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 Une main sur le coeur dans un monde fêlé - PV Naram

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Sam 06 Avr 2013, 13:52

Fonille était loin sous sa couette, terminant un songe paisible et tout gai. Sa mère arriva, tira les rideaux et lança à sa fille gênée par la lumière du si beau soleil de midi « Le monde appartient aux gens qui se lèvent tôt. » elle arriva dans la direction du lit et attrapa la couette pour la découvrir. On y vit une mignonne petite boule d'elfe comprimée qui ne souhaitait en aucun cas se lever, trop bien installée dans son nid douillet pour en partir. Elle grommela, un long moment, sa mère la laissant ainsi dans la chambre. Avant qu'elle ne franchisse le seuil, elle lui lança « Tu sais que la foire ne restera pas des lustres en ville Fonille. » l'oreille de l'elfe mouva. « Oui, ils repartiront certainement demain... Toi qui voulais absolument y aller. » sa mère eut un sourire aux lèvres, quittant finalement la pièce alors que sa fille bondit de son lit, allant à la grande fenêtre de sa chambre. Les rayons du soleil lui caressèrent le visage alors qu'elle s'étirait puis un petit rire éclata « OUIIIIIIIIIII ! » cria-t-elle, désormais excitée de savoir où elle irait passer sa journée.

Aujourd'hui était un jour pas comme les autres car sa mère avait décidé de faire une pause pour l'accompagner à la foire. Ce serait sans doute une belle journée comme Fonille les aimait tant, en particulier avec sa mère qui n'avait pas souvent l'occasion de sortir de sa boutique de Soin. D'ailleurs Fonille, excitée par la nouvelle de la foire, ne prit pas réellement le temps de correctement se vêtir ce qui eut pour effet d'attirer les réflexions de sa mère. « Est-ce que même on demande à un papillon de changer tous les jours d'ailes ? Fais en la réflexion à Muguet, pas à moi ! » répondit Fonille qui se montrait parfois insolente, en particulier lorsqu'elle avait quelque chose en tête. Toutefois, pour remédier à cette jeunesse insolente, Enetari avait de très bonnes idées. Le chantage, rien de mieux pour faire valoir à sa fille le poids de ses mots. Elle la menaça de ne pas l'accompagner à la foire, qu'elle devrait y aller seule avec Muguet. La petite fée apparut d'ailleurs sur l'épaule de Fonille et attendit la fin de la scène. Fonille chercha ses mots, de quoi répondre mais ne trouva pas. Enetari malgré sa sagesse légendaire parut pour une fois fière d'elle d'avoir réussi à caser sa fille. Toutefois et malgré la bataille perdue, Fonille n'alla pas se changer, gardant sa robe de voile blanche froissée.

« Oh ! s'exprima Fonille, ça sent pas bon ! » quelle aventure de sortir de chez soi. Les odeurs de brochettes cuites ne plaisaient pas particulièrement aux narines de la fillette qui marchait plus vite que sa mère. Soudainement, sa mère s'arrêta à un stand d'étranges produits. Fonille fit de même, joint sa mère et regarda les objets. Rien d'intéressant pour la demoiselle qui de suite regarda le reste de la foire. Enetari semblait attirer par quelque chose d'étrange dans les lots du marchand qui se mit directement à marchander les prix ce qui eut pour effet d'amplifier l'attention d'Enetari. Cela y est, sa mère était partie dans une longue discussion qui allait durer des lustres.

L'elfe fit un pas sur le côté, puis un second et un troisième pour enfin partir les mains dans le dos, sautillant vers une autre destination. Il y avait beaucoup de monde, trop de monde même ce qui ne l'empêcha pas de se faufiler malgré sa taille entre les corps serrés pour voir les attractions des lieux. Elle s'attarda particulièrement sur un artisan qui travaillait son métal à l'aide d'un marteau. Les yeux sombres de l'elfe s’agrandirent lorsqu'elle vit la force que l'homme mettait dans chacun de ses gestes pour que le métal rougi par le feu se plie aux exigences du maître forgeron.

À force de fixer l'élément en feu, ses yeux finirent par picoter et sans le vouloir des larmes coulèrent. Elle s'écarta ensuite du maître d'art pour se rendre ailleurs. Brusquement, elle sentit une petite créature montée sur son épaule. C'était Muguet, la fée aux ailes bleues qui avait volé pour la retrouver. La fée attira l'attention de l'elfe en lui chuchotant à l'oreille quelques autres attractions qui semblaient distrayantes. Il y avait de tout dans cette foire, passant des maîtres artisans aux attractions les plus diverses.

