# Discipliner des vampires insensés # ( Mission I Lvl 4 )
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Lun 02 Sep 2013, 18:15
Discipliner
❝des vampires insensés ❞
Les carreaux de la fenêtre tremblaient continuellement avec les fines secousses que le vent lui portait et se voyaient parfois recouverts de feuilles mortes que les rafales semblaient s'entêter à transporter avec elles. Toujours reclus dans cette même chambre dans une ambiance toujours aussi énigmatique, silencieusement calme j'oserais dire, le vampire continuait de feuilleter un livre sans que celui-ci retienne pour autant toute son attention et qu'il laisse celle-ci s'échapper, juste assez pour entendre les paroles prononcées par Venom. Des paroles qu'il semblait éplucher avec le plus grand soin pour répondre uniquement à celles qui suscitaient son intérêt. Assis à côté des couvertures azur qui recouvraient le lit et lui portaient chaud par la même occasion, les yeux fermés sans pour autant se décider à plonger dans un définitif sommeil, le loup noir continuait de lancer les sujets les plus hasardeux dés que l'envie lui prenait.
Tantôt il énonçait les températures qui grimpent et descendent continuellement sans égard aux animaux ressentant tout ce genre de changements climatiques, tantôt des bagarres d'ivrognes de retour d'une beuverie qu'ils auraient du arrêter bien des heures avant pour ne pas finir dans un tel état d'ivresse, altercations aussi courantes que l'air qu'on respire. Cette indifférence totale n'était cependant pas dans les habitudes de Luka qui avait toujours tendance qu'il le veuille ou non à entendre attentivement les récits du fauve sans se plaindre de l'ennui ou du temps qu'il prenait. C'était une petite heure qu'il lui consacrait et qui n'était jamais vraiment gaspillée, pensait le maître lui-même. Il semblait ce jour-là plus inquiet, agitée, confus que tous les autres comme si une bataille intérieure s'écoulait alors qu'aucun des deux camps ne parvenait à prendre le dessus sur l'autre et que les dommages ne feraient que croître davantage si personne n'y mets un terme.
Venom, qui avait eu la chance d'être accepté aux côtés du jeune homme, bien que personne d'autre n'ai jamais requiert cette place, ne connaissait que trop bien le jeune homme et il ne lui était pas difficile, en vue des événements récents auxquels il n'avait malheureusement pas pu participer, que celui-ci gardait à l'esprit des choses qui mieux vaut enfouir profondément. Laissant de côté le charabia inutile et le chahut qu'il provoquait par la même occasion, il commença indigné du silence qui trônait dans la salle de la part de l'assistance un peu trop obéissante à son goût voire totalement détachée du monde réel. « Tu pense encore et sans cesse à cette affaire ? C'est inutile de t'attarder sur des détails irréversibles et pour lesquels tu ne peux absolument rien ! Pour l'instant, tu devrais te contenter de récupérer tes souvenirs dans l’exactitude la plus parfaite, clairs comme du cristal. Je comprends que tu ne puisse pas jeter au feu cette rancune qui t'a habité et hanté pendant des décennies si facilement mais dit toi que ce peuple n'y est pour rien au final et que tout est peut-être la faute de ton père et ses sbires. »
Marquant une brève pause à la fois pour se repositionner et pour remettre de l'ordre dans ses arguments qui commençaient déjà à sortir de leur propre chef sans demander l'autorisation dans le désordre le plus total, il reprit dans le même calme alors qu'à l'intérieur de lui des flammes de préoccupation ainsi que de tendresse brûlaient vivement. « Déteste le péché pas le pêcheur dit on normalement mais dans ce cas ce serait l'inverse. Son crime est impardonnable mais les autres de sa race n'y sont franchement pour rien. Apprends à les connaître et tu pourras te libérer de ces chaînes qui te retiennent fermement. Tu verras qu'ils ne sont pas aussi mauvais que tu prétends qu'ils sont ... du moins je l'espère ... » Les derniers mots furent prononcés presque intérieurement comme pour s'assurer qu'il ne les entendrait pas. Il se doutait bien que tout ce discours idéaliste et ces belles paroles provoqueraient chez Luka un minimum de réflexion, il verrait bien ce qui finirait par en sortir.
