutôt montagneux – je crois – avec de nombreuses blessures. J’avais des douleurs aux niveaux des côtes, des bras et des jambes ainsi qu’un énorme mal de tête. Quand je me suis levé, je n’avais plus aucun souvenir de ma vie passée. Vu l’état dans lequel j’étais à mon réveil, le scénario le plus probable est que l’on a dû m’attaquer et qu’un coup mal placé m’a fait perdre la mémoire. »

J’observai la fée un instant pour vérifier qu’elle ne s’était pas égarée dans mes paroles, puis, rassuré, je continuai.

« Concernant mes pouvoirs, je les ai sans doute perdu d’une manière ou d’une autre avant cette attaque. En tout cas, c’est ce que tout m’amène à penser. Car vois-tu, à mon réveil, je n’avais déjà plus de magie et je ne la ressentais plus. Je doute que perdre entièrement ses pouvoirs à la suite d’un combat soit possible. Ensuite, je me dis que si j’avais possédé mes pouvoirs au moment de l’assaut, je me serais sans doute défendu et je m’en serais sans doute sorti. Enfin c’est très hypothétique tout ça, mais c’est ce qui me parait le plus plausible. Quand je récupèrerai la mémoire, je saurais exactement ce qu’il en est. »

Je n’étais plus triste de cette situation. Certes, ce n’était pas agréable que d’être privé de l’essence même de son être mais j’avais l’infime espoir qu’un jour tout redeviendrait comme avant. Il le fallait.

« Enfin, voilà grossièrement l’histoire. Et pour la petite anecdote, j’étais en route vers un endroit où je pourrais probablement retrouver mes souvenirs et je me retrouve coincé ici… J’ai été arnaqué par un escroc qui se prétendait éleveur de dragon et son compagnon m’a « déposé » ici… »

J’avais utilisé mes mains pour accentuer le sarcasme autour du mot « déposé ».

« Je suis désolé, je raconte ma vie à une parfaite inconnue… Cela ne se fait pas, d’autant plus que je ne t’ai même pas demandé ton nom… »

Je ne respectai vraiment pas les conventions. Déjà que j’avais fait irruption dans son jardin, me voilà en train de la saouler avec mes histoires. Quelles mauvaises manières j’avais !
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Rosée du Matin
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Rosée du Matin
Sam 28 Juin 2014, 23:56


[hrp: avec tes pavés et mes pavés, nous allons pouvoir paver toutes les routes des Terres du Yin et du Yang XD Oui, je me suis un peu laissée aller, pardon]

Devant la remarque de l’homme, la petite fée resta bouche bée. Non, il n’allait pas la manger, argumentant qu’un être aussi grand que lui ne s’amuserait pas à courir après un être aussi petit qu’elle. Il était vrai qu’il risquerait de rester sur sa faim, d’autant plus qu’elle était l’unique fée des environs. Quant à la nourriture, à par des fruits à foison qui ne le caleraient probablement pas plus. Il restait bien des crapauds, des hérissons, des mulots, des souris papillons et des lapins…Véritablement, il n’y avait que les lapins pour le satisfaire… Et encore, ils n’étaient pas bien gros et plutôt rapides. Parfois, la petite fée s’amusait à grimper entre leurs oreilles pour découvrir une nouvelle manière de voyager. La fée la pencha toutefois la tête sur le côté et posa un doigt sur ses lèvres muettes, l’air pensif. Cela voudrait-il dire que ses fleurs avaient menti ? Les humains ne mangeaient pas les petites fées sur des brochettes ? Toutefois, Raphael confirma qu’effectivement il y avait dans le monde des êtres plus cruels qui le feraient peut-être. Cela signifiait donc qu’il y avait des bons et des mauvais ? Des gentils et des méchants ? Bien sûr, il y avait l’humain qui vivait avec elle qui était d’une douceur extrêmement avec elle… Mais bon, lui, il était l’exception. Il était son humain à elle. Elle était sa fée à lui. C’était différent, du moins, dans l’esprit ingénu de Rosée du Matin. Du coup, une question lui trottait dans la tête. Si le dénommé Raphael était un gentil, que devenait-il par rapport à elle ? Il ne pouvait pas être son humain, il n’y en avait qu’un. Et puis, il ne lui avait pas donné à manger sur le rebord d’une fenêtre, il avait chu sur son buisson chéri. Cela faisait-il alors de lui sa brute à elle ? Mais une brute, cela pouvait être gentille ? Elle se gratta les cheveux, perplexe devant ce dilemme tandis que la voix de l’homme lui rappelait la réalité. Il lui parlait ! Rosée du Matin chassa ses pensées vagabondes pour se concentrer de nouveau en regardant le géant d’un air perplexe. Il lui semblait qu’elle avait zappé des phrases. Elle s’agrippa à la contrepartie qui aidait les fleurs à s’épanouir dans des endroits protégés. Les yeux de la petite fée brillèrent comme une goutte de miel et étincelèrent plus encore lorsque Raphael précisa que son jardin était le plus beau.

« Ouais, mon jardin c’est le plus beau ! » s’exclama-t-elle ravi devant ce compliment en s’auto applaudissant.  

Rosée du Matin travaillait beaucoup sur son jardin pour le rendre un peu plus magnifique chaque joie. Elle avait pour ainsi dire, des doigts de fées ! C’était très pratique pour cajoler les fleurs et leur faire prendre d’étincelante couleur. Elle connaissait des histoires à faire rougir les fruits et des blagues à faire ouvrir les bougeons les plus peureux. Rosée était ravie d’après que les grands comme Raphael essayait de créer de beau jardin, mais elle n’était pas étonné de savoir que ceux-ci ne rivalisait pas avec le sien. Il suffisait de voir dans quel état se trouvait ce jardin avant son arrivée ! De la mauvaise herbe partout et des fleurs tristes à en perdre leurs pétales.

