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 ¤ Petite princesse en détresse ¤ [ Mission 2 / Lvl 4 ]

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Ven 30 Mai 2014, 22:24

« Laissez moi me charger de les ramener en lieu sûr. Je veillerais à ce que tout se passe dans les normes, ma dame. » fit l'homme d'une certaine sagesse, l'individu que Sherry avait désigné comme le seul apte à diriger l'élan de population qui se voulait plus conséquent qu'elle ne l'avait espéré. La rousse fit un signe de tête humble en guise d'accord avant de reprendre la route et de les saluer du revers de la main, une expression plus épanouie sur leurs visages comme si les ombres de mort qui les pétrifiaient jadis, s'étaient dissipées en ces quelques derniers jours. Son aventure s'était conclue sur un succès, étrangement. Quelques navires en direction de la ville réprouvée amenaient en leur bord les familles au complet, éprises de ses promesses et de cette nouvelle conviction qu'elle leur avait apporté. Elle ignorait à quel point ses paroles sauraient les satisfaire, à quel point elles étaient parvenues à les toucher, mais osait espérer en tout cas avoir pu, un tant soit peu, soulager leur conscience, les délivrer de ce fardeau qu'ils avaient trop longtemps traîné derrière eux. Cette ville représentait à leurs yeux beaucoup plus qui ne le permet l'imagination. C'était bien plus qu'une enceinte avec en son sein des bâtiments ou des monuments d'une certaine renommée et un roi sans nom pour les diriger. Non, elle était pour eux la personnification même de la liberté, d'une étrange délivrance, de l'achèvement d'une oppression dérangeante, en somme l'espoir ultime.

Soucieuse de la sécurité de ces derniers, des brebis égarées qu'elle voyait presque comme ses propres disciples, elle eut aimé les guider une dernière fois jusqu'à leur nouveau domaine, les installations qu'on leur avait promises pour leur retour. Tristement, des gardes, la milice veillant à ce qu'en cette ville d'opposition la loi y règne, vinrent à leur tour lui transmettre une espèce de parchemin, dont le sceau l'ornant indiquait vraisemblablement une provenance haut-gradée et irréfutable. Voyant que les deux bougres - malgré ses remerciements distingués et répétés - n'avaient pas l'intention de partir avant qu'elle ne lise le contenu de son courrier, elle en décacheta l'ouverture, avant de plonger ses yeux de miel dans cette calligraphie assidue et soignée, reflétant en quelque sorte les manies excessives de l'individu à l'avoir rédigée. Ses yeux se refermèrent, un soupir s'échappa de son corps. Se redressant pour reprendre sa droiture habituelle, elle entreprit une marche assurée mais pas arrogante pour autant. « Accompagnez-moi sur place. J'aimerais plus de détails sur cette sale besogne. » commença-t-elle d'un air autoritaire toutefois, qui lui valait souvent un peu de respect par ceux qui venaient à la côtoyer. « Nous n'en savons pas grand chose … ma dame. Il frappe principalement le soir et ne nuit qu'à une seule concitoyenne. Cette dernière, pauvre créature, ne peut que supporter en silence. » bafouilla le premier dans un ton d'appréhension. « On nous a aussi communiqué qu'il rôde assez souvent aux alentours de son logis mais nous n'avons que très peu d'indices en dépit du travail acharné de la police et les préventions mises en place. » articula l'autre dans l'espoir de sauver la peau de son partenaire, comme si  réellement il s'était agi là d'un interrogatoire rigide et uniforme.

La réprouvée, voyant leur nervosité en sa présence s'affirmer - pour une raison qui lui était très sincèrement étrangère – acheva la discussion sur ces bonnes paroles et s'empressa de parvenir jusqu'à la demeure de la victime en question. Toquant légèrement de ses doigts de porcelaine la porte en bois ciré, elle vit surgir devant elle l'exemple parfait de la princesse pourrie gâtée. Des boucles parfaitement formées, une chevelure vermeille flamboyante, des yeux de diamant qui sciaient à merveille son accoutrement décoré. Des mains sans la moindre imperfection, un visage de porcelaine comme une véritable poupée : adorable de par sa perfection, charmante de par son sourire, l'extérieur étant purement divin. Des cerises à la place des lèvres, des pierres précieuses à la place des deux orbes azurs, une anatomie symétrique et équilibrée. Cependant, lorsque elle dévoila ses dents blanches immaculées pour s'adresser à ses interlocuteurs, une très mauvaise surprise en découla. « Combien de temps comptiez-vous me faire attendre au juste ? » cracha-t-elle toutefois sans hausser la voix, des paroles de vipère à l'égard du garde qui se tenait là, innocemment n'attendant que les instructions de la belle rousse pour soit le débarrasser des mauvais traitements de l'antipathique demoiselle, soit au contraire, lui infliger une torture de quelques heures supplémentaires.