En effet, ce plan presque ingénieux de la part de l'animal à quatre pattes n'eusse été le petit côté évident de la chose, causa chez le jeune homme un tourbillon encore plus conséquent que celui-ci qui y avait déjà pris place, causant l'union des deux maux profondément encrés à l'intérieur du jeune homme, ainsi qu'une énorme confusion pour une si petite tête. A ce jour, il avait continué de refouler ces pensées essayant de ne pas leur prêter plus d'importance qu'il ne devrait mais le moment était bien arrivé d'affronter de face ses démons. Il refusait encore de croire ce qui venait de se produire. Certes c'était inévitable de voir la vérité éclater un jour mais celle-ci était bien trop inconcevable pour qu'on puisse lui attribuer son du mérite. Des années durant il avait maudit les vampires.
Combien d'heures avait-il vu scène par scène, seconde par seconde le meurtre de sang froid que sa mère eut à subir pour deux et voir dans les yeux de son ravisseur une haine indescriptible ainsi qu'une soif impensable ? Pouvez-vous imaginer à quel point la jeunesse du jeune homme fut influencée par une telle éventualité ? Savez-vous à quel point il avait détesté son sang, sa race, ses origines, voire, lors des nuits des plus dévastateurs représailles, l'acte et l'existence même de ces parents qui l'avaient gardé en vie ? Personne ne peut réellement le comprendre, bien que de toute évidence beaucoup aient pu avoir à traverser des épreuves encore plus effrayantes. Luka a l'impression d'avoir vécu une vie fausse, dénuée de sens, emplie d'injonctions inutiles et de jurons inexpliqués contre un peuple qui au final s'avérait être innocent, à l'exception près cet homme à qui il n'attribuait plus le nom de ''père''. Après tout, il en fait lui-même partie, il savait et sait encore maintenant que tous les vampires ne sont pas forcément de mauvaise souche, que certains s'écartent du droit chemin sous des pulsions, des tentations irrésistibles et des plaisirs inavoués mais qu'il vaut la peine d'examiner tout cela de plus près maintenant que la vengeance n'est plus un plat auquel il doive goûter, une seule bouchée lui ayant largement suffit.
Les deux jambes appuyées sur les rebords de tissu écarlate pendant qu'au creux de celles-ci sa tête se loge confortablement, il fait la moue en voyant que Venom se moque si ouvertement de lui mais ne pouvant en aucun cas le contredire, plongeant alors à nouveau son nez dans son livre avec la ferme intention de le finir d'une bonne fois pour toutes. Hélas, à cet instant précis, après un mouvement de secoue provenant d'un banal éternuement, une feuille jaunie de taille considérablement petite atterrit au sol pas très loin de la position actuelle du vampire, quelques gouttes de sérum sur les extrémités du papier ainsi qu'odeur pestilentielle mélange de moisi, de souffre et de poussière datant de plusieurs années. « On reconnaît bien là le docteur. Une odeur aussi peu soignée et si ouvertement enfermée ne peut provenir de personne d'autre, du moins pas une qui se respect. En plus, c'est lui qui m'a donné ce livre. Depuis combien de temps l'a-t-il caché là ? » Se penchant vers l'avant, il saisit le bout de manuscrit à deux mains avant de réciter ce qu'il lisait on ne peut plus surpris par les mots qui sortaient d'entre ses deux bouts de chair rosée.
Alors, mon cher Luka comment ça avance la recherche de boulot ? Toujours rien ? Dommage ! Comment je le sais ? Facile. Je t'aurais pas vu traîner dans la rue si tu avais trouvé une tâche ou un client, je me trompe ? Quel malpoli ! Je suis sûr que tu dois être démesurément occupé avec des affaires bien plus urgentes … Bien que l'on ait besoin de quelqu'un pour s'occuper de quelques vampires ne pouvant pas contenir leur langue et l'ensemble qui va avec … Je suis sûr que tu ne serais pas assez doué pour y arriver donc je ne te demanderais pas de te rendre à l'adresse suivante. Désolé de t'avoir dérangé
Le plus difficile dans ce message n'étais pas de desceller le vrai du faux ou encore la véracité des informations ou d'où elles pouvaient bien provenir mais plutôt de comprendre si oui ou non l'autre tenait à ce point à voir la fin de ses jours arriver un peu plus rapidement que prévu, ce qui semblait une évidence totale. Luka réfléchit sérieusement au contenu de la lettre. Celui-ci n'avait eu à recevoir d'indications de personne et ce depuis le premier jour pour savoir être à la hauteur des ''dons'' qu'on leur avait offert et notamment ce qu'ils pouvaient en faire. Il n'avait reçu aucune éducation de la part de son parrain vampire, n'ayant pas eu le temps d'arriver à maturité pour recevoir de tels enseignements et le peu de règles de vie commune qu'on avait été obligé de lui infliger, ne lui furent données que par son animal de compagnie encore aujourd'hui présent à ses côtés. Il était du genre patient et à se démener pour les autres mais pas du genre à s'impliquer de trop et encore moins avec une horde de gamins un peu trop prétentieux à son goût n'ayant pas encore goûté à l'amer côté de la vie vampirique.
