Rosée du Matin et le monstre de chardon

| Musique |

Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Fraichement transformée, Rosée du Matin est prête à affronter le monstre qui détruit Vervallée... Ou pas! Il lui faut encore trouver une arme, découvrir ses nouveaux pouvoirs et apprendre à suivre les consignes de l'araignée en espérant qu'il restera encore quelque chose à sauver de Vervallée...
Rp précédent: Rosée du Matin et la barrette à cheveux magique

---

Sa récente transformation venait de lui apporter une motivation qu’elle ne se connaissait pas pour la bagarre. Elle se sentait plus forte, plus grande, plus sûre d’elle et surtout, elle avait comme une envie irrépressible de chanter, danser et taper en même temps sur ses ennemis. Elle n’avait plus peur et chaque mouvement d’ailes était accompagné d’une mélodie enchantée qui la rendait encore plus fière de sa nouvelle nature. En un instant, elle arriva près du monstre qui terrifiait tant de grands magiciens qui la regardèrent quelque peu stupéfiaient par son arrivée peu conventionnelle. Elle pointa du doigt le monstre en s’arrêtant net devant lui.

« Je viens te régler tes comptes monstre de chardon ! »

Bim ! Bam ! Boom !
Roulade. Roulade. Jambes en l’air, tête par terre.

La fée retrouva son amie plus rapidement que prévue, les yeux tournoyant dans leur orbite. Le choc avait été plutôt rude quand Rosée avait réalisé qu’elle n’avait plus ses pouvoirs. Elle s’était probablement trop précipitée vers l’aventure, ce fut d’ailleurs les premières remarques de son amie la peluche au don exaspérant de parole. Elle souleva une mèche de ses cheveux pour mieux la regarder, puis, tenta de se redresser pour retrouver une meilleure position. Sa gestuelle n’était pas des plus charismatiques, mais elle arriva à ses fins sans trop s’emmêler les ailes, ses cheveux et son voile. Elle n’était pas encore habituée à sa tenue vestimentaire, à ses immenses ailes et à sa très longue chevelure. Toutefois, un simple passage de doigt suffit à défaire tous les nœuds et à remettre de l’ordre à chaque élément. Une mélodie tinta derrière elle pour souligner le fait qu'elle avait retrouver un peu de splendeur en se redressant sur ses pieds.

« Bon… ben, ça ne s’est pas tout à fait passer comme prévu ! fit la petit fée sur un ton à la fois amusé et désolé en frottant l’arrière de son crâne.
— Nan, tu crois ? Ironisa l’araignée… Tu t’es trop empressée. Tu n’es plus une fée et tu n’as plus tes pouvoirs d’avant
— Ah bon, j’ai pourtant des ailes
— Mets des ailes à une vache, ça n’en fera pas une fée pour autant…  
— J’suis pas une vache, j’suis une fée de base
— Je t’explique. Repris l’araignée en soupirant. Tu étais une fée, la barrette t’a transformé. Elle t’a donné un costume, des ailes, mais t’es plus une fée. T’es un être magique à part maintenant
— Ah… Emit la fée sceptique. Elle avait beaucoup de mal à tout comprendre. Mais du coup, je fais quoi ? Je pensais que la barrette allait me permettre de battre ce monstre ?
— La barrette à cheveux te transforme, ensuite il te faut appeler ton arme, celui-ci te permettra d’utiliser tes pouvoirs et… euh… On ferait mieux d’éloigner », fit l’araignée en pointant une patte vers l’avant pour forcer la fée à jeter un regard en arrière.

