Setho était assis à une table, en train de boire de l'alcool, ou, plus précisément, en train de se bourrer. En ce moment, il était en pleine période de déprime. Pourquoi? Aucune idée. En plus de ça, son coté démoniaque avait tendance à prendre le dessus. Peut-être pour ça qu'il déprimait d'ailleurs. En tout cas, en ce moment, beaucoup de monde le prenait pour un fou. Il disait des choses que les autres ne comprenaient pas, et se montrait même plus excentrique que d'habitude. Son comportement avait commencé à changer depuis sa rencontre avec William, un des Aetheri du temple.

Le Réprouvé commençait à voir flou, ses sens à s'atténuer, et un sentiment d'euphorie montait petit à petit. Il avait envie de faire passer sa déprime dans l'alcool, même s'il savait très bien que ça ne changerait rien du tout, mais bon, quant on déprime, on ne sait plus vraiment ce que l'on fait, et oublier semble souvent la meilleure solution. Les bruits semblaient parfois assourdissant, et d'autres fois presque impossible à entendre. Il était vraiment dans un sale état, peut-être même qu'il ne se souviendrait pas de ce qui se passerait ce soir.

Se trouvant dans un état pire que mal, le rouquin finit par se lever, le pas chancelant. Il marcha tant bien que mal jusqu'à la porte, et l'ouvrit. Il fit quelques pas dans la rue, avant de chanceler, s'appuyant contre un mur, in extremis. Il continua d'avancer, tourna dans une rue, et fonça dans un homme. Ses jambes pouvant à peine le soutenir, il tomba assis au sol, tandis que le percuté resta debout. Le borgne leva la tête vers l'homme, qui le regardait de haut, et ce n'était pas seulement parce qu'il était debout. "Eh toi, l'idiot! Tu regarde où tu marche?!". Il se releva aussitôt, et, d'un excès d'adrénaline, et d'envie d'évacuer la pression, il attrapa l'homme par le col. "Qu'est-ce que t'as dit?!". Avant qu'il ne puisse rajouter quelque chose, le deuxième homme, attrapa son bras, avant de le frapper au visage. Réagissant aussi vite que ses sens, et son équilibre le pouvaient, il se retourna, et le frappa. Il remarqua un sourire sur le visage du premier, avant que le deuxième ne lui envoya une boule de magie noire, ce qui le fit s'évanouir.

Setho se réveilla, ouvrant les yeux. Il était couché sur un sol crasseux. Où est-ce qu'il avait atterrit ici? Et où était-il? Il se releva tant bien que mal, avant de retomber sur le sol, la main posée sur le crâne. Il avait un de ces mal de tête! Il avait du mal à formuler une pensée cohérente, ou à faire le moindre geste. Quant la douleur se fut un peu estompé, il se redressa, s'asseyant au sol, regardant son environnement. Ses yeux tombèrent aussitôt sur les barreaux. Oh non... Oh non! Surtout pas ça! Voila qu'il se retrouvait en prison. Il recula jusqu'au mur, son dos le touchant, plia les genoux, posant ses coudes dessus, et attrapa sa tête entre ses mains. Il essayait de réfléchir, mais avait du mal. Comment est-ce qu'il était arrivé ici? Il frotta ses cheveux roux, avant de lâcher un cri. "Ah! J'arrive pas à réfléchir!". Il se leva aussitôt, et fit des aller-retour dans la cellule, se mettant à parler de choses et d'autres, qui n'avaient aucun sens apparent entre eux. Il passait d'un plat, avant de passer à son problème, puis à une de ses recherches. Enfin, ni queue ni tête.

Le Réprouvé sentait les regards des autres prisonniers sur lui, se disant sûrement qu'il était fou, mais il s'en contre-fichait. Soudain, il eut une illumination. "Mais oui! Ces hommes!". S'écria t-il soudain, puis il continua le ton plus bas, continuant de faire les cent pas. "Ils étaient sûrement des Sorciers, et si j'en ai frappé un... Alors c'est pour ça que je suis arrivé ici. Non mais quel idiot!". Il avait haussé le ton sur sa dernière phrase. "Et puis c'est quoi ce collier? A quoi peut-il servir?". Setho se posait tout à un tas de questions, quand la grille de sa cellule s'ouvrit, et qu'on fit entrer un, ou plutôt une, prisonnière. Elle était inconsciente, ou à moitié. Reprenant un peu ses esprits, il s'accroupit à coté d'elle, et vérifia son pou. Puis il recula jusqu'au mur, continuant d'observer son collier

