Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 

  • Le Bleu et le Rouge • [solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Sam 28 Sep 2013, 16:51


« Tu te sens bien ?» - « Oui.» L'échange fut bref avant que le silence ne se proclame une nouvelle fois maître. La petite maison qui bordait le grand large était calme et paisible. Une douce lueur perçait à travers les rideaux. Assise sur le rebord près de la fenêtre, Vanille contemplait sans rien dire la plage et l'écume. Une main sur sa joue, l'autre posée sur son ventre, elle patientait. Mais ce n'était guère la joie ou l'impatience qui illuminaient les prunelles vertes de la jeune femme, plutôt un ennui profond. Gabriella, nerveuse, entortillait ses cheveux autour de ses longs doigts tremblants. De longues secondes s'écoulèrent. Peut-être même des minutes. Personne ne bougeait. L'ambiance pesante jouait sur les nerfs de la Perle, qui ne tarda pas à prendre la parole, encore. « Ne devrais-tu pas avoir des contractions ?» pépia-t-elle de sa voix aux trémolos paniqués. « J'en ai déjà.» répondit Vanille dans un soupire. « Quoi ? Mais tu n'as pas mal ?» s'écria Gabriella en esquissant quelques pas. « S'il te plaît, arrête de t'emporter pour un rien et fais comme les autres, espère que je crève dans d'atroces souffrances.» Était il utile de préciser que la douleur était un drôle de concepts pour la jeune femme   Gabriella blêmit. Elle appréciait cette jolie rousse qu'elle considérait comme une amie, bien que les attaches soient à sens unique. Vanille rit. Les yeux moqueurs et un sourire à la fois charmeur et cynique sur les lèvres, elle balaya du regard le petit salon. Allongée sur le tapis près d'une cheminée où ne reposait que des cendres, Nausicaa lisait un gros ouvrage poussiéreux emprunté dans la bibliothèque royale. Concentrée, à moins qu'elle ignore délibérément les discussions, elle demeurait dans sa bulle, loin de se préoccuper de sa mère et de son futur-demi frère. Pourtant, Vanille savait qu'elle aimait déjà le bout de chou qui allait sortir de son ventre. C'était une jeune femme douce et aimante, et elle ressentirait une espèce de compassion d'être né de la même mère si ignoble. Un peu plus loin dans un coin, Clémentine jouait avec des poupées, bien loin de se douter de ce qui se tramait. Blanche s'occupait d'elle, et tournait le dos à sa sœur avec un dédain à peine dissimulé. Dans la cuisine, Gabriel tâchait de ne pas rester sans rien faire en faisant un brin de cuisine. Toute une joyeuse troupe réunie. Et chacun vivait cette expérience d'une façon bien différente.