A sa question sur l’étrange manège du petit dragon près du cerisier, il répondu qu’il essayait de voler jusqu’une branche. Elle pencha la tête, l’air sceptique. Ce n’était pas flagrant, mais en y regardant bien, oui peut-être battait-il des ailes dans l’espoir de l’atteindre. Quant à savoir les raisons qui le poussait à tenter l'impossible, même son ami semblait l'ignorer. Une histoire de parfum de fleurs, de fruits à déguster ou d'animal à rencontrer. Il lui confia alors que ce n'était qu'un enfant.

« Ah bon?! » murmura-t-elle devant cette remarque.

Il était vrai que l'animal n'était pas aussi grand que ceux qu'elle voyait parfois voler au-dessus de son île. Peut-être donc qu'il ne s'agissait pas d'une race à part, mais bien d'un en version plus petit. La nature enfantine de la créature apaisa la fée qui le trouvait soudainement moins dangereux. Un lézard enfant, ça ne mangeait pas les fées? Même les fleurs semblèrent mieux respirer, enfin surtout les roses. Les bébés animaux turbulents, le jardin en avait l'habitude. Non pas que cela les rassuraient entièrement, les bébés cela faisaient tout de même des dégâts de temps en temps, mais cela n'était jamais réellement volontaire. La nature pardonnait plus vite aux enfants qu'aux adultes, enfin en principe, ce n'était guère une règle générale. Et la petite fée n'était pas vraiment sûre que ses roses pardonneraient aisément au jeune lézard si celui-ci venait à leur titiller les pétales. Raphael lui demanda d'attendre tandis qu'il allait récupérer son petit animal. Rosée du Matin le regardait, enfin, surtout ses pieds pour vérifier qu'il ne marchait pas sur la tige d'une fleur. Que c'était stressant un humain parmi les fleurs. Lorsqu'elle le vit tomber en arrière, elle ne put s'empêcher de poser ses mains sur ses yeux pour ne pas voir la scène. Elle voyait déjà son rosier en aussi mauvais état que son buisson. Les roses aussi se mirent à hurler de terreux en voyant l'ombre se rapprocher dangereusement d'elles. Les épines en avant prêtes à se défendre, elles ne furent nullement abîmées! L'homme les avait éviter de juste. La petite fée écarquilla un doigt pour regarder discrètement. Les roses râlaient devant la frayeur reçu, mais tout aller bien. Rosée laissa échapper un soupire de soulagement tandis qu'elle posa les mains sur son coeur qui battait encore la chamade. Elle angoissa cependant lorsqu'elle vit l'homme effectuer le chemin inverse. Bien sûr, elle s'y était attendu, il lui avait dit qu'il reviendrait de suite, mais cela ne rendait pas la chose moins stressante. Elle regarda le petit lézard se débattre dans les bras de l'humain, il avait envie de jouer. Cela ne rassurait pas non plus la petite fée. De ses ailes dorées, elle fit une marche arrière discrète pour avoir le temps de se défiler sur le côté s'il venait à bondir en sa direction. Il ne la mangerait peut-être pas, mais elle ne voulait pas se prendre un mauvais coup. Un jour, une pomme avait bien failli l'assommer en se décrochant sans prévenir... Depuis, elle faisait attention à tous ce qui était plus grand qu'elle. Autrement dit, à pratiquement tout ce qui l'entourait!

Raphael entreprit alors de lui expliquer la manière dont il avait perdu ses pouvoirs et son passé. La fée tendit ses oreilles pointues pour écouter cette histoire. Elle était très curieuse de connaître comment cela était possible. Il avait perdu son passé dans une montagne apparemment... Une attaque qui lui avait laisser des coups. Il y avait vraiment des vilains dans ce monde qui, en plus de manger les fées, volaient le passé des gens? Il parla d'un coup mal placé et la petite fée imaginait déjà le passé éparpillé sur le sol de la montagne. Ses pouvoirs, eux, devaient être perdu avant l'attaque. Sinon, il s'en serait probablement servi  pour se défendre... Logique. Il termina son histoire sur le fait qui prenait la direction vers un lieu capable de lui rendre ses souvenirs avant d'être chuter ici à cause d'un dragon pas très sympathique. Escroqué probablement par un mauvais guide. Il s'excusa ensuite de raconter ainsi sa vie. Cela ne dérangeait nullement la fée qui adorait les histoires, mais alors qu'elle allait le lui dire, il lui rappela qu'il n'avait même pas demandé son nom.

« Mon nom? répéta-t-elle avant de réaliser de quoi il parlait. Oh, oui! Je m'appelle Rosée du Matin. Ce sont les fleurs qui m'ont nommée ainsi. C'est joli, hein! Moi j'aime beaucoup! Oh, mais, si j'ai ton prénom et que toi tu as le mien... nous sommes quoi alors? J'ai mon humain et je suis sa fée, mais toi? Tu deviens qui pour moi? Et moi je deviens qui pour toi? »

La fée se retourna vers son ami Fruits des Bois qui sembla réfléchir avec elle à ce dilemme de relation. Il grinça simplement des dents pour lui signaler que si l'humain était gentil, il fallait lui fêter la bienvenue comme pour toutes autres créatures qu'elle accueillait. La petite fée hésita. Une fête, pour un humain venu d'ailleurs? Elle pencha la tête, mais les fleurs semblèrent approuver l'animal. A part les roses, mais elles étaient rarement contentes. Même le buisson semblait vouloir faire la fête. Il était vrai que c'était un héro, cela méritait bien de bouger du pistil!