« Franchement ! Il a rien de mieux à faire que de fouiller dans la vie des autres ou quoi ? Il a donc autant de temps libre ? Il dépasse un peu trop les bornes je dirais ! Pourquoi ça m’intéresserait d'abord le sort de quelques vampires mal élevés qui ne savent pas se tenir à l'écart et qui savent encore moins contrôler leurs envies primitives ? » La question resta en suspens, personne n'y répondit. Se levant alors brusquement de son fauteuil, il prit une nouvelle chemise dans son tiroir, l'échangea avec celle qu'il portait dors et déjà, vérifia sa cravate et, en prenant avec soin le manteau pendant sur la patère, ouvrit la porte dans un enchaînement de gestes presque calculés. Regardant son loup noir, il affirma en détournant le regard. « Le sort de ces gamins ne m’intéresse pas le moins du monde ! C'est juste que j'ai eu une soudaine envie de me promener dans ces environs là, rien de plus, rien de moins ! … Je ne peux pas les abandonner … comme moi je l'ai été … » N'ayant aucun bagage significatif, le fauve se contenta de le suivre jusqu'à la forteresse ensorcelée, tel était le nom qu'on lui donnait et qui n'aurait pas pu mieux tomber pour des raisons qui dés le premier abord semblaient totalement évidentes.
Une ambiance des plus morbides, des tours bravant la gravité et pénétrant fougueusement le brouillard immense, les lieux les plus exquis et pourtant des plus morbides, vos yeux se gèlent sur ses façades immuables mais élégantes pendant que de votre gorge un cri inaudible s'échappe. Le pont vous invite à le traverser, vos pas s'enchaînent bien que votre raison vous dise de vous échapper, votre cœur commence à battre la chamade alors qu'il était sensé rester figer dans le temps depuis la première fois où vous avez goûté au mélange irrésistible ... Vous croyez reprendre la vie qui vous était due mais pour combien de temps ? Vos sens se trouvent embrouillés, vous croyez entendre des voix alors que clairement aucun âme qui vive ne vous entoure, vous croyez sentir un souffle vous effleurer la nuque mais vous auriez beau vous retourner vous ne parviendrez pas à le saisir.
Une brume vous enveloppe, votre vision se brouille, vous franchissez le seuil du manoir perdant de vue vos objectifs et vous laissant porter par le courant de la tentation. L'air devient plus lourd dans vos poumons, vos yeux s'extasient devant la beauté des bâtisses pourtant cette sensation écrasante qui vous afflige n'a pas quitté votre poitrine. Elle vous affole, elle vous submerge et impossible de dire d'où elle provient. Vous êtes sûrs, certains de sa présence mais vos yeux aveuglés par le majestueux environnement ne peuvent la percevoir. Vous êtes devenus sa proie, elle vous chasse, elle vous ensorcèle. Quelle ambiance la plus appropriée pour l'horreur incarnée, des puissants assaillants à la beauté charismatique inégalable qui vous assouvissent face aux désirs les plus inexplicables mais qui charment votre âme.
Du moins c'était là le point de vue pas si objectif d'un élément extérieur à tout cela, un petit loup des plus innocents comparé à tous les mystères que ce monument pouvait bien receler mais qui sciait parfaitement à son maître. L'endroit solennel semblait attirer davantage l'attention de Luka que la recherche des vampires qui se dissimulaient probablement entre ces murs, traversant couloirs après couloirs, l'impression d'être observé est constante et ne fait que s'imposer davantage, elle vous poursuit, et pourtant le jeune vampire ne semble pas en être affecté. Venom marche le plus lentement possible essayant toute fois de ne pas perdre de vue le seul à pouvoir le sortir de cet endroit. Il n'ose pas élever la voix, ne serais-ce que pour questionner le vampire sur leur localisation, ses cordes vocales semblent glacées par la pudeur et l'effroyable terreur que lui inspire ces donjons. Acculés au fond du tunnel, le loup noir commence à sentir ses membres à même le sol trembler, quelque chose s'approche et il le sait, ses yeux se lèvent vers le visage impassible de son maître qui semble hors de lui, les pas se rapprochent, la cadence s'intensifie et une voix se fait entendre. « Qui êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous là ? Allez-vous en ! Intrus ! »
Ce ne fut qu'une affaire de quelques secondes avant de voir surgir des ténèbres une poignée d'yeux argentés aux nuances carmins dont les intentions meurtrières devenaient de plus en plus évidentes au fur et à mesure qu'ils s'approchaient des deux entités prisonnières du labyrinthe. Ils devaient avoir souvent recours à ce genre de stratagèmes ignobles pour emprisonner leurs victimes, ayant pu les perfectionner au point de combler toutes les failles que peuvent contenir ces systèmes. Une organisation parfaitement synchronisée, aucun mort exploitable, chances de survie approximativement nulles. Alors que des mouvements de recul étaient tout ce qui lui venait à l'esprit dans une telle situation, Luka au contraire se mit en avant comme s'il attendait de voir tous ces jeunes hommes bien énergétiques lui fondre le crâne.