Le monstre semblait avoir pris de la masse et surtout, il fleurissait sur le sommet de ce qu’il ressemblait vaguement à un crâne. Sa colère prenait elle aussi de l’ampleur et il se secoua violemment pour semer de nouvelles graines, qui cette fois germaient. De minuscules monstres bondissaient çi et là, comme des petits pompons mauves et tous duveteux. Rosée aurait pu les trouver charmants, s’ils n’avaient été fait que de chardons menaçants. L’araignée avait raison de vouloir s’éloigner car l’armée de mauvaises herbes semblaient désormais vouloir s’en prendre exclusivement à la fée récemment transformée. Le monstre mère n’avait pas dû apprécier sa première tentative d’attaque sur sa personne. Rosée ouvrit les bras et prit l’araignée pour virevolter dans les airs. Elle fut aussitôt victime d’attaque et des pompons piquants fusèrent dans sa direction. A défaut d’avoir une technique de riposte, elle opta pour une méthode de protection quelque peu douteuse. Rosée du Matin tendit les bras devant elle pour se servir de sa peluche comme bouclier, oubliant l’espace d’un instant que celle-ci avait le don de parole…

« Qu’est-ce que tu fais… hé oh, aïe, outch ! fit l’araignée en recevant les attaques du monstre déchaîné.
— Désolé, fit aussitôt Rosée en ouvrant un œil pour vérifier que l’attaque avait cessée. Elle profita du répit pour se cacher derrière un bâtiment encore intact.
— Tu viens sérieusement de m’utiliser comme bouclier ?!
— J’ai paniqué et comme t’es une peluche
— Je ne suis pas une peluche ! S’énerva l’araignée qui, devant le regard que la fée lui porta, ne put s’empêcher d’observer ses pattes duveteuses et moelleuses avant de rajouter. Bon, les apparences sont trompeuses… mais le plus important aujourd’hui c’est de t’apprendre à utiliser tes pouvoirs et à vaincre ce monstre. Ses épines sont désagréables.
— Je suis vraiment désolée, fit la fée sur un ton chagriné. Attends, je vais t’aider à les ôter, ajouta-t-elle en voyant l'araignée peiner à les retirer avec ses pattes qui restaient accroché aux fleurs et elle approcha doucement ses doigts pour essayer de retirer délicatement les têtes de chardons qui était resté accroché au corps de l’araignée.
— En douceur, tu m’arraches les poils là ! Pourquoi c’est moi qui ai hérité de toi, la barrette magique ne pouvait pas choisir quelqu’un d’autre… marmonna l’araignée dans ses mandibules. Et pourquoi t’enfonce encore ton doigt dans mon abdomen ?
— Oh, je… j’étais curieuse de savoir comment tu pouvais ressentir la douleur avec un corps aussi mou ?
— Je… Est-ce que je te pose des questions aussi débiles moi ? S’emporta l’araignée. Concentres-toi, t’as une arme à récupérer et un monstre à vaincre… Pauvre Vervallée ! »

La fée sermonnée baissa la tête en s’excusant devant ses maladresses et promit de se concentrer sur sa nouvelle nature pour parvenir à vaincre le monstre qui faisait trembler les murs de Vervallée. Ou du moins, ce qu’il en restait encore. Les mauvaises herbes envahissaient à présent chaque recoin et le mot d’ordre aux habitants était désormais de fuir les lieux face aux grondements des pierres qui volèrent en éclat sous la pression des plantes démesurées.

940 mots

Rosée du Matin et le monstre de chardon

| Musique |

Enfin débarrassée des fleurs de chardon qui tiraillaient les poils de son abdomen, l’araignée sembla un peu moins irritable et accepta de reprendre ses explications sur un ton plus courtois. Elle expliqua tant bien que mal à la jeune Rosée qu’il lui fallait appeler son arme. Celle-ci faisait partie intégrante du costume livré par la barrette à cheveux magique  et lui était nécessaire pour activer ses pouvoirs. Pouvoirs qui lui permettraient de venir à bout du monstre qui réduisait Vervallée en ruine sous le regard incrédule de puissants magiciens dont la magie ne parvenait pas à mettre à terre. Rosée du Matin hocha la tête, parfois sceptique, tantôt incrédule. Il y avait tant de chose à apprendre et tant encore qu’elle ignorait d’après les dires de l’araignée. Si la transformation de la barrette demandait une gestuelle et  une formulation spécifique, il en allait de même pour faire apparaitre l’arme et user de ses nouveaux pouvoirs. Rosée du Matin écarquilla les yeux. Certes, elle aimait danser et chanter, mais tout de même. Une phrase et un pas de danse pour chaque événement…