« Faut fêter ta gentillesse d'abord! lui lança-t-elle alors de but en blanc. Et remercier mon buissonnichou de t'avoir sauver de ta chute. On bouge des corolles et on bat des ailes!» ordonna-t-elle à ses fleurs et aux insectes.


1


Aussitôt, les fleurs se mirent à onduler sous l'effet d'un vent pourtant inexistant et les insectes tournèrent au-dessus d'elles, dans un bourdonnement rythmé. La petite fée disparut dans un battement d'aile fou pour revenir aussitôt en tenu de danse, montrant sa capacité à se changer aussi vite qu'elle était capable de sauter d'un sujet de conversation à un autre. Ses cheveux étaient relevés dans un désordre sans nom, garnis de brindilles, de spores de champignons et deux cerises semblaient maintenir le tout avec leur tige commune. Cela donnait l'impression qu'elle avait plongé tête en avant dans le premier arbuste à porter de ses cheveux flamboyants. Elle avait troqué son pétale de pavot orange contre des plus petits de différentes couleurs qu'elle avait attaché entre eux pour se faire comme une jupette voilée. Arborant des couleurs rouge, blanche, mauve, jaune et bleue, elle se déhanchait avec une énergie débordante, provenant probablement d'une surdose de sucre. Son haut n'était que deux petites feuilles d'un vert brillant solidement attachées qui bougeaient au même rythme que sa petite poitrine féerique. Dans chaque main, elle tenait un bouquet de pétales, tout aussi colorés que son bas, qu'elle agitait dans tous les sens comme deux petits pompons. Elle virevoltait de gauche à droite, de bas en haut, faisant de temps à autre, des tours sur elle-même et encourageant parfois ses fleurs à se dandiner plus encore des étamines. La fée était voltigeuse et surtout emplie d'une joie indescriptible. Danser et chanter en compagnie des fleurs et des insectes de son jardin, c'était ce qu'elle aimait le plus et finalement, tout était prétexte pour s'adonner à son passe-temps favori. Elle profita également de son bonheur débordante pour rajouter ci et là des plantes à son jardin et à travers le buisson malmené, mais héroïque, des fleurs apparurent ouvrant leurs pétales pour embellir le blessé. Lorsqu'elle s'arrêta enfin, elle se posa délicatement sur une nouvelle fleur. Elle était épuisé, mais très heureuse. Les fleurs avaient aimé, le buisson avait apprécie, les insectes avaient adoré, les petits animaux dansaient encore comme la souris papillon qui remuait encore des ailes et de la queue. Elle leva la tête vers Raphael lui lançant un sourire féerique.

« Mon humain, il aime beaucoup mes chansons et toi, tu as aimé? lui demanda-t-elle d'une voix ingénue. Il n'est pas là pour le moment, mais à son retour, je suis sûre qu'il te prêtera son dragon. Il ne te fera pas chuter lui, c'est un gentil dragon. En attendant le retour de mon humain, il faut que je trouve ce que tu es pour moi!» dit-elle alors en revenant à son dilemme de départ.


1: Oui, c'est du japonais, mais on va dire qu'elle chante dans le langage des fées XD


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Mar 01 Juil 2014, 14:44

Rosée du matin, tel était le nom de la charmante jeune fée qui égayait ce jardin aux mille merveilles. Je souris, amusé. Cette appellation convenait parfaitement à la petite demoiselle pleine de vie et de fraicheur qui se tenait devant moi. Cela ne faisait que quelques minutes que nous nous étions rencontrés mais, déjà, je semblais avoir cerné sa personnalité. Elle avait l’âme d’une fillette curieuse qui découvrait le monde jour après jour. Je me demandais si elle s’était déjà évadée de ce lieu enchanteur quand, soudain, elle s’écria de sa petite voix aigüe. La minuscule venait d’avoir l’idée d’organiser une fête en l’honneur de ma gentillesse et de l’héroïsme de son buisson. C’était une idée qui me parut fort étrange mais cela semblait être une coutume car, déjà, tous étaient prêts à danser au rythme effréné de la mélodie féerique. Les fleurs, aux couleurs diverses et variées, balançaient de droite à gauche dans un entrain fabuleux tandis que les arbres secouaient leurs branches pour accompagner la chanteuse. Mais où était donc passée Rosée ? J’avais tourné la tête un instant, profitant du spectacle qui s’offrait à moi, et je l’avais perdue. Je la cherchai des yeux avant de l’apercevoir plus loin vêtue d’une toute nouvelle tenue bien plus colorée et dénudée que la précédente. Entre temps, la demoiselle s’était également coiffée – ou plutôt décoiffée – au moyen de brindilles en tout genre ; c’était un véritable capharnaüm. Çà et là, la petite semait des fleurs toutes plus jolies les unes que les autres. La scène ravivait mes yeux et, un instant, j’oubliais tout de mon long périple. Pendant un temps, je n’étais plus le Raphaël dénué de pouvoir et de souvenirs, je n’étais qu’un élément de ce monde fantastique parmi tant d’autres. Alors que je me laissais hypnotiser, Léviathan profita de ce moment de faiblesse pour se faufiler hors de mes bras et se mettre à danser au milieu des autres animaux. Tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu’à la dernière note de cette savoureuse rhapsodie qui me ramena à la réalité.