Après un moment, la jeune femme reprit conscience. Elle se releva difficilement, et resta déboussolé pendant quelques secondes, avant de se mettre à faire des gestes de mains, qui semblait complètement inutile. Habituellement c'était sûrement faux, ils devaient servir à quelque chose, même si Setho ne savait pas quoi, mais ici, c'était inutile. Rapidement, elle sembla être complètement paniqué, et le Réprouvé se dit quelle allait finir par retrouver son calme, au bout d'un moment, le temps qu'elle arrive à reprendre le contrôle de ses émotions.

La jeune femme se leva, et se dirigea jusqu'à la fenêtre de la porte, et commença à l'attaquer. Le borgne retint un léger rire sarcastique. Elle ne semblait pas bien musclé, et elle n'était pas la seule à avoir secoué les barreaux comme elle le faisait et, si eux n'avaient pas réussi, alors elle... C'est à peine si elle pouvait faire bouger la porte sur ses gongs. Le Réprouvé savait remarquer les détails, même s'ils étaient minimes. Et là, on pouvait facilement voir qu'elle paniquait, et pas qu'un peu.

Elle tomba à genoux, et un des prisonniers s'approcha d'elle, et elle lui lança un regard terrorisé. Puis elle partit ses rouler en boule dans un coin de la salle, toute tremblante. Si elle continuait ainsi, elle n'allait sûrement pas tarder à tomber dans les pommes. Son bon coté n'aimant pas voir quelqu'un comme ça, Setho se leva, et s'approcha d'elle, gardant une certaine distance afin de lui laisser de l'espace. Il s'accroupit au sol, les coudes poser sur les jambes. "Eh toi. Essaye de te calmer. Prend une grande inspiration. Dit toi que ça va passer. Ferme les yeux, et imagine toi un lieu immense, ou tu t'y sens bien. Et surtout, n'oublie pas de respirer profondément". Le Réprouvé prenait une voix rassurante, et légère, qui pouvait faire que la jeune femme arrête de paniquer. Elle avait de la chance que son coté angélique se soit réveillé en la voyant dans un tel état. Sinon, il lui aurait bien crier dessus pour qu'elle la ferme. Enfin bref, deux comportements totalement opposés.

Voulant absolument la calmer, il continua de lui parler, la voix rassurante, et pleine d'entrain, un sourire amical aux lèvres. Il retrouvait un peu de sa personnalité, mais il ignorait combien de temps est-ce qu'il allait être ainsi. Ces moments de "lucidité", s'il pouvait penser ça ainsi, n'étaient pas nombreux, et ne duraient jamais très longtemps. "Regarde, cet endroit n'est pas si terrible quant on y pense, après tout, il y a... Il y a... Moi!". Il fallait bien qu'il essaye de trouver quelque chose pour la détendre un peu, même si sur le coup, c'était pas sa meilleure blague. En plus il n'y avait pas grand chose sur quoi rire ici. "Bon, j'avoue que c'est pas vraiment la meilleure chose à dire. Peut-être que si je me présentais, ça irai mieux, qu'en pense-tu? Je m'appelle Setho Fiztroy". Tient, pour une fois il disait son nom, chose plutôt rare. Pas qu'il en avait honte, seulement il ne voyait pas vraiment à quoi les noms pouvaient vraiment servir. Ce n'est pas comme si tout le monde se mettait à s'appeler par son nom. Peut-être ceux qui respect les politesse à dire "Monsieur machin". D'ailleurs il détestait qu'on l'appelle ainsi.

Setho remarqua que la jeune femme en état de panique l'écoutait, et faisait ce qu'il disait. Il espérait que ce qu'il lui avait dit l'aiderait à se calmer. Il ne sut ce qu'elle s'imaginait, mais cela sembla marcher car, même si son regard se fit déçu lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle semblait plus calme. Une bonne chose. Il réussit même à lui tirer un léger rire. Comprenant qu'il était sur la bonne voie, il lui fit un grand sourire, tandis qu'elle faisait un petit sourire, et se présentait à son tour, hésitante et maladroite. «Enchant...». Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, qu'il entendit du bruit derrière lui. Quelqu'un se déplaçait. Il tourna la tête, vers cette personne, le regard méfiant. Il recula légèrement son pied, ainsi que sa main, prêt à se tourner et à agir en cas de danger, mais ce qui suivit l'étonna, bien qu'il n'en montre rien. Alors c'était une météorologue? Elle devait être plutôt puissante pour contrôler la météo.