« Et comment je sais ce qu’il faut dire et faire ? interrogea la fée
— Tu le sentiras en toi
— Ah… Et comment je vais tout retenir ?
— T’as pas besoin de retenir les choses, ça sera en toi et puis, c’est toujours la même chose, à la longue, tu auras l’habitude. Transformation, arme, pouvoir…et on tape sur l’ennemi du jour
— Cela paraît si simple dit ainsi, fit Rosée du Matin en pointant un doigt à sa bouche, soulignant sous éternel air ingénu. A quoi ressemblent l’arme et les pouvoirs ?
— Cela dépend des personnes… au vu de ta personnalité, je m’attends au pire ! » Murmura dans un soupir l’araignée sur un ton si faible que Rosée ne put entendre sa dernière remarque.

Aussi, la petite fée fut curieuse de savoir ce que sa transformation lui avait apporté de nouveau. Elle pria l’araignée de lui fournir un peu plus d’explication sur la procédure à suivre pour développer ses pouvoirs et vaincre le monstre. Les bracelets que lui avait offerts sa transformation devaient lui permettre de faire surgir du néant son arme fétiche. Rosée du Matin hocha la tête en signe de compréhension même si elle ignorait comment réellement les croiser. Elle virevolta au-dessus du bâtiment pour observer discrètement l’évolution du monstre. Celui-ci ne n’avait pas encore décelé leur cachette et Rosée avait donc un peu de temps pour apprendre la manœuvre. Elle préférait s’entrainer loin du monstre et des regards des combattants pour éviter une seconde humiliation. Cette fois, elle irait combattre le monstre lorsqu’elle aurait acquis l’essentiel. Une preuve de sagesse qui fut applaudit par l’araignée.

« Donc, je croise mes poignets au-dessus de ma tête comme ça ? fit Rosée du Matin en s’exécutant. Et je prononce…
— La main droite devant et la main gauche derrière, corrigea l’araignée sur un ton presque professoral
— Oh, pardon ! fit la jeune fée en inversant ses poignets.
— Et pas trop haut non plus, t’essaie pas d’attraper une branche, tes bras doivent rester légèrement fléchis.
— Oh, je… comme ça ? fit Rosée en abaissant quelque peu ses bras.
— C’est ça, mais en plus naturel, là au dirait que tu retiens une envie pressante… Me dis pas que tu dois faire pipi ? demanda l’araignée sur un ton sceptique tout en arquant un sourcil pelucheux
— Non, je… comme ça… c’est plus naturel ? Répondit la rouquine en affichant un sourire pour paraitre moins tendue
— Cela devrait le faire… Maintenant, tu dis… l’araignée attendit un instant, soutenant la fée du regard qui se contenta de lui sourire naïvement avant de réaliser qu’elle attendait une réponse de sa part.
— Oh, euh… je dis, je dis… Mince, j’ai oublié
— Bracelets magiques, protégez-moi ! Nan, mais, mets y un peu du tien, ce n’est pas comme si le monde était en danger et qu’il avait besoin de toi! Ironisa l’araignée. T’es pire qu’un poison rouge !
— Ah, oui ! Bracelets magiques, protégez-moi !
— Mouais… C’est comme pour ta transformation, faut y mettre plus de motivation. »