« Tu me demandes si j’ai aimé ? Bien sûr ! C’était MA-GNI-FI-QUE ! Tu as réussi à me faire oublier tous mes problèmes et à me combler de joie l’espace d’un instant, merci ! »

Apparemment, mon départ de cette île était conditionné par l’arrivé d’un ami de Rosée. Ce dernier possédait un dragon – encore un – qui pourrait me ramener dans le royaume d’en-dessous. La petite fée en était convaincue. En attendant, il fallait que je patiente en sa plaisante compagnie, ce qui n’était pas forcément pour me déplaire. J’espérais seulement ne pas perdre de longs jours à attendre mon bienfaiteur. La minuscule, intriguée par notre relation, s’était trouvé une occupation de choix : elle cherchait à qualifier notre relation qui lui semblait un peu complexe. Je décidai de lui porter secours.

« Si je peux me permettre de t’aider, dans le langage des humains, on catégorise assez facilement les gens. D’abord, tu as ta famille, ce sont tes parents, tes frères et tes sœurs – dans ton cas, je suppose que toutes les fées sont un peu de ta famille, non ? Ensuite, tu as l’âme sœur, c’est une personne – généralement du sexe opposé – sans laquelle tu ne peux pas vivre, vous avez ensemble une compatibilité parfaite dans tous les domaines que ce soit. On a qu’une seule âme sœur et on ne la rencontre parfois jamais dans toute sa vie… En y réfléchissant, c’est un peu triste d’ailleurs. »

Je marquais une courte pause permettant à mon interlocutrice de décanter ce que je venais de lui annoncer.

« Ensuite, tu as trois types de relations. Tu as les relations amicales, les relations hostiles et les relations spéciales. Dans les relations amicales, ce sont toutes les personnes avec laquelle tu as une certaine affinité. Tu peux encore les subdiviser en fonction de l’importance que tu leur donnes : camarade, copine, amie et meilleure amie. En ce qui concerne les relations hostiles c’est un peu pareil sauf que cela concerne les personnes avec lesquelles tu ne t’entends pas du tout. Par ordre du meilleur vers le pire, on retrouve les ennemies, les meilleures ennemies. »

A nouveau je marquais une courte pause, j’espérais ne pas être trop diffus et ne rien avoir omis.

« Enfin les relations spéciales sont… spéciales. Tu y retrouveras ton amoureux qui sera la personne dont tu seras amoureuse. Il y a aussi tes rivales qui sont des personnes contre lesquelles tu veux toujours gagner – bien que vous pouvez vous entendre. Il doit y en avoir d’autres mais globalement je t’ai dit le principal. Ah ! Et quand on ne sait pas réellement, on qualifie la personne de connaissance. Cela signifie qu’on la connait, qu’on lui a déjà parlé mais sans plus d’approfondissement. »

J’espérais que cette petite leçon pourrait l’aider dans sa vie future – même si je pense qu’elle devait déjà connaître tout cela. D’ailleurs, après coup, je me parus stupide de lui expliquer ce qui semblait couler de source. Elle le savait déjà, j’en étais presque sûr, et je venais de me ridiculiser royalement. Je détournai les yeux, les posant sur mon dragon qui avait réussi à se faire des amis parmi les rongeurs qui peuplaient le jardin. Ils s’amusaient à se poursuivre à travers le jardin, slalomant entre les fleurs et se cachant parfois à travers les branchages de quelques buissons. J’avais peur que mon ami abîme quelque chose mais il semblait y faire très attention. Je souris. J’étais fier de lui, fier qu’il ne fasse pas de bêtises aujourd’hui.

Dans le ciel, le soleil entamait lentement son déclin. Il devait être deux heures à peu près et je commençais à être assailli par la faim. Mon ventre grogna par deux fois avant que je sorte de ma besace une petite boite dans laquelle se trouvait une miche de pain. Poli et courtois j’en proposais à la fée.


« Tu en veux ? C’est du pain, je ne sais pas si tu as déjà goûté. »

Sans attendre de réponse, je coupai une petite part – un peu plus grand qu’une miette – et le déposai devant la petite. Entamant mon petit morceau, je mangeai en silence dans l’attente des réactions de la demoiselle. Soudain, j’eus une idée.

« Tu t’es déjà évadée de ton charmant jardin ? »

J’avalai le dernier bout de pain que j’avais dans la main avant de donner plus d’explication.

« Je me dis que nous pourrions partir à l’aventure toi et moi. Pas une longue aventure, rassures-toi, mais nous pourrions peut-être visiter les autres îles ? J’ai vu une passerelle au bout de ton jardin, tu sais où ça mène ? Moi je suis curieux… Et puis, tu pourrais peut-être y trouver d’autres amis ou des fées, qui sait ? On pourrait partir à l’exploration tous les deux avec nos compagnons. On découvrira peut-être des choses, je ne sais pas mais moi j’aime bien l’idée ! Et puis, si tu as peur, je pourrais te protéger ! Ce serait une chouette opération en attendant que ton ami ne revienne de son voyage. Et pour ton jardin, je ne pense pas qu’il puisse lui arriver grand-chose si l’on ne s’absente que deux ou trois heures. N’es-tu pas intriguée ? »

Je me levai précautionneusement et m’avançai vers la passerelle, faisant attention où je mettais les pieds. Je m’arrêtai devant, espérant voir quelque chose, mais d’épais nuages m’empêcher de savoir ce qu’il se cachait au loin là-bas.