Les deux fillettes virent un attroupement particulier. C'était une queue destinée pour un cirque qui par la même occasion était venu en ville. Muguet ne fit pas la queue et passa au-dessus de toutes les têtes. Fonille n'avait pas cette chance, elle n'était pas petite et ne pouvait pas toujours passer inaperçue. Alors elle paya le coût de l'entrée et alla prendre place, rejoignant Muguet qui lui en avait réservée. « Merci, dit-elle à son amie, il y a beaucoup de monde tu as vu? Hé, vous, vous pourriez dire pardon ! » lança l'elfe vers une femme qui était passée en la bousculant. La femme l'ignora royalement, et Fonille malgré son jeune âge ne tarda pas à la rejoindre, lui tapotant l'épaule « L'impolitesse n'est ni de coutume et ni d'usage dans notre société ! » voilà une phrase toute faite que sa mère lui sortait souvent. La femme ne comprit pas vraiment car il ne lui avait pas semblé faire du mal à quiconque. La fillette était certes grande mais restait une enfant par son poids et par son corps filiforme. Toutefois, Fonille réussit à obtenir un pardon et retourna s'asseoir avec un grand sourire aux lèvres du côté de Muguet. La fée était timide et craintive, elle souligna l'audace de son amie. « Tu sais, Enetari a toujours dit qu'il ne fallait en aucun cas se faire marcher sur les pieds et pour sûr, ça fait mal. De toute façon toi tu n'as pas ce problème, tu ne te poses jamais par terre. »

Les deux fillettes n'avaient pas regardé le programme du cirque, elles avaient simplement vu une queue et s'y étaient introduites. Les lumières s'éteignirent, laissant place aux chuchotements du public jusqu'à ce que les tambours pour l'entrée en scène battent à tout rompre. Les yeux de Fonille brillèrent en cet instant.
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Lun 23 Sep 2013, 02:20


« Ce monde est si sombre. La nuit est sans fin là où nulle frontière ne se dessine. » Murmurait l’enfant à la lune sur le pic rocheux formé en cet étrange croissant ou plutôt une tige de pierre qui faisait sa révérence devant l’astre.




Sur sa courbe, les deux pieds pour le tenir en équilibre, il balayait l’horizon en quête d’une faible lueur qui le rassurerait. Les ténèbres le dévoraient à vue d’œil, ses mains devant son visage, il pensait être plongé dans un cauchemar depuis si longtemps qu’il ne se rappelait plus depuis quand il n’avait pas vu la lumière du soleil. Les souvenirs lui revenaient peu à peu, la traversée du temps, la créature et puis cette chute du haut de l’immensité, plongé à cœur battant dans l’espace infini de la porte des songes, il était perdu. Depuis il errait, sans but, sans loi, sans espoir. Il resterait sûrement ici bien longtemps car il ne pouvait espérer trouver une porte de sortie à l’intérieur de l’imaginaire de réputation infinie. Lorelei lui avait soufflé, seule une lumière même fébrile suffirait à le sauver du labyrinthe chimérique qui le retenait ici-bas mais que cette lumière, si elle était vraiment, serait pure. Alors voilà qu’il priait depuis bien des valses étoilées, voilà qu’il hurlait depuis des journées sans chaleur, pourquoi personne ne venait le sauver ? Le poison vicieux de l’injustice coulait sinueusement dans ses veines, lui qui avait donné de sa personne pour une cause qui ne lui ramènerait pas la paix, il était l’ombre du monde, celle dont on ne remarque que l’absence disait Lorelei, à croire qu’en réalité, même cette absence contentait les indolents. Peut-être ne s’en serait-il jamais sorti s’il n’avait pas repris espoir.