D'un geste de main, il leur fit signe d'avancer eux qui étaient déjà bien assez proches au point où leurs respirations haletantes et la vive soif qui brûlait leurs gorges se sentaient sur la peau des deux amis. Luka n'en fit qu'une bouchée du premier gamin à l'avoir attaqué, plaquant son corps meurtri au sol, sans la moindre difficulté alors que celui-ci, pensant avoir trouvé son point faible, l'attaquait sur son meilleur angle. Le deuxième, craignant un peu le combat rapproché après la manière dont son camarade avait volé à l'autre côté de la salle, semblait assez inexpérimenté bien que son apparence extérieure fusse beaucoup plus détériorée que celle de Luka. Une épée à la main, qu'il ne semblait cependant pas pouvoir contrôler avec assez de dextérité pour porter un coup fatal au vampire de plus haut niveau, il la balança à gauche et à droite comme bon lui semblait levant parfois les yeux vers le visage impassible de Luka et remarquer qu'aucun dégât ne lui avait été infligé.
Perdant ainsi très vite le peu de patience dont ils faisaient déjà preuve avec ces quelques parties innocentes, trois d'entre eux se lancèrent dans une attaque déchaînée essayant d'atteindre le personnage qui à première vue était loin de les effrayer ou de leur inspirer le respect. Ils s'apprêtaient à lui asséner le coup de grâce quand celui-ci commença enfin à bouger dégainant enfin son épée et esquivant le coup d'une justesse tellement extrême qu'il crut sentir la froideur de la lame sur sa peau déjà glacée et son tranchant lui traverser cette couche si fine. Se positionnant assez vite derrière eux après avoir paré une attaque de dague au corps à corps, il parvint à en faire tomber un. Le son de sa tête sur le pavé, qu'on aurait cru en bois vieux de plusieurs années, mais qu'en fait se voyait on ne peut plus résistant, fit tressaillir les autres adversaires pendant que l'homme lui-même essayait encore de comprendre ce qui lui arrivait.
N'ayant pas le temps de réagit assez vite, dû à l'énorme imprudence et impatience du premier coup porté, ayant causé plus d'impact psychologique que prévu, Luka eut facilement le temps de se mettre à la hauteur de son adversaire plaçant de la manière la plus naturelle qui soit sa main sur sa nuque assez fine. Il n'avait pas besoin de le soulever, il n'avait pas besoin de la broyer mais seulement de leur montrer la peur que des yeux flamboyants et une force décente pouvaient porter sur leurs victimes. Laissant le corps au bord de l'évanouissement tomber au sol, il n'esquissa plus le moindre geste pour agresser ceux qu'il était finalement venu pour enseigner mais dont la rencontre imprévisible n'avait pas forcément tourné de la meilleure des façons. « Je crois qu'il est inutile de vous expliquer en mots ce que vous avez ressenti en à peine quelques secondes, ce qu'on ressent quand on est chassé par plus fort que soit, par un être qui vous assouvit mais qui vous charme et duquel vous ne pouvez échapper. C'est déjà bien pour une première leçon je dirais. Je voudrais cependant vous faire comprendre l'importance de toutes les autres règles vampires mais cela risque d'être beaucoup plus compliqué … Cela dit, changeons d'emplacement voulez-vous ? Ce genre de coins sombres ne vous réussit que la nuit. Les projecteurs semblent vous plaire davantage vous autres. » Venom ne reconnut qu'à peine son maître dans ces paroles avisées et ces arguments obtenus après de mûres réflexions, ne voyant autrefois dans le reflet du garçon qu'un personnage anormalement niais et étrangement gentil pour son propre bien mais gardant ce côté sombre et cette apparence alléchante pour beaucoup.