Sous les conseils de sa peluche, Rosée du Matin recommença, cherchant chaque fois un peu plus de motivation au fond d’elle pour activer l’arme, mais rien ne se passa. Pourtant, à la énième gestuelle, elle ne s’emmêlait plus les poignets et il lui semblait prononcer chaque mots correctement. Cependant, l’arme restait sourde à ses appels. L’araignée lui conseilla de s’approcher du monstre, pour réveiller en elle, la guerrière qui sommeillait. Après tout, peut-être avait-elle besoin de voir la créature de près et de se sentir en danger pour s’armer magiquement. Cela semblait logique… mais pas très sécuritaire en cas de faille. Rosée émit des doutes sur la technique, mais l’araignée su la motiver en la menaçant de lui mordre les fesses avec ses mandibules, surprenant la fée qui émit à nouveau des doutes sur la douleur que pourrait infliger sa mâchoire en peluche qu’elle avait toujours trouver très douce. Une remarque qui irrita l’araignée et, comme celle-ci fusilla du regard la petite fée, cette dernière virevolta illico en direction du monstre, qui étrangement, en cet instant, lui faisait bien moins peur que l’araignée… Rosée prit une grande inspiration en observant la créature s’abattre sur une maison pour la réduire en miette. Lorsque celle-ci sentit la présence de la Mah Jii Qaal, elle se redressa sur ses rhizomes dévastateurs et tourna ce qui lui servait de tête vers la rouquine. Rosée déglutit, inquiète. Quelques courageux mages cherchaient encore désespérément à ralentir le monstre en espérant probablement sauver quelques bâtisses. La fée, qui n’en était plus une, ferma les yeux tout en écoutant la musique que ses battements d’ailes produisaient autour d’elle.

« Bracelets magique, protégez-moi !» Fit-elle en croisant ses poignées. Les deux bracelets dorés s’entrechoquèrent et le claquement qu’ils produisirent suffit à faire jaillir une lumière éblouissante. Un halo lumineux engloba aussitôt Rosée qui tendit les mains. Ses doigts se refermèrent sur un objet surgit du néant. Sans même regarder la nature de l’arme, elle la brandit en direction du monstre...

1010 mots

Rosée du Matin et le monstre de chardon

| Musique |

Rosée du Matin avait les bras tendus vers l’avant, les doigts serrées sur un objet sorti du néant. Il était long, rond, scintillant et semblait se terminé par une forme rappelant vaguement un cœur entouré d’un halo. La rouquine plissa les yeux avant de lever son arme vers elle pour mieux l’observer. L’arme annoncée par sa peluche araignée n’avait pas l’air très menaçante. Le bâton qu’elle tenait en main s’apparentait plutôt à un sceptre qu’à une épée. D’une certaine manière, cela l’arrangeait. Les armes tranchantes, ce n’était pas vraiment son point fort. Quant à la forme qui le décorait au bout, cela s’avérait être une noisette. Une grosse noisette à l’air appétissante, qui réveilla son estomac. La faim se faisait sentir et Rosée du Matin grignoterait bien une noisette caramélisée. Avec du miel fourni par de gentilles abeilles. Parfumée des saveurs des milles fleurs qu’elles butinaient. Des noisettes chaudes et croquantes sous le palais. C’était tellement délicieux et il y avait si longtemps qu’elle n’en avait plus mangé. Mmmhh.

« Ho ! A quoi penses-tu ? Lâche ce sceptre, ce n’est pas une sucette géante ! » s’emporta l’araignée duveteuse.
Rosée ouvrit les yeux, surprise par l’injonction subite qui la fit sortir de sa rêverie un peu trop brutalement. Face à elle, deux yeux globuleux qui la regardait de manière peu amicale malgré l’absence d’émotion due à des sourcils pelucheux difficiles à arquer. Troublée par la proximité de l’araignée, la fée émit un cri d’effroi. Le délicieux repas de noisette qu’elle avait rêvé l’instant d’avant avait désormais une bien drôle de tête. L’araignée ne s’attendait pas provoquer une telle frayeux et sursauta devant le couinement strident de la fée. Elle fit un nœud dans ses trop nombreuses pattes molles et se cogna au sceptre récemment apparut. Le choc, pourtant faible, suffit à réveiller la maladresse de Rosée du Matin qui lâcha son arme à défaut de savoir comment la tenir correctement.