« Ou vas-tu ?» s'enquit toujours aussi fébrilement Gabriella en voyant Vanille se lever doucement. Elle ne répondit rien. Se contentant d'accorder un bref regard méprisant à la Perle, elle se dirigea dans la pièce d'à côté, ou Gabriel coupait quelques légumes avec une étrange adresse. Dans un soupire, Vanille s'assit sur une petite chaise en bois. « Il est très rare que tu viennes de ton plein gré vers moi, ainsi.» remarqua le jeune homme sans pour autant lâcher du regard le repas qu'il concoctait. « Le choix n'est guère difficile entre toi et les charmantes demoiselles d'à côté.» - « Pourquoi les as-tu emmener avec toi, alors ?» - « Pensais-tu réellement que j'allais les laisser au Palais ? Je compte retrouver la Cité Engloutie saine et sauve à mon retour. Aussi, j'aimerais éviter toute tentative de complot contre ma personne.» - « Elles parlent, elles pensent, elles te haïssent, mais elles sont loin d'avoir ne serait-ce que l'ombre de ton audace et de ta puissance. Elles ne peuvent rien contre toi.» - « Je sais.» - « Quelle est donc la véritable raison ?» Un fin sourire orna ses lèvres roses. « N'est-ce pas amusant de les manipuler ? Je fais ce que je veux d'elles. Et vraiment, Gabriel, je voulais retrouver mon Palais entier.» Il rit, avant de tendre une assiette à sa belle. « Tu as des projets pour la suite?» - « Bien évidemment.» Elle leva les yeux au ciel. « Est-ce que certains me concernent ?» - « Probable.» Il s'approcha doucement de la jeune femme pour prendre délicatement entre ses doigts son délicat visage. « J'ose l’espérer. Tu sais bien que je n'attends qu'une chose.» - « On verra.» - « Je serais toujours là pour toi, à travers tous les âges.» - « Je sais.» - « Et je ne serais presque pas jaloux.» Vanille rit. « L'homme parfait.» - « Je pourrais l'être.» - « Tu sais que je ne suis pas faîte pour ça. J'ai déjà essayé. Ce genre de vie ne me convient pas.» - « Mais je ne t'enfermerais jamais comme on a pu le faire autrefois. Tu serais toujours aussi libre.» - « Alors quel intérêt ?» - « J'en vois plusieurs.» Vanille haussa les épaules. « Tu es quelqu'un d'étrange Gabriel.» Il sourit. « Venant de toi ...» Il soupira. « Que comptes-tu faire de Blanche ?» - « Son sort te préoccupe-t-il ? Tu pourrais te rabattre sur elle, tu sais. Elle me ressemble assez pour que tu te laisses prendre au piège.» - « Si je suis sous le charme de tes atouts, c'est aussi ton sourire, ton regard, tes gestes et ton caractère qui m'ont séduit.» - « Que de flatteries.» Dans une légère grimace de douleur, elle posa ses mains sur son petit ventre rond. C'était le moment.

« Il avait promis qu'il serait là. Il l'avait promis sur ce qu'il avait de plus cher. Que mon enfant me détruirait, me rongerait de l'intérieur, et qu'il ne serait mû que par la volonté de me tuer. Il avait dit qu'il se nourrirait de mon énergie, de mon esprit. Hum. Je serais presque déçue. Je m'attendais à mieux de sa part. À croire qu'il se fais vieux. Mais je me doutais qu'il me mentirait.  Cela aurait trop prévisible que lui et Kiwi se ramènent aujourd'hui. Je dois aussi être le cadet de ses soucis, pourvu que je suis loin de lui.» Elle rit. « Tu es condamnée Vanille, tu mourras dans neuf mois.» dit-elle avec ne grande solennité en imitant la voix de Naram. « Comme quoi j'ai bien fais de ne pas lui faire confiance.» Elle eut un petit sourire narquois, songeant au grand discours du Génie colérique. « Je savais que je ne mourrais pas. Pas maintenant. Ce n'est pas prévu ainsi.» - « Comment peux-tu en être si sûre ?» - « Quelqu'un me l'a dit. Et ces paroles sont assez justes. Elle ne se trompent que très rarement. En réalité, elle ne se trompe jamais.» - « Et qu'a-t-elle dit ?» - « Que je mettrais au monde un fils que je n'aurais pas l'opportunité de voir grandir. Mais elle n'a pas prédit ma disparition.» - « Donc, il va quand même t'enlever ton enfant.» - « Oui.» - « Et ça ne te gêne pas ?» - « Non. Je sais à quoi il va confier Caliel. Et je ne demande qu'à faire la fête de cette petite garce.» - « Tu vas donc le laisser emporter le bébé.» Ce n'était pas réellement une question. Plutôt une triste constatation. « Exact.» - « Tu sais que tu es une créature ignoble ?» cracha Nausicaa, plantée dans l'encadrement de la porte, bien loin de sa mère et Gabriel. La Sirène sourit. « Oui merci.» Elle baissa ses grands yeux verts sur l'enfant qu'elle portait dans ses bras. Il avait la peau blanche et un fin duvet de cheveux bleus. Comme son père. Du bout des doigts, la jeune femme caressa la joue du petit. Nausicaa grinça des dents. C'était peut-être la première fois qu'elle voyait cette femme esquisser un geste affectueux. Et elle était, bien étrangement, jalouse. L'ondine aux cheveux blonds tourna les talons, laissant sa mère et le jeune homme seuls dans la chambre.

