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 Comme un goût du passé [Test III - Nausicaa ]

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Dim 22 Sep 2013, 17:10


Nausicaa déambulait d'un pas léger à travers les couloirs du Palais de la Cité Engloutie. Discrète et silencieuse, elle tâchait de ne pas se faire remarquer. Aux yeux des politiciens ondins, elle n'était qu'une dame de compagnie, une domestique au service de la Dame des Abysses. Les rares personnes qui connaissaient son nom pensaient aussi qu'elle n'était qu'une servante. Certes, ils savaient qu'elle était de la famille de la Reine, mais ils devaient être convaincus que son rôle était minime, et que la souveraine faisait juste l'honneur à un proche d'être sa suivante. La vérité était toute autre, mais elle n'en était guère plus douce. La jeune femme vivait avec sur ses épaules le poids de ses ancêtres et de sa filiation. Que pouvait-elle ressentir, si ce n'est de la haine ou de l'amertume, envers sa royale mère qui la traitait en esclave ? Nausicaa savait n'être qu'un patin entre les mains habiles de Vanille. Ce qui la désolait le plus était de ne pouvoir agir contre elle quant bien même elle en avait terriblement envie. Mais elle ne voulait risquer de monter un complot contre sa tendre mère, le projet était bien trop risqué car la garce avait de nombreux amis et alliés qui espionnaient pour son compte et avaient un talent certain pour l’infiltration, sans compte sur le fait que Vanille pouvait lire les pensées. Nausicaa n'était pas sûre de pouvoir contrôler son esprit et le flot de ses pensées en sa présence. Alors la jeune fille se contentait d’obéir sans broncher, attendant patiemment de recouvrer sa puissance d'antan.

« Il est grand temps que tu obtiennes ta Perle, Nausicaa.» dit tout simplement Vanille à sa fille lorsque celle-ci fut dans le bureau de la Reine, après avoir reçu sa convocation. Troublée, Nausicaa porta ses longs doigts blêmes à sa gorge. « Mais j'ai déjà ma Perle, mère. Elle est incrustée au creux de ma gorge depuis des siècles.» Les grands yeux verts de Vanille s'illuminèrent d'un éclat moqueur. « Lorsque l'on t'a emprisonné dans ta cage de glace, nous t'avons privé de la totalité de tes pouvoirs et de ta puissance magique. Croyais-tu vraiment que cette Perle resterait auprès de toi alors que tu valais moins qu'une humaine ?» La colère montait peu à peu chez Nausicaa qui, muette, toisait sa mère avec un certain mépris. « Vous m'avez fait perdre ce don de l'Océan.» articula-t-elle doucement, une rage sourde contenue dans les trémolos de sa voix. Vanille haussa les épaules. « Tu devais être vraiment faible pour ne même pas t'en rendre compte et vivre toutes ses semaines sans.» Nausicaa comprit les raisons de son malaise, depuis quelques temps. En voilà donc la raison. « Aujourd'hui.» enchaîna Vanille. « Tu recommences à être plus ou moins quelqu'un. Je pense qu'il serait bon pour toi de dénicher une autre Perle.» Nausicaa, le regard peiné, baissa les yeux au sol. « Exécution.» ordonna Vanille en se désintéressant de la sirène pour se concentrer sur les papiers qu'elle tenait. Nausicaa, vaincue, hocha la tête avant de tourner les talons.

Comment diable cette femme pouvait-elle faire preuve d'autant de cruauté et d'aussi peu de compassion ? Nausicaa sentait les larmes lui monter aux yeux, mais très vite, la peine se changea en colère. Elle avait besoin d'air, d'espace et de calme. À corps perdu, elle se jeta dans l'onde pour quitter la Cité et ses alentours. C'était sur la terre ferme qu'elle avait envie d'aller, quant bien même elle devait chercher sa Perle dans les tréfonds des eaux. Vanille ne lui avait pas imposé de délais, chose rare. Nausicaa comptait bien profiter de ces instants de liberté et d'allégresse. Elle aurait pu s'enfuir. Mais elle ne pouvait se résoudre à abandonner Clémentine, et elle savait que où qu'elle soit, Vanille la retrouverait. Ce n'était pas encore l'heure. Elle devait redoubler d'effort, gagner en puissance, avant de pouvoir affronter sa mère ou bien la quitter de façon définitive. Alors il était plus judicieux, en l'état actuel, de faire ce qu'elle voulait. C'était même une bonne chose qu'elle puisse retrouver une Perle, bien qu'elle se sente flouée de ne plus avoir la première, qui aurait dû être la seule et unique.