« Je pense que voyager ça te ferai du bien ! Tu pourrais apprendre tellement de choses sur toi, sur les autres et sur le monde ! Tu pourrais te faire ton propre avis sur les choses et ne plus te fonder uniquement sur ce que te dises les fleurs. Mais si tu préfères rester ici, je peux le comprendre. C’est toi qui vois après tout. »

J’espérais de tout mon cœur qu’elle vienne avec moi. Non par parce que j’avais peur, mais parce que sa compagnie me plaisait. Léviathan leva la tête vers moi. Pensant sans doute que je partais, il se précipita vers moi pour ne pas que je le laisse seul. C’était étonnant pour ce dragonnet têtu qui n’en faisait toujours qu’à sa tête ! Bien qu’il se déplaçait rapidement et sans beaucoup d’agilité, il évita chacun des obstacles qui se dressa sur son chemin si bien qu’il n’abîma rien lui non plus. Arrivé à mes pieds, il battit des ailes comme pour s’envoler. Je le hissais sur mon épaule où il me lécha la joue de sa petite langue rose. Il semblait bien amical et affectueux – ses amis lui auraient-il fait quelque chose ? Agréablement surpris, je souris de bonheur. L’animal scruta l’horizon de ses petits yeux d’or et tourna la tête sur le côté, perplexe. Il paraissait lui aussi curieux de ce qui pouvait se cacher de l’autre bout de ce pont suspendu.

J’imaginais déjà tout ce qui pouvait se cacher là-bas quand le petit dragon rugit d’impatience.


« Patiente Léviathan, Rosée va peut-être venir avec nous ! » lui susurais-je.

Je tournai la tête pour cherchait l’intéressée du regard mais, avec sa petite taille, ce n’était pas une chose aisée. Attentivement, je scrutai l’entièreté du jardin à la recherche de la petite fée aux vêtements colorés. Je remarquai quelques fleurs que je n’avais pas aperçues auparavant mais aucune ne trace de mon amie. Avait-elle disparue ? Inquiet, je décidai de l’appeler.

« Rosée ! Où es-tu ? »

Ce que je pris de prime abord pour un petit insecte, se trouva en réalité être la petite fée. Elle se tenait debout sur une fleur au loin, à peu près à l’endroit où nous nous tenions quelques minutes plus tôt.

« Alors Rosée, tu as fait ton choix ? Participeras-tu à l’expédition la plus amusante et la plus génialissime de toute l’histoire de l’univers ?»
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Rosée du Matin
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Rosée du Matin
Mer 02 Juil 2014, 21:55



Raphael avait aimé son petit spectacle et était donc rentré définitivement dans la catégorie des grands humains gentils. C'était donc possible; quelle joie! Heureuse, Rosée du Matin lança ses pompons en pétales de fleurs et tourbillonna sous une pluie colorées. Le bonheur était si simple. Enfin, il lui restait tout de même à mettre un nom sur la relation qui existait entre le Raphael tombé du ciel sur son buisson et elle. Et ça, c'était moins simple, mais c'était important pour la petite fée. Elle ne côtoyait pas beaucoup d'humain et appréciait de pouvoir mettre plus qu'un simple nom à ses connaissances. Ce n'était pas pour rien que ses fleurs avaient des surnoms mignons pour pouvoir les distinguer chacune. Une rose n'en était pas une autre, il était donc impensable pour la fée de se contenter d'un simple bonjour madame la rose. C'était les roses en générale et puis il y avait rosénichou, rosette, roséchoupinette, et plein d'autre appellation dont elle avait le secret pour les trouver et retenir à qui elle les donnait. Raphael ne deviendrait probablement jamais un Raphaelnichou, c'était ces plantes qui subissaient cela et l'humain n'était pas, aux dernières nouvelles, une plante... Aimable et gentil, il l'aida dans ses réflexions, lui rappelant les différentes possibilités de liens. Il y avait la famille avec les frères, les soeurs et les parents. L'humain supposa pour exemple que toutes les fées étaient un peu sa famille. Elle réfléchit un instant avant d'hocher la tête positivement. Les fées comme les fleurs formaient une grande famille. Raphael n'étant pas de sa famille, il ne pouvait donc pas être considéré comme son frère. Une relation d'éliminée. Il parla ensuite d'âme soeur et Rosée écarquilla les yeux devant son explication. Une âme soeur, cela semblait si beau et si inaccessible à la fois, puisque certaines personnes pouvais faire sans jamais la croiser. Fruits des Bois était son ami de tous les jours, mais à bien y réfléchir, il pourrait être son âme soeur. Il correspondait aux critères. Il était de sexe opposé et elle ne se voyait pas vivre sans lui. Il l'accompagnait toujours et comme elle, il appréciait les fruits juteux, la musique, virevolter dans les airs et les fleurs. Ils avaient plein de points communs. Un lien de trouvé, mais ce n'était pas le bon. Heureusement, Raphael reprit le cours de ses explications pour lui parlait des autres liens. Elle se concentra, prête à retenir celui qui décrirait le mieux la relation qui y avait entre l'humain et elle. Il y avait les amicales qui contenait les amis, camarades et autre, puis les hostiles avec les ennemis et les grands ennemis. Arriva ensuite les relations spéciales devant lesquelles la petite fée pencha la tête. Il parla des relations amoureuses, des rivales et puis des connaissances pour désigner une personne connu, mais en profondeur. Cela faisait finalement beaucoup de relations possibles... Nul d'autre, cela signifiait bien que le monde d'en bas devait être grand pour pouvoir regrouper autant de liens définis.