Le Réprouvé tourna la tête vers la jeune demoiselle, qui répondait, encore hésitante, de la façon dont elle s'était fait capturer. Il garda un visage souriant, tandis qu'il réfléchissait. Pourquoi avait-elle essayer de s'infiltrer dans un endroit aussi dangereux que cette prison? Elle devait avoir quelque chose en tête avant de se faire avoir. Et, tandis qu'il réfléchissait, le prisonnier partit s'asseoir dans un coin. Le borgne revint sur Lysis, qu'il avait quitté du regard quelques instants, et se leva en même temps qu'elle. Cette dernière lui fit un beau sourire, avant de parler. Il lui répondit, toujours en essayant de blaguer. «Je ne pouvais pas laisser une jeune demoiselle en détresse, se serait honteux». Il marqua une pause, avant de continuer, un peu plus sérieux, même s'il souriait toujours. «Et puis, j'ai quelques astuces pour aider les personnes qui paniques». Il se tut, continuant de regarder Lysis, qui tremblait encore, ce qui était plutôt normal vue la panique qu'elle venait d'avoir. En plus, sa phobie semblait plutôt forte, et seul les conseils du jeune homme l'aidait à tenir debout.

Étonnamment, la jeune femme lui expliqua pourquoi elle craignait tant les espaces clos. C'est sur qu'une Elémental d'air dans un endroit clos comme celui-ci devait être angoissant, en plus elle n'avait plus ses pouvoirs, ce qui devait être bien pire. Il hocha la tête. «C'est sur que dans ces conditions, ton angoisse doit être double». Si ce n'est pas triple à cause de la plupart des prisonniers autour d'eux, qui devaient avoir envie de passer une nuit avec elle. Comme à son habitude, le jeune borgne ne donna pas sa race. Il ne savait ce que l'Elémental pensait des Réprouvés, et puis la cellule n'était pas le meilleur endroit pour le faire. Déjà qu'on devait le prendre pour un fou. En plus, il ne la donnait pas par habitude, après tout, avec l'âge c'était dur de dire à quelqu'un sa race sans la connaître. L'expérience dans sa jeunesse avec Mélissa l'avez assez marqué pour qu'il comprenne ceci et que sa naïveté s'évapore. En pensant à la Démone, son œil se voila de tristesse pendant quelques secondes.

Il se mordit l'intérieur de la joue pour se reprendre, et son œil reprit son éclat habituel, tandis que la jeune femme reprenait la parole. Il l'écouta, avant de se gratter la joue, et de faire un léger rire gêné. «Eh bah... J'en suis pas très fière à vrai dire. C'est que j'ai eu une petite altercation avec des Sorciers, qui m'ont envoyé ici. Si j'avais eu toute ma tête, je n'aurais jamais fait ça, mais... Je n'étais pas vraiment sobre». Il avait d'ailleurs encore cette fichu gueule de bois, et ce mal de crâne qui lui vrillait la tête. Ca n'arrangeait pas son esprit, déjà qu'il se battait pour que son coté démoniaque ne prenne pas le dessus, mais en plus avec son esprit embrouiller, ça n'arrangeait pas ses histoires. Tandis qu'il essayait de mettre un peu d'ordre, un rire gras retentit derrière lui, et il se retourna. Il remarqua tout de suite que c'était l'homme gros qui avait approché Lysis. «Tu ne devrais pas parler à ce mec, je crois qu'il est complètement taré». Setho souleva un sourcil. Ce n'est pas parce qu'il ne pensait pas comme tout le monde qu'il était fou. «Il n'y a vraiment que les idiots pour dire des choses comme ça». Dit-il, le regard et l'éclat dans ses yeux durs, toute bonté ayant disparu. Le gros, qui était assis, eut un mouvement de recul, en levant un bras devant lui, comme pour se protéger.