L'homme se tut pour ne pas embraser davantage les ardeurs de la jeune femme, et se permit de s'engouffrer à l'intérieur sans que celle-ci ne l'invite une énième fois. Installés dorénavant dans la salle à manger, une tasse en argent à la main regorgeant d'un liquide fumant dont émanait une alléchante odeur, Sherry fit signe à l'homme de quitter la pièce, suite à quoi elle se retrouva seule à seule avec sa charmante compagne. « Je vous jure. On ne trouve décidément plus aucun homme compétent dans la milice de cet endroit. Il serait peut-être temps que je songe à me trouver une demeure plus convenable ailleurs .. » reprit-elle de nouveau d'un ton sec ses maintes plaintes qui sauraient s'éterniser des heures durant, si la petite rousse n'y mettait pas un terme dès à présent. Elle connaissait bien les jeunes filles en son genre. Trop renfermées dans leur bulle de richesses pour comprendre la hardiesse du monde et des épreuves à y traverser ; trop prises par leur propre beauté pour remarquer celle véritable se trouvant en fait toute autre part ; trop égoïstes pour ne serais-ce que songer à tendre la main à son prochain, geste qui ne leur  aurait coûté qu'un maigre effort et une pauvre seconde mais qu'aucune ne se daignait à faire. Sherry savait au moins ne pas être à son image et malgré les nombreuses cicatrices – trophées de guerre les aurait-elle appelé - qui arpentaient ses membres et ses cheveux pas si soyeux, elle était pour elle à son apogée. Et rien ne saurait la faire changer d'avis, rien n'y personne, cette jeune femme pas plus qu'une autre de sa qualité.

« Je vous en prie. Rien ne vous retient ici. » annonça Sherry d'un ton qui ne se voulait guère provocateur mais qui se voulait porteur de sens. Elle montrait ainsi qu'elle ne portait pas en elle toute l'incandescence de la bonté, du moins pas à son égard, car les sourires candides qu'elle lançait aux soldats de tantôt étaient tout à fait inverses à ceux auxquels la poupée avait droit. Sentant la tension monter et avec elle la rancœur dans le regard de sa partenaire, elle prit une tasse de thé qu'elle porta à ses lèvres, dans toute l'élégance dont elle saurait faire preuve, et en dégusta le contenu. Elle en fit l'éloge, de ce breuvage que la jeune femme se complaisait à concocter de ses soins, mais sans plus. Le silence lourd étouffa la pièce, les fenêtres fermées à double clé, les portes de même. Faisant claquer sa tasse sur l'assiette en verre, elle prit un air grave. « J'ai entendu parler de votre problème, bien que les autorités elles-mêmes ne disposent que de très peu d'éléments. Avez-vous des informations nouvelles ou que vous n'ayez pas divulgué lors de votre interrogatoire ? S'ils ont suivi les procédures, ils ont dû vous poser au moins quelques questions. » abrégea Sherry.

Cette moue neutre qu'elle affichait, la surprise vint s'y faufiler. Elle la frappa de plein fouet voyant, celle qu'elle croyait jusque là dure et hautaine à souhait, trembler comme une feuille à l'écoute du nom d'un homme qui n'en portait même pas un. Elle connaissait seulement sa silhouette sombre qu'elle apercevait de sa fenêtre vaguement et qu'elle savait la poursuivre jour et nuit comme sa propre ombre, l'observant d'un regard qu'elle savait malsain et qui lui glaçait le sang. Elle se crispa sur le coup et dû ravaler sa salive quelques fois avant de reprendre un semblant de calme, qui lui était propre, ses poings toujours renfermés sur ses jupes qui cachaient, pour dire vrai, très mal sa nervosité débordante. « Mon témoignage n'a pas changé. Il n'a fait que devenir plus vile et maladif depuis que je leur en ai parlé mais malheureusement ce n'est pas quelque chose que vous puissiez changer. Je n'espère pas de vous plus que je n'espérais de tous les autres. » admit-elle ne donnant qu'à cet instant précis son nom, Aurore, mais ni plus ni moins : juste le stricte nécessaire.