Rosée du Matin resta perplexe et fit tourner les engrenages de son esprit ingénu. Fruits des Bois était son âme soeur, il ne pouvait en être autrement au vu des critères énoncé. Du coup, l'âme soeur étant unique, elle ne pouvait plus s'en servir pour définir le lien entre elle et son humain, ni entre elle et Raphael. Mentalement, elle railla ce lien de sa liste. Son humain, s'était comme ses fleurs, c'était donc sa famille. Raphael n'était pas comme ses fleurs et ne pouvait être son âme soeur. Il ne lui était pas hostile et elle ne se sentait pas rivale. Restait donc son ami ou sa connaissance. Cependant, elle ne le connaissait pas vraiment. Encore que... A quoi se limitait donc la connaissance d'une personne? Elle savait son prénom, elle savait d'où il venait et où il voulait se rendre. Elle savait brièvement comment il avait perdu son passé et ses pouvoirs. Ce n'était plus vraiment une connaissance et puis, c'était un nom un peu long et pas vraiment joli. Par défaut, il restait le lien: ami. Rosée allait lui demander confirmation quand un grondement la fit sursauter. Elle crut d'abord à un orage et s'apprêta déjà à s'abriter sous les pétales de sa fleur lorsque le deuxième grognement la troubla. C'était bien trop faible et pour être l'orage. Cela ressemblait vaguement à un crapaud souffrant de maux d'estomac, sauf que cela sortait du ventre de l'humain. *Mince, il a un crapaud dans la didine1!* pensa-t-elle en posant les yeux sans aucune discrétion sur le responsable de l'étrange bruit.

Elle le vit prendre quelque chose dans sa besace et le regarda troublé. Il avait donc faim? Parfois aussi, son estomac réclamait de la nourriture, mais son bruit était toutefois plus élégant et plus discret. Probablement à cause de la taille. Il aurait pu la manger pour se rassasier, les fleurs de son jardin très protection lui intimait déjà l'ordre de s'éloigner, juste par précaution. Cependant, ce ne fut pas un attrape fée, mais bien de la nourriture à laquelle il lui proposa de goûter. Il s'agissait de pain et non, la fée ne connaissait pas ce nutriment. Curieuse, Rosée de refusa pas le petit morceau et mordit dedans. C'était plutôt fade niveau goût pour une fée habituée aux fruits, au miel et au nectar. La texture lui plut beaucoup plus. C'était doux et moelleux à la fois. Cela devait être confortable pour dormir dessus.  

« Ce n'est pas très sucré, mais c'est tout doux » commenta-t-elle en vérifiant toutefois que l'humain mangeait bien l'autre morceau.

Apparemment, cela se mangeait bien. Elle regarda sa miette entamée tandis qu'une abeille bourdonna à proximité avant de disparaître entre les branches d'un arbre. Le petit insecte revint rapidement à la grande joie de la fée qui lui tendit le morceau de pain. Rosée n'avait pas besoin de parler aux animaux de son jardin pour comprendre ce qui lui voulait. A force de danser et chanter avec eux, un simple bourdonnement était significatif. Par trophallaxie, il recracha un peu de miel sur la nourriture fade de l'humain afin de lui donner le goût sucré qui plaisait tant à la fée. Elle mordit une seconde fois dedans et apprécia le savoureux mélange qui lui fit battre les ailes de ravissement. Après avoir chantée et dansée, elle avait bien besoin de cette énergie. Elle donna une micro miette à Fruits des Bois pour qu'il pût lui aussi goûter à cette étrange nourriture et engloutit le restant avec un large sourire. Elle était de nouveau prête à danser toute la nuit.

Puis, sans lien avec la conversation précédente, l'humain lui demanda si elle avait déjà quitter son jardin. Elle leva les yeux étonné qu'il posât une telle question. Elle? Une si petite fée voyager dans le monde des géants humains écraseurs de fleurs? Impensable! Encore que... La curiosité la poussait bien souvent à regarder vers le bas. Découvrir ce qui se cachait derrière l'horizon de son jardin était effectivement bien une idée qui lui chatouille l'esprit. Cependant, elle n'avait jamais osé franchir ce pas. Elle s'inquiétait trop de ses fleurs pour oser sans séparer. Il lui parla alors de partir à l’aventure ensemble afin de visiter les autres îles. Il avait une voix tentante et était prêt à la protéger. Effectivement, accompagnée d’un humain, elle avait moins à craindre. Et cela pourrait faire passer le temps. Le voyage serait de toute façon de courte durée et donc, ses plantes n’avaient rien à craindre. Rosée ne put cependant pas s’empêcher de regarder son jardin dont les fleurs semblaient hésiter autant qu’elle. Raphael continua son discours intriguant. Voir les choses de ses propres yeux. Découvrir le monde. Que de mots enivrant pour la petite fée bien trop curieuse. L’idée de voyage lui titillait les ailes, mais le décollage ne venait pas. Elle hésitait, écoutant le cœur de ses fleurs pour se décider. Partir un instant pour découvrir des choses inconnues ou rester à deviner lesdites choses ? Cruel dilemme. Finalement, la voix de son jardin l’invita à combler sa curiosité. L’aventure se devait courte, il saurait attendre son retour. Et puis, l’humain l’a protégerait, elle n’avait rien à craindre non plus. Il avait eu mille fois le temps de l’enfermer dans un bocal ou de l’embrocher sur un bout de bois. Rosée du Matin craqua donc, mais les roses la retinrent toutefois. Elle n’était pas en tenue d’aventure !