Ce fut comme la douce allégorie d’un poème qu’on avait oublié, la douceur d’une couleur qui se voulait aveuglante mais dont Naram ne put empêcher de se délecter, une simple contemplation d’une lueur faible et pourtant, si intense. De nulle part, le génie revit enfin un sourire éclairer son visage, il se demandait qui pouvait bien être assez pure pour transpercer les voiles épais des songes ténébreux au point d’arriver jusqu’à lui, qui ? Une âme endormie, si proche de lui. Il courrait à toute allure à travers le désert de poussière qui s’évaporait au fil de ses pas, ce monde à l’apocalypse, il l’ignorait car il l’espérait, il y avait un bout à ce tunnel. Les chances étaient si infimes, les horreurs du monde réel pervertissaient même les plus immaculés, aucune étoile dans les rêves ne pouvait briller et alors sûrement, était-il condamné. C’était inouï pensait-il alors que la lumière dont il se rapprochait redoublait de profondeur et de complexité dans ses teintes aux allures de paradis qui s’entremêlaient. Et lorsqu’il fut assez près, si près qu’il pouvait effleurer de ses doigts l’étoile car il s’était rendu aux frontières de l’horizon qui déterminait le ciel, il prononça : « Fonille. »


Dans un berceau de plumes, une petite elfe se fit réveiller au même instant par sa mère qui tira les rideaux, laissant passer la lumière tant manquée du soleil après cette nuit si sombre, laissant au génie l’échappatoire tant espéré pour s’évader de là où, il le souhait, nul être ne devrait jamais errer sans même avoir idée de qui était celle qui l’avait sauvé de la perdition. Un certain temps fut exigé pour qu’il puisse ouvrir les yeux à son tour quelques kilomètres plus loin sous l’olivier d’une matinée. Le bruit sourd du silence bourdonnait dans ses oreilles alors qu’une belle journée débutait. Il se relevait non sans mal en s’appuyant sur le tronc de l’arbre contre lequel il semblait s’être seulement assoupi pour la nuit, si seulement. Il buta sur les moindres obstacles, une racine ressortie de terre ou un caillou trop encastré, déséquilibré, il lui fallait le temps de s’habituer aux nouvelles lois de la physique. Avançant, il s’entraina sans trop le vouloir au beau milieu de ce qui semblait être un attroupement festif du village où l’on s’amusait d’attractions de visiteurs pour proposer des prouesses techniques ou artistiques, le génie passant en revue d’un œil bref tout ce qui se trouvait devant lui, ne manquant pas de bousculer bon nombre de passants, trop instable pour marcher relativement droit. Il avait si mal aux yeux alors que le zénith se rapprochait déjà sans y être, mais soudainement, de gargantuesques nuages firent démonstration de leur immensité en cachant quelques minutes l’ampleur du soleil. Le génie en profita pour mieux voir ce qui se trouvait devant lui. Content de ce répit, il fut étonné de voir devant lui parmi la foule une fillette qui irradiait littéralement d’une lueur peu commune, semblable à aucune autre si ce n’était celle qu’il avait aperçu emprisonné dans le cauchemar éternel, les tréfonds du temps. Il répéta tout bas son prénom, pour lui une évidence qu’il ne saurait expliquer. Il fallait qu’il en sache plus sur elle, tout ceci ne pouvait être un banal hasard, que pouvait-il qualifier de banalité après tout dans ses aventures. Il la suivit à travers la foire sans même savoir ce qu’il lui dirait une fois qu’il serait devant elle mais lorsqu’il vit que le chapiteau serait sa destination, une idée lui vint alors à l’esprit.


« Mesdames et messieurs, veuillez accueillir bien chaleureusement notre… heu… Ah bon et bien après un imprévu de dernière minute, notre dompteur de fauves sera remplacé me dit-on par un nouveau venu, illusionniste me dit-on. »  Les lumières s’estompèrent une après l’autre, laissant le génie affronter cette angoisse nouvelle. Alors que le silence était reine des lieux, on entendit le claquement de doigts qui s’apparentait également au craquement d’une allumette.




Une légère fumée accompagna une petite flamme qui semblait tenir sur les doigts joints au bras bien tendu d’un homme dont l’encre de la chevelure cachait le visage, la tête légèrement baissée. La relevant doucement, on vit que la flamme fut contaminé, soudainement imparfaite, elle prit la teinte de bleu avant d’exploser par d’immenses filets en trainées d’étoiles qui s’enroulaient sur elles-mêmes, fusant dans des sifflements surprenant, ils explosaient ici et là pour devenir des puits de lumière dans tout le chapiteau plongé dans le noir. Un fin sourire se dessinait sur son visage alors que la musique s’accentuait, une musique qui venait de nulle part, semblant faire trembler le sol comme si l’orchestre composé de petits insectes au milieu de la piste n’était pas visible. Le génie déboutonna sa longue veste qui lui arrivaient aux genoux en tirant d’un coup sec dessus, de ses mains, il l’ouvrit en grand non pas pour s’en dévêtir mais pour laisser bien des nuées de papillons aux ailes lumineuses comme des lucioles s’approprier les lieux, le bleu dominant à présent l’ambiance même du paysage, formant des tourbillons dans tous les sens, traversés en leur centre par les fusées de trainée de poudre continuant un parcours aléatoire qui ne semblait plus tant l’être dans les éléments semblaient se coordonner.