Malgré tout, la peur qui empêchait la demoiselle d'agir et qui l'avait retenu si longtemps dans cet enfermement forcé, devait être vaincue et anéantie. Si par ailleurs d'autres auraient considéré ce fait comme futile et sans intérêt, Sherry le considérait comme capital car, en se cachant derrière des murailles d'ivoire, au sommet de tours de vigile inatteignables, elle ne faisait qu'attiser davantage l'instinct sauvage et prédateur de cet homme, qui de toute évidence avait été assez vicieux pour en arriver à ce point. Il fallait donc qu'elle s'expose, qu'elle donne l'illusion d'une faiblesse quelconque qu'il pourrait exploiter et qu'elle dévoilerait au grand jour volontiers pour le faire tomber dans son piège. La journée et son avancée continuaient, tout comme leur conversation et malgré un refus catégorique lors des premiers échanges, la jeune femme se vit changer peu à peu d'avis avant de – après des heures de discours inutiles et éloquents – revenir sur sa décision première. Sortant alors, de ses apparats nocturnes pour déboucher sur les rues les plus fréquentées et évoluer graduellement dans celles déjà moins évidentes, elle faisait claquer volontairement ses talons sur le pavé, histoire de se faire clairement entendre par celui qui la poursuivait. Elle avançait, tremblante, indécise. Mais cette hésitation ne sembla pas contrarier le démon, bien au contraire, lui qui accéléra le pas, faisant claquer le sien pour provoquer en elle une peur plus intense encore, une qui dédoublait le plaisir de sa poursuite.

Il la suivait à même le sol tandis que la rousse, dans une parfaite discrétion, arpentait toits et cheminées pour s'en rapprocher un maximum sans trahir son silence. Elle l'observait de son œil fin mais la nuit et l'obscurité qui dominait maintenant sur la ville, l'empêchaient d'une part de voir avec clarté ses traits, qu'elle savait fins et démentiels toutefois, d'autre part l'identité de l'individu ou encore ses véritables intentions. Il était pour lui un mystère, une mentalité que même la plus brillante ne pouvait déchiffrer ou prévoir car est justement là toute la subtilité de ces êtres dénués de sens : ils sont imprévisibles. Lui, aveuglé par la demoiselle et son odeur dont l'intensité avait doublé en quelques heures sous la demande de Sherry, ne semblait avoir d'yeux que pour elle et cette passion déformée qu'il ressentait. Sherry n'avait rien contre lui mais ses méfaits ne pouvaient durer. Levant alors une main, alors qu'elle descendait du ciel d'une allure lente pour atteindre la terre à ses pieds, elle utilisa un pouvoir qu'elle refusait la plupart du temps d'infliger à d'autres mais qu'ici, s'appliquait très justement, agissant ainsi dans le calme serein de la nuit. Provoquant chez le démon une sorte de malaise, une perte de force radicale dans ses membres - au point où avec sa poigne elle pouvait le plaquer au sol d'une aisance déconcertante – elle l’immobilisa, interpellant alors Aurore quelques mètres plus loin, cette dernière étant la seule à avoir avec lui quelques affaire pendantes. Néanmoins la jeune femme, pour la surprise générale n'en fit rien, aucun humiliation publique ni discours de mœurs, se contentant de le regarder de haut d'un air vainqueur pour sûr mais pas si méprisant. Elle avait probablement un reste d'humanité en elle, du moins se plaisait-elle de croire.

Les forces de l'ordre ne tardèrent pas à se montrer, Sherry ayant eu la sagesse nécessaire mais surtout la prévoyance de les prévenir au préalable de ses intentions, emportant avec eux le pauvre personnage qui ne semblait, en dépit des récents événements, aucunement déchanter. « Je le connaissais de vue. Je le croisais souvent aux marchés et il ne m'avait jamais semblé aussi peu menu et si … hors de contrôle. » murmura-t-elle presque alors qu'elle détournait le regard de cette masse de chair démente et qu'elle reprenait la direction du logis. Finissant de témoigner les quelques détails brefs auxquels la milice n'avait pas pu assister et les efforts qu'elle avait été incapable de seconder, Sherry prit congé et crut bon accompagner la jeune femme jusque chez elle, aucunement pour son plaisir personnel mais plutôt pour une satisfaction inopinée. Arrivées sur place, Aurore l'invita une fois de plus à prendre le thé et Sherry comprit qu'elle n'avait juste pas envie d'être seul, du moins ce soir et que c'était pour elle, la seule chose à faire. « Mais ne crois pas que tu dormiras dans la chambre d'amis. Le canapé devrait te convenir. » formula-t-elle en faisant demi-tour. Il ne fallait pas s'attendre à un miracle de sa part décidément et opprimant une exaspération justifiée, Sherry se contenta de pénétrer dans la bâtisse la nuit se faisant glaciale au fur et à mesure que le matin, déjà proche, sortait d'un sommeil éphémère.

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