« Vanille … Je sais que tu as une idée derrière la tête. Que pour les besoins de tes plans, tu veux laisser Naram emporter Caliel. Mais ne pourrais-tu pas envisager les choses sous un autre angle ? Nous pourrions ...» - « Gabriel, non. S'il te plaît, ne fabule pas. Je ne peux pas garder Caliel. Ce n'est pas dans mon destin. Et je suis sûre que l'autre dégénéré trouvera un excellent moyen pour l'enlever malgré toutes les précautions que l'on pourrait prendre. C'est ainsi. Je ne compte pas former la parfaite petite famille avec le petit et toi. Et puis-je te rappeler que tu as déjà eu ... un don de moi ?» Il eut l'air peiné. Pourtant, bien vite, il sourit. « C'est ainsi.» répéta-t-il. « Je te ferais oublier ce petit inconvénient.» murmura-t-elle avec une mine terriblement séductrice. - « Ouh. J'ai hâte d'en savoir plus sur la question.» Il reprit son air charmeur, qui faisait craquer tant de demoiselles autour de lui. Il commençait à voir les meilleurs avantages. Plus d'enfant. Une Vanille plus enceinte. Toute à lui pour les nuits.

« Tu as accouchée il y a quelques heures. Comment peux-tu être autant en forme ?» souffla Gabriella en contemplant Vanille, debout près de la fenêtre. Elle avait une ligne sublime, et ne semblait pas souffrir du moindre mal. « Une question d'habitude.» Et d'un soupçon de magie. « Comment l'as tu appeler ?» s'enquit Nausicaa en berçant le bébé dans ses bras, soudainement douce et aimante, elle regardait avec un grand sourire son frère. Blanche était juste à côté d'elle et se comportait de la même manière. On ne pouvait qu'aimer ce petit bout de chou. « Caliel.» répondit tout simplement Vanille. Blanche et Nausicaa, comme une seule femme, levèrent la tête pour scruter avec surprise la sirène. Sur le visage de l'Ange se lisait l'incompréhension. Sur celui de sa nièce, une franche haine. « Pourquoi ?» murmura-t-elle, ébahie. « Pourquoi pas ? C'est un joli nom.» - « Mais la question n'est pas là.» - « Bien sûr que si. Ce n'est qu'un nom. Ce n'est ni de la moquerie un ni hommage. C'est un nom qui est doux à mes oreilles. Point.» Le sujet était clos.

« Dis donc. Il grandit vraiment vite ce petit.» constata Blanche avec une pointe de suspicion dans la voix. Tout le monde l'avait remarqué. Comment pouvait-on l'ignorer ? Quelques heures s'étaient écoulées depuis la naissance de Caliel. Pourtant, on aurait jurer qu'il avait déjà quelques mois. Il se tenait assis sur le plancher, une peluche entre les bras. « Il a tes yeux.» commenta Gabriella avec un sourire. « Et bien ça alors. C'est donc vrai.» railla une voix moqueuse. « Je ne pensais pas revoir tout ce beau monde. C'est presque touchant. » Vanille sourit. Elle était bien la seule. « Ravie de te revoir Absylin.» - « Que deviennent mes petites jumelles préférées ?» Blanche était blême. Elle ne s'attendait pas à revoir sa cruelle grande sœur. Mais elle ne pouvait douter de ce qu'elle voyait. Avec ses longs cheveux d'un bleu sombre et sa peau couleur cendre, elle était au moins aussi reconnaissable que Vanille. « Je n'arrivais pas à le croire. Ma petite Vanille, te voilà devant moi. Tu es maman d'un gamin, d'un petit mec. Et tu es Reine, à ce qu'il paraît. Je suis fière de toi.» - « Trop d'honneur. As-tu revu Citrion ? » - « Oui. » Ah. Voilà qui commençait à être intéressant.
 