Il ne s’arrêterait pourtant pas là. Tel un chef d’orchestre habilement entraîné, de ses mouvements précis de mains, la veste ouverte se balançant de droite à gauche pour suivre les mouvements incessant de son corps, on vit sur les bancs du chapiteau des ronces sans épines mais remplies de bourgeon grimper le long du vieux bois, s’enrouler aux barrières et passer entre les spectateurs. Intrigués par la chose, ces derniers ne purent s’empêcher de caresser les tiges qui avançaient devant et derrière eux, constatant la douce matière semblable à du coton, au contact de leur peau, les bourgeons se mirent à éclore les uns après les autres, de somptueuses pétales à l’espèce inconnue mais à la gravure teintées de formes géométriques aux segments lumineux recouvraient les genoux des spectateurs, délivrant le doux parfum iodé d’un océan déchainé. Quelques instants suffirent à plonger les individus dans une sorte de paix intérieure et une jovialité étrange, inexplicable où le chef d’orchestre fut compté d’un regard sur l’assemblée des dizaines de sourires s’étirer de toute part. Des perles d’or qui brillaient toutes comme de petits astres coulèrent alors des pétales, tombant sur le plancher, ils rebondirent de plus en plus haut sous le tremblement du sol dû à la musique, envahissant toute la salle, le tableau se dessinait alors. De part des éléments divers, le génie avait recréé un ciel étoilé et mouvant qui bougeait à grande vitesse sans donner le tournis comme si chaque spectateur était une planète de l’univers artificiel. La pièce noire sans tous ces artifices donnait l’impression à chaque personne qu’elle était suspendue dans le vide, les billes de lumière qui rebondissaient partout faussant les distances entre le sol et toit du chapiteau. L’illusionniste quant à lui continuait quant à lui à faire s’articuler ce que l’on pouvait comprendre à présent comme des étoiles filantes et pourtant, dès qu’une bille de lumière rebondissait par hasard sur un spectateur, ce dernier voyait tous les grains de sa peau s’illuminer, ses veines comme induits d’électricités indolores évidemment. Le spectacle se termina alors sur explosion chronométrée de toutes les billes en des feux d’artifices circulaires qui tournaient dans tous les sens jusqu’à s’éteindre et retomber au sol. Le noir ambiant reprit alors ses droits, laissant le silence s’installer à nouveau.  


Les lumières habituelles du chapiteau se rallumèrent aussi tôt, laissant le génie tirer à son tour sa révérence sous les applaudissements du public mais ce dernier n’eut étrange d’yeux que pour une petite fille assise en face de là où il se trouvait, la fixant, il fit un signe de la tête comme pour la remercier elle et rien qu’elle avant de dire à tout le public : « n’oubliez jamais que même si les nuits sont longues et sans étoiles, vous retrouverez toujours votre chemin à travers le cœur d’un enfant. » Puis le génie recula avant de se dissiper dans l’ombre de sorte à s'échapper de la scène et par la même manière du chapiteau avant que le prochain numéro d’autres artistes ne commence. Lui, attendrait que l’enfant sorte, il voulait en savoir plus, une fâcheuse manie qu’il ne pouvait extraire de sa petite tête obnubilé par tous ces détails si importants à ses yeux. Mais, comprendrait-elle au moins ?
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Lun 23 Sep 2013, 17:43


Un homme vêtu d'habits pourpres vint saluer le public et l'accueillit comme il se devait de l'être dans un cirque. Il était la référence à suivre, celui qui disait ce qui allait se passer. Fonille était tranquillement assise sur son siège mais on sentait dans son cœur une pointe d'excitation, elle s'apprêtait à vivre une incroyable aventure. Muguet, son amie, était assise à une place près d'elle. Hors de question, selon l'enfant, que la fée, malgré sa toute petite taille, vienne sur son épaule. Il y avait de la place pour tout le monde, même pour une petite feuille. Puis, on ne sait jamais. Fonille pouvait se lever et bousculer sans le vouloir son amie et là, ce serait le drame. Tout un raisonnement réfléchi par cette dernière qui poliment, interdit à quiconque de s’asseoir sur la jolie fée. Elle l'en remercia.