Spoiler:

Setho avait serré les poings, et c'est presque si ses dents grinçaient les unes contre les autres. Il tentait de contrôler ses émotions. Heureusement que ses pouvoirs étaient inhiber, car il aurait sûrement utiliser l'invocation du chaos sans réellement sans rendre compte, et son œil serait devenu rouge, mais ce ne fut pas le cas, et lorsqu'il sentit quelqu'un passer se coller à lui et passer ses bras autour de lui, l'immobilisant dans le même coup, il se reprit un minimum. Il reconnut ceux de Lysis, et se retint de la repousser violemment en arrière, refrénant son instinct. Il prit une inspiration, tandis que la voix de la jeune femme se faisait entendre, pressante, essayant de le calmer. Il prit une autre inspiration pour reprendre son calme, et prendre un peu de recul quant à la situation, décidant, et comprenant, que cet homme n'en valait même pas la peine. Il relâcha sa mâchoire, qui commençait à lui faire mal, ainsi que ses poings, dépliant lentement les doigts.

Il sentit les cheveux de la jeune femme le chatouiller dans le cou, tandis qu'elle plaçait sa bouche près de son oreille. Et ce qu'elle lui dit, réveilla sa curiosité. Le pouvoir d'invulnérabilité ne l'intéressait guère, par contre, étudier l'objet qui portait ce don l'intéressait bien plus. Il n'avait jamais encore croisé ce genre de magie, et, en tant que scientifique, il ne pouvait résister à l'appelle d'une telle chose. Il lança un dernier regard à l'homme, le prévenant qu'il n'avait pas intérêt à recommencer ce genre de provocation, puis tourna la tête vers Lysis, toujours accroché à son dos, et prit une voix un peu moins dure, et désolé. «Je suis désolé pour mon comportement, je suis un peu lunatique, et mon mal de tête n'arrange rien». Ce n'était pas tout à fait ça, mais il n'avait pas vraiment envie de dire qu'il était bipolaire. Déjà qu'avec ce soudain changement de comportement, il était facile de faire le lien avec sa race.

Il attrapa doucement les mains de la jeune femme, et les détacha. Puis il pivota, se tournant vers elle, détournant le regard des autres prisonniers, ne baissant pas pour autant sa garde. Il n'avait pas pour intention de rester longtemps ici. Il lui parla de sorte de ne pas être entendu par les autres prisonniers. «Tu sais que ton idée est intéressante? Et si tu m'en disais un peu plus?». Il acceptait directement la proposition de l'Elémental, même si elle était dangereuse. Rien que le fait d'essayer de s'évader était complètement folle, alors se faire une petite virée dans la prison pour trouver une pierre, l'était encore plus. Surtout si elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle pouvait être.

Afin de pouvoir discuter tranquillement, ils partirent tous deux s'asseoir contre le mur de la cellule, à l'opposé des autres, et chuchotaient entre eux pour éviter de se faire entendre. Lysis lui exposa son plan, et il y réfléchit quelques minutes, essayant d'évaluer les potentialités qu'il avait de réussir. Il connaissait mal la prison, si ce n'est pas du tout. Mais si le plan pour retirer leur collier marchait, ils pourraient chacun utiliser leurs armes. Que se soit la magie ou du métal, car il avait toujours ses armes. Cependant il voyait au moins un problème d'importance. «C'est plutôt pas mal comme plan, mais il y a un problème majeur. Ce sont les autres prisonniers». Et oui, ce n'était pas forcément la chose à laquelle on pensait le plus souvent, et pourtant c'était vraiment problématique. «On peut être sur que si on sort de notre cellule, ils vont vouloir aussi sortir, et, si on les aide pas, ils vont déclencher l'alerte. Ce qui faudrait, c'est qu'on réussisse à sortir... Oui, c'est logique, mais il faudrait qu'on y arrive sans attirer l'attention des prisonniers...». Là encore, il partait un peu dans un délire où il se répondait à lui-même et on le prenait rapidement pour un fou dans ces cas là, mais ça l'aidait à mieux réfléchir. «Je sais!». S'écria t-il à voix basse. «Imagine qu'on fasse croire au gardien que l'on à des informations sur une rébellion de la part des prisonniers, si ça marche, ils nous emmèneront pour qu'on leur parle et, quand on sera dans un endroit où il n'y a personne à pars les gardes qui nous accompagne, on les maîtrise et on prend les clefs». C'était risqué, mais ils avaient moins de chances de tomber sur des prisonniers en colère, ou ce genre de choses. «Qu'en pense-tu?»

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