1 889 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 28 Sep 2013, 20:28


« Citrion est un lâche. Il essaye de faire bonne figure, de préserver sa petite famille, mais derrière ses airs d'ondin parfait, c'est un véritable couard. Il est méprisable et débauché. C'est un être malsain et vicieux. Mais il cherche sans cesse à être monsieur sans tâche. Peut-être qu'il est au fond réellement bon. Mais il est facile, pour peu qu'on sache y faire, de le manipuler.» Abylin rit. Vanille se contenta d'un petit sourire en coin pour le moins énigmatique. « Ainsi donc, tu as retrouvé notre cher grand frère.» - « Oui. Lui et sa femme continuaient à te fuir comme la peste. Je crois qu'ils ont assez mal accepter l'influence que tu as eu sur leur fils.» - « C'était il y longtemps.» - « Pas tant que ça.» - « Si Carmen me hait pour lui avoir enlever l'amour de son gamin, je doute que Citrion m'évite pour les mêmes raisons.» - « Qu'est-ce que cela signifie ?» - « Certaines choses ne doivent pas être révélées avant l'heure. Secret de famille.» - « Eh ! Je suis de la famille moi-aussi, mets moi dans la confidence ma chère sœur.» - « Non.» Et ce fut au tour de Vanille de partir en quelques délicats éclats de rire. Elle reprit néanmoins vite son sérieux. « Où est Citrion, Abylin ?» - « Il n'est pas loin. Si tu veux lui parler, va l'attendre sur la plage.» - « Je doute qu'il vienne tranquillement me faire la conversation. Mais soit, merci Ab. Maintenant, dégage.» - « Pardon ?» - « J'ai la douce impression que personne n'a envie de te voir ici, vieille dégénérée.» L'ambiance était lourde et pesante. Personne n'osait parler à l'ondine folle. « Mais toi alors, ma tendre Vanille, ma présence ne te met pas en joie ?» - « Pas tellement. Je ne t'apprécie pas outre mesure.» Absylin haussa les épaules. « Soit. Je m'en vais me retourner auprès des miens. La terre n'est pas faite pour moi. Mais je devais voir de mes propres yeux que tout cela était vrai. Que vous étiez tous en vie. Que tu étais Reine, Vanille. Et que le petit bout était né.» Les bras croisés, elle fit quelques pas sur le côté. « A charge de revanche, Vanille. Je t'ai rendu un service, aujourd'hui.» La jeune femme sourit, hochant brièvement la tête à l'attention de sa bleue de sœur, qui finit par tourner les talons. Vanille jeta un bref coup d’œil à Blanche. « Occupe toi de Caliel. Restez là. Tous.» Et elle s'en alla à son tour.

« Il paraît que tu es maman. Encore.» Citrion était tendu. Ses prunelles sombres poignardaient du regard sa petite sœur. Sans gêne, la jeune femme s'allongea dans le sable près du rivage. Au bout de quelques instants d'hésitation, le jeune homme l'imita, et ils firent semblant de contempler l'horizon et les flots paisibles. « Tu as des nouvelles de Jillian ?» s'enquit-il finalement. « Non. Pas depuis quelques temps. Il fait sa vie, c'est un grand garçon qui n'a pas besoin que tu le maternes.» Il ne répondit rien à cela. « Ma présence te met mal à l'aise, mon cher frère.» Il ne put contester l'évidence. « J'ai honte.» Vanille rit. « Encore ? C'était il y a plus de trente ans ! Tu es un homme étrange.» - « J'ai trahis ma femme. J'ai rompu nos vœux de fidélité. Si pour une créature comme toi, cela ne veut rien dire, pour moi cela représente beaucoup et je m'en veux d'avoir blessé Carmen ainsi, même si elle ne sait rien pour l'heure.» - « C'est bien ce que je disais, mon tendre frère.» Il eut l'air interloqué. « Tu devrais avoir honte non pas d'avoir trahis ta chère et tendre, mais plutôt d'avoir commis ce fruit défendu avec moi.» Une main posée sur l'épaule de son frère, elle finit par se mettre doucement sur lui pour l'embrasser tandis qu'il glissait ses mains sous ses vêtements.