Les premiers mots qui raisonnèrent dans la tête de l'elfe furent « Dompteur de fauves » à l'instant d'après, on voyait Fonille s'exclamer au près de Muguet. « Oh, va y avoir des fauves ! » Mais cette exclamation fut bien vite interrompue par une arrivée de dernière minute, un changement disait le présentateur. « C'est quoi un illusionniste ? » demanda discrètement Fonille. La fée l'intima de se taire. Cela stupéfia la plus grande qui lui lança un drôle de regard. Que pouvait-elle répondre à ça ? Légèrement vexée, elle tourna les yeux vers la scène plongée dans le noir. Le sentiment de rancune pour son amie se dissipa aussitôt que les festivités commencèrent.  

Les yeux de l'enfant furent centrés sur le personnage qui se présentait là. Sur les étincelles. Les feux. Les papillons. Des merveilles, un rêve en spectacle, un arrière goût de bonheur dans la gorge de l'elfe qui ne détacha pas une seconde son attention. Son regard marron devenait or et on vit la chair hérisser sur ses bras. Les spectateurs étaient littéralement ébahis. Fonille faisait parti de ce grand groupe qui avait la bouche à moitié ouverte, des étoiles plein les yeux. Muguet n'était pas en reste, toutefois la surprise n'était pas son fort. L'elfe, en effet, la sentit plusieurs fois bondir de son siège. Au bout d'un moment, elle l'accueillit dans ses bras comme un bambin ayant peur de l'inconnu. Quittant brièvement la féerie, Fonille s'assura qu'elle allait bien. Muguet mentit, elle avait peur et cela se voyait clairement. Néanmoins, Fonille ne voulant pas quitter son siège pour retourner dehors et donc, par définition, manquer la splendeur, refusa de lui proposer cette option. Alors la fée resterait dans ses bras jusqu'à nouveau terme.

Le son, les images, les lumières. Tous étaient orchestrés pour que le spectateur ne veuille plus quitter sa place et ne puisse plus non plus. Des pétales d'or, Fonille vit des billes. Toutes petites billes. Lointaines et pourtant, elles donnaient l'impression d'être proche. Qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle fut touchée par une de ces billes-là. Elle sursauta légèrement et Muguet bondit littéralement, prenant son envol. La jeune elfe rigola, levant les yeux vers la fée qui s'éloignait. Tant pis, elle allait manquer des choses. Le sourire ne la quitta dès lors plus. Il était autant étiré qu'on le pouvait et des yeux naturellement rieurs observaient l'inconnu au centre de la piste qui termina magnifiquement son numéro, et encore, la pensée était peu dire.

Plus haut, dans les airs, la fée cherchait une sorte d'issue. Elle n'en trouva malheureusement aucune et dut s'installer sur une poutre qui se tenait là. Lors du final, Muguet se vit obliger de jouer l'acrobate pour éviter tous les artifices qui quittaient l'homme. Grâce à sa hauteur, elle avait pu voir l'Univers, les galaxies sous les dizaines de pieds des spectateurs. Fonille avait été touchée par une de ces étoiles, rapide constatation de la mini rousse car elle savait que son amie ne l'avait pas vu ainsi. Ou du moins, cette idée d'Univers ne lui avait peut-être pas traversé l'esprit. Fonille avait une imagination débordante pour l'âge qu'elle semblait avoir, mais pas pour celui qu'elle avait réellement. De plus, elle ne connaissait pas encore tout du monde. Tête de mule ou tête en l'air – cela dépendait d'où on observait ce phénomène -, la sagesse ne semblait pas encore empruntée ses pas. La quiétude aussi, tiens. En y réfléchissant bien, l'elfe était loin d'être calme et la patience était peut-être un mot dont elle ne connaissait pas la signification première. Pour elle, attendre, était synonyme de trente secondes. Après, elle partait.

Tout un tas de qualificatifs qu'elle avait déjà entendu de la bouche de la mère de Fonille en guise de reproche à cette dernière. Fonille n'écoutait pas, n'était pas patiente et peut-être trop rêveuse. Quoiqu'il en soit, Muguet vit que son amie la cherchait lorsque les lumières s'allumèrent.
Il fallait qu'elles partent.