« Oups ! Emit-elle simplement en refermant ses fins doigts dans le vide. Le sceptre roula rapidement, emporter par le dénivellement du sol qui l’emmenant un peu trop loin du regard de la fée. Entre le chaos et les débris, difficile de repérer un objet aussi finement sculpté. L’araignée, remise de sa surprise se rapprocha de la fée pour constater ses mains vides et son expression d’ingénue maladroite.
— Ne me dit pas que tu as perdu ton arme de combat ?
— Ce sont tes pattes, elles ont touché le sceptre et…
— Et quoi ? T’as de la ouate de rembourrage dans les bras ? C’est une arme de combat et tu ne sais même pas la tenir en main après un petit choc !
— J’ai été surprise, je ne m’y attendais pas
— Parce que tu crois que ce monstre va t’avertir à chaque fois qu’il te donnera un coup ? Retrouve l’aieuh !»

La fée émit un petit cri, surprise de voir l’araignée projetée dans l’air tandis que le sceptre avait décidé de revenir vers elle. Rosée ignorait comment elle avait réussi le tour de main de rattraper son arme. Un réflexe, probablement. Elle la regarda étonnée avant de chercher après sa peluche araignée. Rosée ne la localisa pas, aussi elle hurla à son attention en brandissant le sceptre

« Je l’ai récupéré ! C’est pratique, il revient tout seul vers moi
— Merci, j’avais pas remarquée ! lui répondit une voix étouffé et un brin sarcastique.
— T’es où ?
— T’occupe pas de moi ! Elimine le chardon géant ! »

La fée hocha la tête et serra les mains un peu plus fort sur le sceptre. Elle n’avait aucune stratégie de combat, ni même de notion dans le maniement d’un sceptre magique, mais il fallait plus pour faire perdre espoir à la petite fée. Le chardon devenait menaçant et elle ferait tout pour le mettre un terme à sa terreur. Rosée battit des ailes et fila vers la monstruosité végétale qui mettait à mal les derniers combattants qui l’affrontait encore pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être. Le ciel changea de couleur une nouvelle fois, mais pour laisser place à un décor multicolore qui provoqua l’étonnement. Sur une musique de fond venue de nulle part, des noisettes fantomatiques semblaient flottées à travers le paysage. Au milieu, une étrange fée aux longs cheveux flamboyant dans une tenue étincelante. Difficile de faire une entrée plus remarquée et surtout ahurissante. Les quelques témoins présents s’inquiétèrent d’avoir subit un traumatisme crânien bien plus conséquent qu’ils ne le pensaient.

« Maintenant, c’est moi qui m’occupe de toi ! » lança la petite fée en pointant le sceptre en direction du charbon.

769 mots

Rosée du Matin et le monstre de chardon

| Musique |

Rosée du Matin affronta courageusement le regard piquant du monstre de chardon qui ne semblait guère être effrayer par les noisettes dansantes qui l’entourait. Toutefois, la présente de la fée et sa mise en scène le mis dans une rogne sévère. Le monstre se pencha en avant, gonflant son dos pour y faire sortir épines de chardons et feuilles piquantes d’ortie. Rosée se pencha à son tour pour se préparer au combat en serrant un peu plus fort le sceptre pour ne pas risquer de le perdre une fois de plus.

« Je suis courageuse et brillante, je vais y arriver » Se motiva-t-elle. Rosée ferma les yeux un instant, se laissant bercée par la musique qui semblait émaner d’une aura invisible. Elle était confiante dans sa capacité à réussir, armer d’une arme unique. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, une pluie d’épine s’apprêtait à lui tomber dessus. D’un geste, elle fit tournoyer le sceptre et l’attaque du monstre rebondit sur le métal sans parvenir à la toucher une seule fois. Prenant de l’assurance, Rosée se laissa emportée par ses nouvelles compétences. Quelques pas de danse exagérés, elle assura le combat autant que la mise en scène. Elle frappa d’un coup le monstre à la tête avant d’effectuer une pirouette aérienne pour ajouter un coup de pied. D’un bond, elle s’éloigna de la riposte tout en remettant sa longue chevelure en place.  BIM. BAM. BOOM.