« Qu'est-elle devenue ?» s'enquit soudainement Citrion qui reboutonnait sa chemise. « Pardon ?» - « Ne fais pas l'innocente, Vanille. Où est-elle ?» - « Personne n'est au courant de son existence. Et c'est bien mieux ainsi.» - « Cela signifie qu'elle est encore en vie ?» - « Parce que tu en doutais ?» - « On ne peut te faire confiance à ce sujet, sœurette.» - « Oui, Mélodie est en vie. Mais elle ne vit pas ici. Elle est très loin. Loin de moi. Loin de toi.» - « J'aimerais la revoir.» - « C'est impossible.» - « Mais ...» Vanille se pencha près de lui pour souffler délicatement à son oreille. « Si tu t'approches d'elle, je te tue.» articula-t-elle d'une voix douce et claire, comme si elle lui avait dit un secret précieux. Citrion se figea. Les traits crispés, il dévisagea sa sœur. « Tu devrais faire attention, Vanille. Je ne suis pas Blanche, je ne suis pas une de ces gamines que tu peux manipuler à ta guise. Je te connais bien. Et je ne me laisserais pas faire.» Vanille se contenta de hausser les épaules, peu impressionnée. « Tu as déjà cédé par le passé.» lui rappela-t-elle dans un sourire. « Au revoir.» lâcha Citrion, de mauvaise humeur. « Laisse moi te laisser un souvenir marquant avant ton départ.» - « Quoi ? Ah !» Il n'eut pas le temps d'esquisser un geste de défense. La lame du poignard de la Sirène se planta brièvement dans son épaule. Le sang coulait, il le retenait par une main. Vanille lui fit un petit signe de la main, un adorable sourire aux lèvres, avant de s'en aller en sautillant tandis que Citrion courait dans l'autre sens, à la recherche de quelqu'un pour l'aider.

«Tu en as mis, du temps.» lui reprocha presque Gabriel lorsque Vanille revint dans la petite cabane. La jeune femme ne s'attarda pas un instant sur la question. Les bras tendus, elle prit Caliel dans ses bras. « J'aurais pensé que Naram profiterait de vous pour l'enlever. Je suis surprise de le voir encore ici.» Personne ne répondit à cela. Durant l'absence de la Reine, ils avaient tous parlé, tenté de trouver une solution à cet épineux problème. Ils savaient que Vanille lisait dans les pensées. Il tâchaient d'oublier la conversation, de chasser de leur esprit quoique ce soit qui pourrait les traduire. Mais c'était peine perdu. Et ils le comprirent lorsque Vanille se mit à rire sans aucune raison apparente.

« Pourquoi fais-tu tout cela, Vanille ? Qu'est-ce que ça t’apporte ?» demanda Blanche en bougeant son fou. C'était la nuit. La maison était calme. Presque tout le monde dormait. C'était le moment parfait pour une partie d'échec entre les jumelles. « Tu ne pourrais pas comprendre.» Elle déplaça à son tour une pièce. « Me considères-tu comme une idiote finie ?» - « Non. Juste pour une crétine. Garde bien à l'esprit que nous sommes loin d'avoir la même façon de penser. Je pourrais t'ouvrir ma tête et te laisser voguer dans le flot de ma mémoire que tu ne me comprendrais toujours pas. Tu es trop bornée.» - « Certes. J'aimerais pourtant avoir un début de réponse.» - « Continue à te creuser la cervelle.» - « Je le ferais. Car j'ose toujours espérer qu'un jour, tout changera, tout s'améliora.» - « Rêve mon bel oiseau, mais attention à tes plumes.» - « Je ne vais pas les perdre.» - « Tu risques plutôt de les brûler.» - « Peu importe. Car enfin de compte, entre toi et moi, seules trois issues sont possibles. Un changement radical chez l'une ou l'autre, ton échec, ou le mien. Et jamais je n'abandonnerais la Lumière. Jamais je ne te laisserais gagner. Je me battrais jusqu'à la fin, usant de la plus mince trace d'énergie et de force qu'il puisse exister en moi. Je n'aurais de cesse de te poursuivre. J'irais jusqu'au bout. Et un jour, je t'aurais. Un jour, je t'anéantirai Vanille, d'une façon ou d'une autre. Je ne peux échouer. Le bon côté l'emporte toujours, pour le bien de l'univers et la balance qui le régit. Tu ne peux que perdre.» - « Échec et mat.» Vanille rit. Blanche, incrédule, contempla le plateau avant de coucher son Roi.