Avant cela, un tonnerre d'applaudissements. L'homme à moitié masqué par sa chevelure fit une jolie révérence en face de Fonille, du public. Et comme le public, Fonille se releva. Ses mots furent happer par le bruit. L'elfe vit ses lèvres bouger mais personne n'entendit. Toutefois, la curiosité n'était pas de mise après un tel événement puisque son cœur comme son esprit étaient illuminés par de fascinantes images.

L'homme disparut. Les applaudissement ne cessèrent que lorsque le présentateur arriva, grand sourire aux lèvres. La jeune elfe se redressa et s'excusa pour tous les pieds qu'elle écrasait par inadvertance. Il fallait qu'elles sortent d'ici, qu'elles aillent voir sa mère. Qui sait, peut-être qu'elle les cherchait. Peut-être pas, enfin, Fonille doutait sérieusement. Le marchand qui se tenait dans la foire, là où Enetari s'était arrêtée, semblait avoir assez de jugeote pour retenir une femme attirée par certains biens.

« Ah, tiens. T'étais là. » Muguet arriva telle une pétale de rosée. Fonille ne put s'empêcher de raconter tous ce qu'il lui était passé dans les yeux, dans la tête et sur le cœur. C'est ainsi que la fée savait à peu près tout de l'existence de cette dernière car celle-ci ne se gênait pas pour raconter ce qu'elle avait vécu. La timidité de l'enfant n'était plus à comparée puisque l'elfe en était totalement dépourvue. S'affranchir de certaines étapes comme les présentations, c'était devenu banale pour la petite fille. Pas pour la fée qui voyait toujours là une forme d'imprudence.

Une dernière fois, les deux amies regardèrent en arrière, saluant le décor et le lieu de magie avant de sortir pour regagner la foire. « On dit que la limite est réservée à l'imagination. T'en penses quoi ? » L'elfe sortit avec son amie du chapiteau. Le membre à l'accueil les regarda étrangement. Personne, enfin il était rare, ne sortait du cirque avant la fin du spectacle. Muguet lui répondit d'une petite voix. La foule l'empêcha de correctement entendre la fée.

Alors elles marchèrent. Fonille se perdit peu à peu dans ses rêves. La réalité se brisait dans son esprit car à chaque pas, elle s'imaginait une fleur pousser. Et la tête de la foule changeait constamment. Certains abordaient une gueule de dragon, d'autres des ailes d'anges, parfois il y avait même des animaux. Quoique... C'était peut-être la réalité, tout compte fait. S'enfermer avait des avantages comme des inconvénients. Elle perdait peu à peu le fil de la vie, la vraie. En contre-partie, elle gagnait à... rien du tout. Elle ne s'attachait pas autant aux études comme sa mère le souhaitait. Elle ne lisait pas spécialement mais chantait constamment.

« Tu vas chercher maman ? » La demande parut évidente pour la fée. C'était la seule à pouvoir voler et donc à passer au-dessus de la foule aisément sans se faire piétiner. Elle accepta volontiers et disparut dans la cohue. Fonille patienterait. Ou pas.

C'est alors qu'elle crut voir une silhouette qu'elle reconnaissait. L'illusionniste. Était-ce un tour de passe-passe ? Bref délire. Elle cligna des yeux, la personne disparue. Elle se mit à avancer alors, oubliant la promesse qu'elle avait fait tantôt, se perdant elle aussi dans la foule.

Des enfants, voilà son monde. Sa robe de voile fut bien vite salie par la position qu'elle prit. Genoux à terre, à regarder quatre gamins qui jouaient aux billes. Cela l'intéressait, autant que le spectacle. Fonille ne joua pas, même si l'un des garçon lui proposa. Elle préféra se relever, regardant autour d'elle avant de continuer sa petite marche. Bientôt, elle découvrit un petit espace, une ruelle. Deux filles et un garçon jouaient à la balle en utilisant que les pieds. Là, le jeu semblait plus intéressant, plus sportif et surtout plus amusant. Elle se proposa, on l'accepta. Cela faisait deux contre deux.

Les enfants étaient clairement pas issus de familles aisés ni modestes. Ils portaient des haillons mais au vu de leur jeune âge, ce que portait l'elfe, ils s'en fichaient royalement. Elle fut d'ailleurs rapidement salie, aussi vite que l'étoile l'avait touché au cirque. Mais elle riait et c'était le principale pour elle. Soudain, la balle se perdit sous un coup maladroit de cette dernière, celle-ci s'envola dans la masse d'hommes.
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Une main sur le coeur dans un monde fêlé - PV Naram

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