Changeant alors complètement d'ambiance et se prêtant à une agréable discutions devant la cheminée avec quelques tasses de thé pour animer la soirée, Luka essaya de rester le plus calme possible avec tous ces regards braqués sur lui et ces expectatives qu'il souhaitait ne pas trahir. Cependant, un vampire décida de prendre la parole le premier et d'exposer son opinion bien avant que le jeune homme ne puisse s'exprimer. « Les vampires ce sont des créatures de la nuit, qu'on doit craindre, respecter, fuir et non pas accepter parmi les siens sans le risque de se faire mordre ! » « Il a raison ! Nous ne voulons pas devenir des vampires qui se perdent dans l'oubli et dont personne ne redoute la puissance ! Pas comme vous en tout cas ! » finit par ajouter un deuxième pour venir appuyer la thèse du premier dans toute bonté d'esprit.
« Vous ne seriez que trop aimables de ne pas vous soucier de mon cas. Je me débrouille comme il me plaît mais pensez plutôt au plus gradés que vous, ceux que vous respectez et que vous aimeriez côtoyer. Il ne sont certainement pas parvenus jusque là avec ce genre de méthodes sournoises et impulsives dont vous semblez si fières mais avec une certaine discipline, bien que le pouvoir y compte pour beaucoup. La définition d'un vampire devrait s'agir d'un être sublime au visage inoubliable de part sa beauté, adepte d'une bonne petite boisson sanguine, d'une extrême élégance dans ses moindres faits et gestes mais qui sait également passer inaperçu quand besoin en est. Si l'on vient à vous regarder celle-ci changerait plutôt en bêtes énigmatiques presque squelettiques, poussés au meurtre voire au génocide par leur faim insatiable, complètement idiots, aux gestes grossiers et à l'apparence la plus criarde possible, portrait craché de l'assassin ambulant. Vous devriez au moins sur ces quelques points corriger la bêtise que vous commettez et être plus aptes à rejoindre les enfants de la nuit au lieu de représenter une honte parmi les autres de leur espèce. »
Vérifiant qu'ils lui portaient toute leur attention désormais, il continua de passer un savon qui en quelque sorte était dirigé par la même occasion à lui-même. Des idéaux qu'il devrait peut-être commencer à appliquer dans son propre cas et qu'il tentait de rédiger le plus objectivement possible. « Mangez le plus discrètement possible ! Je ne vous demande pas d'abdiquer de vos petits fétichismes ou autres manies que vous auriez pendant une chasse mais bien de le faire de manière plus subtile, en toute finesse. Choisissez des victimes plus accessibles, de préférence pas en possession de leurs moyens mais si la traquer vous apporte une jouissance quelconque faites en sorte de la mener dans un cul de sac et de la mordre avant qu'elle ne puisse indiquer sa position. Utilisez vos neurones pas vos dents ! Ne déchiquetez pas votre proie en plein milieu de la rue ! A l’abri des regards de préférence ! De vos actions irréfléchies peuvent en découler bien plus que l'exposition ou la crainte des gens envers vous. Cela peut causer des conflits bien plus graves que vous ne pourrez plus résoudre par vos seuls et chétifs moyens ! »
Ces vampires naïfs et crédules n'étaient pas les seuls à tirer une leçon de cette rencontre. Luka lui-même avait cru comprendre plus sur lui-même maintenant qu'il en avait rencontré d'autres et qu'il ne voyait plus affronté qu'à son propre cas. Peut-être que l'idée de se mêler aux affaires de sa race n'était pas une résolution si mauvaise après tout, la politique étant un champ d'expertise pour beaucoup, pour lui c'étaient des affaires qui ne le concernaient ni de près ni de loin avec le peu de connaissances dont il faisait preuve et le nombre de choses qu'il lui restait à découvrir. Il laissa son discours s'éterniser pendant encore quelques heures qu'il s'avéra inutile de compter au final et sortit du terrier du lapin bien plus éclairé qu'il ne l'aurait cru au premier abord. Ayant certes joué un rôle assez imposant et menaçant voire complètement sérieux et coincé, totalement contraire à sa personnalité normale, il voyait là une nécessité et non une partie de plaisir, une manière de former les futurs vampires et de réduire le nombre de catastrophes qu'ils pourraient occasionner à l'avenir. Du moins jusqu'à avoir vent de la prochaine tragédie ...
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