Nue, dans les bras de Gabriel, Vanille attendait que le temps passe. L'aube ne tarderait pas à se lever. Elle avait dormis deux ou trois heures, cette nuit. C'était bien suffisant pour elle. Mais elle n'avait pas envie de bouger. Pensive, elle contemplait le ciel encore étoilé qu'elle pouvait apercevoir de la fenêtre. Elle finit par tourner la tête dans un soupire, et ferma les yeux quelques instants. Ce n'était qu'un léger bruissement, et un petit courant d'air. Mais c'était suffisant pour alerter la vigilance de la Sirène, qui se leva sans se préoccuper de son amant qui grognait dans son sommeil. D'un pas léger et aérien, et en prenant au passage une petite robe de chambre en satin, elle alla dans la petite chambre d'à côté, ou dormait Clémentine et Nausicaa, près du berceau de Caliel. Vanille posa les doigts sur le fer de son lit, et regarda rapidement à l'intérieur. Elle soupira. Elle savait qu'il ne serait plus là. Mais peut-être qu'au fond, elle aurait aimé le garder près d'elle. Elle ne pensa rapidement plus à Caliel. « Tu aurais au moins pu fermer la fenêtre, sale génie.» murmura Vanille en claquant les portes. Elle n'était pas en colère. Cela devait être ainsi. Elle était même étonnée que Naram ou quelqu'un qu'il aurait pu envoyer n'ait pas tenté de lui planter un couteau dans le cœur. À moins qu'il comptait le faire avant qu'elle ne se réveille. « Gabriella.» Vanille secoua doucement la jeune femme pour la réveiller. « Hein ? Quoi ? Euh... oui ? Vanille ? Est-ce que … Caliel ?» Tout le monde ne pouvait pas être aussi vive que Vanille au réveil. La Sirène hocha sèchement la tête. « Envoie notre espion à Maëlith. Je veux vérifier qu'il a bien été envoyer vers la garce. Et je veux au moins un rapport toutes les deux semaines.» - « Bien

Le peuple était révolté. Digne, mais sans sourire, leur tendre Reine leur avait annoncé qu'elle avait donné la vie à son enfant, mais qu'on ne lui avait pas permis de le garder. Qui ? Qui avait oser commettre pareille atrocité ? Qui avait enlever un enfant des bras de sa mère ? Elle ne sut répondre à la question. Des volontaires de tout horizon offrirent leur service pour les recherches. Le peuple se souda davantage face à cette horrible nouvelle. La Reine était encore plus aimée. « Tu es redoutable.» Et immonde. User de l'enlèvement de son enfant était une méthode particulièrement horrible. Vanille sourit. Tout était prévu pour qu'elle soit parfaite. Elle aurait pu mourir, il y a peu, de la main de Naram. Mais il avait choisit de ne rien faire. La mort ne l'effraya pas. Elle avait déjà un plan pour rebondir et était prête à valser avec la faucheuse.

1 853 mots
Revenir en haut Aller en bas
 

• Le Bleu et le Rouge • [solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» De rouge et de bleu | Zane
» Le Bal du Cygne Bleu | Solo
» [Q] Le Conte du Chevalier Bleu | Solo
» [EVENT solo Partie IV - solo] Rétablir un semblant de vie
» [Q] - L'Ordre Rouge
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Forêt aux mille clochettes-