Les vents marins balayaient la plage. Le sable s'élevait dans tous les sens. Le ciel était gris et nuageux. Les flots étaient déchaînés, la mer en folie. Nausicaa aimait croire qu'il s'agissait d'une parfaite représentation du cœur de la souveraine des ondins. Pieds nus, la demoiselle longeait le rivage en contemplant l'horizon sombre. Elle portait une longue rose rose, dans le drapé pâle mettait en valeur sa silhouette fine, dessiné par le tissu grâce aux assauts du vent. Ses longs cheveux blonds ondulaient le long de ses épaules, virevoltant près de ses joues. Les vagues allaient et venaient frénétiquement. Ce paysage pots-apocalyptique était doux aux yeux de la jeune fille. Apaisée, elle se tourna vers l'Océan et s'accroupit. Elle plongea ses mains dans l'eau fraîche et la contempla tandis qu'elle filait entre ses doigts. Devenait-elle folle ? Elle aurait juré voir la silhouette élégante de Vanille, comme un reflet, sur la surface. Elle retenta l'expérience. Cette fois-ci, elle ne vit rien. Mais elle entendit un souffle, un murmure que prononçait délicatement une voix douce, presque irréelle. « Je te surveille. Rends ta Reine fière de toi. Honore l'Océan. Commets un acte digne de notre peuple.» Qu'est-ce que cela signifiait ? La lugubre vérité s'imposa à son esprit lorsqu'elle releva les yeux. Un navire approchait des côtes.

La notion du bien et du mal était très subjective dans l'esprit de Nausicaa. Si elle s'accordait volontiers à croire que sa mère était le Malin, elle se pensait plutôt gentille et agréable. Cependant, comme la majorité des Sirènes, elle avait pratiqué le Grand Chant. Et elle ne voyait pas forcément ça comme le mal absolu, quant bien même il fallait couler un bâtiment et noyer tous ses occupants. Ce n'était qu'une question de tradition, au final. On l'avait élevé ainsi. Contrairement à autrefois, Nausicaa ne considérait plus cette pratique comme normale. Durant son long sommeil, elle avait eu le temps de réfléchir à certaines choses. Cependant, la perspective de s'adonner une fois de plus au Grand Chant pour contenter l'Océan ne lui déplaisait pas. Elle voulait satisfaire le berceau de sa vie. Et elle savait que Vanille n'y verrait pas le moindre inconvénient.

Nausicaa n'était pas une Sirène ordinaire, et n'était pas née comme toutes les autres dans le cocon protecteur de la Cité Engloutie. Elle avait vu le jour il y a de ça quelques siècles aux confins de la Forêt Enchanteresse où s'était alors exilé Vanille et Caliel. Élevée comme une petite banale de ses terres, toujours habillée, elle avait la pudeur habituelle des fragiles fleurs élégantes et raffinées. C'est pourquoi la jeune femme eut bien du mal à quitter sa robe claire. Elle finit cependant par l'abandonner sur une branche pour plonger, nue, dans la mer. Ses fines jambes blanches cédèrent instantanément leur place à une longue queue de poisson nacrée à la douce couleur bleuté. Les boucles blonde de sa chevelure glissaient sur son corps, dissimulant ce qui devaient l'être. A vive allure, elle fila à travers les flots pour se rapprocher du bateau, de toute évidence en difficulté sur les eaux déchaînées.