Rapidement, elle disparut au sein de son jardin et changea une fois de plus de tenue. La petite fée était coquette et il était facile pour elle de changer de vêtement puisque son jardin entier lui servait de garde de robe. Elle se replaça sur sa fleur, histoire d’être admirer par celles des environs. Rosée avait opté pour une tenue camouflage, troquant ses pétales colorés pour une feuille verte appartenant à un cerisier. Le côté dentelé de sa tenue lui donnant un aspect guerrière qu’elle trouvait amusant. Une simple herbe lui servait de ceinture où elle avait attaché son lance-crotte et une épine de rose, afin de se défendre contre d’éventuels attaquants. Elle n’avait pas changé sa coiffure, trouvant son côté brindille idéal pour l’aventure et avait juste noué une herbe autour de sa tête pour retenir des mèches rebelle afin d’avoir la vue dégagée. Elle ressemblait à un soldat, en miniature et en beaucoup moins dangereux. Elle entendit la voix de Raphael et fit battre ses ailes rapidement pour le rejoindre tout en promettant à son jardin de revenir et de lui conter ce qu’elle aurait vu.

« Oui, je suis prête! lui répondit-elle en tournant sur elle-même pour montrer sa nouvelle tenue. Tenue spéciale aventure ! Si je tends les bras comme ça (et elle les mit à l’horizontale), je ressemble à un cerisier ! C’est malin, n’est-ce pas ? Oui, bon, il y a les ailes qui dépassent derrière, mais je peux être un cerisier en fleur. Et tu as vu, j’ai une épine de rose, si on nous attaque je le lui plante où je pense à notre ennemi. J’ai même mon lance-crottes et avec Fruits des Bois, je ferais tack tack tack sur les vilains » rajouta-t-elle en mimant un lancer de crottes.

Assurément, le miel dégusté un peu plus tôt sur le pain lui avait redonné une surdose d’énergie. Fruits des Bois arriva à son tour, prêt à accompagner la petite fée et à lui fournir des munitions, mais grinça toutefois des dents à la vue de la passerelle séparatrice. Par-delà, c’était l’inconnu et par défaut, le lieu de tous les dangers. D’un couinement, il lui rappela l’interdiction. Qui sait sur quoi ils pouvaient tomber.

« Nous ne risquons rien, nous sommes avec un grand ! N’est-ce pas ? dit-elle alors en se retournant vers Raphael. Je tente le premier pas ! »

Et d’un bond, elle posa son pied par-dessus la frontière invisible de son jardin. Au plutôt, elle descendit lentement et délicatement vers le sol afin d’y tendre un orteil. Rosée du Matin posait peu de fois ses pieds sur le sol, préférant virevolter inlassablement dans les airs. Rien ne se passa. Pas de vilains. Pas de méchantes bêtes. L’endroit était sûr. Bien sûr, elle n’avait pas encore tout à fait quitté son île qui comptait finalement peu de danger, mais elle était tout de même hors de son jardin et pour une fée ce n’était pas rien. Elle eut comme étrange réaction de trépigner sur place en portant les mains à son visage surexcitée.

« C’est partie pour les perditions la plus amusante et la plus génie j'hallucine de toute l’histoire de Luni le ver!! » couina-t-elle en reprenant approximativement les termes de son nouvel ami.

Elle n'avait pas tout compris à cette phrase, mais cela sonnait bien et puis, elle était curieuse de connaître l'histoire de Luni le ver. Elle était motivée, excitée et prête à en découdre avec les vilains en brandissant son épine dans le vide pour défier quiconque de s'en prendre à elle tandis que Fruits des Bois agita sa queue comme un fouet. Lui aussi était prêt à affronter les potentiels ennemis! Un simple cri d'oiseau fit toutefois sursauter les deux petites créatures et elles filèrent vers les épaules de Raphael pour se protéger. Fruits des Bois s'invita sur la gauche et Rosée du Matin investi la droite, battant des ailes à proximité de l'oreille. Motivée, mais pas forcément téméraire. Ce n'était pas pour rien qu'elle s'était contentée de lancer des crottes sur son nouvelle ami bien cacher dans les fleurs. C'était la tactique du: pas vu, pas pris.

« Finalement, je préfère que tu passes devant, je te protégerai le derrière » dit-elle en lui tapotant l'épaule pour l'inviter à faire les premiers pas.


1: Ventre


♪ Chante ♫
Détour malencontreux (PV Rosée du matin) YjFKpln

Merci  Kaahl  nastae
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Dim 06 Juil 2014, 18:55


En un éclair, la petite fée apparut devant mes yeux. Elle se déplaçait rapidement dans les airs malgré ses petites ailes, plus vite encore que la majorité des insectes volants que j’avais déjà croisé. A nouveau, elle s’était changée, délaissant ses jolis pétales colorés pour une tenue plus terne. Toute de verte vêtue, elle s’exhiba fièrement. Elle me vanta les mérites de sa tenue camouflage et me présenta l’arsenal d’armes à sa disposition. Je ne pus m’empêcher de sourire en la voyant avec sa petite épine de rose. A cet instant, elle était plus mignonne qu’effrayante. Quand elle sorti son lance-crotte, je compris de suite ce qui s’était passé lorsque j’étais tombé du ciel. Je frottai avec plus de vigueur les traces que son arme avait laissées sur ma peau.

« Alors comme ça se sont des crottes que tu m’as lancé tout à l’heure ! »

Je la regardai avec un air un peu sévère mais pas bien méchant.

« C’est un peu dégoutant tu sais ! En plus, j’en ai reçu partout. Tu as de la chance que ma bouche ne soit pas ouverte !! Imagine seulement si j’en avais avalé une ! Ça ne se fait pas d’attaquer les inconnus comme ça, on cherche d’abord à connaitre leurs intentions !»