Chaque attaque semblait irréelle dans les sons produits, tant ils semblaient décuplés et nimbés d’une lueur pastel. A chaque coup reçu, un flash retentissait éblouissant les témoins de ce combat sorti d’un autre monde. Pourtant, ils en avaient déjà vu des étrangetés dans leur vie. BADABOOM. Rosée ne put éviter une riposte qui l’envoya valdinguer au loin, mais elle se reprit rapidement. Avant de terminer sa course lamentablement contre un mur, elle trouva la force nécessaire pour redresser ses jambes. Ses pieds glissèrent sur le sol pour freiner sa course folle. Elle tendit un bras en arrière et sa main toucha le mur, ses doigts s’y enfoncèrent et brisèrent la brique en y laissant un trop béant. Rosée du Matin regarda un instant le paysage qui était apparu devant elle. Elle avait eu très chaude cette fois, encore un peu et elle se ratatinait contre le mur comme une crêpe mal retournée.

« Impressionnant, émit-elle étonnée, impressionné par ses propres compétences.
— Reste concentrée ! tempêta l’araignée qui peina à s’extirper des débris.
— Je suis con… »

Rosée n’eut pas le temps de finir de répondre à son amie pelucheuse qu’une gigantesque masse s’abattu sur elle et la poussa à travers le pan de mur survivant. Elle eut juste le temps d’émettre un soupir qu’elle se retrouva sous une montagne végétale. Le monstre avait décidé d’opter pour une nouvelle forme d’attaque. L’écrasement ! Rosée du Matin devait bien avouer que cette technique, bien que très primitive était plutôt efficace. La fée se sentait oppressée et éprouvait des difficultés à bouger de sous ce tas imposant. Si elle ne se dégageait pas, elle finirait étouffée. Elle essaya de le soulever, en vain. Ses mains passaient à travers la masse sans parvenir à trouver une zone assez solide pour s’y appuyer. Ce n’était que des mauvaises herbes et de la terre entrelacées et dans le noir, difficile de savoir si elle se trouvait au centre du monstre.  Alors qu’elle pensait être coincée pour toujours, son sceptre se mit s’entourer d’une aura lumineuse. Rosée referma ses doigts dessus et l’agrippa de toutes ses forces en lui murmurant de venir en aide. D’un geste vif, elle le planta dans le corps du chardon qui ne semblait pas apprécié l’attaque. Un hurlement se fit entendre tendit que les herbes s’écartèrent autour du sceptre. Tel une faux, il se fraya un passage dans la flore rebelle et la fée put se hisser sur le monstre. Celui-ci essayait déjà de se reconstituer, mais la Rosée ne lui laissa pas le temps.

« Retourne d’où tu viens vilain monstre ! » lui intima la fée en abattant le sceptre sur l’amas végétal, le tranchant en deux. Un second hurlement. Une lueur. PLOP. Rosée écarquilla les yeux tandis que le monstre venait subitement de disparaitre. Il ne restait de lui qu’une pluie de confettis brillants. Mais l’étrangeté de la scène ne s’arrêta pas là. Au même moment, des gens se redressèrent, ahuris et désorientés, comme s’ils sortaient d’un long sommeil. Tout ce que le monstre avait détruit était redevenu intact, comme s’il n’était jamais venu. Rosée tendit les mains devant ses yeux. Durant un instant, elle pensait avoir réveillé, mais elle portait toujours sa tenue et possédait le sceptre. Ce n’était pas un rêve. D’ailleurs, un homme l’aborda pour la questionner.

« Qui êtes-vous ?
— Je m’appelle…
— Elle se nomme Aveline, coupa l’araignée avant que la fée ne commette l’erreur de révéler son identité.
— Comment avez-vous fait ça ? Interrogea un autre homme incrédule face à la disparition du monstre
— Elle n’a pas le temps, bonne journée ! »

Rosée fut un peu surprise pour la précipitation de l’araignée de l’éloignée de la foule. Elle se laissa toutefois faire à défaut de savoir quoi répondre. Il ne lui fallut que quelques instants pour reprendre son apparence et disparaitre de la région comme le monstre. Il était temps pour elle d’en savoir un peu plus sur le mystère de sa peluche qui n’en était plus une…

909 mots