Les couleurs qu’abordaient le navire n'étaient pas exactement celles auxquelles Nausicaa s'attendait. Ce n'était ni un bateau marchand ni un plaisancier rempli de voyageurs. Le drapeau qui flottait péniblement en haut du mât était d'un noir de jais et une tête de mort y régnait fièrement. Mais les pirates étaient en grande difficulté, au sein de la tempête, et ils n'arrivaient pas à se rapprocher des côtes. Les quelques remords qu'auraient pu ressentir Nausicaa s'envolèrent en un instant, brisé par la vision répugnante des vermines qui déambulaient sur le ponts. Ces hommes étaient mauvais. Ils méritaient le sort qui les attendait. La délicate sirène, silencieuse, s'assit sur un rocher, d'où elle avait une vue imprenable sur le navire. Et inversement. Le pouvoir d'une femme sur les hommes étaient incroyables. Malgré la situation pour le moins désastreuse, les pirates se désintéressèrent de leur poste pour contempler la jeune femme aux blonds cheveux blonds qui souriait en les regardant. Certains semblaient béat d'admiration. Mais l'un d'entre eux, le Capitaine à n'en pas douter, braillait des ordres d'une voix de plus en plus autoritaire et paniqué. Il savait que les filles des eaux n'étaient guère des créatures avenantes qu'il était bon d'observer. Il savait que les choses allaient dégénérer. Et Nausicaa se mit à chanter.

Quelques heures s'étaient écoulées. Nausicaa, assise sur la  plage, contemplait de ses grands yeux bleus les débris de la coque s'enfoncer lentement dans les abîmes.Se robe claire lui collait à la peau. Elle se sentait si mal. Et pourtant, son âme était apaisée. Les vagues qui venaient lui lécher le bout des orteils semblaient la féliciter. Un maigre sourire étira doucement le coin de ses lèvres tandis qu'elle baissait les yeux sur l'écume. Et son regard s'écarquilla. Un petit quelque chose, presque totalement enfoncé dans le sable, scintillait délicatement. La Sirène cligna des yeux, ce qui suffit à ce que l'eau l'emporte. Comme une furie, les mains tremblantes, elle se fit à creuser dans le sable. Et une petite Perle nacrée d'un rose pâle glissa doucement le long de ses doigts pour terminer sa course dans sa paume.

« Mouais. Pas mal.» commenta simplement Vanille lorsque Nausicaa se représenta à elle, en fin de soirée. Peu impressionnée par la petite perle que sa fille portait en pendentif, la flamboyante rousse se contenta de hocher vaguement la tête. Nausicaa s'empourpra. « J'ai fais ce que tu voulais.» - « Oui ? Et alors ? Qu'attends-tu de moi ? Que je t'applaudisse ?» Elle rit. « Ma pauvre enfant, il serait grand temps que tu deviennes une femme.» Elle soupira. Nausicaa baissa les yeux. « Quoiqu'il en soit, j'ai mon morceau d'Océan.» Elle l'effleura du bout des doigts. « Je jurerais que c'est le même.» - « C'est possible. Je doute que les flots t'accordent, à toi, deux fois de suite un don différent. L’Océan a dû recueillir ta perle, autrefois, et attendre que tu refasses tes preuves avant de te la confier à nouveau.» Vanille semblait s'ennuyer au plus haut point. Lasse, elle faisait preuve d'une grande patience à converser tranquillement avec cette femme qu'elle estimait si peu. Le silence s'installa, et les deux ondines se dévisagèrent. « Qu'attends-tu pour déguerpir ?» s'énerva presque Vanille en arquant ses sourcils. « File t'occuper de Clémentine ou qu'en sais-je. Mais disparais de ma vie.» Et Nausicaa tourna les talons. Si sa mère se fichait pas mal de cet exploit, elle était fière de ce qu'elle avait accomplit. Et elle n'avait qu'une hâte : retrouver la puissance nécessaire à la fusion.

« Blanche ?» Nausicaa fut surprise de croiser dans les couleurs du Palais sa tante. Jamais la demoiselle ne s'était entendue avec sa sœur, pour des raisons plus qu'évidentes. « N'écoute pas ta mère.» lui répondit-elle d'une voix douce et basse, un petit sourire sur son visage d'Ange. « Félicitations ma belle. Je suis fière de toi. Et fière de voir que je ne suis pas la seule à lui tenir tête.» - « A le vouloir, en tout cas.» Presque de honte, elles baissèrent la tête et continuèrent leur chemin.

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Comme un goût du passé [Test III - Nausicaa ]

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