Je ne sus si elle m’écouta car déjà, emporté par son entrain, elle s’avança sur la passerelle suspendue. J’essayai d’imaginer la sensation qu’elle devait ressentir à l’idée de sortir de son jardin pour visiter le monde. Je la pensais anxieuse, excitée et méfiante mais avais-je raison ? Cette question restait sans réponse. Tandis qu’elle s’amusait sur le pont, elle répéta ma phrase. Je ne pus m’empêcher de rire. Tel un bébé qui essaye d’imiter son père sans réellement comprendre ce qu’il faisait, elle avait réciter mes mots sans les comprendre. Je pris un court instant pour la corriger.

« C’est presque ça Rosée ! C’est parti pour l’expédition – c’est un synonyme de voyage – la plus génialissime – ça veut dire que ça va être vraiment bien – de toute l’histoire de l’Univers – l’univers, c’est… compliqué, ça regroupe notre planète, le soleil, les étoiles enfin c’est comme si j’avais dit « de toute l’histoire de la planète » si tu préfères. »

Après mes explications quelques peu bancales au sujet de l’Univers, la fée et son compagnon rongeur battirent en retraite.  Mon amie se posa doucement sur mon épaule droite tandis que son animal rejoint la gauche.  Avec tout ce petit monde sur moi, j’avais l’impression d’être un dragon-monture.

« Accrochez-vous bien tous car ça risque de secouer. »

Je m’élançai sur le pont. Sous mes pieds, les anciennes lattes de bois craquaient au rythme de mes pas mal assurés. Entourés par d’épais nuages blancs, il nous était incapable de voir le sol ou notre destination. Que se passerait-il si nous tombions ? Rosée et son ami pourrait s’en sortir aisément avec leurs ailes, peut-être Léviathan réussirait-il à voler mais moi ? Mourrais-je ? A cette idée, un frisson me parcourut l’échine et j’accélérai un peu. La passerelle tanguait de plus en plus à mesure que l’on s’éloignait du jardin de Rosée. La silhouette de l’autre île – dissimulée par les Cirrostratus – restait invisible à mes yeux. J’espérais que nous atteindrions rapidement la terre ferme.

Le temps qu’il nous fallut pour traverser les deux îles me parut extrêmement long pourtant, il ne devait s’être écoulé qu’une vingtaine de minutes tout au plus. Contrairement à l’habitat de la fée, il n’y avait guère beaucoup de fleurs et d’arbustes sur cet îlot. On aurait plutôt dit d’anciennes ruines recouvertes par les mauvaises herbes. Des piliers de pierre noire, pour la plupart brisé, étaient ornés de différents symboles dont j’étais incapable de comprendre la signification.


« Bon eh bien, nous y voilà ! »

Mon pas se faisait plus lent. Je faisais attention à l’endroit où je marchais ; je n’avais pas envie d’être accueilli par une pluie de crottes cette fois-ci. Je m’avançai plus profondément sur le damier fissuré. Depuis notre arrivé, nul oiseau, nul insecte, nul bête n’avait fait le moindre bruit. N’y avait-il âme qui vive ? Le vent lui-même restait muet comme s’il craignait ces lieux inconnus. Dans mes bras, le dragonnet s’agitait. Il voulait visiter par lui-même ce nouvel environnement. Je gardai le dos droit tandis que je m’accroupis pour le déposer sur la terre ferme. Il gambada timidement, reniflant les odeurs qui l’entouraient.

« Elle a l’air vide cette île… Pourtant il devait bien y avoir une civilisation pour construire tout ça ! »

Du doigt, je désignai les vestiges qui nous entouraient. Je continuai ma route vers l’entrée d’un bâtiment qui semblait avoir résisté aux assauts du temps. Jonchant le sol, des armes rouillées autant qu’émoussées patientaient en silence. Je ramassai deux dagues de piètre manufacture et une épée bâtarde recouverte de son fourreau. J’attachai l’étui à mon ceinturon et dissimulai les poignards dans ma besace au cas où.  

« Allez, on entre ! »

Je m’insinuai dans le sombre édifice. Sur les murs nus de toutes tapisseries, une série de torches éteintes attendaient qu’on les allume. Néanmoins, l’une d’entre elles, illuminée par un feu bleuté, éclairait faiblement le hall où nous nous trouvions. Je saisis le flambeau précautionneusement – il n’était pas question que nous perdions notre seule source de lumière ou, pire, que je brûle mes compagnons – et commença à allumer les autres. En un instant, la pièce resplendit d’un éclat azuré.

Sur le sol, le tapis n’était sans doute plus aussi beau qu’antan ; il semblait avoir été grignoté par des rongeurs affamés. Ça et là de vieilles armures décoraient la petite salle. Enfin, au fin fond de la pièce, un escalier de pierre nous invitait à monter pour continuer notre visite. Tandis que je m’en approchai, il me semblait entendre des murmures.


« Tu as entendu ? » demandais-je à Rosée.

Léviathan, qui trottinait gaiement, se rapprocha de ma jambe, intimidé. A nouveau, un léger chuchotement se fit entendre. Je n’étais pas des plus sereins mais j’étais trop curieux pour faire demi-tour. Je m’enquis des impressions de la fée.


« On continue ou tu préfères qu’on fasse demi-tour ? En tout cas, ça doit te changer de ton petit jardin aux couleurs chatoyantes…»
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Détour malencontreux (PV Rosée du matin)

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